Quatre moments de grâce absolue (and I feel so grateful for them)

   

    Si je devais sans prendre trop de temps pour penser ni chercher dans mes archives écrites ou photographiques, me viendraient spontanément trois moments de grâce absolue. Ces instants où l'existence confine au divin, quelles que soient nos croyances, où l'on a l'impression que nulle part ailleurs dans l'univers on serait mieux qu'en ce lieu en cet instant. Ce sont des moments où l'on oublie de respirer et l'on oublie qu'on a oublié ; jusqu'à l'instant où le corps reprend son souffle et nous le fait savoir. 

Fatiguée par mes journées intenses en librairie et les problèmes de santé d'une des personnes de la famille, des heures d'attente ici ou là, je m'aperçois que je perds les dates. 

Pas les souvenirs.

  • C'était dans La Bohème à l'Opéra Bastille, Roberto Alagna et Angela Gheorghiu alors amoureux IRL, dans les rôles titres. Début des années 2000 je dirais (2001 ? 2005 ?) avant la période où grâce aux ami•e•s blogueuses et blogueurs et aux files d'attentes du vendredi matin très tôt j'ai pu aller à l'opéra souvent. Je suis dans une place à pas cher tout en haut de tout en haut, côté cour. Et il y a ce duo où ça y est, ils atteignent à la perfection, non seulement de leur art mais de quelque chose dans les sentiments. J'ai cru m'envoler. Ce fut une extase. 
    Je crois me souvenir que je n'étais pas la seule à me retrouver en larmes sans l'avoir senti.
    Bizarrement, aujourd'hui (mais peut-être que demain tout me sera revenu) je ne me rappelle pas les circonstances qui m'avaient valu d'avoir cette place, ce jour-là. Je suis persuadée que j'y étais seule ; peut-être avais-je au pied levé remplacé quelqu'un (un collègue ?) qui avait un empêchement ?


  • Avec un groupe d'ami•e•s du ciné-club nous prenions chaque année un abonnement au théâtre du Rond-Point. C'est à l'automne 2013, je crois. Et c'est Swan Lake. Mon propre blog me confirme la période et me réapprend que j'y étais allée hors programme sur les conseils d'une amie du cours de danse (Natacha ? Martine ?). "Crucifiée par tant de grâce, de générosité, d'humour et de beauté, je suis sortie de l'heure qu'il dure (3) et des dix minutes de standing ovation (4), en larmes et les jambes en coton". C'est un des plus beaux moments de ma vie. Je me sens toujours autant éperdue de gratitude envers Dada Masilo et la troupe qui l'accompagnait.

 

  • Philip Glass au Châtelet avec Einstein on the beach
    C'est grâce à O'Olivier dont je n'ai hélas plus de nouvelles - et qui fait partie des personnes dont les vols successifs en 2017 de mon téléfonino puis de mon sac d'ordi avec l'ordi et l'agenda qui contenait mon bon vieux répertoire papier, m'ont fait perdre les coordonnées - que j'obtiens cette place, sans doute un empêchement. Par rapport aux extases précédentes c'est moins violent, le spectacle était long et je ne pouvais retenir mon souffle tout le temps, mais il m'envoie sur un nuage neuf et je suis durablement envoûtée pendant plusieurs jours. Une sorte de sérénité indestructible. Dont je ne suis retombée, je crois, seulement par suite d'un mauvais rhume ou d'un quelconque épisode fiévreux.

 

  •  Ian Thorpe à la piscine de la porte des Lilas (Georges Vallerey) face à Pieter Van den Hoogenband. Janvier ou février 2001 ou 2003 peut-être ? 
    Je ne sais plus comment je tombe sur l'info, mais voilà il va y avoir ce meeting de natation ou ce championnat pas si loin de chez moi, alors je me propulse pour acheter une place, allant attendre dehors dans le froid par moins quatre ou cinq degrés celsius et quelques jours plus tard ou le lendemain, il en restait, je n'en reviens pas, me voilà sur les gradins. Ça nage de haut niveau. Vient enfin l'épreuve d'un 200 m (? ou 400 ?) nage libre à laquelle Ian Thorpe participe. Dès le début c'est époustouflant. Voilà que sur les 50 derniers mètres il met le turbo et je crois qu'on est tous debout et qu'on crie ou qu'on retient notre souffle, tout le monde, il semble filer au dessus de l'eau et les autres pourtant pas des moindres, parmi lesquels Pieter van den Hoogenband semblent faire du sur place. 
    Peu après être rentrée, je tombe malade, sans doute le froid en attendant, du jour où j'avais pris ma place. Peut-être aussi une forme de saisissement. Pas un seul instant je ne regretterai. Reconnaissance éperdue envers ce gars. 

 

Il y en a un cinquième qui est télévisuel, ce qui n'est pas aussi fort : les exploits de Nadia Comaneci en gymnastique à Montréal en 1976. La perfection telle que même en n'étant pas connaisseur on capte qu'il se passe quelque chose d'absolument inouï.

Bien d'autres moments aussi, par exemple les Éphémères au théâtre du soleil, une violoncelliste formidable à Pleyel. Des moments de cinéma également.
Ainsi que des événements auxquels j'ai moi-mêmes participé (seulement c'est différent, lorsque l'on est, part of it, intense autrement). Et bien sûr il y a également des moments de grâce liés aux lectures. Mais là aussi, c'est un peu différent. 


L'importance de la voix


    Réveillée entre autre par le journal d'informations de 6h30 sur France Culture et où la voix qui doublait Trump (à partir de 6'13") bien timbrée et comme triste, de quelqu'un de cultivé, donnait presque l'impression qu'il n'enfilait pas des horreurs à l'emporte-pièce comme à son ordinaire. 

À ce point c'était impressionnant.

Dans la même journée lu / écouté ceci au sujet des règles qui gênent les chanteuses lyriques.  Je n'ai jamais pensé que ça pouvait influer comme ça. À mon faible niveau d'amateure le temps que je pratiquais (1), ça influait en terme de fatigue (les 2 jours avant et les 2 jours du début), sans doute à cause de mon anémie ; de petites maladies aussi, puisque ces jours de relative faiblesse étaient ceux de choper des rhumes, qui ne sont pas les grands amis de la voix chantée. J'ignorais qu'il y eût un effet sur la teneur de la voix elle-même. 

Et pour finir, la voix de Jacques Brel, cet affreux misogyne (2), cependant si poète, et zbeul émouvant.

 

(1) interrompue par ce que les horaires d'une #VieDeLibraire sont peu compatibles avec des répétitions de chorales et que les cours de chant classique n'étaient abordables que tant que je bossais à l'"Usine" et qu'ils étaient pour partie financés par le comité d'entreprise. 

(2) Tiens, comme Simenon, assez.


La première fois que je suis trop ébahie pour applaudir

à Bastille, cet après-midi

 

Comme j'aime à ressentir les choses et sans influence, qu'il s'agisse de découvrir un lieu (lors de voyages) ou un chant (à l'opéra), je m'efforce de ne rien en lire avant. J'ignore donc pourquoi j'avais peur d'une absence inopinée de Natalie Dessay, mais en lisant enfin et à l'instant le billet de Joël au sujet de la même production, je saisis pourquoi.

J'ignorais aussi que la mise en scène était de Coline Serreau (0), mais j'ai vite pigé - elle parvient à glisser de l'humour (entre autre les barbons qui se frottent les mains pendant l'air "Profitons bien de la jeunesse") là où peu en auraient vu -. Je me sais minoritaire, mais j'avoue que j'aime ça (1). De même que le mélange des époques en costumes, adaptés aux modes de pensées des personnages, ça n'était pas mal vu, même si ça ne s'imposait pas.

Je comprends mieux pourquoi je n'avais pas tout compris, en particulier le passage à tabac du chevalier Des Grieux : il y a donc eu des coupes en plus de ces coups. Je me suis d'ailleurs laissée allée lors de la première mi-temps à acheter le programme, malgré qu'ils sont devenus chers et qu'ils puent (sens littéral) toujours autant - ah que je regrette les anciens à 8 € sur papier mat, élégants et d'une odeur neutre -.


Et puis, hélas, j'ai trouvé le ténor bon de voix mais raidasse de corps, il est censé être fou amoureux fou et se comporte comme, non ... rien, mais bref quoi ça ne se voit pas. Ah que ç'eût été cent fois mieux avec le chaleureux Villazon ou le Roberto de l'an 2001 ou 3 (2).


Ce n'est pas la première fois que je le vois sur scène, lors d'un "Contes d'Hoffmann" il y a quelques années déjà et certes, il chante fort (et) bien mais il n'incarne pas.


C'était des sortes de retrouvailles avec Natalie Dessay et la magie pour moi y est, inchangée. Elle reste proche de ma "voix d'Eros" même si quelque chose empêche que tout à fait (3). Il y a un effet physique dès les premières mesures, des frissons aux larmes quelque chose qui atteint directement le tréfond de soi sans passer par le cerveau pensant, qui en serait presque frustré.


Au fil des chants celui-ci reprend généralement son pouvoir, surtout ces dernières années durant lesquelles les plaisirs du corps se sont éloignés. Alors on devient moins sensibles, sans doute pour que le manque s'en trouve atténué.


Il n'empêche qu'au début d'après le premier entracte, sur un air joyeux, qui célèbre la jeunesse, moi qui suis à l'ordinaire peu réceptive aux effets d'altitude (4), j'ai été à ce point sidérée par l'apparente facilité de notes impossibles que j'en suis restée bouche bée (5).


C'est la première fois lors d'un opera qu'alors que les applaudissements se déchaînaient dès qu'ils furent possibles, je suis restée sans bouger. Incapable du moindre mouvement, ailleurs, estomaquée. Mon seul degré de conscience était pour les entendre, le reste survolait.


Je suis revenue parmi nous en douceur, en cours de l'air suivant, soulagée d'avoir pu m'absenter un instant de ce monde pesant, par une autre voie que celle du sommeil auquel je succombe trop souvent.


Madame Natalie, merci pour l'extase.


(et si je parviens peut-être à écrire ce soir, c'est un peu grâce à cet élan)

 

 

(0) Au passage un petit hommage à une amie disparue (je ne choisis pas ce mot à la légère, c'est le sentiment que j'en ai et sans doute ses plus proches également)

(1) Cela dit, le "Miss Arras" d'où j'étais je ne le lisais pas et le drôle du truc m'échappe.

(2) Mon premier moment de grâce à l'opera, sa femme et lui dans La Bohème, un duo. Je me suis envolée, respiration coupée. Mais j'ai soudain un doute sur la date (non, ce n'est pas une contrepèterie ou alors involontaire).

(3) P'têt ben une mauvaise raison du genre que ça ne peut pour moi être qu'une voix d'homme (?).

(4) D'une façon générale : je sais admirer les performances extrêmes mais elles ne m'émeuvent pas. Fors si la grâce s'en mêle (Nadia Comaneci JO de Montréal 1976 à la poutre comme aux barres asymétriques)

(5) Les expressions populaires sont parfois imprécises : on dit "Les bras m'en tombent" alors que c'est en premier la mâchoire qui choit.

 

PS : Les places désormais vendues 15€ ne sont pas si mauvaises que je le croyais du moins pour celles au premier balcon. On ne voit pas du tout les surtitres, ni le haut de la scène si les personnages ont la mauvaise idée de monter un escalier, mais c'est le seul inconvénient.


Carissima Francesca

Opéra Bastille, ce soir-même

 

CIMG9011 Alors l'histoire c'est une sorte de Tristan et Yseult pour téléfilm du samedi soir, et ne jouez pas les petits surpris ni ne criez au spoïlage si je vous dis que Roberto et Juliette ils meurent à la fin.

En vrai dans l'histoire Roberto s'appelle Paolo et Juliette Svetla Vassileva que trop elle est bonne dans le rôle de Francesca, de toutes façons je suis pas jalouse, elle est jeune, elle est jolie, elle a depuis toujours travaillé sa voix, elle a pas fait 23 ans d'Usine, elle a pas poussé en banlieue (mais peut-être c'était pire, hein, après tout).

C'est l'histoire de trois frères, un boiteux, un borgne mais qui l'est pas tout de suite mais bon les sales blessures ça arrive quand on guerroie, et un beau (Roberto) et qui chante que c'est à se pâmer.

Roberto, je crois qu'il faudrait qu'on se calme toi et moi sur les spaghetti. J'ai 4 kg à perdre. Et toi ?

Mais la voix, elle, ne bouge pas. Ou si elle avait bougé, elle est revenue tout bien (voire mieux ? ce quelque chose de moëlleux qui fait qu'on a envie de lui tomber dans les bras, de s'y lover comme un chat mais en évitant de ronronner afin de ne pas la parasiter)

Paolo ne chantant pas durant la première partie où il se contente d'un simple tour de scène afin qu'on admire sa personne et que Francesca tombe amoureuse, ça permet de penser à tout autre chose : la semaine à venir, qui ne sera pas de tout repos, un embouteillage bruxellois, un baiser qu'on aimerait, d'autres qu'au moins on n'aura pas gâchés, un peu plus haut dans la journée, de la fatigue perpétuelle qui fait qu'on se limite pour ça et pour le reste, et qu'on s'endort partout, ce qui décourage les princes charmants (1), d'un meilleur ami soudain silencieux après pourtant un texto rigolard (au moins je suis certaine qu'il n'est pas fâché, mais alors quoi, cette inquiétude que j'ai toujours dans ces cas-là, ma vie ayant trop souvent mis des catastrophes sur les silences inexpliqués), de Wytejck dont j'ai vu une photo ces jours-ci et qui a changé de coiffure et de couleur de cheveux comme s'il voulait me ressembler du temps où l'on se fréquentait (voilà qui est curieux), "Aux bords du lac Baïkal" (2) petit livre de toute beauté, commencé la veille et laissé malgré moi de côté parce qu'il fallait s'activer mais je sens qu'il m'attend, Rimini, qui représente tout autre chose pour moi que ce qu'en fait cet opéra, et Francesca, prénom d'une amie perdue de vue après qu'elle avait divorcé, une nostalgie du temps où l'on venait à Bastille en bande de joyeux blogueurs à l'époque où les programmes ne puaients pas (3),  l'anniversaire de Yannick Hamonic (je le lui souhaite joyeux s'il venait à passer, n'ai plus d'adresse où le joindre), des révolutions en cours ou prévues vent force 9 à 10 en provenance du sud et ne plus savoir suivre.

Bref, le premier acte a été bien rempli.

(Comment ça, je n'étais pas concentrée ?)

 

Du second je n'ai que peu suivi : j'écoutais Roberto, subjuguée et sentant par moment grâce au rappel d'une extase du temps d'avant ma première mort et que je dois à une Bohème dans laquelle sa femme d'alors et lui figuraient, se soulever, frémissant, le voile de l'amnésie.

Pas de chance pour moi, l'acte trois venu trop vite a mis fin à cette brise d'espérance, c'était reparti pour du plus guerrier, et j'avoue que William Joyner dans le rôle de Malatestino dall'ochio, était un méchant parfait, juste la bonne dose de second degré pour être irrésistible. On sent qu'il s'amuse dans le rire sardonique.

À peine le temps d'un petit Je t'aime et Roberto c'était fini. Y a pas, trépasser mutuellement dans les bras de son Grand Amour, ça a de la gueule. Dommage que ça ne m'arrivera pas (4).


Le rideau est retombé (5), sur mes sensations perdues le voile aussi, mais néanmoins cet espoir : peut-être que ça reviendra via tout autre chose que ce qui manque.

Les saluts frimaient un peu. Gilda suppute une romance entre Roberto et Svetla. Je n'en sais rien, étant aussi du sud je peux avoir des gestes très tendres d'affection spontanés sans qu'il s'agisse de romance à proprement parler, peut-être qu'en homme avisé il profitait d'une possible prolongation de la promiscuité des rôles, peut-être qu'en femme d'expérience et fine psychologue elle a raison, je peux simplement dire qu'à la scène ce couple fonctionnait et que leurs étreintes, comment dire, ... non ... rien.

La voix de Roberto Alagna m'a fait un bien fou dans une zone du fond du crâne où je n'accède plus guère et je lui en sais gré.

 

Pour un compte-rendu sérieux de l'opéra, voir chez Joël. J'ai juste vaguement perçu qu'on se baladait quelque part entre Verdi et Wagner (pour les chœurs particulièrement) sans l'ampleur de ces deux maîtres. Sans déplaisir non plus.

(1) Il est en effet prouvé que les compétences naturelles d'un prince charmant sont dans le réveil, pas l'endormissement. Si on leur attribue un rôle d'endormeur, il se mettent à faire de la résistance au changement, et après ce n'est plus une histoire d'amour mais un échec de management.

(2)de Christian Garcin

(3)J'aime l'explication de l'ami Jean-Michel lequel suppose qu'ils seraient à présent issu de telle ou telle fabrication particulière censée obéir à de sévères contraintes écologiques et que donc "ils ne polluent plus mais ils puent".

(4) Avec la chance que j'ai et si une maladie ne devance pas, je risque de mourir assassinée par la légitime d'un homme persuadée que c'est pour moi qu'il l'a quittée alors que je serai même pas au courant et que je n'aurais plus fait l'amour depuis 25 ans. Mon prénom appelle un destin amoureux ridicule et tragique, j'en connais une qui l'a vaincu mais moi pas.

(5) Au fait je n'ai pas bien saisi pourquoi ce portrait gris comme ceux des tombes l'ornait.

 


Le jeu du Une erreur

Aujourd'hui, plus tôt dans la journée, Bastille

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Alors je me réjouissais d'aller voir et écouter ce "Mathis der Maler" dont les amis avaient écrit plutôt grand bien.

Et je n'ai pas été déçue même si j'eusse probablement préféré un Mathis plus flamboyant que le bon Matthias Goerne, mais qui hélas manquait de ce petit quelque chose qui fait qu'un chanteur est inoubliable.

Et que je ne suis pas persuadée que la présence d'officiers nazi (1) ait ajouté quoi que ce soit à une mise en scène par ailleurs réussie. Le conflit catholiques / Luthériens du livret suffisait bien.

Les moments où le retable d'Issenheim est mis en scène sous nos yeux me resteront je le sais. Ainsi que certains chœurs remarquables.

Pour le reste, je ne sais.

De retour à la maison pourvue de la seule envie d'un peu manger et me coucher, j'ai néanmoins voulu combler quelques lacunes dans mon attention (2). Sous le titre du mini-programme que les placeuses nous distribuent, et avant que l'argument du spectacle ne soit détaillé, deux lignes :

"Une erreur s'est glissée dans l'argument du programme de spectacle. Veuillez nous en excuser."

À l'Opéra Bastille, ils viennent d'inventer un jeu. Celui des Une erreur. À vous ensuite de la trouver. Quel sens du suspens !

[photo : Je n'invente rien]

(1)Suis d'ailleurs incapable d'applaudir quelqu'un vêtu ainsi, même en sachant fort bien qu'il ne s'agit que d'un costume de scène et même si le chanteur qui l'endossait dans son rôle fut vocalement parfait. C'est idiot, oui, je sais. Mais voilà, je reste bloquée. La génération de mes parents a trop fort enduré - quel que soit le côté de ces frontières d'Europe où elle était née -.

(2) Pour ma plus grande honte, je me suis endormie profondément lors de la dernière scène. Le spectacle n'est pas en cause, c'est moi. Mathis alors prépare ses affaires pour un grand départ dont je n'ai pas compris s'il s'agissait de mort ou d'une vie retirée. Il replie le matelas de son lit monacal, y pose une chaise, un chevalet, accroche aux montants métalliques un drapeau, suspend son manteau. Je suppose que quelque chose dans mon cerveau de fatigue a établi le lien lit = dormir et hop c'était fait. L'honneur semble sauf, je n'ai pas ronflé.

PS : Ça fait deux programmes que j'achète et qui puent ; au point de donner envie de les refermer plutôt que de les consulter. Je préférais de loin l'ancien papier mat et les images moins clinquantes qui accompagnaient les textes des saisons d'avant.

Comment se fait-il que certains livres ou magazines neufs sentent mauvais ?