Dictature

Le témoignage de Yeonmi Park en octobre.

Le plus terrifiant, c'est que je ne crois pas que ce soit seulement en Corée du Nord possible, même si on assiste sans doute là à un pire du pire, là-bas et maintenant.

PS : L'article de wikipédia la concernant, très intéressant, jusqu'aux controverses mêmes.


Question(s) sur image

Capture d’écran 2014-07-19 à 23.28.11

C'est une image qui accompagne un touite sans commentaire posté par quelqu'un qui quand il en met le fait je crois en russe. 

J'ai pris depuis les révolutions méditerrannéennes l'habitudes de suivre quelques comptes d'un peu partout qui me semblent provenir de personnes qui relaient de l'information. Limites du suivi : ma méconnaissances d'autres alphabet que celui issus du latin ; côté cryptique des outils de traduction automatique lorsqu'on ne sait rien.  Avantages : le temps réel, la curiosité éveillée, du coup aller au devant d'infos parfois peu relayées jusqu'au monde occidental.

Et l'avantage principal : être ainsi en permanence consciente que les choses ne sont peut-être pas tout à fait comme on nous les présente, apprendre lorsque j'ai le temps à recouper l'info. Si ça continue et que les librairies disparaissent alors que je dois encore gagner ma vie qui sait si je ne pourrais pas de re-re-convertir comme pigiste ; autoformée pour alimenter dans une agence les fils d'infos.

Donc voilà ce soir cette image et qui me semble intéressante, suffisamment pour qu'en scrolant (on dit comme ça ?) à toute allure ma TL je m'y arrête. 

Bien sûr je fais un petit coup de traduc automatique, sur le touite et ses réponses. Seulement voilà tous partent d'un pré-requis de savoir de quoi il s'agit. On sent que le sujet est polémique. 

Mais j'ignore qui il est.

Cet homme d'apparence accablée est pour le moins contesté. D'autres semblent au contraire l'avoir en admiration et pour l'occurrence en pitié.

Qui est-il ? Qu'a-t-il fait ? ou à tout le moins De quoi est-il accusé ? Menacé ?

Je devine sans peine puisque les touites sont russophones (1) qu'il s'agit de quelque chose qui concerne le conflit en Ukraine. 

Manquant de temps pour mener ma petite enquête personnelle, je pose la question à la cantonade. Une amie, grand merci à elle, me répond "Il est possible que ce soit Borodai [...]". 

Je suis les infos sauf aux jours de surmenage et de grand épuisement. Mais je les suis à l'écrit. Des photos aussi sur certains sites. Ça n'empêche pas de parfois passer complètement à travers de tels ou tels aspects. Je dis bien aspects. Par exemple j'ai fini par intégrer que William et Kate c'était un jeune couple des Royals d'Angleterre et qu'ils avaient un bébé. Pas du tout évident que je sois capable sur une image voire s'ils viennent à la librairie me demander un paquet cadeau sur leur achat amazon (2) de les identifier.

Je sais donc qui est Borodai, mais n'avais simplement aucune idée de ce à quoi il pouvait ressembler. 

Munie du nom je trouve assez rapidement la trace de la conférence de presse, et de ce qu'on nous dit qu'il s'y est dit. 

L'image seule ne suffisait pas. 

Il aurait pu tout aussi bien s'agit du conflit rejailli entre Israël et Palestine (3). Seule l'apparence physique non asiatique de l'homme accablé pouvait permettre d'écarter une conférence de presse au sujet du missile coréen (du nord) balancé récemment vers le Japon. Le décalage de jours excluait l'accablement d'un dirigeant d'une équipe nationale de football éliminée de la coupe du Monde brésilienne. En l'absence d'indication tout était imaginable.

On peut donc ensuite nous faire croire ce qu'on veut. Une simple image ne prouve rien. Jamais.

Et si elle semble évidente, il peut toujours s'agir d'une apparence trompeuse (4). 

Se le rappeler.

 

 

(1) À cette occasion je m'aperçois que je ne sais faire la différence entre le Russe et l'Ukrainien si tant est que. 

(2) Ça m'est réellement arrivé et j'ai supposé que le gars qui me demandait ça était au moins un prince de quelque chose habitué à être servi par l'intégralité du monde entier (et incapable de comprendre où était le problème). De quelle royauté ai-je fâché le dauphin ? (parce que bien sûr j'ai mis quelque condition, qu'il soit au moins client ; et le paquet, trop simple, lui a déplu)

(3) Si chargé et compliqué et brûlant que pour le désigner j'avoue hésiter sur les termes à employer. Ma seule certitude est que pour que des civils cessent de mourir d'un côté comme de l'autre, je rêve d'une paix. Pas une trêve. Une paix et qui se prolongerait. (et là quelqu'un me signalera que je suis une ressortissante d'un des pays qui vend les armes et que le RNB de ma patrie principale se porte d'autant mieux qu'il a plus de conflits ; et là je me sens impuissante et désespérée : nos sociétés de marchés nous rendent tous peu ou prou complices d'une somme de saloperies dont nous ignorons la portée).

(4) Je ne veux pas dire qu'ici ça soit le cas. Je parle en général.

 

PS : J'ai également reçu une autre réponse que celle de l'amie qui touitait, mais là aussi elle était rédigée comme si j'étais déjà informée de l'identité de l'homme à la tête entre les mains. Ce qui signifiait de façon implite que mon interlocuteur ne pouvait pas même imaginer, malgré ma question simple et directe, que j'ignorais pareil élément. Instructif.

PS' : Je me souviens de séquences sur Euronews (je ne regarde plus la télé j'ignore si cette chaîne existe encore) qui s'appelaient le "No comment" et consistaient en des images filmées en prise de son direct, aucun commentaire, simplement une indication de date et heure et de lieu (si mes souvenirs sont bons). Comprendre alors combien sans le commentaire on comprend peu ; mais qu'avec lui on peut nous faire croire ce qu'on veut. 


L'art du politiquement incorrect (ou comment j'ai touché ponctuellement un tarif horaire intéressant)

 

En période de vaches maigres, les réunions de consommateurs peuvent être des sources d'un peu d'épinards dans l'assiette. C'est très aléatoire - il faut correspondre au coup par coup à des critères précis -, limité - sinon ceux qui les organisent ont des ennuis et potentiellement on en aurait aussi, il faudrait que ça soit déclaré comme travail - et pour les femmes souvent remarquablement inintéressant dans les sujets de sélection : la bouffe, le ménage, les enfants. 

Une fois au siècle dernier, le sujet de la réunion fut le whisky (youpi !) mais ils ne voulaient que des hommes : j'avais donc soufflé les réponses de sélection au téléphone à mon mari.

Cela dit elles m'ont sauvées plus d'une fin de mois lorsque les enfants étaient petits - beaucoup de réunions sont organisées au sujet des produits les concernant - et quelques-unes avaient été l'occasion de bien manger, de découvrir de vraies choses utiles et de faire quelques rencontres amicales. Certaines furent ludiques et drôles. 

Depuis un moment je me suis donc mise à nouveau sur les rangs pour d'éventuelles sélections. Mais la vie de peu de dépenses que j'ai choisie en quittant le monde de l'entreprise a fait de moi une piètre consommatrice (déjà que). De plus en plus souvent je ne connais même pas les produits dont l'usage habituel sert d'objet à la sélection. En plus d'être devenue inéligible à l'amour, je le suis en consommation. Sans réels regrets pour ce dernier point, en fait.

Par ailleurs, les lieux des réunions tendent à s'éloigner de Paris intra-muros sans que soit pris en compte un dédommagement pour le déplacement de qui en vient. Une réunion compensée par 30 € si 11,20 € passent dans l'aller retour en zone 5, ça paie tout juste son coup.

Sur celle d'aujourd'hui coup de chance : j'avais le bon âge et les bons enfants, il fallait pouvoir faire la réunion en anglais posséder un smartphone et pratiquer les réseaux sociaux ; les horaires et le lieu proposés étaient compatibles avec mon emploi du temps, je pouvais participer. Il était fait mention d'un blog ultérieur éventuel. J'ai eu la naïveté de me dire Chic alors, il va être question d'un peu de l'internet et je vais gagner de quoi rembourser quelques coups à boire aux amis que j'y ai (1).

Quelque chose était louche : les organisateurs étaient sur notre présence vraiment très insistants. Deux relances pour la confirmer dont une 10 minutes avant. 

La salle était munie d'une glace sans tain comme pour les identifications des Usual Suspects et de usual cameras mais nous n'avons pas eu droit à la courtoisie de l'avertissement quant au fait d'être filmées. Nous n'étions que des femmes, c'était mauvais signe - en plus que sans espoir de rencontre romantique -. Il a été dit rapidement qu'il s'agissait en fait d'une pré-sélection en vue de constituer une communauté de consommatrices sur l'internet, le but de la manip étant qu'on teste des produits ou du moins qu'on en parle genre comme entre amies mais sauf qu'en étant "récompensées" (2) par les marques concernées.  

C'était deux fois une embrouille : rien de tel n'avait été évoqué lors de la sélection pour la réunion, or ce n'est pas la même chose de venir s'entretenir d'un sujet que d'être embarquée dans un recrutement et quand bien même je leur plairais il était hors de question sauf à crever de faim que je participe à ce genre de sournoiseries. 

J'ai failli dire que Désolée, je n'avais pas compris ça, que ça ne m'intéressait pas, au revoir ; me lever, m'en aller.

Puis j'ai pensé que si je faisais ça mon dérangement ne serait pas même dédommagé. J'étais aussi  curieuse de voir un peu ce que ça pourrait donner. Mais pas trop longtemps. Je me suis dit qu'il devait être assez facile vu comme ils insistaient sur le mother way of life, de ne pas leur convenir, qu'en étant moi-même à fond ça le ferait : ils souhaitaient visiblement des femmes formatées et je n'en suis pas. 

Sur quatorze nous n'étions que deux ou trois à avoir nos vrais cheveux. Toutes les autres étaient teintes.

Il a fallu s'aligner par ordre de notation que l'on avait donné de 1 à 10 pour exprimer notre bien-être, comment on se sentait. Pour le coup c'était vraiment Round Up the Usual Suspects. J'ai été déçue : j'étais la seule apparemment à retenir un fou-rire. Pourtant il y avait parmi nous une réalisatrice.

Il fallait dire notre marque préférée et celle qu'on détestait. Déjà ça ne m'avait pas effleuré qu'on puisse dans l'absolu avoir une marque préférée : un produit précis dans un domaine défini oui (3). Mais je tenais du coup le bon moyen de ne pas m'attarder.

Sur quatorze, trois ont cité Apple et je crois qu'elles étaient sincères : c'est effectivement une marque qui a une identité en tant que telle et ses afficionados ou - nadas ont un vrai truc d'identification. Je n'aurais cependant pas pensé dans cette proportion-là. Je suppose que comme la sélection c'était faite sur téléphones et utilisation des réseaux sociaux, elles pensaient que c'était bien adapté de parler des outils d'accès, des téléphones les plus utilisés.

J'ai parlé d'une marque de whiskies (4). Pas très bien, j'étais fatiguée and my english was getting rusty. 

Les autres, toutes les autres, se répartissaient entre cosmétiques, fringues et petits délires gourmands (chocolats trucs ou machins, trop addictifs, trop bons). Une des participantes a même évoqué une chaîne de supermarchés (?!) (5). Pour certaines j'ignorais jusqu'aux noms des enseignes ou produits dont elles parlaient.

Concernant la marque détestée j'ai dit en ce moment Barilla et expliqué pourquoi. Ce qui a stupéfié plusieurs femmes : elles n'avaient pas eu écho des déclarations de ce cher Guido.

Première pause et ça n'a pas traîné : les trois férues d'outils informatiques et moi avons été appelées. Nos choix pas girly comme il fallait - même si ça n'a pas été dit, un tirage au sort (6) a été évoqué -.

J'avais pu répondre au sujet de Barilla, pendant le début de pause. Ce qui fait qu'en plus je n'avais pas perdu mon temps. J'ai trouvé cependant cavalier que nous n'ayions pas non plus été prévenues qu'il s'agissait d'une sélection directe par élimination (même si personnellement je m'en étais doutée).

Je pensais en revanche qu'on aurait encore un petit boulot à faire avant de partir et j'ai failli laisser mes affaires dans la salle pour les récupérer après. Même pas : direct dehors, avec quelques mots d'explication pour l'une des quatre qui semblait éberluée, alors que je retenais mon hilarité. 30 € pour 35 minutes de présence. Je crois que ça faisait longtemps que je n'avais pas été si bien rémunérée en tarif horaire et pour quoi que ce fût.

J'espère simplement que les femmes qui ont répondu par les nunucheries attendues des produits exprimant avec grâce leur féminité l'ont fait exprès.

 

(1) J'en ai un peu assez de vivre au crochet de mes amis. Quand on traverse une mauvaise passe, c'est d'un réconfort formidable de pouvoir compter sur eux. Quand elle se prolonge, ça devient gênant.

(2) "rewards" was the word.

(3) Par exemple parmi les cosmétique telle crème hydratante qui empêche la peau de vous tirer.

(4) Après avoir hésité avec une marque de serviettes périodiques ou de tampons hygiéniques, mais j'ai eu pitié de celles qui étaient peut-être dans leurs mauvais jours et que ça aurait pu rappeler douloureusement à leur intimité. Mon mauvais esprit serait redoutable s'il n'était pas si souvent par mon bon cœur limité.

(5) Elle a quand même réussi à dire avec le plus grand sérieux l'équivalent réactualisé de Ma marque préférée c'est Prisunic. Et l'animatrice d'en prendre note avec non moins de plus grand sérieux.

(6) Le sort était contraire à qui avait prononcé "Apple", il faut croire.

 


"Ceux qui passent"

 

Curieux destin des livres. Je n'ai pas reçu de SP, n'ai pas entendu parler du livre directement, c'est une amie de l'internet qui me signale l'ouvrage - peut-être qu'au fond elle s'étonnait que je n'en parle pas -. 

Le sujet m'intéresse. J'aime par ailleurs les articles d'Haydée Sabéran que je suis depuis le temps du Libé du temps de Florence Aubenas. Je vais donc aller y voir.

 

 


REGARD 142 - CEUX QUI PASSENT de Haydée Sabéran... par regardezleshommesdanser

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Ne faites pas comme moi : lisez les sous-titres,

 
ne pleurez pas,
et n'hésitez pas à lire le livre concerné (1)

 

Enfin, si vous aimez le cinéma, vous pourriez être heureux de lire le blog assorti

 

(1) Francis Dannemark, "La véritable vie amoureuse de mes amies en ce moment précis" (Ed Robert Laffont)

addenda du 14/09/12 : des extraits par ici en format e-pub (j'aime beaucoup la mention "gratuit" il ne manquerait plus que ça que des extraits ne le soient pas)