Une des plus belles soirées de ma vie

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[passages de témoin]
Grosse journée de boulot et puis elle est enfin finie et je bascule dans la beauté de la vie. Parce que oui parfois même pour une personne moyenne de la classe moyenne, elle peut se hisser à un niveau de beauté et de merveilleux qui fait oublier que les trois quarts du temps on en bave, on serre les dents. 20230609_203136(0)

Et puis voilà, soudain, vlan, quelques heures de pure magie, de bonheur, de grâce.

Le bonheur était à tous les étages.

Marcher du boulot au stade en passant sur les 2/3 du parcours par des chemins piétons, en traversant le parc de la Cité Universitaire Internationale, en y mangeant un rouleau de printemps acheté le midi, par précaution.

Marcher du stade à la ligne 14 en repartant, et puis c'était direct et si rapide et hop, maison.

Assister à et soutenir trois records du monde dans la même soirée (2 miles H, 5000 m F et 3000 steeple H). Et parmi eux Jakob Ingebrigtsen avec sa foulée belle à en pleurer.

Laura Muir a une foulée magnifique aussi, une légèreté. Mais ça n'était pas son soir, elle souffrait.

Tentoglou est un athlète parfait que c'en est impressionnant. Liveta Jasiunaite également.  

Le public était à fond derrière les athlètes, moi incluse qui rentre presque aphone, j'ai hurlé pour Jakob comme du temps des concerts des Beatles (OK j'étais bébé, mais c'est ça l'idée). Une foule de connaisseurs balançant un max d'énergie aux athlètes, sachant pertinemment combien ça peut aider. Quand on a vu sur le 5000 m dames que Faith Kipyegon perdait du terrain sur les lumières vers la fin alors qu'elle les avaient bien dépassées on s'est toutes et tous levé·e·s et ce grondement l'a portée, ça n'est pas neutre (et d'ailleurs : sa surprise à l'arrivée, le record y était).

Rencontrer Mustapha Salmi, par cette sorte d'intuition qui me fait passer au bon endroit au bon moment, pouvoir ainsi le remercier pour les vidéos qu'il partage et qui nous encouragent à mieux nous entraîner.

Encourager Benjamin Robert parce que ça fait du bien de voir quelqu'un qui n'a pas le morphotype de sa discipline, réussir à s'en sortir vraiment bien.

Constater que la hype n'est plus tant de faire faire à l'athlète admiré un selfie en se collant à côté de lui mais de lui filer notre téléphone pour qu'il se fasse un selfie avec en allant là où seuls les athlètes peuvent aller (par exemple sur la piste quand les autres n'y sont pas).
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Et puis vraiment, admirer Jakob Ingebrigtsen qui persiste à progresser.


JakobingAlors avant de repartir acheter le dernier tee-shirt taille M du meeting parce qu'il fallait garder un souvenir et qu'un tee-shirt est un souvenir qui sert.
(merci au vendeur qui est allé me le chercher au fin fond d'un carton).

Je rentre avec un sourire qui flotte, un temps les tristesses oubliées, de belles accroches pour le courage. 
Quelle chance j'ai, d'aimer le sport et de pouvoir aller admirer celles et ceux qui le pratiquent le mieux ! 


Au sujet des IA (billet à compléter)

Comme en 2005 j'avais fait connaissance avec Prospero qui fonctionnait déjà sur le principe de ressortir les bonnes données au bon moment avec une cohérence apparente très réussi, ChatGPT ne m'impressionne pas. 

En revanche je vois bien venir les dangers de son utilisation (qu'anticipaient d'ailleurs ceux qui travaillaient sur Prospero).

Comme dab, Virgile en parle mieux que je ne saurais le faire : 
Sur ChatGPT

Par ailleurs c'est l'un des sujets que traite DrCaso dans sa vie pro, et il se peut que sur son blog il y ait quelques entrées intéressantes concernant les usages et les dangers ; en particulier concernant les impacts sur les cursus académique et leurs évaluations.

Je n'ai pas le temps immédiatement mais j'essaierai de compléter ce billet.
Nous n'avons pas fini de voir nos vies changer sous l'impact de l'utilisation de ces outils. Il se pourrait que ça soit aussi important que l'impact de l'utilisation des téléphones portables.

Si j'étais jeune de maintenant je m'orienterai plus que jamais vers des métiers matériels et techniques d'usages immédiats et de travaux ou réparations : aucun manager n'estimera, du moins dans l'immédiat, qu'une IA pourra remplacer un plombier ou un serrurier.

 

 


Beauté de Paris sous la pluie

 

    Je venais de dire à Simone, ce qui me réjouit dans ma vie [actuelle] ce sont mes retours de boulot à vélo, traverser Paris, varier les itinéraires est un tel bonheur.

Et puis j'ai pris un Vélib pour rentrer et puis il a plu, et puis comme pour me remercier du compliment ce soir ce fut beau comme jamais.

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Avec en prime un bel arc en ciel (de l'autre côté) et d'être plutôt bien protégée (du haut) car j'étais bien équipée.
Je suis un moment restée sur la passerelle du musée d'Orsay à savourer la beauté - ciel lumières pluie ville -. 

Pour une fois je n'étais encombrée d'aucun tracas lourd, seulement de tristesses calmes (quelques deuils amicaux récents), l'inquiétude n'ayant plus lieu d'être. 

Alors, en ce moment précis j'ai éprouvé du bonheur. 

Le fait que d'autres personnes sur la passerelle s'arrêtassent pour en faire autant, admirer la beauté du ciel et de la ville, tout en se laissant drincher, y participait. 


Retrouvailles RER C

 

    Des mois que je ne l'avais pas pris, alors que depuis un moment, je favorise la solution transports en commun le matin, retour à Vélib pour mes trajets domicile <=> travail.

Bien sûr il est plus lent que la ligne 14, seulement à l'heure à laquelle je dois le prendre pour aller travailler, je suis pratiquement certaine d'avoir une place assise et de pouvoir lire en paix - ce qui est le but de ces trajets en transports -, puis à Saint Michel le RER B se vide un peu des voyageurs montés à Châtelet ce qui laisse aussi une possibilité de lecture.

Seulement depuis des mois la gare de Saint Michel Notre Dame était fermée. 
Elle vient de réouvrir. Aménagements simplifiés, Un peu plus lumineuse sur la partie des têtes de trains.

Bon, à cause d'un malaise voyageur sur le RER B, je suis arrivée légèrement en retard au travail alors que j'étais largement à l'heure pour le RER C. Il n'empêche je vais retrouver du temps de lecture et de la fatigue en moins.

À condition de me lever plus tôt.

Sinon l'été s'annonce compliqué, je vais sans doute repasser au 100 % Vélotaf.


Des faux semblants photographiques du temps des images rares

(très vite car peu de temps dispo) (pour changer (non))

    Rendue curieuse par une photo prise par un vieil ami, je cherche vite fait des images de Henri-Pierre Roché et sur les internets n'en trouve pas tant que ça mais d'une façon récurrente celles, nombreuses et variées, d'une partie de golf entre célébrités du monde artistique en 1923 (1). Brancusi _Roche _Satie_&_Foster_1923

source de celle ci-contre : wikipédia commons

Par ailleurs on trouve en recherche simple relativement peu d'images de l'écrivain.

Ceci rejoint le syndrome du bain du bébé donné par le père : quand c'est la mère la photographe ou filmeuse de la famille, ce qu'il restera dans les archives familiales c'est l'impression que le père était celui qui le plus souvent prenait soin des enfants alors que c'était au contraire l'exception, et qu'elle était filmée ou photographiée en tant que telle.

Ainsi de l'auteur de "Jules et Jim" on pourra garder l'idée que cet homme de haute taille était un joueur de golf émérite et ce fut peut-être le cas. Il se peut tout à fait toutefois qu'il ne s'agisse que d'un jour très précis, multi-photographié en raison de la présence de quelqu'un de compétent en la matière, et ce jour-là bien équipé, lequel s'en était donné à cœur joie, ou, professionnel, avait eu pour tâche de documenter cette rencontre entre sommités du monde des arts de ce moment précis. Si ça tombe ce fut le seul jour de golf de toute son existence. Ou bien : un jour de golf comme un autre, rien de spécial, un jour somme toute assez banal. Ça restera celui qui est resté, celui qui donne une image de l'un des participants, cent ans après.

D'une image saisie, sans même qu'elle soit trafiquée, conçue par une IA ou retouchée avec subtilité, et en l'absence de plus précise contextualisation, on ne peut guère savoir de ce dont elle témoigne, une exception ou le courant, un jour quelconque ou marquant. Il convient d'en être conscient·e. 

(1) Sur le site de Beaubourg, entre autre.

 

 


Marketing managérial


    Donc en cette semaine fraîchement écoulée il y aura eu cette fusée conçue par l'une des entreprises du gars qui cherche à dénaturer Twitter qui a explosé en vol quelques minutes après son lancement. 

Il y avait déjà eu un touite de Thomas Pesquet qui m'avait mise en joie : 

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et ce midi, alors que lors de ma pause déjeuner et en attendant un repas à emporter, je parcourais des fils d'infos, ce titre  : 

Starship, un décollage réussi.

Je le note ici afin de me le rappeler chaque fois que l'on tentera de nous faire prendre un ratage pour une réussite. 
C'est un exemple de marketing managérial parfait.
Et pas un mensonge puisque c'est la stricte vérité. Simplement un peu trop strictement limitée (à une séquence dans un ensemble).



Cette mésaventure aura fait l'objet d'une jolie discussion intergénérationnelle entre collègues, nous de la Team Vieux racontant aux jeunes les explosions au décollage de Challenger (1986) et au retour dans l'atmosphère de Columbia (2003). 
Je me souvenais fort bien d'avoir été glacée d'effroi en assistant sur un écran de télévision à la première (peu de souvenirs personnels directs de la seconde, en revanche), dont nous venions de voir l'équipage souriant partir en mission.


PS : Je me souvenais encore d'Apollo 13, la peur pour eux et qu'ils s'en étaient finalement sortis (1970). Et d'une sorte d'étonnement de moi enfant, qui avait cru puisque ça avait marché une fois que c'était désormais acquis d'aller se balader sur la lune. En fait pour une petite de sept ans qui ne cessait d'acquérir des connaissances et des aptitudes il était impensable qu'un acquis ne le soit plus. C'était donc logique. Et la prise de conscience du "ça ne marche pas à tous les coups".

 


Râler et parler bouffe

 

    Dans mes entourages familiaux et professionnels et dans les circonstances de ma vie quotidienne, je croise sans arrêt des personnes qui râlent tout le temps (et vice-versa). 
Pour une fois un préjugé (celui du Français râleur) me semble parfaitement justifié. 
En toute chose déceler, et fissa, le motif qui permettra d'émettre une rouspétance. 
L'exemple quintessentiel étant le bougre incarné au fil de ses films par Jean-Pierre Bacri.

J'y repense en lisant ce billet chez Carl Vanwelde, lequel cite une blague dans laquelle un Russe du temps de l'Union Soviétique rêvait d'émigrer en France afin d'avoir enfin le droit de se plaindre.

On pourrait la compléter par notre grande spécialité collective, parler bouffe et boissons à table en dégustant d'autres mets et en buvant d'autres choses. C'est assez impressionnant. Un des rares trucs qui soit resté inter-générationnel. Et un des rares trucs qui s'observait déjà quand j'étais petite et a perduré jusqu'à maintenant. J'y apporte d'ailleurs moi-même à l'occasion ma contribution.


Ce pays que nous avons tant aimé

 

    À la fin des années 80, pour cause de VSNE du Joueur de Pétanque (1), nous avons bien connu le Burkina Faso. Il y vivait et j'y allais aux moindres de mes congés.

Il y eu un coup d'État lequel me fit très peur (j'étais en France, lui sur place et les communications, qui n'étaient pas celles de maintenant, coupées). 

Nous y avions des amis (2).
C'était un pays où régnait encore malnutrition et pauvreté mais à part dans les hautes sphères dirigeantes qui semblait en paix. Il y avait un festival international de cinéma, peu de corruption, un grand sens de l'accueil. Et, du moins en apparence (de notre point de vue d'extérieurs ?) pas de tensions inter-ethniques.

Nous y avons un peu voyagé. Et en avons rapporté des souvenirs et quelques photos discrètes (3).
Des souvenirs de slogans aussi. 

"Les uns mangent, les autres regardent, ainsi naissent les révolutions".

Voilà que depuis plusieurs années le pays sombre dans le chaos, le djihadisme y faisant des ravages - j'ai le souvenir d'un pays d'une grande tolérance religieuse, et d'y avoir vu une cérémonie d'obsèques traditionnelle qui ne relevait ni du christianisme ni de l'islam -. 

Récemment des étapes vers le pire semblent avoir été franchies et il n'y a plus de presse internationale sur place pour pouvoir témoigner, les journalistes étranger se font expulser et traiter d'espions.

Ce soir une lettre ouverte de Sophie Douce (4) à un ami burkinabé m'a serré le cœur.

Par manque de temps et de moyens financiers nous n'étions jamais retourné au Burkina Faso. À notre grand regret. À présent il est trop tard. Et ce pays témoigne d'à quel point une régression vers la violence et le chaos est toujours possible. Et peut prendre moins de temps qu'une vie. Nous avions connu un pays plein d'espoirs. On dirait qu'il n'existe déjà plus.

 

(1) Ce qui remplaçait le service national obligatoire pour les hommes qui ne voulaient pas être troufion ni manier des armes.
(2) Perdus de vue depuis. Et sans doute âgés à présent.
(3) Photographier dans la rue à un moment était interdit.
(4) Envoyée spéciale du Monde, et qui vient d'être expulsée.


Un vélotaf de retour absolument somptueux

                Un peu triste du passage à l'heure d'été, qui accroît ma fatigue, j'ai décidé de faire contre mauvaise fortune bon cœur et d'en profiter pour m'accorder, puisqu'il faisait jour, un vélotaf de retour dont les touristes rêveraient. J'en ai croisé d'ailleurs bien plus qu'en temps normal.

Pour la première fois, j'ai prêté attention aux noms des grands scientifiques d'antan qui étaient inscrits sur la Tour Eiffel vers le premier étage : Lavoisier, Chaptal, Dulong ...

Seul bémol, deux à trois passages peu fréquentables pour les vélos, du moins de façon raisonnablement sûre. Alors j'ai dû jouer les super-piétons, ce qui est le plus sûr mais coupe bien l'élan.

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Un petit bonheur supplémentaire eut lieu alors que j'arrivais et que les lumières de l'éclairage urbain se sont enclenchées à ce moment précis. Comme un salut.

À part ça, ce que les photos n'indiquent pas, c'est qu'il faisait frisquet (un peu moins de 10°c).


Le dimanche une heure en moins

 

    Voilà donc revenu le moment du dimanche à l'heure volée. Nous sommes allé courir, un joli tour un peu exploratoire comme j'aime à le faire lorsque je n'ai pas de séance prédéfinie prévue.

Capture d’écran 2023-03-26 à 14.24.59Je me sentais sans énergie, toujours sous la coupe du deuil et de la nuit de fiesta bruyante que nous ont imposée nos voisins du dessous vendredi (1). Pour autant j'ai couru à allure 8'06'' du km et c'était moins très lent que je ne l'aurais cru.

Il faisait plutôt froid, même si pas du tout un froid hivernal (gants superflus, par exemple). Tee-shirt, thermique et coupe vent sans manche (car de la pluie était prévue, qui n'eut pas vraiment lieu), n'étaient pas un luxe. Pour le bas : corsaire.


J'ai repéré un parcours possible pour lorsque nous ne pourrons plus y aller en voiture (CritAir' 3, hélas).

Nous nous sommes fait plaisir en passant chez le traiteur sicilien, chez qui nous sommes des clients ravis, prêts à exploser notre budget alimentation, tellement ce qu'ils proposent est délicieux et cette famille sympathique.

Après-midi de repos (peu dormi, au fond) en regardant successivement le championnat de France des 10 km sur route à Houilles, sur un parcours très légèrement différent de celui de la corrida et Gent - Wevelgem hommes, avec une belle arrivée d'équipe et un geste élégant de Wout van Aert,  puis femmes avec Marlen Reusser très large devant mais qui a failli prendre un mauvais chemin sur la fin - c'est beaucoup moins bien balisé pour les femmes que pour les hommes, débrouillez-vous semble-t-on leur signifier - et une deuxième, Megan Jastrab, qui n'en revenait pas d'avoir gagné le sprint. 

Les cyclistes semblaient frigorifié·e·s.

Une pensée pour Antoine Demoitié mort sur cette même course il y a sept ans déjà, à cause d'une moto suiveuse (2).

J'ai lu un peu du deuxième ouvrage pour mardi, l'Attrape-Cœurs, et aussi dîné après Stade 2, ça faisait tard mais l'estomac n'avait pas encore acté le changement d'heure. 
L'exploit du jour est pour moi d'avoir effectué trois démarches administratives (en ligne) en soirée dont une concernant les impôts sans attendre la date limite. On a les fiertés que l'on peut.

 Quant au joueur de pétanque il était, après une ou deux parties, allé dépoter une urgence au boulot. Si les lois n'avaient pas changé déjà vers 2014, il serait retraité à l'heure qu'il est et nous n'aurions pas à nous soucier à nos âges de son avenir professionnel.

Une libraire que je connais a été arrêtée lors des manifestations de jeudi. Je me doute qu'elle ne faisait rien de mal, que simplement elle manifestait. Elle passera au tribunal demain (car elle a refusé le chantage de confier ses données personnelles contre être libérée tout de suite). On en est là.

Et c'est déjà lundi.

 

(1) J'ai dormi quand même mais sans doute bien plus tard que s'ils ne nous avaient pas imposé leur musique forte.
(2) Et bien sûr j'aurais dit 3 ou 4 ans. La pandémie semble avoir cousu bord à bord 2019 à 2023.