L'hymne du déconfinement ?

À peine deux ou trois bricoles à modifier dans les paroles et le "Non, non, rien n'a changé" de 1971 des Poppys pourrait hélas devenir l'hymne parfait du déconfinement.

Idée venue via le #JukeBoxFou de dedans ma tête après avoir vu des images de personnes faisant de longues longues longues files d'attente devant des magasins de choses absolument pas nécessaires dans l'urgence (non, ce n'est pas du mépris de classe, ce sont des objets qui pouvaient bien attendre trois ou quatre jours de plus, objectivement ; à quel moment le conditionnement à la sur-consommation et à l'apparence avant toute chose, nous a-t-elle rendus tous aussi stupides ?), dès le premier matin de sortie possible. Même chose pour des types qui ont mis un point d'honneur à aller chez le coiffeur ou le barbier dans la nuit de dimanche à lundi dès minuit passées.

Pourquoi s'amuser à prendre des risques inutiles quand il y en a déjà tant que l'on doit prendre parce qu'on le doit ? 


Un peu d'humour, qui ne fera hélas sans doute rire que les confiné·e·s dans de bonnes conditions

Il se trouve que cette video m'est parvenue via Mathilde Larrere, pile au moment où avec les camarades de mon club de triathlon on était en train de s'organiser une séance de PPG pour le lendemain.

Alors, comme j'avais vraiment besoin de me détendre, j'ai ri de bon cœur.

 


La menteuse (flagrant délit)

Vers le métro Censier où j'avais rendez-vous à moins que ce ne fut vers Satin Lazare, là où je devais effectuer un changement, je croise une femme élégante, corporate classe V.I.P. chaussures incluses de celles qui ne sont pas faites pour marcher (1), bref tenue irréprochable selon les critères professionnels et bourgeois. Elle parlait dans son téléphone.

"Je suis en jeans troués et baskets, là, vraiment je peux pas venir, il faudrait que je repasse chez moi"

 

(Ça m'a rappelé le type au début des téléphones portables, quand ça captait plus souvent plus difficilement qu'aujourd'hui, d'où qu'on avait tendance parfois à y parler très fort, et qui criait dans le sien, en plein Paris ou pas loin "Mais puisque je te dis que je suis à Angoulême")

(1) Que les femmes acceptent ça me laisse totalement perplexe. Mais beaucoup semblent avoir intégré que c'est beau. Sauf qu'en fait pas tant et que ça nique pieds et chevilles et à force même le dos. Je crois qu'il faudra au moins deux fins du monde avant que les femmes n'apprennent à se débarrasser de l'implicite "tenues pour être belles = tenues pour être sexuellement attirantes" qu'on nous inculque dès le début de nos vies. 


Celle de quelqu'un

Entendu parce que je les croisais, à pied, dans ce quartier central parisien.

un jeune homme à un autre, tout en rempochant son téléphone par l'intermédiaire duquel il venait visiblement d'apprendre une nouvelle qui l'énervait au plus haut point 

- J'vais niquer la mère de quelqu'un !

(le pote n'a pas relevé, qui appréciait sans doute l'effort fait de ne pas menacer la sienne)


Je suis certes navrée

 

    J'ai donc appris ces jours derniers, au cours de plusieurs conversations dans différents endroits que l'emploi de termes français aux yeux de personnes de mon âge simplement précis, tels que dire Certes pour évidemment, parlé d'être navrés pour être désolés, avec quelques nuances, est perçu par les plus jeunes (moins de 30 ans ? de 25 ans ?) comme une marque d'ironie et donc possiblement vexant par l'interlocuteur qui peut croire que l'on se moque de lui.

Ça m'a rappelé une conversation des années 80 concernant le terme "brave". Si je qualifiais quelqu'un de brave, c'était pour admirer son courage ; quand des collègues du sud du pays, traitaient de "brave" un benêt. 

En attendant, ça fait peut-être cinq à dix ans que je me mets à dos des gens par le simple fait de parler un français nuancé.

Ça m'a d'ailleurs rappelé un malentendu avec un jeune auteur dont j'avais cité les paroles lors d'une présentation, trouvant une formule percutante, et qu'il avait pris pour une moquerie. Je comprends désormais mieux le quiproquo.

Avis aux conversants de différentes générations : méfiez-vous que le sens des mots et leur connotation n'est pas le même selon les âges (et les régions). 


Lunettes

 

    Au réveil ce matin, j'avais perdu mes lunettes de vue. J'étais pourtant persuadée de les avoir déposées à mon chevet à l'instant où j'avais cessé de lire ou regarder une video alors que le sommeil gagnait.

J'ai mis un moment à les retrouver, il faut dire que l'Homme ne m'avait pas aidée qui avait prétendu que je ne les avais pas sur moi en venant me coucher. 

Elles étaient en fait tombées dans un interstice entre l'une des piles de livres qui enserrent mon côté du lit et ma table de chevet. Sans doute à la suite de mon geste endormi pour saisir mon téléfonino dont le réveil était malencontreusement resté enclenché. 

Le gag étant que l'interstice faisait tout juste la taille des lunettes. J'eusse voulu le faire volontairement que je n'y serais pas arrivée.

L'autre gag c'est que les lunettes à peine retrouvées, c'est leur étui qui a pris la poudre d'escampette, comme pour manifester son mécontentement.

PS : Étui retrouvé facilement ce matin : grand classique de la #VieFamiliale : quelqu'un avait posé quelque chose par dessus. 


Petite histoire du Brexit with flags

    Quand ta journée de travail fait 9h45 (voire 9h55), sans un gramme de temps à part aux trajets en train pour consulter ton téléfonino sans même parler d'un ordi, tu te demandes un peu si une fin du monde n'a pas eu lieu pendant que tu taffais, ou plutôt tu te dis qu'elle n'a pas dû avoir lieu car les livraisons semblaient normales. Les livraisons, ce truc qui te relie au monde.

Alors tu regardes tes fils infos sur Twitter.

Et tu tombes sur quelqu'un qui a expliqué le Brexit d'une façon jolie, hilarante et si vraie.

Un grand merci @collabblues 

 


D'un inconvénient inattendu d'avoir les cheveux frisés

 

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Nous venions de terminer le dîner et l'homme de la maison m'a proposé une brève balade tant qu'il faisait jour et que le couvre-feu n'était pas tombé. 

Je lisais ou j'écrivais, bref, j'avais mes lunettes de vue sur le nez, je les ai vivement retirées afin de filer sans plus tarder. Zou !

J'ai replié les lunettes dans leur boîtier qui est de ceux rigides où elles s'enfilent sur un côté. 

À un moment donné de la balade, environ 800 m de la maison près d'une haie non loin d'un arbre où beaucoup d'oiseaux à ce moment-là chantaient, j'ai eu l'impression qu'un branchage m'était tombé sur la tête, j'ai entendu un léger bruit d'une chute, me suis demandée d'où venait ce que j'avais reçu, curieux, l'arbre en vu est assez loin quand même. 

Et puis nous nous sommes bien promenés. De retour à la maison vers 22h35, peu avant l'extinction des feux, à 23h. 

Je veux reprendre là où j'en étais, tire les lunettes de leur étui, les mets sur mon nez et me fait mal derrière l'oreille droite. Je les enlève aussitôt : il manquait tout l'arrondi de la branche, la partie non métallique et c'était le bout pointu à présent à découvert qui m'avait écorchée. 

J'ai cherché dans l'étui : rien. 

Il ne m'a pas fallu longtemps pour piger que le bout de branche avait dû resté coincé dans mes cheveux jusqu'à s'en détacher probablement là où j'avais cru recevoir un branchage.

J'ai pris une lampe de poche, scruté pas à pas le trottoir à cette hauteur là ... et retrouvé la pièce manquante.

De retour à la maison cinq minutes exactement avant l'extinction des feux. 

Les lunettes sont défectueuses à n'en point douter. Il n'empêche que c'est une mésaventure de cheveux frisés de les avoir suffisamment forts pour détacher un morceau de branche dans le geste de les ôter. Et que le bout restant se soit promené ensuite près d'un kilomètre avec moi avant que de choir. 

En attendant, j'ai remis la pièce en place et pour l'instant elle tient.