30 km

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La plupart des photos sont les photos officielles de la course (Sportograf)

 

 

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Reprise en main (après Covid)


    J'ai été KO deux jours totalement, patraque cinq autres, au travail depuis deux jours en faisant de mon mieux pour assurer ce que je pouvais. Mais c'est seulement aujourd'hui soit dix jours après l'apparition des premiers symptômes que j'ai pu reprendre en main le fil de ma vie. Seulement aujourd'hui que le travail à effectuer pour l'employeur ne m'a pas paru d'une densité insurmontable, ni les demandes complexes alors qu'elles ne l'étaient pas.
Seulement aujourd'hui que j'ai pu avancer sur l'administration de quelques projets familiaux après le travail et une brève séance de course à pied, ce qui m'amène à pouvoir souffler seulement à présent qu'il est presque 22:00.
Seulement aujourd'hui que je n'ai pas eu des moments de toux incompressibles.
Seulement aujourd'hui que le mode survie laisse place à nouveau à un petit coin d'avenir possible.

Dix jours. 
En étant en bonne condition physique initiale.
En ayant eu tous les vaccins qui étaient souhaitables.

Dix jours.

Mes pensées vont vers les malades du début de la pandémie, lorsqu'aucun vaccin n'était disponible et que rien ne pouvait empêcher l'éventuel emballement viral. Ça devait être terrifiant.
J'ai eu toutes sortes de douleurs et vacillement successifs au cours des journées de bagarre contre le virus mais à aucun moment la crainte que le souffle allait me manquer.

Reste à tenir un jour de travail, effectuer un voyage en train, et tester dimanche lors d'une compétition de course à pied prévue de longue date, et soigneusement préparée jusqu'à la maladie, ce que donne "l'affutage Covid" qu'aucun coach ne saurait recommander.

PS : Merci au passage à Grand Corps Malade, dont la nouvelle vidéo m'a permis en fin de journée de puiser l'énergie nécessaire à ce qui restait à faire.


Crash test (Covid K417N)


    Me voilà donc à peu près retapée, après 6 jours de maladie et d'incapacité de ne rien faire de suivi, tout juste ai-je pu lire aujourd'hui.

J'ai l'impression d'avoir subi un crash test, que toutes les fonctions du corps ont été testées par le virus qui semblait chercher une voie d'attaque définitive.
Peut-être que d'avoir été vaccinée autant de fois qu'il le fallait m'a protégé les poumons. Ils semblent les seuls à n'avoir pas été inquiétés férocement : il y a une toux pénible mais elle reste assez sèche, n'est pas "descendue", et je n'ai pas sentie une baisse de mes capacités respiratoires.
À confirmer dans un jour ou deux lorsque j'aurais pu reprendre la course à pied. C'est finalement la seule partie du corps qui semble avoir été relativement épargnée.

Le jour où la maladie s'est déclarée, c'était le mardi, elle m'est tombée dessus à mesure de la journée mais ressemblait fort à un début de rhume assez classique. J'ai eu un peu de mal à finir ma journée de boulot mais c'est aussi parce que c'est un job où il faut sans arrêt parler au téléphone et que gorge qui gratouille et nez qui coule ne font pas bon ménage avec la fonction.
J'étais parvenue à effectuer ma séance de CAP à la piste.

En revanche le mercredi matin, pas l'ombre d'un doute : impossible de travailler. Fièvre. Symptômes du rhume. Sorte de conjonctivite (les yeux douloureux et qui pleuraient) et une tension qui devait être dans les chaussettes : je me sentais incapable de me déplacer, aller du lit aux toilettes était une expédition.

De plus dans la nuit (du mardi au mercredi), j'avais dû me lever au moins cinq fois pour aller pisser, non sans une certaine perplexité : d'où provenait tout ce liquide ? Je n'avais pas particulièrement bu ni dans la journée ni dans la soirée.

Des membres douloureux, les articulations, les muscles.

Le jeudi, la tête tournait moins, j'ai pu marcher jusqu'au labo d'analyse et trouver la force de prendre rendez-vous avec un médecin.
En revanche une diarrhée violente, surgie de nulle part (depuis 24 h je ne mangeais presque rien). Le mal aux yeux toujours. Et des douleurs dans les os. Mal au dos.

Le vendredi, ça allait moins mal, la fièvre est tombée dans la matinée. Mais a déboulé un mal de tête inquiétant. Et depuis la veille j'avais des trous de mémoire permanent, qui s'ajoutait depuis le mercredi à des pensées dont je ne parvenais pas à garder le fil. Depuis février 2006 et d'avoir eu un jour le cœur brisé (comme dans cette émission), je sais faire face à ça, il faut se répéter ce qu'on doit faire comme tâche suivante jusqu'à son accomplissement ; à quelque chose malheur est bon. J'ai donc pu le vendredi, dûment masquée aller chez le médecin, à la pharmacie, acheter du pain, récupérer un colis, et retourner écluser l'épuisement au fond du lit. Il n'empêche que je sentais le cerveau en lutte contre quelque chose qui tentait de le mettre sous une couverture (1).

Le samedi les douleurs n'y étaient plus mais la fatigue était infinie. Celle du naufragé qui se réveille déposé par la mer sur une plage, ou du passant qui se prend un piano mal déménagé sur le corps.
Je ne pouvais quasiment pas lire depuis le mercredi. Un peu de capacité de lecture - concentration m'est revenue en soirée. Je crois être parvenue à suivre un match de rugby à la télé mais que ça nécessitait un effort. Comme si les règles du rugby étaient très compliquées. Je n'arrivais pas à fixer quel était le côté de quelle équipe (oui je sais ça change à la mi-temps, mais mon cerveau ne parvenait pas à stabiliser ces positions).

À un moment j'ai eu les oreilles douloureuses et j'ai quelques acouphènes (supportables) qui perdurent. 

Le dimanche j'ai presque pu lire. En m'arrêtant beaucoup. En revenant en arrière sur des phrases déjà parcourues. Mais n'empêche, j'avais l'impression de redevenir un peu moi-même.

Et puis ce lundi j'ai pu aller descendre les poubelles et relever le courrier, lire un roman policier et pour travailler le lendemain ça devrait aller, entre deux quintes de toux et la voix un peu incertaine.

J'en garde une incertitude de mémoire (j'ai passé beaucoup de temps à me demander où étaient mes lunettes ou mon téléphone ou mes mouchoirs), une capacité de concentration émoussée, et pas mal de tousserie.

Dès le premier jour et depuis ça n'a pas cessé, j'ai perdu mes cheveux par poignées.

La seule chose qui semble m'avoir été épargnée (pourvu que ça n'apparaisse pas après coup) fut la perte de l'odorat. 

Je suis reconnaissante à mon conjoint de s'être arrangé pour se mettre deux demi-journées en télétravail afin de rester près de moi (je crois que les deux ou trois premiers jours je faisais un peu peur).

Je suis reconnaissante à google street view d'exister : il y a eu des moments où la seule chose que j'étais capable de faire, quand je ne somnolais pas c'était de circuler ici ou là de la planète. J'étais incapable de suivre le fil d'un film, d'une série, ou de lire, alors voilà suivre une autoroute à Bakou ou explorer des villes de Corée (du Sud), je pouvais.

Je suis reconnaissante à Rhys Mclenaghan d'avoir emporté la médaille d'or aux championnats du monde de gymnastique à Anvers car c'était l'info réjouissante de cette sombre période ; elle m'accordait le droit de croire que le monde ne faisait pas que sombrer dans davantage de violence et de KO (2).

Je suis reconnaissante à Dominique Sylvain pour son "Mousson froide" qui a été impeccable pour me faire oublier, dès que j'ai pu à nouveau lire, mon épuisement et mes douleurs.


(1) En écrivant ça j'ai l'image des serins dans une cage que l'on recouvre afin qu'ils ne chantent pas à tel ou tel moment.
(2) Les jours qui viennent de se passer ont été terrible de ce point de vue, j'avais l'impression chaque fois que j'émergeais un peu et entrouvrais un fil d'infos de découvrir une nouvelle reprise de guerre, de violences, d'horreurs. 


L'attentat oublié (31 octobre 2017)


    Au gré de mes lectures à brèves séquences de ces jours-ci lorsque la capacité de lire m'a été rendue (Covid), je suis tombée dans un blog ami sur la mention de l'attentat du 31 octobre 2017 à New York. Un type fanatisé avait délibérément foncé au volant d'un petit camion sur des cyclistes. Huit morts, onze blessés.

Je n'en avais strictement aucun souvenir, ni non plus mon conjoint.

J'étais alors libraire avec le mardi comme jour non travaillé. Pour autant dans aucun de mes blogs y compris un petit blog secondaire de l'époque 


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Et puis peu après j'enchaînais sur Arras et le festival de cinéma.

Il me semble que le fotolog n'existait déjà plus. 
Je ne saurais donc pas si cet attentat n'était pas parvenu jusqu'à ma connaissance où si, encore douloureusement marquée par ceux de 2015 à Paris, j'avais préféré ne pas m'y attarder. 

Il ne me surprend pas de constater à quel point ce qui a eu lieu avant la pandémie de Covid 19 semble appartenir à une époque révolue et une sorte de "quand on était jeunes" même si nous ne l'étions déjà pas tant que ça.

 


Et puis un instant

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Au gré de mes déambulations virtuelles d'hier, cette image de l'autre bout du monde et qui était si raccord avec mon état fiévreux, dans une capitale lointaine un instant capté fin 2019.

(copie d'écran maison faite sur google street view)

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street view

 

    Les personnes jeunes se demandent parfois comment l'on faisait sans l'internet ni les téléphones portables. J'ai connu, je sais. C'était une vie plus étroite. Moins speed. Avec davantage de tolérance sur les incertitudes (on ne savait pas facilement joindre les gens, le courrier postal prenait quelques jours, l'attente était normale). Mais beaucoup plus limitée, à l'environnement immédiate familial ou géographique.

Clouée au lit par le Covid, bien tabassée, pas en état de lire (je perds le fil et j'ai une version qui s'attaque aux yeux, comme une conjonctivite), ce que je me demande, c'est comment on faisait quand on était malades et que Street view n'existait pas. J'erre au hasard au bout du monde, inspirée par l'ami de Dreamlands, et une recherche induite Vallex garden, dans une ville qui existe mais qui n'est pas accessible (ou pas accessible actuellement), et me voilà sur une sorte de rocade, cherchant mon chemin comme si j'étais fraîche habitante du coin et devait faire mes courses.

 

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Et cette errance est la seule chose dont mon cerveau attaqué par la maladie est capable, qui pour autant me sort de l'état de léthargie confuse, me fait oublier un instant l'état dans lequel je suis, me fait du bien.

(et me rend capable d'écrire ces lignes, ce qui compte tenu dudit état est miraculeux et me donne l'impression que je m'en sortirai)

Je vous laisse j'aimerais arriver avant que ça ferme ! :-) 


Vingt kilomètres cent

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Depuis la pandémie, j'ai pris l'habitude de participer aux 20 km de Paris connectés. 
À présent ils le proposent avec des packs de 4 courses, réparties à raison en gros de une par mois pendant l'été, 5 puis 10 puis 15 km, pour finir avec 20 km. 

J'aime beaucoup cette idée de la progressivité. Et par ailleurs mes contraintes professionnelles rendent séduisante une course que je peux effectuer au choix un jour ou un autre (1).

Ça tombait bien pour les 20 km, ça n'était possible pour moi que ce dimanche car m'attend une semaine de six jours.
Et que caler un 20 km avant une journée de boulot m'est impossible  (je cours trop lentement et suis trop fatiguée après) et les caler après même si je l'ai fait une fois en m'équipant de façon à le courir en trajet de retour, est un peu rude.

J'avais repéré le trajet lors d'une sortie longue il y a quelques semaines : on peut facilement aller en train jusqu'à Maisons Laffitte descendre vers la Seine, passer le pont (un peu compliqué en courant en ce moment car gros travaux et le passage piéton est étroit, quant aux vélos ils sont au milieu des voitures et ça n'est pas sécurisé du tout), descendre un escalier et se retrouver sur l'ancien chemin de halage qui est aménagé sur la plus grande partie du trajet et pour le reste correspond le dimanche à des zones piétonnisées. 

C'était le cas ce dimanche à Sartrouville. Nous ne l'avions pas fait exprès mais ça m'a vraiment aidé ; au lieu de devoir zigzaguer parmi les promeneurs sur le chemin "piétons", j'ai pu courir à bon rythme (enfin, bon rythme de moi, donc très lentement quand même) sur la route.  

Il faisait un temps exactement parfait : du soleil et 21°c, et j'avais de bonnes sensations physique fors un insidieux mal de haut du dos apparu vers le km 18 et qui commence à me devenir désagréablement familier depuis quelques temps. En ralentissant (hé oui, encore plus) et en relâchant les bras sur quelques dizaines de mètres, ça s'atténue et comme j'avais presque terminé ça s'est ensuite calmé.
En revanche, le niveau de fatigue générale était assez présent. Bien moins fort toutefois que lors des sorties longues d'avant ma semaine de congés, mais néanmoins limitante, surtout vers la fin où une inquiétude pour mon sparring partner aka Le Joueur de Pétanque avait fait fondre ma concentration sur l'objectif.

Il était depuis deux jours soumis à un rhume carabiné et en fait avait arrêté de courir et s'était mis à marcher. Or à l'ordinaire, c'est lui devant qui fait des retours vers moi et je ne m'inquiète pas. Je n'étais donc pas prête - comme en plus au départ il ne semblait pas aller trop mal -, à soudain ne plus le voir du tout et à devoir être des deux la personne qui faisait les allers-retours. J'avoue la première fois avoir craint un malaise ou une chute.

Nous avons ensuite marché jusqu'au pont de Bezons afin de prendre un tram puis à Bois Colombes un train confortable.

Au bout du compte (les 20 km de course + les passages marchés avant l'escaliers du pont (2) faisaient 27 km, et j'avais les jambes fatiguées mais de façon parfaitement supportable. Donc les 42 km devraient passer mais ça serait bien de les courir vraiment. 

Le parcours en long de Seine est optimal : nous n'avons je crois bien eu aucune rue à traverser. En revanche il n'y a pas d'endroit où effectuer de pause pipi et nous avions pris nos précaution en effectuant une escale café-prétexte près de la gare de Maisons Laffitte.
Avoir déjà exploré ce parcours était une aide : j'avais les bons jalons pour estimer d'où j'en étais de l'effort fait. 

À Bruges ça sera l'inconnu, car je n'aurais que l'image de la carte, que d'ailleurs j'ai étudié le soir même, pour me repérer (3).

Au bout du compte et même si j'ai peur de récupérer le rhume et que ça me casse l'énergie pour le 15 octobre, je suis contente de cette course-test.
S'il n'y avait eu la recherche de mon partenaire disparu de ma vue, je pense que j'aurais bien tenu l'allure marathon de 7'48'' au km prévue dans le plan d'entraînement. 

La sieste une fois rentrée (4) aura suffit à écluser le plus gros des jambes douloureuses, et j'écris à minuit sans épuisement vraiment plus fort qu'un dimanche à simple séance. C'est sans doute à ça que je peux mesurer certains progrès.

J'ai pu en prime regarder sur un replay d'Arte un documentaire intéressant sur les limites physiques



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(1) Généralement il y a le choix entre 5 jours avec toujours un week-end inclus et par exemple pour ces 20 km finaux, c'était au choix du 1er octobre au 7 octobre inclus

(2) Je craignais si l'on courrait cette partie d'avoir trop de D- sur le parcours (limitées à - 50 m en dénivelée totale).

(3) Pas trop envie de me divulguer par avance le spectacle via street view, envie d'avoir le plaisir stimulant de la découverte.

(4) En admirant Jimmy Gressier arriver 4ème (soit probablement 1er des très contrôlés) au semi marathon des championnats du monde sur route à Riga.


Quelque chose qui s'améliore

 

    Oh, enfin, des fédérations sportives, au moins celle d'athlé et celle de triathlon ont adopté les déclarations sur l'honneur pour les questions de santé, libérant enfin les médecins de la production de ces documents administratifs absurdes qu'étaient les certificats médicaux d'aptitude à la pratique de tel ou tel sport avec la sacro-sainte précision du "en compétition".

C'était peut-être bien pour une frange d'hommes qu'il convenait de protéger contre eux-mêmes mais globalement, dans la mesure où avant d'aller mal, et souvent juste avant, on va bien, ça n'évitait rien. Les médecins ne sont pas devins. D'ailleurs pour les devins eux-mêmes on peut avoir des doutes.

Alors désormais il faut regarder des petites vidéos qui nous disent Faites gaffe si votre palpitant palpite trop fort ou bizarrement, promettez-nous d'aller consulter à la moindre alerte votre médecin traitant, hydratez-vous, ayez moins de 60 ans (j'exagère), surveillez votre cholestérol, soyez progressifs dans vos entraînements. Puis cliquer sur des "je m'engage à" et des "j'ai bien compris".

Je suis contente de n'avoir plus besoin d'encombrer le planning chargé de notre médecin traitant à la rentrée.

Rubriques médicales, pendant qu'on y est, par ricochet de quelqu'un qui y aura peut-être accès (pas un coureur cycliste mais une personne souffrante), j'ai appris ce soir quelques informations sur l'EPO et le parcours de prescription.

J'avoue que je serais curieuse de savoir à quoi ressemble une période de vie normale, sans la fatigue aux semelles de plomb présente en permanence. Je n'ai connu cette sensation que lors de brèves séquences, payées cher en surcroît de fatigue suivant (car forcément, j'en ai à chaque fois profité pour agir, penser, créer, bouger, avancer d'un grand coup mes projets et quand la fatigue est revenue, elle était décuplée), entre autre vers la fin du premier confinement où pour la première fois j'ai pu pendant deux mois vivre à mon rythme, ce privilège.

Tout ça donne bien envie d'écrire À suivre, avec moins d'appréhension qu'à l'ordinaire des derniers temps.


Aujourd'hui j'ai appris

Aujourd'hui j'ai appris, grâce à La Souris, qui partageait un lien vers le blog Les Écumes, dont je sens que je vais devenir lectrice, j'y retrouve la moi de 2006, de 2013 et quelques autres sombres périodes où des personnes qui comptaient pour moi avaient foutu le camp, que praemolestia signifiait colère ressentie d'avance (1), mais en mieux écrit que je ne savais le faire en ces périodes de désarroi. 

Merci donc à La Souris et à Mathilde des Écumes.

 

(1) im Voraus empfundener Ärger en allemand.


Épuiser l'épuisement


    Bientôt 60 ans de vie avec la thalassémie (mineure), et donc 45 à 50 ans d'être impactée par la fatigue perpétuelle (1), alors je suis passée maître dans l'art d'épuiser l'épuisement.

Aujourd'hui j'avais congé, et c'était heureux car je n'aurais pas été en état de travailler. 

J'ai pu caler quand même la séance prévue de prépa-marathon, ça ne rigole pas, c'est dans moins d'un mois et je ne me sens pas prête, trop essorée par le boulot. Mais ensuite K.O. 
Ce n'est même pas moi qui me suis occupée des repas.

Pour autant, si j'ai beaucoup dormi, j'ai fait des activités qui peuvent s'accomplir sans effort physique, allongée. 
Ainsi, lire les blogs des ami·e·s, parcourir des infos dont certaines dont on se demande si on a le droit d'en rire parce que ça fait peur tout de même (un avion de chasse américain perdu lors d'un exercice (le pilote c'est éjecté quand il le fallait mais l'avion ou ce qu'il en reste demeure introuvable (2) ; une pétition circule en France pour être transmise au ministre de l'éducation nationale pour protester contre une loi ou un décret visant à encadrer l'éducation sexuelle à l'école, sauf qu'il s'agit d'une loi belge).

Je n'ai pas pu m'empêcher de rire, en voyant sur les réseaux une vidéo d'inondations majeures dans le sud de la France, avec des voitures emportées par les eaux comme de vulgaires canots pneumatiques et l'homme qui filme qui semble au téléphone en même temps et dit placidement "Là où je suis, ça va". J'ai cru entendre - voir mon fils et sa zénitude légendaire.
Ça n'empêche pas les pensées pour les victimes et j'espère en particuliers que les propriétaires des voitures concernées sont correctement assurés.

J'ai appris via Mentour Pilot un paquet de choses sur les atterrissages des avions de ligne quand la visibilité n'y est pas. Arrivée là après la rediffusion d'un décollage difficile d'un avion de Royal Air Maroc diffusée sur ce qu'il reste de Twitter, sur lequel bien des personnes se sont précipitées à commenter avant que d'autres ne rappellent les circonstances (que l'on ne voit pas à l'image, des turbulences issues d'un atterrissage quasi simultané sur une piste perpendiculaire) et j'ai commencé à suivre la chaîne Youtube d'un pilote pédagogue. 
Appris aussi qu'il y a des gens que ça amuse de se mettre au cul d'un avion qui décolle pour éprouver le jet blast (à Sint Marteen) et parfois ils meurent (car ils se retrouvent projetés contre des bordures ou murets en béton). Parfois j'ai l'impression de venir d'une autre planète, tant ce que font certains de mes congénères me semble incompréhensible. En plus sur la vidéo les personnes interrogées (à d'autres moments que celui de l'accident) semblent trouver ça drôle, amusant (3).

On est aussi allés tenter de piger pourquoi les tee-shirts vendus au magasin d'en face taillent si grands (- Ça doit être une boîte allemande, leur M c'est du XL. - À ce que je vois les dirigeants sont néerlandais. - Tout s'explique, ils sont tellement grands les Hollandais.).

Mais surtout j'ai regardé un documentaire de 1973 (ou peu s'en fout) sur la alors très jeune Olga Korbut et qui est à la fois magnifique sur le day to day work et serre le cœur quand on pense que leur entraîneur comme tant d'autre agissait en prédateur sexuel. 

Et j'ai réfléchi, grâce aux chroniques d'un chef op, ,sur les avantages et les inconvénients des décisions artistiques à prendre lors des tournages ou plutôt en post-prod. Car parfois un coin de mon cerveau est celui de la réalisatrice que j'aurais souhaité devenir si j'avais su à l'âge des décisions que ce métier existait (4).
Et puis, je lis "Hors saison" de Basile Mulciba et j'apprécie le calme en écoutant la pluie.

Last but not least j'ai appris how Greenwashing set Canada on fire.

 

(1) Enfant, j'étais souvent malade fortement pour ce qui chez les autres passait vite, mais je croyais tout simplement que les autres gens étaient fatigués comme moi, c'est à l'adoslescence et des moments de malaises ou d'en être au bord, et alors que j'étais sportive, que j'ai capté que quelque chose chez moi n'allait pas. Et le diagnostic n'a été établi qu'à mes 20 ans, à l'occasion d'une mononucléose qui m'avait donnée l'impression d'être au bout de ma vie. 

(2) S'il vous en dit et si vous avez accès à bluesky, vous pouvez partir de ce skeet et suivre les pistes. Si vous n'avez pas accès à bluesky vous pouvez tenter de laisser un commentaire, à l'heure où j'écris je dispose encore d'une invitation. 

(3) Pour autant je suis plutôt compréhensive, à condition de n'être pas leur mère, face aux gens qui se livrent à des exercices physiques périlleux (le plongeon de haut vol, le parkours, certaines acrobaties cyclistes), car je peux faire l'effort de comprendre le boost d'adrénaline, mais là, non, c'est trop stupide.

(4) On ne mesure plus à l'âge des internets d'à quel point on vivait dans des couches d'ignorances quant aux autres pans de la société lorsqu'on était d'un milieu modeste, même en aimant la culture. Je pensais, ado, que les acteurs se mettaient d'accord entre eux et avec les personnes qui tenaient les caméras, il a fallu que je quitte ma banlieue, étudiante (mais d'autre chose), et que je découvre les rétrospectives des ciné du quartier latin sur tel ou tel réalisateur pour comprendre qu'un métier existait et qui aurait pu m'aller. 
(en même temps no regrets, jamais mes parents n'auraient eu les moyens de me laisser essayer)