Arras Film Festival jour 3 : Une perturbation bien amortie (bravo les organisatrices et organisateurs)
Arras Film Festival jour 5 : un rythme tranquille, deux bonheurs une très légère déception et un déjeuner manqué

Arras Film Festival jour 4 : 1 film un peu décevant, 3 belles découvertes

 

    Comme toujours le temps passe trop vite lorsqu'on l'emploie fort bien (et à notre guise). Journée de quatre films, juste ce qui convient, deux le matin, deux sur la fin d'après-midi et le début de soirée. 

J'y aurais ajouté, malgré une panne d'internet chez notre logeur, la vision de l'épisode 5 de Team Ingebrigtsen Saison 3, avec la déception qu'il n'y fut pas question du tout du meeting de Paris et qu'il n'y avait pas vraiment de conclusion après les championnats du monde. Je m'attendais à un épisode de plus, pas d'impasse sur les courses accomplies et une fin belle avec l'accompagnement du sub 2 de Kipchoge et peut-être même la course locale de 10 km sur route que Jakob a récemment remportée. 

Pas de repas à l'extérieur, il convient de tenir le budget. Alors des pâtes le midi au logis loué, et puis une petite sieste. Et le soir plutôt du grignotage. En même temps n'avoir que de la marche à faire d'un cinéma à l'autre n'ouvre pas [trop] l'appétit.

Pas vraiment de rencontres, il y a des jours qui ne s'y prêtent pas, le fait de passer à la chambre d'hôte dès les films terminés n'aide pas. Croisé D. au mégarama, un autre couple du ciné-club a reçu une très mauvaise nouvelle et qui devra peut-être quitter le festival pour cette année.

JF le stakhanoviste s'est ajouté un film de plus à 21h30, Seules les bêtes (1). Ce n'est pas que le film ne m'intéressait pas ; c'est que cinq films par jour je trouve que ça fait trop et que je pense qu'il arrivera en salles alors je préfère me concentrer sur des œuvres plus rares qui seront peu ou pas distribuées.

(1) En fait non, il aura vu L'adversaire.

Les films du jour : 

1/ Aurora

C'est l'histoire de la rencontre entre une fucked-up girl from Finland et un réfugié iranien accompagné de sa fille. Ultra-contemporain dans son sujet et le traitement qui en est fait. D'un côté une jeunesse déboussolée et sans réel avenir : si tu n'as pas poursuivi de prestigieuses études et les bons appuis, peu d'autres façons de gagner sa vie en restant (à peu près) honnêtes que les bullshit jobs. C'est ce que font Aurora et son amie Kinky, qui envisagent d'ailleurs d'émigrer en Norvège pour un boulot rebutant mais bien payé, dont on leur a parlé. De l'autre celles et ceux qui tentent de sauver leur peau en quittant leur pays pour gagner l'Europe pour l'instant moins mal barrée. Ainsi Darian, un écrivain iranien et sa fille Azar, 7 ou 8 ans. On ne sait ce qui est survenir à sa mère mais on comprend que ce fut dramatique et que ça reste extrêmement douloureux. Darian envisage le suicide, qui ferait de sa fille légalement une sorte de pupille de la nation. Grâce à Aurora, il entreprend de chercher une autre solution : se marier avec l'épouse locale ce qui lui accorderait automatiquement les papiers. 

Mélange de comédie et de drame. Bien jouée, fort bien filmée. C'est juste qu'un des solides problèmes des personnages finlandais étant l'alcool et que les excès sont bien saisis, on en sort avec une sorte de mal au foie et de dégoût pour toutes boissons alcoolisées. 
Le personnage d'Aurora est bien vu, mélange très plausible de personnalité structurée et déjantée ce que les temps accentuent, avec l'impossibilité de se projeter dans un avenir un tant soit peu stable et construit.

Une des questions posé au candidat jeune marié pour vérifier s'il ne s'agit pas d'un mariage blanc est : Quelle est la couleur de sa brosse à dents. Oh wait : je ne connais même pas la couleur de la mienne ! J'en change régulièrement et je ne les choisis pas en fonction de leur couleur. Je sais juste reconnaître celle du moment dans le lot qui traîne dans la salle de bain à une période donnée. Alors comment savoir la couleur de celle du conjoint ? Ce truc va me laisser tracassée.

 

2/ Parking 

Ça démarre bien : Adrian, un Roumain qui se rêve écrivain et veut apprendre l'Espagnol pour lire Bolaño dans le texte 
a quitté en attendant publication son pays et sa femme. Il a trouvé en Espagne du boulot pour 300 € / mois et un logement sur place dans un camping-car comme gardien d'une sorte de casse auto. Seulement Rafaël, son employeur se révèle peu à peu d'une fiabilité douteuse, embringué dans des affaires de plus en plus louches. En parallèle, le héros et une fausse blonde guitariste d'un groupe en devenir tombent amoureux au point qu'elle quitte sa vie pour accompagner la sienne. 

[Spoïler alert] le boss véreux finit par avoir les ennuis qu'il mérite et la femme d'Adrian par venir lui rendre visite, what a surprise !

Bref, ça démarre bien puis sa part en couilles, au sens propre comme figuré. À partir de l'histoire d'amour naissante puis confirmée, ça devient d'un convenu mortel et le cadre inhabituel - cette semi-casse auto - ne suffit plus à maintenir l'intérêt. J'ai dormi. 
C'est plutôt bien filmé, y compris quelques scènes d'action, seulement voilà, à un moment on s'enlise.
J'ai l'impression que l'acteur principal, Mihai Smarandache, était bridé par (dans ?) ce rôle convenu. 

 

3/ It must be heaven

Elia Souleiman après avoir semble-t-il réglé des affaires de succession et quelques tracas de voisinages, doit aller à Paris puis New-York pour tenter de faire financer ses films. Il se heurte au fait qu'on lui rappelle sans arrêt le fait qu'il soit Palestinien. Or il aspire à faire des comédies. 

Il interprète son propre rôle de façon mutique et face caméra la plupart du temps. Les côtés burlesques de chaque observation de faits de vie quotidienne sont fort bien vus. Mais il manque un petit quelques chose pour qu'il parvienne à se hisser au niveau d'un Pierre Étaix ou d'un Jacques Tati (le rythme ? de s'écarter un peu de son mode tout droit face camera, qui au début accentue bien les effets comiques puis devient lassant ?). 

Sa vision d'un Paris désert au moment du défilé du XIV juillet est très réussie. 

D'ailleurs je reste désormais avec une question qui auparavant ne m'avait jamais effleurée : par où passent donc les chars qui défilent, avant et après le défilé ?

À part ça, le reproche que lui fait dans le film un producteur (Votre projet est magnifique mais comme vous êtes palestinien nous attendions un film engagé) était audible dans la file des spectateurs gagnant la sortie. Ce qui créait une mise en abyme irrésistible, mais prouvait que le film avait manqué son coup qui essayait de nous dire que, Palestinien, on peut avoir un peu autre chose à proposer que des œuvres directement politiques et engagées.

Si je ne devais retenir que deux seules scènes ce serait d'une part celle où les passants de New-York vaquent à leurs occupations en ayant toutes et tous une arme à leur côté. Ça vaut mieux en efficacité qu'un long discours anti-NRA et de l'autre une longue et belle image de Notre Dame vue de l'arrière, belle comme avant l'incendie. Il n'y a pas dans le film tant de vues que ça de monuments de Paris pris sans action particulière. Du coup la longueur relative de ce plan en fait une sorte de prémonition. Pour le spectateur parisien, quand on ne s'attend pas à cette image, ça fait comme un coup porté au plexus.

 

4/ Le lac aux oies sauvages 

Super film chinois de gangsters, avec tout ce qu'il faut de scènes de combats, de règlements de compte, de coins glauques, de traffics qui nous échappent un peu (ainsi la prostitution en bord de lac par "les baigneuses"), de trahisons et de meurtres. 

Le tout avec un travail fou de l'esthétique et des lumières. Bref, du cinéma de chez cinéma, pour notre grand plaisir, y compris quand on n'aime pas trop les films de gangsters à la base.

Une fois de plus je constate dans des films d'action asiatiques (Japon exclu) qu'ils ont une façon de faire des films de ce genre, et sans que le rythme ne baisse et pour autant agréablement lents. Je ne comprends pas comment ils font. Sans doute parce que la vivacité est dans les actions filmées non dans le montage à scènes trop brèves (comme le feraient des USAméricains). 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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