Documentaire "Mères à perpétuité" de Sofia Fisher

    Si vous vous sentez assez solides en ce moment, foncez voir (disponible sur YouTube jusqu'en décembre, et sans doute sur le site d'Arte) :

Mères à perpétuité

documentaire de Sofia Fisher, au sujet des femmes qui commettent des infanticides. Il est passionnant et permet de comprendre comment, poussées à bout et si l'on a un point ou un autre de fragilité, on peut en venir à tuer pour protéger du danger. À tuer pour ne pas qu'un autre, violent et agressif, fasse pire.
Voici ce qu'en écrit Catherine Pacary dans Le Monde.

J'aime quand une œuvre, un travail, qu'il soit film, pièce de théâtre, livre, musique permet de comprendre ou d'approcher à la compréhension, de ce que l'on ne comprend pas.
Il se trouve que je suis née avec au fond de moi une force et une stabilité, qui n'a vacillé qu'en deux fois, face à des actes de revirement de personnes que j'aimais. Et jamais je n'aurais pas de mal à autrui au cœur même du vacillement, lorsque ce qu'on subit dépasse l'entendement. Je n'y ai aucun mérite, je crois que je le tiens des lignées de femmes fortes qui m'ont précédées, Ernestine et Berthe d'un côté et aussi côté italien une arrière-grand-mère ou arrière-grand-tante qui avait tenté de se soigner elle-même d'une maladie dangereuse, m'a-t-on rapporté. Ma grand-mère paternelle, était, j'ai l'impression, pas mal non plus, dans le genre qui ne se laisse pas abattre et qui quoi qu'il advienne, cuit pour tout le monde des spaghetti - l'équivalent italien du comforting tea britanique -.
Alors je comprends mal certaines pertes de repères de mes contemporaines (1).
Ce documentaire m'a éclairée.

Je me sens très reconnaissante envers les personnes, qui sont parfois les proches des personnes concernées, et qui ont accepté de témoigner.
Et je me dois de réfléchir aux missives envoyées par des femmes à des juges, en prévision d'un procès pour infanticide (il se trouve que c'était en Belgique). J'ignorais que l'on puisse faire ça, tenter d'apporter sa pierre à l'édifice, de s'adresser en direct aux autorités. Il y a peut-être un enseignement à en tirer.

 

(1) Les contemporains, je n'en parle même pas, je suis d'une génération grandie dans l'idée que la violence des hommes leur était constitutive et qu'il fallait apprendre à faire avec et s'en défendre lorsque nous devenions son objet. Que les guerres sont l'état normal, et l'exception la paix. Donc il n'y avait les concernant rien à comprendre, c'était comme ça.
Je suis heureuse de voir les nouvelles générations femmes et hommes intelligents, et aussi personnes non binaires, s'atteler à tenter de faire changer les choses, même si je crains qu'elles ne parviennent à avoir gain de cause qu'au moment où la planète sera épuisée et nous engloutira dans l'effondrement des ressources et du climat que l'humanité dans son ensemble aura provoqués. Resteront des bribes tribales de survivants et ça sera un retour à la case départ, la loi du plus fort, la violence pour l'appropriation du peu d'aliments et d'eau potable disponibles, car la survie des paisibles et des doux n'est concevable que dans un monde équilibré. Je vois l'avenir comme dans Enig Marcheur , quelque catastrophe nucléaire permettant éventuellement comme c'est le cas dans le roman, de devancer d'appel.

nb : note pour quand j'aurais du temps personnel (Mouarf se marre mon cerveau pensant), les interventions de Mathieu Lacambre étaient fort éclairantes. Aller lire ou écouter de plus près son travail, ce qui en est disponible auprès du grand public, pourrait être une bonne idée.


OK c'est une réclame pour une chaîne de télé et un produit de parapharmacie

 

    Elle est donc hyper préparée, fut selon toutes probabilités largement financée, et est conçue pour nous tirer des émotions et nous faire consommer. Seulement en la revoyant aujourd'hui (elle date du printemps dernier et m'avait déjà touchée), grâce à quelqu'un que je lis depuis une quinzaine d'années, et peut-être aussi parce qu'elle nous parle d'un monde perdu, même si ça n'est que temporaire, je dois le reconnaître, ça fonctionne, je suis émue.

Et elle fait appel à ce qu'il y a de bon en nous. Ce qui est devenu méprisé (1).

 

 

(1) Lors d'une manifestation récente aux USA en faveur d'un déconfinement sans attendre ne serait-ce qu'un tassement de l'épidémie, des gens arboraient une pancarte, "Sacrifions les faibles, pas l'économie" et je crains qu'ils ne soient représentatif d'un mouvement assez large.


Les CR (Comptes Rendus) video de Syblo une belle source de motivation

Les videos de Syblo sont toujours un régal et une belle source de motivation, avec cette façon calme, appliquée et déterminée qu'il a d'avancer dans le sport.

J'ignore qui filme et fait le montage mais c'est toujours de l'excellente qualité pour qui a d'autres choses à faire par ailleurs dans la vie. Baptiste Cartieaux est toujours très pédagogue, vu son jeune âge c'est impressionnant, on dirait un grand frère attentif. 

J'aime la façon appliquée assez touchante de ses présentations. L'humour léger, toujours présent, ce qui en video sportives n'est pas si fréquent (le plus courant en la matière consiste en gros "gags" lourds ou pas d'humour du tout). Par exemple dans celle-ci le petit rappel en bref insert au moment où le coureur en souffre, de sa première réaction face à l'annonce de grand vent ce jour-là. 

J'aime qu'il ne soit pas toujours vainqueur, ses forces, courses après courses, sports après sports (1) sont assez évidente, et en grand pro potentiel il est extrêmement lucide sur ses faiblesses, quand il galère, il le montre, pas de déni, ni de fausses excuses, chapeau. C'est ainsi qu'on progresse (2).

Et il termine presque toujours sur d'autres compétitions de la même journée, images au drone, c'est un petit plaisir. Comme les videos sont postées avec régularité le mardi après-midi et que mon entraînement de piste quand le travail salarié ne m'empêche pas d'y aller est le mardi soir, c'est impeccable. Et pour la préparation de mon émission radio du mercredi soir c'est une précieuse source communicative d'énergie. 

Voilà en tout cas qui donne la pêche pour attaquer nos propres entraînements ou le travail de la journée. Merci à Baptiste et à sa team video (parents ? camarades de club ? ami·e·s ?), respect à la ou les personnes qui effectuent les montages, beau boulot. 

 

 

(1) car sa chaîne ne couvre pas que la course à pied, c'est un autre de ses charmes. Il s'essaie à différentes activités et explique, n'hésite pas à se mettre en scène en train de débuter (parkour par exemple)

(2) Je suis dotée de basses capacités mais néanmoins sportive, alors vraiment j'en sais quelque chose. 

 

 


L'athlétisme, on y revient

(video personnelle : Le ballet des poseurs de haie)

Parce que Filip Ingebrigtsen avait annoncé sa participation via son compte instagram ; puis que son frère Jakob en avait fait autant, je m'étais offert un billet pour le meeting de Paris à Charlety.

Je ne crois pas avoir déjà assisté à un meeting d'athlétisme dû moins à ce niveau et j'ai été enchantée et fascinée. Au point de souhaiter d'ores et déjà prendre les places pour le championnat d'Europe l'an prochain et les J.O. de 2024 (pour ce qui est de louer notre appart à prix d'or et se réfugier en Normandie pendant la compétition, c'est raté ;-) :-) !)

J'ai une admiration particulière, doublée de reconnaissance, pour les frères Ingebrigtsen, pour la famille en fait : la série-réalité dont ils sont les protagonistes, du moins dans les épisodes axés sur leur travail, m'a donné un supplément de courage pour un peu tout. Or il en faut lorsque l'on a une béta thalassémie mineure, qu'on se bat pour travailler et qu'on a un esprit qui pousse au sport et un corps qui a défaut d'être doué aime et réclame ça. On voit en les suivant à quel point le travail paie ("Rien ne résiste au travail" dit Pierre Trividic, et là on le voit physiquement sur des efforts concrets) et ça donne de la force pour soi-même se bouger.

Alors je n'allais pas manquer une occasion de les voir en vrai. Sur 1500 m c'est 3 minutes 30 et donc un peu frustrant, mais effectivement fabuleux - pour qui s'intéresse assez suffisamment aux sports au point de pouvoir apprécier les subtilités techniques en plus que d'être bluffé·e par la vitesse. 

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C'est l'ensemble du meeting qui a été un éblouissement, en particulier le ballet de celleux qui secondaient, toute cette chorégraphie, l'organisation millimétrée (libérer telle partie du stade pendant que telle autre est occupée, préparer la suite dans une partie ou ça peut).

J'ai seulement été déçue que la perche soit dans un endroit entre la piste et un gradin où lorsque l'on était en face on ne voyait pas bien, l'athlète se détachant peu sur la foule en arrière-plan et légèrement gênée par le fait que comme tous les athlètes soutenus par un même équipementier avaient le même maillot on avait l'impression d'une seule et même équipe, ce qui n'était pas le cas.

Pour le reste, que d'exploits ! et comme c'est impressionnant vu directement, avec notre propre choix de ce que l'on souhaite suivre.  


François filme par chez moi

   

    Je me dis toujours que je le ferai, et puis ce sont des trajets de travail, et souvent je lis (comme je suis libraire c'est pour partie du travail aussi), et puis ces derniers mois, toutes sortes de tracas et donc les trajets servent aussi à envoyer des messages ou, ces temps-ci c'est un devoir, à tenter de se tenir informer, et j'aime un peu trop la photo, le charme de l'image saisie, arrêtée, pour m'appliquer avec élan à la video. Alors je ne le fais (toujours) pas.

Et puis voilà qu'un ami s'y est collé, qui travaille ou va travailler dans le coin lui aussi, filmant dans le sens banlieue - Paris un des trajets que j'effectue régulièrement dans le sens Paris - banlieue (1), se chargeant ainsi de documenter également sans le faire exprès ma petite vie, et surtout cette part de villes moyennes au bord de la grande ville, qui à la fois change sans cesse et si vite mais varie si peu (2).

Ce qui me fait beau c'est qu'il filme d'en bas, ce que les nouveaux trains, ces beaux Bombardier, permettent, avec un glissé fluide en travelling de cinéma. 

J'aime les mots qu'il superpose. N'aurais pas su si bien dire.

Je vais bientôt changer de boulot. Me voici pourvue d'un souvenir de celui que j'aurais tenu avec plaisir pendant un an. Merci François ! 

 

(1) Pour le retour j'ai, sauf contrainte, d'autres chemins. Les temps selon le sens, notamment les bus disponibles, ne sont pas équivalents. 
(2) En retrouvant le Val d'Oise en avril 2016 après quinze ans de quasi absence et n'y être plus domiciliée depuis trente-trois ans, j'ai été surprise d'à quel point quelque chose s'en conservait.


Let's see some Ballet class

    Les algorithmes de youtube sans doute pas tout à fait illogiques, m'ont proposé cette video "Inside the Bolschoi Ballet's daily class" par The Telegraph et j'ai laissé le début s'enclencher et je ne m'en lasse pas.

Au début ça semble simple puis assez vite les mouvements deviennent d'une solide difficulté. Ou du moins si on les effectuait, on aurait beaucoup moins d'amplitude, d'équilibre et de douleurs (ils en ont sans doute aussi mais savent le masquer).

Je suis subjugée.

Le piano à l'ancienne n'y est pas pour rien. Je crois qu'inconsciemment je guette l'apparition de Buster Keaton dans un coin.

Voilà mon (l'un de mes) réconfort(s) du moment.
Some ballet class.

 


Dans dix ans ou vingt ans (Pokemon Go)

Dans dix ans ou vingt ans on se souviendra de l'été 2016 comme de celui de l'explosion du Pokémon Go, rendant immédiatement addicts tous ceux qui avaient connu les Pokémons en tant qu'écoliers, une folie. 

Et donc sur cette planète pendant que la plupart des humains se battent chaque jour pour une simple survie, que d'autres se font embarquer dans des délires pseudo-religieux qui en font des tueurs, une foule d'autres gens aura passé un temps fou à jouer à cache tampon avec des petits personnages virtuels. 

Vivrais-je plus que centenaire, ce monde m'étonnera toujours.

PS : Le gros avantage c'est que ça fait circuler les joueurs dans le monde concret. Ils vont enfin apprendre à marcher ! 
video : une parmi d'autres du récent déferlement. J'aime bien son côté, bribe de vie d'ailleurs


Un bol d'air (humide)

  

Ce dimanche matin vers 8h à Montévrain. Bord de Marne Parfois j'utilise la vidéo pour capter ... l'absence de mouvements (autres que ceux d'un point de l'environnement) et le chant des oiseaux.

PS : Je pensais à ce billet chez François Bon. Pourquoi l'image animée, pourquoi l'image fixe lorsque l'on dispose d'un appareil qui met le choix à disposition ?