Arras Film Festival jour 3 : Une perturbation bien amortie (bravo les organisatrices et organisateurs)
12/11/2019
C'était une journée à 5 films, seul moment creux à l'heure du déjeuner ; nous sommes allés vite fait à la pizzeria voisine du Mégarama et puis nous sommes rentrés dormir brièvement.
La journée fut marquée par une panne (I've got a sense of deja-vu) du projecteur de la grande salle du Casino et qui eut lieu pour le film de 16h30, "Sol". Nous nous retrouvâmes répartis dans les salles 1, 3 et 5 du cinéma sur la place, tandis que des séances y étaient retardées ou supprimées.
Un nouveau projecteur ou une nouvelle pièce de rechanges furent apportées de Paris, malgré le jour férié et la projection suivante pu être assurée avec seulement 1h de retard. Entre temps le film que nous devions voir à 19h et qui était projeté à la petite salle de Casino était passé avec une quarantaine de minutes de retard et les films de 21h30 démarraient avec 15 minutes de retard. Seulement même en courant entre le Casino et le cinéma nous avons manqué le début du film "Les Siffleurs", par ailleurs vraiment bien. C'était cependant OK pour nous laisser entrer (ouf).
En bref car je tombe de sommeil, un résumé de mes impressions (ne pas y voir des critiques construites)
1/ Una giornata particolare
Je crois connaître ce chef d'œuvre par cœur de tant l'avoir vu et savouré, mais je découvre encore d'autres trucs qui me régalent. J'avais oublié certaines scènes ou alors la version restaurées dans des couleurs presque sépia, comporte des scènes qui avaient été supprimées pour le montage courant.
Quoi qu'on en pense c'est le plus beau Coming Out de l'histoire du cinéma.
2/ Un'avventura
Quand Harry rencontre Sally en comédie musicale italienne. Des moments m'ont fait bien rire - mais pas la salle, fort peu, je crois que les Français sont imperméables à l'humour italien -. J'ai été perturbée par le fait que l'actrice qui tenait le rôle principal ressemblait étrangement à ma cousine Nicoletta. Ça n'était pas désagréable, pas très bien chanté, les airs sont oubliables, les danses étaient bien, c'était gentillet. Mais nous avons, concédons-le, passé un bon moment
3/ Sol
Un bonheur inattendu. J'avais pris des places en restant méfiante (film français avec une histoire de famille), mais je me disais au moins il devrait y avoir de belles scènes de tango. Spoïler alert : en fait assez peu.
Mais ce film est un enchantement. LE film familial de Noël s'il sort un peu avant (1). L'enfant joué par Giovanni Pucci est époustouflant de naturel et comme les actrices se sont mises au diapason, malgré leur univers archi pas crédible - la vieille chanteuse ultra-fortunée, son vieil amant à l'air si gay, la traductrice interprète à laquelle son agente (?) décroche un contrat à 1400 € la journée, un appartement immense où mère et fils sont logés -, on se prend à y croire et à se laisser émouvoir, tout en riant fort bien aux moments opportuns. C'est un hymne réussi à la grandméritude et au courage des femmes qui se retrouvent à élever seul·e·s leur(s) enfant(s).
(1) Je viens de voir qu'il sortira le 8 janvier, c'est trop bête
4/ Madre
Alors voilà, chaque festival comporte un film que personnellement on n'a pas apprécié. Pour moi cette année sauf mauvaise surprise ça sera celui-là. Le début comme un thriller, un enfant appelle sa mère, il semble en vacances avec son père sur une plage côté français (ils sont espagnols), le père n'est pas là, l'enfant voit un homme, prend peur et la communication est coupée.
On se retrouve 10 ans après. La mère bosse depuis presque tout ce temps comme serveuse dans un bar restaurant près de la plage d'où l'enfant avait appelé. On ne sait rien de ce qui s'est réellement passé sauf qu'il est évident que l'enfant n'est pas là. Est-il mort ? A-t-il disparu sans être jamais retrouvé ? On l'ignore. La (encore) jeune mère croise un ado qui lui rappelle ce que son fils aurait pu être s'il avait grandi et là au lieu que l'énigme se dévoile on part dans un remake de Mort à Venise avec une femme au lieu du vieil italien. Et un Tadzio qui jouerait moyen (il surjoue sans arrêt en fait, mais c'est peut-être fait exprès ?). La femme malheureuse a des comportements erratiques, on ne comprend pas bien, elle essaie quand même d'assumer ses responsabilités envers le jeune "Tadzio" dont elle est devenue (trop) proche. On ne sait pas trop ce qu'elle veut et elle ne semble pas le savoir non plus.
Le film dure plus de 2h, et à la fin nous sommes sortis en nous disant Tout ça pour ça ?
Bref, je n'étais pas la bonne cliente pour celui-là
5/ Les siffleurs
Une pépite qui vient de Roumanie. L'invention du thriller poétique. Des mafiosi communiques via un code chiffré exprimé en sifflements. Du thriller ce film a le rythme et les morts violentes, une construction en puzzle, chapitre distincts au spectateur de boucher les vides de la narration. De la poésie il a beaucoup. On se régale.
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