La vie qui va

(venerdi)

 


    Il y a le plaisir (est-ce vraiment le mot ?) de retrouver des trajets en RER C calme puis B moins chargé que la ligne 4 le matin.
Il y a le boulot, vraiment intense, il faut tenir (le sous-effectif non voulu est de deux personnes, recruter est difficile).

Il y a une amie à l'hôpital je parviens à passer la voir, elle va moins mal que je ne le craignais, du moins apparemment. Nous papotons presque comme si elle était chez elle. Mais elle n'est pas chez elle. L'hôpital est calme et beau.
En revanche le quartier me fait une impression bizarre, beaucoup de gens semblent en déshérence, mais sans l'espèce d'énergie parfois presque joyeuse des quartiers populaires.

Il y a eu un arc-en-ciel à sa fenêtre de chambre d'hôpital alors que nous parlions et elle s'est levée vivement pour le regarder. 

Quand l'amie me raccompagne à l'ascenseur nous entendons d'une télé d'une chambre l'annonce du couronnement du lendemain. Ce couronnement nous fait marrer, je ne suis donc pas la seule à n'être pas capable d'y penser sérieusement (1) ; en fait comme toujours quand il y a un truc qui attire l'attention et rassemble des "grands de ce monde", je me sens vaguement inquiète car ça me semble un appeau à attentats (2).

Je crois que pour moi, de la même façon que le Pape sera toujours Jean-Paul II, la Reine d'Angleterre sera toujours la Reine d'Angleterre. Et si le Napoli a à nouveau remporté le scudetto, c'est inévitablement grâce à Maradona. 

Je rentre en ligne 13 qui fonctionne bien - je sais qu'elle va mieux que du temps où c'était mon moyen d'aller au travail, il n'empêche ça me surprend un peu à chaque fois -, et pour aller à l'hôpital j'avais fait un mixte Vélib + ligne 13.

Grand soulagement d'être à la tête d'un week-end de trois jours mais déjà tant de choses à faire - dont m'occuper de mon vélo de triathlon -, il va passer trop vite.

Il y a, oui, un week-end de trois jours qui va passer trop vite.

 

PS : Notre époque de cinglés. Certains paient pour satelliser leurs cendres. 
Et des fois, ça rate !

(1) J'ai beaucoup aimé la présentation de ses enjeux chez Hugo Décrypte

(2) J'ai ce tracas récurrent depuis 1972 et le massacre de la délégation israëlienne parce que c'était les J.O. et que l'attention était focalisée dessus et que les terroristes entendaient bien faire connaître leur action au monde entier. J'avais 9 ans et tout à fait pigé l'effet de levier visé.


Gros rhume petits exploits

 

    Me voilà depuis mercredi tombée enrhumée. Curieusement ça n'a pas commencé par le mal de gorge mais par le nez qui coulait comme une fontaine.
Je n'ai pas souvenir particulier d'avoir pris froid, en revanche il est vrai qu'entre un samedi travaillé en face d'un collègue qui venait d'être enrhumé et un dimanche joyeux en équipe, j'avais pris quelques risques.

Mercredi soir j'ai eu de la fièvre, une fois rentrée. Et à nouveau dans la nuit de jeudi à vendredi. 
Dans la journée je ne crois pas.
Aujourd'hui je me sentais simplement fatiguée et la gorge douloureuse, mais la tête presque normale, pas marmiteuse.

Je m'apprêtais à demander à mon boss ce matin (la veille télétravail, la question ne s'était pas posée et mercredi je ne me voyais pas dire en cours de journée de travail chargée, J'ai le nez qui coule, coucou je m'en vais) si je devais aller me faire tester mais comme j'étais masquée il a lui-même pris les devant en me disant Garde bien ton masque (ton bienveillant, je précise).

Je crois que sauf forte fièvres ou symptômes violents, plus personne dans ce pays ne se fait tester.
Pour ma part je me sens tellement typiquement dans les symptômes des gros rhumes qui me sont (hélas) familier que je ne crois pas que ça puisse être autre chose, à part peut-être une angine.
Donc voilà, à la française j'ai fait le bon petit soldat et j'ai bossé entre deux atchoums masqués et déglutissements pénibles.

Je pense m'en être bien sortie (1), mais le départ de la maison avait été particulièrement difficile et d'heure en heure il s'agissait ni plus ni moins que de tenir.

Quelques personnes m'ont aidées l'air de rien : 

1/ le boss qui alors que je demandais à m'absenter un lundi de mars pour un examen médical (de vérification comme on finit par en avoir un certain nombre à effectuer à partir d'un certain âge), dans l'idée d'y aller sur une pause déjeuner étendue, m'a accordée 1/2 journée de récup d'heures sup.
(c'est très gratifiant ça donne l'impression que tous les soirs où je reste plus tard pour terminer proprement, et ne pas laisser tomber les clients sont quand même pris en compte)

2/ le collègue qui sans hésiter a accepté d'échanger avec moi un samedi de permanence en avril afin que je puisse aller à l'AG d'une association dont je fais partie et qui aura lieu à Lille ; grande gratitude envers lui.

3/ la personne qui tient la jolie retoucherie près de mon travail et qui bosse à l'ancienne, avec soin et fait le petit complément de réparation qui va bien. Elle a ressuscité un de mes vieux blousons (dont je n'ai même plus le souvenir de la provenance, c'est dire si ça date) et ravaudé un truc en prime sans demander paiement. 
Que quelqu'un puisse encore travailler ainsi me réchauffe le cœur. C'est comme notre ancien cordonnier chinois.

Et globalement, peut-être par égard pour ma voix d'enrhumée, les clients ont été tous d'une grande patience et sympas.

Prise par une soudaine quoiqu'illusoire bouffée d'énergie j'ai choisi de rentrer à Vélib et en passant par l'ouest, comme j'aime à le faire en fin de semaine, histoire de transformer le vélotaf de retour en une balade.
Un Vélib électrique aiderait pour faire face à l'énergie entamée. Et ça l'a fait sauf ... qu'il n'avait pas de lumière avant et que je n'en ai pris conscience qu'en longeant l'un des lacs - étangs du bois de Boulogne dans le noir absolu.
Au moins j'en ai un temps oublié la gorge en feu.
J'ai pu en prendre un autre à une station près du bout du lac et terminer normalement, quoiqu'avec un itinéraire pour la partie Neuilly Levallois moyennement satisfaisant (rues à voitures).

J'ai pu trouver l'énergie en soirée de m'occuper du train, et des réservations pour le week-ends du 15 avril et des messages à chacun.
À présent c'est le week-end, enfin.

Puisse le rhume ne pas m'empêcher de courir à Charenton dimanche.

 

 

 

(1) Le risque étant que lundi je découvre d'avoir fait une succession de bourdes, parce que je croyais n'avoir pas de fièvre mais en fait si.


Retour au trail

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    Je me doutais bien qu'après une semaine de six jours et même si j'avais bénéficié le vendredi d'une sortie anticipée, j'allais être peu capable de faire quoi que ce soit.

Or, j'ai deux livres à retrouver d'urgence pour les rendre à leur propriétaire et un document "trop bien rangé" à exhumer.

Sans parler de quelques retards d'écriture, et d'un courrier amical à envoyer (je voulais le faire pour Noël, c'est raté).

Alors je me suis concentrée sur la chose qui pouvait possiblement me faire retrouver de l'énergie, à savoir aller courir en forêt, et ce d'autant plus que nous avons le maxi trail de Bouffémont prévu début février. 

 

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Alors en mode late sunday morning run, nous y sommes allés. J'étrennais un nouveau maillot qui s'est révélé très confortable. Comme j'avais mis par dessus une polaire et qu'il faisait aux environs de 11°c, j'ai même eu un peu chaud. Effet de jour de Noël : s'il y avait un flot continu de voitures en direction de Paris sur la bretelle d'autoroute qui allait vers Taverny, il n'y avait presque personne dans la forêt. Et je l'avoue, une forêt pour nous tous seuls et quelques rares et sportifs passants, c'était divinement agréable. J'ai pu jouer avec les trajectoires, choisir d'éviter la boue ou au contraire pas, et même, luxe suprême, faire une pause pipi sans perdre trop de temps (à attendre un moment sans beaucoup de gens).

Pas de douleurs, seulement un relatif manque d'énergie, même si j'ai pu tenir 5'23'' du km dans la partie descendante avant le château [de la Chasse, visible sur la photo].

Au retour sur France Inter via l'autoradio, une émission dans laquelle la lumineuse Clara Lucciani parlait des Beatles avec un autre invité, et après la douche une fois au lit j'ai écouté la suite, puis suis restée pour ma sieste sur le sujet, le Joueur de Pétanque qui n'avait pas pétanque (enfin un jour de fermeture !) en a profité aussi. Ça nous a mis une fin de journée en chansons.
Et s'il avait envie de s'énerver sur la marche du monde - il ne supporte pas le retour en France pour une opération du cœur d'un vieux tueur en série des années 70 -, c'était un peu sans moi, qui avait trop besoin de décompresser pour être opérationnelle au taf dans la semaine à venir. Alors j'ai tenté de lui faire découvrir le monde fascinant des speed-cubers, lesquels m'épatent complètement.

À part ça, je n'ai eu la force que de m'occuper d'une lessive.
Ma consolation est que les jambes tiennent 13 km avec 225 m de D+ sans problèmes sans douleurs, je suis fatiguée mais pas trop mal entraînée ; je reste tentée par le marathon.

Demain, il faudra reprendre le collier, et comme d'habitude je me demande comment je fais faire pour tenir le coup. Comment faisaient mes aïeux lorsque la semaine de travail faisait 6 jours et 12 heures les journées d'employé·e·s ? 

Si la famille et les ami·e·s passent me lire, avec lesquel·le·s nous avons échangé des messages au fil de la journée, qu'ils et elles sachent que ça m'a fait bien plaisir, c'était le bon réconfort pour un jour de congé et dimanche et férié.

 

 


California dreamin'


    C'est en lisant ce billet de Fanny Chiarello, et en me remémorant une conversation avec ma petite sœur, qu'il m'est revenu une pensée délicieuse, à savoir que quoi qu'il advienne par la suite et même si j'ai eu mon lot de furieuses difficultés, toutes en mode, quelque chose survient et il convient de faire face, j'aurais eu une vie assez formidable en terme de rêves pas même faits mais réalisés.

Entre autre (il faudra que j'y pense un jour calme), le "rêve" californien. D'où je viens et à l'époque d'avant l'internet où je suis  née, prendre l'avion était un truc de riches, pour nous inenvisageable, et la Californie c'était un truc de dans les films américains, pas en pour de vrai. Ou pour les gens d'un autre monde. Sans doute du fait de ma santé fragile et de nos difficultés quotidiennes, je ne les enviais même pas, j'essayais de bien survivre dans mon petit monde à moi, puisque tel était mon lot. Ça n'était pas non plus de la résignation, mais une force toute féminine de type : voilà notre situation, voilà les choses à faire et mon défi c'est d'y parvenir malgré tout.
Donc la Californie était pour moi un lieu imaginaire, une sorte de Cinecittà d'au loin là-bas.

Et puis un beau jour, une grande amie qui avait émigré, et que j'aime beaucoup même si la vie nous a malgré nous éloignées, nous y a invités mon amoureux et moi. Nous attendions notre premier enfant et j'ai immédiatement pigé que ça serait avant sa naissance ou jamais. Alors hop. J'ai fait un gros trou dans notre compte en banque pour payer l'avion en mode confortable (un vol Air France sans changements) et des cadeaux pour la famille qui si généreusement nous accueillait, et voilà.

Ce ne furent qu'une quinzaine de jours et la grossesse ne m'épargnait pas. Mais nous fûmes heureux et heureux de retrouver les amis et ce temps de joie m'a aidé énormément par la suite, j'y retournais mentalement chaque fois que les coups durs s'enchaînaient. Je me disais, j'ai reçu en cadeau, grâce à des personnes généreuses quelque chose que je n'imaginais pas même possible pour moi.

Dans le même ordre d'idées il y aura eu la chorale qui m'a permis de chanter au Zénith et dans un stade pour Johnny. Ma seule ambition avait été de chanter, malgré une gorge souvent enrouée. Et voilà qu'à chanter je tombais moins malade et que cette opportunité s'était présentée. C'est une expérience qui a changé ma vie, par la suite, je ne me suis plus laissée faire de me résigner à une vie grise, le gagne pain, les trajets, et rentrer le soir lessivée (1) ; et j'ai pu prendre quelques bonnes décisions. Faire de belles rencontres.

Et aussi le comité de soutien à Florence Aubenas et Hussein Hanoun, pour lequel je me suis donnée à fond et qui restera en ma mémoire comme le moment de ma vie où j'aurais été utile à une cause collective et qui s'est finie bien. Je l'ai payé cher dans ma petite vie, car les petites gens paient souvent cher leurs engagements et n'ont pas de filets de protection pour la suite, ils sortent des limites que la société leur avait imposée et quand ça se termine ont perdu la petite place de survie qu'ils y avaient. Seulement je n'ai jamais regretté de m'y être lancée de toutes mes forces.

Il y a eu bien d'autres choses. À part le cyclo-cross, je me suis essayée à tout ce qui me semblait me convenir, ou représenter pour moi un défi sportif insurmontable (il m'en reste sous la semelle côté course à pied et triathlon, des aventures à essayer tant que me l'autorise ma santé). La danse en faisait partie. Animer une émission de radio aussi.

La moi de douze ans, si on lui avait dit, Quand tu seras grande, tu feras ça et ça, elle ne l'aurait juste pas cru. Elle n'imaginait rien d'autre qu'une vie de labeur, peut-être d'un certain niveau (de 13 à 19 ans je voulais faire de la recherche en physique nucléaire et quantique, j'avais eu une sorte de bouffée de vocation), mais dans le travail à fond, et rien d'autre.

Je comprends donc très chaleureusement ce que veut dire Fanny dans son billet. Parfois la vie nous accorde un truc qu'enfant on n'osait pas trop pour soi-même imaginer. Ou alors en rêve. Et ça donne une force formidable pour la suite.

 

(1) Ce que pourtant je fais actuellement seulement c'est dans le but déterminé de tenter de sauver une retraite qui serait éthique si je n'effectuais pas cet ultime effort. Et c'est aussi pour ma fille.


Première corrida de Houilles et première fois que je parviens à suivre un pacer (à 70' , ne rêvons pas)

    

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Alors au départ cette journée avait un petit air de Quand ça veut pas ça veut pas.

En premier lieu et alors que la veille avait été une bonne journée (il n'y en a pas tant que ça, tant sont englouties par les obligations), on avait reçu juste avant d'aller dormir la triste annonce de la mort d'un vieil ami, avec le supplément de peine qu'il y a à l'apprendre incidemment et après coup (1). Ça rend le réveil triste, forcément. Et c'est la moindre des choses, en sa mémoire.

Puis c'était mal emmanché, je voulais partir à l'avance afin d'avoir le temps de poser tranquillement mon sac de vêtements chauds à la consigne, aller aux toilettes et surtout compte tenu de la température entre -2°c et 0°c soigneusement m'échauffer.

Seulement comme je n'étais pas dans mon assiette (cf 1er §), j'ai oublié mon téléfonino sur le chargeur, dû revenir en arrière, prendre le train suivant et trouvé moyen à Nanterre université de rater ma correspondance : le train qui était à quai tout au bout (train court) était celui que le panneau d'affichage indiquait comme "à l'approche".
Par ailleurs pendant la course, rempochant mal avec les gants un mouchoir en tissus qui me sert fréquemment, et auquel je tenais car il me venait de ma mère, je l'ai semé quelque part.

Enfin j'ai la jambe droite douloureuse vers l'extérieur de la cheville et par moment les ischios. Comme ce ne sont pas des douleurs stables j'ai l'impression qu'elles sont liées au froid.

Malgré ces points d'adversité, la course s'est bien déroulée pour moi et encore mieux pour Le Joueur de Pétanque.
J'ai retrouvé mes camarades de club facilement, eu le temps d'aller aux toilettes avant la course ce qui m'a permis de n'avoir aucun temps perdu (malgré le froid) et pu partir dans le pack en me mettant sur le côté, c'était bien.

Le circuit en trois tours fait que l'on est doublé deux fois, lorsqu'on est parmi les lents. Il nous permet aussi de voir les rapides de près et ça s'est fort bien.

J'avais deux couches de vêtements aux jambes : le collant long 2XU et un collant court Adidas acheté large pour pouvoir le mettre dessus. Et trois en haut : le vêtement spécial froid de chez Verjari (hé oui, ça fonctionne) le tee-shirt de la course et une thermique vélo légère manche longue de mon club de triathlon. Le vêtement froid possédait une partie intégrée protégeant la main et j'avais des gants de vélos légers jaune fluo. Deux tours de cou dont le Rains très chaud et un autre sur les oreilles complété par ma casquette d'hiver Varsity. Et les chaussures Saucony (n'étant pas une influenceuse cavalcade, j'ai oublié le nom du modèle) avec lesquelles je fais un semi dans le plus grand des conforts.
J'ai tenu le -1,7°c sans problème.

Sur 1h10'30'' car oui pour la première fois de ma vie de coureuse à pied, j'ai pu m'offrir le luxe une fois qu'il m'avait passée de suivre un pacer celui des 70'. C'est quelque chose de très confortable en fait.

La course des as a été le petit bonheur des populaires qui pouvaient rester, malgré le froid. Vin chaud, chocolat chaud et crêpes nous ont permis de tenir et d'encourager. 
C'était chouette de pouvoir le faire pour Valentin André, Baptiste Cartieaux, les copains du club de triathlon, et Nico de la NTV ; bref tout le monde était là, et ça filait impressionnant. Un de nos gars, Maxime, a fait un excellent temps, P'tit Marco, fin de crève, était à la peine mais ça ne se voyait pas dans sa façon (à moins de le connaître, comme nous, qui l'avons déjà vu donnant l'impression de voleter) 0-2146-11155-84-05084-0Rb4MX 0-2146-11153-92-00392-RAnIAa.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous avons pu échanger quelques mots avec les uns et les autres à l'arrivée et puis sommes repartis en train sans trop traîner car la plupart d'entre nous souhait voir la finale de football Argentine - France.

Le trajet collectif fut sympa et après tant de froid le confort des Bombardiers fort apprécié.

Le Joueur de Pétanque alla directement à la pétanque voir le match en collectif, tandis que je rentrais et, fait exceptionnel, m'accordai un bon bain chaud avec lecture. Tout était très silencieux. Je me suis mise au lit dans le noir, en récupération. Des clameurs m'ont réveillée et j'ai cru que l'équipe de France l'avait emporté. Quelque chose m'a fait pensé à des prolongations. Ensuite j'ai perdu la notion du temps. Aurais-je voulu voir le match plutôt que d'ignorer jusqu'au bout cette coupe du monde qui me peinait (et pour l'aberration écologique et pour les victimes sur les chantiers, et pour les atteintes dans ce pays aux droits humains), que j'en aurais été incapable.

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Petite soirée tranquille, Le Joueur de Pétanque étant rentré de bonne humeur, sa prestation en course (52' environ) l'avait ravi et le match de football lui avait bien plu, s'est chargé de cuire du riz et des filets de poissons, je me suis occupée du linge et de télécharger les photos de la compétitions qui étaient non seulement déjà disponibles mais en plus via une reconnaissance faciale diablement efficace. D'où l'image en mode Où est Charlie au début de ce billet et une photo d'un des camarades de club alors que nous l'encouragions.

À présent, il va falloir affronter une semaine de six jours de travail, avec un seul jour de repos entre celle-ci et la suivante. Une épreuve autrement plus épuisante qu'un 10 km par -1°c ou -2°c.


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(1) Lui pratiquait les réseaux sociaux mais c'était plutôt rare pour quelqu'un de sa génération et nos amis communs n'y sont guère ou très peu.


Un semi en demi-teintes

(domenica)

 

J'en avais fait un objectif majeur de ma saison 2022 /2023, je visais un sub 2h30 en me disant que si j'y parvenais je prendrais le risque de tenter le marathon de Bruxelles à l'automne prochain.

 

Je m'étais entraînée le plus sérieusement possible compte tenu de mes contraintes de gagne-pain et des aléas de la vie (un décès dans ma famille, avec rapide séjour en Italie ; une opération pour quelqu'un de la famille).

OK, j'avais mis 2h56 pour faire les 20 km de Paris à Turin mais j'étais en deuil et devais composer avec la traversée de la ville jusqu'à un parc qui se prêtait à la course dans interruptions.

Je souhaitais partir à l'avance, déposer calmement mon sac à la consigne, passer aux toilettes et faire un échauffement en bonne et due forme. Pour cause de réveil relativement tardif et peu d'entrain du partenaire (lui préfère en tous lieux, tous temps et toutes occasions arriver en dernière minute en se stressant en se hâtant (ou en faisant attendre les gens s'il s'agit de choses amicales)), ce ne fut pas le cas. Mais nous avons bien eu le temps de poser mon sac posément. Puis d'attendre dans notre sas > 1h50

J'ai plutôt bien démarré, ne me faisant dépasser par les meneurs et meneuses d'allures pour 2h15 qu'entre le 3ème et le 4ème km et parvenant à les garder non loin jusque vers 5 ou 6 km.
Aux ravitos j'ai pris le temps d'un gobelet d'eau et d'un ou deux quartiers d'orange. J'ai eu aussi une pause pipi et un peu plus, de 2'30'' d'arrêt. Il a plu par deux fois, une fois en mode petit crachin l'autre en belle averse mais j'étais parfaitement équipée (1).
Discuté par deux fois avec deux vieux messieurs, je veux dire messieurs de mon âge, l'un lors du croisement avec les champions (carrément une autre planète que nous autres les lents) et l'autre lors de la drache alors que nous "ramassions les morts" (mais lui à un rythme supérieur au mien, je n'ai pas tenté de le suivre).
Nickel sauf le manque patent d'énergie et le cardio qui indique clairement, n'accélère pas (2), à partir du 15 ème kilomètre j'y suis allée au mental. Le dos vaguement douloureux mais pas pire en courant qu'en ne courant pas, c'est ainsi depuis plus ou moins notre retour d'Arras, les jambes en bon état, zéro crampes, tout bien. J'aurais pu, en ralentissant, faire 5 km de plus sans tracas.

 

 

 

Après la ligne d'arrivée, j'ai craqué, car j'avais raté mon sub 2h30 de peu et que je n'en peux plus dans les différents domaines de la vie de me cogner sans fin contre mes limites d'énergie et d'oxygénation, alors que ma carcasse et mon cerveau sont costauds.
Le Joueur de Pétanque était là qui lui a fait un excellent 2h02 par rapport à lui-même, et qui tentait de me consoler mais une femme à l'air un peu espagnol (?) et qui m'a offert des raisins dans un gobelet a joué pour moi les anges de Wim et trouvé les mots justes. Je lui ai dit merci mais j'aimerai le lui redire.

Bu un bouillon fort bienvenu, récupéré le sac qui n'était pas le dernier du camion (on a les victoires que l'on peut) et puis nous sommes allés au gymnase Paul Bert, moi enfiler des vêtements sec, Jean-François se faire masser (il s'en est sorti tout ragaillardi). On nous a offert à nouveau de l'eau Veolia.

Retour en métro mais ça n'était pas la moindre épreuve. Jean-François qui était allé "en tenue" : deux épaisseurs de tee-shirt et un simple coupe vent, était transi et malgré mon rechange je commençais à avoir des fourmis dans les doigts.

Après-midi de récupération, collation légère après la douche, regardé des résumés de cyclo-cross (aaaah MVDP ! Et Tom Pidcock pliant une roue), un vieux Maigret (et le fou de Bergerac) avec un endormissement instantané de ma part vers les 2/3. 

L'Homme s'est gentiment occupé du dîner, toujours sur l'élan du massage miraculeux et puis soirée tranquille.

Les amis du triathlon m'ont encouragée / consolée sur FB et ça n'est pas rien.
Une journée de récupération (du samedi 19 novembre, travaillé) m'attend en ce lundi et ÇA NE SERA PAS UN LUXE

 

(1) Il faisait environ 7°c  avec un vent d'environ 10 km/h SSE ; et j'avais :
un collant long 2XU avec un short léger Décathlon
un des dessous thermique à mailles de chez Verjari, le tee-shirt de la course, et le coupe vent sans manches imperméable de mon club de triathlon.
chaussures Saucony avec voute plantaire bien renforcées : perfect shoes.
ceinture pour glisser le téléphone, des gels (n'ont pas servi), les mouchoirs
petites mitaines Castelli

 

(2) pas d'emballement mais une sorte d'incontournable plafonnement. Et une connaissance de mes ressources qui fait que mon cerveau obtempère, car il sait que ne pas obéir à cette limite ressentie pourrait donner des résultats risqués.

 


Après le stage (de triathlon)


    Pourvue d'une énergie renouvelée, j'ai eu la très mauvaise idée une fois mon vélo remonté, de vouloir réhausser le guidon. Résultat : bim, déréglage du jeu de direction.

Je ne reprenais pas le boulot dès aujourd'hui, j'avais prévu d'être KO après le stage. En fait non alors j'ai fait plein de choses sérieuses et fastidieuses, mais nécessaires.

Bon et puis un petit point sur là où j'en suis après cette remise en forme : 

natation : pas de mesure de temps, mais j'ai appris ou réappris certaines particularités de la nage en mer et je me suis ré-habituée à la combi.

vélo : je peux faire 40 à 50 km sans efforts il serait grand temps que je rallonge. Avant les confinements je maîtrisais jusqu'à 70 km (pas des cols, hein). Dans ma (lointaine) jeunesse, 100.
J'ai réappris à déclipser / reclipser mais suis toujours peu à l'aise avec ça. Par exemple si je dois rouler en ville il me faut encore des chaussures classiques. Le gros progrès du stage aura été pour moi de piger d'où venait mon problème : il vient d'une bizarrerie de latéralisation : je parviens plutôt bien ou disons mieux, à déclipser du pied droit sauf que mon pied d'appel de redémarrage est nettement le gauche. Alors ça fait des nœuds dans ma tête.
D'autant plus qu'à gauche je ne parviens à déclipser que pédale en haut et mouvement du pied vers l'intérieur. Alors qu'à droite c'est pédale en bas et geste vers le bas et l'arrière.   

 

Capture d’écran 2022-05-02 à 21.44.44Ça donne des moments de flottements, qui ne sont pas en course les bienvenus.

course à pied : 

VMA : 5'57'' quand je suis en forme (i‧e. normalement fatiguée)
6'03'' quand je suis fatiguée (par ex. après une journée ou semaine de boulot nourricier)

90 % VMA : 6'33'' 
85 % VMA : 6'50''

seuil 60 : 6'42''

allure semi : 7'11''

allure EF : 8'30'' mais je pense qu'à présent un peu moins, je dois avoir le easy run papote possible à 8'10''

Bien sûr en trail avec de la dénivelée et des zones où il faut prêter attention à chaque pas sous peine de choir, c'est une autre histoire.

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Les personnes qui pratiquent la course à pied savent que ces allures sont extrêmement lentes. Seulement pour moi, avec la soixantaine qui approche, un emploi sédentaire à temps plein et la bêta thalassémie mineure, qui fait entre autre que mon cardio à l'effort grimpe assez vite, ça ressemble à de belles petites victoires sur l'adversité.

source allures / vitesses : run-motion.com 


Stage de triathlon jour 6 : les trois sports dans la journée

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Je me suis régalée à la séance de natation en mer avec des exercices et des techniques. Elle fut finalement le matin avant que le vent ne se lève et ne provoque des vagues. Et aussi lorsque l'on est plus frais.
Plusieurs personnes ont souffert du froid. Une fois de plus (depuis le funeste 7 janvier 2015) j'ai été surprise de constater que pas moi.

En revanche nager jusqu'à la bouée qui était le couronnement de la séance - mais présentée comme une option - ne m'est pas encore accessible, du moins dans des temps qui ne pénaliseraient pas l'ensemble du groupe.

Je m'étais prévue une sortie vélo l'après-midi à l'heure de celle des autres : la piste cyclable qui va vers Toulon jusqu'à sa fin. En fait sa fin c'est Toulon même. Et elle s'achève ... par un poteau (une dame m'avait avertie).

Les automobilistes sont ultra-prévenants (limite trop : ils s'arrêtent alors que l'on est arrêtés), lorsque l'on est sur la piste cyclable. Je préfèrerais plus de cohérence et moins de mise en danger lorsque l'on se retrouve en pleine route. Tout se passe comme s'ils défendaient un territoire.

À Toulon j'ai pu voir (admirer serait excessif) de gros bateau.

Un ados, m'a dit Hé bonjour M'dame. Grosses fesses ! J'avais juste envie de rire. Son pote, lui, c'était contenté de me saluer poliment - mais sans raison en fait -.

J'ai fait mon petit enchaînement vélo => CAP avec un but inclus : cartes postales and some stamps.

Trouvé quelques pépites dans une boîte à livres. Mais j'ai su rester raisonnable (presque).
Et retrouvé les amies qui étaient retournées après leur périple à vélo, chez le marchand de gaufres.
C'était un moment heureux.

Rentrer par le long de la mer. Autre bonheur 

La soirée : mitigée car sans dance floor, mais avec beaucoup d'alcool. Je ne me suis pas attardée.

PS : Au matin j'ai fait faire un détour au groupe car je croyais avoir emprunté une des autres fois un chemin menant vers la mer. En fait non (ou alors j'avais emprunté une voie privée à mon insu et là, les grilles que je n'avais une première fois pas su, voir étaient closes. Il ne m'en ont pas tenu rigueur, ça permettait de limiter le passage "marche le long d'une route où les bagnoles roulent (trop) vite.

 


Capture d’écran 2022-04-29 à 09.06.18 Capture d’écran 2022-04-29 à 09.06.18
Capture d’écran 2022-04-29 à 09.06.18

 

 

 

 

Notre stage de triathlon était animé par Julien et Nicolas d'Esprit Sport Coaching et c'était impeccable. Équilibré, chacun·e pouvant adapter à son propre niveau.


Apophénie


    C'est la guerre et ne pouvant rien faire, je continue à apprendre des mots nouveaux, dès que j'en ai l'occasion.

Voici donc apophénie, que j'avais peut-être déjà croisé mais oublié, et (re)découvert grâce à Fanny Chiarello.

une apophénie est une altération de la perception qui conduit un individu à attribuer un sens particulier à des événements banals en établissant des rapports non motivés entre les choses. Tout lui paraît avoir été préparé pour lui ne serait-ce que pour tester s'il remarque ces bizarreries. (d'après article wikipédia)

Une autre définition ici. Percevoir des structures ou des relations dans des données purement aléatoires ou sans signification. Le terme a été formé en 1958 par Klaus Conrad, qui l'a défini comme " voir des rapports non motivés " ainsi qu'une " perception anormale de significations ". 

J'en profite pour redéposer ce lien vers quelques figures de styles (mots que je connais puis oublie, puis retrouve assez régulièrement). Et celui-ci vers la paronomase que j'avais oubliée mais que Samovar m'a remise en tête.


S'entraîner malgré tout

(sabato e domenica)

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Pas facile quand on n'a pas vraiment de week-end de pouvoir s'entraîner les deux jours.

D'autant plus que ma séance du jeudi soir avait été reportée pour cause de soirée à l'Attrape-Cœurs. 

Alors j'ai trouvé comme solution de rentrer du bureau samedi soir en courant, par un trajet qui voisinait les 20 km (1) en passant par l'ouest parisien.

Et de reporter la séance brève d'endurance fondamentale au dimanche. Ce qui n'était pas idéal mais la seule façon de la caser dans la semaine. 

Au bout du compte un seul jour libre mais au moins 25 km de courus sur l'ensemble du week-end, à un rythme pour moi décent (2).
Et l'impression en courant presque un semi marathon après une journée de 7h30 de travail - même s'il n'est pas physique il requiert concentration et tension -, d'avoir réalisé à mon échelle un exploit.

 

 

(1) Je me prépare à des trails d'environ 25 km
(2) Pour les coureuses et coureurs normaux, ce serait un rythme très lent.