Uniforme

 

    Quand je bénéficie d'un jour de congé ou de récupération (c'est souvent le cas, car les samedi travaillés sont normalement récupérés), c'est presque toujours pour faire quelque chose qui était devant être fait (il manque en français un temps du latin). Et voilà, aujourd'hui c'est Uniforme.
J'en écrirai peut-être quelque chose lorsque ça sera fait.

J'en profite pour aller vider les recyclables, sortir une lessive, caler une petite séance d'endurance fondamentale, et regarder les retransmissions sur France TV sport des Europe d'athlétisme. Dont la série du 1500 m pour laquelle celui que j'admire beaucoup, pour avoir suivi sa détermination au fil des ans, mais que je commence à trouver un brin trop arrogant - une légende se doit de faire preuve d'élégance, bon sang -, s'est littéralement baladé.
Sans compter que lorsqu'un athlète surclasse trop ses concurrents alors qu'eux-mêmes sont si solides, les soupçons deviennent inévitables. Et qu'en athlétisme le dopage mécanique n'existe guère (1).

J'en profite pour ne pas trop lire d'infos électorales, si ce n'est à travers les blogs amis, pour amortir l'inquiétude. Le résultat n'est d'aucune surprise, de toutes façons de chaque maladie les anticorps ou les vaccins ne font effet qu'un temps, avoir été tranquilles durant 80 ans avec les populismes basés sur le rejet d'une catégorie d'habitants érigée en bouc émissaire, sachant qu'en France le pouvoir en place depuis 2017 n'a fait qu'ouvrir un boulevard à cette tendance, c'est déjà pas mal. 
En revanche la décision de dissolution à moins d'un mois des J.O., semble confirmer que quelque chose ne tourne pas rond.

Après, c'est une poule-œuf story : le pouvoir n'attire-t-il que les personnes qui ont en elles un certain déséquilibre et qui les prédispose à perdre le sens commun, ou est-ce le pouvoir lui-même, le détenir et n'être plus entourés que par des personnes serviles, occupées à flatter le puissant pour en retirer avantages, qui rend fou et fait perdre contact avec la réalité ?

Je ne sais pas si collectivement on va fluctuat, mais on est bien partis pour satus mergere.
Comme l'écrit Mathilde des Écumes, Il s'agira d'exister très fort pour résister, inspirer, tenir bon et beau. 

Cette année 2024 est si mal engagée d'un point de vue mondial, avec les plus grands pouvoirs confiés aux plus grands va-t-en guerre, que l'urgence climatique passe au second plan : on est bien embarqués pour faire sauter nous-mêmes notre planète avant que celle-ci ne soit devenue invivable à coup de conditions météo extrêmes, fonte des glaces et catastrophes naturelles induites.

(1) ou tout le monde dispose du même, si l'on considère les plaques carbones comme une sorte d'assistance.

 


L'absence de liberté


    Jamais je ne me suis sentie aussi libre dans ma vie que pendant le premier confinement, le en-dur, le vrai : un peu plus de 2 mois à être entièrement libre de mon temps, même si limitée dans mes déplacements. 
C'était être infiniment plus libre qu'au reste de mon quotidien habituel, où certes, des congés permettent parfois d'aller ici ou là, dans mon cas, rarement loin et de toutes façons (et aussi par conscience de l'état de la planète : pas de voyage de pur agrément) avec des choses à faire.

Depuis je suis à nouveau salariée avec un gros plein temps, charge de travail intense, je me sens enfermée.
Comme mes objectifs sont clairs - tenir jusqu'à une retraite qui permettrait de subvenir à des besoins modestes pour deux personnes -, je tiens le coup, finie la récré, le choix du métier (libraire, ça me convenait), la condition physique peut se détériorer, j'ai l'âge des fins possibles et quelqu'un dépendra toujours de moi dans le meilleur des cas, fini de plaisanter.

Je profite de ma légère aisance (comprendre : des fins de mois qui ne sont plus dans le rouge à chaque fois) pour aider celles et ceux qui tentent de persister dans leur vrai travail, de ceux qui dans notre société permettent rarement de joindre les deux bouts.
C'est OK pour moi comme ça, tant que ça va.

Et puis parfois une bouffée d'imagination me rattrape car l'écriture (et la photo et l'envie de faire des films et de la musique et le manque de la danse) est toujours là, contenue, tapie, mais qui bouillonne.
Ce matin je lisais ce billet sur le blog de Fanny Chiarello, avec laquelle j'ai un certain nombre d'affinités du moins dans la perception du monde, et la photo de son amie dans le café de la gare de Bangor, m'a soudain emportée dans un film, l'écriture du scénario du film dans lequel cette image serait fusait. C'était irrésistible.
Mais c'était l'heure d'aller travailler.
J'ai résisté. Il le fallait.
J'en ai pleuré. 

Bien sûr au retour ce soir, il ne restait rien de ce qui était en train de jaillir, quelques notes jetées en vrac en arrivant, dans le premier cahier qui m'est tombé sous la main, un enfant qui disait à l'un de ses frères, Regarde, je vais sauter [en longueur], attends, pousse-toi, mais pousse-toi ; un slogan Du temps pour tous ; une bribe de phrase : Au milieu des moments morts, il y avait des moments vivants ; une réflexion : qu'est-ce qui fait que l'on destine certains morceaux, tels La lettre à Élise, à se faire massacrer inlassablement par des débutants, quand d'autres non - j'imaginais peut-être que c'était l'un d'eux que Valentina Magaletti entendait dans ce buffet de gare -. Il y avait la vie des autres gens, celles et ceux que l'on entrevoit en arrière-plan et l'image en suivra certains un temps et puis finalement non, d'eux davantage on ne saura rien.  Ils n'étaient qu'en marge de ce qui survient.

Comme ma propre vie de ces années-ci.
Puisse du temps m'être accordé après.

 

(1) Je ne veux pas finir vieille dame à la charge de mes enfants. Mon emploi actuel est ma chance d'éviter ça et je n'en retrouverai pas d'autre facilement. De plus il est utile aux autres. 


 

 

 

 


Comment décoincer un kangourou

 


    Ce qui est chouette sur les internets, c'est qu'on apprend plein de trucs qui peuvent nous faciliter la vie de tous les jours. 

Par exemple en ce lundi, Comment décoincer un kangourou 

(Je rigole mais ça fait du bien un peu de douceur dans ce monde désolant)

Ça se passe en Australie à Flinders Ranges, semble-t-il. Et là-bas c'est l'hiver. La légende de la video mentionne qu'il y fait -2°C. Les images ont été déposées le 16 juillet et je ne les ai vues qu'aujourd'hui par ricochets de twitter car je ne passe que peu de temps vraiment en face de l'ordi. L'enfant que ça épatait de recevoir du courrier (papier) du bout du monde (1) n'a en moi pas cessé d'exister.

 

(1) J'eus longtemps jadis une correspondante en Nouvelle Zélande.


Bonté divine ! : un film culte

Hé les amis ! La comédie croate qui m'a aidée à survivre pendant le rude hiver de l'an passé est sortie en France en salle.

Le titre, au demeurant très bien trouvé, ne ressemblant pas à l'original ("The priest's children" en équivalent anglais), je ne l'avais pas su et je crains qu'il ne soit déjà trop tard, il ne passe à Paris qu'aux "Sept parnassiens" séance à 20h.

Courrez-y vite, j'ignore s'il passera plus loin que mercredi.

Bigots s'abstenir.

RECTIFICATIF : Je croyais être en retard et d'avoir raté la sortie pour cause de titre différent j'étais en fait en avance. Il s'agit ce soir seulement d'une avant-première (aux 7 Parnassiens donc). Le film sort mercredi en salles, il vous faudra peut-être vous dépêcher d'y aller (avant que d'aucuns qui ont pris goût aux manifs et que l'ennui guette ne se mettent en tête d'en faire une cible)

PS : Et ça alors, je découvre que ce film parce que Charb en avait préparé les illustrations, se retrouve associé à l'esprit Charlie. Ce n'est peut-être pas un pur hasard, who knows ? Quand je vous disais que c'était un bon film ... 
(après, c'est peut-être un tantinet réducteur, même s'il est subversif, on n'est pas dans la même gamme d'humour ; d'ailleurs c'est un film qui fera peut-être davantage sourire les femmes, et pleurer)

PS' : Pour ceux qui ne suivait pas à l'époque, quelques billets dans lesquels j'évoquais le film - pardon envers les amis qu'à l'époque j'ai tant bassiné, je le place juste après les "Tontons flingueurs" dans mon Panthéon personnel de films qui font rire mais pas que -

Le mauvais esprit
Ça passe crème
Parfois certaines personnes sont irremplaçables
Tiens ça faisait longtemps (que je ne vous avais pas embêtés avec ma comédie croate)
Comment j'ai pu craindre un instant d'avoir changé de sexe (mais non j'ai seulement rajeuni) 
Choses qu'on peut faire même quand on est tout raplaplatis

Sans compter deux ou trois billets dans lesquels je parle de Krešo Mikić, l'acteur principal.

Au passage je découvre que les ennuis de plomberie début décembre 2013, déjà étaient là. Le blog est parfois la mémoire que tu n'as pas (ou plus).

 

 


Il a raison sur plus d'un point ce gars que l'on n'écoute pas (ou trop tard)


Ô combien de discussions ai-je eues moi l'internaute, face aux tenants du pur papier, contre lequel je n'ai rien, je suis de ceux qui lisent sur livres, et mon gagne-pain est d'en vendre, simplement ma lucidité. Et d'avoir rêvé aux croisements textes + images + sons avant qu'ils n'aient les moyens d'exister, puis d'arriver jusqu'à quelqu'un comme moi.

Ô combien de chagrin il y a à laisser tout son jus dans un job pour tenter de tenir face à tout ce qui est à payer même lorsqu'on ne s'achète rien. Juste les dépenses et les obligations du quotidien. Et la conscience permanente que c'est déjà beaucoup de chance, d'avoir un boulot correct dans un domaine qu'on aime et pour lequel sur certains aspects (le conseil) on se sent doué, on a de l'utilité - j'ai tenu tant que j'ai pu à jouer l'ingénieure, mais c'était devenu un truc de Shadok, pomper pomper, plus aucun sens, et pas tant payé (c'est la génération d'avant qui l'était) -.

Ô combien la situation de tant de mes ami.e.s ceux qui ont choisi d'écrire coûte que coûte, coûte que coûte justement, y compris et surtout ceux qui sont d'un niveau indiscutable, que même en étant rentière et encore jeune je n'atteindrai jamais, des très bons, donc, et de ceux aussi qui écrivent des choses comestibles pour mes clients en magasin (1) pas seulement ceux qui sont dans la recherche pure et l'anticipation des appréciations (2), s'est dégradée. J'en sais parce qu'on s'entraide, qu'on s'est depuis cinq ans entre-sauvés plus d'une fin de mois, et que l'un me dépanne quand mon chômage tardait, et que je débrouille l'autre lorsque j'ai du temps plein, avant de retomber dans le rouge à mon tour, que sauvera un troisième si ma banquière appelle parce que le rouge a débordé. Et qu'on se paie des coups, la note à la meilleure fortune, mais cependant de moins en moins (3).

(J'en profite pour remercier une fois de plus l'amie qui m'a permis d'échapper à un travail temporaire que l'on m'offrait très secourablement et que j'acceptais par nécessité mais qui dans l'état de peine où j'étais lorsqu'on me l'a proposé m'aurait achevée ; en plus qu'il m'aurait trop pris de ressources mentales pour que je puisse écrire ou même bloguer)

Ô combien.

Et voilà que je lis ce matin chez quelqu'un que j'admire, quelqu'un qui est de ceux qui devraient vivre de leurs écrits, et largement, quelqu'un qui n'a pas eu peur de secouer les choses ce qui en a effaré plus d'un, en beaucoup plus clair et bien mieux éclairé (il a cette expérience que je n'ai pas, moi qu'on a réveillée lorsque j'avais quarante ans et qui avais si bien intégré toutes les obligations de femme et de mère, essorée, surmenée, robotisée, que j'en avais totalement oublié que vers vingt j'avais pensé que j'écrirais, pas une ambition littéraire mais de mon être une fonctionnalité), un point sur la situation, la situation telle qu'elle est. Et ça serait rudement bien que ceux qui ont un peu de poids pour influer sur le cours des choses, plutôt qu'à pinailler, puissent un peu l'écouter.

(oui je le sais, c'est à rebrousse poil de l'air sombre du temps. mais avant qu'il ne soit trop tard. justement)

L’auteur doit-il gagner sa vie à écrire ? (digression)

 

(1) Cette irremplaçable expérience du terrain. Qui rend très humble et c'est très bien.

(2) L'équivalent en littérature et en maintenant des Impressionnistes en peinture et avant. 

(3) Un demi à Paris c'est une demi-heure de mon job. Une pinte de Guinness une heure de boulot. Je n'ai pas les moyens de devenir alcoolique.

 


"Plus tout ça s'emmêle ..."

 
 En lisant ce billet chez @docteurmilie je viens de prendre conscience que ça avait fait dix ans cet été que j'avais commencé à bloguer (1). Et qu'au début, oui j'avais éprouvé un brin ce qu'elle décrit, comme isolement par rapport au milieu professionnel ou amical ancien, comme hésitations. Sentiments de faire partie d'un lot de pionniers.
Sauf qu'à la différence du cas des médecins, avec mon job de l'époque il n'y avait pas de secours à attendre, et que les seules interférences eussent pu n'être que dommageables, étant donné qu'on entrait dans les entreprises à l'ère totalitaire : même hors du boulot il ne fallait pas véhiculer une image non conforme, uniquement ressembler à ce que les agences de com voulaient faire croire qu'on était - alors que déjà aussi de plus en plus de tâches se trouvaient externalisées : et donc si tant est qu'il y eut jadis une culture d'entreprise elle était en voie de disparition -. 

Il n'en demeure pas moins que les étapes : vie parallèle puis enfin mélangée, l'incrédulité des amis et connaissances puis le fait que peu à peu ils s'y mettent, j'ai connu ça aussi.

Bien sûr il y a de nombreux dangers d'interférences défavorables, ne serait-ce que parce qu'en publiant en ligne même la plus anodine des photos de famille on s'expose et que si quelqu'un à un moment veut nous nuire (2), ou vous veut trop de bien (3), il peut alors le faire d'autant plus facilement. Mais pour l'instant et en dix ans je n'ai été responsable que d'un seul #fail public et encore parce que j'étais par conséquence de ce que j'avais subi en plein désarroi et qu'il y avait eu un enchaînement de circonstances improbable par là-dessus (4).  P6213430

 Il y a eu les amis, des incrédules du début - comment, tu te commets, toi adulte et responsable, avec des choses de l'internet, ce lieu de perdition des adolescents ? -, qui ont disparu de ma vie. Certains autres qui comprenaient pour partie mais pour lesquels il existait des frontières excluantes (twitter c'est bien facebook c'est mal ou l'inverse ; facebook ça va encore, mais bloguer, quelle idée insensée ?).

Pour la plupart d'entre eux les perdre par progressif éloignement a peu compté face à l'enrichissement de ma vie que les rencontres très vite effectuées liées à la vie de l'internet qui n'était pas si coupée de l'autre que les effrayés le croyaient, ont permises. Ce fut l'accès dont je me régale tant qu'il peut perdurer, à une immense chambre à soi (la Grande Bibli), ce fut tout ce(ux) qui a (ont) changé en bien ma vie, ce(ux) qui me sauve(nt) dans les périodes où les difficultés s'accumulent comme les nuages très gris. Ceux avec qui j'ai partagé et partage encore même si ma #viedelibraire et le déglingage de chez moi limite les possibilités d'heureux et joyeux moments. 

La semaine passée, encore un opéra (par exemple).

Alors oui, tout comme @docteurmilie je pense en souriant que "plus tout ça s’emmêle, plus je trouve ça chouette…"

 

[photo : 21 juin 2013 devant la cinémathèque, les majorettes taïwanaises #monfailétaitsomptueux ]

(1) Dix ans en septembre que mon père est mort et j'avoue n'y avoir pas pensé, vaguement en août à un moment calme. Parents, ne mettez pas la pression sur vos mômes, laissez-les vivre et faire leur propre chemin, quitte à les ramasser quand ils se sont plantés, le vrai boulot de parents est d'être un bon secours et indulgent. Sinon voilà, votre disparition si elle précède celle de vos descendants sera perçue avec plus de soulagement que de chagrin.
C'est triste. 

(2) Je pense ce matin plus particulièrement @pierrehaski à nouveau la cible comme certains de ses collègues l'ont été (le sont encore ?) d'un hacker aux attaques insensées. Et comme il nuit de loin, il semble impossible à arrêter.

(3) Dans un registre bien moins grave je songe aussi à la personne qui s'était mise à me stalker (il manque un mot je crois en français) et combien, alors qu'elle ne semblait pas pourvue de mauvaises intentions, ça devenait flippant - et ce d'autant plus que je ne suis pas une personne publique ni équipée d'aucun pouvoir de par ma place (et d'ailleurs quelle est-elle ?) dans la société, il n'y a donc aucune raison à vouloir se faire passer pour un(e) de mes ami(e)s -.

(4) La réalité a infiniment plus d'imagination que ce qu'on imagine. Le coup de la grève CGT à la BNF suivie de la démonstration de majorettes taïwanaises, je n'oublierai pas.


En résumé

 

P8040004

How you feel you life is like since last year's june 9th.

 

(en réalité il s'agit d'un tout nouveau chantier ; comme si chaque année un seul côté du trottoir vous était accordé, ô piétons de l'avenue)


Bad monday (et ça pourrait être encore pire)


La radio te réveille en te répétant en boucle que la peste brune est revenue, un échelon fatidique a été franchi, un homme parle de la fiscalisation des heures supplémentaires - des difficultés engendrées chez les classes moyennes et basses - et tu te souviens soudain qu'il faut faire chaque mois avec une centaine d'euros en moins au budget familial (1) malgré ton nouveau boulot et que l'homme de la maison travaille autant qu'avant, non pas que ça ait en rien influé ton vote, il te reste un cerveau, mais tu peux comprendre que des gens limités se sont laissés acroire par un discours de type Il faut que ça change et virer les étrangers ; pour complèter le tableau il y a un tueur de foule de plus aux USA et un autre en Belgique, le premier qui a pris une haine pour les femmes, lui être supérieur, elles, inférieures qui pourtant le repoussent, et sauf qu'il n'est pas repoussé, il séduit, ça te rappelle le Grand Belge qui considère les femmes comme des pièces à déplacer à son gré sur l'échiquier de son existence et fait semblant de ne pas comprendre quand une des pièces tente de lui expliquer que ça n'est pas exactement comme ça, qu'on est à égalité, qu'il n'a pas à "envisager" (sic) quelqu'un sans un minimum assurer ensuite, en cas de succès ; alors il nie avoir joué. Le second (tueur) c'est aussi pire : vieil antisémitisme qui ressort. Communs aux traditionnalistes des autres monothéismes qui sont en pleine poussée (2) et désormais pour les ultra-catholiques très décomplexés, antisémitisme ou (inclusif) homophobie en ce moment se portent bien. D'un dieu l'autre, on se rabiboche sur des haines communes et que les femmes ne seraient là que pour servir les hommes et procréer. La deuxième décennie du XXIème est très Hate and War. Comme tu es déjà de trop bonne humeur, quelqu'un à qui tu tiens est malade et tu appréhendes la fin de la semaine car tu crains que ça n'aille trop mal pour que la solution envisagée puisse être mise en œuvre. Comme souvent on rentre dans ces config où l'on te dira après coup, On aurait dû t'écouter tu avais raison. L'homme de la maison est parti l'insulte aux lèvres après s'être préparé son déjeuner, tu ignores pourquoi, tu sais seulement que tel un adolescent c'est signe qu'il a fait une connerie, ou qu'il en prépare une ou que tu vas d'apercevoir qu'il y a un truc qu'il aurait dû faire qu'il a laissé pourrir mais sans dire qu'il ne l'avait pas fait et soudain ça va te retomber dessus. Le premier n'est pas trop grave mais prouve la précision de ton intuition : il a laissé la machine à café s'engorger ("Je vais m'en occuper" qu'il disait et comme tu devais t'absenter tu as cru qu'il l'avait fait) et elle refuse de faire un pas de plus. Une heure à la nettoyer, interrompue par un coup de fil d'un robot EDF qui te signale que leur facture demeure impayée (tu espérais faire durer jusqu'à la bascule du mois, c'est raté). Tu supputes qu'il y a autre chose. Le fiston revient mitigé d'une épreuve orale de bachot qu'il avait pourtant préparée (tu en es témoin et qu'il expliquait bien). Il te faut d'urgence ranger et faire du ménage, fuite d'eau mystérieuse oblige, qui gêne deux lots de voisins et dont la source devra quand même bien à un moment donné être détectée. Tu es prête à parier que du train où vont les choses tout se précipitera lorsque ta fille sera à l'hôpital, l'homme de la maison en Normandie et que tu devras aller travailler. Il est donc urgent de dégager le terrain.
Plus tard tu te souviendras que délaissée ce week-end et soumise aux épuisements - trois soirs de suite endormie sans voir venir, d'un bloc, sans presque lire, comme un KO -, tu manquais de faire l'amour, que c'est raté plus que jamais. 

Alors tu penses à André Dussolier, la master class de la veille, moment de grand bonheur collectif que tu n'oublieras pas - le poème d'Hugo, tout droit, comme ça -, tu songes à ce film qui l'été prochain se tournera à Roubaix (comme tu aimerais y aller !), à l'amie qui est ces jours-ci seule, tranquille, à Venise, profitant d'être encore vaillante pour voyager, au doux message reçu la veille au soir (curieusement comme presque toujours de celui que tu n'attendais pas ; mais ça fait d'autant plus plaisir en fait). Tu penses à tout ce bon et à l'idée d'écriture avec ta vie compatible qu'en revenant d'Arras t'a offerte Stéphane Michaka, une simple réflexion de sa part, et qui ouvre une porte, sans bruit. La porte est restée ouverte depuis, malgré les violents courants d'air de ta vie.

Tu penses aussi que contrairement à bien des femmes à qui on a fait croire qu'elles étaient inférieures - sur toi aussi on a essayé, mais ça n'a pas marché -, tu es parfaitement capable de vivre seule, même si l'argent manquerait puisque société et circonstances et tes aspirations aussi (tu le reconnais, écrire, franchement, mais quelle idée !) ont fait que c'est le boulot et donc le salaire de l'homme qui ont été privilégiés (en plus qu'il aimait son travail, avant que les conditions économiques n'aillent tout dégrader). Qu'à force d'être celle qu'on quitte tu es devenue parfaitement autonome du moins tant qu'en plutôt bonne santé. Que si ce pays sombre dans le chaos lamentable tu es encore tout à fait apte de filer vivre à l'étranger ou à défaut de faire libraire, tu pourrais jouer les profs de français. Et écrire.

  

(1) Ce n'est sans doute pas que ça mais ça a joué.

(2) J'en deviens nostalgique des années 70 pendant lesquelles on semblait avoir compris que croire au Père Noël était inutile, passé un certain âge.


Petits bonheurs du jour

De ceux qui surviennent lorsque l'on a le temps, ou qu'on le prend, parce que flâner sur l'internet un jour où rien n'est trop pressé ce n'est pas le perdre, si l'on est avisés.

Ce mot nouveau, bravigou, offert par une inconnue qui a lu un de mes touites 

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Cette video émouvante, d'un photographe japonais, Eikoh Hosoe, dont je n'ai pas su noter qui l'avait partagée (cliqué au vol), mais que je remercie car c'est un bonheur chaleureux d'écouter s'exprimer ce vieil homme passionné (1)

 

 

Et puis ce clin d'œil d'un camarade, dont j'ignore où il se trouve actuellement (si ça tombe, en vacances non loin d'où je suis) et qui est en train au même moment que moi de déguster les mêmes biscuits, ou quasi

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Enfin un bel éclat de rire grâce à Thomas Gunzig (2) et son café serré du jour et que je suis très heureuse de suivre au jour le jour, même si j'en parle peu.

 

(1) C'est terrible, d'avoir été traité à ce point cavalièrement par un bien-aimé, je ne peux désormais m'empêcher lorsque je trouve un homme touchant dans ce qu'il exprime par exemple sur son travail de me demander si avec les femmes il se comporte correctement ou lui aussi en "maître des pions". J'espère que ça va me passer. Je n'aime pas cette personne méfiante et désabusée qu'à force d'encaisser des coups affectifs je deviens.

(2) L'auteur entre autre du "Petit manuel de survie à l'usage des incapables" qui est dans ma pile mais que tout accaparée par les "Écrivains pluralistes" je n'ai pas encore abordé.

 


Enlarge your ... non, rien.

 

C'est je crois grâce à un RT de @marcelsel que je suis tombée sur cet article de La Libre Belgique qui m'a rendue hilare : 

Les étranges calculs des stations de ski pour gonfler leur taille

 

Pour le cas où il viendrait à n'être plus lisible, je résume : les stations de ski depuis des lustres ont pris l'habitude de compter les zigzags de quand on skie (1) voire certains "hors pistes sécurisés" (?!) dans l'estimation de leur domaine skiable. Ainsi telle station tyrolienne (mais tous les pays à montagnes ont atteints) qui affichait 181 km de pistes a dû en kilométrage linéaire redescendre à 88.

Je ris souvent en effectuant ma revue de presse, d'autant plus que je suis à présent bien entourée d'autres chercheurs de pépites dans mon genre. Mais il est fréquent que le rire soit mâtiné d'inquiétude, souvent face au niveau d'incompétence de certains politiciens susceptibles de tenir les rênes du pouvoir (par exemple). Ainsi hier soir une petite bourde de l'un d'eux, très drôle, mais à condition de n'y pas réfléchir trop.

Capture d’écran 2013-09-23 à 10.01.52

 

D'autres fois ce sont des gags avec une conséquence calamiteuse pour certains. La compassion tempère l'hilarité.  

Il est finalement rare que le sujet n'ayant absolument aucune implication néfaste - qu'est-ce qu'on s'en fout de la longueur des pistes, et d'ailleurs la plupart des personnes que je connais n'ont pas les moyens d'aller skier, qui donc au fond est concerné ? -, la rigolade soit de si bon cœur. 

Enjoy ! 

(et merci @marcelsel pour la transmission)

 

(1) 

"la station affirme que "personne ne skie tout schuss" et qu'il faut donc augmenter la longueur de piste du nombre de virages effectués par un skieur qui zigzague dans la descente."