Ça me titille

 

    Ce n'est pas parce que face au principe de réalité (et une pandémie m'a hélas donné raison) j'ai mis ma vie entre parenthèses pour tenter encore un peu de la gagner avant de ne plus pouvoir le faire (la retraite finit quand même par s'approcher même si chaque pouvoir politique la recule d'un cran), que l'écriture m'a quittée.

Les idées continuent à pulluler. Parfois encore, j'ai des bouffées que je dois me contenter de jeter en vrac sur un carnet, un fichier. J'ai renoncé à en faire mon activité principale tant que la retraite n'y est pas : I'm not a hero et mon mari encore moins, donc il faut assurer le quotidien, je suis parvenue à prendre nos dispositions pour mettre notre fille à l'abri relatif (au moins quoi qu'il advienne, elle aura un toit). Contrairement à certaines de mes amies, et quelques copains, je ne suis pas capable de mener de front l'écriture et un emploi salarié à temps plein. J'ai testé. Testé le temps partiel aussi, mais les fins de mois étaient trop épiques.

L'abstinence relative forcée de ce qui aurait pu en d'autres circonstances de vie être ma principale activité, présente l'avantage de laisser les idées se décanter.

Deux axes se dessinent, deux sujets que j'aimerais aborder.

Probablement pour tenter d'y voir plus clair.

  • L'histoire des proches des coupables.
    Dans bien des cas, les proches des coupables de crimes, d'escroqueries fuligineuses, ou d'attentats tombent dans la sidération.
    Dans certain cas ils voient venir une dégradation, tentent en vain d'alerter, ne savent vers qui se tourner, et la catastrophe qu'ils craignaient a lieu.
    Mais dans un nombre non négligeable de cas, ils sont stupéfaits. N'ont rien vu venir chez la personne qu'ils côtoyaient quotidiennement et qu'ils aimaient. 
    Cela fait d'eux également des victimes. Des victimes avec un statut très particulier puisque peu de personnes ont pour elles de la compassion, voire les considèrent comme des coupables annexes.
  • La question des fans, de qui que ce soit.
    Comment une personne peut-elle en venir à accrocher sa vie à celle de quelqu'un d'autre ? Au point de passer des heures à attendre avec pour seul espoir de l'entrevoir. 
    C'est un total mystère pour moi, même si par trois fois j'ai ressenti une grande émotion lors d'échanges avec des personnes dont j'admirais le travail (artistique ou sportif). Cette question me traîne en tête plus particulièrement depuis les répétitions des concerts au stade de France en 1998 avec Johnny, et de rester perplexe devant ces personnes, généralement fort sympathiques quand on échangeait quelques mots, et qui passaient des journées à attendre devant les barrières, dans le simple espoir d'un échange si bref fût-il, avec leur idole. 
    Dans mon enfance, j'ai entrevu des images de la Beatlemania qui sévissait alors à plein tubes, et je crois que je suis perplexe depuis 55 ans.

Ça peut paraître bizarre de supposer qu'écrire, de suivre des personnages confrontés à ces configurations devrait pouvoir m'aider à piger, mais je sais que ça peut fonctionner.

Et je ne suis pas dupe : d'ici à ce que j'ai enfin le temps de m'y coller, j'ignore si j'aurais assez de santé ou si le monde dans sa marche, vers une très sombre situation pour la suite de l'humanité, n'en sera pas déjà arrivé au point où écrire de la fiction sera impossible et la survie seule occupation permanente exclusive (dans le meilleur des cas : celui de survivre).  


PS : C'est un article d'Emmanuelle Lequeux pour Le Monde qui est venu me gratouiller à nouveau sur le sujet. 
Et son corollaire, la question de l'amnésie globale transitoire qui est quelque chose qui m'est familier (mais dans un autre contexte : celui de catastrophes générales ou intimes)


Au sujet de Françoise Hardy


    Tard hier soir, les algo de Youtube m'ont proposé ce documentaire d'Arte au sujet de Françoise Hardy : 

Françoise Hardy - La discrète

J'espère que le lien ne se périmera pas trop vite, c'est un bonheur ce film.

Au passage j'ai enfin les mots sur ce qui m'éloigne souvent des films français : un tracas dans la suspension de l'incrédulité.
Et par ailleurs toujours cette petite bouffée de joie lorsqu'apparaît où qu'il est question d'Étienne Daho, qui est associé à l'un des instants les plus rigolos de ma vie. Une séquence totalement Forrest Gumpique, comme j'en ai connues quelques-unes, mais celle-ci était particulièrement jolie.

(note à moi-même : écrire avant qu'il ne soit trop tard un recueil de ces moments dont ma petite vie a été garnie, ce qui fait qu'en y repensant, reste aussi autre chose que les enchaînements coups durs ou maladies - faire face qui en furent le fond général)

note à ma nièce si elle passe par ici : 
Dans l'hypothèse où un biopic de qualité serait envisagé pour cette grande artiste, go au casting pour l'incarner jeune. Ça serait un This is it absolu.

 


#MeTooMedecine #MeTooHopital et en fait #MeToo dans tous les domaines

 

    Ce qui est effarant c'est qu'à peine un domaine professionnel concerné, on apprend qu'en fait c'était encore pire dans le domaine voisin.
C'est à présent #MeTooMedecine via @jujulagygy et les témoignages affluent.
Je suis à la fois pas surprise et stupéfaite d'une telle ampleur et commence à me faire à l'idée que tous les hommes qu'on admirait en fait ont eu des comportements ou des propos a minima déplacés. 
Probablement qu'il y a un effet lié au charisme, lui-même lié à l'énergie dont dispose une personne (les mollassons ne sont pas charismatiques, et restent souvent dans l'anonymat), et qu'un type de personnalité d'hommes ont à la fois de fortes pulsion et peu d'aptitudes à la compassion, en plus de se croire au dessus du commun des mortels (surtout des femmes) et de présupposer qu'une jeune femme sera forcément flattée par ses attentions.

Née dans les années 60 et éduquée par une mère féministe pour son temps, portée par mon propre tempérament et mes aptitudes qui faisaient que je me foutais du genre royalement, jusqu'au moment où je me mangeais un mur (1), je n'en demeure pas moins de mon temps.

On intégrait assez tôt que les hommes avaient des besoins, des pulsions, que c'était moche mais qu'ils étaient comme ça, qu'il fallait faire avec. Et que les calendriers de femmes à poil sur les lieux de travail, que voulez-vous, ne faites pas attention, ils n'en sont pas fiers, mais ça les aide à tenir. 
C'est comme ça, on n'y peut rien.

Quand il nous arrivait un truc, qu'on qualifierait de nos jours d'agression sexuelle mais qui à l'époque, à moins d'un viol avec violence, était considéré comme un Hé bien t'as pas eu de chance, t'es mal tombée, on ne pouvait en parler, si l'on en trouvait la force, qu'à des personnes de notre entourage, perso, scolaire ou pro. D'où que ça renforçait l'impression d'être tombée sur le pervers de service, dommage de l'avoir croisé.
Jamais on n'aurait imaginé que c'était en fait les attitudes insupportables qui étaient la norme et les comportements qui auraient dû être normaux, l'exception. 
Il aura fallu l'internet et que les femmes puissent communiquer directement entre elles, sans se connaître, pour s'apercevoir de l'universalité des déviances. 

Toute l'éducation des filles vise à les culpabiliser. Ce qui fait que dans le cas d'agressions sexuelles, on se demandait inévitablement Mais qu'est-ce que j'ai bien pu faire pour lui faire croire que ?
Dans mon cas, comme j'ai toujours préféré me vêtir de vêtements pratiques et confortables ou sportifs, la question de la tenue se posait peu. Il m'est resté des cas de perplexités sur d'éventuels double-sens inconnus de moi dans ce que j'avais pu dire et qui avaient pu laisser croire que.
Des décennies plus tard, je comprends que non, rien. J'étais juste une femme, jeune, et plutôt rieuse.

Sauf atteinte physique grave avec séquelles, porter plainte n'était pas une option. 
Voir paragraphe du début. Les hommes sont comme ça, on n'y peut rien, et vous avez dû faire quelque chose qui lui a fait croire qu'il pouvait agir comme il l'a fait.

Dans les milieux professionnels, c'est la victime qui si elle parlait se couvrait de honte et avait des ennuis. 

Rétrospectivement, je pense que j'en ai eus, et des incompréhensions face à des revirements dans des dossiers de boulot, ou des tâches qu'on devait me confier et des promotions logiques qui étaient reportées. J'en ai eu d'avoir royalement ignoré certaines propositions crapuleuses. Et je les ai ignorées, je l'ai compris 30 ans plus tard en lisant des témoignages, parce que ça ne m'avait pas même effleuré que tel propos était en fait une allusion, une proposition insidieuse. J'étais trop naïve pour comprendre et tellement à des années-lumières de ce à quoi le monsieur songeait. Certains ont dû me prendre pour une résistante. J'étais seulement ben niaise et prenais ces messieurs pour de meilleures personnes qu'ils n'étaient, ne les imaginais pas même capables de telles bassesses. J'ai été exemplaire ... par ignorance absolue. 

Il se trouve aussi que je n'ai pas peur, je peux éprouver une peur physique face à un danger grave et concret ou une peur par surprise (celles qui font sursauter), mais personne ne m'impressionne, la peur ne vient qu'après (2). Il y a donc eu bien des situations où au lieu d'avoir peur, j'ai éclaté de rire tant le monsieur et sa tentative me semblaient ridicules ou insensée. Les très rares cas où il y avait urgence, je sais me battre, j'ai repoussé violemment. Et ça n'était pas des grands violents, une opposition calme et physique suffisait, parfois même un simple "Ça va pas la tête ?".
Que serait-il advenu si j'avais ressenti une de ces émotions qui peuvent nous plonger en état de sidération sans pouvoir réagir ?

J'aimerais aider les femmes plus jeunes, j'aimerais que cesse la légitimité offerte aux comportements abusifs.
Seulement j'ai le sentiment de venir d'une époque si lointaine, ou les choses étaient considérées si différemment, que je ne sais ni comment, ni que faire.

 

(1) Comment ça je ne peux pas m'inscrire au foot parce que je suis une fille ? Mais pourquoi ?!

(2) Tout à l'heure alors que je faisais un jogging, un chien assez grand a échappé à la vigilance de qui le promenait et m'a sauté dessus. J'ai été prise au dépourvue, pas apeurée. En même temps peut-être voulait-il simplement jouer. Elle s'est confondue en excuses.


Kiptum


    On se rappellera que l'annonce du décès du si prometteur marathonien nous avait cueilli au réveil et s'accompagnait d'une sidération qui persista toute la journée.
C'en était fini des imaginations de duel des titans entre Kipchoge et lui, se tirant la bourre possiblement vers un sub 2h.

Je suis trop au bord du sommeil pour écrire davantage.

Pensées pour ses proches ainsi que pour Kipchoge dont la fin de carrière sera désormais à l'ombre d'un "Oui mais si Kelvin Kiptum était encore là". 
Tout est bien triste.


Nous sommes des gens de peu


    Une vie de gens de peu, n'est pas forcément caractérisée par la contrainte financière, l'aliénation au travail pour pouvoir se nourrir - laquelle laisse peu de liberté de réel choix -, le manque de culture - on peut être très cultivé, surtout dans une société où domine le rapport à l'argent -, mais plutôt par la répétition perpétuelle de ce schéma : on bosse dur, on stabilise un peu quelque chose puis survient un élément extérieur (d'une maladie grave à une guerre, en passant par toutes sortes de nuances ou de catastrophe dite naturelle, jusqu'à des choses plus petites telles qu'un employeur défaillant) qui remet le fragile équilibre en cause, et c'est reparti, passé le temps de l'épreuve elle-même, pour un tour de reconstruction.

Aux marges de mon emploi du temps rendu par le travail nourricier trop lourd, je lis "Retrouver Estelle Moufflarge" de Bastien François et comprend bien des choses.
Je me souviens aussi de la brève période où j'étais libraire à Montmorency, Au Connétable, et plutôt heureuse. La maladie puis la mort de ma mère, âgée mais qui aurait pu l'être bien plus car d'une constitution remarquable, étaient venues clore cette phase de ma vie et même si j'ai quitté suite à une proposition d'emploi qui ne pouvait guère se refuser, il m'est évident que je n'aurais pas pu rester bien longtemps sur les "lieux" (1) du deuil.

Être des gens de peu, c'est passer son existence à s'adapter et survivre face aux coups durs, plus rarement aux coups de chance, qui surviennent. C'est ne pas avoir les moyens de faire autrement.

 

(1) Mon travail était proche de l'hôpital d'Ermont dont sa prise en charge dépendait.


Perplexité postale


    J'avais déposé un statut sur FB mais je le reprends ici, pour le cas où un jour j'aurais le fin mot de l'histoire : 

je reçois un message d'un très plausible no-reply colissimo qui m'indique que le colissimo n° tant envoyé par tel expéditeur a été renvoyé à celui-ci car je ne suis pas venue le rechercher dans les temps sauf que ... a priori il ne me manque pas de commande et que le numéro indiqué est celui d'un colis qui avait été déposé directement dans ma boîte à lettres
(bon, c'est mieux ça que dans le sens le colis n'arrive jamais) #VieModerne

 


Vélotaf perplexité

 

    C'est une caractéristique de mon emploi actuel : pour peu qu'à ma pause déjeuner je prenne le temps d'un repas avec les collègues, je peux passer une journée entière sans rien savoir de la marche du monde.

On saurait sans doute si quelque chose de lourd survenait, c'est arrivé d'ailleurs parfois que le Boss énonce une info majeure, avec sa voix qui porte dans le grand bureau. Mais globalement, je prends souvent un Vélib pour le vélotaf de retour sans rien savoir de ce qui a pu se passer.

Seulement voilà, mon trajet est une traversée de Paris selon un axe Nord Sud un brin infléchi vers l'ouest et dans notre pays si centralisé, je passe clairement là où tout se passe. Du moins du point de vue des décisions et des enjeux de politique nationale.

Alors ma vie que je récupère, dès lors que mon temps salarié est fini, ressemble fort aux séquences "No comment" sur Euronews, je vois des éléments d'événements, je n'ai pas le contexte précis.

Le contraste entre le fait de passer au cœur des choses tout en n'en sachant rien est fort intéressant à vivre, quoi qu'un brin déstabilisant. Très Forrest Gump, comme concept.

Ainsi ce soir je peux témoigner que tous les abords de l'Élysée étaient bouclés et surveillés par les forces de l'ordre, que c'était une belle pagaille pour la circulation automobile, que de nombreux bus vers le Rond Point des Champs Élysées et un peu après attendaient en warning de probables consignes de suite de circulation. Les vélos, nous tentions comme souvent simplement de sauver notre peau. Quelques automobilistes se montraient prévenants (dont un taxi, merci à lui), d'autres moins.

J'ai passé la deuxième partie de mon trajet à me demander ce qui avait pu survenir. Je savais aux fils infos du matin qu'une manif avait eu lieu, mais de là à nécessiter que ce quartier fût bouclé, c'était étonnant.

Finalement, une fois parcourues les sources d'informations usuelles je n'ai rien trouvé de particulier, si ce n'est que la première ministre et celleux de ses collègues concernés par la réforme des retraites étaient réunis ce mercredi soir à l'Élysée, ce qui pouvait expliquer le blocage du quartier présidentiel.

Notre avenir s'annonce laborieux.


Billet pour dames (les hommes sont paraît-ils moins concernés)


    Je devais aujourd'hui passer une osthéodensitométrie de contrôle, conseillée par mon médecin traitant.
C'était simplement parce que je suis ménopausée depuis environ huit ans. La ménopause qui reste pour moi un mystère dans la mesure où je n'en ai éprouvé aucun symptôme, et suis au contraire beaucoup plus en forme depuis.

D'où ma stupéfaction à la question qui est souvent posée aux dames de mon âge lors de rendez-vous médicaux : - Prenez-vous un traitement contre les effets de la ménopause ?

À laquelle j'ai envie de répondre Ah mais surtout pas, je me sens beaucoup mieux !
Bref, mystère.

Et voilà que l'examen révèle une densité osseuse de 30 ans de moins que moi. 
Vous pratiquez une activité physique ? me demande la radiologue 
Ben oui, du triathlon.
Ah (j'ai adoré ce Ah en mode Tout s'explique !) alors continuez ça vous réussit bien.

Les filles, faites du sport ! 



PS : L'alimentation joue peut-être un rôle, et c'est vrai que je suis assez consommatrice de produits laitiers, même si j'ai mauvaise conscience depuis qu'un dialogue au coin d'un film m'a appris que bien des fromages, en particulier français devaient leur fabrication à l'utilisation de la présure animale que l'on trouve entre autre dans la caillette de veau. Je crois que les fromages traditionnels seront l'élément de l'alimentation d'antan dont j'aurais le plus de mal à me passer, si je vis assez vieille pour que nos pratiques polluantes et prédatrices aient été bannies entre temps (1).
De toutes façons, d'ici quelques temps l'enjeu pourrait être déjà simplement d'avoir quelque chose à se mettre sous la dent. 
On survivra comme on pourra.

(1) Je pense que le bannissement se fera de façon capitaliste plus que militante : les produits deviendront hors de prix, leur production restreinte. Seuls les ultra-riches pourront continuer à manger d'anciens plats, et encore pas tous car certains mettront un point d'honneur à consommer les eux aussi très chers produits de substitution, aux goûts voisins des goûts d'antan.


Enfin les femmes !

 

    Il se trouve que cette année à la fois dans mon milieu sportif et dans mon milieu professionnel, les présidents (de club ou PDG d'entreprise), hommes d'expérience et reconnus dans leur poste, vont laisser la place à des femmes, dans les deux cas travaillant déjà à des rôles d'envergure et connaissant fort bien l'entité concernée, ayant le bon bouquet de compétences requis, et l'âge qui va bien. 

Je suis pour ma part suffisamment âgée pour savoir qu'il y a ne serait-ce qu'une décennie, les mêmes configurations auraient abouti à ce qu'elles soient désignées soutien d'un homme probablement moins adapté pour le poste, voire parachuté et qu'elles auraient été sommées de mettre à son service toute la connaissance de terrain dont elles disposaient.

Ici et là, ici et ailleurs, il est enfin considéré qu'être une femme n'est pas un défaut pour des fonctions de direction. Et un nombre non négligeable d'hommes préfèrent être dirigés par quelqu'un de compétent que par quelqu'un qui l'est moins, peu leur chaut qu'il s'agisse d'un homme ou d'une femme.

Pour ma part, j'espère seulement qu'elles ne seront pas amenées à se montrer plus dures et intransigeantes que leurs prédécesseurs, comme c'était le cas auparavant dès lors qu'une femme accédait à des responsabilités. Elle devait se montrer plus inflexible afin de se faire respecter comme les gens l'auraient fait d'emblée avec un homme sans qu'il ait nécessité de se départir de sa coolitude naturelle.
Il serait toutefois illusoire de croire qu'on leur pardonnera autant qu'à leur prédécesseurs masculins. 
D'un homme qui ne parvient pas à bien tenir son poste on dira qu'il a un coup de moins bien, qu'il était mieux avant, qu'il ira mieux après. D'une femme (1), on étendra l'échec à toute sa catégorie. On dira qu'on n'aurait pas dû placer une femme à ce niveau là.

Les mentalités ont assez évolué pour que la chance de faire ses preuves soit accordée, pas encore assez pour qu'on ne les ramène pas à leur condition dès lors que ça ne marche pas aussi bien qu'attendu.

Elles auront à faire face à cette pression supplémentaire.
Dans les deux cas précis, je n'ai aucun doute quant à leur capacités à y faire face. Il est simplement clair qu'un homme n'aurait pas à s'en soucier.

Reste que mon élan de réjouissance face à une évolution qui va dans le bon sens, enfin, enfin !, est terni par une petite voix intérieure qui ne peut s'empêcher de me souffler que si les hommes cèdent élégamment le pas, c'est qu'ils savent (pas dans ces cas particuliers où ce sont une belle association et une entreprise saine qui sont confiées, mais au global général) que la situation est lourdement plombée et l'avenir fort sombre. La planète est à bout de souffle, l'humanité bien mal barrée, les guerres à nos portes, mesdames à vous de jouer !

(quant à moi, mon ambition s'est déplacée dans une façon de survie : tenir jusqu'à la retraite qui est à nouveau en train de reculer d'un cran, après m'être gentiment laissée piéger dans la répartition des rôles qui dès ma première maternité a fait que le salaire de l'époux est devenu nettement notre principale source de revenus, alors quand il a fallu s'occuper des enfants, à moi le temps partiel et les moindres espérances, ou carrément dans un domaine décalé sans retour financier, ce qui fait qu'il n'est que temps de tenter de sauver mes revenus de vieille dame, si je ne veux pas peser sur mes proches in fine).

(1) Et / ou de quelqu'un issu d'une immigration, d'une minorité ... 

 


Se tenir au courant


    Il est beaucoup question des coupures de courant inévitables à venir car du fait de tout un cumul d'éléments que la guerre en Ukraine, et les restrictions d'importation de gaz russe associées, aura fait monter en mayonnaise, et de nos modes de vie de plus en plus consommateurs d'énergie électrique, ce qui nous pendait déjà au nez lors des hivers d'avant la pandémie va probablement se concrétiser.

Ça fait un paquet d'années que je me suis efforcée de réduire notre consommation familiale autant que faire ce peut. Nous n'avons pour l'appartement que la machine à laver le linge, le ballon d'eau chaude, le réfrigérateur et ce qui concerne nos moyens de travail et de communication (ordi, box, téléphones). J'ai été jusqu'à supprimer congélateur et compartiment à glaçon. Ce qui fut jugé un peu extrême par ma petite famille mais on se passe très bien de ce sur-froid. Pendant le premier confinement, je me suis entraînée à revenir au mécanique pour plein de petits gestes quotidiens. Oui c'est possible et pas si difficile de battre des œufs en neige au fouet.
Alors pour notre cercle familial, je suis peu inquiète, sans compter que j'ai connu bien des années où les coupures de courant étaient quelque chose de fréquent.

En revanche je sais que ça posera de sérieux problèmes dans nos boulots respectifs, totalement dépendants des ordinateurs et de la téléphonie. Du moins si des coupures se prolongent. On devrait pouvoir faire un peu de télétravail sur batteries. Mais ça aura ses limites.

Et je suis surtout terriblement inquiète pour tous les malades qui à leur domicile dépendent d'un appareillage électrique. Ils sont d'autant plus nombreux que depuis deux dizaines d'années au moins les hôpitaux renvoient le plus possible les gens à domicile.
Visiblement les décideurs peinent à s'en préoccuper. Il y a des annonces contradictoires à ce sujet.

À part me dire, j'éteins la box lorsqu'on est au boulot et je lancerai une lessive un autre soir, je vois mal ce que je pourrais diminuer dans ma consommation d'électricité ; nos habitudes d'enfants d'une époque lointaine et peu fortunée font de nous des gens économes. Ah si : arrêter de bosser ( #MauvaisEsprit, bien sûr).

David Madore a écrit au sujet de l'énergie et des probable coupures de courant à venir, un billet pédagogique passionnant :

Quelques réflexions sur l'électricité, la pénurie et les probables coupures à venir

N'hésitez pas à y aller voir, si vous disposez d'un peu de temps et d'au moins un neurone encore frétillant.