Cahier du jour, couvre-feu 2 jour 21 : retour sans anicroches

(lunedi)

La Haye du Puits, puis retour vers le domicile principal

Bon petit-déjeuner avec croissant frais (mais pas de la pâtisserie qui est fermée le lundi)
Quelques brèves écritures le matin.
Jour de pluie, une pluie qui semble prête à durer, calme et régulière
Avoir réparé la tringle à rideau de la fenêtre de devant au rez-de-chaussée, accroche centrale, avant de plier bagages. En deux temps pour que l'espèce de mastic que j'ai mis afin de boucher pour partie le trou devenu trop grand puisse sécher.


Nous avons scrupuleusement tenté de rentrer à Clichy la Garenne avant le couvre-feu : en partant vers 15:20 à 15:30 (escale à Carrefour Market pour un camembert et du lait frais), en nous arrêtant une fois à une aire d'autoroute un peu longuement car JF devait vérifier la pression des pneus, nous sommes arrivés vers 20:10 et ça roulait bien. Conclusion : on peut mettre moins de 5h de routes, mais ça ne serait pas prudent. À Paris c'est l'heure à laquelle bien du monde revient du boulot, le périph, par exemple était encore chargé ; un couvre-feu à 20:00 n'a pas beaucoup de sens tant que le pays tourne. 

SMS de C. alors que j'arrivais mais c'est en vain que j'ai tenté de l'appeler en réponse. Nous avons donc poursuivi par SMS. J'étais contente qu'elle aille bien.


Boris Johnson vient d'ordonner un lockdown sévère sans doute jusqu'à mi-février : le variant anglais, malgré une campagne de vaccination à pleine bourre (contrairement à la France) est d'une contagiosité fulgurante. 
Probablement que dans une douzaine de jours nous en serons là en France aussi.

Trump a menacé un officiel géorgien pour tenter de truquer les élections, qui ne s'est pas laissé faire et devant les menaces qui se précisaient a rendu public l'enregistrement de l'appel (légal car toutes les communications vers son office sont enregistrées). Le ton de la voix de celui qui fut la pire erreur de casting mondiale comme président, était celui de quelqu'un en pleine crise de quelque chose, égaré (1).

Indépendamment de nos destinées personnelles - le risque est loin d'être nul de mourir ou tomber mal en point avant que d'être vaccinés -, ce monde semble bien mal barré. 

 

(1) Sur France Inter ils ont eu l'intelligence de diffuser une partie en V.O. 

 

TTL 139,5
DD 39/00
 
updated: January 04, 2021, 21:52 GMT
85 937 939 cas dont 1 857 994 morts et 60 829 047 guéris
 
USA : + 122 272 nouveaux cas ; 361 316 morts depuis le début ; + 1 171 morts ce jour ; soit 1 088 morts / 1 M d'habitants
France : + 4 022 cas ; 65 415 morts depuis le début ; + 378 morts ce jour ; soit 1 001 morts / 1 M d'habitants
Italie : + 10 800 nouveaux cas ; 75 680 morts depuis le début ; + 348 morts ce jour ; soit 1 253 morts / 1 M d'habitants
Belgique : + 842 nouveaux cas ; 19 701 morts depuis le début ; + 57 morts ce jour ; soit 1 696 morts / 1 M d'habitants
UK : + 58 784 nouveaux cas ; 75 431 morts depuis le début ; + 407 ce jour ; soit 1 108 morts / 1 M d'habitants


 
autres sources disponibles :


 


Cahier du jour, couvre-feu 2 jour 19 : journée active, pas tant de repos (mais une belle petite balade en bord de mer)

(sabato) 

La Haye du Puits, Saint Germain sur Ay 

 

Une matinée de succulent petit-déjeuner : des croissants du pâtissier et tout chauds tout frais, de petites écritures pendant que JF devant s'attaquait aux cytises, puis d'aller à Saint Germain sur Ay faire une belle marche sur la plage tandis que le temps et le ciel variaient.
Une session d'élagage au jardin avec la petite scie électrique, sur les branches qui plus tard gêneraient, tandis que JF allait chez le traiteur rapporter des bons plats (2ème tentative car pour la première dans la matinée, trop de monde et il était rentré et s'était rabattu sur Aldi, car aller faire des courses semble chez lui un besoin irrépressible).
Un bon déjeuner à base d'un plat de poisson du traiteur
après un saut au cimetière tandis que JF allait à Intermarché jouer à ne presque rien acheter ; mis une fleur sur la tombe des grands-parents (la seule que notre fille, limitée dans son budget, n'avait pas fleurie) et nettoyé la tombe des parents qui était recouverte d'une sorte de mousse humide glauque, j'avais pris du sopalin mais pas assez, ne m'étais pas attendue à ce que ça soit ainsi sale. 
Être rentrée en voiture car JF était à tout hasard repassé par là et arrivait pile à l'instant où je sortais, un peu comme dans un film et que c'est peu crédible.
Un semblant de sieste de 17:50 à 19:15, en gros.
 une séance de Tabata, rattrapage de celle du lundi passé. 
Une douche et un dîner champagne (insistance de JF, m'en serais bien passée) et saumon fumé
Avoir constaté qu'un des crochets de la tringle à rideaux de la fenêtre de devant ne tenait presque plus, ça ajoutera du boulot au lendemain.
Un restant de soirée qui passe trop vite, infos sur Rai News 24 et petites écritures.

 

TTL 139,5
DD 38/00
 
updated: December 31, 2020, 22:50 GMT
84 936 007 cas dont 1 842 709 morts et 60 042 887 guéris
 
USA : + 202 652 nouveaux cas ; 358 504 morts depuis le début ;+ 1 929 morts ce jour ; soit 1 080 morts / 1 M d'habitants
France : + 3 466 cas ; 64 921 morts depuis le début ; + 156 morts ce jour ; soit 993 morts / 1 M d'habitants
Italie : + 11 831 nouveaux cas ; 74 985 morts depuis le début ; + 364 morts ce jour ; soit 1 241 morts / 1 M d'habitants
Belgique : + 1 793 nouveaux cas ; 19 581 morts depuis le début ; + 53 morts ce jour ; soit 1 686 morts / 1 M d'habitants
UK : + 57 725 nouveaux cas ; 74 570 morts depuis le début ; + 445 ce jour ; soit 1 096 morts / 1 M d'habitants

Le nombre de contamination explose en Grande Bretagne
Les chiffres de l'Italie semblent bon mais au TG il est indiqué que c'est peut-être un biais dû au peu de tests en ces jours fériés. Ils précisent depuis longtemps un taux de positivité au TG : % du nombre de cas Covid + / nombre de tamponi : et ces jours-ci il est monté à 17,6 %, ce qui est mauvais signe et beaucoup.
 
autres sources disponibles :


Cahier du jour, déconfinement jour 36 : Nager enfin ! (et puis Portbail)

Déconfinement officiel 1 jour 63

petit-déjeuner avec un bon croissant, lors d'une sorte de grasse matinée (traduire : je me suis levée à 8h)
répondre à des amies sur Twitter, au sujet du vélo, des trajets de boulot
nager pour la première fois depuis début mars. Saint Germain sur Ay car la baignade y est surveillée

Capture d’écran 2020-07-12 à 23.36.08

 

Peu surprenante déception  : je n'ai plus la force de lutter efficacement contre le courant, et j'ai perdu de l'aptitude à me réorienter sans perdre le rythme lorsqu'il pousse fort. Je suis encore plus lente qu'avant, mais vraiment (oui, c'était possible). L'effort me semble prolongé alors qu'il ne l'est pas - je n'ai pas même couru 800 m -. Bref, ça va être chaud de retrouver le niveau pour boucler un M au printemps prochain.
En revanche, plaisir de nager d'autant plus que les conditions étaient optimales : temps de rêve et mer étale. Le seul danger venait d'un vent de terre, seulement ça concernait plus les embarcations que les nageurs. L'eau était transparente, j'ai vu des petits poissons. Peu d'algues.

L'épidémie a fait qu'un espace est réservé aux sauveteurs devant leur abri. De ce fait il est impossible d'accéder directement aux douches qui sont également devant, mais du côté de la jetée. 
Je comprends la nécessité pour eux de ne pas courir de risques inutiles mais en même temps, c'est d'une splendide absurdité - car le bâtiment est grand et ça oblige à marcher pieds nus sur le goudron du parking -.

Nous sommes restés un peu, ensuite, à simplement profiter du soleil, de la mer, de la petite activité joyeuse - ni trop ni trop peu de gens -. Une petite fille avec une voix perçante, jouait avec son père patient.  

Repas d'une pizza à emportée achetée sur place sur une mauvaise idée de JF qui bien sûr s'est énervé (le mec avait foiré son coup, oublié la pizza dans le four d'où une longue attente le temps qu'il la refasse ; et puis une petite arnaque sur les anchois). Les gens qui s'énervent facilement sont vraiment pénibles à vivre. Cela dit, la pizzeria de bord de mer de Saint Germain sur Ay ne nous reverra sans doute pas comme clients.

Bonne sieste tandis que JF échouait à aller jouer à la pétanque car les joueurs d'ici respectent leurs familles, eux. C'était une sieste en lisant The Beatles Tune In. Un grand moment de se sentir heureuse et confortable. Aucune pensée parasite, aucun tracas personnel lourd (personne à l'hôpital par exemple, et pas d'ennuis d'argent). Autant dire que j'ai savouré. J'éprouvais ce petit plus qu'est le sentiment d'un repos bien mérité.

Chouette dîner aux Cuisines du Moulin, même si les portions pour moi étaient trop abondantes. C'est de plus en plus souvent le cas : les plats sont servis pour des hommes jeunes affamés. C'est trop pour une femme de passé cinquante et qui n'a que raisonnablement faim. Nous étions à la table près de la cheminée avec aucune table proche, car les normes de vigilance sanitaire étaient bien respectées, masques obligatoires pour entrer et lorsque l'on se lève, gel à l'entrée. En revanche les menus étaient les menus plastifiés qui passent de tables en tables. C'était sympa de les voir après nos échanges sur Insta, même s'il y avait trop de monde pour qu'on prenne le temps de se parler vraiment.

Balade de bonheur au coucher de soleil à Portbail, sur la partie aménagée comme un bord de mer sauf que la mer est plus loin avec un coucher de soleil somptueux et deux chats facétieux.

Pendant ce temps les enfants se voyaient au Touquet, sur une bonne idée de L., l'amoureuse du fiston. Leur bonne entente me fait plaisir, profondément. Je trouve cela très rassurant.

Une question avait été posée pour moi et Romain sur SOS Libraires mais je ne l'ai vu qu'en allumant l'ordi à 23h30 passée, une fois rentrés. Dommage, j'eusse aimer aider (d'autant plus que c'était E. qui la posait)
Beaucoup de collègues (oui, je me sens toujours libraire) s'inquiète de l'hostilité grandissante de certains clients face à leur demande de port du masque. C'est triste. L'épidémie est loin d'être finie. 

Sur Twitter, d'une nouvelle vague de dénonciations concernant un (des ?) youtubeur(s) qui profiteraient de leur notoriété pour "date" des mineures, est partie une vague de touites de gens qui s'autodénoncent de trucs qu'ils ont honte d'avoir fait dans leur vie. Je suppose que l'idée de fond est de dédouaner leur idole ou ami en montrant qu'on a tous des trucs répréhensibles à notre palmarès. Aucune envie de participer à ce mouvement, il n'empêche ça m'a fait réfléchir.
Je crois qu'en tout et pour tout je n'ai que trois trucs que je déplore : un incident d'enfance en cours de récréation à cause d'une crotte de chien qui était dans la cour et sur laquelle alors que nous jouions à la chandelle je m'étais assise sans y prêter attention, et deux à l'âge adulte : le jour de grand froid porte de Clichy où je rentrais chez moi avec un pain italien que j'avais acheté avec mes derniers centimes de fond de poche au sortir du RER C ; un homme s'était adressé à moi qui ne parlait aucune langue que je comprenais mais il était évident qu'il souffrait de froid et de faim et j'ai dit non, on m'attend à la maison ou quelque chose d'aussi bête, ne comprenant que trop tard. Je regrette tellement de ne pas lui avoir donné le pain c'était si évident qu'il en avait besoin quand nous pouvions tant pis nous en passer. Ma stupidité tenait au fait qu'il faisait trop froid pour retourner en arrière, j'étais dans un truc de devoir tenir jusqu'à arriver à la maison et d'avoir raclé mes poches jusqu'au derniers centimes pour pouvoir me l'acheter (à l'époque pas de cartes bancaires acceptées pour si peu). Je savais donc ne pas pouvoir lui donner d'argent et ne pas pouvoir racheter de pain si je lui donnais celui-là. Faut-il être bête quand même pour réagir comme ça !
L'autre c'est la lettre de rupture que j'ai écrite à DK après qu'il m'eût écrit en substance Casse-toi j'ai trouvé mieux, mais en y mettant les formes. Je ne les ai pas mises du tout, entre désespoir et colère, colère aussi de ce que j'avais appris par ailleurs (1). Seulement à présent je le regrette, j'aurais dû me contenter d'acter sobrement la rupture - m'éloigner complètement était une nécessité pour me protéger et tenter de m'en sortir, donc oui, couper les ponts était nécessaire - et surtout ne pas lui dire ses quatre vérités, trahissant par la même occasion que certaines de celles qui m'avaient précédée en avait peut-être trop dit (mais trop tard), et me faisant blessante à mon tour, mais bien vainement. C'était bête de ma part. Et si mesquin.
Il n'est pas totalement exclu que celle qui avait pris ma place l'ait fait en connaissance de cause, même si je reste persuadée que j'ai été effacée purement et simplement du récit de vie de celui qui avait si profondément compté. Je ne suis pas faite pour fréquenter des grands fauves.
Pour le reste, tout le reste, rien. Je sais que j'ai froissé des susceptibilités, fait preuve de gaffes et de maladresses mais c'était toujours si involontaire, que je ne vois pas trop comment je pourrais en concevoir un regret. On ne peut regretter qu'une action vraiment accomplie (ne pas donner un morceau de pain, écrire une lettre regrettable), pas des propos maladroits qui ont été mal pris. Parfois j'ai pu m'énerver, mais jamais d'emblée, toujours pour me défendre ou défendre quelqu'un que j'aimais.
Cette introspection m'aura fait prendre conscience que je suis décidément peu armée pour faire ma place en ce monde, trop incapable de coups tordus, et totalement dépourvue de volonté d'éliminer la concurrence. 
Ma seule ambition dans ces conditions pouvait être au mieux de limiter les dégâts. Ce que j'ai (plus ou moins) fait.

En somme je suis un peu comme Marloute lorsqu'elle a cru mourir de ce virus redoutable - je n'ai appris sa maladie qu'en lisant aujourd'hui seulement, sa guérison et j'ai passé la journée à être soulagée pour elle, tout en m'en voulant de n'avoir pas su m'inquiéter de son silence - : 
"D’un coup, j’étais pleine de regrets, de tout ce que je n’avais pas fini. Mais j’étais aussi pleine de reconnaissance. Pour tous les moments magiques vécus. Les accomplissements, les défis personnels et professionnels relevés. Pleine de gratitude pour cette vie-là, que je ne voudrais échanger contre aucune autre. Le coronavirus m’a permis de me rendre compte, si tant est que j’en avais besoin, que j’étais sur la bonne voie, que j’avais su m’écouter et que rien n’était plus important pour mon bonheur actuel que la vie que j'avais choisie."
De mon côté rien à voir avec le virus, mais après avoir cherché ce dont je pouvais avoir honte, j'en arrive aux mêmes conclusions.

 

(1) Je sais depuis #MeToo (même si ce cas précis n'a pas grand-chose à voir, si ce n'est "conduite abusive" (mais pas dans le même registre, au contraire)) qu'il convient de parler, de dire aux autres, de transmettre l'infos aux nouvelles concernées : Attention ce monsieur n'est pas fiable, danger. Mais c'était en un temps où la sororité ne s'exprimait qu'après coup pour tenter de consoler. Ça peut se comprendre : on peut toujours espérer que l'homme va s'amender, que l'expérience l'a rendu conscient de tel ou tel truc qui ne vont pas dans ses façons d'agit ; on peut aussi estimer et sans doute n'est-ce pas faux, que la nouvelle victime potentielle, refusera d'écouter ce qu'elle prendra pour de la médisance. N'empêche, je crois désormais que parler n'est pas un manque d'élégance mais une nécessité de solidarité. Cela dit, en l'occurrence j'étais la victime qu'on a trop tard avertie.

 

Lien vers le site de la santé publique en France 

Liens vers des statistiques :

Wordometer covid-19 coronavirus pandemic (depuis quelques temps le plus complet, entre autre parce qu'il indique le nombre de tests ; un pays comme la France qui teste jusqu'à présent très peu a forcément moins de cas officiels que de cas réels)
Official Data from The World Health Organization via safetydectetives.com
Coronavirus COVID-19 Global Cases by John Hopkins CSSE
13 022 287 cas (dont : 570 999 morts (137 773 morts aux USA) et 7 573 348 guéris

Pour tenter de tenir le moral bon, l'Auberge des blogueurs


Cahier du jour, déconfinement jour 35 : très dangereuse circulation (bis)

Déconfinement officiel 1 jour 62

 

    C'est simple, la journée entière a été consacrée au trajet vers La Haye du Puits. 

Nous avions réussi à partir relativement tôt. Mais sans surprise, sur l'autoroute, circulation très dense. Alors nous sommes sortis à Mantes pour longer les bords de Seine et reprendre avant Évreux. À nouveau, plus loin, ça bouchonnait à nouveau. Alors comme il était midi vingt, j'ai proposé un restaurant. Nous en avons déniché un vers Val de Rueil, au Vaudreuil, gastronomique mais relativement abordable, et on s'est dit YOLO 
Il y avait un menu de type Vous laissez faire le chef ; ce que nous avons fait. 

Ce fut un délice des dieux.

Après hélas, nous sommes retournés sur l'autoroute pour subir l'un des pires bouchons de circulations de nos vies. Avec des moments de telle immobilité qu'on coupait le contact. 

Vers Beuzeville nous eûmes l'explication en passant à côté : il y avait eu un accident grave, impliquant une guirlande de voitures, bien amochées et en passe d'être évacuées.

Nous avons craqué, enfin surtout JF que les embouteillages basculent en mode Crise de nerfs, avant Caen, alors qu'après un espoir de reprise du trafic normal nous étions peu après retombés dans un avancement au pas. Pont l'Évêque et puis Dozulé et reprendre vers le périph nord. 

Escale à Isigny, pour boire un coup (raisonnable : un Perrier et un Shweps agrumes) et faire une escale technique (mécanique (essence) et humaine) et faire quelques pas dans ce curieux port un peu loin de la mer.

Et arrivée vers 20h10. Bien fatigués. 

Au point de ne pas ressortir pour une mini balade post-prandiale : JF s'était endormi d'une masse assis sur le canapé.

Le jardin a poussé de ouf, vraiment. Et le chat blanc aux tâches noires se sent désormais chez lui. Ce regard outré lorsque j'ai débarqué dans "son" jardin ! Les arbres en général et le sureau en particulier  ont grandi d'un seul coup comme le font parfois les adolescents humains.

J'essaie de ne pas me coucher après minuit, malgré les échos musicaux d'une fiesta que l'on entend dans le pas si lointain.

 

Lien vers le site de la santé publique en France 

Liens vers des statistiques :

Wordometer covid-19 coronavirus pandemic (depuis quelques temps le plus complet, entre autre parce qu'il indique le nombre de tests ; un pays comme la France qui teste jusqu'à présent très peu a forcément moins de cas officiels que de cas réels)
Official Data from The World Health Organization via safetydectetives.com
Coronavirus COVID-19 Global Cases by John Hopkins CSSE
12 814 991 cas (dont : 566 648 morts (137 347 morts aux USA) et 7 465 979 guéris

Pour tenter de tenir le moral bon, l'Auberge des blogueurs


Chroniques du confinement jour 72 : La fenêtre du haut et puis ... les pieds dans l'eau

Déconfinement officiel 1 jour 17

 

Pas de sport le matin (à part les désormais traditionnels abdos - squats - pompes) mais une séance de Tabata "fraîche" le soir. 

Entre les deux, écritures quotidienne et bricolage : je me suis attaquée, avec la complicité de JF parti me chercher un "pistolet", à ce qui nécessitait du mastic : reboucher mon ratage d'accroche de la tringle à rideau de dessus la porte et refaire certains joints de la petite fenêtre de près du bureau. Ce dernier point nécessitait pas mal de décapage, enlevage des anciens qui partaient en quenouille. Et j'en ai profité pour ôter de la vieille peinture (je compte repeindre aussi, l'extérieur, pour protéger le bois).

Au passage j'ai aussi recollé un petit "bouton" de bois de l'escalier, ainsi que remis de la pâte à bois dans la fente de la porte de la cabane à outil que le voisin voleur avait abîmée.

Comme auparavant et tandis que JF était parti me faire la course de bricolage j'avais fait une sieste / lecture de "The Beatles Tune In", la journée aura été très très vite bouclée.

Après le dîner, je suis restée en short, ou plutôt après le Tabata je suis restée en short pour le dîner et la suite et nous sommes allés en voiture (pour cause de fatigue + nuit qui allait tomber) voir le coucher de soleil à Surville. L'idée était pour moi, à défaut de pouvoir me baigner (seule, sans combi = trop risqué) d'au moins marcher les pieds dans l'eau. Ça m'a effectivement fait un bien fou, même si la sieste avait été profitable. Le coucher de soleil était magnifique, pas un nuage pour dissimuler l'instant magique de l'apparente plongée. Et à un moment donné, alors que nous rentrions, la plage fut pour nous tous seuls d'un bout à l'autre de l'horizon. 
Seul regret : comme monsieur ne souhaitait pas se mouiller les pieds, nous n'avons pas fait réellement la balade en amoureux. 
Il a d'autant plus eu tort que la journée ayant été fort chaude, il y avait un délicieux effet de chaleur dans l'eau, alors que la marée montait. 

J'ai ramassé avec l'un des gants que je porte en poche en permanence par ces temps, un morceau de plastique que j'ai jeté dans la poubelle de bord de plage. L'épidémie ne permet pas de faire du plogging comme avant.

Curieusement la boîte à lire qui était pleine peu après #LeConfinement officiel était presque vide, avec un feuillet demandant de ne pas l'utiliser pour cause d'épidémie. Mieux vaut tard que jamais.

Peu après notre retour, ce fut pile l'heure d'un passage de l'ISS. Je ne sais pas bien expliquer l'amplitude de mon ravissement à observer ce passage. Et le plus souvent d'un côté puis de l'autre de la maison.
Le décollage de Space-X n'a pas eu lieu, les conditions météos orageuses ayant eu raison de la tentative. Elle est repoussée à samedi. Du fait même qu'il s'agisse de business plus que d'avancées pour la recherche et l'hypothétique futur bien commun de l'humanité, je suis beaucoup moins intéressée, que par bien d'autres départs que j'ai suivi dès l'enfance, le cœur battant, à la télé.

Il était trop tard pour que je suive les infos italiennes, d'autant plus que nous comptons aller courir demain matin : barrière 7 si ça peut.

 

PS : L'Homme m'a annoncé très sérieusement que Jeanne Moreau venait de mourir. Je lui ai dit que j'étais certaine que c'était déjà le cas depuis plusieurs années. Mais il venait de recevoir un ramassis d'infos et c'était dedans alors il a tardé à me croire. Il faudrait qu'il se désabonne des fils d'infos tape-à-l'œil.
Je perds beaucoup d'énergie dans le fait qu'il met presque toujours en doute ce que je dis, en particulier pour les trajets, alors que mon sens de l'orientation est fiable. 

 

Lien vers le site de la santé publique en France 
Liens vers des statistiques :

Wordometer covid-19 coronavirus pandemic (depuis quelques temps le plus complet, entre autre parce qu'il indique le nombre de tests ; un pays comme la France qui teste jusqu'à présent très peu a forcément moins de cas officiels que de cas réels)
Official Data from The World Health Organization via safetydectetives.com
Coronavirus COVID-19 Global Cases by John Hopkins CSSE

5 779 252 cas (dont : 356 731 morts (dont 102 008 morts aux USA) et 2 490 659 guéris) 


Chroniques du confinement jour 66 : Et la mer avait disparu

Déconfinement officiel 1 jour 11

Ce qui restera en mémoire de cette journée, démarrée avec lenteur - pas prévu d'aller courir, je devais bricoler, mais il était tard et j'aurais mis longtemps aux petites écritures et notes quotidiennes -, ça sera cette magnifique balade à vélo pour aller voir la mer ... qui avait disparu.

Capture d’écran 2020-05-23 à 00.31.18

Nous avions pris la petite route qui part de non loin de la maison et coupe en direct jusque Saint Germain sur Ay (le village) et ç'avait été un bonheur de jour d'été. 
Bien regonflés par JF les vélos tournaient, le vent était présent mais léger, il n'y avait guère de circulation (trois tracteurs en tout, une voiture, un autre vélo), c'était "un momento perfetto". Il faisait beau et chaud.

Et puis, en arrivant vers le bord de mer de Saint-Germain - soudain tout peuplé, quel contraste avec les jours qui précédaient -, comme de la fumée. Mais une fumée qui n'aurait préoccupé personne, tout le monde vaquait à ses occupations. 

Et en arrivant au niveau du parking devant le bâtiment des sauveteurs en mer, la raison de ce mystère : la mer n'y était plus. Couverte de brume, une brume à couper au couteau. 

Capture d’écran 2020-05-23 à 00.41.28

C'était beau et stupéfiant. Très fort en dissonance cognitive puisqu'à l'ordinaire un tel temps s'accompagne de froid. Or il s'agissait d'une brume de chaleur (1), ce qui rendait les choses très troublantes. 

On distinguait quelques promeneurs, un coureur à pied. Plus loin nous avons entendu très fort les tracteurs qui ramenaient les bateaux de pêche mais en les apercevant à peine. 

Ça rappelait des dystopies. Il s'agirait d'un gaz. On pourrait en mourir. 

Comme heureusement non, ou pas tout de suite. Nous sommes allés au bout du boulevard maritime puis vers les dunes et je crois un haras puis il a fallu faire demi-tour car mon vélo n'était pas un gravel. Et, toujours en croisant pas mal de monde, que le phénomène climatique ne dérangeait pas plus que ça, ni non plus qu'une épidémie était en cours, nous avons repris la route d'accès. De toutes façon nous étions venus voir la mer, il n'y avait pas de raison de s'attarder dans ses rues plutôt peuplées. 

À environ 1 km de la petite station balnéaire, le temps était à nouveau radieux - ce qu'à part cette brume il n'avait cessé d'être -.

Capture d’écran 2020-05-23 à 00.49.20

C'était un peu magique aussi. Et un bel appel à l'humilité. On pourra pondre tous les décrets que l'on veut pour autoriser ou non les accès, c'est au bout du compte la mer ou l'océan qui décident. 

J'aime assez.

Sur une suggestion de JF nous sommes passés au corps de garde. Un peu attristés d'y voir des voitures de gens venus pique-niquer tout près (et incapables de les laisser davantage vers le hameau). Mais ça n'était quand même pas la cohue, donc voilà. 

Retour par la même route. Avec pour moi une perplexité : j'avais eu l'impression de descendre ou du moins d'être majoritairement en descente à l'aller or au retour les portions montantes étaient en minorité. Un peu le phénomène inverse de celui du pont de l'Île de Ré qui m'a toujours donné quel que soit le sens de parcours l'impression de monter sur les 2/3 du trajet. Là, c'était une route qui descend la plupart du temps qu'on la prenne d'un sens ou de l'autre. 
Bon, je crois que le vent devait y être pour quelque chose. 

J'avais de l'énergie de reste, une fois rentrée. Et tandis que JF s'entraînait à la pétanque dans le jardin j'ai préparé le bricolage prévu - celui d'accrocher une tapisserie et un miroir -.
J'ai même eu la naïveté de me dire que c'était cool, que la reprise du vélo passait crème et que 25 km étaient restés pas grand chose ou presque rien (2). 

Vaste blague, peu après le dîner j'ai voulu lire un peu - car l'absence de sieste avait signifié une quasi absence de lecture et les Beatles me manquaient -, posté quelques photos de notre expédition sur Instagram et suis tombée de sommeil, alors que je pensais bien fort à mes ami·e·s, ce qui d'ailleurs avait été le cas tout au long de la journée, des pensées solidaires dont on aimerait qu'à distances, par on ne sait quel sympathique sortilège, elles soient capables d'aider. 

 

(1) Ma sœur, qui est devenue une vraie régionale, m'a dit plus tard que ça n'était pas rare, que ça arrivait.
(2) En zone plutôt plate, jusqu'à 50 km ne me sont normalement pas grand chose pour moi à condition de ne pas les parcourir trop vite. 

 

Lien vers le site de la santé publique en France 
Liens vers des statistiques :

Wordometer covid-19 coronavirus pandemic (depuis quelques temps le plus complet, entre autre parce qu'il indique le nombre de tests ; un pays comme la France qui teste jusqu'à présent très peu a forcément moins de cas officiels que de cas réels)
Official Data from The World Health Organization via safetydectetives.com
Coronavirus COVID-19 Global Cases by John Hopkins CSSE

- cas (dont : - morts (dont - morts aux USA) et - guéris)  <== endormie sans avoir eu le temps de noter


Chroniques du confinement jour 61 : Les retrouvailles avec les vélos

Déconfinement officiel 1 jour 6

Journée de grand beau temps, c'était presque dommage de ne pas aller courir, même si se réveiller en prenant son temps est un luxe formidable comme celui de passer du temps à tenter d'identifier un oiseau (une bergeronnette peut-être) dont je n'avais pas entendu le chant, seulement vu le plumage jaune sur le devant, un capuchon noir sur la tête, la petite taille et le cou gracile.

L'heure du déjeuner est venue trop vite. J'ai cru faire la sieste en lisant mais Le Fiston a téléphoné ce qui au vu de son bonheur de vivre, malgré la dureté des temps, m'a redonné de l'énergie, j'ai donc regardé des documentaires dont un sur le dopage dans l'e-sport dont il m'avait parlé et un autre sur Pink Floyd.

Nous avons finalement eu le courage, en fin d'après-midi, par un temps radieux, d'aller chercher les vélos aux box. Pneus un peu dégonflés, retour par la voie verte. Plus tard j'ai retrouvé la bonne pompe (restée dans la maison) et les enceintes de la chaîne Hi-fi, que j'avais cru mises aux box, mais en fait non et pas non plus dans la soupente. J'y ai trouvé trace de quelques mini-mulots et ai dû nettoyer.
Un aller-retour en plus avec le diable afin de récupérer le carton du matériel de vélo et deux autre cartons tant qu'à faire. Puisqu'il va bien falloir commencer à ranger. En revenant, comme la voie verte surplombe le cimetière, j'ai vu que des plantes de la tombe des parents étaient tombées. Je suis allée y mettre bon ordre. Sur la tombe de ma Tante Marie-Thérèse les pots avaient valsé aussi, probablement le grand vent des jours précédents. J'en ai profité pour arroser ces plantes. Il y a quelque chose de très réconfortant pour moi dans le fait de "passer voir" nos morts, quand bien même je n'y rattache aucune imagination de superstition ni illusion. Mais c'est l'occasion d'un recueillement, si bref soit-il, en pensant à celles et ceux qui nous ont précédé. Je me sens un petit maillon d'une longue chaîne et c'est apaisant. 

Il n'était pas trop tard pour reprendre une séance de Tabata parmi les premières. Le son hélas est tout caviardé, sans que l'on sache trop pourquoi. J'ai retrouvé par ailleurs des musiques pour une prochaine fois. C'est troublant de constater qu'au début du confinement, il faisait nuit à l'heure de la séance. On mesure ainsi (même si le changement d'heure ajoute un twist), que vraiment un bon pan de temps s'est écoulé.

J'ai reçu de la part d'un ancien collègue et responsable un appel téléphonique pour me proposer un travail pour un temps. C'est là que l'on mesure à quel point la pandémie change la donne. Déjà la nécessité d'un tel appel n'aurait pas eu lieu d'être sans elle et ses premières conséquences. Ensuite, j'eusse été tellement ravie de dire oui, alors qu'à présent mettre en jeu ma santé pour un tout petit salaire même avec des super collègues, un métier que j'aime, des clients principalement sympathiques, ne m'emballe pas (1). Nous ne sommes pas dans un jeu video, je n'ai pas d'existence de rechange. Enfin, j'ai à présent un autre emploi prévu et la question de faire faux-bond ne se pose même pas.

D'autant plus que je crains fort que l'épidémie ne s'en tienne pas là, alors changer de métier est un choix délibéré en fonction de cet avenir collectif là. 

La proposition m'a en tout cas fait plaisir et j'ai été peinée de devoir refuser. Compte tenu des circonstances, c'était en fait un non-choix. La même proposition avant l'épidémie (et donc avant aussi mon changement d'orientation qu'elle a influencé) m'aurait fait sauter de joie. Les temps ont déjà changé. 

Félicien Kabuga, l'un des principaux responsables du génocide au Rwanda en 1994, aurait été arrêté à Asnières à 84 ans, où il vivait depuis des années sous un faux noms. Pas pu m'empêcher de penser, Est-on certains qu'il ne s'agit pas de Xavier Dupont de Ligonès ? 

Lu via Alice un extrait de livre particulièrement atroce (Adolf Rudnicki "Les fenêtres d'or"),  sur la révolte du ghetto de Varsovie. Et constaté que Dr Caso s'appliquait en ce moment à bloguer pour une bonne partie des mêmes raisons que moi : 

Je trouve, mais vous avez le droit de ne pas être d’accord avec moi, que nous vivons des moments historiques, et que donc il est très important de prendre des notes, des photos, des souvenirs, des petits bouts du quotidien, parce que sinon, dans 50 ans, on regrettera tous de ne nous souvenir de rien.

Même si pour ma part je relativiserai le côté "moments historiques". Seul l'avenir le dira. Effectivement il y a une probabilité non nulle que la pandémie qui aura éclatée à grande échelle début 2020, soit plus tard une date charnière ; pas nécessairement historique en tant que telle (nous n'aurons fait, sauf professions "sur le pont", que mourir ou rester chez nous), mais en bornage d'une époque et début d'une période troublée et pourvue de nouvelles façons de vivre - au moins un plus grand recours aux possibilités des outils technologiques quotidiens -.

Un pianiste, Dan Tepfer, s'est amusé à inverser les Variations Golberg. Sans surprise : c'est beau quand même. Et très intéressant. J'ai l'impression que Bud Powell, l'air de rien a déjà fait quelque chose comme ça, dans certaines impros en tout cas. 

J'ai longuement LT les TG italiens. Ça déconfine tout en tentant de calmer le jeu. J'apprécie la façon dont Giuseppe Conte tente au mieux de faire face. Je me trompe peut-être puisque cela faisait un moment que je ne suivais plus la politique italienne que de loin, mais j'ai l'impression qu'il s'est trouvé en poste sur un effet de consensus en mode plus petit dénominateur commun et qu'il s'est révélé en stature d'homme d'état durant la crise. Je ne suis pas dupe des effets de com. Mais ça n'est de nos jours pas donné à tous de les réussir. Et pour un haut dirigeant il donne l'impression d'avoir encore les pieds sur terre. 

En France des gilets jaunes ont tenté de se remettre à manifester. Ils ont été réprimés brutalement alors que c'était particulièrement inutile (peu nombreux). 

Avant de dormir, j'ai regardé le non-concours de l'Eurovision, quelques bribes dont l'intervention de Björn Ulvaeus en vieux grand-père, ce qui m'a donné l'impression d'avoir réussi ma (sur)vie. 

 

(1) Comme le faisait remarquer quelqu'un concernant le métier d'enseignant : autant qui est pompier ou soignant, voire soldat, sait qu'en cas de crises particulières, il ou elle sera en position de risquer sa peau, ça fait partie des risques du métier, autant enseignant, vendeur, libraire ... ne sont pas des professions censées être à risque. Alors la question se pose vraiment : suis-je prête à risquer ma vie pour pouvoir continuer à l'exercer ? Je n'ai pas signé pour la mettre aussi crûment dans la balance. 

Lien vers le site de la santé publique en France 
Liens vers des statistiques :

Wordometer covid-19 coronavirus pandemic (depuis quelques temps le plus complet, entre autre parce qu'il indique le nombre de tests ; un pays comme la France qui teste jusqu'à présent très peu a forcément moins de cas officiels que de cas réels)
Official Data from The World Health Organization via safetydectetives.com
Coronavirus COVID-19 Global Cases by John Hopkins CSSE
4 707 913 cas (dont : 311 948 morts (89 454 morts aux USA) et 1 803 228 guéris) 


Chroniques du confinement jour 24 : J'ai oublié qu'on était jeudi, mais pas que c'était un jour "sport"

    Je ne suis toujours pas parvenue à répondre à la plupart de mes messages, ni à faire les fiches pour les podcasts radio, ni quelques démarches administratives non urgentes (mais qu'il serait sain que je fisse pendant que j'en ai le temps), ni à libérer de la place en mémoire de mon ordi et du téléfonino afin de pouvoir participer à différentes réunions et défis pour lesquels je suis sollicitée (dont un défi 10 x 10 avec le club de triathlon sur des mouvements de gainages), ni non plus à m'occuper de publier les présentes chroniques dans Ce qui nous empêche , ni à poursuivre mes lectures pour le comité de lecture dont le confinement a brutalement interrompu les réunions (mais pas les lectures ni les compte-rendus) ; ni à faire une partie minimale des travaux dans la maison (ne serait-ce que raccrocher ce qui avait été décroché pour les travaux). Pour ce dernier point seulement, j'ai une excuse : je m'étais dit, les travaux intérieurs les jours de pluie, les travaux extérieurs les jours de beau temps et il a remarquablement fait beau presque chaque jour. De plus le boulot au jardin s'est révélé une tâche à tiroir, avec un sous-chapitre archéologie familiale. 

Capture d’écran 2020-04-09 à 21.34.54 Quelque chose en moi ressent que pour s'en sortir il faut se tenir à un certain nombre de choses régulières, comme l'exprime dans ce touite, Arnaud Lançon. Ça ne vaut pas pour tout le monde. Seulement dans mon cas et à cause de la thalassémie qui pourrait facilement faire que je dorme 15 heures sur 24, je suis obligée de me poser des jalons pour me secouer. Quand il y a une activité salariée c'est le travail, et puis les entraînements sportifs car une condition physique irréprochable est ce qui me permet d'assurer le premier et l'ensemble de ma vie comme une personne qui n' pas ce tracas. À présent que nous sommes sur une période longue sans obligations coupantes, je dois structurer pour résister au sommeil conquérant. 

Ça marche, et plutôt bien. Il faut dire que j'ai cette chance pour le moment d'être en forme - c'est un privilège, je ne compte plus les ami·e·s et quelques personnes de ma famille qui ont eu leur tour de maladie -. Avec certains points qui sont la signature du Covid_19 (perte provisoire de l'odorat et du goût ; courbatures fortes sans avoir fait de sport les jours précédents). Mais pour beaucoup, et nombreuses et nombreux sont celleux qui n'ayant pas besoin d'un arrêt de travail, n'ont pas même vu un généraliste, le doute subsistera, était-ce "ça" ou juste une saloperie de saison particulièrement perfide (grippe, rhinopharyngite carabinée) ?

Et donc à la liste de début de billet près, je parviens plutôt bien à tenir le cap, en compagnie de mon co-confiné qui parce qu'il adore faire les courses les assure en intégralité et de ce fait cuisine un repas par jour (l'autre, généralement le dîner est constitué de réchauffes ou de plats élémentaires frais). 

Aujourd'hui c'était jour de sport : donc short legal morning run à 8h du matin, suivi du défi abdos - squats - pompes et le soir, la séance de Tabata où l'on en bave, c'est rude mais que nous attendons comme des écoliers la récré. Pour l'instant je me garde bien d'ajouter autre chose. J'ai mon équilibre ainsi que je parviens à tenir. Le confinement peut aussi servir à reposer un peu le corps des efforts soutenus habituellement demandés. 

D'ailleurs je n'ai pas travaillé au jardin ce matin, fatigue après la course pourtant courte (25 minutes dans les limites légales réduites), peut-être aussi parce qu'il faisait ... chaud comme un jour chaud d'été. C'était très surprenant. Tôt lorsque nous avions couru il faisait bon mais brumeux et pas une température estivale. 
Dans l'après-midi à mesure que l'ombre gagnait du terrain, le jardin revenait en avril. 

L'Homme est allé faire un plein de courses (à sa façon, sans faire de liste et de facto en oubliant bien des choses, comme pour avoir un prétexte d'y retourner après). Il a croisé la voisine d'en face qui lui a parlé de 6 cas avérés dans la petite ville. Sa famille et elle sont enfin parvenus à vendre leur maison (dommage pour nous, c'était de bons voisins) et s'en iront vers Coutances, c'est plus simple pour des questions de scolarité des enfants. Seulement voilà, tout doit attendre la fin du confinement - ils attendaient la fin de l'année scolaire de toute façon, mais il y aura sans doute un décalage en plus -. 

Luxe suprême : j'avais oublié que nous étions jeudi et lorsque les cloches de l'église ont sonné à toute volée de 17h30 à 17h48  je n'ai pas immédiatement compris qu'il s'agissait des sonneries particulières au jeudi saint. C'était impressionnant : d'habitude on ne les entend pas si bien. Seulement la ville, malgré des bruits de véhicules qui circulent car les entreprises ne sont pas arrêtées, et dans les champs ça travaille, est quand même globalement bien plus silencieuse qu'en temps normal. Résultat : j'ai eu un temps à me demander ce qu'il se passait. 

Je ne me souvenais pas de quand j'avais pu me permettre la dernière fois de ne pas savoir quel jour de la semaine on était.

L'homme de la maison a fait un rêve de concours de pétanque finalement annulé pour cause de Covid-19 ; mais les joueurs puisqu'ils étaient là, décidaient de jouer quand même. Ce qui signifiait ne pas respecter les précautions contre l'épidémie (pas de masques, et pas le social distancing). Il cherchait à partir. 
De mon côté je tentais de rapporter d'Italie des gants et des bonnets de laine. Très utiles, n'est-ce pas ? 

Chaque jour comporte des petits moments d'échanges de nouvelles avec les proches (familles et ami·e·s). Si ce n'était que soudain celles-ci peuvent s'avérer dramatiques, le fait lui-même d'être ainsi en relations plus rapprochées que dans le rythme métro - boulot - dodo (variante : vélo - boulot - dodo) habituel, est plutôt doux. 

Échanges constructifs sur Twitter (je me suis bien gardée de trop intervenir sur le sujet déchaîné en France, de l'usage de la chloroquine), et il fut aujourd'hui question de l'état dans lequel nous serons dans l'Après. Tout se passe comme si nous allions à peine déconfiné bosser de ouf. Ça sera loin d'être évident entre personnes endeuillées, personnes affaiblies d'avoir été malades, personnes épuisées d'avoir bossé comme des fous (notamment le personnel hospitalier), personnes sur les rotules après des mois de cohabitation non stop avec leurs enfants, personnes qui auront perdu le rythme et l'envie, tout simplement. Il y aura un effet de choc, des conséquences post-traumatiques. 
Je le sais avec certitude pour le sport : il faudra reprendre les entraînements progressivement et non se jeter dans les premières compétitions ouvertes de l'Après confinement. Même en ayant fait l'effort de continuer à s'exercer en intérieur ou en exerçant le droit à la course à pied qui nous est pour l'instant encore concédé. 

À part aux USA et en Afrique où c'est le démarrage de ce qui pourrait vite virer à l'hécatombe, les chiffres "diminuent" (en gros). Le terrifiant de l'affaire est que par exemple moins de morts en Italie signifiait aujourd'hui "seulement" 610. On en est là. De s'être habitués à se dire : ouf, moins de 700 !

Boris Johnson est sorti en allant mieux des soins intensifs. Est-ce que ça l'aura fait réfléchir ? 

 

Lien vers le site de la santé publique en France 
Liens vers des statistiques :

Wordometer covid-19 coronavirus pandemic (depuis quelques temps le plus complet, entre autre parce qu'il indique le nombre de tests ; un pays comme la France qui teste jusqu'à présent très peu a forcément moins de cas officiels que de cas réels)
Official Data from The World Health Organization via safetydectetives.com
Coronavirus COVID-19 Global Cases by John Hopkins CSSE
1 584 955 cas (dont : 94 720 morts (16 246 aux USA) et 352 440 guéris)


Portbail - Souchon

 

    La fuite d'eau n'en était pas une mais un effet spectaculaire de condensation en milieu humide. La tête des petits Parisiens que nous sommes quand le plombier, réussissant louablement à ne pas rire nous a dit ça.

La journée prévue en vue de réparer s'est alors muée en journée de vacances (pour l'Homme de la maison) et de repos, et choses à faire (pour moi). 

Mais il y eut une balade mémorable, avec une première étape à la biscuiterie de Sortoville en Beaumont (ravitaillement). D'abord parce que la mer était démontée (une pensée pour Raymond Devos), et que c'est beau une mer démontée quand on n'a pas à y aller et qu'on ne connait personne qui doit l'affronter. Ensuite parce que sur France Inter qui est la radio par défaut dans l'auto, il y avait une émission dont l'invité était Alain Souchon et que quand tu arrives à Portbail en écoutant Souchon à la radio tu as l'impression d'un coup de baguette magique de la vie.

C'était l'anniversaire de @quitusais et je me le suis rappelée en dehors des machines (pas sur l'ordi, peu consulté), l'impression de retrouver la mémoire, et donc reprendre le fil de ma vie, après des années passées à lutter (travail, affaires familiales, problèmes de santé des uns et des autres etc.).

Le vent tombé hier en soirée avait repris vigueur. La balade à Portbail nous a laissé tout étourdis (pourquoi diable le vent laisse-t-il à ce point épuisé ?). 

Averses de grêle, dont l'une alors que nous venions de rentrer et fermer la porte sous le soleil. Le fait de fermer la porte a été quasi concomitant à une sorte d'extinction de la lumière extérieure, et vlouf grêlons. Désormais je penserais à cet épisode quand il conviendra de se remémorer que concomitance ne vaut pas cause à effet même si c'est parfois trompeur.

Pour l'une des suivantes, j'étais sortie de sieste, passée aux box de stockage [des affaires parentales], tout allait bien, tiens si je rejoignais mon homme à sa pétanque, nuages soudain bien sombres et vlouf, grêlons. Je suis bien équipée et un banc de bois que je rapportais, mis sur ma tête me protège du martèlement, il n'empêche. 

Les joueurs continuaient peu importe le temps (météo) et la température qui chutait (la veille 14°c ? 15°c ? et là 6°c ou 7°c)

Je suis rentrée par la voie de chemin de fer en échangeant avec le fiston dont le déménagement est toujours en cours (chaudière ne fonctionnant pas encore, meubles à monter). En écoutant les oiseaux, aussi. J'aimerai réapprendre à reconnaître leurs chants.

Petit restau populaire impromptu, le seul d'ouvert un lundi. 

Petite soirée tranquille. Pluie qui tambourine. J'écris. 


Un bon dimanche, quoi que de tempête

 


    Vent si fort le matin que nous nous sommes tout simplement recouchés. Le chemin habituel dans ma Normandie est une ancienne voie de chemin de fer, bordée des grands arbres qui accueillaient les trains, c'était dangereux ; et prendre la voiture pour aller plus loin semblait risqué (le vélo, n'en parlons même pas). 

Et puis c'est doux d'être au fond du lit, peu dérangeable parce que c'est dimanche et d'entendre dehors que c'est en tempête.

La constatation d'une fuite d'eau - les habitué·e·s d'ici peuvent se gausser, je ne saurais leur en vouloir, trouver le plombier. Quelqu'un passera tôt au lendemain matin, mais comme c'est côté arrivée générale nous craignons les complications.

De jolies retrouvailles avec une de mes cousines, et revoir mon oncle son père - désormais si âgé qu'il n'ouvre guère si nous passons le visiter lorsqu'il est seul -, un moment tranquille et heureux.

Le temps d'être chez la famille, le vent est tombé et ça fait tout étrange alors que puisque deux tempêtes se sont succédées (Ciara et Dennis), nous avons été sous grand vent depuis une semaine environ. Ou telle était notre impression. Ça laisse un vide, une absence.

Et voilà le dimanche plié.

Un coup de fil de ma sœur aura été porteur de deux bonnes nouvelles : un soulagement et ... une sorte de gag.

J'imagine une scène de film burlesque, un visiteur qui sonne, et qu'on craint importun, on aurait pu ouvrir un objet contondant à la main, prêt·e à se défendre, et qui est au contraire quelqu'un de fort bienvenu, totalement inattendu, et porteur d'une de ces propositions qui peuvent changer une vie (en bien).

En soirée, après un bon repas dû au traiteur local et à quelques finitions par l'Homme de la maison tandis que je parlais au téléphone avec ma sœur, je re-regarde le record de 6,18 m au saut à la perche par Mondo Duplantis, et ce avec une marge si confortable. 

J'aide l'Homme à enregistrer son message de répondeur téléphonique. Ses essais faisaient trop peu pros, or il risque d'avoir des appels sérieux (pour son club, pour son boulot ...).

Lecture studieuse pour terminer la journée.

Très bon dimanche tout en récupération, grâce auquel je me sens d'attaque pour la semaine à venir (et ça, c'est très agréable), laquelle présente un temps fort, le mercredi soir, avec l'invitation de Sylvie Lassalle à mon émission Côté Papier, et plutôt des choses douces et instructives, potentiellement.

Sur le front du 2019-nCov : il s'appelle désormais SARS-CoV-2, les mesures de confinements semblent arnachiques en Chine mais néanmoins plus strictes. 69 288 cas, 1670 morts, 9871 guéris 
Comment ça concerne (pour l'instant) les gens par ici : une des filles de ma cousine qui devait dans le cadre d'un échange entre des universités assurer quelques cours en Chine au printemps pour une période donnée se trouve dans l'incertitude de son départ, de son séjour. J'écris pour des lecteurs de plus tard et qui ne nous connaîtrons pas : voilà, classe moyenne d'un pays qui au début du XXIème siècle s'appelait la France, incidence d'une forte épidémie dont l'épicentre (ça se dit, pour une épidémie ?) se situait en Chine, deux mois et demi à trois mois plus tôt. 
Des questions, des doutes, commencent à circuler quant aux J.O. de Tokyo. The Runner faisait remarquer que les athlètes étant des personnes qui poussent leur corps au maximum, sont souvent dotés d'une immunité fatiguée. Et que dès lors, la question risque de vraiment se poser et des décisions de ne pas se présenter risquent d'être prises par les individus si les nations ne prennent pas leurs dispositions. 

Dans le monstrueux paquebot en quarantaine au bord du Japon, la croisière ne s'amuse plus. Il doit déjà y avoir quinze films hollywoodiens et Vingt-cinq best-sellers en préparation, tant le sujet s'y prête.