Vélotaf du contournement

 

    J'ai bien lu ici ou là que les restrictions de circulation pour les J.O. allaient être sévères. Peu à peu je découvre qu'elles sont déjà effectives y compris en certains points pour les vélos. 

La place de la Concorde est globalement fermée, de grandes tribunes tubulaires (qui me font pétocher, je me souviens de Furiani) ont été érigées.
Mais je découvre vendredi dernier (le 14 juin) que le tronçon de piste cyclable qui menait de la passerelle Léopold Sédar Senghor à la Concorde avec l'accès au souterrain qui permettait de remonter vers le bas des Champs Élysées est totalement clos, personne, ni en piéton ni à vélo ne peut passer.

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Seule solution car repasser la Seine me paraît absurde et m'éloigner de ma destination en partant vers Châtelet peu engageant, descendre de vélo et couper en piéton les Tuileries.

Je ne suis pas la seule à faire ce choix, et donc pas la seule non plus à me trouver confrontée au dispositif de passerelle en escaliers qui a remplacé la sortie de l'autre côté.  Passerelle Tuileries

 

 


Un panonceau indique obligeamment le détour à faire pour qui est en fauteuil roulant. 
C'est quand même curieux qu'à l'orée des jeux olympiques puis paralympiques on n'ait rien trouvé de mieux que de mettre en place des installations qui ne soient pas adaptées pour les fauteuils roulants. 

En piéton poussant une bicyclette, je fais donc le même crochet, puis me glisse dans le flow de la rue de Rivoli, qui n'est dévolue aux vélos qu'en partie, ce qui est beaucoup mieux qu'avant mais reste dangereux d'autant plus que les automobilistes, sans doute en représailles d'avoir vu leur espace habituel réduit, n'ont pas un comportement particulièrement vélo-friendly.

 

Mardi soir, je tente un retour par mon trajet au rapport (sécurisation, minimisation des détours) optimisé. 

Il emprunte pour de larges parties des bidirs, et pour d'autre, notamment dans le XVIIème des rues sans dispositif cyclables mais avec à l'ordinaire vraiment peu de circulation.
Un des points de passage est à l'ordinaire la place de Fontenoy.

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C'est à l'ordinaire un espace vaste et calme, sans infrastructure vélo mais très peu circulante ce qui la rend intéressante pour mes vélotafs de retour, fatiguée.

Seulement en ce mardi 18 juin tout le quartier est bouclé. 
Quelques piétons passent encore, des personnes sortant de bureau, on sent que tout est en train de se refermer.

Comme j'ai reçu un SMS d'un de mes boss du bureau me proposant d'être finalement en RTT le lendemain (une question de session de formation déplacée), et que je devais un tantinet réorganiser mon emploi du temps pour déplacer sans plus tarder des activités du jeudi au mercredi, croyant à une rue simplement barrée aux voitures pour travaux, j'étais descendue de vélo et m'étais arrêtée sur l'un des larges trottoirs le temps d'envoyer quelques textos. Je marchais tout lentement Vélib à la main. Quand j'ai relevé le nez, le degré de bouclage du quartier avait augmenté d'un cran, et j'ai dû un peu chercher par où passer pour ressortir. Deux dames sorties d'un bureau sont passées sous une rubalise. Avec le vélo je ne pouvais pas exactement en faire autant. Petit crochet supplémentaire.

Plus loin, circulation chaotique : comme je l'avais déjà constaté la semaine passée, la partie des Champs Élysées entre Concorde et le Rond Point était fermée. C'était même très cool : les Champs pour les piétons et les vélos, on respirait.
Sauf qu'en ce mardi, nouveauté : seuls les piétons étaient désormais tolérés, pas même les vélos, pas même en marchant vélo à la main.
Une cycliste devant moi prise au dépourvu (elle s'apprêtait à rallier la place de la Concorde) a demandé par où passer, réponse du CRS ou gendarme (air désolé, pas air Reinafout') "J'en sais rien chuis pas parisien". Re-passage en marchand, jusqu'à pouvoir prendre le flux normal (1).

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Au bout du compte j'ai manqué un entraînement collectif de course à pied, et même manqué de temps restant et d'énergie résiduelle pour intercaler une séance solitaire.
Pour les semaines à venir, je compte beaucoup (trop ?) sur le prolongement de la ligne 14 pour ne pas me retrouver avec des trajets vélotaf trop longs, en combinant Vélib et cette ligne. L'option vélo + tram (Porte Dauphine <=> Porte de Clichy) est aussi une alternative acceptable. 
Entre agitation politique, privatisations de l'espace public (a priori le bouclage du quartier de l'Unesco n'avait pas directement à voir avec les J.O.), et Jeux Olympiques, les deux mois à venir s'annoncent déjà un tantinet rock n'roll pour les déplacements.

 

(1) En théorie j'aurais pu ne pas me préoccuper de cette interdiction et continuer dans l'avenue Matignon, seulement le blocage, qui avait décontenancé pas mal de motorisés créait un entassement dangereux, idéalement j'eusse souhaité traverser en marchant par les bords du square Marigny jusqu'à sortir de la zone de perturbations. 


Un retour qui ne l'était pas moins (étrange)


    Je suis parvenue à trouver un Vélib pour mon retour à la 2ème station ce qui est plutôt pas mal. 
Fatiguée, j'ai roulé prudemment, laissant passer le monde entier, ne saisissant aucune légitime priorité, passant en super piéton les carrefours compliqués. 

L'ambiance était étrange, j'ai croisé une spectaculaire manif de motards sur les Champs Élysées alors que venant du tunnel qui remonte des quais je tentais de traverser pour rejoindre la piste cyclable sens Concorde vers Arc de Triomphe. Ils remontaient dans le même sens et ça vrombissait. Certains se sont même octroyé des accélérations de malades. Vrombir pour exister ?

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En remontant vers Levallois, j'ai croisé des groupes fluides et mouvants de jeunes fins et de noir vêtus. Ça rappelait un peu les jours d'émeutes, à ceci près qu'ils ne faisaient rien de répréhensible au moment où je les croisais. Ils ne dégageaient pas de violence. Ils se parlaient puis se déplaçaient. 
Quelque chose dans leur attitude portait une certaine gravité. Rien à voir avec d'éventuelles festivités d'Halloween, dont certains de mes jeunes collègues s'étaient au bureau fait les champions.

C'était fluctuant.
Qu'est-ce que ça signifiait ?

Il y avait aussi des véhicules de pompiers (un) et police (plusieurs) qui passaient, certains toutes sirènes hurlantes, d'autres plus discrets. 
Non loin de So Ouest, une sortie de parking était surveillée.

Une fois rentrée chez moi j'ai pu comprendre que cette agitation avait peut-être un lien avec la présence d'un ministre dans la ville avec une réunion au centre culturel israélite ou avec l'arrestation du principal auteur de menaces envers le rabin

C'était une journée où l'on sentait de près que la paix même à Paris commençait à montrer quelques signes de fragilité.

Paradoxalement ce fut un trajet à automobilistes respectueux. Comme s'il convenait de redoubler de prudence dans ce monde incertain.


Retour Vélotaf

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Je tente de sauver mes journées perdues à gagner ma vie par des vélotafs somptueux. Paris est d'un grand secours.
Il y avait aujourd'hui le test event du triathlon femme en vue des J.O. et j'étais coincée au bureau. 

Beaucoup de boulot, et un sentiment d'utilité, la journée est passée vite, je ne veux pas dire. 

Et ce Vélotaf, je l'ai vraiment savouré. Il faisait un temps idéal, parfait. 
À l'anneau de vitesse de Longchamp que je longeais dans l'autre sens, j'ai croisé une amie du triathlon et nous faire signe a été mon petit encouragement d'après la journée de labeur.

Seulement une fois rentrée, à peine la force de prendre une douche, de dîner, d'étendre la lessive qui attendait depuis la veille au soir. Il ne restait plus rien sous la semelle. 

J'étais triste et je savais pourquoi : une camarade du ciné-club avait été enterrée ce jour.
Prendre un jour de congé (c'était à Rosny sous Bois) n'était pas concevable un tel jour d'effectifs réduits. Trop de deuils ces deux dernières années dans mon entourage amical.

Je suis triste à l'idée que nous n'aurons sans doute jamais de petits-enfants et que si nous en avions nous serions terriblement inquiets pour leur avenir.
Des records de chaleurs sont franchis dans différents points du monde et si à titre personnel et tant que je dispose d'eau, je sais que je peux tenir assez longtemps assez haut, je sais qu'il faut s'inquiéter de cet avenir décomposé qui déjà survient.
L'humanité est en train de vivre en collectif "Flowers for Algernon" et on en est à la redescente et ça s'accélère.

La prochaine pandémie pourrait ne pas tarder (je ne parle pas de la résurgence du Covid, que l'on feint d'ignorer).

"Les enfants de septembre" de Jean-René Huguenin est d'une justesse infinie sur les aléas et duretés de la vie, mais contient des bouffées d'antisémitisme très pénibles. Tout en se montrant en soutien - l'un des jeunes protagonistes est un enfant dont les parents ont été déportés et la compassion y est -. Mais bon sang les idées reçues iniques et moisies ! Celles d'une époque où elles étaient considérées comme allant de soi, j'en voyais les ravages sur la génération de ma mère, mode "les bienfaits de la civilisation" sur les catégories inférieures "on". Une éducation collective qui laisse des traces.

Je puise consolation dans une brève vidéo de Rhys Mclenaghan.


Premier vélotaf depuis la chute à l'entraînement ... de course à pied

Vélotaf back new piste

Vendredi soit cinq jour après être tombée lors d'un entraînement de course à pied, j'ai tenté un retour du boulot à Vélib. 
Celui que j'avais dégoté n'était pas terrible, un problème de vitesses et je moulinais, mais en plus le genou était douloureux. Ou plutôt la peau et les couches supérieures, ça tiraillait, ça brûlait bien plus qu'en courant.
Alors, privilège du vélibant, j'ai déposé la monture à une station près d'un métro et j'ai terminé par les transports en communs.

Ce matin, un lundi, donc, j'ai préféré ne pas tenter le diable, j'étais juste en délais et je subis l'arrêt de la ligne 14, mesurant si besoin en était, combien elle me permet de gagner du temps lorsqu'elle fonctionne.

En revanche, ce soir, j'ai pu enfin, plus d'une semaine après le fatal instant d'avoir mal évalué à quelle distance d'un rebord de route face à l'accotement était mes pieds, reprendre mon trajet Vélotaf de retour.

Ce fut comme une petite victoire, en plus qu'après des travaux ici et là je découvre désormais de nouvelles pistes, des endroits plus larges et mieux protégés, même si partagés avec des autobus.

J'ai mis 1h04 pour rentrer, en étant extra-prudente (je ne peux me permettre de rechuter sur la chute, j'ai marathon dans deux mois et demi) et en prenant mon temps.

Ça m'a fait beaucoup de bien.

Le pont Alexandre III était fermé d'accès sauf sur les trottoirs (je suis descendue de vélo en le poussant) et ce n'est qu'une fois rentrée qu'en lisant ici ou là des infos sur l'épreuve test de natation annulée au dernier moment et qui aurait dû partir d'un ponton relié au pont que j'ai pigé qu'il s'agissait sans doute d'un chantier provisoire lié au démontage des installations.


Un article du Parisien où il est question des morsures de mouches noires, et qu'elles sont aussi présentes en France, me fait douter au sujet de ce que je prenais pour des piqûres de moustiques tigres à Bagatelle, début juillet et qui m'avaient déclenchées aux deux jambes une belle réaction allergique au point de n'avoir pu courir comme il le fallait au trail de La Chouffe quatre jours après. Mes appuis n'avaient pas leur habituelle sensibilité et le trail était très technique sur certaines descentes et ... escalades. Je n'avais en effet pas senti la piqûre ou morsure, ça faisait trois points qui saignaient et j'ai aperçu un petit insecte au corps noir moiré. La réaction allergique était apparue progressivement au cours de la journée suivante avec un pic 24h après, qu'une prise d'un comprimé de Zyrtec chaque soir avait calmée en trois fois, mais simplement calmée, pas tout à fait effacée. 
Je le note ici pour le cas où ça serait utile à quelqu'un d'autre : vers Bagatelle au Bois de Boulogne, pas bien loin de l'anneau de vitesse de Longchamp pour les vélos, rôdent des insectes, mouches ou moustiques, dont les piqûres ou morsures sont moins anodines que celles de leurs confrères plus communs. Et un anti-anti-histaminique peut assez bien calmer le jeu mais pas instantanément.

Je note aussi pour un éventuel plus tard, qu'on est encore dans les températures frisquettes qui ne donnent pas une impression d'été, même s'il n'a pas ou peu plu en cette journée. J'ai l'impression, si j'en crois les amies et amis "du sud" et les collègues déjà rentrés de vacances, que le souvenir de cet été 2023 sera très varié entre celleux qui n'auront pas quitté Paris et la partie nord ou ouest du pays, un été fort frais, déjà d'automne en août et les autres pour qui 2023 sera synonyme de canicule.

Pour mémoire, se rappeler que c'est à peu près à cette date qu'on aura pu se dire que D. Trump ne se sera peut-être pas impunément dispensé de respecter les lois de son pays. On commençait par finir à en douter. Même s'il risque de mener un début de campagne électoral en surfant sur le fait d'être une victime de méchants juges ou procureurs qui lui en veulent parce qu'ils ont trahi. Et que vu le fond complotiste de sa fanbase ça ne pourra que bien fonctionner.
 


Je m'apprêtais à écrire

    

    Hier soir je m'apprêtais à écrire sur une journée particulièrement fatigante même si pas trop pénible à vivre, beaucoup de densité, un vélotaf aller qui fut une sorte de duathlon marché car un pédalier de Vélib s'est décranté (je ne sais comment dire : la chaîne n'avait pas déraillé, mais le truc tournait grosso modo à vide et ce fut soudain) sous mon avancée ; j'ai dû le poser et marcher un moment avant d'en trouver un autre puis encore un autre, près de l'Élysée entre les gendarmes qui au matin gardaient le quartier ; une journée de boulot avec pour la première fois une heure sup' officielle (qui sera sans doute plutôt rattrapée que payée, mais n'empêche émanant d'une demande officielle - et légitime car il n'y aurait plus eu personne si nous n'étions pas restés - du chef) ; le midi un au revoir à un ami dont le déménagement était déjà alors que je m'étais dit "en avril m'ont-ils dit" comme si c'était dans un moment. 
À l'opposé, j'ai découvert à la fois que la soirée du cercle de lectures auquel j'appartiens, était dans une semaine (oh il me reste du temps) et qu'il y aurait un week-end de trois jours avec rien de prévu avant un déplacement puis le stade de triathlon. Ô miracle !

Bref, ma relation avec le temps qui aura toujours été qu'il m'en manque pour faire ce que je considère comme important alors que je dois en consacrer beaucoup au travail nourricier et aux charges administratives et autres activités incontournables malgré soi, ne s'arrange pas.

Le retour vélotaf avait été intéressant, par le chemin bidir de la porte de Vanves, arrières de l'école militaire et passage devant le Théâtre du Rond Point, dans un Paris faussement calme, au sens où les rues que je parcourais l'étaient mais alors des dizaines de cars de CRS s'alignaient dans l'avenue du Théâtre moteurs allumés, les poubelles dans de nombreux quartiers dont le XVIIème, s'entassaient, et devant le tribunal de Paris de celles-ci avaient visiblement été brûlées.

Je m'étais attelée à l'écriture d'une lettre de banque dès après le tardif dîner (il était 20:30 quand je suis rentrée), et c'est vers la fin de celle-ci alors que je commençais à jeter un œil sur les réseaux sociaux que sur Mastodon par Nasiviru j'ai appris la sombre nouvelle, Xanax la guerrière, aka @kinkybambou n'était plus. L'annonce officielle avait été faite par @Celinextenso sur Twitter. J'en sais gré à mes amies qui ont su prendre leur courage à deux mains pour transmettre l'info. 
Pour la première fois, une nouvelle me sera parvenue par le fediverse en premier et Twitter ensuite. Signe des temps ?

Ensuite, je me suis sentie trop triste pour trouver les mots. Et le beau livre que j'avais reçu ce jour-même (sur les banlieues entre architecture et sociologie) et ceux sur le rythme en course à pied (dont un que j'avais récupéré à la pick-up station du RER C) ne pouvaient pas faire grand-chose pour me consoler.


Au lendemain matin, ce mercredi, ça n'allait pas bien mieux. 
Il fallait aller travailler.
Je crois m'en être bien tirée, même s'il y a eu des baisses de régime, des moments de perdre le fil, inévitablement.

Soudain le temps est devenu très doux, 19°c, on aurait presque eu envie d'y voir un signe de quelque chose (mais de quoi ?). J'ai déjeuné dans le parc de la Vache Noire, d'une gaufre salée à emporter, j'avais besoin de calme. Les amies de Twitter était en train de s'organiser pour que les chats de @kinkybambou se retrouvent chez @Celinextenso et je pigeais soudain pourquoi elle s'était refusée à adopter "pas mon chat" (d'ailleurs elle l'écrivait).

Ça allait mieux après, comme de se dire Tout n'est pas perdu.
En parler, plus tard, avec Simone, m'aura fait du bien.

Constater que j'aurai prochainement des jours de congés (récupérations et RTT) m'a aussi aidée, c'était un peu pouvoir me dire, retiens tes larmes, tu auras un moment dans peu de temps, tu pourras paisiblement pleurer.

Et puis il y eu le bonheur d'un retour vélotaf merveilleux, en pull avec seulement le gilet orange de sécurité, pile à temps pour pouvoir traverser le jardin des Tuileries (à pied en poussant le vélo, car on ne peut y circuler vraiment). Le sentiment d'un immense privilège : vivre là, même si le quotidien est fait de labeur.

Alors dans ce jour de tristesse, j'aurai été heureuse, une heure, environ.

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Villa Adrienne, des grilles généralement fermées, vers Denfert, et ce soir, elles étaient ouvertes, car un homme passait.

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Un vélotaf de retour absolument somptueux

                Un peu triste du passage à l'heure d'été, qui accroît ma fatigue, j'ai décidé de faire contre mauvaise fortune bon cœur et d'en profiter pour m'accorder, puisqu'il faisait jour, un vélotaf de retour dont les touristes rêveraient. J'en ai croisé d'ailleurs bien plus qu'en temps normal.

Pour la première fois, j'ai prêté attention aux noms des grands scientifiques d'antan qui étaient inscrits sur la Tour Eiffel vers le premier étage : Lavoisier, Chaptal, Dulong ...

Seul bémol, deux à trois passages peu fréquentables pour les vélos, du moins de façon raisonnablement sûre. Alors j'ai dû jouer les super-piétons, ce qui est le plus sûr mais coupe bien l'élan.

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Un petit bonheur supplémentaire eut lieu alors que j'arrivais et que les lumières de l'éclairage urbain se sont enclenchées à ce moment précis. Comme un salut.

À part ça, ce que les photos n'indiquent pas, c'est qu'il faisait frisquet (un peu moins de 10°c).


Vélotaf perplexité

 

    C'est une caractéristique de mon emploi actuel : pour peu qu'à ma pause déjeuner je prenne le temps d'un repas avec les collègues, je peux passer une journée entière sans rien savoir de la marche du monde.

On saurait sans doute si quelque chose de lourd survenait, c'est arrivé d'ailleurs parfois que le Boss énonce une info majeure, avec sa voix qui porte dans le grand bureau. Mais globalement, je prends souvent un Vélib pour le vélotaf de retour sans rien savoir de ce qui a pu se passer.

Seulement voilà, mon trajet est une traversée de Paris selon un axe Nord Sud un brin infléchi vers l'ouest et dans notre pays si centralisé, je passe clairement là où tout se passe. Du moins du point de vue des décisions et des enjeux de politique nationale.

Alors ma vie que je récupère, dès lors que mon temps salarié est fini, ressemble fort aux séquences "No comment" sur Euronews, je vois des éléments d'événements, je n'ai pas le contexte précis.

Le contraste entre le fait de passer au cœur des choses tout en n'en sachant rien est fort intéressant à vivre, quoi qu'un brin déstabilisant. Très Forrest Gump, comme concept.

Ainsi ce soir je peux témoigner que tous les abords de l'Élysée étaient bouclés et surveillés par les forces de l'ordre, que c'était une belle pagaille pour la circulation automobile, que de nombreux bus vers le Rond Point des Champs Élysées et un peu après attendaient en warning de probables consignes de suite de circulation. Les vélos, nous tentions comme souvent simplement de sauver notre peau. Quelques automobilistes se montraient prévenants (dont un taxi, merci à lui), d'autres moins.

J'ai passé la deuxième partie de mon trajet à me demander ce qui avait pu survenir. Je savais aux fils infos du matin qu'une manif avait eu lieu, mais de là à nécessiter que ce quartier fût bouclé, c'était étonnant.

Finalement, une fois parcourues les sources d'informations usuelles je n'ai rien trouvé de particulier, si ce n'est que la première ministre et celleux de ses collègues concernés par la réforme des retraites étaient réunis ce mercredi soir à l'Élysée, ce qui pouvait expliquer le blocage du quartier présidentiel.

Notre avenir s'annonce laborieux.


À la marge d'un jour travaillé

 

    Que les choses soient claires : même si la fièvre liée à la 4ème dose de vaccin contre le Covid_19 est retombée, ça n'était pas fou-fou au niveau de péter la forme, et comme la journée de boulot fut chargée, un peu comme si pas mal de gens souhaitaient régler pas mal de choses avant la fin de l'année, je n'ai pas fait grand chose d'autre que travailler.

Pour autant, il y a eu de bons moments :

lors du déjeuner, la collègue d'origine grecque qui se reconnaîtra si elle passe par là et qui nous a régalé d'un cocktail léger de son pays car une autre collègue détenait une bouteille d'un produit à base de sève de pistachier.

Capture d’écran 2022-12-30 à 21.27.34    le retour vélotaf par temps pluvieux mais délicieusement doux fut un bonheur - malgré une chute évitée de peu en raison d'une bordure métallique sur la bidir de la Porte de Vanves -. Ça n'était pas un Vélib électrique mais en prenant mon temps c'est passé facilement, malgré l'épuisement. J'ai repéré vers la place de Catalogne où était le Jardin des colonnes, ce qui n'était rien, puisqu'il était fermé, mais permettait de changer une prolongation du temps de travail en temps personnel de poursuite permanente de la découverte de Paris.

La soirée était déjà réduite lorsque je suis rentrée (il était 20:30 environ), mais j'ai pris du temps pour ce qui m'intéressait, un Tout le sport spécial Pelé, que j'ai trouvé remarquablement équilibré, un podcast sur les violences conjugales (hé oui, ça n'était pas mieux avant, quand on considérait tout ça avec un haussement d'épaule, un fatalisme), un article du Parisien sur des mesquineries budgétaires concernant l'équipe de France de football, et un billet de blog permettant de calculer entre autre les jours de la semaine des débuts d'années. J'ai aussi découvert l'existence de MYM, ce qui à la fois ne m'étonne pas (1), notre société étant ce qu'elle est et me stupéfie (des personnes ont donc si peu de vie personnelles qu'elles ont besoin d'exister à travers d'autres à ce point-là ?).

Pensée du soir, en croisant des photos anciennes sur Pinterest : il est impressionnant d'à quel point John Lennon avait des allures, une fois passée sa période hirsute gourou hindou, de type de maintenant, un air de contemporanéité, quarante ans après.

 

 

(1) d'autant plus que j'avais déjà entendu parler d'Only Fans, mais qui m'avait paru davantage axé sur le sport, les stars du foot.

 


Sérénité saturée

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J'ai été saisie par une sorte de double saturation, de travail (salarié) et d'informations (la situation en Ukraine disent les médias mainstream, singeant le mot anglais emprunté au français, mais dans l'acception anglo-saxonne). Alors j'ai fini la journée dans une absolue sérénité puisque d'être certaine malgré tous les efforts que je pourrais faire de ne pouvoir assumer la charge de travail qui se présentait, et d'être lucide sur mon absolue impuissance quant aux velléités guerrières des grands de ce monde, m'a ôté toute pression. 

N'y pouvant rien, me restait pour seule option de conserver mon calme et tant que possible ma santé.

Capture d’écran 2022-02-23 à 21.48.11   Alors je suis rentrée à Vélib au gré d'une belle balade dans Paris, des rues inhabituelles, un bout de Champs (Élysées), un moment de récréation utile puisqu'au bout du compte j'étais chez moi.

En vitesse, constate mon Fiston, auquel je relatais ma séance de la veille, petits sprints en côtes, je vaux 1/30 ème d'Ingebrigtsen (Jakob). Ce fut mon sourire dans un jour si sérieux.

 

La pandémie se calme même si dans ma TL (mais plus tellement dans ma vie) je vois passer de nouveaux cas. Des enfants, en particuliers, tombent malades et certains violemment. En revanche des profs constatent, stupéfaits, qu'iels se retrouvent à nouveau avec des classes en entiers.

Je lis grâce à Erika un bon roman historique sur la nuit du 4 août. Un tantinet trop bien troussé, et benoîtement lyrique mais c'est rafraîchissant. 


En traversant Paris aujourd'hui

 

    Depuis que je suis parvenue à prendre le temps de refaire enfin reconnaître mon pass navigo par les nouveaux vélibs, j'en ai retrouvé l'usage. Ils sont quand même bien dégradés globalement, et les stations moins nombreuses qu'avec le système précédent. Mais ça me manquait réellement des vélos en libre service car j'ai un usage vélo + métro important.

Parmi l'offre de free-floating que le ratage du changement de concession avait multipliée, les Mobike n'étaient pas si mal et je m'en étais un temps contentée, avant qu'ils ne décident soudain que ma ville était hors zone - alors qu'à côté Levallois restait admise, à même distance de Paris -, entraînant une facturation de 10 € puis 50 € si jamais un de leur vélo y était laissé. J'en vois moins à présent. Je suppose qu'un nombre non négligeables d'abonnés dans le même cas que moi n'ont pas renouvelé un abonnement qui ne leur permettait plus de rentrer chez eux.

Les vélibs, anciens comme nouveaux, disposent de stations proches de chez moi, pas souvent très remplies mais permettant au moins le retour, c'est déjà ça.

Près de Port Royal j'ai vu des agents de police à vélo (je ne sais s'ils sont de police nationale ou municipale) enregistrer au moyen d'une sorte de téléphone tous les véhicules en free-floating, trottinettes électriques et vélos qui avaient été déposés alentours. J'avoue que je ne serai pas contre un brin de régulation. Les trottinettes électriques présentent un réel danger, trop silencieuses et roulant souvent sur le trottoir elles sont sources d'accidents (ou de splendides tressautements) pour les piétons, et elles sont déposées absolument n'importe où n'importe comment. Les vélos en free-floating sont moins gênants en circulation mais posent également un problème de place. D'accord ce sont des déplacements moins polluants que l'automobile en terme de gaz d'échappements, seulement ça ne sont pas non plus des solutions de rêves d'un point de vue écologique. Fullsizeoutput_1883

Comme un chèque déjeuner m'avait été confié, j'ai pu m'accorder un repas complet dans un charmant restaurant café. 20190807_125146

Il faut désormais veiller aux dépenses, chômage oblige et incertitude sur la suite, donc je n'y retournerai sans doute pas rapidement, mais je note ainsi la bonne adresse. De plus en plus fréquemment et face à l'invasion généralisée du hamburger sous toutes ses formes - je n'ai rien contre un très bon de temps en temps, mais le hamburger frites ne me fait pas saliver -, je goûte des plats végétariens voire végétaliens et constate qu'ils sont souvent bons. C'était le cas aujourd'hui au Débonnaire.

J'ai croisé une belle voiture de collection mais j'ai raté sa photo 

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Oui parce que je fais partie de celles et ceux qui rêvent d'un usage minimal de la voiture mais j'apprécie les modèles de collection. Je l'écrivais il y a quelques jours dans le Petit Journal. Les êtres humains moyens sont fort bien équipés en contradictions.

Ce Paris vide et calme du mois d'août me ravit, même si je m'inquiète d'une éventuelle absence totale de vacances si l'homme de la maison prend les siennes trop tard alors que je peux avoir du travail ou poursuivre un projet qui m'en créerait. Je n'ai pas non plus envie de partir maintenant sans lui. Ni envie qu'il parte début septembre en me délaissant. Même si elle a été heureusement infiniment moins triste que l'année 2016/2017 et moins surmenée que l'année 2017/2018 (entre le travail salarié prenant et le déménagement complet de la maison de mes parents), l'année 2018/2019 aura été intense, j'ai vraiment consacré du temps et de l'énergie à une reprise de librairie qui finalement ne s'est pas faite pour des raisons financières, mais ce fut du travail, j'ai effectué auparavant de nombreux remplacements, et tenir une émission littéraire hebdomadaire sur une radio associative ne se fait pas sans la préparer, bref, il y a un moment où des vacances, même les plus simples, feraient du bien. 

En attendant, je fréquente la BNF avec assiduité.