Nouara Naghouche, que devenez-vous ?


    C'est la petite appli "Memories" de FB qui m'a remis ce billet en mémoire, écrit il y a douze ans, soit bien le temps d'avoir subi toutes sortes de péripéties qui m'en ont éloignées. 
En revanche, dès les premières lignes relues, c'est tout le spectacle qui m'est revenu, combien j'avais été émue et époustouflée, passant du rire au bord des larmes et la révélation que ça avait été. 

Compte tenu de ma propre existence durant ces années et d'emplois occupés sur les dernières qui ne laissaient plus guère le temps d'aller au théâtre - je finissais trop tard et trop loin -, il se pouvaient que d'autres spectacles aient eu lieu dont je n'avais rien su.

Alors j'ai effectué quelques recherches et j'ai trouvé la trace d'un temps de renoncement - sororité, pour l'écriture je suis en plein dedans -, parce que lorsque l'on n'est pas du sérail, il faut savoir sans trop tarder retourner vers ce qu'on peut trouver d'emplois nourriciers, et la trace aussi d'un nouvel élan prévu ... mais que la pandémie a sans doute coupé.

Zut alors, j'espère qu'une fois ce fichu virus contenu et avant que n'en surgissent d'autres ou de nouvelles calamités hélas bien engagées, nous aurons l'occasion de revoir Nouara Naghouche sur scène. J'espère à tout le moins, qu'elle va, que vous allez, bien.

Nous devons être un certain nombre à ne demander qu'à revenir voir et écouter.


Tandis qu'on débat de la "Loi travail" : cher Adrien


Capture d’écran 2016-03-29 à 09.45.12 - Version 2J'ai grossièrement gommé le nom de l'entreprise pour laquelle vous vous présentez sous un prénom humain (1). 

Je ne vous veux en effet pas de mal, vous semblez me vouloir tant de bien. Effectivement, je m'étais inscrite fin janvier sur le site d'offres d'emplois pour lesquels vous annoncez travailler. 
Je ne trouve donc a priori pas illégitime de recevoir des courriers, cherchant un emploi avec énergie, j'étais prête à courir le risque d'être spammée en me disant : Sait-on jamais ? Si par chance une offre sérieuse pouvait se glisser parmi toutes celles que je recevrai.

Jusqu'à présent je n'avais pas à me plaindre de votre site en particulier.

Il se trouve que rien dans mon CV, que j'avais pourtant soigneusement complété, ne me prédispose à devenir agente dans l'immobilier, votre proposition me semble d'un premier abord assez peu adaptée.

Et puis quelque chose me gêne et pas seulement cette fausse familiarité qui vous fait me vouvoyer tout en m'interpelant par mon prénom, il semblerait qu'il s'agisse d'une affiliation plus que d'un emploi, il est fait mention de "Négociateurs indépendants" et d'être entrepreneurs. Pour autant il est préciser qu'il s'agit pour l'entreprise immobilière de "recruter".

J'ai assez parcouru d'annonces chez Pôle Emploi pour avoir compris que de nos jours la pratique est courante : on fait semblant de faire croire aux personnes concernées qu'elles ont trouvé du travail, elles n'ont qu'une porte entrouverte vers quelques ventes à faire, en général en milieu ingrat ou de produits difficiles à placer, et l'entreprise chapeau qui n'est pas un employeur mais présentée comme un partenaire prendra un pourcentage. Aucune garantie de quoi que ce soit. Pour faire chic certaines annonces emploient (cet emploi là ne les engage pas) le mot freelance. Dans la plupart des cas, d'accord peut-être pas tous, il s'agit d'être libres de trimer H24 7/7 pour ne rien toucher ou quelques miettes, à la fin du mois. Pas de congés payés, pas de retraites (déjà qu'à force d'en reculer l'âge elles n'existeront bientôt plus pour grand monde), l'éventualité d'un arrêt maladie je n'ose y songer.

Il n'empêche que de vous j'attendais mieux. Au moins un filtrage d'entre les vraies annonces et les propositions qui ne portent pas sur un contrat de travail. Ce lien de subordination qui s'il est respecté d'un côté comme de l'autre permet de concentrer son énergie sur ce qui est à faire et non sur un combat permanent du salarié pour parvenir à se faire payer et bénéficier d'un temps de récupération physique et mental raisonnable.

Dès lors qu'il ne s'agit pas d'un emploi en bonne et due forme peut-être faudrait-il parler d'affiliation ou d'adhésion. Le terme de recrutement devrait être réservé aux contrats de travail.

Je trouve donc cette prise de contact bien plus décevante que profitable ; mais vous souhaite néanmoins à mon tour une excellente journée.

Gilda 

 

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Les jours heureux


En lisant Couac un dimanche précédant, et ce matin Sacrip'Anne, je (re)prends conscience que l'automne 2012 et janvier 2013 avaient été pour moi une période heureuse, je me sentais portée, j'avançais enfin un peu dans mes propres projets. Alors bien sûr tout n'allait pas si bien, il manquait deux éléments importants dont l'argent, et quelqu'un m'avait fait à deux reprises faux-bond pour quelque chose qui concernait son travail, ce qui aurait dû m'alerter plus sérieusement que ça ne l'a fait ; ça restait néanmoins une période favorable avec d'excellents moments.

Depuis le printemps 2013 ce sont à nouveaux des vents contraires avec lesquels il faut composer et sur plusieurs fronts, même s'il y a eu cette chance formidable de l'emploi que j'occupe actuellement, après un chômage qui n'aura duré que le temps de me remettre d'un coup dur qui me rendait peu opérationnelle et incapable d'assumer d'entières journées sans passages effondrés.

C'est bon d'avoir conscience des jours heureux quand ils sont là. On ne s'en rend souvent compte qu'à leur disparition, quand survient l'une ou l'autre catastrophe locale ou plus générale dont nous devenons les jouets désarticulés. 

Profitez du bon, les amies, profitez.

 

PS : Je trouve que mes amies écrivent bien le bonheur. Ce qui est loin d'être si facile qu'il n'y paraît.


Mac Andrew (salut monsieur)

 

J'ai été surprise ce matin au saut du lit par la peine ressentie en lisant cette brève (1)

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Ce n'est pas que je n'appréciais pas l'acteur, dans le peu de films où je l'ai vu jouer il m'a impressionnée. Mais voilà, il ne joue jouait pas tellement dans les films que je fréquente ou j'allais assez peu voir ceux dans lesquels il jouait. Bref, on s'est trop peu croisés pour que mon chagrin, même si je suis toujours triste face aux hommes qui renoncent (2), cet étrange sentiment d'être concerné(e)s par quelqu'un qu'on ne connaissait qu'à travers son travail, qu'on n'avait jamais rencontré, soit explicable.

Puis ça m'est revenu.

Durant mes trois années d'études de Travaux Publics, un rayon de soleil instructif et pédagogique était constitué par les cours d'anglais. Le professeur que nous avions, du genre à accepter une dérogation pour que mon amoureux puisse assister aux mêmes cours que les miens et ne soit pas jeté dans un autre groupe, possédait un humour sans faille, une distance efficace, il ouvrait les yeux des jeunes sur un peu autre chose que l'efficacité technico-managériale qu'on tentait de nous inculquer.

Il est mort quelques années après (le quelque, c'est sans doute 10 ans au moins), je passe parfois le saluer au Père Lachaise. On se voyait de loin en loin et le jour même de son décès, en mode Tiens, ça fait longtemps que l'on ne s'est pas vus, j'avais tenté de le joindre. En ce temps-là il n'y avait pas l'internet pour tenter de savoir ce que sont devenus ceux qui ne répondent plus. Un ami commun m'avait finalement prévenue et j'avais pris une demi-journée de congé (3) afin d'assister à ses obsèques. 

On était beaucoup à l'aimer beaucoup dans la promo dont je faisais partie, mais nous étions par rapport à sa vie, d'une zone intermédiaire : pas les plus anciens des élèves devenus de vrais grands amis, pas les plus récents qui le voyaient encore peu de temps auparavant. Je n'impaginais donc pas trouver une foule rassemblée là, une chapelle pleine. 

Et des élèves les plus récents, en hommage, certains avaient repris le fameux 

"Captain, ô captain" du "Cercle des poètes disparus". Et c'est vrai qu'il jouait un peu ce rôle pour la plupart d'entre nous (4).

Alors ce matin les articles évoquant la mort de l'acteur du rôle m'ont ramenée à ce moment, émouvant, et au chagrin d'avoir perdu quelqu'un qui m'avait aidé à grandir. Et il y a cette peine induite par l'annonce d'un décès, peine soudain partagée entre qui avait tenu le rôle et qui aurait pu l'inspirer.

Hello Peter, vois-tu ?, c'est un acteur d'Hollywood qui me fait penser à vous.

 

(1) Tiens pour une fois j'apprends une info par une brève du monde. Je n'avais pas eu le temps d'ouvrir twitter.

(2) Est-ce pour une femme si différent ?

(3) En ce temps-là les RTT n'existaient pas non plus. 

(4) Pour ma part c'était plutôt de me sentir moins seule à n'être pas "dans le moule", je n'ai besoin de personne pour être un peu rebelle, me poser des questions. Mais je ne venais pas du même milieu que la majorité de mes petits camarades de promos.

PS : 

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Un instant savoureux

 

Il n'est pas difficile de reprendre le chemin du travail après de brèves, très brèves vacances. 

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Surtout quand vous attend un nouveau roman que vous attendiez, celui d'un bien-aimé, sur un sujet (un ciné-club) qui vous plaît.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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En un labyrinthe au dimanche matin semer ses chagrins

Ce dimanche, sans quitter ma cuisine

Image 68 Vous vous réveillez fatigué(e), plusieurs rêves de la nuit, vous a-t-il semblé, vous voyaient perdre connaissance et au réveil vous vous demandiez si de fait vous n'aviez pas à l'intérieur même du sommeil subi des pertes de conscience. Brêves mais absolues.

Votre corps réclame une pause, avril et mai furent des mois de cavaler sans arrêt, du travail à tous les étages sur fond d'un chagrin qui sape l'énergie, et de deux autres, plus anciens, éteints comme un volcan peut l'être ou des canards hypertendus, mais qui n'arrangent rien.

Vous peinez à démarrer cette journée que votre état vous fait décider de congé, ce congé très relatif des mères de famille, il y aura du rangement, de la lessive, un peu de vaisselle, inévitablement, mais rien de plus, promis (1). Et surtout vous ne bougerez pas, la carcasse cette nuit vous a fait comprendre que vous étiez au dela de son épuisement. On ne peut éternellement réclamer des services au corps lorsqu'on n'est plus capable de lui offrir du bon.

Rien de tel alors qu'un petit tour des blogs des amis, ceux qu'on lit plus pour prendre de leurs nouvelles que pour la lecture même. Ceux qu'on lit comme on retrouverait les potes au café du coin. Mais sans descendre de chez soi. C'est à la fois se reposer mais sans être  seul(e). Vous aimez ça.

Un billet chez Alice vous fait sourire. Hé oui, c'est pas parce qu'on est des filles que les maths on n'aime pas. Comme aujourd'hui c'est congé, je me laisse aller de liane en liane de liens en liens et chez Choux Romanesco, vache qui rit et intégrales curvilignes, un des blogs qu'elle indiquait, tombe sur cette pépite :

Le labyrinthe dont vous êtes le héros

Adieu douleurs, chagrins et tête qui tourne, vous y tombez avec délectation, les labyrinthes volontaires étant si infiniment plus cléments que ceux dans lesquels nous abandonne la vie, et vous vous amusez comme un jeune enfant. D'autant que la présentation humorisée s'y prête. Merci à qui tient ce blog pour le merveilleux boulot fourni (2).

Votre journé, enfin, peut commencer.

 

(1) Bon, et puis aussi vous avez une nouvelle à terminer et depuis hier une autre pour mi-juillet, qui ne sera pas prise mais vous décevrez un ami si vous n'essayez pas.

(2) Je me doute bien un peu du temps que ça a pris.

[photo extraite du blog cité, car je ne sais pas le faire moi-même]

 

PS : Il semblerait que mi-mars plusieurs messages qu'on m'a envoyés ne me soient pas parvenus. Si jamais vous m'avez écrit autour du 15 de ce mois-là et que je n'ai pas répondu, n'hésitez pas à tenter à nouveau votre chance. Je mets souvent longtemps à répondre, mais pas tant que ça (encore que).

nb : Ce billet est un essai de Note en vous. Pour voir.

 


La victoire (provisoire) des fausses valeurs et vrais pantins

Cher François,

Je me doutais bien que si les autres partaient vous aussi au bout du compte de l'antenne alliez disparaître ; quoique bien plus classe et subtil et fin. Je me doutais bien.

Il faut sans doute libérer le créneau horaire pour les exploits de l'équipe de France de football  de la bourse les cours glorieux.

Je vous suivais sur Dailymotion, pas à l'antenne. Depuis l'été 2003, en effet, je n'écoute plus guerre (1) Inter que lorsque quelqu'un d'autre l'allume dans la maison. Je fus pourtant longtemps de ces auditeurs que vous évoquez, de ceux qu'une radio accompagne. Pour moi c'était celle-là.

Et puis voilà, Mar(c)tin qu'on aimait tant au moins le fiston et moi, et qui nous évita pendant toute une année scolaire d'être en retard lui et moi (2) et c'était si bon une voix amie et un brin militante, pour prendre courage avant d'aller marner. Seulement ses propos avaient déplu à certains (déjà) et il y eut cette fin si moche et si brutale, un matin, musique classique, sans explication et le lendemain un bulletin de publicité (peut-on appeler ça de l'information) de laboratoires pharmaceutiques, présentés sans qu'on dise (3). Sans parler de la présidence du prix du jury du livre Inter qui lui fut alors subrepticement retirée.

J'ai décroché d'Inter à cette époque-là. Et ce ne sont pas les derniers développements qui m'y feront revenir.

Ils diront : ce ne sont que des intervenants ponctuels, des humoristes, certes. Mais quand dans le même temps un ministre mis en cause dans un scandale financier comportant une part importante d'évasion fiscale, n'est pas inquiété plus que ça et ne démissionne pas.

On peut se dire que peut-être la démocratie n'est pas en grande forme dans le pays où l'on vit.

En attendant, salut François. Et grand merci. Puissent vos chroniques du vendredi rester encore accessibles. Vous retrouver faisait partie des réconforts de nos fins de semaine et vous nous manquerez.

Et puis oui, moi non plus je ne suis pas parvenue à vous faire sourire, avec ce billet. Nous sommes attristés. Pourquoi le cacher ?


(1) C'était un lapsus mais je laisse comme ça.

(2) Pas de podcast ou dailymotion à l'époque, ou je ne le savais pas. Au mieux on pouvait, je crois, lire ensuite le texte sur le site. Si on voulait écouter sa chronique, la chaleur rassurante et convaincante de sa voix, il fallait être là et bien là, attentifs, à l'heure dite. Si on voulait être à l'heure, qui à l'école, qui au bureau, il fallait qu'on parte juste après. Nous devions donc être fins prêts au moment où l'ami prenait parole, fors chaussures et vestes ou manteaux. Motivés, ça marchait. Nous n'avons plus jamais, par la suite, retrouvé une telle ponctualité.

(3) La chronologie exacte et précise est ici


C'est bizarre

Tout à l'heure en rentrant,

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- C'est bizarre de se dire qu'on ne reverra pas Le Capitaine avant bien longtemps.

- C'est bizarre de se dire que pendant que ce soir je dégustais ma première gorgée de bière, le fils d'une amie rendait peut-être son dernier soupir ; que je n'y pouvais strictement rien, que c'était ainsi.

 

- C'est bizarre de parler à un ami qui face à la confusion d'une visiteuse explique en riant que non, son frère et lui ne sont pas jumeaux, qu'ils ont même plusieurs années d'écart et de lire juste après dans le métro :

"Non ce n'est pas Paul mais il s'en est fallu d'un cheveu. Les deux frères se ressemblent tellement. Même stature [...], même moustache en brosse, même voix qui s'entend à des kilomètres. Rien de plus, rien de moins. Quelqu'un qui ne les aurait pas connus s'exclamerait : ils sont jumeaux ?

- Pas du tout, ils ont quatre ans de différence.

- Incroyable ! Et ... qui est l'aîné ?"

Colette Cambier, "Un jeudi à Ostende", page 100.

Joli Zahir, non ?

 

- C'est bizarre en sortant du même métro de voir un type menotté, entouré de policiers, coffre d'une voiture qu'on peut supposer sienne (ou par lui volée) ouvert, et qui proteste (mais sans insulter), quelques badauds attroupés, et de ne rien se dire d'autre que :

- en voilà un qui ce soir ne dormira pas chez lui ;

- finalement on n'est pas encore dans une dictature (sinon les gens en pareil cas s'empresseraient de filer) ;

- c'est la deuxième en deux jours, soit je suis toujours là quand ça se passe, soit ça n'arrête pas.

- C'est bizarre en France de se dire qu'on va mourir de froid alors qu'on n'est qu'en septembre (et qu'on a un toit).

 

- C'est bizarre de voir le supermarché où au temps des enfants petits et musiciens on a passé tant de minutes comptées entre deux allers-retours au conservatoire être en train de se faire entièrement chambouler. Se dire encore quelque chose de ton temps qui disparaît. Que bientôt il n'y aura plus aucune preuve que nous avons ensemble existé. Et pour moi plus aucun repère de souvenir (tiens, l'allée où mon téléphone avait sonné quand tu m'avais appelée pour m'annoncer que ça y était, tu avais ...).

 

- C'est bizarre, au même jour où l'on s'est enfin débarrassé des textos spammants de notre opérateur par une options qu'il convenait de chercher dans un coin pour la désactiver, et où pour une triste raison on tressaute au moindre appel (de tout type) d'être victime de faux SMS d'une (forcément) belle Sandra qui tenterait de m'aguicher. A croire que mon opérateur cherche bassement à se venger de mon barrage efficace.

Pas de bol "Sandra" je suis une femme et pas du genre à me laisser séduire par n'importe quoi. Non mais.

   

- C'est bizarre de se dire, exactement comme l'an passé, finalement c'est pas plus mal de n'avoir pas eu le temps de ranger les chaussures d'hiver (variante : les vêtements).

   

- C'est bizarre de retrouver 3 ans après, parce que ranger quand même un peu on essaie, mais sans l'avoir cherché, le doux tissu qui aurait dû servir de bandeau aux géants, et qu'on avait réservé pour t'offrir ainsi qu'à Florence un chemisier unique comme un souvenir discret.


- C'est bizarre d'avoir rêvé qu'on s'installait à Marseille, précisément aux jours où la Belgique reprend en moi sa place favorite.

 

- C'est bizarre d'être tellement traumatisée par le rejet de qui m'avait écrit "Gilda, tu n'encombres jamais", que je ne peux plus vous écrire sans arrière-pensées. Ce qui en ces jours où les mauvaises nouvelles se vendangent à la pelle, équivaut à me bloquer.

 

- C'est bizarre d'avoir égaré une partition de la messe en Si. Pourtant elles sont épaisses et chez moi la musique bien rangée (contrairement au reste).

 

- C'est bizarre de t'aimer toujours, comme une soeur jumelle dont on ne pourrait jamais réellement être séparée, tout en ayant conscience que n'importe qui estimerait sans doute à raison que c'est un bon bourre-pif que tu mériterais.

- C'est bizarre de ne pas retrouver dans sa bibliothèque de sons le CD de Billie Holiday qu'on était persuadé d'y avoir sauvegarder, mais Goldman à la place.

 

- C'est bizarre fors la mort qui est grave, de n'être plus capable de rien hiérarchiser. Est-ce qu'au moins quelque chose compte ?

 

- C'est bizarre d'être secouée de sanglots en écrivant au point de devoir à arrêter pour reprendre les yeux secs et aussi à respirer, en éprouvant pour autant une forme d'infinie reconnaissance pour vous qui m'avez poussée dans cette voie escarpée. Je sais le quitte ou double et que si je m'en sors, alors je serai enfin sauvée. Pas persuadée, seule, d'y arriver.

- C'est bizarre d'être capable d'écrire en dormant. Même mal.

 

[photo : le supermarché en travaux]