Bécassine béatitude absolue

(Vous avez le droit de vous moquer)

J'ai traversé toute ma vie loin du luxe - fors quelques parenthèses un peu "fiançailles de Frantz" -, je n'ai ni argent à dépenser (ou si, une fois, en juin 2005 et j'en ai conçu une forme légère d'amnésie, retrouvant plus tard quelques chaussures, quelques habits dont je n'avais plus le souvenir ; il y avait eu une période d'euphorie à laquelle je n'étais pas du tout entraînée), ni envie de dépenses d'acquisition d'objets. Des choses utiles pour la vie quotidienne, oui, par exemple j'aimerais pouvoir refaire enfin la salle de bain, ranger l'appartement, refaire le réseau électrique (par sécurité), j'aimerais pouvoir participer à des financements de beaux projets, j'aimerais pouvoir à nouveau me déplacer et retourner en Italie, bientôt je vais avoir des envie d'expéditions sportives (1).

En 1998, lorsque le dopage s'est trop vu sur le Tour de France pour pouvoir continuer à être tu, j'ai découvert que des noms d'équipes pouvaient être des noms de montres de luxe. En fait je ne rattachais pas les noms des groupes de coureurs à des choses, y compris pour les marques bancaires pourtant connues de ma vie quotidienne. C'était disjoint. Des sons sans lien. Et (pour le cas des montres) pas la moindre idée de ce à quoi ressemblaient les objets, je veux dire, ce qui pouvait les distinguer des autres appareils à mesurer le temps que l'on porte au poignet.

Sous le précédent président qui aimerait tant devenir le suivant, il avait été question d'une marque de montre de luxe, un riche membre de sa cour ayant eu une sortie sur le fait d'en posséder une et qui aurait pu (dû ?) être un motif de fierté (2). À l'époque j'avais cru qu'il s'agissait d'auto-dérision. Ou qu'il avait été payé par la marque pour créer du buzz comme on disait (3).

Et puis ces jours-ci, je croise cet homme, sportif, d'allure élégante, avec au poignet une grosse montre métallique moche qui détonne avec l'ensemble de sa tenue, sobre et bien portée. Un peu comme des types qui semblent assez fins mais ont une grosse chevalière ou une gourmette énorme au poignet ou une dent en or (4) ou un tatouage voyant et racolleur. Bref, ça ne collait pas avec lui - je ne le connais guère, alors disons : le reste de l'image de lui -.

Ce matin, un de mes neurones, celui que lassent mes différents petits handicaps sociaux, a entrepris de me faire faire sur l'internet des familles la recherche élémentaire qu'il fallait.

J'ai enfin pigé.

Tout simplement l'homme disposait de cette fameuse montre réputée pour sa cherté. Et moi qui avais commencé à inventer des scénarii possibles de la présence d'une toquante détonante au poignet d'un homme au charme discret (5), j'ai enfin pigé qu'en fait il en était probablement fier. Peut-être même très.

[J'en ris encore]

 

PS : Comme je viens d'acquérir une grosse montre voyante pour les données d'entraînements - pas trouvé de modèle "filles" avec l'équivalent technique qu'il fallait -, je crois que je ne vais pas tarder à être aussi ridicule, quoi qu'en moins clinquant.

PS' : Peut-être qu'il disposait d'un modèle particulièrement volumineux et coûteux [à supposer qu'il y ait une corrélation taille / prix], et que d'autres de la même marque sont plus discrètes, qu'il existe des modèles fins pour femmes qui tiennent de la joaillerie, je ne sais, ou qu'avec un équipement de type costume cravate très corporate cadre sup ça ne m'aurait pas sauté aux yeux.

 

(1) Je n'avais pas mesuré le coût, exorbitant à mes yeux de semi-smicarde, de la pratique du triathlon : celui des engagements aux courses et des déplacements.

(2) ou plutôt de honte de n'en point avoir.

(3) Mission en l'occurrence parfaitement accomplie

(4) Déjà du temps où ça se faisait [la génération de mes parents] autrement que pour des rappeurs, je ne comprenais pas. Je trouvais ça d'une laideur maximale.
(5) Héritage familial porté avec piété, cadeau de la femme ou de l'homme aimé, qu'on trouve moche mais qu'on porte par amour du ou de la bien-aimé ...


Je ne me souviens plus du printemps

Depuis 2013, qui était pluvieux, du moins il m'est ainsi resté en mémoire, je ne me souviens plus du printemps. 2014 était peut-être pas mal, mais il fallait aller à l'hôpital et nous étions si inquiets sans arrêts, 2015 était un deuil et le deuil aussi d'une autre relation et la difficulté qu'il y avait à travailler malgré tout alors que l'environnement n'était pas bienveillant - j'ai le souvenir de journées ensoleillées et d'un été plutôt chaud mais il reste comme sur une photo, sans ressenti, abstrait - et 2016 n'accorde de chaleur que par inadvertance. 

Ça fait longtemps, très longtemps que j'ai perdu les voyages, restaient les déplacements, quelques-uns, et Bruxelles. N'en restent plus qu'Arras et son festival de cinéma ainsi que deux week-ends de ciné-club - et encore coup de chance, j'avais un week-end non travaillé -. Faire l'amour s'éloigne aussi. J'ai passé l'âge des possibilités sans tout à fait avoir perdu l'envie, mais force est de constater que c'est bientôt fini.

Espérer rétablir l'équilibre de nos finances n'est plus qu'un espoir abstrait. Seul le départ des enfants ou que l'un d'eux contribue aux dépenses pourrait nous remettre dans une situation sans systématiquement des tracas de fins de mois et du jonglage et du report de dépenses élémentaires.

Travailler un peu loin c'était renoncer à une grande part de vie sociale, c'était déjà le cas dans le XVIème arrondissement (même si dans ce cas le "loin" n'était pas géographique), mais ça l'est désormais concrètement. Je m'y attendais, seulement ça peine.

Les problèmes d'argent pèsent aussi, joints aux prix délirants (par rapport à des salaires faibles) des consommations à Paris  

La rondelle

(photo récente d'un ticket de caisse d'un café parisien empruntée à Lola Spun et tellement significative, de la rondelle de citron taxée à 20 centimes à la CB minimum 10 € en passant par le prix de base des consos, 6,10 € le cidre, 4,20 € l'eau gazeuse)

Forcément, si on hésite à aller au café, parce que la moindre boisson c'est trente minutes de boulot qui se liquéfient, on voit moins les personnes à qui on aimait donner rendez-vous, sans nécessairement se faire inviter. On n'ose plus rien proposer.

Chacun est pris dans la nasse de ses propres difficultés et soucis. On est tous des hamster qui cavalent dans des roues, parfois on en descend, on dit deux mots au hamster d'à côté en tentant de reprendre notre souffle, et puis on reprend. Comment rester proches dans ces conditions.

L'opéra s'était terminé quand les files d'attentes collectives ont été supprimées et les places à 20 €. Ça me manque. J'ai au moins la conscience d'en avoir, grâce à Kozlika et au petit groupe qui s'était créé, vraiment bien profité.

La chorale s'était achevée avec mon premier emploi de libraire et les fermetures à 20h. Incompatibles avec les horaires de répétition. Et les répétitions en vue des concert qui prenaient les week-ends incompatibles avec les horaires des librairies ultérieures. Chanter me manque. La musique jouée me manque.

À présent c'est le théâtre. J'y allais en collectif avec un abonnement, certaines années deux (mais mon partenaire de Chaillot a totalement disparu de la circulation, quand je pense à lui désormais je pense aux morts dans la vieille série des Envahisseurs, un souvenir lumineux de la place qu'ils prenaient). Je vais quand même regarder ce qu'on m'a transmis mais je crois que je vais arrêter. Trop compliqué avec mes nouveaux horaires. Rare économie possible. Là aussi que de bons souvenirs. Que d'œuvres qui auront aidé à grandir.

Reste le sport, encore que (1), mais au moins la pratique quotidienne, elle, dépend beaucoup de moi et le nouveau travail la favorise. Est revenue une activité que l'éloignement des lieux et le peu d'entrain des miens m'avait fait abandonner alors qu'elle m'est une respiration vitale : les marches en forêt.

Reste le cinéma, entre le Cinema Paradiso découvert près du boulot et le Méliès de Montreuil cette année est faste. 

Restent les livres, mon métier retrouvé me remet dans une situation d'abondance. C'est déjà une vie très privilégiée, jointe au travail que j'aime. Aimer ce qu'on fait pour gagner sa vie est quelque chose de si précieux.

La lecture, le cinéma, le sport, trois éléments qui ne se rétrécissent pas dans une existence qui depuis 2013, que je le veuille ou non, se resserre.

Reste la BNF même s'il est frustrant de n'y pouvoir y aller que certains matins. J'y suis si bien, au calme, à mettre de l'ordre dans mes idées, avancer mon travail personnel, étudier.

Reste l'écriture, justement. La seule chose qui contre vents et marées échappe au renoncement pour l'instant, sauf qu'elle échappe aussi à la mise en œuvre de chantiers un peu longs. La seule chose qui me console c'est de n'avoir rien à me reprocher : j'y fonce dès que j'en ai la possibilité.

Je ne souviens plus du printemps, j'ai renoncé à avoir chaud, est-ce que ça existe encore ? Mais je n'ai pas renoncé encore à l'essentiel. Quelqu'un me soutient.

Peut-être aurais-je enfin davantage de printemps l'an prochain. 

 

 

(1) Je voudrais m'inscrire à la saison prochaine au Levallois Triathlon après une tentative trop tardive pour la saison 2015/2016 mais deux mails sont restés sans réponse pour l'instant. Je suis une femme, je ne suis pas jeune, je n'habite pas Levallois mais juste à côté, sans doute que je ne les intéresse pas.

PS : Le problème est aussi que les tracas externes grandissent en plus du climat général délétère et violent, mais je ne souhaite pas évoquer les premiers qui sont ceux de tous adultes vieillissants dont les parents atteignent au grand âge, et j'ai déjà beaucoup parlé du second.

addenda du 27/05/16 : À croire qu'il suffisait de demander, aujourd'hui un climat normal de printemps vers l'été #itwasabouttime 


Tandis qu'on débat de la "Loi travail" : cher Adrien


Capture d’écran 2016-03-29 à 09.45.12 - Version 2J'ai grossièrement gommé le nom de l'entreprise pour laquelle vous vous présentez sous un prénom humain (1). 

Je ne vous veux en effet pas de mal, vous semblez me vouloir tant de bien. Effectivement, je m'étais inscrite fin janvier sur le site d'offres d'emplois pour lesquels vous annoncez travailler. 
Je ne trouve donc a priori pas illégitime de recevoir des courriers, cherchant un emploi avec énergie, j'étais prête à courir le risque d'être spammée en me disant : Sait-on jamais ? Si par chance une offre sérieuse pouvait se glisser parmi toutes celles que je recevrai.

Jusqu'à présent je n'avais pas à me plaindre de votre site en particulier.

Il se trouve que rien dans mon CV, que j'avais pourtant soigneusement complété, ne me prédispose à devenir agente dans l'immobilier, votre proposition me semble d'un premier abord assez peu adaptée.

Et puis quelque chose me gêne et pas seulement cette fausse familiarité qui vous fait me vouvoyer tout en m'interpelant par mon prénom, il semblerait qu'il s'agisse d'une affiliation plus que d'un emploi, il est fait mention de "Négociateurs indépendants" et d'être entrepreneurs. Pour autant il est préciser qu'il s'agit pour l'entreprise immobilière de "recruter".

J'ai assez parcouru d'annonces chez Pôle Emploi pour avoir compris que de nos jours la pratique est courante : on fait semblant de faire croire aux personnes concernées qu'elles ont trouvé du travail, elles n'ont qu'une porte entrouverte vers quelques ventes à faire, en général en milieu ingrat ou de produits difficiles à placer, et l'entreprise chapeau qui n'est pas un employeur mais présentée comme un partenaire prendra un pourcentage. Aucune garantie de quoi que ce soit. Pour faire chic certaines annonces emploient (cet emploi là ne les engage pas) le mot freelance. Dans la plupart des cas, d'accord peut-être pas tous, il s'agit d'être libres de trimer H24 7/7 pour ne rien toucher ou quelques miettes, à la fin du mois. Pas de congés payés, pas de retraites (déjà qu'à force d'en reculer l'âge elles n'existeront bientôt plus pour grand monde), l'éventualité d'un arrêt maladie je n'ose y songer.

Il n'empêche que de vous j'attendais mieux. Au moins un filtrage d'entre les vraies annonces et les propositions qui ne portent pas sur un contrat de travail. Ce lien de subordination qui s'il est respecté d'un côté comme de l'autre permet de concentrer son énergie sur ce qui est à faire et non sur un combat permanent du salarié pour parvenir à se faire payer et bénéficier d'un temps de récupération physique et mental raisonnable.

Dès lors qu'il ne s'agit pas d'un emploi en bonne et due forme peut-être faudrait-il parler d'affiliation ou d'adhésion. Le terme de recrutement devrait être réservé aux contrats de travail.

Je trouve donc cette prise de contact bien plus décevante que profitable ; mais vous souhaite néanmoins à mon tour une excellente journée.

Gilda 

 

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En lisant un article sur une tempête de sable à Katmandou

 

    En lisant un article sur une tempête de sable à Katmandou, j'ai entre-aperçu en lisière une photo d'un des "Royals" britanniques. Elle m'a mise comme un doute solide. (et bien un peu drôle)

Capture d’écran 2016-03-28 à 13.40.03

(En même temps une de mes collègues jeunes l'avait vu sur la fin de son étrange passage, et je me dis qu'elle l'aurait reconnu, elle)

Fouettés sans crème et bariatrie


    

Une façon comme une autre de tenter de refaire surface après que l'ultra violence a à nouveau fait irruption dans le quotidien, et à condition de n'avoir pas été touchés de façon trop intime est de se replonger dans des activités qui nous font du bien, qui donnent un sens aux petites journées de rien - car on peut difficilement traverser chaque journée au rythme aigu des romans noirs ou des temps de guerre : il faut garder le cap coûte que coûte afin de pouvoir assurer son pain quotidien -. 

Ce qui me convient, mais ça dépend de chacun, rien d'universel, c'est d'apprendre des trucs inutiles. J'entends par là de tout et de rien, et qui ne soit lié à aucune obligation immédiate, juste pour le plaisir de savoir un peu plus de choses qu'un peu moins.

L'internet fait de l'exercice un bonheur difficilement limitable : autrefois il fallait se palucher des dictionnaires, feuilleter des magazines, des journaux, et le résultat de cette pêche au savoir facultatif était fort incertain. Aujourd'hui il suffit de voler de lien en lien comme Jane sur ses lianes, voire Tarzan mais c'est moins élégant.

Je me suis donc, en rentrant du petit entraînement mémère du dimanche matin, penché sur le sens d'un mystérieux "Bariatrie" qui ornait un véhicule de transport médical (Ambulances Machins : spécialisées pédriatrie / bariatrie). Il s'agit donc d'une branche de la médecine qui s'intéresse aux personnes obèses (source wikipédia). J'avoue que j'en étais à imaginer des transports spécifiques pour qui a des problèmes respiratoires aggravés, des intoxications au monoxyde de carbone ou des accidents de plongés, bref je songeais caissons hyperbares. Alors que l'entreprise d'ambulances voulait simplement signifier sa capacité à transporter des gens de très petits à très gros.

Je crois que c'est ensuite un touite qui m'a portée jusqu'à cette merveilleuse video de TED qui explique la physique des fouettés en danse et même si je reste aussi nulle en tours (1), coincée depuis vingt-cinq ans au stade de la pirouette practice, et de là j'ai appris que Louis XIV était réputé pour ses qualités de danseur de ballet, que l'appellation "Roi Soleil" en venait.

Puis j'ai joué à distinguer les faux binious des vrai, ce qui était beaucoup plus amusant que d'écouter celui qui veut danser (nu) avec les loups

Au bord de revoir un vieux film (26 ans ?!?!), ça allait un peu mieux, j'ai pu me remettre au boulot. 

 

(1) C'est le geste par excellence qui est à l'intersection de mes difficultés de coordination et de ma perception particulière de la verticalité. 


Petit poème spécial journée des droits des femmes

(C'était hier je sais, mais c'est aujourd'hui que je l'ai retrouvé)

Capture d’écran 2016-03-09 à 17.12.52


Comme il est bon de l'écouter (Thomas Gunzig, café serré)

 

    Je ne suis pas parvenue à pécho le code pour inclure la video et n'ai pas trop le temps de chercher, voici donc un simple lien sur le formidable Café serré de Thomas Gunzig ce matin et qui portait sur la journée des droits des femmes. 

(au passage je me demande ce qu'il en est des droits à la retraite et des congés maternités en France, nous sommes-nous déjà aussi fait gruger ou reste-t-il l'espoir que nos efforts de reproduction comptent pour ce qu'ils sont c'est à dire un fameux travail, particulièrement épuisant ?)

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Listes de souhaits


À partir du 31 je n'achèterai plus de livres que très exceptionnellement, tant que je n'aurai pas de nouvelle source de revenus autre que ponctuelle et que la situation des finances familiales sera entre rouge clair et rouge foncé. Les livres sont, avec quelques bricoles de circonstances (1), et les appareils pour remplacer des pannes (2), mes seuls achats. Je ne peux pas arrêter de fumer puisque je ne fume pas. Les voyages ont été depuis longtemps supprimés, ainsi que la plupart des déplacements y compris amicaux. Reste la Normandie (merci à ma mère) et le moins onéreux des festivals de cinéma (merci à Satsuki qui m'avait suggéré la solution d'hébergement merci à notre hôte aux tarifs raisonnables). Mes usages cosmétiques sont des plus minimalistes (3). J'achète aussi régulièrement des esquisses de produits dopants, généralement sans résultats convaincants mais ça sera inutile quand je ne serai plus obligée de tenir le coup dans un travail à rythme imposé. Donc restriction budgétaire = ne plus acheter de livres, je n'ai pas d'autres volants d'action. Et c'est vrai que même en étant libraire et malgré quelques SP, j'en avais pour une somme certaine.

Il va donc falloir que j'attende les sorties poches, que je ré-établisse des listes de souhaits (textes, musiques et films) et que je patiente. Je pourrais sans doute soulager une partie des attentes grâce à la BNF mais ne devrai pas perdre de vue que dès mon niveau d'énergie minimal retrouvé j'irai pour travailler plus qu'étudier.

J'ai de quoi voir venir, un expert plombier me l'a même reproché (5).

Je vais donc tenir quelques listes désormais. Et je ferai l'acquisition des titres à mesure des moments de trêves financières.
Afin qu'elles ne prennent pas des proportions folles, un rythme mensuel me semble raisonnable. J'espère simplement que les amis ne m'en voudront pas de ne plus suivre qu'à retardement leurs publications. 

 

PS : Pour les spectacles et les concerts, pas besoin, les amis s'en chargent, en ce moment je mène une vie culturelle inouïe il suffit que je me dise Ah tiens, quand même je serais bien allée voir Patti Smith ou écouter François Morel, et voilà que quelqu'un se dévoue pour me proposer une place de rattrapage. En plus ils se débrouillent pour me faire croire que je leur rends service.
Autant je me sens maudite pour l'amour, le fric et la plomberie autant j'ai l'impression qu'un enchanteur veille sur moi pour le bonheur social et intellectuel. Merci les amis !

 

(1) Je crois avoir hier battu mon record de rapidité d'achat de vêtement pour parer à une sorte d'urgence. Savourer le bonheur que c'est d'avoir une taille courante et simple.

(2) Encore que. J'ai payé mon téléphone 1 € et un engagement.

(3) C'est une de mes perplexités sans arrêt renouvelée : comment font mes consœurs pour avoir les moyens d'acheter toutes sortes de produits de beauté, des soins en instituts et des passages "pour rien" (4) chez le coiffeur ?

(4) Alors que nous étions chez le coiffeur pour #lefiston , deux dames sont venues successivement pour demander qu'on leur face un brushing. Qu'on puisse aller chez le coiffeur sans se faire couper les cheveux, voire allez, refaire une teinture, me semble insensé. 

(5) Je sens qu'approche à grand pas le moment où il va falloir que je me résolve à faire du crowdfunding pour faire face aux frais induits par l'affaire de la fuite d'eau invisible, laquelle prend des proportions qui dépassent mon entendement. Plus tu es pauvre plus tu t'appauvris. L'extérieur t'impose ses contraintes et tu n'as pas les moyens de prendre un avocat pour défendre ton point de vue, ou c'est quelqu'un de surchargé mandé par l'assurance et pour qui tu n'es qu'un dossier confus.


John and Emma and pretty old cars

Toujours un brin triste de la mort de celui qui incarna l'immarcescible John Steed, et que c'est là qu'on s'aperçoit qu'en fait non et que c'est une dernière part d'enfance qui nous quitte, qu'on en arrive aux âges ou "Quand j'étais petit(e)" est non seulement une époque révolue mais un temps qui perd ses témoins ; bref, donc triste, quoi, je suis tombée sur cette petite pépite d'un reportage sur le tournage de leurs scènes de fin, toujours dans des vieux tacots incroyables (1).

Je les regarde, l'esprit dans le vague, pas nostalgique de mon enfance, mais sans doute de mes amours, et très certainement de celles qui ressemblaient à ça (2). D'autres séductions ont supplanté celle qui se tissait de complicité. Elles étaient plus immédiatement perceptibles et donc excitantes pour l'ensemble des spectateurs. Des années, des décennies plus tard, Diana Rigg est celle qui fait bonne figure en très vieille dame dans "Games of thrones" - a match is never lost -.

En attendant mon temps d'antan est désormais fort loin. Ainsi qu'une forme d'insouciance que la guerre froide n'empêchait pas.  

 

 

 

(on remarquera dans les commentaires "the fighting and still feminine Emma Peel" 

#soisbelleetbastoipas(trop)

(1) moi qui utilisais tant "improbable" avant sa mode (laquelle a succédé à "dévasté" pour des êtres humains) je n'ose plus, du coup je varie.

(2) Et ont fini aussi bêtement mais bien moins élégamment que leur dernier épisode, si émouvant, si classe.


Une bizarrerie (mes neurones en parallèle)


    Ainsi donc c'est la troisième fois que mon cerveau me fait le coup de disposer de toutes les infos nécessaires pour établir l'évidente connexion entre une personne que je connais et une autre que je connaissais ou un travail d'elle-même qu'elle avait fait et que je connaissais. Un lien qui aurait dû me sembler évident dès la rencontre elle-même et qui pourtant aura mis entre 8 et 24 mois pour s'établir enfin. Et le plus souvent de façon fortuite. Ou plutôt par une conséquence logique mais involontaire.

Pourtant dans la vie, je suis celle qui, délivrée du poids des enfants petits, assoiffée d'apprendre, en perpétuel appétit de bons moments (et les soirées en librairies, ou voir un bon film, le sont) et donc sortant beaucoup, pratiquant aussi l'internet dans sa version chaleureuse de contacts et d'échanges, fait souvent le lien entre les uns et les autres. Avec une vista pour les collaborations fructueuses et autres affinités dont j'aimerais qu'elle puisse un jour s'appliquer à ma propre vie - mais on dirait qu'hélas je suis moi-même exclue du champ de mes propres capacités ; ou bien ma capacité est celle-ci et rien d'autre : présenter les uns aux autres afin qu'ensemble ils puissent progresser -.

Il m'est donc particulièrement troublant de constater à quel point mes neurones ou tout autres éléments impliqués dans les processus de pensée fonctionnent pour moi-même en parallèles sans jamais spontanément se croiser et pour le collectif en très efficace toile qui relie les autres.

Je reste très émue de ce que je viens d'apprendre. Un lien entre un ami relativement récent et d'autres qui datent du temps où je venais de faire la rencontre décisive qui allait bouleverser ma vie. Et une foule d'éléments incompréhensibles isolément prennent harmonieusement place. Dont le fait que je me sente à ce point affectée par la mort de Patrice Chéreau alors que je n'ai fait que parfois le croiser - et apprécier ses travaux, certes, mais d'ordinaire ça ne suffit pas pour avoir du chagrin comme ça -. 

Émue et heureuse de ce que j'ai enfin appris,  mais troublée par mes sortes de micro-aveuglements, voire d'amnésies. Comme un sortilège. Ou un enchantement.