Interlude : petit tour de magie du dimanche matin
31 mai 2015
nb. : Celui qui joue le rôle de faire-valoir sur ce tour est pianiste à la base. Ce n'est pas neutre.
(merci à YouTube qui au lieu de me proposer inlassablement les One Direction au prétexte que j'ai cité une de leur video dans un lointain billet d'un de mes blogs annexes et que j'avais fait des recherches pour mes amies Sylvie et Erika en vue d'un concert auquel l'une allait et l'autre pas, m'a mis celle-ci à l'image après une autre, celle-là choisie)
Variante
10 mai 2015
Chez un auteur classe, la présence des sempiternelles fausses-blondes à jambes interminables destinées dans un roman guerrier à assouvir les nécessités de détente d'un belligérant aux désirs formatés par l'occident, ça donne par exemple :
"Il est déposé au Radisson Blu Downtown, où il a réservé une chambre. En début de soirée il grimpe à la Terrasse, le bar plein air de l'hôtel [...] décoration à la sobriété mondialisée, juste ce qu'il faut [...] pour créer l'illusion de ne dépayser personne. Le traitement post-FOB idéal.
Il y a peu de monde, des voyageurs d'affaires et des petits princes locaux déguisés en branchouilles. Deux perches court-vêtues, au platine zéro-défaut, patientent à une table en sirotant des cocktails [...]"
("Pukhtu", DOA, série noire p 110)
Comme quoi, lorsque le cliché est inévitable (elles sont là et leur présence a un sens), il y a toujours moyen d'en jouer.
Carambolage
28 août 2014
Les 2/3 de ma vie amoureuse qui forment soudain une sorte de précipité #howcome
En résumé
04 août 2014
How you feel you life is like since last year's june 9th.
(en réalité il s'agit d'un tout nouveau chantier ; comme si chaque année un seul côté du trottoir vous était accordé, ô piétons de l'avenue)
Le code cul erre
30 juillet 2014
Tu as fait des frais de lingerie pour ton nouvel ami - il est trop tôt pour parler d'amour, mais tout va bien au lit -. Ce n'est pas trop ton truc mais l'époque est dans l'apparence, et puis tu n'aimes pas porter pour l'un ce qui plu à l'autre, une façon de rêver en démarrant même pour les petits habits avec du neuf que cette fois-ci enfin ça se finira bien et pas par une mise en silence ni un Contente-toi d'être une amie, j'ai trouvé mieux, voire un aveu de 15 ans vieux, Depuis tout ce temps-là ce n'était plus toi (1).
Bon, tu n'as pas changé, faire du shopping pour toi est une immense corvée, sauf quand il s'agit de chercher le bon vêtement pour un bien-aimé et qu'il contient du temps et des rires partagés. Tu es donc allée au bout de ta rue : une marque de lingerie et vêtements d'intérieurs, puis vêtements généraux - mais c'est la lingerie qui l'a fait connaître, y a posé son siège social il y a plusieurs année et une boutique garnit le rez-de-chaussé. Plus d'une fois sortie sans écharpe, sans bonnet, ou avec un pull trop léger, tu t'es rendue compte que ça n'irait pas pour affronter la journée et au passage tu t'es rééquipée car le temps pressait et qu'il était trop tard pour rebrousser chemin.
Mais cette fois ce sont des sous-vêtements que très volontairement tu achètes. La vendeuse t'annonce que si tu as un smart phone en captant le code QR reproduit qui en motif dans la dentelle, qui sur l'étiquette, tu pourras accéder à un texte d'une page écrit par l'un ou l'autre des plus fameux écrivains. Tu as vaguement pensé On n'arrête pas le progrès, mais tu n'avais que le futur rendez-vous en tête et ça ne t'a pas outre mesure tracassée. Tu n'as même pas pensé à demander si le choix était aléatoire ou par couleur, modèle ou taille. Pour le rouge j'aurais du Barbey d'Aurevilly, pour le noir du Stendhal. Et si je prends ce "chair" vieillot, aurais-je un brin de Bovary ?
Voilà, tu es dans ces moments où ça plane pour toi, c'est l'euphorie des débuts de quand les corps exultent et que l'intendance ou la famille ou les dettes les chômages les poubelles à descendre les fuites d'eau les rages de dents la personne qu'on aimait avant et un peu moins maintenant mais qu'on ne veut pas blesser n'ont pas encore tout fait capoter. L'avantage de l'âge c'est qu'on sait que ça ne saurait durer.
Alors on profite, joliment habillée, sexytudinellement dévêtue, et que le moment soit parfait.
* * *
C'est en ramassant ton panty (2) après les instants extatiques que l'homme s'amuse, C'est quoi ce code sur ta culotte ?, saisit son téléphone, des fois qu'il y ait une pub avec une longue blonde aux jambes interminables, vu que sur ces points-là, avec toi il n'est pas sauvagement comblé (3). Mais voilà que le clic fait apparaître un texte, Hé dis-donc c'est une histoire, toi qui aimes lire, tu vas adorer !
Tu sors propre et fraîche de la salle de bain au moment où il te tend l'appareil avec le texte dessus,
C'est un extrait de quoi ? demandes-tu en le saisissant. Tu t'attends à Hugo, au torride Apollinaire, à l'insaisissable Rimbaud, quelque coquinerie de ces gars-là.
Et vlan.
Le texte est de mots d'amour qui un temps furent pour toi, celui qui l'a écrit n'est autre que celui qui te quitta et qu'il t'aura fallu des mois non pas pour l'oublier, c'est impossible, mais pour parvenir à retrouver le chemin du désir. C'est peu dire que la magie du moment amoureux vient d'être vachement brisée.
(version 1)
* * *
En dégrafant ton soutien-gorge d'un geste délicat (4), l'amant s'aperçoit que le motif de la dentelle fait code, la curiosité commune l'emporte sur la hâte sensuelle, vous supputez un jeu coquin, il attrape son téléphone, oubliant que le temps des ébats vous aviez tout éteint, prend quand même le temps de rallumer pour voir, bipe, semble déçu du résultat, C'est un texte, annonce-t-il un parfum de dépit dans la voix.
- Ah oui ? Fais-voir demandes-tu émoustillée, tout en espérant qu'il ne déb que le récit sera bref et bon.
Et voilà que c'est une histoire coquine et tendre, d'une page, écrite avec élégance par un bon copain, mais que ça fait bizarre de le retrouver là, en cet instant, comme s'il venait se joindre à vous - alors que votre relation n'est absolument pas amoureuse, tu connais sa femme, ils semblent très heureux, tu n'as jamais rien imaginé d'érotique, le lire alors et maintenant t'y oblige et ça te gêne un peu -.
L'amant n'a rien perdu de ses intentions, et tu as vite reposé le téléphone mais c'est toi qui d'un coup n'es plus tout à fait là, qui as changé de registre et te sens toute calmée, sortie du vif du sujet. Ce qui ne convient pas.
(version 2)
* * *
(1) entres autres exemples glanés dans ma propre vie ou pas très loin ailleurs.
(2) toujours en littérature anticiper les retours de mode. #lettresàunjeunepoète
(3) mais tu as les attaches fines et les muscles harmonieux.
(4) Rêvons un peu.
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Tout ce qui précède n'était que fiction, vous vous en doutiez. Sauf que très prochainement ça sera techniquement possible, hélas pas tant pour les ébats que pour le code consultable (il sera sans doute fourni à part, j'ai simplement poussé un tantinet le concept).
Après mars et sa rubrique (que j'écrirai quand je serai capable de le faire en ne pleurant que de rire) Quand vous êtes libraire ne tombez jamais amoureuse d'un écrivain (5), je sens venir septembre avec cette constatation : Aimer des fournisseurs de matières à code QR peut nuire ultérieurement à votre libido.
Le vrai gag, ça ne s'invente pas, c'est qu'il y a un bon camarade parmi les premiers fournisseurs, sans parler des amies, et qu'il s'agit vraiment de la marque où je m'équipe pour cause de proximité et qu'elle n'est ni de luxe ni de vulgarité. Pour une fois le marketing m'aura fait marrer.(Quoi que)
(5) Qu'une amie du métier qui se reconnaîtra si elle passe, résume ainsi avec romantisme : On ne couche pas avec la marchandise.
addenda du 04 août : Le Monde en parle un peu plus tard.
Quand l'intuition précède de loin la compréhension - doc about ABBA
09 mai 2014
J'étais tombée sur ce documentaire il y a quelques jours, n'ai eu le temps de le regarder que ce soir. Il est truffé de micro-pépites y compris (ou peut-être surtout) pour qui n'apprécie pas l'ancien groupe plus que ça.
Les intervenants sont pour plusieurs inoubliables. J'adore le pianiste et le costumier (quand tu penses que tout ça c'était pour échapper au poids de la sexualité fiscalité).
Peu à peu j'apprends et je comprends pourquoi très exactement me fait l'effet qu'il me fait ce groupe-là et aucun autre, ou peut-être, mais il n'est pas un groupe et c'est dans une moindre mesure et avec les ans l'effet s'est un tantinet tassé, Eros Ramazzotti.
Attention, je ne suis pas fan. Incapable de l'être sauf éventuellement de chanteurs/euses d'opéra et encore je peux être subjuguée par leurs prestations et garder face à eux IRL un relatif sang-froid, voire ne pas même les reconnaître. Mais disons qu'Abba est un médicament dont j'use régulièrement - même si je préférerais avoir moins d'occasions de le faire que depuis huit ans -, que leurs chansons me sont restées, et qu'ils sont pour moi source d'une aspiration. On peut partager le triste car le plus souvent pour qui n'est ni séduisant(e) ni bien né(e) la vie le plus souvent l'est, mais qu'il y ait de la pêche, de l'humour - sans que l'autodérision n'obère l'émotion -, de l'énergie, que ça console ceux qui ont profité du partage. Et qu'un travail de création peut être populaire et accessible au plus grand nombre sans pour autant être mauvais, qu'il peut même inspirer ceux qui se veulent pionniers et soucieux seulement d'art - ce qui revient souvent à un abord plus compliqué -. I would like so much life to allow me to do my job here below before it's too late, I'm way too tired these days and afraid it's as for love the case.
PS : Ce serait bien que je me souvienne de Kevin, se dit la fille qui a toujours bien trop d'idées par rapport au temps et à l'énergie nécessaire pour les réaliser.
PS' : Note pour Satsuki : vrais éclats de Suédois inside (certes brefs, mais)
documentaire The joy of Abba - Phil Ramey Ben Whalley BBC4 (samedi 28 décembre 2013)
Ma vie (sumarised)
09 avril 2014
Cet instant où mon corps t'a cru mort
25 mars 2014
Un avantage de l'âge et donc de l'expérience (il y en a) est que l'on finit par savoir quoi tenter de faire en cas de chagrin, même si ça ne fonctionne qu'au bout d'un temps certain.
Ainsi mener une vie intense et presque plus intéressante (au moins intellectuellement) que celle qu'on aurait eue avec qui nous a abandonnées est une option salutaire. D'autant plus qu'épuisées on dort ensuite de plomb ce qui diminue le nombre de rêves érotiques avec le bien-aimé envolé (par exemple) ou de temps heureux partagés avec la grande amie, la presque sœur et qui nous a plantée là, Ce serait mieux qu'on ne se revoie pas (1).
C'est efficace sur des lots d'heures, par exemple samedi soir en la compagnie de très bons amis et de camarades de l'internet que je rencontrais enfin en pour de vrai, j'ai oublié ma peine, ma place était juste auprès d'eux et donc à Paris. Elle n'a même pas osé me rejoindre sur le chemin du retour, c'est dire si la soirée avait été heureuse.
Le travail que j'ai trouvé, parce qu'il me va et me plaît et que les collègues sont agréables à fréquenter, aide aussi pour toutes les heures que j'y passe - sauf quand mes yeux tombent sur un certain guide touristique, mais bon, à force je vais m'insensibiliser -. Sauf qu'il tend à rendre les autres et particulièrement celles du retour du soir et de la pause déjeuner, redoutables. C'est comme si ta silhouette d'absent me guettait et telle une ombre ne me lâchait plus.
J'ai donc pris le parti d'avoir une pause active le midi. Une amie est déjà venu me voir, ce qui m'a permis ce jour-là de ne pas penser à toi que je suis sommée d'oublier. Si le temps le permet je sillonne le nouveau quartier : il m'est inconnu, je n'y mettais les pieds que pour le théâtre de Chaillot auquel je me rendais avec La Vita Nuda aujourd'hui disparu je ne sais où (2). C'est bien aussi pour le travail : je pourrais bientôt renseigner les personnes qui passent et nous demandent différents lieux ou des rues.
Enfin, dès que le climat le permettra je pourrais goûter les joies de lire dehors, dans les jardins du Troca. Avoue qu'il y a pire vie.
Hier cependant il faisait beau mais trop froid. J'ai donc rempoché mon livre, à regrets (3) et m'en suis allée explorer le cimetière de Passy où je n'avais pas souvenir d'être jamais entrée. J'ignorais d'ailleurs que quelques patrons de prestiges y étaient enterrés, j'avais oublié jusqu'à l'existence de Marcel D., père de Serge ; ne peux pas dire que ça manquait. Ni le souvenir de ce boss de BTP qui portait ton prénom.
J'étais dans la curiosité de découverte d'un lieu nouveau.
C'est mon cœur qui ratant un battement m'est tombé dans les pieds et je n'ai pigé qu'après. Sur l'une des tombes pesait un semblant de vase, sans plantes poussées, mais dûment pourvu de tes initiales.
Alors que mon cerveau pensait à tout autre chose mon corps t'avait cru mort. Le premier n'avait pas eu le temps de compléter l'information par mes yeux enregistrée. Le plus terrible en fait était de constater qu'alors que je te sais désormais un fameux saligaud de l'oubli, je n'ai pu que constater que je n'en avais pas fini te t'aimer.
Constatation dûment accompagnée de son corrolaire : si tu venais à mourir, sans doute ne l'apprendrais-je que plus tard, et trop pour venir accomplir mes adieux à toi qui auras tant compté, même si tu as toi aussi (4) pour une belle fausse blonde décidé illico de m'effacer (5).
Il m'a fallu des clients particulièrement adorables, et le quiproquo hier évoqué, pour cesser de me sentir moralement plombée (6).
(1) J'en ai un peu assez d'être quittée pour des actrices, là.
(2) Et le blog et son tenancier. Or c'était un bon camarade. Pourquoi s'est-il envolé ?
(3) "Ombre et soleil" de Dominique Sylvain un excellent cru d'Ingrid et Lola.
(4) Ce n'est guère que la troisième fois. Dieu que les hommes sont influençables.
(5) Ou pire, d'envisager que je resterais tranquillement à tenir la chandelle. Je peux comprendre qu'un homme a besoin de davantage que moi, je sais bien que vous avez besoin d'une plus jolie pour bander facile et vous exhiber bien accompagnés, mais la répartition à l'autre le sexe et les jeux de l'amour, à moi les affinités électives strictement intellectuelles dans les interstices que la vie maritale de l'autre laisse, me paraît un tantinet insoutenable, tu vois.
(6) Il faut dire que les problèmes de santé au niveau familial global mènent une nouvelle offensive. Et que ceux financiers ne vont pas via le doux gagne-pain que j'ai trouvé immédiatement cesser. C'est une lutte de chaque journée pour surnager.
Tiens, ça faisait longtemps
26 novembre 2013
... que je ne vous avais pas embêtés avec "ma" comédie croate
Svećenikova djeca / The Priest's Children de Vinko Bresan (avec l'irrésistible Krešimir Mikić)
Vous allez voir, ils vont trouver un distributeur français, ça fera un succès phénoménal et vous me remercierez.
(Après, j'espère seulement que les anti-mariage pour tous qui s'ennuient un peu désormais auprès de leurs bénitiers, ne s'en prendront pas aux cinés qui le diffuseront, car le film nécessite un peu de capacité d'autodérision pour être compris correctement)