Poèmes retrouvés

(en cherchant bien sûr tout autre chose).

Je vais mieux, celui-ci m'a fait marrer.

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J'ai aussi retrouvé ceci, la fin de quelque chose de trop intime pour par ici. Il n'empêche que j'avais oublié - comment ai-je pu oublier ? -.
Les tracas chroniques et l'ensemble des chagrins sont des effaceurs.

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(Mes résolutions de rangements d'un seul coup montent d'un cran) #àquelquechosemalheurestbon 

Et puis celui-là, voilà : 

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Photos retrouvées (Il nous restera ça)

Chien d'oeil _ Milky_PR_270908P9270155

 

Je cherchais à récupérer une information de date sur une prise de notes faite sur mon téléphone malin et suis tombée sur la "galerie" photos qui n'est pas l'interface que j'utilise habituellement pour récupérer mes images. 

Je me suis alors rendue compte que l'appareil avait accès via une appli de messagerie qui y était encore reliée - mais après un changement de nom général - à tout un lot de photos prises pour la plupart en 2008. 

Elles étaient totalement sorties de ma mémoire sauf pour certaines qui concernaient Bruxelles - et qui sont soigneusement archivées par ailleurs -. Il est clair que certaines étaient là en vue d'un partage, d'un envoi.

Je me souviens parfaitement des photos prises à la demande de Camille Renversade lors de sa rencontre au Festival Étonnants Voyageurs le 1er juin 2009 avec Michael Palin (1).  P6010058

 

 

 

 

 

 

 

 

Ou de celles prises pour l'ami Eduardo, par exemple celle-ci alors qu'il recevait Gilles Jacob dans les sous-sol de la Fnac Montparnasse, à présent dévolus au prêt-à-porter. C'était le 21 mars 2009.

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Je me souviens de cette soirée de réveillon, à l'orée de l'année 2009 qui fut pour moi si bouleversante, où nous avions bu du champagne extra-ordinaire. 

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Je me souviens du tram 33 et de ce soir bruxellois où le voyant passer sur le quai où j'en attendais un autre, je n'ai pas pu m'empêcher d'y monter sans même savoir où il allait.

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C'est ce qui s'appelle de l'emprise culturelle

 

 

 

 

 

 

 

Je me souviens bien sûr de la soirée du 28 août 2008 au centre culturel d'Uccle

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Et si je n'avais pas oublié que Claudie Gallay était venue à l'Attrape-Cœurs je ne savais plus que c'était le 11 septembre 2008.  CIMG9706

 Je me souvenais qu'elle avait le même tee-shirt à manche longue que j'avais failli mettre, le même exactement (couleur, taille, marque) (mais I. V. au dernier moment m'en avait dissuadée). 

Nous avions beaucoup ri, il en reste une photo floue, étrangement cadrée.

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Et d'ailleurs c'est l'un des mystères de ces images retrouvées pour la plupart huit ans après, c'est qu'elles ne sont en rien triées, ce qui n'est pas cohérent avec ma première hypothèse qu'elles aient été là pour partage. Figurent parmi elles des silhouettes de type street-view-ghosts, dont je connais la cause (j'évite le plus possible d'utiliser un flash sauf pour certains effets et donc les mouvements pris en lumière basse donnent parfois ces résultats).

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L'autre mystère étant quelques bribes qui sont des copies d'écran, dont celle-ci qui date du 22/09/2013 - quand les photos datent d'entre 2008 et 2011 - et correspond à une demande de mouchardage de la part de FB (à laquelle je n'avais bien sûr pas répondu).

Capture d’écran 2016-02-28 à 21.36.25 Ce qui était drôle était qu'une de mes amies se trouvait alors en déplacement professionnel à Mexico et que la machine me demandait si elle y habitait.

À l'opposé du spectre figurent quelques photos, dont celle qui ouvre ce billet et qui me paraissent trop bien pour avoir été prises par mes soins, sauf que je reconnais l'attribution de titres automatique de mes appareils successifs. Il serait peut-être temps qu'enfin j'apprenne à faire quelque chose de celles qui sont venues bien. En attendant je suis heureuse de les (re)trouver.

P8290067 Bastille again and again_260908_P9260039 Le rêve et le reste_Bastille_260908_P9260046

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La statue venait de poser un bouquet (mais restait chagrinée)_191008PA190030

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bien sûr certaines sont drôles, d'où que je crois bien les avoir prises (elles ne font peut-être sourire que moi)

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J'ai également retrouvé une expérimentation du 19 juin 2011 qui me fait chaud au cœur (peu importe le résultat)

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Me revient alors que la photo avec le chien et les personnes attablées en terrasse avait été prise au Palais Royal et que je voulais faire un clin d'œil à Milky (2) qui s'était lancée dans une série New-Yorkaise : les gens avec leurs chiens.

Voilà donc un ricochet étrange de cette époque où nos appareils servent à notre espionnage et peuvent conserver certaines traces à notre insu : le retour de mémoires personnelles imprévues. Comme de regarder les albums photos de quelqu'un qui nous fut cher et qu'on avait un peu perdu de vue. 

L'expérience dans mon cas aura été plutôt plaisante. J'y apprends qu'après les traumatismes personnels (2006) ou collectifs (11/09/2001) une forme d'insouciance peut renaître et à nouveau des sentiments chaleureux. Je me demande ce qu'il en sera pour l'après 2015 (3). Je trouve aux images des années précédentes une légèreté qui me semble désormais inaccessible. Mais elles font du bien à revoir. 

Comme le slamme Grand Corps Malade, il nous restera ça.

 Il est amusant de constater qu'à l'orée d'une nouvelle étape de ma vie, qui se présente plutôt bien et dont la perspective en tout cas me stimule, des éléments extérieurs (la fin annoncée du fotolog, des fichiers en mémoire de mon téléphone retrouvés sans les avoir cherchés) me poussent à faire le point avant de clore le chapitre précédent, ses bonheurs et ses douleurs. Une expression extérieure d'un besoin d'archiver soigneusement pour passer à la suite sans entraves tout en emportant les précieux acquis de celles qui furent mes plus intenses années. Elles m'auront au moins permises d'apprendre un métier que je m'apprête à nouveau à exercer. Je le ressens comme un privilège.

Oui, il nous restera ça.

 

PS : Le bizarre album des retrouvailles est .

PS' : Accessoirement, en tentant de rechercher si j'avais déjà posté cette photo en la documentant un tantinet et alors que j'avais oublié d'ajouter le filtre "your own photostream" (qui en fait n'existe plus), je me suis aperçue que sur flickr on pouvait voir toutes les photos laissées publiques prises par des personnes ayant le même appareil (ou un appareil qui inscrit les photos en mémoire de la même façon) le même jour (mais pas forcément la même année) dont c'était le même numéro d'ordre dans les photos de la journée et qui n'ont pas modifié le titre. Ça me donne des idées (d'écriture). 

 

(1) Rien à voir avec Sarah et tout avec les Monty Python (je mets le lien pour l'intéressant article wikipédia en V.O.)
(2) Je choisis ce lien vers un billet précis car il m'émeut particulièrement. Je suis sous l'emprise de plusieurs mécanismes de ce genre, en particulier après les violences de 2015, et ça atteint l'écriture et aussi les vœux (mais les plus proches d'entre vous avez sans doute remarqué). Et d'ailleurs grâce à Milky il me vient une idée.
(3) Sachant qu'on risque d'encaisser de nouvelles horreurs, qu'on n'en a pas terminé. Mais ce n'est surtout pas une raison pour baisser les bras, ni renoncer par avance à quoi que ce soit.

 

 


Eternal sunshine of the spotless facebooked mind


    En rentrant puis te connectant tu auras donc eu la surprise d'une de ces videos récapitulatives que facebook aime à concocter de loin en loin pour ses usagers. Musique neutre à tonalité joyeuse, sélection habile (quel est l'algorithme ?), fin sur un des meilleurs moments du temps de la belle librairie aujourd'hui fermée, l'épisode est parfait. 

Jamais on ne pourrait imaginer les drames de l'année 2015, dans un monde aussi équilibré. Rien pour autant n'est mensonger. Ils (leurs programmes, leurs ordis) ont choisi les bons souvenirs, tu te dis que si tu confiais à Facebook le soin de rédiger ton CV il n'y aurait pas dedans le mot "remplacement" ; cette video donne l'impression effective que tu es quelqu'un d'important - ce à quoi tu ne tiens pas tant, tu voudrais être quelqu'un à la bonne place au bon moment, la pièce du puzzle insérée facilement -. Et c'est vrai qu'à y regarder, si l'on parvient à se laisser aller, le fait de rappeler les bons souvenirs remonte le moral.

Mais quelque chose te fait tiquer, sans que tu ne saches bien quoi. C'est comme dans les romans policiers, ces moments où l'enquêteur croit avoir une solution, ou remarqué quelque chose mais ne parvient pas à définir ce que c'est. Généralement, quelques pages plus loin, il obtient la révélation.

Il y a aussi ce petit rappel des événements de la date anniversaire. Ils sont moins filtrés, les bons et les moins bons, je ne suis pas encore tombée sur les tristes et très graves - je me demande si le reminder est paramétré pour éviter certains thèmes comme l'annonce d'un décès -. C'est à l'occasion fort intéressant. Tu t'aperçois ainsi que l'affaire de la fuite d'eau invisible s'était amorcée par une fuite d'eau pas invisible du tout et aussitôt réparée 

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Tu ne te souvenais que des épisodes ultérieurs, le côté insidieux, tout semblait bien chez vous et le voisin du dessous se plaignait. Des venues de plusieurs plombiers, l'un réparant une bricole, l'autre une autre, ça ne semblait rien changer sauf pour votre compte en banque.
Là aussi il y a d'heureux moments auxquels tu ne pensais plus. Et des trucs qui restent toujours vrais, comme dirait Guillaume, Vienne la nuit, sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure.

Capture d’écran 2016-02-06 à 22.33.47Une photo très marrante que tu avais prise et oubliée (quatre ans (quatre !) se sont écoulés) (1)

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Un souvenir bruxellois et comme tu as tourné la page, ça te fait plutôt du bien de te rappeler qu'une belle parcelle de bonheur exista. 

Capture d’écran 2016-02-06 à 22.39.58Et c'est alors qu'intervient le Eurêka de l'enquêteur. Le crime de FB était presque parfait, trop. Tu viens de comprendre qu'ils effacent tout ce qui à trait à ceux qui furent tes "amis" mais ne le sont plus, y compris si les échanges furent fort fournis à un moment donné.

Facebook te sert donc une version de ta vie, déjà filtré par le prisme trompeur de ce que tu as bien voulu laisser entrevoir, et par ailleurs édulcorée. Une sorte d'Eternal sunshine of the spotless mind où l'effacement, dès lors que quelqu'un t'a désamitée, serait parfaitement effectué.

La vie moderne, c'est quelque chose.

(Suis-je vieille école que de considérer que c'est encore plus violent que d'être confrontée aux ex-bons souvenirs qu'une perte aura rendus sombres par après ?) 

 

(1) Mais tu n'avais pas oublié qu'il s'agissait d'un concert que tu devais à Joël.

PS : Et à part ça c'est curieux, les souvenirs déjà anciens avec les photos de profil actuelles. Troublant.

 

 

 

 


Gratitude

    Je ne sais comment remercier Yves Pagès et son équipe, ainsi que Jean-Yves, Arno et Philippe qui m'ont permis de passer le cap d'une sorte de malédiction chagrinée qui m'empêchait d'aller au Point Éphémère pour y avoir été trop heureuse, éblouie, émue, aimante, autrefois. 

J'y ai passé ce soir une excellente soirée avec des lectures et même un concert de qualité, j'ai mis de nouveaux souvenirs tout frais sur l'endroit, estompé ceux qui m'en éloignaient d'être devenus source de chagrin rien qu'à y repenser. Je ne dis pas qu'il n'ont pas tenté leur offensive notamment pendant la deuxième lecture qui évoquait le quotidien ou l'histoire du Brady, un cinéma, rappelant cette passion des films que nous partagions, mais les mots de Pierre Senges et Maylis de Kerangal, puis la musique les ont tenus en respect.

Une page est tournée. Dieu seul ou son absence savent combien elle avait compté. 


Une bouffée d'optimisme (2009)

En cherchant un peu autre chose j'ai retrouvé ceci :
ne m'oubliez pas - The avengers par moidixmois Ça finit toujours pire que ce qu'on croit. (et à part ça pensées encore pour Patrick MacNee, récemment décédé)

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John and Emma and pretty old cars

Toujours un brin triste de la mort de celui qui incarna l'immarcescible John Steed, et que c'est là qu'on s'aperçoit qu'en fait non et que c'est une dernière part d'enfance qui nous quitte, qu'on en arrive aux âges ou "Quand j'étais petit(e)" est non seulement une époque révolue mais un temps qui perd ses témoins ; bref, donc triste, quoi, je suis tombée sur cette petite pépite d'un reportage sur le tournage de leurs scènes de fin, toujours dans des vieux tacots incroyables (1).

Je les regarde, l'esprit dans le vague, pas nostalgique de mon enfance, mais sans doute de mes amours, et très certainement de celles qui ressemblaient à ça (2). D'autres séductions ont supplanté celle qui se tissait de complicité. Elles étaient plus immédiatement perceptibles et donc excitantes pour l'ensemble des spectateurs. Des années, des décennies plus tard, Diana Rigg est celle qui fait bonne figure en très vieille dame dans "Games of thrones" - a match is never lost -.

En attendant mon temps d'antan est désormais fort loin. Ainsi qu'une forme d'insouciance que la guerre froide n'empêchait pas.  

 

 

 

(on remarquera dans les commentaires "the fighting and still feminine Emma Peel" 

#soisbelleetbastoipas(trop)

(1) moi qui utilisais tant "improbable" avant sa mode (laquelle a succédé à "dévasté" pour des êtres humains) je n'ose plus, du coup je varie.

(2) Et ont fini aussi bêtement mais bien moins élégamment que leur dernier épisode, si émouvant, si classe.


... et dites-le leur avec respect lorsque vous ne les aimez plus (réflexions induites par un autre billet)


Capture d’écran 2015-04-27 à 11.13.56Très beau billet chez Zythom qui a infiniment raison et le dit mieux que je ne saurais l'exprimer. On ne dit pas assez à ceux auxquels on tient qu'on les apprécie.

Le mal-être, quant à lui, n'est pas toujours visible et je crois que Zythom se fait sans doute à lui-même un reproche qu'il ne mérite pas.
Un de mes amis, quelqu'un qui a compté, s'est suicidé il y a vingt ans. Il avait tout prévu, organisé, planifié. Au point de nous faire croire à tous à un projet professionnel de reconversion, qui convenait à ses compétences et qui l'enthousiasmait. Il avait en fait bâti une fiction. Personne n'avait rien vu, pas même son compagnon, pas même un collègue qui l'avait croisé dans la rue sans doute moins d'une heure avant, habituelles salutations. C'était un lundi. Le jeudi suivant un salarié du même service mais qui n'avait pas connu celui qui avait choisi de s'arrêter là, dépressif en retour au travail mais sans qu'on nous en ai avertis, posait à la cantine quelques questions sur ce qui s'était joué pour ce premier collègue et partait se jeter sous le RER A. Mon amour des livres m'a sauvée des remords : j'avais mangé vite fait pour filer ensuite chez Del Duca, ma librairie d'alors (ou bien à la bibli : en l'écrivant j'ai un doute). Je n'avais donc pas participé à la conversation qui avait concouru à l'ultime impulsion. Mais ça aurait pu. Et je ne me serais pas plus doutée de quoi que ce soit que mes autres collègues, à moins d'une bouffée subite d'intuition, je ne crois pas.

Voilà pourquoi je crois que percevoir le mal-être est le plus souvent bien plus compliqué qu'on ne croit.

Il y a autre chose. 

Je commence à atteindre une respectable longévité. J'ai eu cette chance inouïe de naître équipée d'un naturel heureux, si rien de particulier ne va concrètement mal, je vais bien. Ou si les choses qui vont mal restent dans une proportion supportable. J'ai été une gamine maladive et précoce, poussée dans un pays aux conditions économiques alors favorables et en paix.

Ça m'a rendue paisible et philosophe, apte à savourer ce qui se présente de bon. Je n'y ai aucun mérite, c'est un don du ciel, dont aucun de mes parents n'était équipé (à moins que la guerre qu'ils ont connu enfants ne le leur ai volé).

Il n'empêche que par trois fois j'ai été en danger et une fois pas menacée mais très mal. Du plus violent de ces coups durs, quelqu'un d'attentif m'a sauvée. Et que j'ai pu à chaque fois compter sur de très bons amis, sur la famille un peu aussi. Sur des projets personnels auxquels je tenais.
Ça a toujours été lorsqu'on m'a dit, ou fait comprendre qu'à la suite d'une meilleure rencontre j'étais devenue celle de trop. À chaque fois ça a été une explosion en vol car de mon côté tout semblait aller pour le mieux, aucune dégradation partagée de la relation, jusqu'à un ou deux symptômes de l'autre à mes yeux inexplicables (des colères subites et sans causes compréhensibles, dans d'autres cas un silence prolongé, ou encore un voyage à Paris sans qu'on puisse se voir, un week-end pas trop loin sans proposition de se retrouver ou un débat virulent sur les méfaits du numérique qui était en fait celui qui n'était pas osé avec l'autre qu'on séduisait) précédant de très peu un aveu. J'ai à peu près compris d'où ça venait : en amour parce que je ne suis pas séduisante et donc sers bien à consoler mais quand ça va mieux les bien-aimés filent vers la fausse blonde de leurs rêves, globalement parce que sans doute par un mécanisme un peu semblable à celui qui joue de mauvais tours à l'ami Xave je suis ennuyeuse sur le long terme. Sans compter que perpétuellement fatiguée j'ai besoin de repos plus que la moyenne des gens. Je suis une moche au bois dormant. Ça ne reste pas très longtemps attirant. Donc OK ce n'est pas moi que l'on souhaite garder et quand il y a un besoin d'exclusivité je suis celle qu'on éjecte.

Seulement voilà, il y a différentes façons de procéder. Et c'est très dangereux de le faire sans respect.

Le respect ? Le dire au moins sans trop tarder (1). Venir le dire en face, quelle que soit la difficulté. Avoir au moins ce courage (2). À défaut écrire un courrier, une lettre, quelque chose qui dit que même si c'est fini quelque chose a compté. Éviter le silence sans explications. Éviter le texto (3), et le vague coin d'un mail (4). Ne pas jeter les gens comme des mouchoirs en papier usagés.
Les traiter comme des objets périmés, surtout s'ils n'ont rien d'autre à se reprocher que de n'être qu'eux-mêmes, et le moins-bien d'une nouveauté, c'est leur faire courir un danger.

Ce qu'écrit Zythom est le plus important : Dites leur que vous les aimez.

Mais sachez aussi, lorsque quelqu'un n'est plus l'objet de votre affection, le lui dire avec respect.

 

 

(1) Et non pas quinze ans après comme c'est arrivé. Ou après l'annonce d'un prochain chômage et donc d'une période probable d'inefficacité dans l'aide professionnelle apportée.

(2) Mon premier amour pourtant un tout jeune homme en ce temps-là, et peu fortuné alors que ça nécessitait un long trajet, l'avait fait. Trente-deux ans après nous sommes toujours amis. Et j'ai mis le temps qu'il fallait mais j'ai très proprement guéri.

(3) J'ai dû échapper de peu à "T'es pas une bombasse, l'autre si. Adieu. Lol"

(4) Sur le mode Au fait j'oubliais j'ai rencontré quelqu'un mais tu peux rester, y pas de soucis, cesse simplement de m'envoyer des mots trop affectueux, j'ai bénéficié d'un exemplaire merveilleux. Je serais Sophie Calle j'en ferais une expo


Tu ne veux pas te l'avouer mais en fait tu attendais


P4261803C'est au vu du peu de courrier, que des choses sérieuses, de la banque, des relevés, ou inutiles et publicitaires - non, tu n'as pas d'argent, avec quoi est-ce que tu achèterais ? - et que ton cœur s'est serré en constatant e peu, que tu t'es rendue compte que : 

- oui, tu espérais malgré tout encore et toujours un mot d'excuses, et pourquoi pas sous forme d'une lettre, une vraie, celle qu'il aurait dû au minimum t'écrire il y a deux années, pour le message malencontreux et affligeant du 8 janvier. Une amie qui a vu combien plusieurs mois plus tard encore tu en souffrais t'a soufflé, Tu sais c'était peut-être un envoi programmé. Et depuis tu te conditionnes à la croire, mais voilà, un mot qui dirait :

Je suis désolé, je n'avais pas suivi l'actualité française, j'étais préoccupé par la sortie de nos livres, et puis vraiment je m'en veux mais j'avais oublié que tu connaissais Honoré.

te délivrerait de quelque chose qui te fait intérieurement saigner. Être plus ou moins quittée pour une autre, ça ne faisait guère que la quatrième fois qu'on te le faisait et la sixième en comptant différentes menaces jamais réalisées, donc ça fait toujours aussi mal, mais OK. Avoir aimé quelqu'un capable d'autopromotion niaise béate joyeuse insouciante virevoltante au lendemain d'une tragédie collective à part personnelle qui plus est, ça te laisse une fente au cœur, un doute solide (est-il en plus d'être fou d'amour devenu fou tout court ?), une question obsessionnelle (Mais pourquoi pourquoi pourquoi a-t-il fait ça ?). Et le chagrin dont tu t'étais crue délivrée s'en trouve en fait réactivé.

- et oui aussi, il faut l'avouer, tu espères des nouvelles de F. B. (1). Dans la panade actuelle, ça te réconforterait.

[photo qui n'a rien à voir, quoi que : sur le stade de #MaNormandie un défibrilateur sous clef, l'esprit Shadok n'est pas mort, le goût de l'effort inutile : à quoi peut diable servir un défribrilateur s'il faut plusieurs minutes avant de dénicher le gars qui a la clef ?]

 

(1) Que surtout François Bon ne se sente pas concerné, en fieffés internautes on se tient au courant même lorsqu'on ne s'écrit pas directement. Ni d'ailleurs aucun de mes amis de l'internet qui aurait les mêmes initiales. Il s'agit de quelqu'un qui y est très peu - ou alors sous un pseudo resté secret à ce jour -.


Il y a deux ans - version longue -

nb. : Ce texte a été écrit bien avant le 7 janvier 2015 et le message autopromotionnel reçu de ta part le 8. À la réflexion j'ai décidé de le maintenir à la date que j'avais prévue. Il est une bonne mesure du chemin parcouru, de l'incidence qu'un acte de terrorisme même s'il ne nous touche pas physiquement, peut avoir dans nos vies, nos façons d'aimer, de penser, de percevoir le monde. À l'instar de Marie, je me suis longtemps demandé, surtout pour ma part devant les faiblesses que j'avais : Peut-on changer ? Je sais désormais que la réponse est oui. 


Capture d’écran 2014-11-04 à 18.03.12Il y a deux ans, à la même heure, je vendais "L'histoire d'Alice qui ne pensait jamais à rien (et de tous ses maris)". Le patron et moi étions efficaces.
J'étais heureuse et fière (1).

 

 

(deux mois après)

La librairie allait fermer. Définitivement.

Tu m'as dit Va-t-en (2).

 

(l'année suivante, autre établissement)

Je n'ai pas su vendre le roman d'après.

Toute compétence a ses limites.

 

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Il y a deux ans - Make it short

nb. : Ce texte a été écrit bien avant le 7 janvier 2015 et le message autopromotionnel reçu de ta part le 8. À la réflexion j'ai décidé de le maintenir à la date que j'avais prévue. Il est une bonne mesure du chemin parcouru, de l'incidence qu'un acte de terrorisme même s'il ne nous touche pas physiquement, peut avoir dans nos vies, nos façons d'aimer, de penser, de percevoir le monde. À l'instar de Marie, je me suis longtemps demandé, surtout pour ma part devant les faiblesses que j'avais : Peut-on changer ? Je sais désormais que la réponse est oui. 

 

Capture d’écran 2014-11-04 à 18.03.12Il y a deux ans, à la même heure, je vendais "L'histoire d'Alice [...]". Le patron et moi étions efficaces.
J'étais heureuse et fière.

Puis tu m'as dit Va-t-en.

Je n'ai pas su vendre le roman suivant.

 

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