Reprendre là où l'on en était

 

    C'était un report de report de report. Ça devait être la course club en 2020 après l'avoir été en 2019, mais entre temps de nouveaux types de distances avaient été rajoutées. Et puis pandémie, reports à l'automne, re-port et de mon côté quand tout avait repris, j'avais souhaité me réinscrire (à titre personnel) pour 2022 et n'avais finalement pas pu y aller. D'où un report à cette année.

J'ai fait un festival de ce qu'il ne faut pas faire, pour partie en raison de circonstances extérieures. 

- Prévu de partir le mardi (i.e. faire la route le mardi) pour avoir le mercredi pour s'en remettre et aller chercher mon dossard et pouvoir tout bien préparer le mercredi soir
=> raté, Le Joueur de Pétanque a dû bosser mardi, nous avons différer notre départ au mercredi et la route quoi que s'étant bien passée a été fort longue - ce que c'est de peu nous déplacer, nous ne savons plus évaluer les délais et les outils applicatifs évaluent à partir de circonstances de trajets optimales, assez fictives somme toute  -. Raté d'aller chercher le dossard et les différents sacs la veille au soir. Le suspens de Comment s'organiser avec des sacs de transition T1 et T2 séparés a donc persisté jusqu'au dernier moment en regardant comment les autres faisaient.

- Comme j'ai été occupée jusqu'au dernier moment par retrait des dossards + passage aux toilettes, impossible de nager un peu avant le départ, ils demandaient aux nageurs qui s'échauffaient de quitter l'eau lorsque je suis arrivée sur la plage d'où le départ était donné.

Or il y avait du clapot. 
J'ai découvert le clapot. C'est en gros quand il y a du vent au point que ça pourrait créer des vagues mais finalement pas tant que ça dont il y a des vaguelettes irrégulières qui ne forment pas une houle prévisible. 
Entre l'absence d'échauffement et ce phénomène j'ai mis 10 minutes à rentrer dans ma nage, à trouver un rythme, à cesser de brasser tous les 3 mouvements de crawl. J'ai vu une nageuse devoir être évacuée rapidement, et une autre personne plus loin. Rien à voir avec les conditions de mer formée de Deauville en 2017 mais quand même pas du facile. On s'avale de la flotte facilement avec ces mini-vagues irrégulières.

Il y avait un rolling start par catégories avec un départ groupé des dames, hors élites. Cela présentait l'immense avantage de moins de bousculades au départ, car globalement nous faisons gaffe à ne pas assommer notre voisine, mais l'inconvénient qu'une fois la horde des catégories non élites et séniors hommes, lâchées à seulement 5 minutes de nous, nous nous sommes rapidement trouvées rejointes et englouties. 
Une mère et sa fille, sans doute moins habituées à de telles conditions, se sont trouvées dans la machine à laver, j'ai tenté de protéger leurs arrières, mais un peu comme dans la vie ou un naufrage, on est proches de certaines personnes à un moment et puis l'instant suivant d'avoir lutté, on regarde autour et elles n'y sont plus.

L'expérience ça sert : je savais qu'à un moment donné je parviendrai à retrouver mon crawl et son certes faibles rythme mais régularité qui permet d'avancer sans (trop) se fatiguer.

J'ai pris mon temps à la transition malgré la fermeture imminente du parc à vélos. Fun fact, je trouvais l'orga plutôt cool, et Le Joueur de Pétanque qui encourageait, m'a dit avoir vu un paquet d'éliminés.
J'ai pris mon temps pour être certaine de ne rien oublier et ne pas me mélanger les crayons entre le sac T1 et le sac T2.

Nickel : j'avais tout ce qu'il fallait et nickel ravito.
Mais je me suis plutôt sous ravitaillée par crainte de trop de pause pipi. 
J'ai quand même dû en effectuer 2 (avantage des parcours forestiers : même pour les dames, ça va).

Les routes étaient ouvertes aux voitures sauf une. J'ai vu la trace de deux accidents et ça rajoutait du danger car nous devions longer les files d'attente de véhicules que l'intervention des secours provisoirement bloquait;
En revanche la partie que j'avais déjà parcourue en voiture car le parcours passait devant notre hébergement, était fermée à la circulation et là je me suis fait plaisir. Un easy 37, 2 km/h sur l'ensemble d'une portion.
Ma vraie vitesse lorsque je ne crains aucun obstacles. Les jambes tournaient bien. Ce vélo, rachetée avant la pandémie à une des mes camarades de club est magique.

J'étais bien dans les délais, même s'ils ne restait presque plus de vélos sur le parc. 

Le parcours de CAP fut un plaisir, j'étais facile, sans toutefois oser forcer. J'aurais pu faire 5 à 7 km de plus sans problèmes. Et qu'est-ce qu'il était beau, zone forestière puis bord de plage. Hors circulation.

J'ai parlé avec quelques personnes, des cyclotouristes, une photographe, des passants (sans cesser de courir, hein), c'était savourer la fin de course.

L'époux qui m'encourageait, j'avoue que ça aidait.

Il y avait eu du vent mais de façon marrante, fors le clapot ça ne m'avait pas gêné.

J'ai fini à bonne allure (1) (enfin du moins pour moi). Fatiguée mais sans aucun signe de difficulté, pas de douleurs, tutto bene.

L'après-midi a toutefois été passée après le nettoyage et de la triathlète et de ses accessoires (la combi, la trifonction ...) a se reposer - le supporter qui avait souffert du froid était lui aussi fatigué -. 
La question du froid est intéressante car selon moi, les conditions météos furent parfaites, à peine un peu venteuses, pas trop froid justement. Or tout le monde s'accordait à dire froid pour la saison et venteux, donc.

Étrangement : je n'ai pas dormi ; je suppose que le corps avec secrété des substances de type "Il faut se secouer, là" et que je restais sur leur élan.

Et puis la récompense : un bon repas dans un restau de Lacanau, bord de plage et une belle balade coucher de soleil. Une soirée de bonheur.

Que renforçaient : les messages de la famille et des ami·e·s qui félicitaient et aussi la joie à l'annonce du prix littéraire pour un ami écrivain de longue date (ce n'est pas une faute, les deux le sont), et qu'il semble avoir cartonné à La Grande Librairie, ce qui peut constituer le début de passer dans un autre niveau de revenus, de possibilités et de notoriété.

 

(1) On m'entrevoie à 4h01 du live.
 


Street triathlon


    J'ai un peu bien ri, et été un peu triste de mon manque de liberté aussi. Voilà, j'avais déposé samedi mon vélo de courses à réparer (ou plutôt : mettre un peu mieux à ma taille + remplacer un pneu arrière un peu spécifique) et avais reçu hier en fin de journée le texto indiquant qu'il était prêt.
Il était déjà trop tard pour quitter tôt le boulot, alors j'avais averti que je passerai aujourd'hui.

Le hic était que compte tenu du lieu du vélociste qui est proche d'une de mes camarades de triathlon mais loin de chez moi, et de mes horaires de boulot et des horaires de l'atelier, il n'y avait aucune marge. Il convenait que je filasse fissa.

Ce que j'ai fait moyennant une belle petite course à pied sur 2 à 2,5 km entre une station de métro et la boutique, enchaîné par un peu de vélo puisque je l'avais récupéré (et qu'ils avaient plutôt bien bossé).

Au passage j'ai rejoint les camarades du triathlon qui effectuaient un entraînement, un vrai (mais comme j'étais en tenue de taf, c'était un peu compliqué de participer).
Finalement on peut considérer que j'avais bien fait un peu d'enchaînement quand même. Mais j'étais bien frustrée de ne pouvoir effectuer un entraînement, un vrai.

Capture d’écran 2023-05-11 à 22.09.09

Au passage, moments dangereux, mélange des mondes. Il y avait deux "trains" vélos sur l'anneau de vitesse au moment où les camarades s'entraînaient. 
Et des courses à l'hippodrome de Longchamp. Et des gens, jeunes et un peu déjà pris de boisson pour certains, qui marchaient vers l'hippodrome. Et visiblement certains ignoraient tout de l'existence de l'anneau. Ils marchaient vers l'hippodrome tournant le dos au train qui risquait d'arriver d'un instant à l'autre.

Des personnes plus près ont tenté de les alerter mais ils ont mis un moment à réagir. Heureusement ils étaient sur le trottoir lorsque le peloton est arrivé. Deux mondes qui avaient failli avoir une intersection malencontreuse, à trop s'ignorer.


Retrouvailles RER C

 

    Des mois que je ne l'avais pas pris, alors que depuis un moment, je favorise la solution transports en commun le matin, retour à Vélib pour mes trajets domicile <=> travail.

Bien sûr il est plus lent que la ligne 14, seulement à l'heure à laquelle je dois le prendre pour aller travailler, je suis pratiquement certaine d'avoir une place assise et de pouvoir lire en paix - ce qui est le but de ces trajets en transports -, puis à Saint Michel le RER B se vide un peu des voyageurs montés à Châtelet ce qui laisse aussi une possibilité de lecture.

Seulement depuis des mois la gare de Saint Michel Notre Dame était fermée. 
Elle vient de réouvrir. Aménagements simplifiés, Un peu plus lumineuse sur la partie des têtes de trains.

Bon, à cause d'un malaise voyageur sur le RER B, je suis arrivée légèrement en retard au travail alors que j'étais largement à l'heure pour le RER C. Il n'empêche je vais retrouver du temps de lecture et de la fatigue en moins.

À condition de me lever plus tôt.

Sinon l'été s'annonce compliqué, je vais sans doute repasser au 100 % Vélotaf.


Ce pays que nous avons tant aimé

 

    À la fin des années 80, pour cause de VSNE du Joueur de Pétanque (1), nous avons bien connu le Burkina Faso. Il y vivait et j'y allais aux moindres de mes congés.

Il y eu un coup d'État lequel me fit très peur (j'étais en France, lui sur place et les communications, qui n'étaient pas celles de maintenant, coupées). 

Nous y avions des amis (2).
C'était un pays où régnait encore malnutrition et pauvreté mais à part dans les hautes sphères dirigeantes qui semblait en paix. Il y avait un festival international de cinéma, peu de corruption, un grand sens de l'accueil. Et, du moins en apparence (de notre point de vue d'extérieurs ?) pas de tensions inter-ethniques.

Nous y avons un peu voyagé. Et en avons rapporté des souvenirs et quelques photos discrètes (3).
Des souvenirs de slogans aussi. 

"Les uns mangent, les autres regardent, ainsi naissent les révolutions".

Voilà que depuis plusieurs années le pays sombre dans le chaos, le djihadisme y faisant des ravages - j'ai le souvenir d'un pays d'une grande tolérance religieuse, et d'y avoir vu une cérémonie d'obsèques traditionnelle qui ne relevait ni du christianisme ni de l'islam -. 

Récemment des étapes vers le pire semblent avoir été franchies et il n'y a plus de presse internationale sur place pour pouvoir témoigner, les journalistes étranger se font expulser et traiter d'espions.

Ce soir une lettre ouverte de Sophie Douce (4) à un ami burkinabé m'a serré le cœur.

Par manque de temps et de moyens financiers nous n'étions jamais retourné au Burkina Faso. À notre grand regret. À présent il est trop tard. Et ce pays témoigne d'à quel point une régression vers la violence et le chaos est toujours possible. Et peut prendre moins de temps qu'une vie. Nous avions connu un pays plein d'espoirs. On dirait qu'il n'existe déjà plus.

 

(1) Ce qui remplaçait le service national obligatoire pour les hommes qui ne voulaient pas être troufion ni manier des armes.
(2) Perdus de vue depuis. Et sans doute âgés à présent.
(3) Photographier dans la rue à un moment était interdit.
(4) Envoyée spéciale du Monde, et qui vient d'être expulsée.


Paris - Roubaix ensiesté

(domenica)

J'avais prévu de regarder l'intégralité de Paris Roubaix, il faut dire que ça promettait : Mathieu van der Poel et Wout van Aert sur les rangs, une retransmission France Télévision avec Nicolas Geay, Laurent Jalabert et Marion Rousse aux commentaires, on ne pouvait rêver mieux.

Alors la course à pied au matin a été minimaliste, de toutes façons il s'agissait d'une séance d'activation en vue des 5 km pour le pack courses connectées des 5 km de Paris connectés, et que je comptais le courir le lendemain (vive les jours fériés !). Donc quelques tour dans le petit parc en bas. Il faisait grand soleil et j'avais le short double (qui maintient bien les jambes au chaud), mais deux épaisseurs en haut. Encore une de ces journées où l'on peut passer de 6°c à 16°c selon les heures de la journée.

La course a tenu ses promesses, mais le sommeil a vaincu peu après la crevaison de Christophe Laporte à la sortie de la trouée d'Arenberg. Je n'ai pas pu lutter. Si je n'avais pas l'habitude de mes endormissements si brutaux, je pourrais en concevoir de l'inquiétude, mais c'est ainsi depuis presque toute ma vie (d'adulte, en tout cas).
Le Joueur de Pétanque était à la pétanque.
Une nième attaque de Mathieu van der Poel a eu raison de l'endormissement et je sais gré aux journalistes sportifs qui montent dans l'enthousiasme lorsqu'une action survient. J'ai ainsi suivi la chute du coureur qui avait commis l'erreur de penser pouvoir passer à droite des deux Alpecin et aussi la belle attaque qui aurait dû conduire à un duel VdP WvA mais qu'une crevaison a compromise.
La victoire était belle, mais moins flamboyante, hélas, que si la lutte avait eu lieu.

Fin de journée en repos, de toutes façons c'était nécessaire. Stade 2 avait invité Christophe Lemaître lequel est touchant dans ses efforts de communication, et qui m'a semblé un cousin. Il y avait un sujet émouvant au sujet d'une famille de quatre partie vivre de VTT itinérant depuis que la mère de famille est tombée malade d'une maladie incurable et qui réduit de plus en plus sa mobilité. Le père m'a un peu redonné confiance en les hommes. Il assure, ce qui devrait aller de soi, mais la vie m'a appris que ça n'est pas si courant que cela.

Et j'ai un bon polar écossais à déguster, et une belle envie de ne rien faire d'autre.

Je comptais aller voir "Le bleu du caftan" au cinéma, mais je pense que je n'irai que plus tard, si c'est encore possible.


Une belle petite exploration pour cause de vent (et de piscine)

(venerdi)
   

    Il ne faut jamais désespérer d'une journée, elle peut réserver de bonnes surprises sur la fin (l'inverse est vrai aussi, il me suffit de me remémorer mon mardi 11 septembre 2001 pour me le rappeler). 

Donc suivant une nuit mal débutée à cause d'un embouteillage sous nos fenêtre à 01:00 (!) et dont une amie a déniché la cause, ce dont je lui sais gré :

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je n'ai pas su me lever à temps pour aller à l'entraînement matinal de natation.

Alors après une journée de travail bien dense, marquée par le départ imminent d'un collègue sympathique et récent (lequel nous a régalé au midi de bonnes choses qu'il avait cuisinées) et la très mauvaise humeur d'une autre (1), j'ai pris un Vélib jusque vers Puteaux pour tenter d'aller nager à la piscine sur l'île, avant sa fermeture.

J'avais été optimiste : il m'a fallu 1h de vélo pour y aller et comme je n'étais pas partie pile à l'heure, j'étais dans l'eau peu après 20:00. Pour une fermeture à 21:00 et sortie des basins demandée à 20:40 ça faisait un peu court. Il n'empêche, nager, même peu, très lentement, m'aura fait un bien fou.

La piscine à laquelle je n'étais encore jamais allée alors qu'elle n'est pas si éloignée, est très agréable, et doit être formidable avec son bassin extérieur (je n'ai pas tenté d'y aller, j'avais à l'intérieur un couloir pour moi seule).
Il y régnait une atmosphère paisible, et à l'heure de fermer on nous le demande gentiment (une dernière longueur ?).

La surprise sera venue à la sortie. Alors que je comptais emprunter la passerelle piéton, si illuminée qu'elle se voyait de loin et dont les horaires théoriques sont 6:00 à 23:00, je l'ai trouvée fermée "en raison des grands vents". Quant à l'accès côté Neuilly il est toujours fermé - un monorouleur me l'a confirmé alors que j'étais déjà bien engagée pour tenter -.

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J'ai donc dû revenir sur mes pas, trouver un pont disponible (loin de la passerelle comme sur la photo), cheminer jusqu'à La Défense, l'esplanade (la dalle, quoi), ce qui relevait un tantinet de l'exploration (pas pour me déplaire, je l'avoue) et attendre 20 mn un train qui me ramenait chez moi. Le petit bout exploratoire, notamment, dans la partie vieux village, fut un enchantement, avec des petits restaus qui donnaient envie de les tester (une autre fois, avec des commensaux et un solide prétexte de fiesta), et des rues qu'il me semblait n'avoir jamais parcourues. 

Je suis rentrée tard mais heureuse, quoique toujours triste, détendue et munie du sentiment réconfortant d'avoir sauvé ma journée. 

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(1) La mauvaise humeur est quelque chose qui m'est totalement étranger alors elle me laisse toujours prise au dépourvu (de même que la mauvaise foi). Personnellement je sais seulement être en forme / pas en forme et triste ou pas mais je suis d'humeur égale et ça ne me viendrait jamais à l'idée de faire payer aux autres le fait que je ne me sente pas dans un bon jour.


Mourir de froid des mains

 

    Au sortir d'une belle soirée au cours de laquelle nous avons fêté les 20 ans professionnels d'une amie, j'ai voulu comme dab rentrer à Vélib, j'en ai d'ailleurs trouvé un très facilement. 

J'aurais dû me méfier, ça n'était au fond pas bon signe.

J'avais mes mitaines de vélo qui à l'ordinaire suffisent lorsque les températures sont encore positives. Mais là, très vite, en chemin, j'ai cru mourir de froid des mains, une glaciation douloureuse avec des élancements fulgurants.

Je n'avais pas fait bombance, ou très raisonnablement. Ça n'était pas non plus une chute si brutale des températures, la station de Paris Montsouris indiquait 2,5°c vers l'heure à laquelle je suis sortie et mon téléfonino 2°c lorsque je suis arrivée en bas de chez moi. 
Au bout de quelques minutes à la maison, chauffée, j'ai pu recouvrer l'usage normal de mes mains.

Mon équipement général avait fait que le reste du corps, y compris les pieds pourtant seulement chaussés pour l'entraînement dont je venais directement après le travail, n'avait pas trop ressenti le froid glacial. Qu'est-ce qui a bien pu faire qu'il a été si redoutable pour les mains ?

Vivement pluie et temps doux !


Gros rhume petits exploits

 

    Me voilà depuis mercredi tombée enrhumée. Curieusement ça n'a pas commencé par le mal de gorge mais par le nez qui coulait comme une fontaine.
Je n'ai pas souvenir particulier d'avoir pris froid, en revanche il est vrai qu'entre un samedi travaillé en face d'un collègue qui venait d'être enrhumé et un dimanche joyeux en équipe, j'avais pris quelques risques.

Mercredi soir j'ai eu de la fièvre, une fois rentrée. Et à nouveau dans la nuit de jeudi à vendredi. 
Dans la journée je ne crois pas.
Aujourd'hui je me sentais simplement fatiguée et la gorge douloureuse, mais la tête presque normale, pas marmiteuse.

Je m'apprêtais à demander à mon boss ce matin (la veille télétravail, la question ne s'était pas posée et mercredi je ne me voyais pas dire en cours de journée de travail chargée, J'ai le nez qui coule, coucou je m'en vais) si je devais aller me faire tester mais comme j'étais masquée il a lui-même pris les devant en me disant Garde bien ton masque (ton bienveillant, je précise).

Je crois que sauf forte fièvres ou symptômes violents, plus personne dans ce pays ne se fait tester.
Pour ma part je me sens tellement typiquement dans les symptômes des gros rhumes qui me sont (hélas) familier que je ne crois pas que ça puisse être autre chose, à part peut-être une angine.
Donc voilà, à la française j'ai fait le bon petit soldat et j'ai bossé entre deux atchoums masqués et déglutissements pénibles.

Je pense m'en être bien sortie (1), mais le départ de la maison avait été particulièrement difficile et d'heure en heure il s'agissait ni plus ni moins que de tenir.

Quelques personnes m'ont aidées l'air de rien : 

1/ le boss qui alors que je demandais à m'absenter un lundi de mars pour un examen médical (de vérification comme on finit par en avoir un certain nombre à effectuer à partir d'un certain âge), dans l'idée d'y aller sur une pause déjeuner étendue, m'a accordée 1/2 journée de récup d'heures sup.
(c'est très gratifiant ça donne l'impression que tous les soirs où je reste plus tard pour terminer proprement, et ne pas laisser tomber les clients sont quand même pris en compte)

2/ le collègue qui sans hésiter a accepté d'échanger avec moi un samedi de permanence en avril afin que je puisse aller à l'AG d'une association dont je fais partie et qui aura lieu à Lille ; grande gratitude envers lui.

3/ la personne qui tient la jolie retoucherie près de mon travail et qui bosse à l'ancienne, avec soin et fait le petit complément de réparation qui va bien. Elle a ressuscité un de mes vieux blousons (dont je n'ai même plus le souvenir de la provenance, c'est dire si ça date) et ravaudé un truc en prime sans demander paiement. 
Que quelqu'un puisse encore travailler ainsi me réchauffe le cœur. C'est comme notre ancien cordonnier chinois.

Et globalement, peut-être par égard pour ma voix d'enrhumée, les clients ont été tous d'une grande patience et sympas.

Prise par une soudaine quoiqu'illusoire bouffée d'énergie j'ai choisi de rentrer à Vélib et en passant par l'ouest, comme j'aime à le faire en fin de semaine, histoire de transformer le vélotaf de retour en une balade.
Un Vélib électrique aiderait pour faire face à l'énergie entamée. Et ça l'a fait sauf ... qu'il n'avait pas de lumière avant et que je n'en ai pris conscience qu'en longeant l'un des lacs - étangs du bois de Boulogne dans le noir absolu.
Au moins j'en ai un temps oublié la gorge en feu.
J'ai pu en prendre un autre à une station près du bout du lac et terminer normalement, quoiqu'avec un itinéraire pour la partie Neuilly Levallois moyennement satisfaisant (rues à voitures).

J'ai pu trouver l'énergie en soirée de m'occuper du train, et des réservations pour le week-ends du 15 avril et des messages à chacun.
À présent c'est le week-end, enfin.

Puisse le rhume ne pas m'empêcher de courir à Charenton dimanche.

 

 

 

(1) Le risque étant que lundi je découvre d'avoir fait une succession de bourdes, parce que je croyais n'avoir pas de fièvre mais en fait si.


L'esprit de compétition

 

    De façon amusante, je me suis découvert depuis que j'ai commencé ma #VieDeTriathlète, l'esprit de compétition.

Jusque là je m'étais toujours peu souciée de défis et temps et records, et de vaincre encore moins.

D'une part, et jusqu'au bac parce que c'était "trop facile". Je me battais contre le fait d'être sans arrêt enrhumée l'hiver (une semaine malade dont 2 à 3 jours de forte fièvre, une semaine mieux mais sans énergie, une semaine normale, deux à trois jours de mal de gorge et retour à la première occurrence de cette parenthèse) et donc de devoir rattraper des cours sans arrêt. Avec aussi cette sensation de n'avoir pas le même cerveau tout le temps : un truc que j'avais tenté de travailler lors des jours malades et qui me semblait compliqué, une fois remontée à mon niveau normal me semblait élémentaire et je me demandais bien ce qui avait pu me bloquer.
Je sais ce que veulent dire les personnes atteintes de Covid long lorsqu'elles évoquent l'effet de brume dans leur cerveau. La fatigue et les rhumes et angines me l'ont fait éprouver souvent.

D'autre part, la thalassémie m'a souvent placée en retrait ; je ne joue pas à armes égales avec les autres pour tout ce qui relève du sport. Ponctuellement je peux défendre mes chances mais par moment je suis vidée de toute force.

En revanche la devise de Louis de Gruuthuse et de sa lignée, "Plus est en vous" Miniatuur_bombarde_small

m'a toujours convenu.
Et ce fort esprit de lutte pour faire toujours mieux, vis-à-vis de moi-même et compte-tenu de mes propres forces, ne m'a pas lâchée.

Avec les courses et autres triathlon, passées les premières années durant lesquelles "juste finir" était déjà un fort objectif, je me découvre une sorte de joie des défis, une excitation particulière, une façon de me concentrer sur des choses positives (plutôt que d'être sans arrêt en train de limiter les dégâts face aux aléas), et de choisir de participer à telle ou telle épreuve.
J'adore les week-ends où une compétition est prévue. J'adore me préparer avec application comme si j'étais une concurrente sérieuse, alors que je sais pertinemment qu'à moins d'être la seule dans ma catégorie d'âge je ne l'emporterai pas.

Le fait est que j'ai encore une marge de progression (pourvu que ça dure !) et que la moi de 12 ans, qui n'a jamais totalement disparu de ma perception des choses, est juste trop contente de pouvoir jouer à (tenter de) mieux faire.

Je m'apprête, si tout va bien, à passer 5 ou 6 heures à crapahuter en forêt dimanche, puis deux journées clouée au lit bobo les jambes et probablement un peu de fièvre (1). Sauf accident, j'en ressortirai en ayant augmenté d'un cran ma condition physique et l'esprit neuf, un moral renforcé (2).

Les perspectives pour ce samedi, footing d'activation et expédition pour aller chercher les dossards puis préparation de ma tenue, mon paquetage me réjouissent. C'est le joyeux esprit de la compétition, comme une bouffée d'enfance.

 

(1) J'ai presque toujours une poussée de fièvre au soir d'un effort particulièrement soutenu, et ça me dure 24h, sauf à la faire baisser par un médicament.

(2) Soit d'avoir réussi alors un sentiment de victoire, soit d'avoir fait moins bien qu'espéré et déjà sur le sentier des efforts requis pour améliorer l'ensemble avant le tour d'après. Et donc équipée d'une nouvelle motivation.


À la marge d'un jour travaillé

 

    Que les choses soient claires : même si la fièvre liée à la 4ème dose de vaccin contre le Covid_19 est retombée, ça n'était pas fou-fou au niveau de péter la forme, et comme la journée de boulot fut chargée, un peu comme si pas mal de gens souhaitaient régler pas mal de choses avant la fin de l'année, je n'ai pas fait grand chose d'autre que travailler.

Pour autant, il y a eu de bons moments :

lors du déjeuner, la collègue d'origine grecque qui se reconnaîtra si elle passe par là et qui nous a régalé d'un cocktail léger de son pays car une autre collègue détenait une bouteille d'un produit à base de sève de pistachier.

Capture d’écran 2022-12-30 à 21.27.34    le retour vélotaf par temps pluvieux mais délicieusement doux fut un bonheur - malgré une chute évitée de peu en raison d'une bordure métallique sur la bidir de la Porte de Vanves -. Ça n'était pas un Vélib électrique mais en prenant mon temps c'est passé facilement, malgré l'épuisement. J'ai repéré vers la place de Catalogne où était le Jardin des colonnes, ce qui n'était rien, puisqu'il était fermé, mais permettait de changer une prolongation du temps de travail en temps personnel de poursuite permanente de la découverte de Paris.

La soirée était déjà réduite lorsque je suis rentrée (il était 20:30 environ), mais j'ai pris du temps pour ce qui m'intéressait, un Tout le sport spécial Pelé, que j'ai trouvé remarquablement équilibré, un podcast sur les violences conjugales (hé oui, ça n'était pas mieux avant, quand on considérait tout ça avec un haussement d'épaule, un fatalisme), un article du Parisien sur des mesquineries budgétaires concernant l'équipe de France de football, et un billet de blog permettant de calculer entre autre les jours de la semaine des débuts d'années. J'ai aussi découvert l'existence de MYM, ce qui à la fois ne m'étonne pas (1), notre société étant ce qu'elle est et me stupéfie (des personnes ont donc si peu de vie personnelles qu'elles ont besoin d'exister à travers d'autres à ce point-là ?).

Pensée du soir, en croisant des photos anciennes sur Pinterest : il est impressionnant d'à quel point John Lennon avait des allures, une fois passée sa période hirsute gourou hindou, de type de maintenant, un air de contemporanéité, quarante ans après.

 

 

(1) d'autant plus que j'avais déjà entendu parler d'Only Fans, mais qui m'avait paru davantage axé sur le sport, les stars du foot.