Musique d'accompagnement

 

    Ce soir (1) sur Mastodon, Kozlika écrivait "Il y a des morceaux qui t'accompagnent quoi qu'il arrive : tu es heureuse il est léger, tu es triste il pleure avec toi" et elle nous offrait cette sonate de Schubert, qui effectivement s'y prête.

Spontanément j'ai alors songé à des valses de Chopin qui vibraient d'énergie passionnée lorsque je les écoutais amoureuse et le reste du temps me donnent envie de pleurer dans un long et immense désespoir sans fond et pour la solitude participent de son agrandissement.

Je me dis à la réflexion qu'il y en a sans doute d'autres, qui sont pour la légèreté et le cœur gros sans nécessairement entrer dans les tourments violents.

Ça mériterait d'y repenser à tête reposée. 

  

(1) ou dans l'après-midi car je suis restée un moment sans me connecter, ni même consulter


Fouettés sans crème et bariatrie


    

Une façon comme une autre de tenter de refaire surface après que l'ultra violence a à nouveau fait irruption dans le quotidien, et à condition de n'avoir pas été touchés de façon trop intime est de se replonger dans des activités qui nous font du bien, qui donnent un sens aux petites journées de rien - car on peut difficilement traverser chaque journée au rythme aigu des romans noirs ou des temps de guerre : il faut garder le cap coûte que coûte afin de pouvoir assurer son pain quotidien -. 

Ce qui me convient, mais ça dépend de chacun, rien d'universel, c'est d'apprendre des trucs inutiles. J'entends par là de tout et de rien, et qui ne soit lié à aucune obligation immédiate, juste pour le plaisir de savoir un peu plus de choses qu'un peu moins.

L'internet fait de l'exercice un bonheur difficilement limitable : autrefois il fallait se palucher des dictionnaires, feuilleter des magazines, des journaux, et le résultat de cette pêche au savoir facultatif était fort incertain. Aujourd'hui il suffit de voler de lien en lien comme Jane sur ses lianes, voire Tarzan mais c'est moins élégant.

Je me suis donc, en rentrant du petit entraînement mémère du dimanche matin, penché sur le sens d'un mystérieux "Bariatrie" qui ornait un véhicule de transport médical (Ambulances Machins : spécialisées pédriatrie / bariatrie). Il s'agit donc d'une branche de la médecine qui s'intéresse aux personnes obèses (source wikipédia). J'avoue que j'en étais à imaginer des transports spécifiques pour qui a des problèmes respiratoires aggravés, des intoxications au monoxyde de carbone ou des accidents de plongés, bref je songeais caissons hyperbares. Alors que l'entreprise d'ambulances voulait simplement signifier sa capacité à transporter des gens de très petits à très gros.

Je crois que c'est ensuite un touite qui m'a portée jusqu'à cette merveilleuse video de TED qui explique la physique des fouettés en danse et même si je reste aussi nulle en tours (1), coincée depuis vingt-cinq ans au stade de la pirouette practice, et de là j'ai appris que Louis XIV était réputé pour ses qualités de danseur de ballet, que l'appellation "Roi Soleil" en venait.

Puis j'ai joué à distinguer les faux binious des vrai, ce qui était beaucoup plus amusant que d'écouter celui qui veut danser (nu) avec les loups

Au bord de revoir un vieux film (26 ans ?!?!), ça allait un peu mieux, j'ai pu me remettre au boulot. 

 

(1) C'est le geste par excellence qui est à l'intersection de mes difficultés de coordination et de ma perception particulière de la verticalité. 


Guillevic retrouvé

Capture d’écran 2016-01-31 à 20.12.45

Toujours en rangeant, retrouvé copie d'un message de juillet 2003. 

On se l'était envoyé pour s'encourager.


Malade de fatigue


Malgré les difficultés de ces dernières années, ça faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivée. J'ai été hier malade de fatigue. 

Je n'ai pas de fièvre, ni mal dans un endroit particulier, c'est une douleur sourde et généralisée comme si le sang faisait mal rien que de circuler. C'est un sommeil inouï comme une main géante qui vous plaquerait sinon au sol du moins allongé.e. dans un lit.

Parfois il y a des troubles de la vue - mais très passagers -, parfois pas. À ce que m'ont confié des amis migraineux, ça ressemble un peu, mais comme une migraine blanche, asymptomatique. Une migraine dont seules resteraient les conséquences : cloués au lit. Une crise de palud sans les fièvres. La seule immense faiblesse induite. Une gueule de bois sans les excès préalables ni le mal de tête.

Ce n'est pas moral : ça m'est arrivée jeune lors de phases amoureuses heureuses, d'avoir simplement durant quelques jours gaillardement profité de la vie.

Mais ça l'est un peu aussi : par exemple je suis persuadée que ma défaillance d'hier est liée au refus par mon employeur de m'accorder des congés pendant le festival de cinéma de La Rochelle, sans la possibilité d'aller à l'intégralité de celui d'Arras en novembre (considéré comme trop près des fêtes). Les festivals de cinéma sont des cures pour moi, la seule façon que j'ai de m'absenter, de décrocher, ce que la plupart d'entre vous trouvent parfois dans l'ivresse et qui m'est inaccessible (1), ou dans les grands moments d'amour qui semblent finis pour moi, ou peut-être certaines drogues dures mais je préfère ne pas m'aventurer par là. Je tenais depuis janvier en fixant cette ligne d'horizon de juillet pour pouvoir enfin décompresser, voilà qu'elle m'est enlevée. Je ne me sens plus engagée dans un marathon mais dans une course infinie jusqu'à épuisement, à moins qu'une guerre, un accident nucléaire ou un attentat et que j'y sois ne se déclenche avant. La volonté de tenir jusqu'à un point donné n'est plus là pour soutenir l'effort physique que la vie quotidienne requiert.

C'est un peu comme avec le fait de n'avoir plus de retraite ou bien trop tard - je fais partie de ceux qui alors que l'âge commence à se faire sentir, savent qu'ils devront tenir jusqu'à 67 ans s'ils veulent toucher de quoi faire face aux dépenses de nourriture, soins et logements, pas moyen d'avoir ne serait-ce que l'illusion de tenir dans l'emploi jusque là quand bien même on voudrait encore de nous -. Pas moyen d'avancer encore et encore en se disant, Allez, je tiens encore huit ans puis ça ira.

Le plus souvent ça arrive lorsqu'on n'a pas été malade, pas même un rhume - de ceux qui accompagnés de fortes fièvres clouent au lit, pas celui de type rhynite allergique ou comme c'est le cas depuis quelques temps, des éternuements larmoyements probablement dus à la pollution -, depuis un moment. Jours de décrochages obligés et qui au bout du compte permettent ensuite de redémarrer.

Ça m'arrivait souvent après des périodes d'examens scolaires, ou de phases finales de projets informatiques importants dans mon job d'antan. Je tiens je tiens je tiens et une fois le coup de collier passé, me retrouve effondrée.

Ça m'arrive souvent une semaine ou dix jours après une blessure. Ainsi en 1998 novembre peu de temps après m'être coincé les doigts dans un volet que je refermais en y ayant jeté mes forces. Ou là six jours après m'être coincé un doigt dans un chariot de la librairie que l'on rentrait et dont le plateau s'est d'avec le reste soudain désolidarisé.

Ça peut avoir à voir avec les ruptures et les deuils. Après coup, tôt ou tard, épars, j'ai par grande peine deux ou trois jours comme ça. Sans doute l'arrachement qui veut ça. L'absence installe son vide.

Ça a très probablement à voir avec la thalassémie.

À un moment le corps dit STOP.

Pas un pas de plus. Nada. Rien. Au lit.

Et le cerveau, c'est plus rare, c'est ça qui fait qu'on se sent malade, le rejoint. 

Il décroche aussi.

Il ne reste plus qu'à dormir. Vaguement dans des instants où la lucidité revient, prendre un bouquin. Sans forcément pouvoir lire. Ça ressemble peut-être à l'effet fait par un somnifère ou une anesthésie générale. 

Se lever pour boire, manger - qui signifie devoir faire ensuite le gros travail de digérer, qui est ressenti comme un effort physique -, aller aux toilettes relève d'un effort expéditionnaire.

Il vaut mieux être seul.e. dans ces moments-là (2). C'est une négociation entre la mort et soi.

C'est pour cette fois, ou pas ?

Je n'ai jamais manqué un seul jour de travail à cause de ça. Et pas de rendez-vous. D'ailleurs hier, l'effort d'arrachement pour ne pas manquer une rencontre littéraire à laquelle j'étais inscrite a été si violent que je me suis propulsée sans rien consulter (ni téléphone ni l'ordi) et que j'ai manqué l'info de son annulation malgré d'avoir été soigneusement prévenue par différents canaux et que l'amie que je devais y rejoindre m'ait à plusieurs reprises appelée.

Dans ces moments d'absence les phases de sommeil sont d'une profondeur inouïe. Il serait illusoire de se croire capable d'entendre une sonnerie.

C'est peut-être aussi pour ça que je tarde à écrire pour du long - en plus de ne pas parvenir à dégager du temps non parasité par tout autres choses - : je sais qu'à la fin d'un écrit, d'une période où j'aurais plongé profond, je n'y échapperai pas et sur plusieurs jours. Or il n'y a personne pour dire Je tiens le cap, va récupérer, ne t'inquiète pas.

L'avantage de l'âge c'est qu'on sait que malgré les apparences et la sensation de glisser dans la mort par endormissement, on en revient. Qu'il suffit d'attendre. Qu'à un moment l'énergie réapparaît, la machine se remet en route. 

Qu'à un moment il devient possible de trouver la ressource pour se secouer - ce qu'hier soir j'ai fait -, mais que c'est comme si on avançait dans du coton, embrumé.e.. Qu'à un moment d'après, soudain tout revient, les sons, les odeurs, la vue précise, la capacité de mise au point, les pensées.  20150331_190330

 

C'est souvent lorsqu'on veut faire quelque chose de bon ou qu'on nous fait quelque chose qui l'est que ça revient.

Hier ça a été de prendre cette photo pour la transmettre à l'ami qui il y a une dizaine d'années avait saisi ce même endroit.

Plus tard ça a été d'intercepter le beau sourire de Sandrine pour Jacques au contraire sans chercher à le photographier, surtout pas, puis le sketch que m'ont fait deux amies à leur sujet qui ont achevé de me raccrocher au flux de la vie.

Pour cette fois.

(1) J'ai du tomber dans un chaudron d'alcool étant petite, l'ivresse je ne connais pas, tout au plus une légère euphorie des bons moments partagés et d'avoir le corps moins douloureux ou moins froid.

(2) Ou peut-être avec un amoureux / une amoureuse mais qui serait à la fois très épris et pas du genre anxieux.


De l'incrédulité à la tristesse - et au passage une info pratique -


J'ai bien vu qu'en rentrant il était tout chose comme on disait dans le temps, Ben qu'est-ce que t'as, t'as l'air tout chose ?, j'ai cru que c'était lié à la période difficile qu'au travail il traverse. 

Sans doute qu'effectivement, pour partie.

Mais surtout il venait d'apprendre et m'a annoncé le décès de son ancien patron, celui qui avait créé la petite entreprise pour laquelle il a travaillé jusqu'à son rachat, environ vingt-quatre ans. Comme aux dernières nouvelles qu'il avait eu de lui, le retraité récent coulait des jours heureux et semblait en pleine forme, apprendre qu'il venait de mourir par maladie laissait pantois.

Même si la période s'était achevée avant, ça n'est pas rien de perdre quelqu'un avec lequel on a travaillé très longtemps et qui était correct, avec lequel on s'entendait bien.

J'étais tellement incrédule qu'en l'absence d'écrit, j'ai cherché confirmation, vous savez ce moment où l'on espère que ça n'est pas vrai, que ça n'est pas possible, que quelqu'un a mal transmis, s'est trompé. Je l'ai trouvé via ce site, dont j'ai apprécié les pages pratiques, qui dans les moments difficiles d'après la disparition définitive de quelqu'un peuvent aider. Qu'au chagrin ne s'ajoutent pas d'inutiles complications administratives.

J'aimerais beaucoup que nos mauvaises nouvelles respectent ce qu'on appelait jadis "la trève des confiseurs", ça ne serait pas du luxe. Ces derniers temps il en pleut trop. 


Never say never (Bernard Pivot, bon dimanche, François Mitterrand)


    Si l'on m'avait dit qu'un jour, je pourrais me dire face à un early sunday evening five o'clock blues, J'ai passé un bon dimanche grâce à François Mitterrand, et bien ri, je n'en aurais rien cru.
Si l'on m'avait en plus dit que ça serait grâce à Romain (Slocombe) dont j'apprécie tant les livres (pour certaine gamme de ses photos disons que je ne fais pas partie du ... cœur de cible), je serais restée incrédule : du temps de l'émission en question je vivais dans un monde où l'on pouvait ignorer que le métier de réalisateur de cinéma existait et où les écrivains étaient des martiens dont après de longs voyages certaines œuvres parvenaient jusqu'à nous. Du temps de l'émission en question, si du haut des mes quinze ans je remarquais qu'il y manquait les femmes, je me disais simplement qu'elles avaient eu mieux à faire qu'à passer à la télé, qu'elles n'avaient pas envie de jouer à ce genre de football - ça ne me venait pas à l'idée de songer que c'est peut-être qu'à part Duras leur présence n'avait pas été envisagée -. J'étais seulement capable de penser que l'imposant politicien ressemblait terriblement à mon père, surtout lorsqu'il évoquait ses années en pension et que l'homme bafouillant avait un charme fou.

En attendant, du fin fond d'un dimanche de novembre, solitaire, un peu triste, de la deuxième décennie du siècle suivant, je me suis régalée de les écoutant (1) et que j'ai bien ri. Il ne faut décidément jamais dire jamais.

 

(1) C'est sans doute une ré-écoute, je me rappelais trop bien certains propos ; or à 15 ans encore on m'obligeait à me coucher tôt. J'ai donc dû voir une rediffusion il y a quelques années.


Quand l'intuition précède de loin la compréhension - doc about ABBA

 

J'étais tombée sur ce documentaire il y a quelques jours, n'ai eu le temps de le regarder que ce soir. Il est truffé de micro-pépites y compris (ou peut-être surtout) pour qui n'apprécie pas l'ancien groupe plus que ça.

Les intervenants sont pour plusieurs inoubliables. J'adore le pianiste et le costumier (quand tu penses que tout ça c'était pour échapper au poids de la sexualité fiscalité). 

Peu à peu j'apprends et je comprends pourquoi très exactement me fait l'effet qu'il me fait ce groupe-là et aucun autre, ou peut-être, mais il n'est pas un groupe et c'est dans une moindre mesure et avec les ans l'effet s'est un tantinet tassé, Eros Ramazzotti

Attention, je ne suis pas fan. Incapable de l'être sauf éventuellement de chanteurs/euses d'opéra et encore je peux être subjuguée par leurs prestations et garder face à eux IRL un relatif sang-froid, voire ne pas même les reconnaître. Mais disons qu'Abba est un médicament dont j'use régulièrement - même si je préférerais avoir moins d'occasions de le faire que depuis huit ans -, que leurs chansons me sont restées, et qu'ils sont pour moi source d'une aspiration. On peut partager le triste car le plus souvent pour qui n'est ni séduisant(e) ni bien né(e) la vie le plus souvent l'est, mais qu'il y ait de la pêche, de l'humour - sans que l'autodérision n'obère l'émotion -, de l'énergie, que ça console ceux qui ont profité du partage. Et qu'un travail de création peut être populaire et accessible au plus grand nombre sans pour autant être mauvais, qu'il peut même inspirer ceux qui se veulent pionniers et soucieux seulement d'art - ce qui revient souvent à un abord plus compliqué -. I would like so much life to allow me to do my job here below before it's too late, I'm way too tired these days and afraid it's as for love the case.

 

PS : Ce serait bien que je me souvienne de Kevin, se dit la fille qui a toujours bien trop d'idées par rapport au temps et à l'énergie nécessaire pour les réaliser.

PS' : Note pour Satsuki : vrais éclats de Suédois inside (certes brefs, mais)

 documentaire The joy of Abba - Phil Ramey Ben Whalley BBC4 (samedi 28 décembre 2013)

 


Suette alors

 

 

Je connaissais les brèves de Félix Fénéon via le compte twitter qui en émet régulièrement, on dirait qu'elle furent conçues pour. Mais lorsqu'à l'occasion d'une soirée chez Charybde j'ai découvert qu'il en existait une fort belle version en papier, aux Éditions Cent Pages, de celles qui sont admirables et du contenu et comme objet, je n'ai pas su résister. 

Depuis, j'ouvre le volume lorsque je suis chez moi, que j'ai un instant ou l'envie urgente de sourire - mais pour ça, comme ça ne rigole pas trop par ailleurs, il me faut une raison -. Il n'est pas exclu que j'en partage quelques-unes, par ici parfois. Telle cette : 

"Le Dunkerquois Scheid a tiré trois fois sur sa femme.
Comme il la manquait toujours, il visa sa belle-mère ;
le coup porta."

Il se trouve au passage que certaines nouvelles sont en plus instructives. Je dois donc à l'une d'entre elles le délice, de plus en plus rare à mesure que j'avance en âge, d'un mot nouveau : 

"La suette militaire qui sévit à Rouillac (Charente)
s'aggrave et tend à se propager.
Des mesures prophylactiques sont prises."

J'apprends donc que la suette est est "une ancienne maladie infectieuse épidémique caractérisée par une fièvre importante, une transpiration profuse et une mortalité élevée" (source Wikipédia). Ce dimanche de temps chagriné et qui aura été plutôt mou dans l'ensemble, malgré un gag de lecture qui m'a fort amusée (billet probable après le 9 juin) m'aura donc laissée mieux instruite à son départ qu'à son arrivée.

Merci Félix (et ses valeureux intermédiaires)

 


Le mauvais esprit

 

Alors voilà, je sais que c'est quelque chose que bien des gens ne comprennent pas, mais ce sont des choses que l'on ne maîtrise pas ou au prix d'un effort insoutenable. Des connexions dans nos cerveaux qui se font plus rapidement que la part pensante (et qui est capable, elle, d'être respectueuse et raisonnable) d'où qu'on sort parfois des trucs qui nous fâchent des gens pour deux ou trois éternités même si au départ ce sont eux qui l'ont bien cherché (1). 

Et donc typiquement ce matin, en parcourant cet article du Monde (2), tout en constatant avec l'infinitaire de tristesse que ce #FrenchVaudeville possède hélas une part réconfortante pour moi (3), j'ai aussitôt vu cette scène 

Capture d’écran 2014-01-15 à 09.04.41

de "ma" Comédie Croate : The priest's children (à 17' 59"), c'était irrésistible, je n'ai pas pu m'en empêcher et le pire c'est que ça me faire rire, et que chaque fois que j'y repenserai ça me fera marrer.

Comme l'écrivait avant-hier l'amie @brigetoun :

Capture d’écran 2014-01-15 à 09.25.07

oui, il faudrait que je prenne la vie au sérieux. 

Le problème est que personnellement, j'ai trop mauvais esprit, que l'humour noir ne débranche jamais (4) et qu'en même temps il y a intérêt à ce que sur lui je puisse compter, car au vu de ce que j'ai pu encaisser venant de ceux qui l'instant d'avant prétendaient qu'ils m'aimaient - et moi, sincère, qui les croyais -, je ne serais plus là pour vous embêter avec ce billet. Sans parler de deux grands moments de ma vie professionnelle en entreprise qui furent d'une dégueulasserie inouïe (5). Ça va qu'en dehors du domaine affectif je suis blindée. Si je n'avais pas tant l'esprit à rire ni par ailleurs le sale instinct du paparazzo qui te fait prendre une dernière photo et que ça éloigne la mort qui ne sait patienter, il y aurait déjà au moins quinze fenêtres par lesquelles j'aurais sauté.

En attendant je me fends la pêche de ce qu'il ne faudrait pas et je navre ou fâche des gens très bien qui ne le comprennent pas.

Tant pis hélas pour eux et moi.
 

 

(1) Oui je sais, jamais je n'aurais dû te traiter de Don Juan à queue molle même après ce que tu m'as fait.

(2) "Vie privée : Hollande promet de clarifier sa situation" signé Le Monde avec AFP et garni de touites comme c'est la mode depuis quelques temps, ce qui permet de substantielles économies de rédaction.

(3) Je ne suis pas la seule à m'être fait quitter sournoisement pour une actrice, même s'il ne s'agissait pas du même type de relation et que comme dirait Facebook C'était compliqué. Et surtout moi qui me reprochais amèrement mon incommensurable naïveté, là ça va soudain mieux. Parce que l'autre infortunée, comme naïve, on fait mieux. 

(4) sauf en cas de deuil de quelqu'un de très proche et très aimé ou de même pas très proche, d'ailleurs (je pleure toujours Patrice Chéreau et sans savoir vraiment pourquoi à ce point-là, même si rationnellement c'est quelqu'un que j'admirais très très fort ; mais voilà cet homme me manque comme un grand ami me manquerait, alors que nous ne nous sommes que deux ou trois fois croisés) ou quand on me quitte comme si l'on me tuait, entre le sens littéral ou figuré du mot supprimer.

(5) Le retournement de veste insensé de monsieur G. alors que Very Big Chef et soudain lui voulaient me pousser à la démission pour atteindre leurs objectifs de compression. Retour de maternité, un stage de formation qui n'avait pas été validé car le site où l'on m'avait envoyée était restructuré (6), j'étais la suivante sur la liste des gens à éjecter.

La cheftaine scoute psychorigide qui m'engueulait pour être restée à tenter de réparer une ânerie qu'elle avait faite et qui avait bousillé certaines données et leurs accès.

(6) Oui je sais ma poisse est assez Bessettienne quand j'y pense. Et je n'ai pas ses qualités.