La mémoire perdue des vêtements (note pour quand j'aurai le temps)

 

    Comme suite à cet échange sur Bluesky (merci Faïza et Daisy Moon), il me vient l'impulsion d'écrire sur la mémoire perdue des vêtements, moi qui depuis le premier confinement et presque trois mois de vivre en Normandie dans ma petite maison, ne me souviens plus comme avant d'où viennent mes vêtements et nous (Le Joueur de Pétanque et moi) qui ne savons parfois plus à qui est tel ou tel habit, étant donné que nous en avons récupéré à l'arrache de la maison vidée de mes parents, et de ce qu'ont laissé nos enfants en allant vivre ailleurs. 
Ça a des côtés rigolo. 

- C'est à toi ?
- Non, c'était pas à toi ?
- Ah non

(message au fiston)

- C'était à toi, ce vêtement ?
- Non 

(e cosi via)

Mais bon, là j'ai trop pas le temps.


Wout


    Je lisais paisiblement le journal de Guillaume Vissac, quand soudain, son irruption : 

020424 Fuir est une pulsion

Je l'avoue, j'ai ri.
(tout en étant parfaitement consciente que n'est en rien drôle ce qui est décrit, ni pour Guillaume, ni pour le champion cycliste dont j'ai vu la chute en quasi direct retransmis et quelle violence, et d'ailleurs sur le moment, luttant sans doute pour ne pas perdre connaissance, ce dernier gémissait)

Depuis cette lecture, je me demande quel sportif de haut niveau tient un journal (diario). On dispose de vlogs et de podcasts en veux-tu en voilà, mais un vrai written diary ? Quelqu'un ? Rhys ? Guillaume Martin ?


Niveau de fatigue atteint : la vieille brunette avec deux chaussures noires (mais pas les mêmes)

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Je m'étais empressée de filer courir une fois la journée de dur labeur bouclée. Voilà qu'à peine partie et parce que davantage que dans la foulée c'était dans le laçage que je ressentais une bizarrerie, je me suis rendue compte que j'étais partie avec des chaussures issues de deux paires différentes.

J'ai fait demi-tour.

Mais c'est quand même la preuve d'un redoutable niveau de fatigue (1).

 

(1) En plus que d'un manque d'éclairage du couloir.

PS : Je ferais une bien piètre influenceuse équipement.


Vertige boréal

 

    Les amis revenaient d'un séjour à crapahuter dans le désert du sud de l'Algérie. Nous étions une tablée. Ils évoquaient leurs nuits, les bivouacs, le vent sur le visage.
L'un d'entre nous a alors reçu un appel téléphonique qui lui a fait quitter très brièvement l'assemblée.
Entre temps la conversation s'est embarquée vers les nuits passées à l'extérieur, et le même voyageur s'est pris à évoquer la Finlande et ses aurores boréales. Il en décrivait la beauté quand le convive au téléphone est revenu, conversation close et s'est étonné, apeuré : 
- Des aurores boréales en Algérie ?

Nous avons ri mais quelque chose effare, il était prêt à penser, et j'en aurais fait autant à sa place, que le climat était déjà si amplement détraqué sous l'œuvre productiviste et surpeuplée de l'humanité, qu'on en était à voir des aurores boréales à hauteur de tropiques.

On en est là.


La maladie imaginaire

    En dépit de la béta-thalassémie mineure qui ne me facilite pas la vie, j'ai rarement été en arrêts maladie, ou alors brefs, terrassée par la fièvre, le temps qu'elle baisse et que je tousse moins, moins d'une semaine pour le Covid par exemple malgré que pendant deux jours rien qu'aller du lit aux toilettes dans l'appartement de taille modeste était une expédition.
Il n'y aura eu de long qu'un arrêt de quelques semaines ( 2 ?) au décès de mon père, et lorsque j'ai été au bout du rouleau (de nos jours on dirait un burn out) juste avant de quitter la banque.
Je me suis absentée pour les deux maternités, délai légal de la convention collective des banques, même si l'un d'eux sur mon relevé de retraites est estampillé "incapacité". 

Pour autant, ce soir en examinant mon relevé de carrière en vue d'une retraite que je pourrais si je survis envisager de prendre à 64 ans et 10 mois, je constate une période estampillée "maladie" de février 2003 à novembre 2003.
Aucun souvenir d'avoir eu de maladie longue ou alors la maladie elle-même était une amnésie.

Mon conjoint n'a aucun souvenir mais n'est pas du tout en mode Si tu avais été malade je m'en souviendrais (grumbl), mes enfants étaient petits, mes parents ne sont plus de ce monde.
Je ne bloguais pas encore et le fotolog où je déposais des photos chaque jours a disparu, j'en ai des copies quelque part mais où ?
Dans un dossier papier je retrouve quelques messages imprimés de la période, imprimés sur mon lieu de travail (le service s'appelait DCAF ce qui ne m'évoque pas grand chose), ce qui prouve que j'y étais.
Il est trop tard pour me lancer dans des fouilles archéologiques de dossiers de bulletins de paie d'il y a 20 ans.

Cette maladie que je n'ai aucun souvenir d'avoir eue et qui figure dans un fichier par ailleurs plutôt pas mal renseigné n'est pas sans me troubler.
Et à part retrouver mes bulletins de salaire sans inscription de maladie, je ne sais pas comment faire corriger cette bizarrerie.

Il y a une autre bizarrerie mais qui correspond à une réalité amusante : 

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Je vous laisse deviner.


Béquille mémorielle


    Quelques blogueuses et blogueurs historiques comprendront de quoi je veux parler : 

Ce soir nous fêtions à retardement (pour des raisons géographiques et de disponibilités) en petite famille la nouvelle année, et Le Joueur de Pétanque avait prévu du champagne et nous avons exhumé quelques flûtes d'un placard. 
Sur l'une d'elle était écrit "Renault fête ses 100 ans".

Nous sommes deux à avoir un vague souvenir d'un vague événement.
Recherche effectuée via quelque moteur de recherche, l'événement devait dater de 1998.
J'ai pensé, je vais regarder sur mon blog avant de Ben non bien sûr 1998 c'est trop tôt pour le mien.
L'événement eût-il existé après l'été 2005 que j'aurais pu nous rafraîchir la mémoire.

Bloguer est au fond (aussi) une activité d'utilité familiale. 

À moins que je ne retrouve un vieil agenda, ou des carnets de papiers datant de cette époque-là, nous allons nous endormir avec ce micro mystère : 
les 100 ans de Renault dont il nous reste une flûte à champagne, c'était quoi ?


Ces choses (inutiles (mais divertissantes)) que l'on apprend en travaillant (à l'extérieur / pour un employeur)

 

    Aujourd'hui via mes collègues et des circonstances et des conversations de bureau j'ai appris deux choses : 

- Ce qu'était un frigobloc
Là où au lu du nom j'imaginais un truc technique, un équipement électro-ménager, c'était en fait de la papeterie.

- Que Zazie avait écrit les paroles de la chanson de Johnny Allumer le feu, qu'ils s'agissait d'une commande pour les concerts de 1998 au Stade de France.

Ça reste un peu léger pour me dire que je n'ai pas perdu ma journée à (tenter de) traiter contre une rémunération qui me permet de vivre décemment, des problèmes sur lesquels j'ai assez peu de prise - la plupart du temps j'ai la capacité de débloquer une situation, mais sans avoir la possibilité de résoudre les problèmes de fond, ni de fournir les explications -. On ignore souvent ce qui a rendu une situation telle qu'elle est. Microsoft et certaines mises-à-jour de Windows qui déparamètrent relativement souvent un certain nombre de réglages concernant aussi d'autres logiciels, dont ceux de l'entreprise pour laquelle je travaille, nous donne pas mal de boulot.

Mais au moins je suis rentrée chez moi, enrichie d'une nouvelle connaissance quant à l'équipement d'une maisonnée et avec une chanson en tête (1). 


(1) À vrai dire pas tout à fait ; j'ai eu Allumer le feu en tête pendant les deux tiers de la journée puis Careless whisper pour la fin et le retour vélotaf. Cette dernière me traîne en tête depuis une sieste de week-end lors de laquelle j'ai regardé un documentaire Arte (?) sur Wham !

 


Épuiser l'épuisement


    Bientôt 60 ans de vie avec la thalassémie (mineure), et donc 45 à 50 ans d'être impactée par la fatigue perpétuelle (1), alors je suis passée maître dans l'art d'épuiser l'épuisement.

Aujourd'hui j'avais congé, et c'était heureux car je n'aurais pas été en état de travailler. 

J'ai pu caler quand même la séance prévue de prépa-marathon, ça ne rigole pas, c'est dans moins d'un mois et je ne me sens pas prête, trop essorée par le boulot. Mais ensuite K.O. 
Ce n'est même pas moi qui me suis occupée des repas.

Pour autant, si j'ai beaucoup dormi, j'ai fait des activités qui peuvent s'accomplir sans effort physique, allongée. 
Ainsi, lire les blogs des ami·e·s, parcourir des infos dont certaines dont on se demande si on a le droit d'en rire parce que ça fait peur tout de même (un avion de chasse américain perdu lors d'un exercice (le pilote c'est éjecté quand il le fallait mais l'avion ou ce qu'il en reste demeure introuvable (2) ; une pétition circule en France pour être transmise au ministre de l'éducation nationale pour protester contre une loi ou un décret visant à encadrer l'éducation sexuelle à l'école, sauf qu'il s'agit d'une loi belge).

Je n'ai pas pu m'empêcher de rire, en voyant sur les réseaux une vidéo d'inondations majeures dans le sud de la France, avec des voitures emportées par les eaux comme de vulgaires canots pneumatiques et l'homme qui filme qui semble au téléphone en même temps et dit placidement "Là où je suis, ça va". J'ai cru entendre - voir mon fils et sa zénitude légendaire.
Ça n'empêche pas les pensées pour les victimes et j'espère en particuliers que les propriétaires des voitures concernées sont correctement assurés.

J'ai appris via Mentour Pilot un paquet de choses sur les atterrissages des avions de ligne quand la visibilité n'y est pas. Arrivée là après la rediffusion d'un décollage difficile d'un avion de Royal Air Maroc diffusée sur ce qu'il reste de Twitter, sur lequel bien des personnes se sont précipitées à commenter avant que d'autres ne rappellent les circonstances (que l'on ne voit pas à l'image, des turbulences issues d'un atterrissage quasi simultané sur une piste perpendiculaire) et j'ai commencé à suivre la chaîne Youtube d'un pilote pédagogue. 
Appris aussi qu'il y a des gens que ça amuse de se mettre au cul d'un avion qui décolle pour éprouver le jet blast (à Sint Marteen) et parfois ils meurent (car ils se retrouvent projetés contre des bordures ou murets en béton). Parfois j'ai l'impression de venir d'une autre planète, tant ce que font certains de mes congénères me semble incompréhensible. En plus sur la vidéo les personnes interrogées (à d'autres moments que celui de l'accident) semblent trouver ça drôle, amusant (3).

On est aussi allés tenter de piger pourquoi les tee-shirts vendus au magasin d'en face taillent si grands (- Ça doit être une boîte allemande, leur M c'est du XL. - À ce que je vois les dirigeants sont néerlandais. - Tout s'explique, ils sont tellement grands les Hollandais.).

Mais surtout j'ai regardé un documentaire de 1973 (ou peu s'en fout) sur la alors très jeune Olga Korbut et qui est à la fois magnifique sur le day to day work et serre le cœur quand on pense que leur entraîneur comme tant d'autre agissait en prédateur sexuel. 

Et j'ai réfléchi, grâce aux chroniques d'un chef op, ,sur les avantages et les inconvénients des décisions artistiques à prendre lors des tournages ou plutôt en post-prod. Car parfois un coin de mon cerveau est celui de la réalisatrice que j'aurais souhaité devenir si j'avais su à l'âge des décisions que ce métier existait (4).
Et puis, je lis "Hors saison" de Basile Mulciba et j'apprécie le calme en écoutant la pluie.

Last but not least j'ai appris how Greenwashing set Canada on fire.

 

(1) Enfant, j'étais souvent malade fortement pour ce qui chez les autres passait vite, mais je croyais tout simplement que les autres gens étaient fatigués comme moi, c'est à l'adoslescence et des moments de malaises ou d'en être au bord, et alors que j'étais sportive, que j'ai capté que quelque chose chez moi n'allait pas. Et le diagnostic n'a été établi qu'à mes 20 ans, à l'occasion d'une mononucléose qui m'avait donnée l'impression d'être au bout de ma vie. 

(2) S'il vous en dit et si vous avez accès à bluesky, vous pouvez partir de ce skeet et suivre les pistes. Si vous n'avez pas accès à bluesky vous pouvez tenter de laisser un commentaire, à l'heure où j'écris je dispose encore d'une invitation. 

(3) Pour autant je suis plutôt compréhensive, à condition de n'être pas leur mère, face aux gens qui se livrent à des exercices physiques périlleux (le plongeon de haut vol, le parkours, certaines acrobaties cyclistes), car je peux faire l'effort de comprendre le boost d'adrénaline, mais là, non, c'est trop stupide.

(4) On ne mesure plus à l'âge des internets d'à quel point on vivait dans des couches d'ignorances quant aux autres pans de la société lorsqu'on était d'un milieu modeste, même en aimant la culture. Je pensais, ado, que les acteurs se mettaient d'accord entre eux et avec les personnes qui tenaient les caméras, il a fallu que je quitte ma banlieue, étudiante (mais d'autre chose), et que je découvre les rétrospectives des ciné du quartier latin sur tel ou tel réalisateur pour comprendre qu'un métier existait et qui aurait pu m'aller. 
(en même temps no regrets, jamais mes parents n'auraient eu les moyens de me laisser essayer)

 


Perplexité postale


    J'avais déposé un statut sur FB mais je le reprends ici, pour le cas où un jour j'aurais le fin mot de l'histoire : 

je reçois un message d'un très plausible no-reply colissimo qui m'indique que le colissimo n° tant envoyé par tel expéditeur a été renvoyé à celui-ci car je ne suis pas venue le rechercher dans les temps sauf que ... a priori il ne me manque pas de commande et que le numéro indiqué est celui d'un colis qui avait été déposé directement dans ma boîte à lettres
(bon, c'est mieux ça que dans le sens le colis n'arrive jamais) #VieModerne

 


L'art de déjouer les pièges du marketing


    Je les trouvais pas terribles ses chaussures de course à pied, au Joueur de Pétanque, d'un orange plastifié. Mais lui il les trouvait confortables, plus que d'autres plus spécifiques qu'il avait achetées. Et dès qu'il s'agissait de courir sur longues distances, genre un semi-marathon, c'est celles qu'il enfilait.
Je n'étais pas avec lui le jour de l'achat. 
Il était allé dans une grande enseigne de sport, celle qui est en reprise actuellement, où il avait des bons d'achats à utiliser. 

Des années qu'il les met.

Et puis aujourd'hui à un concours de pétanque auquel il participait en les ayant mises aux pieds (1), un concurrent lui a demandé : Vous jouez au tennis vous aussi ?
Et devant l'étonnement de celui à qui il posait la question, a précisé : Vous avez les chaussures de tennis le modèle de Nadal, c'est pourquoi je me demandais.

Hilarité partagée.

Entre moi qui utilise les cosmétiques d'une façon totalement différente que leur usage prévu et Le Joueur de Pétanque qui prend pour des chaussures de running des chaussures de tennis, nous sommes trop forts pour déjouer les pièges du marketing je trouve.
Non, sans une certaine fierté. 

 

(1) Devant leur état d'usure avancé, il commence seulement à moins les mettre pour la course à pied.