En lisant un article sur une tempête de sable à Katmandou

 

    En lisant un article sur une tempête de sable à Katmandou, j'ai entre-aperçu en lisière une photo d'un des "Royals" britanniques. Elle m'a mise comme un doute solide. (et bien un peu drôle)

Capture d’écran 2016-03-28 à 13.40.03

(En même temps une de mes collègues jeunes l'avait vu sur la fin de son étrange passage, et je me dis qu'elle l'aurait reconnu, elle)

Hayden et Kendall à nouveau ensemble (à la manière de)


P7181934Parfois, je commets une photo de paparazzo. 

(prénoms empruntés à la presse pipole du jour, aucune idée de qui sont les uns et les autres - il m'a semblé que l'image était prise de suffisamment loin et d'une activité suffisamment peu compromettante - traverser au passage piétons - pour que je puisse la poster)


Le code cul erre


Tu as fait des frais de lingerie pour ton nouvel ami - il est trop tôt pour parler d'amour, mais tout va bien au lit -. Ce n'est pas trop ton truc mais l'époque est dans l'apparence, et puis tu n'aimes pas porter pour l'un ce qui plu à l'autre, une façon de rêver en démarrant même pour les petits habits avec du neuf que cette fois-ci enfin ça se finira bien et pas par une mise en silence ni un Contente-toi d'être une amie, j'ai trouvé mieux, voire un aveu de 15 ans vieux, Depuis tout ce temps-là ce n'était plus toi (1). 

Bon, tu n'as pas changé, faire du shopping pour toi est une immense corvée, sauf quand il s'agit de chercher le bon vêtement pour un bien-aimé et qu'il contient du temps et des rires partagés. Tu es donc allée au bout de ta rue : une marque de lingerie et vêtements d'intérieurs, puis vêtements généraux - mais c'est la lingerie qui l'a fait connaître, y a posé son siège social il y a plusieurs année et une boutique garnit le rez-de-chaussé. Plus d'une fois sortie sans écharpe, sans bonnet, ou avec un pull trop léger, tu t'es rendue compte que ça n'irait pas pour affronter la journée et au passage tu t'es rééquipée car le temps pressait et qu'il était trop tard pour rebrousser chemin. 

Mais cette fois ce sont des sous-vêtements que très volontairement tu achètes. La vendeuse t'annonce que si tu as un smart phone en captant le code QR reproduit qui en motif dans la dentelle, qui sur l'étiquette, tu pourras accéder à un texte d'une page écrit par l'un ou l'autre des plus fameux écrivains. Tu as vaguement pensé On n'arrête pas le progrès, mais tu n'avais que le futur rendez-vous en tête et ça ne t'a pas outre mesure tracassée. Tu n'as même pas pensé à demander si le choix était aléatoire ou par couleur, modèle ou taille. Pour le rouge j'aurais du Barbey d'Aurevilly, pour le noir du Stendhal. Et si je prends ce "chair" vieillot, aurais-je un brin de Bovary ?

Voilà, tu es dans ces moments où ça plane pour toi, c'est l'euphorie des débuts de quand les corps exultent et que l'intendance ou la famille ou les dettes les chômages les poubelles à descendre les fuites d'eau les rages de dents la personne qu'on aimait avant et un peu moins maintenant mais qu'on ne veut pas blesser n'ont pas encore tout fait capoter. L'avantage de l'âge c'est qu'on sait que ça ne saurait durer.

Alors on profite, joliment habillée, sexytudinellement dévêtue, et que le moment soit parfait.

 

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C'est en ramassant ton panty (2) après les instants extatiques que l'homme s'amuse, C'est quoi ce code sur ta culotte ?, saisit son téléphone, des fois qu'il y ait une pub avec une longue blonde aux jambes interminables, vu que sur ces points-là, avec toi il n'est pas sauvagement comblé (3). Mais voilà que le clic fait apparaître un texte, Hé dis-donc c'est une histoire, toi qui aimes lire, tu vas adorer !

Tu sors propre et fraîche de la salle de bain au moment où il te tend l'appareil avec le texte dessus, 

C'est un extrait de quoi ? demandes-tu en le saisissant. Tu t'attends à Hugo, au torride Apollinaire, à l'insaisissable Rimbaud, quelque coquinerie de ces gars-là. 

Et vlan.

Le texte est de mots d'amour qui un temps furent pour toi, celui qui l'a écrit n'est autre que celui qui te quitta et qu'il t'aura fallu des mois non pas pour l'oublier, c'est impossible, mais pour parvenir à retrouver le chemin du désir. C'est peu dire que la magie du moment amoureux vient d'être vachement brisée.

(version 1)


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 En dégrafant ton soutien-gorge d'un geste délicat (4), l'amant s'aperçoit que le motif de la dentelle fait code, la curiosité commune l'emporte sur la hâte sensuelle, vous supputez un jeu coquin, il attrape son téléphone, oubliant que le temps des ébats vous aviez tout éteint, prend quand même le temps de rallumer pour voir, bipe, semble déçu du résultat, C'est un texte, annonce-t-il un parfum de dépit dans la voix.

- Ah oui ? Fais-voir demandes-tu émoustillée, tout en espérant qu'il ne déb que le récit sera bref et bon.

Et voilà que c'est une histoire coquine et tendre, d'une page, écrite avec élégance par un bon copain, mais que ça fait bizarre de le retrouver là, en cet instant, comme s'il venait se joindre à vous - alors que votre relation n'est absolument pas amoureuse, tu connais sa femme, ils semblent très heureux, tu n'as jamais rien imaginé d'érotique, le lire alors et maintenant t'y oblige et ça te gêne un peu -.

L'amant n'a rien perdu de ses intentions, et tu as vite reposé le téléphone mais c'est toi qui d'un coup n'es plus tout à fait là, qui as changé de registre et te sens toute calmée, sortie du vif du sujet. Ce qui ne convient pas.

(version 2)  


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(1) entres autres exemples glanés dans ma propre vie ou pas très loin ailleurs.

(2) toujours en littérature anticiper les retours de mode. #lettresàunjeunepoète

(3) mais tu as les attaches fines et les muscles harmonieux.

(4) Rêvons un peu.

 


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Tout ce qui précède n'était que fiction, vous vous en doutiez.  Sauf que très prochainement ça sera techniquement possible, hélas pas tant pour les ébats que pour le code consultable (il sera sans doute fourni à part, j'ai simplement poussé un tantinet le concept).

Après mars et sa rubrique (que j'écrirai quand je serai capable de le faire en ne pleurant que de rire) Quand vous êtes libraire ne tombez jamais amoureuse d'un écrivain (5), je sens venir septembre avec cette constatation : Aimer des fournisseurs de matières à code QR peut nuire ultérieurement à votre libido. 

Le vrai gag, ça ne s'invente pas, c'est qu'il y a un bon camarade parmi les premiers fournisseurs, sans parler des amies, et qu'il s'agit vraiment de la marque où je m'équipe pour cause de proximité et qu'elle n'est ni de luxe ni de vulgarité. Pour une fois le marketing m'aura fait marrer.(Quoi que)

 

(5) Qu'une amie du métier qui se reconnaîtra si elle passe, résume ainsi avec romantisme : On ne couche pas avec la marchandise.

addenda du 04 août : Le Monde en parle un peu plus tard.

 

 

 

 

 


Des Jambes Interminables on ne se méfie jamais assez


""Pour la énième fois depuis qu'elle était montée à bord, Gina croisa ses jambes, des jambes galbées et qui semblaient interminables. Le crissement soyeux des bas nylon mit John au supplice.""

avec quelques lignes plus tard le, de fait inévitable, "turgescent" (le taux de corrélation entre interminabilité des jambes et turgescence du membre étant, sauf chez certain auteur belge, proche de 1) : 

"" Gina glissa une main experte dans le pantalon de John à la recherche du sexe turgescent.""

"Le lecteur du 6h27" de Jean-Paul Didierlaurent (Au Diable Vauvert p 109) 

 

On pourra au lire de ces extraits se dire que dans le genre, c'est terrifiant et qu'il s'agit d'un mauvais roman

MAIS ATTENTION :

le passage cité est extrait d'une lecture à voix haute qu'effectue l'un des personnages à partir des feuilles sauvées hasardeusement du pilon. La scène est drôle : il se trouve à lire devant un parterre de personnes âgées, mais comme la façon de faire consiste à prendre dans le désordre et sans tri les extraits sauvés, voilà qu'il tombe sur celui-ci, qui enchaîne à tire larigot tous les clichés de scènes sexuelles vulgaires et sans sensualité ; et songe à en interrompre la lecture (en plus à ce moment-là faite par une tierce personne fort respectable) avant de constater à quel point l'audience est subjuguée.

Il s'agit donc de citation d'une citation. L'auteur s'en est visiblement donné à cœur joie pour en rajouter et je ne serais pas loin de le soupçonner d'avoir travaillé un jour comme relecteur pour un éditeur, on pressent qu'il sait.

Ce sont donc des Jambes Interminables, mais au second degré. On ne se méfie jamais assez.

 

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Ironie du sort sémantique - QCDSM #3

Pourquoi faut-il que ce soit lorsque l'on est fauchés qu'on procède à des réparations de fortune ?

(allusion à ceci et à ce qu'on s'apprête à faire pour y remédier : 

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qui sera moche et malcommode en attendant d'avoir les sous de refaire une vraie étanchéité)

 


L'étrange quartier

 

 

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Au gré de mes pauses-déjeuners, où de trajets lors desquels je continue d'expérimenter différentes versions de chemins domicile - travail tant pour les rues que pour les moyens de locomotion, je poursuis mon exploration du quartier de ma vie de libraire. 

Il faut dire que j'arrive à la bonne saison. 

Et que si une activité s'accomode de la solitude c'est bien la photo de rue. Il convient de maintenir une sorte de distraction attentive flottante, qui n'est possible que sans autre personne auquelle prêter attention. Ou alors il faut un vieux frère lui-même équipé et concentré sur ses propres clichés.

Aujourd'hui, repartant, alors que je cherchais une station vélib que jamais je ne trouvai. Cela a commencé par un vaisseau venu d'une autre galaxie. la vue d'un ciel bleu SOUS un porche et m'apercevoir qu'il ne s'agissait pas d'une trouée dans la ville mais bien d'un décor derrière de grosses berlines auxquelles on faisait croire qu'elles étaient garées devant le château de Chambord.

Mes mains et mon appareil prirent la photo avant même que mon cerveau n'ait le temps de s'interroger sur la nature du lieu, officiel semblait-il et de toute évidence prestigieux et que peut-être la photo n'y était pas bienvenue.

(Après, ils n'avaient qu'à fermer les portes s'ils ne souhaitaient pas être vus de la rue).

Quand même quel étrange environnement que cette zone de la ville que je ne connaissais pas et qui me donne l'impression d'avoir changé de pays, d'avoir été subrepticement exfiltrée vers une zone d'espace-temps indéterminée, le temps que quelqu'un m'y rejoigne (mais qui ?) après l'échec relatif (1) de ma précédente mission.

 

(1) C'est une réussite pour qui en a profité pour redevenir (attr)actif et productif, presque puissant.