2022 jour 8 : Comment ça, déjà samedi ?!
13/11/2022
Arras film festival
samedi 12 novembre
Une journée encore assez intense, toujours basée sur les films de la compétition européenne, mais moins stakhanoviste que la veille, et avec même la possibilité d'assister à deux Q & A.
Le repas du midi avalé vite fait. Trop vite fait, mais c'était déjà bien d'avoir le temps de rentrer, manger et repartir.
Et puis une sieste de fin d'après-midi après la séance de 14:00 et avant le film de 19:00
Enfin, en toute fin de journée au Bureau, rendez-vous pour boire un coup avec les collègues de ciné-club que tout au long de la semaine nous n'aurons fait que croiser en coup de vent, dans une salle ou une file d'attente.
Odette se rappelait des toutes premières années, sous forme de week-ends prolongés dans un hôtel Ibis vers un Hôtel B & B actuel. Mais pas de quelles années. JF est formel : son premier Arras date de 2008. Est-ce que la version Hôtel Ibis datait de 2006 ?
La famille Asada emporte les suffrages et Nostalgia et Nowhere. D'autres films n'ont pas été vus par toutes et tous.
Le Fiston nous envoie deux photos de Prague où il est en week-end prolongé.
Ce samedi aura été un jour heureux. Un jour, s'en rappeler.
"Nous étions jeunes" (CMM 0/6, c'est l'avantage des classiques d'avant les caméras à l'épaule)
Nous pensons l'avoir déjà vu, c'est un très beau film avec de très beaux portraits sur de jeunes visages, l'histoire dramatique, forcément dramatique d'un groupe de jeunes résistants polonais et de la mort héroïque de deux d'entre eux, à l'issu d'opérations foireuses puis d'une réussie et de la filature par un traître de certaines personnes liées au groupe. Très idéaliste. Il y a une jeune photographe en fauteuil roulant qui est un personnage inoubliable - je crois bien que c'est en la voyant, avec son fauteuil à pédalier vers les mains, que je me suis souvenue d'avoir déjà vu l'ensemble ; l'héroïsme glorieux repassera -.
"Wolka" (CMM 2/6 ; quelques scènes violentes ici ou là mais sans complaisance sur le côté gore)
Très belle très forte histoire romanesque à souhait (et un tantinet cousue de fil blanc, mais on le pardonne volontiers) entre Pologne et Islande, une femme qui vient d'être libérée de prison après une longue peine, part à la recherche d'une autre partie vivre en Islande. Elle y est plutôt bien accueillie et il y a même du boulot pour qui veut bosser dur (pour le coup on n'est pas trop dans le one hour job et ça fait du bien, enfin des personnages qui semblent ne disposer que d'un temps personnel limité), mais le poids du passé et des choses tues qui n'auraient pas dû, tout ça tout ça. Le côté : quand on a commencé dans un itinéraire semé de violence, la société ne nous laisse pas trop trop en changer, est bien vu. Les interprétations sont splendides et les paysages d'Islande donnent envie d'y aller.
Un détail stupide : l'actrice principale semble avoir le nez refait et ça m'a gênée.
Un complément d'information triste : le réalisateur Árni Ólafur Ásgeirsson est mort le 27 avril 2021 de maladie et n'aura pas vu son film entièrement monté, et encore moins sorti en salle.
"Six weeks", Hongrie (CMM 4/6, fatigant ; un accouchement)
Le sujet est très fort : l'adoption par des jeunes couples de bébés nés de très jeunes femmes qui n'ont pas pu avorter à temps. Elles peuvent avoir lieu en tout anonymat ou en toute transparence, avec les personnes se rencontrant. Les jeunes mères ont six semaines pour se rétracter.
Les réalisateurs et scénaristes travaillent plutôt sur des documentaires mais dans la préparation concernant ce sujet il leur est apparu très vite que le tourner en documentaire présentait un risque d'interférence avec les choix faits finalement par les protagonistes filmées. Alors ils ont choisi de faire une fiction à partir des expériences dont ils avaient été les témoins.
La jeune héroïne du film joue au ping-pong sport dur à filmer mais choisi par les possibilités d'ouvertures qu'il présentait (plus que dans d'autres sports plus répandus, il est accessible de se faire sélectionner pour des compétitions de haut niveau)
et qu'il pouvait être à la fois individuel et collectif.
L'actrice principale porte le film magistralement.
On pourrait juste reprocher un léger manque de rythme, quelques scènes dispensables.
Pour la première fois grâce à ce film j'ai pensé au chagrin possible des parents de mères porteuses en cas de GPA. Au fond eux aussi doivent faire le deuil de l'entrée d'un nouvel enfant dans la famille, et de leur grand-parentalité.
"Nowhere" (Now/Here) Belgique, 2021 (CMM 5/6 mais j'ai aimé le film quand même, c'est dire son niveau ; quelques scènes violentes mais brèves et sans complaisance ni gros plans)
La rencontre entre un homme d'âge mur et un presque majeur en errance, qui se cherche et cherche sa famille d'origine au fond. Comment à l'issu d'un premier affrontement violent, leur relation vire peu à peu à l'entraide malgré les embuches qu'y mettent la société et les bouffées de violence du garçon, et le mal de vivre de l'homme en âge d'être son père, dont on comprend très vite qu'il est un "orphelin d'enfant" (il manque un mot en français).
J'ai songé, et ce d'autant plus que le personnage se prénomme Thierry, à une sorte de Thierry Paulin mais qui aurait à temps rencontré un adulte capable de lui servir de tuteur, et aussi aurait pu retrouver une famille, une partie de famille, stable et capable de l'aimer.
Film à la fois âpre mais non sans une part conte de fées - les hommes n'ont pas honte d'exprimer leurs sentiments -, acteurs parfaits, on y croit, et aussi aux scènes sur chantiers.
Là aussi pour une fois, pas de one hour jobs, on sent le poids des heures de boulot et le poids du manque d'argent quand le boulot n'y est pas.
Malgré beaucoup de caméra à l'épaule peu supportable pour moi (mal de mer), j'ai été ... embarquée. Et même émue. On a tellement envie d'y croire que c'est encore possible. Il restera pour moi l'un des films marquants de ce festival.
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