2022 jour 2 : 3 films et une séance de course à pied
07/11/2022
Arras Film Festival
dimanche 6 novembre
Pour commencer 1h10 de courir sous la pluie, le long de la Scarpe avec un peu d'une sorte de visite de chantier (ou plutôt jeter un coup d'œil). Une partie de l'ancien chemin de halage est désormais bituminée, pour courir c'est moins bien.
Nous croisons les sons d'une compétition de canoë kayak et une construction bien avancée d'un nouveau club nautique.
Le nombre d'oiseaux d'eau est impressionnant.
Je cours avec mes nouvelles Saucony, qui m'apportent une réelle aisance, je crois que j'ai trouvé le modèle qui convenait à mes pieds. J'ai des envies de marathon.
Dans un an ?
"La famille Asada" de Ryôta Nakano, Japon 2020 (2h07) (CMM = 0)
14:00 S1
Film de facture classique, linéaire, belles images, belles reconstitutions.
Pour autant, pas un seul instant d'ennui, un profond coup de cœur.
Dans une famille de la classe moyenne, le frère cadet se découvre très jeune une vocation de photographe. Comme il est né au sein d'une famille aimante, avec un père peu conformiste, qui veut avant tout le bonheur des siens, un peu tout le monde l'aide, lui qui a le don, le regard, les idées, mais pas l'ambition. Il se retrouve à monter tout une œuvre de photos de familles mettant en scène leurs rêves, leurs désirs, l'amour pour l'un des leurs (par exemple un enfant malade).
Alors que ça commence à marcher pour lui survient mars 2011 et le voilà à aider les sinistrés à tenter de retrouver leurs photos de famille.
On rit, on pleure, on s'attache.
Moi qui ai ce rapport à la photographie, qui suis celle qui ne figure pas beaucoup sur les photos car c'est moi qui les prends, j'ai pleuré longuement. Comme un soulagement d'être enfin comprise.
C'est un feel good movie très universel et pas niaiseux pour un sou.
Tsu, Tokyo, Nozu ... des années 1990 aux années 2020
"The banshees of Inisherin" de Martin McDonagh, Irlande / Royaume-Uni 2022 (1h49) (CMM = 0, mais quelques scènes gore), avec Colin Farrell, Brendan Gleeson, Kerry Condon, Barry Keoghan, Pat Shortt
17:00 C2 (avec un problème sur l'horaire, annoncé 16:30 sur certains documents, 17:00 sur d'autres)
Film de belles images bien léchées, sauf quelques scènes d'une rare violence soudaine(s) ; belles musiques.
Un vieux violoniste à ses heures rejette soudain de façon inexpliquée l'amitié d'un autre insulaire plus jeune et très gentil, lequel tout de douleur et d'incompréhension, fini par n'être plus gentil du tout. L'artiste musicien se met à jouer les Van Gogh (Vincent), la sœur du personnage joué par Colin Farrell (qui en fait des caisses pour jouer le gars légèrement limité) tente de sauver sa peau, et le jeune Bary Keoghan incarne un jeune un peu considéré comme l'idiot du village, avec le brio de Johnny Depp dans Gilbert Grappe.
J'en attendais peut-être de nouvelles idées pour tenter de comprendre les gens qui rompent sans raison apparentes une très grande amitié, en cela c'est décevant : celui qui quitte le fait pour récupérer du temps de cerveau disponible à ses créations musicale et parce qu'il n'en peut plus de l'ennui des conversations de son vieux pote.
Il y a bien sûr une allégorie sur la guerre civile irlandaise, mais on ne pige pas forcément tout. L'ambiance est celle d'un conte sombre.
Très bon film, seulement de là à parler de chef d'œuvre comme certains, il y a à mes yeux plutôt loin. Mais c'est sans doute un point de vue féminin que l'escalade de la violence à laquelle on assiste intéresse moins que ne l'eût fait une analyse psychologique tout en finesse des motivations profondes de ces personnages.
Une île imaginaire proche de l'Irlande, 1923
Le film nous ayant malgré tout ouvert l'appétit et pour ma part donné une solide envie de déguster une Guinness, nous allons Au bureau, qui hélas n'en a pas, ni non plus du bon vieux Welsh, les traditions se perdent. Je tente un cholestérol suicide malgré tout, avec une sorte de croque-monsieur aux fromages renforcés par du Philadelphia - note pour une prochaine fois : oublie, ça n'est pas pour toi -. Ce qui est cool c'est d'être logés à deux pas (littéralement, ou plutôt huit) et de pouvoir remonter se reposer avant le film de fin de soirée.
"Sick of myself" de Kristoffer Borgli, Norvège 2022 (1h35) (CMM = 0, mais beaucoup de sang)
avec Kristine Kujath Thorp, Eirik Sæther, Fanny Vaager, Fredrik Stenberg Ditlev-Simonsen, Sarah Francesca Brænne
21:30 S1
Une jeune femme, Signe, se rend volontairement malade en ingérant de fortes doses d'un médicament russe toxique, son but ultime étant d'attirer l'attention sur elle. Elle n'y parvient que trop bien et se retrouve au bord de la mort, mais effectivement pourvue d'un petit nuage de notoriété.
Humour nordique glacial, sur moi ça marche assez bien, mais je ne le conseillerais pas au monde entier.
Anders Danielsen Lie tient un rôle médical qui lui sied, dans une scène de "rêves éveillés" que fait la jeune femme et qui émaillent le film (sans lui faire perdre de sa linéarité, ce n'est pas l'un de ces films où l'on est perdus).
Belle critique de la société du narcissisme dans laquelle nous évoluons.
Jolies banderilles sur le monde de l'art contemporain.
Les dégâts de la pseudo maladie (sans doute inspirés des dégâts de la drogue dite "Crocodile" dont il fut question il y a quelques annéees) sont pénibles à voir, mais l'ensemble est fort bien troussé.
Oslo, années 2020
CMM Coefficient de Mal de Mer
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