À travers la musique, une révélation

    Grosse journée en perspective : rien de tout ce qui avait été mis sous le boisseau pendant le festival de cinéma d'Arras ne s'est arrangé en mode génération spontanée, on ne s'en surprendra pas et c'était sans compter les petits tracas extérieurs qui se sont fait une joie de surgir entre temps.

Du coup j'ai regardé un petit TED pour me donner courage. Celui de Benjamin Zander sur la musique classique. C'était le bon, il contenait quelques révélations - concernant l'écriture, hélas pas au programme de la journée pour moi -. Gratitude. Et voilà le courage retrouvé.


Morts étranges de compositeurs


Capture d’écran 2018-11-20 à 22.00.40     Qui a eu cette idée folle de compiler sur France Musique les décès très SFU d'un certain nombre de compositeurs ? Le résultat est surprenant et fascinant. 

Respect à Enrique Granados, mort en tentant de sauver sa femme qui se noyait après que le bateau où ils circulaient ait été torpillé par l'armée allemande (c'était pendant la première guerre mondiale). Les photos sont très belles. 

(photo : Sergueï Prokofiev jeune, trouvée ici, j'espère qu'il n'y a pas de tracas de droits)
article de Léopold Tobisch


Anne Sylvestre : l'écouter quel bonheur


    C'était une journée triste sous l'emprise d'un deuil diffus, quelqu'un qui n'était déjà plus là, et depuis longtemps mais l'est à présent définitivement. 
Les souvenirs affluent. 

Il y avait beaucoup de travail à la librairie, j'avais en quelque sorte une hotte de Père Noël à garnir de paquets.

Alors j'ai été heureuse en rentrant, de voir que @Nasiviru parlait d'un passage d'Anne Sylvestre sur France Cul. 

C'était . Et ce fut un bonheur de l'écouter, quoi que pour moi en léger différé (un des charmes de la vie moderne). J'espère que le lien perdurera.


Le chiant Jacques

(ces jours derniers, à la librairie)

 

D'ordinaire je mets à la librairie la radio sur FIP ou sinon du silence, plus rarement quelque chose généralement classique que je n'ai pas eu le temps d'écouter avant de partir de chez moi. FIP a ceci de sympa qu'elle n'a pas de publicité, zéro, rien du tout, un bonheur, une programmation éclectique mais rarement clivante, ce qui pour une boutique est bien, et un petit flash d'info au 50 de chaque heure ce qui permet quand on parvient à l'entendre (1) de ne pas être totalement coupée du monde, malgré plus de 7 heures sans dételer.

Parfois un-e client-e me demande, C'est beau cet air, c'est quoi ? Et je regarde sur le site pour pouvoir renseigner cette personne lorsque d'aventure c'est une composition que je ne connais pas. 
Souvent je m'attarde après la fermeture pour régler un peu de tâches administratives en écoutant Jazz à FIP. Tranquille.

Et puis voilà qu'hier ils diffusaient un Jacques Brel, certes l'un des plus pesants (2) mais après tout ça n'est pas totalement dépourvu de sensibilité même si l'humanité des fournisseuses n'est pas envisagée. Et qu'une cliente qui venait chercher un livre précis s'est fâchée après lui, qu'il est lourd ce Brel, c'est insupportable, puis craignant de m'avoir contrariée si d'aventure j'avais mis ce titre par choix personnel, C'est la radio ? J'ai répondu que oui sans pour autant renchérir (3), car bien que quelqu'un me l'ait gâché, et sa propre misogynie, il me reste une admiration pour le poète, pour ses capacités d'épingler les choses de la vie, pour son implication en scène. Ça fait quand même un bon vestige. 
Certains en font des caisses, c'est ainsi leur façon. 
De toutes façons le temps que je me demande si elle aussi avait eu un #anotherTed pour lui ôter du Grand Jacques toute admiration, un homme qui sans être prédateur sexuel l'avait traitée en pion à déplacer sur l'échiquier de sa vie, et la rendre ainsi féroce (entre temps elle y était revenue, Il est insupportable, mais qu'est-ce qu'il est chiant !), elle était passée à autre chose, la radio aussi, et je cherchais pour elle un autre roman à lui proposer.

Le lendemain matin, au troquet d'à côté, un homme chantait, et plutôt bien, Le port d'Amsterdam a capella pour deux ou trois copains. Je me suis dit que c'était quand même quelque chose. Avoir su écrire et interpréter des chansons qu'un type dans la rue, peut avoir envie de chanter, longtemps plus tard (4) à ses potes qui l'écoutent, attentifs. 

 

(1) Un jour il faudra que j'écrive un billet sur LE client de l'heure cinquante, comme s'il suffisait que résonne le jingle du flash d'info pour que quelqu'un entre.
(2) Au suivant 
(3) Par un mécanisme de la nature humaine qui m'échappe un peu, les gens que quelque chose mécontente quettent toujours l'approbation de leur interlocuteur.
(4) Ça fera dans un an quarante ans qu'il sera mort.


Livin' in a gangsta's paradise

Power and the money, money and the power
Minute after minute, hour after hour
Everybody's running, but half of them ain't lookin'
It's going on in the kitchen, but I don't know what's cookin'

 

Capture d’écran 2017-05-08 à 13.59.12

Bien des réactions souvent très drôles (et très soulagées) de la part de ceux que je fréquente sur les réseaux sociaux. C'est le bref moment où l'on peut se marrer avant que les difficultés ne reprennent. 

Pas plus qu'un autre cet homme élu ne pourra faire de miracles, mais peut-être, qui sait, fera-t-il moins de dégâts que nous ne le craignons, voire mêmes quelques bonnes choses en passant. Je sais assez bien dissocier le sort d'une nation à celui de chaque personne, et il se peut fort qu'un dirigeant qui contribue à mettre les gens de mon niveau social dans les difficultés soit bénéfique au pays, à l'ensemble de cette vaste collectivité. Je ne sais. Je tiens celui-ci pour respectueux de la démocratie (et infiniment plus que son adversaire défaite). Espérons qu'il ne nous décevra pas de ce point de vue là.

En attendant parmi toutes les réactions j'ai envie de conserver trace de celle-ci, de Thibault Brock que je ne crois pas connaître mais qui était relayé sur Twitter par des amis.  Elle tient du trait de génie.

L'original de la composition de Coolio est  et l'intégralité des paroles ici.  Vous avouerez que c'est diablement bien vu.

Il paraît qu'en vrai c'était L'hymne à la joie (note aux lecteurs du futur : c'était l'hymne européen en ces temps-là). Et c'était beau et cohérent comme choix (1). 

 

(1) que la politique soit devenue essentiellement de la com' me peine mais quand le staff de com' d'un-e politicien-ne fait du bon boulot, je sais admirer aussi. 

PS : Pendant qu'on y est, il conviendrait qu'il apprenne à poser un peu sa voix vers les graves s'il veut incarner sa nouvelle fonction, ce nouveau président. Plus de profondeur, davantage de respiration. 

PS' : Même si je ne partage pas tout je suis très d'accord avec ce déroulé de Maître Mo, et, oui, le "côté robotique" me met mal à l'aise aussi.  

PS" : Et là tu t'aperçois que Gangsta's paradise date de 1995 et tu te prends, vlan, un chanmé coup de vieux


Musique d'accompagnement

 

    Ce soir (1) sur Mastodon, Kozlika écrivait "Il y a des morceaux qui t'accompagnent quoi qu'il arrive : tu es heureuse il est léger, tu es triste il pleure avec toi" et elle nous offrait cette sonate de Schubert, qui effectivement s'y prête.

Spontanément j'ai alors songé à des valses de Chopin qui vibraient d'énergie passionnée lorsque je les écoutais amoureuse et le reste du temps me donnent envie de pleurer dans un long et immense désespoir sans fond et pour la solitude participent de son agrandissement.

Je me dis à la réflexion qu'il y en a sans doute d'autres, qui sont pour la légèreté et le cœur gros sans nécessairement entrer dans les tourments violents.

Ça mériterait d'y repenser à tête reposée. 

  

(1) ou dans l'après-midi car je suis restée un moment sans me connecter, ni même consulter


Interlude

 

    Je recherchais sur l'internet la musique de la nouvelle choré (Taal se tall remix Rahman, plusieurs versions trouvées, aucune exactement celle que), lorsqu'après être passée par un djembe man indien impressionnant (quoiqu'un tantinet sirupeux dans ses créations personnelles) puis une jeune batteuse japonaise que les algo m'ont mise après, suivie de peu par un jeune batteur australien frimeur je suis arrivée sur cette video. Voilà, on faisait quand même des trucs bien, l'humanité, avant de tout casser : 

 

 

PS : Tombée aussi sur un reportage au sujet de Quincy Symonds, intéressant, lorsqu'être doué pour quelque chose croise les bonnes conditions - c'est peut-être ou probablement trompeur mais les parents n'ont pas l'air d'être de ceux qui tentent de réaliser leur ambition à travers leur progéniture, on dirait qu'il se trouve que It fits -.


BDJ : La révélation

 

    Ordonque tu mets des Italiens ensemble de quelques îles que ce soit, arrive s'ils ont plus de 20 ans 30 ans 40 ans toujours un moment dans la conversation où il vient question d'opéra, quand bien même le premier concert de l'un ou l'autre en amoureux fut Spandau Ballet. Ça n'a pas manqué et je me suis régalée. 

À un moment donné, Michela a alors fait remarquer que ceux de Mozart étaient plutôt sympas, qu'il y avait des morts mais c'était toujours des méchants qui l'avaient bien cherché, alors que les opéras italiens sauf chez [zut j'ai oublié son nom] n'étaient qu'une suite de féminicides, avec toutes les variantes possibles, en incluant le suicide après y avoir été acculées.

Je l'ai toujours su. Je ne l'avais jamais remarqué.

 

PS : Et au passage pour répondre à une question qui n'a pas été abordée frontalement, mais on s'en approchait : pourquoi les amoureux sont-ils toujours une soprano et un ténor ?

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Let's see some Ballet class

    Les algorithmes de youtube sans doute pas tout à fait illogiques, m'ont proposé cette video "Inside the Bolschoi Ballet's daily class" par The Telegraph et j'ai laissé le début s'enclencher et je ne m'en lasse pas.

Au début ça semble simple puis assez vite les mouvements deviennent d'une solide difficulté. Ou du moins si on les effectuait, on aurait beaucoup moins d'amplitude, d'équilibre et de douleurs (ils en ont sans doute aussi mais savent le masquer).

Je suis subjugée.

Le piano à l'ancienne n'y est pas pour rien. Je crois qu'inconsciemment je guette l'apparition de Buster Keaton dans un coin.

Voilà mon (l'un de mes) réconfort(s) du moment.
Some ballet class.