Au sujet de Françoise Hardy


    Tard hier soir, les algo de Youtube m'ont proposé ce documentaire d'Arte au sujet de Françoise Hardy : 

Françoise Hardy - La discrète

J'espère que le lien ne se périmera pas trop vite, c'est un bonheur ce film.

Au passage j'ai enfin les mots sur ce qui m'éloigne souvent des films français : un tracas dans la suspension de l'incrédulité.
Et par ailleurs toujours cette petite bouffée de joie lorsqu'apparaît où qu'il est question d'Étienne Daho, qui est associé à l'un des instants les plus rigolos de ma vie. Une séquence totalement Forrest Gumpique, comme j'en ai connues quelques-unes, mais celle-ci était particulièrement jolie.

(note à moi-même : écrire avant qu'il ne soit trop tard un recueil de ces moments dont ma petite vie a été garnie, ce qui fait qu'en y repensant, reste aussi autre chose que les enchaînements coups durs ou maladies - faire face qui en furent le fond général)

note à ma nièce si elle passe par ici : 
Dans l'hypothèse où un biopic de qualité serait envisagé pour cette grande artiste, go au casting pour l'incarner jeune. Ça serait un This is it absolu.

 


Theremin, Continuum & Vintage Synthesizer (Grégoire Blanc)

C'est une vidéo du monde de juste avant. J'aime bien l'humour et le côté paisible, détaché de tout dans un univers délibérément suranné, joliment désuet. Le Theremin - si un jour pour mes beaucoup d'ans vous voulez me faire un somptueux cadeaux, vous savez quoi ... (pour les Ondes Martenot il me faudra une autre vie avec naissance fortunée) - et les chaussettes rouges

Hugues et Philip, une grande amitié (imaginée)

 

    À part un vague doute en parcourant ma messagerie, un titre entrevu et compris seulement après coup, je n'ai découvert la nouvelle du décès du Prince Philip que vers la fin de Tout le sport, voire pendant la météo qui suivait, quand une annonce a été faite d'un documentaire diffusé en hommage.
C'est assez surprenant pour être noté, en 2021, ce décalage entre l'annonce à un moment dans la journée et le moment où je l'ai appris. Un délai à l'ancienne, comme du temps où l'on ne savait trop rien de ce qui se passait dans le monde avant un flash d'info à la radio ou le prochain journal télévisé, souvent celui du soir.

Sur l'élan, et parce que j'étais trop épuisée pour faire quoi que ce soit d'autre, je me suis laissée embarquer dans le documentaire, finalement pas intéressant, tant cette vie aura été traversée de près par les tournants historiques de l'Histoire récente.
Mais le sommeil est toujours le plus fort qui m'a saisie vers les 2/3 du film sans que je m'en rende compte. 
L'ordi est resté bien calé sur mes genoux.
Je me suis réveillée probablement 20 minutes plus tard, sans me rendre compte que je me réveillais - ce qui est plutôt logique puisque je n'avais pas senti le sommeil me saisir -.

Et voilà que c'était l'émission d'après, seulement je n'en savais rien. 

J'y voyais Hugues Auffray, âgé, chantant Céline avec émotion, accompagné par un pianiste bienveillant. 

Un instant j'ai vraiment cru qu'il y avait eu une amitié entre Hugues Aufray et le Prince Philip, cet homme spécialiste des sorties à l'emporte-pièce, ah la complicité prend parfois des chemins étonnants, détournés, et que Céline avait peut-être quelque chose à voir avec l'existence du Royals' Anglais.

Puis j'ai regardé l'heure et constaté qu'il y avait une fois de plus un trou dans mon tissu de temps que le sommeil avait croqué.
J'ai ri de bon cœur. 

 


Billet anti-coup de blues

Cette version française bien déjantée de Billie Jean circule sur Twitter ces jours-ci, comme j'ai éclaté de rire en la voyant et encore éclaté de rire en la revoyant, je la re-dépose ici afin de pouvoir la retrouver facilement en cas de coup de blues.

Pour le cas où la vidéo disparaitrait, il s'agit d'une version à base de termes alimentaires dit en français et créée par Charlie et Styl'O.

Afin de mieux mesurer le génie de ce cover parodisiaque, je dépose ici un lien vers l'original
Que je ne peux plus écouter sans entendre QUICHE 

 


L'hymne du déconfinement ?

À peine deux ou trois bricoles à modifier dans les paroles et le "Non, non, rien n'a changé" de 1971 des Poppys pourrait hélas devenir l'hymne parfait du déconfinement.

Idée venue via le #JukeBoxFou de dedans ma tête après avoir vu des images de personnes faisant de longues longues longues files d'attente devant des magasins de choses absolument pas nécessaires dans l'urgence (non, ce n'est pas du mépris de classe, ce sont des objets qui pouvaient bien attendre trois ou quatre jours de plus, objectivement ; à quel moment le conditionnement à la sur-consommation et à l'apparence avant toute chose, nous a-t-elle rendus tous aussi stupides ?), dès le premier matin de sortie possible. Même chose pour des types qui ont mis un point d'honneur à aller chez le coiffeur ou le barbier dans la nuit de dimanche à lundi dès minuit passées.

Pourquoi s'amuser à prendre des risques inutiles quand il y en a déjà tant que l'on doit prendre parce qu'on le doit ? 


Musiques


    Ça faisait un moment que je n'avais rien découvert de bien nouveau côté musiques. Je me suis aperçue que je n'en écoutais plus guère que pour préparer mon émission Côté papier mais pas seulement sur la radio Cause Commune. 

C'est de là que vient le réveil, Quentin, que je remercie, m'a indiqué ce site Au bout du fil, de musique gratuite libre de droit, pas mal de genres différents (et expliqués)  

Un décrochage avait eu lieu au moment de la mort de ma mère, dont je n'avais pas vraiment conscience : je ne prenais plus le temps d'écouter de la musique, seulement de loin en loin. Alors qu'il fut un temps où la musique comptait. Au moins autant que le ciné.

Ce soir je découvre et écoute donc du 8-bit ou chiptune, dont j'ignorais jusqu'à l'existence. Par exemple Pornophonique (qui existe depuis 2003, wake up, old lady !).

Ou dans un tout autre registre, un piano élégant : 

Auteur: Jelsonic
Track: Saying Goodbye In The Rain
Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/
Source: Télécharger gratuitement Jelsonic - Saying Goodbye In The Rain


La leçon du Que je t'aime (l'une des)

Capture d’écran 2019-05-04 à 23.13.58

Par sérendipité du net, je suis retombée ce soir sur un enregistrement du concert de l'an 2000 de Johnny au Champs de Mars.

Je ne me souviens pas d'avoir déjà vu les images, ou alors c'était il y a si longtemps que je l'ai oublié. Ça ne m'avait pas effleuré de rechercher une video du concert, avant de tomber dessus ce soir, là, par ricochets.

J'avais oublié que la chanteuse était si jeune et les paroles de la chanson si peu adaptées à cet état de fait. Il faut dire que nous avions des notes à tenir plutôt que des mots à articuler et ne l'avions pas vue avant (1).

J'avais oublié aussi la leçon du Que je t'aime. Mélodie simple, paroles d'une subtilité contestable, avec un refrain qui consiste à répéter six fois de suite Que je t'aime, et en fait le gars, il y mettait tellement d'énergie, de métier, et les tripes, même en répètes, que non seulement ça passait mais que l'on se sentait ému·e·s. Et ça c'est quelque chose de bon à ne pas oublier dans la vie, parfois ce qui est dit compte moins que la façon de l'incarner, et par dessus tout ce qui l'emporte c'est l'énergie que l'on y met et les personnes dont on s'entoure (2).

 

(1) Entre temps elle a grandi et participé à The Voice. (merci les moteurs de recherche)
(2) En l'occurrence sur ces concerts de Johnny, les arrangements d'Yvan Cassar parvenaient à donner une classe de plus. Je me souviens du travail.

PS : Et à part ça je persiste : il n'est pas impossible que l'ampleur du mouvement des Gilets Jaunes prenne une partie de son origine dans le fait que la disparition de Johnny ait fait perdre à bien des gens qui triment dur pour peu ou galèrent à trouver du taf ou à se faire payer décemment, leur tenir bon, leur consolation. Le fait que le mouvement perdure tient lui, clairement, de l'aveuglement du pouvoir ou d'une stratégie contestable à le feindre.

 

 


Quatre moments de grâce absolue (and I feel so grateful for them)

   

    Si je devais sans prendre trop de temps pour penser ni chercher dans mes archives écrites ou photographiques, me viendraient spontanément trois moments de grâce absolue. Ces instants où l'existence confine au divin, quelles que soient nos croyances, où l'on a l'impression que nulle part ailleurs dans l'univers on serait mieux qu'en ce lieu en cet instant. Ce sont des moments où l'on oublie de respirer et l'on oublie qu'on a oublié ; jusqu'à l'instant où le corps reprend son souffle et nous le fait savoir. 

Fatiguée par mes journées intenses en librairie et les problèmes de santé d'une des personnes de la famille, des heures d'attente ici ou là, je m'aperçois que je perds les dates. 

Pas les souvenirs.

  • C'était dans La Bohème à l'Opéra Bastille, Roberto Alagna et Angela Gheorghiu alors amoureux IRL, dans les rôles titres. Début des années 2000 je dirais (2001 ? 2005 ?) avant la période où grâce aux ami•e•s blogueuses et blogueurs et aux files d'attentes du vendredi matin très tôt j'ai pu aller à l'opéra souvent. Je suis dans une place à pas cher tout en haut de tout en haut, côté cour. Et il y a ce duo où ça y est, ils atteignent à la perfection, non seulement de leur art mais de quelque chose dans les sentiments. J'ai cru m'envoler. Ce fut une extase. 
    Je crois me souvenir que je n'étais pas la seule à me retrouver en larmes sans l'avoir senti.
    Bizarrement, aujourd'hui (mais peut-être que demain tout me sera revenu) je ne me rappelle pas les circonstances qui m'avaient valu d'avoir cette place, ce jour-là. Je suis persuadée que j'y étais seule ; peut-être avais-je au pied levé remplacé quelqu'un (un collègue ?) qui avait un empêchement ?


  • Avec un groupe d'ami•e•s du ciné-club nous prenions chaque année un abonnement au théâtre du Rond-Point. C'est à l'automne 2013, je crois. Et c'est Swan Lake. Mon propre blog me confirme la période et me réapprend que j'y étais allée hors programme sur les conseils d'une amie du cours de danse (Natacha ? Martine ?). "Crucifiée par tant de grâce, de générosité, d'humour et de beauté, je suis sortie de l'heure qu'il dure (3) et des dix minutes de standing ovation (4), en larmes et les jambes en coton". C'est un des plus beaux moments de ma vie. Je me sens toujours autant éperdue de gratitude envers Dada Masilo et la troupe qui l'accompagnait.

 

  • Philip Glass au Châtelet avec Einstein on the beach
    C'est grâce à O'Olivier dont je n'ai hélas plus de nouvelles - et qui fait partie des personnes dont les vols successifs en 2017 de mon téléfonino puis de mon sac d'ordi avec l'ordi et l'agenda qui contenait mon bon vieux répertoire papier, m'ont fait perdre les coordonnées - que j'obtiens cette place, sans doute un empêchement. Par rapport aux extases précédentes c'est moins violent, le spectacle était long et je ne pouvais retenir mon souffle tout le temps, mais il m'envoie sur un nuage neuf et je suis durablement envoûtée pendant plusieurs jours. Une sorte de sérénité indestructible. Dont je ne suis retombée, je crois, seulement par suite d'un mauvais rhume ou d'un quelconque épisode fiévreux.

 

  •  Ian Thorpe à la piscine de la porte des Lilas (Georges Vallerey) face à Pieter Van den Hoogenband. Janvier ou février 2001 ou 2003 peut-être ? 
    Je ne sais plus comment je tombe sur l'info, mais voilà il va y avoir ce meeting de natation ou ce championnat pas si loin de chez moi, alors je me propulse pour acheter une place, allant attendre dehors dans le froid par moins quatre ou cinq degrés celsius et quelques jours plus tard ou le lendemain, il en restait, je n'en reviens pas, me voilà sur les gradins. Ça nage de haut niveau. Vient enfin l'épreuve d'un 200 m (? ou 400 ?) nage libre à laquelle Ian Thorpe participe. Dès le début c'est époustouflant. Voilà que sur les 50 derniers mètres il met le turbo et je crois qu'on est tous debout et qu'on crie ou qu'on retient notre souffle, tout le monde, il semble filer au dessus de l'eau et les autres pourtant pas des moindres, parmi lesquels Pieter van den Hoogenband semblent faire du sur place. 
    Peu après être rentrée, je tombe malade, sans doute le froid en attendant, du jour où j'avais pris ma place. Peut-être aussi une forme de saisissement. Pas un seul instant je ne regretterai. Reconnaissance éperdue envers ce gars. 

 

Il y en a un cinquième qui est télévisuel, ce qui n'est pas aussi fort : les exploits de Nadia Comaneci en gymnastique à Montréal en 1976. La perfection telle que même en n'étant pas connaisseur on capte qu'il se passe quelque chose d'absolument inouï.

Bien d'autres moments aussi, par exemple les Éphémères au théâtre du soleil, une violoncelliste formidable à Pleyel. Des moments de cinéma également.
Ainsi que des événements auxquels j'ai moi-mêmes participé (seulement c'est différent, lorsque l'on est, part of it, intense autrement). Et bien sûr il y a également des moments de grâce liés aux lectures. Mais là aussi, c'est un peu différent. 


À travers la musique, une révélation

    Grosse journée en perspective : rien de tout ce qui avait été mis sous le boisseau pendant le festival de cinéma d'Arras ne s'est arrangé en mode génération spontanée, on ne s'en surprendra pas et c'était sans compter les petits tracas extérieurs qui se sont fait une joie de surgir entre temps.

Du coup j'ai regardé un petit TED pour me donner courage. Celui de Benjamin Zander sur la musique classique. C'était le bon, il contenait quelques révélations - concernant l'écriture, hélas pas au programme de la journée pour moi -. Gratitude. Et voilà le courage retrouvé.