La Rochelle, parvis de l'aquarium, ce soir
à Wytejczk (1)
Je ne sais pas si je serais à Paris allée voir le match sur grand écran
Je ne sais pas si je ne serais plus jamais capable d'éprouver la joie d'une victoire collective
(bien que ce soir, ils ou on ai(en)t gagné)
Je ne sais pas si là où tu es tu as pu ou voulu le voir
Je ne sais pas si tu n'es pas ivre, à l'heure qu'il est
Je ne sais pas si tu penses encore à moi, parfois.
Et je ne sais toujours pas
POURQUOI
ni même
POURQUOI PAS.
Je sais que j'espérais en être
(et me réjouir)
Je sais que j'espérais être prise par le match, l'ambiance et l'enjeu
(mais ça n'a pas fonctionné)
Je sais que j'étais en bonne compagnie, des amis, les gens d'ici, qu'on a bien ri, pas mal applaudi, crié et trépigné
et que c'est bon quand il y a du bonheur dans l'air.
Je sais que j'étais incapable d'en profiter, tout au plus photographier ceux qui vraiment en étaient.
Je sais que les politiciens vont en profiter pour faire du racolage
(et je le déplore).
Je sais que j'ai vraiment aimé le foot autrefois.
Je sais que sans toi, je ne sais pas.
Pourtant, à La Rochelle, je me sens plutôt bien.
(1) au sujet de Wytejczk, davantage d'infos par là
Gilda, tes mots, souvent, me font penser à une sorte de manie que j'ai d'apprendre les passions de ceux qui me passionnent (symbiose ? Envie d'entrer dans leur univers pour fusionner encore plus ?).
Ce billet en particulier, bien sûr.
Et ça fait des sourires doux-amers quand les gens s'étonnent d'une culture particulièrement pointue sur des sujets particulièrement inattendus, et ça fait l'autre un peu là (mais quand il ne l'est plus ça fait souvent mal longtemps, ça c'est sûr)...
Enfin tu me touches, quoi.
Rédigé par : Anne | 06/07/2006 à 15:11
rendez-vous sur le port :
http://ubacto.com/actualites-la-rochelle/-100394.shtml
Rédigé par : bibi | 06/07/2006 à 21:48
Une photo si belle (rien à voir avec le foot et les victoires actuelles, ça m'indiffère totalement) et un texte si mélancolique... Exquis cocktail doux-amer pour nous lecteurs...
Rédigé par : Milky | 07/07/2006 à 08:38
@ Anne : bien vu ; cela dit dans mon cas c'est plus vis-à-vis du monde en lui-même que d'une autre personne (1).
Pas besoin d'aller voir grand-papa Sigmund pour savoir que ça vient d'une enfance vécue avec l'impression tenace d'être en marge de tout (banlieue, parents sans vie sociale hors la famille et pour ma mère quelques activités, que du gris et du travail sauf 1 mois (de vacances) par an), que la vraie vie était ailleurs, et aussi qu'il y avait tant à apprendre et qu'il y aurait eu tant de voyages et de rencontres à faire.
Même en étant extrêmement privilégiée du fait même de ma nationalité française et de l'époque et consciente de l'être, je ne suis pas née où il aurait fallu pour moi.
Les conséquences en sont en ce moment intimement violentes, les combats qu'on esquive à 20 ans (manque de courage ? de forces ? trop grand respect des parents ?) vous rattrapent à 40 et ne pardonnent pas.
A l'heure actuelle je ne suis pas du tout certaine de parvenir à m'en tirer.
(1) c'est pour ça entre autre que le Wytejczk de Traces et trajets est un être de fiction.
Rédigé par : gilda | 07/07/2006 à 09:49
@ bibi : merci du tuyau et bienvenue ici ; effectivement on retrouve bien l'ambiance sur les photos du site que tu indiques.
@ Milky : en fait j'ai choisi cette photo-là essentiellement parce que c'était celle où l'on risquait le moins d'y reconnaître une personne en particulier. J'ai toujours peur que ça pose un problème à qui s'y verrait. Sélection perso pour toi à suivre par message.
Je cherchais, tu as raison, à jouer sur le contraste entre la joie ambiante et ma propre tristesse de qui se sent irrémédiablement orpheline au monde. Tant mieux si ça a fonctionné (soi-même, on en se rend jamais compte)
Rédigé par : gilda | 07/07/2006 à 09:55