- Pensez-vous qu'une guerre ferait repartir l'économie ?
Quel genre de guerre ? N'y a-t-il pas déjà des guerres un peu partout dans le monde, précisément pour que les marchands d'armes continuent à avoir des débouchés ?
Si vous entendez une guerre mondiale et nucléaire généralisée, je pense que peu importe ce que je pense, tel que c'est parti de ce capitalisme fou et emballé on y aura droit et probablement pas entre les continents qu'on croit, ni avec les alliances qu'on attendrait selon nos vieux schémas.
Après, peut-être que l'économie repartira, mais toute seule ou pour les blattes : il n'y aura plus grand nombre d'humains.
- Vous considérez-vous comme susceptible concernant certains aspects de votre vie ?
Susceptible de quoi ?
- Pensez-vous que le soutien du groupe est indispensable pour agir au niveau professionnel ?
Tout dépend de ce qu'on entend par groupe. En admettant qu'il s'agisse des personnes portant un projet, oui bien sûr.
- Pensez-vous d'une manière générale que les artistes ne sont pas des gens sérieux ?
Les artistes sont les vigies du monde, qu'ils soient ou non sérieux importe peu, il faut les prendre au sérieux sous peine de graves dommages à l'ensemble de l'humanité.
Les traders et hauts financiers sont des clowns maladroits qui viennent de nous le prouver.
- Éprouvez-vous de grands sentiments de pitié vis-à-vis de malheureux ?
Oui parce que je sais que vous pourriez être à leur place et que de cette cohorte j'ai failli faire partie.
- Connaissez-vous quelqu'un qui vous déteste ?
Non. En revanche je connais quelqu'un qui a dû me détester sans que je n'en sache rien à l'époque puisque j'ignorais son existence même. Et une de mes anciennes amies m'a probablement détestée très fort à un moment donné : son homme était en passe de la quitter et un message de ma part qui se cachait d'autant moins qu'il n'y avait rien à cacher et qu'elle avait en fouillant retrouvé, lui avait fait croire que c'était pour moi qu'il s'éloignait. J'ai appris ce jour-là qu'il est d'autant plus difficile de prouver sa bonne foi qu'elle est totale : on n'a donc pensé à rien de ce qui pouvait l'étayer.
J'eusse aimé qu'une fois l'affaire résolue, elle s'excusât auprès de moi. Mais bon au moins à présent qu'il est avec cette autre femme qui n'est pas moi, je suppose qu'elle ne me déteste pas.
- Détestez-vous quelqu'un ?
Personne en particulier. Je déteste d'une façon générique et générale tous ceux des politiciens et dignitaires de toutes religions quelles qu'elles soient qui incitent à la haine de l'autre quel qu'il soit.
Quand je n'aime pas certaines personnes, je m'efforce simplement de ne pas les fréquenter ou de réduire au minimum incontournable nos interactions. Je n'ai ni temps ni énergie à gaspiller dans la détestation.
Je peux en revanche en vouloir à quelqu'un qui a fait du mal à quelqu'un que j'aime. N'essayez pas.
- Est-ce que votre entourage vous considère comme dépensier ?Le père de mes enfants probablement. En fait je ne le suis que dans un seul domaine : les livres.
- Vous arrive-t-il de vous laissez aller à des "folies" dépassant votre budget ?
Seulement en cas de force majeure : quelqu'un qui va mal et qu'il faut aller voir loin et donc financer un déplacement, un outil indispensable, qui tombe en panne et qu'il faut remplacer sans attendre pour pouvoir continuer même si ; l'appartement où j'habite quand nous l'avons acheté. Mais cette folie, ça y est, est dûment réglée.
Je n'ai que peu de sens de la possession. Les objets aussi beaux soient-ils ne font que nous croiser.
La contrepartie de cette façon d'être et que l'acte d'achat ne me console pas. Il peut au mieux me soulager si je dispose enfin de quelque chose d'utile dont j'avais besoin.
- Êtes-vous en bon terme avec votre famille ?
Je m'efforce de l'être en tentant de limiter les occasions de conflits.
- Etes-vous irrité par le bruit que peuvent faire des enfants, des voitures, des rires ?
Non à moins d'être malade et que ce bruit soit vraiment très fort et très gênant. J'ai du mal à concevoir des rires irritants, sauf s'il s'agit de moquer quelqu'un stupidement.
- Avez-vous un ou des animaux ?
Non mais je pourrais vivre avec quelqu'un qui en a. Je m'entends généralement bien avec les chevaux et les chats.
- Vous arrive-t-il de vous mettre en colère ?
C'est rare. Il faut que quelqu'un ait mis en danger (physique) quelqu'un que j'aime. Ou que quelque chose soit d'une injustice ou d'une absurdité atroce et absolue.
Il m'arrive d'avoir une colère quand je devrais éprouver une peur, ce qui peut donner des résultats surprenants (et n'est pas sans risque, par exemple en cas d'agression).
- Regrettez-vous parfois des choses que vous avez faites ?
Non, y compris quand je paie cher un engagement que j'ai eu, comme ce fut le cas dans un premier temps après avoir fait partie du comité de soutien de Florence Aubenas et Hussein Hanoun. D'abord parce que lorsqu'on a fait quelque chose de tout cœur, c'est que ça valait la peine, quel que soit le prix à payer ultérieurement. Ensuite parce qu'il est fréquent que dans un second temps reviennent des bonheurs. C'est le cas à présent.Dès que c'est possible, je choisis la voie du "sans remord ni regret" même si elle est difficile, coûteuse ou délicate à suivre. Ce n'est pas toujours possible. Je me suis récemment trouvée prise par un cas de conscience qui semblait insoluble. Grâce à l'intelligence de qui d'autre était concernée, je m'en suis bien tirée.
- Vous reproche-t-on d’être trop bavard(e) ?
Pas depuis l'école primaire, non.
- Avez-vous l’impression que l’on abuse de votre gentillesse ?
Non, mais la certitude, oui. Depuis 4 ans j'ai dû apprendre à mettre des limites. On me reprochera donc désormais mon égoïsme.
- Pouvez-vous écouter quelqu’un parler pendant longtemps sans que cela vous gêne ou vous agace ?
Si c'est intéressant ou s'il s'agit d'une détresse bien sûr que oui, je peux écouter longtemps. Sinon je m'efforce de couper court, en exprimant simplement que ça ne m'intéresse pas ne perdez pas votre temps avec moi, et si c'est impossible, de m'absenter en moi.
- Seriez-vous plutôt intransigeant qu’indulgent avec des subordonnés ?
Je suis peu capable d'avoir des subordonnés, je m'efforce toujours d'éviter ce type de lien. Si c'est inévitable je m'efforce de faire preuve d'exigence juste et d'être moi-même correcte en retour. Face aux mensonges et aux tentatives de manipulation, je suis sans indulgence.
- Acceptez-vous facilement l’autorité d’un supérieur ? Acceptez-vous facilement les ordres ?
NON. Uniquement s'il s'agit de quelqu'un d'extrêmement compétent dans le domaine sur lequel nous travaillons. Mon père a subi enfant le fascisme en Italie et il en a pris suffisamment du Obedite perche dovete obedire (3) pour 3 ou 4 générations.
- Affirmez-vous toujours vos convictions même contre l’avis de tous ?
Contestez-vous un ordre venant d’un supérieur, si vous pensez qu’il est
illogique ou contraire à la bonne marche de l’entreprise ?
Hé oui. Toujours l'intérêt général avant mon intérêt particulier. Je l'ai payé cher mais c'est sans regrets (cf. une des questions précédentes).
- Aimez-vous vous lever tôt le matin ?
Oui, surtout si c'est pour écrire, faire l'amour, lire ou aller nager.
- Si l’on aime son travail, peut-on se passer de vacances ?
Oui à condition de le varier afin que ça ne soit pas toujours le même effort en jeu (physique ou psychique) et de l'accomplir à son rythme.
- Vivez-vous facilement les situations stressantes ?
Tout dépend de leur nature. Professionnelles ou circonstancielles, oui. Affectives, nettement moins. Je suis fragile aux ruptures.
Généralement je fais face, puis je m'effondre après.
- Pensez-vous que la vérité est toujours bonne à dire ?
Elle peut être bonne à taire durant un temps donné ou face à un interlocuteur qui incapable de la supporter mettrait les autres ou lui-même en danger. Elle est en revanche bonne à préserver. La travestir, la modifier, la dénaturer présente toujours un danger qui n'apparait parfois qu'à retardement.
- Vous arrive-t-il de tricher pour ne pas perdre ?
Non, pas même enfant. Et puis d'abord pour gagner quoi ? Tricher c'est perdre (l'estime de soi).
- Pour atteindre vos buts, utilisez-vous tous les moyens disponibles ?
J'ai rarement des buts, je procède par efforts calmes vers ce qui me paraît être la moins mauvaise situation possible à un instant donné. Il s'agit surtout de s'en sortir. Parvenir à faire face à ce que la vie nous envoie comme épreuves. Je suis capable alors de faire feu de tout bois, mais de façon respectueuse. Tant qu'il ne s'agit pas de survie immédiate.
- Êtes-vous quelqu’un que l’on apprécie ?Je n'en sais rien, c'est à ceux qui me connaissent qu'il faut poser la question.
- Avez-vous peur d’être mal jugé ?
Ça m'est égal. Je fais de mon mieux et si ça ne suffit ni ne plaît pas, tant pis. En revanche j'ai peur de décevoir ceux que j'aime.
- Vous arrive-t-il de faire des erreurs ?
Comme vous en posant une telle question.
- Vous remettez-vous parfois en question ?
Peut-être un peu trop perpétuellement. Ou pas : comme j'ai fort peu de certitudes, il n'y a pas grand-chose à remettre en question.
- D’une manière générale, faites-vous confiance aux autres ?
De ma naissance jusqu'au 17 février 2006, oui. Depuis, non.
- Êtes-vous actuellement en relation avec une personne qui vous dénigre ?
Je ne comprends pas bien le sens de la question. Je l'ai peut-être été dans un précédent emploi que j'avais, je me suis efforcée de mettre fin à la situation.
- Pensez-vous que les relations professionnelles puissent devenir des relations amicales ? Dans les grosses entreprises, il est recommandé d'éviter. Dans les plus petites, c'est souvent inévitable. Mais il convient de rester prudent. On peut s'exposer à de douloureuses déconvenues. Si rares sont ceux et celles avec lesquels en cas de guerre on pourrait faire de la résistance.
- Êtes-vous pour la peine de mort ? Non.
- Pensez-vous qu’il faille calmer les enfants hyperactifs ? Non, il convient plutôt de leur trouver des activités qui les apaisent ou les intéressent suffisamment. Que la chimie ne soit réservée qu'aux cas les plus extrêmes où il y a mise en danger.
- Pensez-vous que les lois soient trop laxistes ? Non, seulement celles envers les politiciens crapuleux, les trafiquants d'armes et les financiers.
- Pensez-vous que la France soit un pays privilégié en ce qui concerne la protection sociale ? Non, il y a eu beaucoup de déperdition ces temps derniers. Il serait d'ailleurs bon que les peuples d'autres pays puissent accéder à ce niveau minimal. Au moins un accès décent aux soins et pas seulement quand la terre a tremblé.
(variante : Si vous faisiez une crise cardiaque pendant que je réponds et qu'on vous refuse les soins au prétexte que vous n'avez pas l'assurance qu'il fallait, m'en voudrez-vous d'avoir répondu Oui ?)
- Pensez-vous que l’on cache beaucoup de choses aux gens ?
Que cache votre question ?
(1) J'ai cru comprendre ces jours derniers que l'euro passait déjà de mode, alors je me pré-adapte au prochain changement.
(2) Il me reste effectivement quelques zones d'incompétences, le plus récent des formateurs envisagé ayant démissionné l'an passé avant même sa prise de poste. Il avait pourtant remarquablement effectué le long et difficile parcours du postulant.
(3) Qu'on pourrait traduire par Un ordre est un ordre (et ça ne se discute pas).
Mode second degré off
Si j'ai parsemé ce billet de la fantaisie la plus assumée dont j'étais capable compte tenu du reste de l'actualité générale ou personnelle, il n'en demeure pas moins qu'aucune des questions n'a été inventée. Elles sont effectivement utilisées par certains recruteurs ou cabinets. Elles sont illégales et bien sûr vous n'êtes pas obligés d'y répondre, ils ne les posent que pour le fun n'est-ce pas. Vous avez besoin de gagner votre vie, enfin décroché un entretien et on vous les soumet. Vous y soumettez-vous ?Un recruteur aux méthodes de big brother(article de Jean-Marc Manach sur OWNI)À l'attention de Milky : tu vois tes Milky Branlou Questionnaires pourraient faire de toi une pionnière du recrutement.