Vélotaf perplexité

 

    C'est une caractéristique de mon emploi actuel : pour peu qu'à ma pause déjeuner je prenne le temps d'un repas avec les collègues, je peux passer une journée entière sans rien savoir de la marche du monde.

On saurait sans doute si quelque chose de lourd survenait, c'est arrivé d'ailleurs parfois que le Boss énonce une info majeure, avec sa voix qui porte dans le grand bureau. Mais globalement, je prends souvent un Vélib pour le vélotaf de retour sans rien savoir de ce qui a pu se passer.

Seulement voilà, mon trajet est une traversée de Paris selon un axe Nord Sud un brin infléchi vers l'ouest et dans notre pays si centralisé, je passe clairement là où tout se passe. Du moins du point de vue des décisions et des enjeux de politique nationale.

Alors ma vie que je récupère, dès lors que mon temps salarié est fini, ressemble fort aux séquences "No comment" sur Euronews, je vois des éléments d'événements, je n'ai pas le contexte précis.

Le contraste entre le fait de passer au cœur des choses tout en n'en sachant rien est fort intéressant à vivre, quoi qu'un brin déstabilisant. Très Forrest Gump, comme concept.

Ainsi ce soir je peux témoigner que tous les abords de l'Élysée étaient bouclés et surveillés par les forces de l'ordre, que c'était une belle pagaille pour la circulation automobile, que de nombreux bus vers le Rond Point des Champs Élysées et un peu après attendaient en warning de probables consignes de suite de circulation. Les vélos, nous tentions comme souvent simplement de sauver notre peau. Quelques automobilistes se montraient prévenants (dont un taxi, merci à lui), d'autres moins.

J'ai passé la deuxième partie de mon trajet à me demander ce qui avait pu survenir. Je savais aux fils infos du matin qu'une manif avait eu lieu, mais de là à nécessiter que ce quartier fût bouclé, c'était étonnant.

Finalement, une fois parcourues les sources d'informations usuelles je n'ai rien trouvé de particulier, si ce n'est que la première ministre et celleux de ses collègues concernés par la réforme des retraites étaient réunis ce mercredi soir à l'Élysée, ce qui pouvait expliquer le blocage du quartier présidentiel.

Notre avenir s'annonce laborieux.


Billet pour dames (les hommes sont paraît-ils moins concernés)


    Je devais aujourd'hui passer une osthéodensitométrie de contrôle, conseillée par mon médecin traitant.
C'était simplement parce que je suis ménopausée depuis environ huit ans. La ménopause qui reste pour moi un mystère dans la mesure où je n'en ai éprouvé aucun symptôme, et suis au contraire beaucoup plus en forme depuis.

D'où ma stupéfaction à la question qui est souvent posée aux dames de mon âge lors de rendez-vous médicaux : - Prenez-vous un traitement contre les effets de la ménopause ?

À laquelle j'ai envie de répondre Ah mais surtout pas, je me sens beaucoup mieux !
Bref, mystère.

Et voilà que l'examen révèle une densité osseuse de 30 ans de moins que moi. 
Vous pratiquez une activité physique ? me demande la radiologue 
Ben oui, du triathlon.
Ah (j'ai adoré ce Ah en mode Tout s'explique !) alors continuez ça vous réussit bien.

Les filles, faites du sport ! 



PS : L'alimentation joue peut-être un rôle, et c'est vrai que je suis assez consommatrice de produits laitiers, même si j'ai mauvaise conscience depuis qu'un dialogue au coin d'un film m'a appris que bien des fromages, en particulier français devaient leur fabrication à l'utilisation de la présure animale que l'on trouve entre autre dans la caillette de veau. Je crois que les fromages traditionnels seront l'élément de l'alimentation d'antan dont j'aurais le plus de mal à me passer, si je vis assez vieille pour que nos pratiques polluantes et prédatrices aient été bannies entre temps (1).
De toutes façons, d'ici quelques temps l'enjeu pourrait être déjà simplement d'avoir quelque chose à se mettre sous la dent. 
On survivra comme on pourra.

(1) Je pense que le bannissement se fera de façon capitaliste plus que militante : les produits deviendront hors de prix, leur production restreinte. Seuls les ultra-riches pourront continuer à manger d'anciens plats, et encore pas tous car certains mettront un point d'honneur à consommer les eux aussi très chers produits de substitution, aux goûts voisins des goûts d'antan.


Enfin les femmes !

 

    Il se trouve que cette année à la fois dans mon milieu sportif et dans mon milieu professionnel, les présidents (de club ou PDG d'entreprise), hommes d'expérience et reconnus dans leur poste, vont laisser la place à des femmes, dans les deux cas travaillant déjà à des rôles d'envergure et connaissant fort bien l'entité concernée, ayant le bon bouquet de compétences requis, et l'âge qui va bien. 

Je suis pour ma part suffisamment âgée pour savoir qu'il y a ne serait-ce qu'une décennie, les mêmes configurations auraient abouti à ce qu'elles soient désignées soutien d'un homme probablement moins adapté pour le poste, voire parachuté et qu'elles auraient été sommées de mettre à son service toute la connaissance de terrain dont elles disposaient.

Ici et là, ici et ailleurs, il est enfin considéré qu'être une femme n'est pas un défaut pour des fonctions de direction. Et un nombre non négligeable d'hommes préfèrent être dirigés par quelqu'un de compétent que par quelqu'un qui l'est moins, peu leur chaut qu'il s'agisse d'un homme ou d'une femme.

Pour ma part, j'espère seulement qu'elles ne seront pas amenées à se montrer plus dures et intransigeantes que leurs prédécesseurs, comme c'était le cas auparavant dès lors qu'une femme accédait à des responsabilités. Elle devait se montrer plus inflexible afin de se faire respecter comme les gens l'auraient fait d'emblée avec un homme sans qu'il ait nécessité de se départir de sa coolitude naturelle.
Il serait toutefois illusoire de croire qu'on leur pardonnera autant qu'à leur prédécesseurs masculins. 
D'un homme qui ne parvient pas à bien tenir son poste on dira qu'il a un coup de moins bien, qu'il était mieux avant, qu'il ira mieux après. D'une femme (1), on étendra l'échec à toute sa catégorie. On dira qu'on n'aurait pas dû placer une femme à ce niveau là.

Les mentalités ont assez évolué pour que la chance de faire ses preuves soit accordée, pas encore assez pour qu'on ne les ramène pas à leur condition dès lors que ça ne marche pas aussi bien qu'attendu.

Elles auront à faire face à cette pression supplémentaire.
Dans les deux cas précis, je n'ai aucun doute quant à leur capacités à y faire face. Il est simplement clair qu'un homme n'aurait pas à s'en soucier.

Reste que mon élan de réjouissance face à une évolution qui va dans le bon sens, enfin, enfin !, est terni par une petite voix intérieure qui ne peut s'empêcher de me souffler que si les hommes cèdent élégamment le pas, c'est qu'ils savent (pas dans ces cas particuliers où ce sont une belle association et une entreprise saine qui sont confiées, mais au global général) que la situation est lourdement plombée et l'avenir fort sombre. La planète est à bout de souffle, l'humanité bien mal barrée, les guerres à nos portes, mesdames à vous de jouer !

(quant à moi, mon ambition s'est déplacée dans une façon de survie : tenir jusqu'à la retraite qui est à nouveau en train de reculer d'un cran, après m'être gentiment laissée piéger dans la répartition des rôles qui dès ma première maternité a fait que le salaire de l'époux est devenu nettement notre principale source de revenus, alors quand il a fallu s'occuper des enfants, à moi le temps partiel et les moindres espérances, ou carrément dans un domaine décalé sans retour financier, ce qui fait qu'il n'est que temps de tenter de sauver mes revenus de vieille dame, si je ne veux pas peser sur mes proches in fine).

(1) Et / ou de quelqu'un issu d'une immigration, d'une minorité ... 

 


Se tenir au courant


    Il est beaucoup question des coupures de courant inévitables à venir car du fait de tout un cumul d'éléments que la guerre en Ukraine, et les restrictions d'importation de gaz russe associées, aura fait monter en mayonnaise, et de nos modes de vie de plus en plus consommateurs d'énergie électrique, ce qui nous pendait déjà au nez lors des hivers d'avant la pandémie va probablement se concrétiser.

Ça fait un paquet d'années que je me suis efforcée de réduire notre consommation familiale autant que faire ce peut. Nous n'avons pour l'appartement que la machine à laver le linge, le ballon d'eau chaude, le réfrigérateur et ce qui concerne nos moyens de travail et de communication (ordi, box, téléphones). J'ai été jusqu'à supprimer congélateur et compartiment à glaçon. Ce qui fut jugé un peu extrême par ma petite famille mais on se passe très bien de ce sur-froid. Pendant le premier confinement, je me suis entraînée à revenir au mécanique pour plein de petits gestes quotidiens. Oui c'est possible et pas si difficile de battre des œufs en neige au fouet.
Alors pour notre cercle familial, je suis peu inquiète, sans compter que j'ai connu bien des années où les coupures de courant étaient quelque chose de fréquent.

En revanche je sais que ça posera de sérieux problèmes dans nos boulots respectifs, totalement dépendants des ordinateurs et de la téléphonie. Du moins si des coupures se prolongent. On devrait pouvoir faire un peu de télétravail sur batteries. Mais ça aura ses limites.

Et je suis surtout terriblement inquiète pour tous les malades qui à leur domicile dépendent d'un appareillage électrique. Ils sont d'autant plus nombreux que depuis deux dizaines d'années au moins les hôpitaux renvoient le plus possible les gens à domicile.
Visiblement les décideurs peinent à s'en préoccuper. Il y a des annonces contradictoires à ce sujet.

À part me dire, j'éteins la box lorsqu'on est au boulot et je lancerai une lessive un autre soir, je vois mal ce que je pourrais diminuer dans ma consommation d'électricité ; nos habitudes d'enfants d'une époque lointaine et peu fortunée font de nous des gens économes. Ah si : arrêter de bosser ( #MauvaisEsprit, bien sûr).

David Madore a écrit au sujet de l'énergie et des probable coupures de courant à venir, un billet pédagogique passionnant :

Quelques réflexions sur l'électricité, la pénurie et les probables coupures à venir

N'hésitez pas à y aller voir, si vous disposez d'un peu de temps et d'au moins un neurone encore frétillant.

 


Un petit presque rien

(martedi)

    Bah je n'ai rien à dire, je n'ai fait que bosser, bosser, bosser et un petit tour au soir déjà tard, de course à pied.
Aux USA, le droit à l'avortement est menacé (1).

Il se dit que Poutine consentira peut-être à s'assoir à une table de négociations si ses troupes captent les ruines de Mariupol. Sinon il n'aurait rien à mettre dans la balance.
Président Macron et lui se causent au téléphone, longuement.
Je suppose, peut-être à tort, que ce dialogue ne mène nulle part mais c'est son existence même, le fait que le lien ne soit pas totalement rompu qui est porteur d'un vague espoir.

(1) Une majorité des juges de la cour suprême actuelle sont des nommés par Trump, et c'est cette instance qui à l'heure actuelle semble avoir le pouvoir d'en décider (car il n'y aurait pas eu de vraies lois qui autorisaient mais des jurisprudences (qqch comme ça))

PS : J'ai reçu un "livre des mots extraordinaires" mais je ne sais pas si c'est quelqu'un qui me l'a offert ou moi qui l'aurais commandé en mode une souscription d'il y a longtemps.


L'enquête ouvrière

    Par ricochet du blog de Thomas Parisot j'arrive sur ce questionnaire

Il s'applique à des situations du début du siècle précédent, mais quelque chose en transposant les questions irait bien pour maintenant. Il faudrait toujours conserver assez de forces pour pouvoir penser à nos conditions de travail (1), réfléchir à ce qui est normal - on nous paie pour effectuer un travail, il n'y a pas à faire de chichis - et ce qui relève de l'abus de position dominante.

 

(1) Personnellement, dans mon emploi actuel je n'ai pas à me plaindre mais dans ma première vie professionnelle en tant qu'ingénieure j'ai vu une entreprise se dégrader à grande vitesse et dans ma vie de libraire pendant 10 années, j'ai observé quelques situations peu respectueuse des gens (d'autres parfaites aussi, je ne veux pas dire)


Les familles des coupables

    Alors qu'il est probable que la fin de la pandémie et le fait qu'un pays soit désormais aux mains d'extrêmistes - même si effectivement certains mouvements terroristes islamistes sont également leurs ennemis -, risque d'accroître le risque terroriste - il y aura de nouveau des foules à viser -, le sujet qui me taraude depuis des années, celui des familles, des proches de coupables de crimes, revient en force dans mon esprit. 
Je ne perds pas un seul instant de vue la détresse, le chagrin des proches des victimes, d'être une simple amie pas particulièrement intime, juste une amie d'un cercle d'amis joyeux autour d'une librairie, d'un des assassinés du 7 janvier 2015, m'a donné un aperçu de ce que ça pouvait être, de la lutte que c'est pour tenir le coup. 

Il n'empêche que mes pensées vont fréquemment vers les proches des coupables. Certains d'entre eux ont leur part de responsabilités : par exemple dans le cas d'enfants élevés dans des préceptes sectaires et qui finissent par prendre fait et cause au point d'en virer criminels. Il n'empêche que ce qui est frappant c'est à quel point dans la plupart des cas, les proches ont vu la personne qu'ils appréciaient dériver et n'ont rien pu faire (ont tenté en vain de calmer le jeu), ou n'ont carrément rien de rien vu venir. Ces personnes s'en veulent le plus souvent, et passent leur vie ensuite à se poser une foule de question, et à devoir faire face à un double deuil, celui d'avoir perdu leur proche, devenu quelqu'un d'autre puis meurtrier, celui de la tragédie provoquée. Dans le cas des parents, s'y rajoute d'être taraudés par le fait qu'ils ont engendré un monstre, et ils se sentent porteur d'une part de responsabilité, alors qu'ils sont aussi victimes.

À défaut de pouvoir faire quoi que ce soit d'autre tant que je travaille à temps plein et suis épuisée et ne disposant de ce fait plus de temps personnel consacrable à l'écriture, je prends des notes.

- Ici des interviews des filles de Lee Harvey Oswald, lesquelles ont dû porter l'opprobre de l'assassinat de JFK sans même avoir connu leur père ou pour l'aînée si peu (elle n'a sans doute aucun souvenir direct, étant donné l'âge qu'elle avait) ;
- Là un sujet de journal télévisé dans lequel témoigne la famille de Samy Amimour, l'un des tueurs du Bataclan ;

(je complèterai ce billet à mesure des documents que je croiserai).

- bien sûr, la nouvelle enquête-roman de Philippe Jaenada, "Le printemps des monstres" évoque aussi ce sujet là, parmi bien d'autres. Avec la différence que dans le cas du meurtre du petit Luc Taron, un doute solide est permis. 


S'endormir et apprendre par cœur

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C'est ce touite d' @kinkybamboo qui m'en a fait prendre conscience : je ne sais pas m'endormir (savoir au sens français, pas belge). 

Je ne connais qu'une seule façon de rejoindre le sommeil qui consiste à y sombrer. Donc généralement je lutte pour faire autre chose, surtout si c'est en journée, et puis à un moment il gagne et j'ai tout juste le temps de filer m'allonger (1).
Variante le soir : je me mets au lit pour bouquiner ou regarder une video (2) et j'ai généralement peu de temps pour goûter une activité de détente (bien méritée), le sommeil fond sur moi tel un aigle sur sa proie.

Ce qui fait que si à l'instar de Kinky je perdais soudain mes endormissements quasi-narcoleptiques, je ne saurais comment faire : je n'ai pas la moindre idée de comment on fait pour s'endormir quand c'est nous qui avons décidé que c'est l'heure d'aller se coucher, mais que le corps n'envoyait aucun signal. Être allongé et puis ça ne vient pas. Je vois bien que beaucoup de personnes semblent connaître ça, mais je ne sais pas. Ou alors ça m'arrive dans des situations très particulières (après un grand événement sportif, le corps encore sur l'élan d'énergie de l'effort, l'excitation ; après une particulièrement mauvaise nouvelle (mais même pas toujours car généralement ça m'abat encore davantage de fatigue), pendant un accouchement ...).

Je me souviens que j'avais fait le même genre de découverte un jour au lycée je crois - et que j'en avais souffert surtout en classe prépa - : je ne sais pas apprendre par cœur.
Enfant et jeune, j'avais une mémoire merveilleuse qui imprimait tout. Ce qui fait qu'apprendre par cœur n'était en rien nécessaire : tout au plus je relisais le poème ou la leçon, si possible à voix haute et roule Nénesse, c'était bon.
J'avais eu une petite alerte en CE1 ou CE2 lorsqu'il avait fallu apprendre un poème que je trouvais "trop bébé" ("Une fourmi de 18 mètres" ; l'énumération me perdait) mais sinon globalement, oui, tranquille jusqu'au lycée. 
Pour préparer l'épreuve d'histoire au bac, je lisais simplement le manuel au petit déjeuner et je laissais mon cerveau se débrouiller.

Les classes prépa et un violent chagrin de jeunesse ont un tantinet abimé la machine, laquelle fut trop longtemps garnie d'éléments professionnels qui m'indifféraient (3), elle s'est donc surchargée de choses inutiles (à mes yeux) et désormais je prends soin d'écrire beaucoup, de noter ... puisque je ne sais pas "faire l'effort de retenir". 

Il arrive parfois que nos facilités nous empêchent d'acquérir des compétences de base, ce qui nous rend démunies si jamais elles s'émoussent.

J'espère que @kinkybambou retrouvera son Patrice et ses gros dodos rapidement et que pour elle tout ira mieux.

 

 

(1) Il m'est arrivé de littéralement quitter ma cuisine où j'écrivais en courant pour arriver à mon lit avant que le sommeil ne m'emporte.
PS : Oui j'ai fait des tests à un moment où je frisais en journée la narcoleptie, et tout allait bien, effectivement j'avais un sommeil profond bien profond et à déclenchement instantané mais pas d'apnée du sommeil, et a priori rien de spécial. 

(2) ou en ce moment des J.O. 
Ah, le triathlon en relais mixte, cette nuit, quel kif !  

(3) des connaissances techniques et bancaire, du temps de ce que Marie appelait l'"Usine"


Droit à l'image : des questions

 

    Je me suis retrouvée cette après-midi pour une raison de voisinage de mon lieu de travail avec un autre lieu, à regarder des documentaires concernant le droit à l'image pour la photographie de rue. C'est un sujet qui m'intéresse étant donné que même si je ne commercialise rien, et m'efforce de ne rien publier sans l'acquiescement des gens (1), je ne sais plus ce qu'on peut faire ou pas et au concret du quotidien j'ai un peu tout croisé : des personnes qui se mettent en colère alors qu'on ne les photographiait même pas (voire : que le fait qu'elles déboulent soudain nous gâchait la photo), à celles qui réclamait et d'être photographiées et de se voir quelque part. Et j'ai perdu une amie proche du fait qu'elle savait que j'avais les outils pour éventuellement mettre en ligne des photos où elle figurerait (2).

Le plus récent article en termes non purement juridiques, que j'ai trouvé est celui-ci. Et j'en retiens ceci : "Il est licite de prendre des photographies, dans un lieu public, de plusieurs personnes identifiables. L’autorisation ne devient nécessaire que lorsque l’image de la personne est isolée, prise pour elle-même [...]".
J'ai trouvé également un documentaire québecois de 2004, résolument du côté des photographes. On y voit au passage Willy Ronis, très classe (3).

Je n'ai pas personnellement d'avis. Au delà du cas des gens qui espèrent un gain d'argent facile en réclamant dédommagement, et, à l'opposé, de certains cas où des profits ont été tirés de l'image des gens sans leur accord, je sais pour avoir eu quelques emplois où il fallait faire gaffe, qu'on peut avoir des ennuis du simple fait de figurer sur une photo qui a circulé du simple fait que c'est mal vu. Alors je peux aussi comprendre le point de vue de personnes qui ne veulent pas que leur image circule, même si aux yeux de qui l'a saisie elle semble anodine et peu compromettante. 

 

 

(1) Il m'est arrivé assez souvent, du temps de Fotolog d'y publier des photos à leur demande.
(2) C'était si étrange de se voir reprocher non seulement une intention mais en plus une intention que l'on n'avait pas eue, qui n'avait même jamais effleuré. Ça n'était pas quelqu'un qui avait de la notoriété, ce qui aurait pu expliquer qu'elle tenait à pouvoir monnayer par ailleurs son droit à l'image. J'ai supposé à l'époque que comme elle était prof et que c'était le temps de l'explosion de l'usage des réseaux sociaux avec des élèves qui abusaient de cette toute nouvelle liberté non encore bornée, qu'elle avait soit été victime d'un agissement irrespectueux, soit craignait que ses élèves puissent trouver sa trace. Dans l'un ou l'autre cas, pourquoi m'avoir écrit pour me reprocher vertement d'être de ces personnes qui risquaient de mettre en ligne une photo où elle figurait, plutôt que de m'avoir calmement demandé S'il te plaît ne mets jamais de photo de moi en ligne - auquel cas j'aurais répondu que je n'en avais pas l'intention - ? 
(3) et aussi un homme qui depuis a hélas mal tourné, comme atteint d'une forme de délire de la persécution ; à l'époque il ne semblait pas raciste ni fou


Chroniques du confinement jour 22 : Du sport et un vieux dallage retrouvé


    Désormais nous avons le rythme (il serait temps, ça fait trois semaines. Trois. Semaines. Mais comment ça ?) : un jour sport un jour récup'. 

Alors la récupération est relative : j'ai toujours le défi de mon club abdos - squats - pompes et qui est quotidien. Ainsi que tout le travail de remise en état du jardin, qui est physique quoique volontairement lent. Je le fais pour prendre l'air, pour marcher, en m'efforçant de "prendre soin" et non d'agir en être humain barbare.

Et de toutes façons, aujourd'hui c'était sport. Donc le désormais usual short morning run (24 minutes pour 3,45 km environ en allers-retours sur la voie verte (sans dépasser les limites imparties)) et au soir une séance Tabata bien costaud avec deux challenges :
un sur Bring Sally Up que je n'ai pu suivre car il supprimait de facto ce qui rend pour moi le Tabata supportable à savoir les 10 secondes de récupération après chaque 20 secondes d'efforts
l'autre sur des burpees avec Roxanne de Police en fond sonore. L'idée étant de faire un burpee par "Roxanne" chanté. Là, si je n'ai pas tout fait c'est qu'à un moment, quand ça s'accélère, nous rigolions trop. 
Je ne remercierais jamais assez Romain Pourrat et sa famille pour ces séances qui font un bien fou. 

Il faut dire que les nouvelles générales n'étaient pas à la rigolade, alors pouvoir décompresser était bienvenu. En France plus de 10 000 morts, ça y est, dont environ 1500 pour aujourd'hui. Je commence à connaître, ne serait-ce que via les réseaux, vraiment de nombreuses personnes touchées au moins via leurs aînés. Mourir d'autre chose ces jours-ci, pour une personne très âgées est devenu si rare, que c'est précisé. 

Une mesure a été prise à Paris pour interdire le jogging entre 10h et 19h. Je ne sais trop qu'en penser. La plupart des coureurs à pied réguliers s'entraîne tôt le matin ou tard le soir après le boulot ou entre les midi avec quelques collègues. Il est à supposer que de toutes façons cette dernière catégorie s'est trouvée fort réduite. Les deux premières ne devraient pas être trop gênées par la mesure. Cela dit s'il faut à la fois respecter ces horaires et la limite du kilomètre de rayon, très réduite pour un pratiquant aguerri, ça va finir par rendre le confinement difficile. 

J'ai été taguée pour un défi 10 mouvements 10 répétitions sur des gestes de gainages dynamiques. Le hic il faut se filmer et la mémoire du téléfonino est saturée. Des amies du club ont aussi démarré des sessions de gainages tous les jours à 13h30 ou 13h45. Je préfère m'en tenir au tryptique défi 30 - 20 - 10, course à pied du matin et séances de Tabata.
D'une façon générale j'ai l'impression que tout le monde s'agite beaucoup au lieu de profiter du confinement pour, du moins pour qui n'est pas astreint à du télétravail, enfin se poser un peu, et rester au calme.

En plus ma connexion limitée (je crois que je frôle déjà le plafond mensuel en Go), n'aime guère les sessions zoom et autres interactions. Je me sens un peu en décalage numérique par rapport à mon monde habituel. Et je plains les familles sous-équipées par manque de moyens financiers et qui ont en plus des enfants qui n'ont plus accès à leurs cours du tout. Depuis mon expérience en maison de la presse en septembre et octobre dernier, je sais qu'elles sont nombreuses et souvent pas spécialement hors jeu du monde du travail ; simplement les parents ont des jobs sous-payés (ou : la mère est seule et fait un boulot de survie).

Je croyais naïvement en avoir presque terminé avec les travaux au jardin. Et effectivement j'ai dégagé les derniers ronciers en fin de matinée. Il me restait (pour les jours suivants ?) à déplacer le banc et à débroussailler derrière. 

C'était sans compter sur un mélange de souvenirs et de vouloir dégager une grosse racine : j'ai exhumé l'ancien pavage. Pour le coup j'avais vraiment l'impression que faire des fouilles archéologiques. D'autant plus que j'ai trouvé les morceaux d'un pot de fleur. Ce que j'avais pris depuis le début de mes travaux pour des extraits de tuiles étaient en fait des morceaux de pot de fleurs traditionnels (ceux d'avant ceux en plastique). Pour une raison qui m'échappe, retrouver ce pavement m'a procuré une grande satisfaction. Souvenirs de mon père installant ces dalles ?

La circulation aujourd'hui, devant la maison était assez calme ou plutôt vraiment très professionnelle : des utilitaires, nombreux, et des camions (qui normalement sauf livraisons ne devraient pas passer là). Un peu de voitures particulières aux heures dites "de bureau". 

Peu de nouvelles des enfants, mais après tout ils télétravaillent, eux. Ça semblait aller bien. 

Je n'ai toujours pas répondu à mes mails : en fait la sieste a été bonne et grande, et de facto mes journées, surtout les journées "sport" sont bien remplies, même si l'Homme assure les courses et plus ou moins les repas. 

Et je lis peu, finalement. Un comble ! 
(pendant ce temps mon co-confiné, dévore et s'en trouve fort heureux) (et moi pour lui) (et je suis fière parce que je suis parvenue aujourd'hui à l'empêcher d'aller faire des courses non indispensable (ou du moins pas de façon urgente))

PS : Magnifique Chronique d'un chef opérateur sur entre autre l'éclairage intelligent de l'intervention de La Reine d'Angleterre. Je l'avais perçu mais ainsi comprends ce qui m'avait impressionnée (en plus de son discours et son attitude)

PS' : La lune était censée être remarquable ce soir. Hélas, nuages. 

 

Lien vers le site de la santé publique en France 
Liens vers des statistiques :

Wordometer covid-19 coronavirus pandemic (depuis quelques temps le plus complet, entre autre parce qu'il indique le nombre de tests ; un pays comme la France qui teste jusqu'à présent très peu a forcément moins de cas officiels que de cas réels)
Official Data from The World Health Organization via safetydectetives.com
Coronavirus COVID-19 Global Cases by John Hopkins CSSE
1 416 426 cas (dont : 81 325 morts (12 474 aux USA) et 301 398 guéris)