Petit déjeuner avec Boris Akounine

ou plutôt ... sans

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... mais c'était bien quand même.

La présence de festivaliers fous m'impressionne toujours : ils semblent avoir mémorisé l'intégralité du programme et sont au courant du moindre potin. Je suis certaine qu'à les écouter on en apprendrait sur soi-même si l'on faisait partie des invités.

Pendant ce temps je tente péniblement de me souvenir d'où et quand sont les copains qui causent, et de saluer qui je croise, alors que perdue dans les rayonnages d'une bibliothèque lointaine ou les bras de qui n'est pas là, j'oublie sans arrêt où j'étais demain.



retour à Saint-Malo

tout à l'heure, à peine

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Les bâtiments de l'ancienne gare ont été démolis, ce qui curieusement place le café de la gare à 200m de celle-ci, ce qui doit sembler étrange aux tout nouveaux venants.

J'entreprends à pied le micro-périple jusqu'à mon hôtel où je suis désormais reçue en habituée. Étant donné son voisinage boutiquier immédiat, sa rue discrète et son prix raisonnable, j'ai un doute peut-être absurde et presque amusant quant à son usage principal hors saison. Avec moi ça fera une moyenne.

En arrivant mon corps réclamait de dormir ou faire l'amour. Seule je n'avais plus que la première option, que je maîtrise à merveille. J'ai donc raté les conférences et débat du début de l'après-midi.

L'hôtel est désormais équipé du wi-fi. Je m'en réjoui. Et comme on peut ici le constater, en profite.

Ma malédiction du bébé-qui-pleure perd de son efficacité : je n'ai eu le bébé qu'à partir de Laval, et il ne pleurait pas, surcouvé qu'il était par une jeune et jolie maman qui jouait à la poupée mais très bien. Je suis la seule femme indigne qu'indigne ce genre de comportement, au même titre que les appartements trop "déco", nettoyés à la poussière près et sans le moindre dérangement. La différence c'est que les appartements s'en remettent, et les bébés moins qui ont probablement besoin qu'on leur laisse un peu d'espace dans leurs débuts sur terre et qu'on les traite bien mais plus mal que des jouets et sans attendre d'eux une réaction automatique.

L'avait précédé une charmante attachée de presse, qui avait "charmante attachée de presse" gravé quelque part sur elle (sur le front ou un badge inécrit), et si visible que c'en était amusant. Au demeurant sympathique (même si nous n'avons échangé que quelques mots nécessaires) et efficace - elle accompagnait un auteur, mais sans peser, parlait bien l'anglais -, j'entends simplement par là qu'elle avait tout de l'emploi, l'allure, les accessoires, le placement de la voix, les feuilles à lire, le retard de sommeil, la jeunesse et la belle apparence.

Que font-ils de ces jolies jeunes femmes dans les maisons d'éditions lorsqu'elles ont passé 30 ?

Si jamais je passais un jour au travail sur papier, aurais-je droit à un beau jeune homme ? [hashtag : #recherchemotivationdésespérément ]

Le hasard des réservations m'avait réservé le beau jeune homme juste après l'attachée de presse, qu'il obligea à retourner auprès de l'auteur qu'elle avait souhaité laisser en paix, et juste avant le bébé qui ne pleurait pas. Mais il ne s'est probablement pas aperçu que j'existais. Ma transparence à ce titre n'a d'égale que celle que jeune j'avais déjà.

Je vais infiniment mieux que lors des années qui précédaient, même si je n'ai fait au fond que changer de chagrin. Un message apaisant reçu la veille au sujet du premier m'a délicatement accompagnée, que j'ai relu durant l'époque Beau jeune homme du trajet. J'en remercie l'auteur, s'il passe ici et se reconnaît.

Je viens ici sans doute ici au fond pour faire le point. 5ème visite "après".

Il me faudra faire murir ma décision quant à un travail ponctuel proposé, qui m'intéresse mais aussi me blesse. La faire murir sans trop y penser la tuer.

J'aimerais pouvoir me la jouer à la film américain, et prendre cette résolution qui après quelques insoutenables suspens et épreuves Ah non, ça, ça va j'en ai eues assez, serait tenue victorieusement, comme si la vie n'était qu'un seul combat, que la prochaine fois ce sera sur ce blog-là et non celui de vacances que j'écrirais.

Je peux au moins dans ma vraie vie française me dire que je m'efforcerai d'enfin tout tenter.

Advienne que pourra.


PS : Je préférais quand le fiston m'accompagnait.

diaporama par là.