111111 le calibre parfait (et quelques proverbes)

Il se trouve que la veille j'étais allée chercher pour une amie ses livres de souscription aux éditions Scylla et qu'ils sont d'un élégant et léger format d'où que je n'avais pas eu à songer de les retirer de mon sac. Nous espérons nous voir très bientôt.

J'avais lu un livre entier plus tôt dans la journée, pensais effectuer le trajet rapidement, et rentrer en vélib tard dans la soirée, et n'avais donc pris que le journal pour filer (!) de chez moi à la BNF où j'espérais pouvoir pendant plusieurs heures solidement travailler.

Des "problèmes d'alimentation électrique" à quelques centaines de mètres de la gare Satin Lazare avaient hélas décidé qu'il en irait différemment. Une première annonce digne de celle des Vacances de monsieur Hulot et totalement incompréhensible fut suivie de plusieurs autres moins crachouillantes mais peu précises, lesquelles indiquaient toutes que nous étions coincés là pour un temps indéterminé. J'ai repoussé de deux heures ma réservation (1) et, à la guerre comme à la guerre, pris, en prenant soin de ne pas l'abimer, un des deux livres, celui de Sébastien Juillard, le premier de la collection 111111.

J'étais sauvée. Un bienfait n'est jamais perdu.

Il s'est montré parfait. Je n'ai pas vu le temps passer et lorsque nous sommes arrivés, enfin débloqués, à la gare, il ne m'en restait que quelques pages, que la ligne 14 a permis de terminer.

Or nous avons dû être bloqués un moment puisqu'autour de moi un homme a eu le temps de s'endormir à en ronfler et plusieurs personnes manifestaient des signes d'impatience. Nous n'étions que deux à rire lorsque le conducteur du train nous a indiqué dans une avant dernière annonce, que la panne était en voie de guérison et qu'il nous tiendrait "au courant".

L'incident aura donc duré le temps du livre à peu de choses près. Sans ces circonstances particulières, je ne l'aurais sans doute pas lu, il ne m'appartient pas et je dispose de piles à lire particulièrement florissantes en ce moment de l'année. À quelque chose malheur est bon.

Francilien, francilienne, sachez donc que la collection 111111 possède le calibre parfait pour vous permettre de patienter pendant les aléas des transports en commun.

(et peut-être même les pannes d'ascenseurs mais je ne tiens pas plus que ça à tester).

 

(1) Que les contempteurs des téléphones portables conviennent que parfois ils sont fort utiles.