Ma vie trop vite
11 juin 2017
Il y a les heures de travail à la librairie qui passent à toute allure : je suis encore dans la phase où j'apprends et si le logiciel de stock et caisse m'est à présent familier, reste que rien du reste n'est automatique (il faut travailler sous excel pour les commandes et les appariement commandes et clients, par exemple), du moins en terme de transmission, c'est donc très long. Et puis je dois m'occuper des factures.
J'espère qu'après avoir effectué un mois complet, les tâches administratives et de gestion courantes me prendront bien moins de temps.
Le reste m'est familier. Je connais bien la librairie. Et le cœur du métier.
Il y a (eu) la maison de ma mère à préparer au déménagement inéluctable. Les charges sont trop élevées pour que nous puissions conserver ce qui aurait pu être notre maison de famille. Nous peinons à faire face aux coûts liés à l'appartement. Au mieux sera conservée la maisonnette de Normandie. Vider le grenier m'aura pris quatre à cinq jours in fine. Dont une demi-journée à trois. J'ai retrouvé certains éléments, dont un vieil électrophones, que je croyais perdus pour toujours et à jamais. En revanche certains objets précis n'ont toujours pas réapparu. Dont une photo de mon Grand-Père en très jeune soldat de la guerre de 14. Après, comme il fallait être efficace, nous n'avons pas nécessairement tamisé fin. Peut-être que nous aurons de bonnes surprises ultérieures.
Demain suite de la mise en carton.
Il y a des démarches, des trucs administratifs, quelques perplexités notariées. Ça prend du temps.
Il y a les présentations de rentrée littéraire. J'aime écouter ça. Je gagne un temps fou, l'intuition joue.
Il n'y a pas assez d'entraînements (forcément avec tout le reste). Mais à terme mon nouveau travail devrait me permettre d'être vraiment plus (+) disponible à des horaires correspondants.
Il n'y a plus de temps pour écrire, pas même par ici. J'ai intérêt à vite stabiliser un rythme de croisière car je ne tiendrai pas longtemps sans.
Et puis s'intercalent des complications (la perte d'un téléfonino), des tristesses (le décès d'un ancien voisin, mais pas seulement cette tristesse-là), des étonnements (croiser une star, alors qu'un attentat concernant un de ses concerts a eu lieu si peu de temps avant, se retrouver spectateurs d'une partie de pétanque endiablée dans d'anciens terrains de la SNCF désaffectés, être conviée à l'achat d'anciens costumes d'opéra - dont l'un était parfait pour être déménageur - visiter la maison de Balzac, aller au théâtre voir de la boxe chorégraphiée, l'éternelle plénitude de Paris en mai et juin - ses mois de beauté -, une sensation d'être parmi d'autres infiniment privilégiée de par le simple fait d'y vivre.
Que je le veuille ou non j'ai décroché de la politique ; une sensation qu'il faut se dépêcher qu'on a obtenu un sursis de cinq ans mais qu'aux prochaines présidentielles ce qu'on redoutait là risquera encore plus de survenir : la politique menée dégoutera encore plus de gens qui se laisseront ramasser par la moisissure des idées. Alors je me dépêche d'avancer dans ma propre vie, il faudra pouvoir saisir des portes de sortie.
Il y a des lectures, formidables, dont je n'ai absolument pas le temps de parler.
C'est ma vie trop vite, mais à quelques absents près, et activité ou sensations qui me manquent, elle me plaît. Je donne enfin ma pleine mesure. J'ai cessé aussitôt d'avoir besoin de dormir trop (1), suis à nouveau bel et bien là.
Ça fait du bien.
(1) Une part était clairement en contre-coup du travail trop éprouvant physiquement dans la chaîne de librairie que j'ai quittée combinée avec l'épouvante d'après le 7 janvier 2015. Je n'ai commencé à refaire surface que grâce à mon travail Au Connétable. La vie avait repris sens.