lundi 12 novembre 2018 : Après le festival (remarques en vrac)


    En cette année où mon avenir professionnel n'est pas encore fixé, même si j'ai quelques jalons et ne manque pas de travail personnel, la fin du festival est plus rude à encaisser que d'autres où j'avais été aussitôt happée par les nécessités et contraintes horaires d'un travail salarié. 

Pour autant j'aimerais bien disposer de quelques jours encore afin de pouvoir repenser aux films vus, afin qu'ils restent un peu. Que je ne me retrouve pas avec une sensation assez fréquente chez moi du fait du surmenage coutumier, de n'avoir pas réellement vécu ce que j'ai traversé, car simplement survolé.

Avant que je n'oublie, quelques idées en vrac.

Plus encore que les années précédentes, pléthores de séquences : un personnage (ou un groupe contenant l'un des personnages principaux) avance et la caméra le suit à hauteur d'épaule. Dans certains cas cela a un sens. Seulement la plupart du temps un plan large stable montrant l'avancée des gens suffirait. Ah oui, c'est vrai un plan large requiert un décor peaufiné et donc plus cher. OK
(Je crois que j'en ai autant ras le bol de ces plans que du "pas de soucis" en langage courant).

On assiste à la poursuite de la prolifération des chemises à carreaux. Et c'est là que l'on voit que la globalisation correspond à du concret quotidien : des films du monde entier sont concernés.

La nudité m'indiffère. Ce qui fait qu'un nombre certain de scènes censées sans doute constituer des moments forts d'un film, sont pour moi de simple temps d'ennui. Corolaire : les scènes à caractère sexuel me font généralement bailler. Trois scènes de rapprochements physique m'auront toutefois émues : dans le film sur les jeunes apprentis-mafieux romains quand l'un des jeunes hommes retrouve sa petite amie après avoir été marqué par quelques expériences et qu'elle s'effraie de sa lamentable frénésie et l'envoie courageusement promener (Je ne suis pas une de tes prostituées) ; dans Border, un accouplement d'êtres surnaturels, émouvants dans leur soulagement (ils ne trouvent pas partenaires à leur pied très souvent) ; dans The bookshop une étreinte qui ne peut être sexuelle mais relève d'un profond amour.

La mode du vomi se calme un peu - heureusement, c'était pénible -, remplacée par la mode du pipi et plus particulièrement du pipi féminin accroupi (le pipi viril debout vu de dos est depuis longtemps un grand classique, rarement constructif). 
J'ai un peu tendance à penser que si pour raviver l'attention de la spectatrice ou du spectateur on en arrive à avoir recours à de tels procédés, c'est que le scénario comporte des faiblesses ou le montage des longueurs. La transgression pour elle-même, je ne vois pas l'intérêt. 
Après, tant que le cinéma ne comporte pas de versant olfactif, on ne se plaindra pas. 
Notons qu'une scène de pipi avait un sens : un petit garçon qui lors d'une confrontation d'identification avec un des assassins de sa mère (et qui avait failli le tuer lui aussi) se pisse de peur sur lui.

La mode du stroboscope semble passée, ouf. C'était pénible pour les personnes qui ne le supportent pas. On parvient donc désormais à avoir quelques scènes de boîtes de nuit qui en sont dépourvues et où l'on voit ce qu'on y doit voir. Je me demande si la mode est passé au cinéma seulement, à cause de signalement de malaises, ou si c'est aussi passé de mode dans les boîtes de nuit (mais j'ai passé l'âge d'aller y voir).

Le maintenant des films deviendra plus tard, plus tard. 

Un nombre certains de films se déroulent dans des milieux aisés : les questions de survie matérielle étant alors secondaires et les personnages bénéficiant d'un certain degré de liberté - bizarrement ces gens qui ont beaucoup d'argent semblent rarement devoir travailler beaucoup pour l'obtenir -., cela permet de se concentrer sur des états d'âme, de la psychologie. Et souvent de très jolies névroses.
Une variante consiste à les placer dans un milieu de "mauvaise vie", l'argent rentre mais à quel prix. Souvent l'un-e au moins des protagonistes le paie, et cher.

Un nombre également important concerne des personnes aux vies précaires. Souvent ces films sont militants et hélas bien vus. 

Au bout du compte des films mettant en scène des personnages de classes moyennes et qui grosso modo s'en sortent à condition d'y laisser leurs heures, et ne peuvent pas trop se permettre d'écarts, ni en terme d'absences ni en terme de dépenses, sont assez peu nombreux. Loué soit "Take it or leave it" dans lequel on voit des gens s'en sortir à condition de bosser sérieux. Et être vite à cours d'argent lorsque leur vie les requiert à temps plein comme suite à un événement.

On voit pour l'instant systématiquement les vieux parents être un gage de stabilité : même modestement ils semblent bénéficier de retraites qui leur permettent une petite vie décente. Et ainsi de récupérer leurs enfants ou petits-enfants quand survient un épisode de dégringolade. C'est la réalité mais lorsqu'on sort d'une semaine de films orientés "cinéma du réel", c'est encore plus flagrant, dans toute l'Europe, ex-est incluse.
Les personnes de ma génération et ceux plus jeunes encore ne pourront pas constituer ainsi des relais recours: retraites trop maigres et trop tardives. Si la planète n'a pas lâché avant qu'est-ce que ça donnera ? 

 

Les cigarettes 

Dans mon enfance les adultes fumaient. On commençait à avoir conscience que ça n'était pas des masses bon pour la santé, seulement ça continuait à aller de soi : un adulte fume et boit du vin aux repas. Ça ne me donnait pas envie de grandir plus que ça. 
Au fil des ans, le péril sur la santé l'a presque emporté sur les gains par taxes de l'état et les efforts des lobbyistes du tabac. Désormais fumer Çaymal. 
Il fut donc un temps où, comme le faisait remarquer mon amie Marie, de la bouche du héros qui en allume une avant le moment décisif histoire de montrer que même pas peur, la cigarette est passée à celle du méchant. Au tournant des années 2000, celles et ceux qui fumaient, sauf pour les femmes dans les films iraniens, et qui faisait acte de résistance, c'étaient les méchants. 
À présent, le tabac à outrance semble revenu. Je soupçonne les cigarettiers de monnayer en placement produits leurs mécénats, quelque chose comme ça. Et à nouveau ça fume, les bons, les méchants, tutti quanti. 
Ce qui semble parfaitement justifié dans une reconstitution des années 70 - hé oui, on sait qu'on est vieux quand nos années de jeunesse font l'objet de reconstitutions -, parait bizarre lorsque l'action se déroule maintenant. Presque tous nos amis ont cessés de tabager et voilà que les personnages de ciné, Deneuve included, sont re tout le temps en train de cloper ? 
Ça ne me dérange pas outre mesure, je me sens distante, pas concernée. Mais ça m'étouffe un peu. En tant que spectatrice j'aimerais m'en passer, de cette odeur de fumée.


Mal aux yeux

Depuis que je sais que ce sont des symptômes communs pour un seul et même tracas (et qui n'est pas évolutif dangereusement) je ne m'en inquiète pas, mais ça ne change en rien les inconvénients subis.

*        *        * 

    Je ne supporte pas, au point que ça me met très facilement au bord du malaise, les éclats de lumières cadencés, ni les images qui se succèdent à un rythme trop soutenu.

Je ne peux donc voir la bande annonce "Arras film festival" de cette année, constituée qu'elle est d'images qui se succèdent de plus en plus vite.

Insoutenable.

 

    J'ai par ailleurs déjà loupé deux ou trois scènes dans les films présentés : boîtes de nuit avec  stroboscopes. Je suis obligée de demander à qui m'accompagnait ce qui s'est produit pendant ces séquences. Heureusement pour moi il ne s'agit la plupart du temps que d'un prétexte pour faire voir des filles à poil ou quasi, ce sont rarement des scènes cruciales. Mais de temps à autre il y a un film dont je me fais une tout autre idée de ce qu'il tente de nous narrer parce qu'il me manque un élément important survenu à ces moments. Quand il s'agit d'une langue que je comprends, je parviens même sans l'image à raccrocher les wagons. Mais quand il s'agit comme ce soir pour "White God" d'un film en hongrois, c'est plus délicat.

    

    Joint au handicap du mal de mer des scènes caméras à l'épaule, ça me limite dans ce que j'apprécie. J'en reste navrée. 

 


Vacances ? En fait pas tant que ça

 

Je m'apprête en ce dimanche à préparer mon emploi du temps pour le festival d'Arras. Il sera tronqué pour moi cette année : je travaille pour une entreprise où il est malvenu dès mi-novembre de prendre des congés car novembre et décembre sont les mois les plus chargés et qui permettent de tenir bon une partie du reste plus calme de l'année.

Néanmoins grâce à mon temps partiel et la gentillesse d'une de mes collègues, j'y serai pour bonne partie, en manquant quelques jours. Les cheminots sont priés de ne pas faire grève sur la période, s'il vous plaît.

Je contemple donc la grille des programmes, le cœur battant.

Ce qui déjà fait du bien, la tête tourne moins (1).

Et me fait prendre conscience très nettement tout soudain (2) que les festivals de cinéma, idéalement deux dans l'année, La Rochelle en juillet et Arras en novembre ne sont pas pour moi des vacances, contrairement à ce que je croyais du temps où j'ai créé ce blog et travaillais encore comme ingénieure à l'"Usine", pas tout à fait des stages puisque ma vie étant ce qu'elle est je ne parviens toujours pas à dégager assez de temps pour faire de l'écriture (et plus tard (3) des films) une activité professionnalisée, mais bien et très exactement des cures.

Des cures pour ma bonne santé.

Physique : assise en salles je repose le corps, sciemment. Mentale : puisque l'ivresse m'est interdite, l'exultation des sens rarement autorisée (4), et que je me refuse (de toutes façons n'en ai pas les moyens) d'utiliser les drogues chimiques, que je ne fume pas (ce qui élimine un mode de changer d'air plutôt sympa), que je n'ai pas les moyens de voyager, qu'en professionalisant la lecture je lui ai amoindri ces capacités d'évasion, mon seul moyen d'échapper à moi-même, de me mettre quelque peu en "vacance", d'être ailleurs, de poser les armes plus longuement que lors d'une séance d'entraînement, c'est le cinéma. Mais pas n'importe comment : à haute dose. À trois films au moins par jour, plusieurs jours d'affilée, sans avoir tout à fait le temps de redescendre entre deux, sans avoir à se soucier de rien d'autre à part ne pas oublier de manger et dormir quand même assez. S'accorder d'être un temps aux abonnées absentes, voir d'infinis paysages. D'autres modes de vie.

Moyennant quoi je peux ensuite regagner ma vie et pendant quelques mois faire face aux problèmes qui s'y posent. Et ne pas utiliser de médicaments (autre que mes (vaines) tentatives de recherche de produit dopant) afin de résister aux blessures qu'infligent un monde coupant. Même en cette vieille Europe encore privilégiée (pour l'instant).

C'est sans doute un peu curieux pour une Gilda, de chercher dans le cinéma l'oubli nécessaire de soi. Mais l'efficacité est là.

 

(1) tendance à l'hypotension.

(2) Ce cher Georges (Devereux) dirait que j'ai eu un bon insight.

(3) Le plus tard quand on a déjà 50 ans étant fâcheusement rétréci.

(4) Non seulement il faut être (au moins) deux, mais que les deux soient en bonne forme et en aient forte envie. La probabilité de conjonction de ces trois éléments tend de jours en jours davantage vers zéro. Après que F. m'a quittée, le sommeil plus que jamais est devenu mon amant.


"Dumped into a garbage can"

 

C'est en me laissant aller pendant mon petit-déjeuner dominical à consulter une gentille récapitulation sur les acteurs réels ayant inspiré des personnages de dessins animés que je me suis soudain souvenue du saisissant petit Bobby Driscoll (repris dans celle-ci pour Peter Pan) dans l'Île au trésor. Un truc qui même s'il a beaucoup vieilli (dans la façon de jouer des acteurs, notamment) marque lorsqu'on le voit enfant.

Je me suis alors retrouvée à me demander ce qu'il était devenu, sans trop d'illusions, être enfant-star empêche de se construire et il faut avoir la bénédiction d'un succès persistant pour avoir l'ombre d'une chance de s'en tirer. J'ai très vite trouvé ceci (curieux : se dire que ses filles doivent être aussi vieilles que moi, si elles sont encore là) et cela, en plus de sa page wikipédia (comment faisait-on avant wikipédia ?).

Et enfin ceci, sur un film en cours ou prévu concernant sa vie d'étoile filante : 

 

nb : En fait ce billet est pour ma documentation en vue d'un de mes chantiers mais pas du plus près, thème de la façon dont le succès peut faire décoller les gens d'eux-mêmes et qu'ils se perdent à ce qu'ils sont (pas très original mais la vie m'ayant rendue successivement très proche de deux personnes dont le sens des réalités a été esquinté au point de les rendre dangereux à fréquenter, j'aurai mon petit cailloux ultérieur à apporter). J'ai aussi perdu de vue bien des ami(e)s du fait de leur succès ou réussite professionnelle, mais c'était indépendant de leur volonté et ils n'ont pas forcément tant changé : simplement matériellement leur temps s'est trouvé confisqué et dans de tels cas ne reste plus la place que pour le travail, les réponses aux sollicitations qui en font partie, la famille si on en a une, les plus proches des amis. Et comme amie, du fait de l'épuisement de la thalassémie et d'une vie quand même un peu aussi rock'n'roll je suis parfois intermittente aussi, d'où des éloignements bien involontaires. Le sujet qui m'intéresse concerne lui des personnes qui n'ont plus le sens d'eux-mêmes ni des autres, au point de ne pas comprendre pourquoi ça ne va pas. cf. l'histoire du gars qui entre dans la petite librairie avec un carton amaz*n un livre dedans et qui demande tout de go un paquet cadeau, sans comprendre la stupéfaction puis la rétiscence de la libraire.

Par ailleurs l'histoire de Bobby Driscoll recoupe ce côté "jeté à la poubelle" que j'ai ressenti par deux fois dans ma vie, après des relations très fortes de sept ans et six ans et sans signes avant-coureurs ou à peine avant. Donc ça m'intéresse pour cela aussi. Ces gens ou ces personnes en entreprises qui semblent ne bien aimer quelqu'un tant qu'ils peuvent l'utiliser. Et les splendides victimes que l'on constitue pour eux lorsque pour nous aimer signifie aider


LR - vendredi 28 juin 2013 - Pareil et différent - V1

 

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Depuis trois semaines je comptais les jours, j'encaissais ce qui ressemblait fort à un chagrin d'amour, même si toutes les caractéristiques n'y étaient pas - sa part physique, entre autre - : il fallait tenir jusque-là, jusqu'au Festival de Cinéma, noyer ensuite la peine dans la cure de films, l'oublier (elle, lui) et s'oublier.

Se profilait aussi la fin d'un bon petit travail de libraire que je tenais, qui me tenait depuis plusieurs années, mais je partais alors qu'elle était floue : fermeture définitive en juillet ? En août ?

L'argent de toutes façons déjà depuis longtemps et de façon chronique manquait.

Soudain voilà, bagages à faire, TGV à prendre, retrouver les amis du ciné-club qui eux aussi venaient, j'ai eu cette illusion : le plus dur était fait.

Et nous voilà débarquant à la gare, vers 15 heures, sous un temps plutôt clément, compte tenu d'une période aussi chaotique de météo que pour moi de sentiments.

Je fréquentais le festival depuis 9 ans, et pour la troisième année m'accompagnait aussi le père de mes enfants. Nous avons retrouvé avec plaisir l'hôtel raisonnable et accueillant, près de la gare, pas trop loin des salles.

J'ai cru pouvoir reprendre la routine des années précédentes, et y diluer le chagrin qui cette année encombrait. 

Très vite, il n'en a plus été question : tout était comme toujours, tout était différent.

Dès le chemin du rendez-vous collectif avec Prune Engler qui nous présente chaque année la nouvelle sélection - attirant notre attention sur les pépites discrètes que l'on manquerait sinon -, est apparu un (grand) élément différent : ce manège en travers du chemin, sur la place près de l'ancien quartier des pêcheurs. L'illusion d'être l'année d'avant, le bien-aimé encore présent dans ma vie, même confusément, était dès lors impossible.

Dès à peine après, une odeur âcre, de la fumée qui du centre ville s'échappait. Des voitures de pompiers. 

Et l'explication au premier instant du rendez-vous de cinéphiles : la mairie, beau bâtiment historique à peine rénové brûlait.

Rien ne pouvait plus être comme avant, ni dans la ville, ni dans ma vie.

Dans ces conditions, le cinéma allait-il l'emporter ? 

 

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LR - vendredi 28 juin 2013 - Pareil et différent - V2

 

P6283550Depuis trois semaines j'ai compté les jours, encaissé ce qui ressemble fort à un chagrin d'amour, même si toutes les caractéristiques n'y sont pas - sa part physique, entre autre ; et puis de ma vie quotidienne concrète, rien pour l'instant n'a été modifié, nous ne partagions que ce qu'il consentait - : il m'a fallu tenir jusque-là, jusqu'au Festival de Cinéma, c'était l'objectif et cet espoir : noyer ensuite la peine dans la cure de films, l'oublier (elle, lui) et s'oublier.

Éviter de songer à la fin prochaine, mais encore floue, la date n'est pas fixée, de ce travail de libraire que j'aurais tant aimé. Le regret restera de n'avoir pas été physiquement capable de mener celui-ci et l'écriture de front, surtout l'hiver, surtout cet hiver qui n'en finissait pas.

Les films, me dis-je en arrivant, seront là pour ça.

Déjà l'effet bénéfique dès la veille s'était fait sentir : soudain les bagages à faire, l'horaire du train à vérifier. Et au matin finir ce qui la veille n'avait pu être prêt, à la gare Montparnasse (1) retrouver les amis du ciné-club qui eux aussi venaient, alors j'ai eu cette illusion : le plus dur était fait.

 

(1) Si chère à Martine Sonnet

(billet en cours de redaction)

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Arras 2012 - troisième soirée ... et premier dîner ?

 

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Il faut bien trouver un inconvénient à ce festival, et c'est le suivant : à part le café provisoire qu'héberge la tente du festival devant le Cinémovida, et qui effectivement propose une petite restauration qui évite au festivalier décalé de mourir de faim, rien n'est fait alentours pour faciliter la vie des visiteurs cinéphiles. Si votre film s'achève après 14 heures, seul le Kébab local sera votre amie, la boulangerie si l'on est samedi. 

Une brasserie de l'autre côté de la place affiche service continu, mais elle est fermée le dimanche.

Le plus surprenant pour le parisien moyen est que le samedi soir, oui le samedi, vers 23 heures, plus moyen de dîner. Des cafés sont bien ouverts, mais les cuisines fermées, et il ne reste pas même un croque-monsieur à réchauffer.

Ce lundi après le long film russe, c'est donc littéralement en courant que nous nous sommes précipités à la pizzeria qui jouxte le cinéma, afin de ne pas dépasser la barre fatidique des 22 heures (et oui, d'accord sans doute syndicale mais pour la période d'un festival lequel est annuel ne serait-il pas possible d'obtenir dérogations, de faire appel à quelques extras ?). Nous avons été accueillis chaleureusement et servis fort bien, assez rapidement seuls clients restants. Un dîner chaud, c'était bon.

À quelque chose malheur est bon : fauchés financièrement comme nous le sommes en ce moment, ces économies forcées sur les repas non pris, n'étaient pas à dédaigner.


Arras 2012 - troisième journée

 

Trois films seulement au programe mais l'un d'entre eux comptait double : presque 3 heures, je crois, et mon conseiller personnel s'était montré un tantinet dissuasif. Mais je me suis souvenue à temps que nous n'avions pas exactement les mêmes goûts et pas seulement en raison de mon féminisme (ou de sa relative misogynie) qui le fait apprécier ces vieux classiques où la femme n'est qu'un élégant objet (et gare à elle si elle s'écarte de ce destin, ou bien c'est la méchante). Bref, je me suis dit Même pas peur, et je n'ai pas, mais alors vraiment pas regretté.

 

Nickyho Rodina - Nicky's family - Minac - 2011 - Rép Tchèque + Slovaquie, sujet bouleversant, documentaire presque raté, ou trop destiné à l'édification des jeunes générations, quelque chose de cet ordre. Mérite d'être vu quoi qu'il en soit.

Choco - Jhonny Hendrix Hinestroza - Colombie - 2011, que j'aurais trouvé formidable si je n'avais pas vu la veille La Playa DC qui est formidable. (la différence entre le devoir rendu par un très bon élève et celui remis par un élève doué qui a travaillé)

Solaris - Tarkovski - Russe - 1972, très lent, j'ai par moment dormi, mais pour moi une révélation (1)

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(1) addenda de décembre : entre-temps j'ai entrepris grâce à la BNF de revoir tous ses films. C'est dire s'il m'a marquée.