My own private Dalaï Lama mystery - QCDSM #2

En Normandie, ces jours-ci

 

C'était au cœur de mes longues vacances (5 jours), avec Stéphanot nous avons compulsés de vieux Match des années 1938 à 1944, sauvés par mes soins de la benne lors du vidage de la maison de mon grand-père maternel, celui qui avait fait Verdun. Génération qui connut, en gros, une guerre à 20 ans et l'autre à 40.

(Quand j'y pense j'ai honte de me plaindre de mes confortables chagrins)

Je n'ai hélas pas noté avec précision les dates, juste fait une ou deux photos car avec tous les jeteurs potentiels dont je suis entourée, je sens bien qu'un jour ou l'autre quelqu'un décrètera que ces vieux journaux sont sans doute plein de germes, de champignons, pas hygièniques et que l'on m'en privera (ainsi que le fiston, qui s'y intéresse)

Mais voilà dans l'un d'eux il y avait cette photo, 

P8198870

 

 

 

 

 

 

 

 

 

dûment pourvue de cette légende : 

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Il y est dit que le tout nouveau Dalaï Lama s'appelle Ling-Ehr-La-Mu-Fancha . Ce qui semble assez loin du Tenzin Gyatso que l'on connaît, lequel aurait été intronisé en février 1940 ce qui en revanche correspondrait bien au journal.

 

Et dans un autre, antérieur mais d'assez peu, celle qui suit : 

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On peut sur celle-ci croire qu'effectivement il s'agit du Dalaï Lama actuel alors petit enfant. Mais l'autre, je trouve, ne lui ressemble guère. 

Je m'y perds donc un peu. Y aurait-il eu un Dalaï Lama intérimaire, entre le XIIIème et le XIVème ? Un Dalaï Lama dissident pour cause de guerre mondiale, chaque camp ayant désigné le sien ? Ou bien du même mais dont la photo au jour de l'ordination aurait été plus retouchée qu'un portrait de Christ Espagnol

Comme je suis très timide, je n'ose pas aller sur Twitter lui poser directement la question.

 

PS : une recherche effectuée sur "Ling Erh La Mu Fancha" avec ou sans tirets n'a pas donné grand-chose.

 

 


Tuitendo papam habemus (la boutade)

This very morning, on the www

 

Il était à l'Usine devenu de notoriété publique qu'il fallait que j'évitasse de sortir une boutade sur certains sujets sensibles car ce que j'avais lancé dans l'idée de faire se bidonner les copains, survenait peu après en pour de vrai. Plus c'était gros, plus le risque était grand.

Et si je commençais la phrase par "Tant que", une sorte de sortilège opérait qui peu après rendait réalité la pire stupidité. Sont restés de sinistre mémoire un "Bah tant qu'on nous envoie pas à Saint Quentin en Yvelines" (qui fut le lieu d'installation de certains services moins d'un an après, et je n'avais entendu aucune fuite) (1), un "Tant qu'il ne brûle pas" ironique en réponse à la réception d'un papier qu'on me confiait parce que mon bureau était le mieux rangé (2). D'autres plus intimes ou plus drôles dont je ne saurais parler. Mais ç'en était au point que l'un des hiérarchiques plutôt sympa (3) qui me connaissait bien pouvait dire en réunion, sur un ton rigolard mais pas seulement, sentant poindre une boutade, Non, Gilda, s'il te plaît.

Ce matin, par manque de culture et trop forte envie de vanner (4), j'ai failli faire sur un média social une gaffe magistrale, à la suite de quoi avec la délicatesse et la finesse qui me caractérisent j'ai envoyé ces mots à un touitos ami qui me l'avait épargnée :

"[...]En attendant si jamais un jour le pape touite préviens-moi (que j'évite lui envoyer des blagues cochonnes qd même !)".

À peine 1 heure plus tard, je tombais sur ce touite qui indiquait entre autre :

- "Le Pape a publié son premier tweet http://bit.ly/iCwnL0 "

que confirma peu après un touite de Le_M_Poireau

(mais j'étais absente et ne l'ai lu qu'en rentrant).

Dès lors me voilà dûment équipée de l'impression farfelue que nous ne sommes pas pour rien dans l'apparition du pape sur twitter, qu'il nous a écouté, et que le sortilège de la pire boutade a encore frappé.

Je me demande si pour une boutade "utile", ça pourrait fonctionner. Comme il ne coûte rien d'essayer, tentons :

- Bah, tant que c'est pas le pape qui nous dit d'utiliser des préservatifs !

(à suivre .?.)

 

 

(1) En revanche, ex-camarades égarés là, pour Villejuif je n'y suis pour rien, je n'ai jamais émis la moindre plaisanterie sur le sujet, les derniers temps je n'avais pas la tête à ça.

(2) Je n'étais pas la même personne, pas tout à fait.

(3)Ne pas croire qu'il n'y en eut pas.

(4) C'est mon côté Séraphin Lampion, j'ai du mal à lutter. Ensuite je me désespère de mon manque de séduction. Plog


Le vrai scandale de la (petite) restauration roubaisienne

aujourd'hui, à Roubaix

P2210172 Le tram est dans 20 minutes. Je suis frigorifiée de fatigue autant que de température extérieure.

Nous entrons dans le premier café voisin de l'arrêt. Un café brasserie tout ce qu'il y a d'habituel. Qui aurait pu s'appeler Le Balto ou le Narval ou Le café de la gare du tram, s'il n'avait pas eu un autre nom.

- Bonsoir.

- Bonsoir, deux cafés s'il vous plaît.

Le garçon acquiesce, se dit qu'on a des têtes de pas d'ici, ou en tout cas l'allure ou au moins la femme (moi) ; se sent alors tenu de préciser.

- Le café ici, c'est un grand.

- Ah oui, pardon, deux expressos alors.

Nous nous sommes souvenu que la Belgique est proche et qu'un café y est un truc dilué et mollasson servi dans des grandes tasses, qu'il faut préciser un expresso si l'on en veut un vrai.

- Non, en fait on en fait pas, le dimanche après 15 heures on ne sert plus que des grands cafés ; des expressos doubles si vous voulez.

- Ben alors un café pour deux, répond l'Homme que sa proverbiale radinerie pour une fois inspire, et avant même que j'aie eu le temps d'émettre le moindre son, occupée que j'étais à comprendre pourquoi diable.

Et le serveur zélé décarre fissa, pas la place pour un moindre "Pourquoi ?" et le dépose ensuite trop vite (sur son plateau, je crois, la commande d'une autre table à garnir juste après) pour que nous puissions poser la moindre question.

Nous avons donc obtenu et doucement partagé cet irréductible café. Il ressemble à un café de café français pas très fort, mais davantage que ceux à l'américaine ou des distributeurs automatiques, servi dans une grande tasse large comme celles des crèmes. Il coûte 2,80 €, ce qui nous laisse l'impression qu'il ne s'agit pas de faire du profit (ou bien sommes-nous déformés par nos prix de parisiens ?). Il n'est pas mauvais.

Il nous faut filer en laissant la monnaie sur la table parce que le tram arrive. Nous n'avons donc pas l'occasion d'entamer ou compléter un dialogue qui nous aurait éclairé.


Y aurait-il une coutume locale qui interdirait de toucher des petites tasses le dimanche l'hiver "au bord du soir" sous peine de malédiction transmissible à de nombreuses et ultérieures générations ? Un quelconque dieu que ça offusquerait ? Un sport nordiste dont elles seraient l'ustensile et dont les rencontres auraient lieu le dimanche en fin d'après-midi ?

La gentillesse fataliste et ferme du serveur semble écarter toute hypothèse de type canular ou moquerie envers les bourgeois franciliens de passage. À moins qu'il ne fût un très parfait comédien. Nous n'avons vu aucune caméra cachée.

Nous étions deux, le risque est donc faible que nous ayons mal entendu (et tous les deux mal entendu la même chose exactement).

Peut-être tout simplement que c'était notre semaine sans (1).

Et si le phénomène ne concerne pas que nous, il pourrait bien s'agir d'un nouveau scandale : le dimanche à Roubaix en fin d'après-midi, il n'y a pas moyen d'obtenir un simple vrai café expresso classique français.

[photo : fast-food Quick, Roubaix]


(1) Pour mémoire nous avions déjà eu droit plus haut dans la semaine à la boulangerie sans pain. Alors après tout le café sans expresso ...

J'espère que nous échapperons à la banque sans argent et surtout si nous tombons malades à la pharmacie sans médicaments.

PS : Cette anecdote étant 100 % réelle, je suis preneuse de toute explication rationnelle, à présent qu'il est un peu tard pour demander Mais pourquoi ? Le 15 heures nous laisse perplexes particulièrement. L'expresso de 14 h 55 doit être un rare délice.