Mon premier blogounet fut chez 20-six, car Milky y était, puis Ann Scott dont j'ai fait la connaissance parce que plus au fait que moi des arcanes de cette plate-forme, elle m'avait dépannée.
Au souvenir que j'en ai, 20-six était une plateforme sympathique, un brin puérile (on s'échangeait des bonbons virtuels) et joyeusement ludique, qui plantait sans arrêts.
Puis chez U-blog à l'instar de Satsuki. (U-blog a fermé depuis)
Vers la même époque et alors que la mort de mon père m'avait un peu secouée même si face à une maladie épouvantable qui prend fin on est de prime abord dans le soulagement, Christie de Maviesansmoi m'avait confié ainsi qu'à quelques autres la responsabilité de faire chez elle le blog-sitting. J'avais découvert avec typepad une plateforme plus professionnelle, fiable, organisée avec une logique qui m'allait. J'ignorais tout de l'entreprise qui la proposait.
Ce qui fait que lorsqu'au printemps 2005, rageuse de ne pouvoir davantage contribuer au soutien de Florence Aubenas et Hussein Hanoun, j'ai décidé d'ouvrir un blog, "Sans nouvelles" où je racontais au rythme d'un billet par jour l'effet que ça fait d'être brutalement séparée de quelqu'un qu'on aime et qui est bloqué dans un pays lointain, toutes communications coupées, c'est typepad que j'ai choisi.
Ce premier blog un peu sérieux s'est achevé avec la concommitance de la libération des otages et de l'histoire que j'avais entrepris(e?) de raconter.
J'ai durant l'été 2005 été fort occupée à bloguer pour le personnage de Michel Jouffreau dans L'hôtel des blogueurs.
C'est à la fin de celui-ci que sous la pression de tous les amis que je commençais à avoir dans cette sorte de communauté mouvante des personnes qui bloguaient, j'ai consenti à ouvrir un blog un peu suivi. L'idée était de parler de Paris mais d'une façon incarnée, j'y vivais, je m'y baladais. Un personnage fictif, Wytejczk, coursier polonais, devait m'y guider. L'idée était qu'avec le bonheur de la photographie numérique, mon mi-temps professionnel (qui jusqu'alors n'avait servi qu'au comité de soutien) allait me permettre d'enfin explorer la ville où je vivais depuis mes 20 ans et partager.
Je pensais que ce blog serait avant tout photographique. Pour l'écriture j'avais quelques chantiers au long cours, dont une série de "récits italiens" que je ne désespère pas de retravailler et compléter un jour. J'avais donc opté pour un fond noir.
En ce temps-là du moins sur les plateformes de blogs pré-mâchés, peu de personalisation possible.
Ensuite la vie a été ce qu'elle est, j'ai poursuivi le blog sans jamais avoir le temps de me soucier de présentation, l'intention de départ a explosé en vol (1).
Je ne suis pas parvenue à passer sous dotclear, ma vie a été trop mouvementée et j'ai développé tout un réseau de petits blogs thématiques qu'il me serait trop long de déplacer. Si un jour je deviens rentière, qui sait ?
Les écrans sont devenus plus larges, et dans l'ancienne présentation je me sentais à l'étroit.
Même chez typepad, les présentations ont commencé à devenir personnalisables sans pour autant devoir passer trois plombes à bidouiller.
L'homme de mes pensées et l'homme secourable qui a bien voulu tenter de me consoler de la peine profonde causée par le premier m'ont tout deux dit que lire du blanc sur noir leur était difficile. Tarvalanion, concernant les blogs en général, régulièrement s'en plaignait.
Surprise, j'ai alors mené ma petite enquête : à y voir plus nettement en blanc ou orangé sur noir à l'écran qu'en noir sur du blanc, j'étais une fois de plus l'extra-terrestre de service.
Mes photos sont ailleurs. Celles du blog au bout du compte ne servent qu'à illustrer.
Du coup, va pour un fond blanc.
Je m'étais dit que j'effectuerais le changement lorsque j'aurais une étape à marquer. La publication d'un livre (numérique ou papier) par exemple.
Finalement c'est une nouvelle qui la première s'est faufilée. Alors j'ai voulu franchir l'étape au moment précis du lancement du petit livre.
Sauf que ce jour-là, j'étais très loin d'avoir la tête à ça : nous (des blogs) venions de perdre l'ami François.
Alors j'ai fait comme toujours dans l'existence : au quand ça peut, la peinture pas sèche, sans prendre le temps d'expliquer, en mode On avance on verra après.
Peut-être aussi, du moins j'aimerais, que ce blanc marque la fin d'une période difficile que j'ai eue à traverser et dont je suis à peu près remise, mais pas tout à fait.
(1) Mais elle aura entre-temps permis que je sois recrutée pour le aujourd'hui défunt "Voice of a city" qui sur exactement le même principe que j'avais imaginé m'a permis d'écrire pendant 3 ans sur Paris en anglais, avec la complicité de Stéphanot alors ravi.