État d'âme

 

    Ce luxe que c'est, car ça nécessite que les choses soient calmes et l'emploi du temps pas trop bousculé.

Noté donc ceci ce matin sur FB, et comme je me dis qu'il y aurait sans doute matière à un billet je le reprends ici 

Dans la continuité d'une conversation récente, constate grâce à un rythme de vie plus calme revenu (première période depuis avril 2016) qui me laisse le temps de penser, que celle et ceux qui sont brutalement partis me manquent effectivement comme des morts. C'est-à-dire que je pense à eux, je les aimerais encore là, mais c'est une personne figée telle qu'en mes souvenirs et qui n'est pas la personne qu'ils sont quelque part ailleurs avec d'autres actuellement.
(et que j'ai très envie de revoir les ami-e-s perdu-e-s de vue ces dernières années pour cause de sur-activité et zéro temps disponible, mais ça, ça n'est pas surprenant)

avec son PS

Le hic étant qu'avec les vols subis en 2017 et le téléphone puis l'ordi avec l'agenda et le répertoire attenant, je n'ai plus aucune coordonnées d'un certain nombre de personnes qui me sont chères (tout en ayant récupéré par voie automatique des contacts principalement téléphoniques dont je n'ai plus la moindre idée, anciens collègues ? rencontres professionnelles ponctuelles ? blogueurs des tout débuts ?)

Ici j'ajouterais qu'alors que nous ne nous connaissions que de vue et pour moi de lire ses écrits, il y a un réel poids de l'absence de Mathieu Riboulet. Sans doute parce qu'il était proche de pas mal d'ami-e-s pour qui il a beaucoup compté - il présentait les gens les uns aux autres qui ensuite en faisaient quelques choses, visiblement c'était en lui comme un don d'association -. Bien sûr l'omniprésence de son absence au colloque Bessette a renforcé ce sentiment, cette sensation. Mais elle pré-existait. Son fantôme me demeure présent. Comme l'est celui d'Honoré.
Sans doute qu'au fond de moi je refuse qu'ils soient totalement définitivement absents. 

 

 

 


Comment font ?

 

Ces derniers temps, entre les difficultés financières malgré le travail salarié retrouvé et les tracas physiques induits par le boulot - bossant davantage pour dépanner pour août, je me réveille la nuit d'avoir mal aux jambes -, et aussi les chagrins affectifs et pour partie leurs conséquences physiques, je passe une partie non négligeable de mon temps à me demander Comment font les autres (pour l'amour, pour l'argent, pour tenir le coup physiquement - tant d'amies bossent en librairie à temps plein et qui n'ont pas l'air que leur principal souci soit de tenir debout -) ? Comment ont fait mes aïeux dont les conditions de vie étaient autrement plus rudes ? Et puis la question qui me taraude le plus : comment font tous ceux qui écrivent (et publient, et pas rien) tout en tenant par ailleurs un job à temps plein ? 

Ce mois d'août j'aurais vraiment mené une vie dépouillée, pas de sorties, pas même celles liées au travail (1), tout au plus à l'extérieur deux brefs dîners (sans prolongations pour refaire le monde), une bière avec une amie, un soir un ciné. Pauses déjeuners frugales et sur place (2). Moins de sport pour cause de pause estivale des cours et entraînements, ce qui mécaniquement aurait dû me libérer du temps. Hé bien non, rien, travailler et dormir, lire bien trop peu pour moi. Le sommeil me tombe dessus dès après le dîner comme si on m'assommait et les douleurs des jambes me réveillent quelques heures après, j'attends que ça se calme, me recouche, me rendors aussitôt. Pourtant, pour la récupération, ça ne suffit pas.

Bien sûr ce n'était pas un hasard si j'avais cherché avant tout un emploi à temps partiel, je voulais tout concilier, je me savais loin d'être une wonderwoman comme il conviendrait, et sans doute qu'une fois retrouvé mon rythme normal, au moins les douleurs aux jambes devraient regagner une intensité supportable qui ne me réveilleront plus la nuit en cran d'arrêt. Il n'empêche, se sentir au bord d'être inapte à gagner pleinement sa vie, et alors même qu'on aime ce qu'on fait, commence à devenir sérieusement flippant. 

 

(1) par exemple en mai et juin il y eu un certain nombre de soirées de présentation de rentrée littéraire.

(2) Les premiers temps je profitais de mes pauses déjeuner pour explorer le quartier, cette contrée exotique qu'est l'arrondissement chic. 

PS : En plus pour quelqu'un qui vit en région parisienne j'ai un temps de transport vraiment supportable voire carrément privilégié ; si le temps (météo) le permet je rentre même en vélib, tranquillement, une trentaine de minutes, le meilleur moment de la journée.


Ça plane pour toi

 

L'idée de faire un métier de soignant ne m'aurait pas déplu, mais mes parents n'avaient pas les moyens de me payer des études de médecine, j'étais moi-même malade tout le temps (jamais gravement mais l'hiver plus de la moitié du temps), et je craignais d'être confrontée à ce genre précis de situations que vous allez lire ci-dessous. Alors j'ai renoncé sans même essayer (1) 

Parce que vous lirez ce lien, à défaut d'avoir un diplôme pour prescrire, je peux vous dire qu'il vous fera rire et donc du bien.

 

Capture d’écran 2013-12-21 à 23.26.34

Je dois la découverte de ce blog (2) @Jaddo_fr et aussi le lien vers ce billet car mon agrégateur ne doit pas être paramétré pour fonctionner avec vivacité aux jours de solstices, d'où un retard certain dans ma lecture. Mais l'essentiel est d'y parvenir au moins un jour.

Ça plane pour moi

 

(1) Et puis de toutes façons entre 13 ans et 19 ans j'avais une solide vocation pour faire de la recherche en physique nucléaire et quantique, alors j'ai délaissé les humains au profit des particules. Au bout du compte ni les unes ni les autres n'ont trop voulu de moi et je me suis retrouvée dans le béton armé. Ceux qui prétendent qu'on choisit sa vie me font l'effet d'arnaqueurs depuis lors. 

(2)   2 garçons 1 fille : 3 sensibilités


Dopo Pasolini

 

C'était une expo à laquelle j'hésitais à aller, Pasolini à la cinémathèque. Cet homme dont curieusement je ne connais pas toute l'œuvre, mais parce qu'un peu comme pour Virginia Woolf, je ne peux l'aborder que sur la pointe des pieds à cause des échos hurlants, et pas seulement son travail mais sa vie me touchent trop. Quand je suis en période fragile, je dois m'en tenir à distance respectueuse, ou n'aborder qu'à petite dose.

Et puis j'ai reçu une invitation en tant qu'abonnée au Monde Interactif comme ils disent.

Ce n'était pas refusable.

J'ai passé un excellent moment d'autant plus que la visite était guidée et notre guide très intéressante. Elle est même parvenue à m'apprendre quelques choses que j'ignorais. 

Et puis je n'étais pas seule et même si celui qui m'accompagnait était porteur de nouvelles le concernant mitigées, c'était bon d'être deux.

Mais à présent au calme de la maisonnée où je reste la seule à veiller, les larmes sont les plus fortes. Je reste en colère et en deuil de la mort prématurée de celui qui avait encore tant à nous apporter. Plus que jamais cette phrase en tête "Nous avons tué le messager".

Et ces images poignantes de l'homme en pleine forme physique qui joue au foot et plutôt bien, à peine quelques temps avant. Images dont j'ignorais qu'elles servirent (mais en vain) au procés de son trop facile assassin, lequel pris plus tard pour plus long de prison d'avoir volé une Rolex que d'avoir (prétendument ?) occis un de nos frères prophétiques.

Il y a cette photo de Dino Pedriali que je ne parviens pour l'instant pas à retrouver parmi celles qui sont le plus souvent reprises : une chaise vide, dos à nous, au premier plan, sur laquelle la lumière fait quelques gammes, et à la table floue et flou Pasolini lisant (ou relisant, ou écrivant). Rien qu'y repenser me remet à pleurer. 

Il y a ce que je ne comprends pas et perçois, à défaut d'en savoir plus, comme une bravade inutile et dangereuse : si l'on doit dénoncer quelque chose de politiquement brûlant il faut le faire d'un seul coup et non pas, surtout pas, dire J'ai les noms, je les dirai. Après être éliminé.

Il y a sur ce film (une interview je crois, un documentaire) de 1974 son regard de qui a aimé et s'est fait quitter et ne s'en remet pas. Alors on s'intéresse d'autant plus à la marche du monde, n'est-ce pas ?

Peut-être au fond que je n'ai pas rêvé, que quelque chose de cet ordre s'est joué, qu'après tout.

Ce qui doit rester : l'éloge funèbre crié par Moravia, que sinon il pleurerait, son apreté désespérée. Et que c'est le poète qu'il salue en dernier. La poèsie prédomine. Sa rareté.

J'avais douze ans et le temps presse.

*        *        *

 

Pour ne pas achever une bonne journée sur de sombres pensées qui ne vont rien changer, j'écoute London Grammar, ma découverte du jour, une chanteuse dont je trouve la coiffure désespérante mais subis le charme de la voix. Mais celle de Moravia s'y surimpressionne. E di poeta non ci sono tanti nel mondo.

 

 


Un assassin ne s'oublie jamais (même préféré)

yesterday, on my way to #LeKiné

 

À Wytejczk je pense encore, même si je n'en parle guère plus : de ma vie il a disparu. Une volatilisation qui reste mystérieuse (1), un peu comme font certains blogueurs vis-à-vis de la toile et dont on s'aperçoit un jour en venant les lire qu'il ne reste plus rien : ils ont sans prévenir cessé leur activité et aussi tout effacé. De loin en loin, par des amis communs qui sont restés présents, j'attrape quelques nouvelles.

Je sais qu'il va.

Je suis déjà en fait un chagrin plus loin. Que je tente de divertir en me concentrant sur le travail, qui dépend davantage de moi.

Au point qu'au jour anniversaire de mon assassinat je fus plus préoccupée d'édition numérique (ou pas) que de commémoration (2).

   


Lire désormais est une part de mon métier.

Je me régale en ce moment de ce gros ouvrage trop coûteux sur papier bible, écrit par un homme qui n'aime rien tant que vivre retiré, auprès de celle qu'il aime, tout entier voué à ses travaux de création, physiques ou plus cérébraux. Il retrouve aussi avec plaisir certains membres de sa famille ; par ailleurs de vieux amis.

Sa vie mondaine se limite aux circonstances professionnelles les plus inévitables.

Type d'existence dont je rêverais mais pour laquelle il me manque l'élément principal de stabilité. En attendant la rencontre providentielle ou la résignation physiquement apaisée au renoncement, le lire est un secours. Se dire que c'est possible pour quelqu'un quelque part ; que l'un d'entre nous au moins est sauvé.

   


C'est arrivé alors que je commettais l'erreur de poursuivre ma lecture dans les transports en commun (3), et que j'arrivais à la station de métro correspondant à mon kiné. Il mentionnait concernant l'une des rares soirées où il se rendait, la présence, parmi d'autres, de Wytejczk. Ils ne vivent, du moins je le croyais, pas dans les mêmes zones, j'ignorais qu'ils fréquentaient des personnes en commun, objectivement presque aucune raison d'accointance et puis voilà que soudain si.

Je suis descendue à la station prévue, pas perdu le nord à ce point. Mais à peine quelques pas et le malaise m'a saisie. La sensation physique d'avoir été séchée par un croche-pied, d'être tombée sans avoir eu le temps d'assouplir, toute raide, mains et genoux écorchés.

Le manque de sa présence, les autres manques induits, les circonstances étranges de notre dernier moment commun, la violence de l'inexplicable, ma solitude enfin, que j'avais crue rompue, plus tard, quelqu'un semblait m'aimer. Et puis finalement non. Celui-là a changé d'idée. Sans honneur.

Je me croyais tirée d'affaires, une simple mention inattendue m'a fait prendre conscience à quel point rien au fond n'était résolu. Seul mon comportement s'est normalisé. Et pour partie ma vie professionnelle. Le reste reste fantômatique et flottant.

Le kiné, compétent, a fait ce qu'il pouvait. Comme s'il recomposait des bouts de corps qui n'avaient plus entre eux d'unité. Mais depuis j'ai repris de pleurer (4), mélange des chagrins cumulés sans plus de bonheur affectif ni physique pour les faire passer.

"Retournez en prison. Ne passez pas par la case départ. Ne touchez pas 20000." Étrange carte chance piochée au sein d'un livre qui me faisait du bien. Auteur, on ignore ce qu'on peut déclencher.

 

 

(1) Même si, de même que pour Sorj Chalandon (que je remercie au passage, il fait partie de ceux qui m'ont aidée à tenir au moment du pic de désarroi et de perplexité) et son "Traitre" j'ai peu à peu recomposé le puzzle des éléments manquants. 

(2) Simone s'en souviendra.

(3) Quand un livre nous fait trop d'effet il convient d'éviter.

(4) Ce qui depuis l'été avait cessé. Je croyais avoir accepté de n'être plus éligible à l'amour des hommes, lesquels aiment ailleurs, et m'être adaptée depuis longtemps à l'absence de la grande amitié pulvérisée. Double voire triple illusion.

PS : Je suis reconnaissante envers l'auteur du livre que je lisais, lequel ne peut imaginer que la personne qu'il a croisée est un tueur en série des plus belles affections, de m'avoir permis cette révélation. Je me croyais guérie, ne l'étais qu'à moitiée, grâce à lui je le sais. Me voilà sur mes gardes à nouveau désormais.


Insoupçonnable

Lu ce matin

"Il parlait au téléphone avec la secrétaire de son département. Un de leurs anciens étudiants venait de mourir. Voix basse, émue. Dans une autre pièce, sa femme n'entendait que le timbre, les intonations, des bribes. Elle a cru à une conversation galante et lui a fait tout un cirque. [...] Elle refusait de croire qu'il s'agissait de la secrétaire (au physique insoupçonnable), elle n'avait qu'à faire le bis pour vérifier. [...] Il a refait la manipulation sur son appareil, devant elle : le numéro de la secrétaire est apparu aussitôt. Il est tranquille pour un an."

Hédi Kaddour, "Les pierres qui montent" entré du 24 janvier 2008


Dans un premier temps je me suis dit que je tenais là une jolie "apparence trompeuse" à joindre à ma collection. J'en ai comme ça plusieurs, Apparences trompeuses, Objets et meubles trouvés dans la rue, Objets et gestes oubliés ou désuets, et la toute récente Jambes interminables (1), que je m'efforce au fil de l'eau de compléter.

La voix basse et émue de l'encaissement d'une annonce de deuil est confondue avec du bas de complotage et de l'émotion de séduction.

Et puis le physique insoupçonnable m'a sauté aux yeux. Je sais que j'en suis.

Un jour, une fois, une seule, on m'a soupçonnée, une amie qui m'avait crue la cause de son délaissement, que j'avais pressenti mais que j'ignorais, et que ce fut un rude moment non seulement de comprendre ce qu'on me reprochait mais ensuite d'avoir à se défendre de quelque chose qui ne pourrait jamais arriver. On se défend difficilement de ce qui n'a jamais été envisagé. Elle m'accusait, je crois, en profond désespoir de cause, parce qu'elle ne voyait vraiment pas qui et non parce qu'elle m'estimait éligible.

Ce n'est pas une découverte, depuis plus de cinq ans je sais à quoi m'en tenir et même d'ailleurs avant (2), seulement le voir en deux et deux seuls mots si irrémédiablement exprimé m'a fait mal. L'absence de verbe en fait un état. Le rend irréversible. Je suis de ces femmes au physique insoupçonnable, il faut se faire une raison, on ne peut, dans ce cas et sauf exception, pas plaire aux garçons.

Il serait parfois si bon d'être apte à susciter le soupçon.

 

(1) Au fait si au détours d'un texte publié vous tombez sur une phrase esquissant un individu, généralement de sexe féminin par ses "jambes interminables" ou qualificatifs cousins, n'hésitez pas à me les envoyer. J'en ferai un blog lisible quand j'en aurais assez.

(2) La différence c'est qu'avant je croyais naïvement qu'on pouvait compenser l'absence de pouvoir de séduction physique par d'autres attraits, qu'il existait peut-être des hommes aptes à ne pas se fier qu'à l'apparence, capables aussi de faire l'amour sans être la première fois particulièrement attirés et d'y revenir ensuite pour cause de belle entente, loin des canons (de la beauté).

PS : À part ça, dans le texte, qui ensuite passe à tout autre chose et qui auparavant évoque d'autres sujets, je n'ai pas compris ce "pour un an" à mes yeux mystérieux. Un "il est tranquille pour l'instant" voire "pour un moment" m'eût semblé plus cohérent. L'auteur sait cependant des choses qu'on ignore. Et l'on peut rêver que l'insoupçonnabilité de la secrétaire n'est pas ce qu'elle semblait.


Au secours Simone

Ce matin, cuisine, jusque-là tout tranquille

   

Heureuse d'un Nouvel Obs qui titrait sur Gainsbourg, ce qui change de ceux qui font l'ordinaire des magazines depuis tant de mois, je le parcourais à l'ombre d'un croissant fort et d'un café frais.
La chronique de François Reynaert est toujours un régal, je cherche un article de Florence Aubenas, rigole d'un excellent dessin de Wiaz ("Vous savez quoi ??, dit un homme au comptoir en contemplant sur un journal un graphique boursier, je me demande si, finalement, on n'avait pas raison d'être de gauche") et de la privatisation de la poste remise sine die (1).

Et puis en pages littéraires, hé oui il existe encore des journaux qui en ont, les ringards inconscients ils perdront des clients, un long article sur Louis Ferdinand Céline, ses années de prison. Et une phrase de lui citée qu'il m'est arrivée d'écrire, mots pour mots, quand j'étais au plus mal. Comme elle n'est pas de type "Ce matin il fait beau" ou "Cette nuit la lune luit", mais un peu plus précise et sinistre et moins élémentaire, j'ai beau être une super princesse du plagiat par anticipation, c'est absolument effrayant.


J'évite (de justesse) un demi-tour intempestif et conjoint du café et du croissant. Me dis que ce n'est peut-être pas partageable d'à quel point c'est flippant. Aurait compris immédiatement mon assassin préféré, mais qui n'est plus là depuis qu'il m'a tuée. Inextricable situation de qui survit à une pire perte infligée par qui l'on aimait, se retrouve à écrire comme un type odieux et qu'on déteste (3) dont les valeurs et les idées sont à l'opposé de celles qui nous font tenir, et se fait sauver par l'oeuvre d'un autre qu'on tient quand même pour un gars malfaisant, quoique très génial.

Je rêve soudain désespérément d'un monde béat où j'aimerais mon âme-soeur qui me le rendrait (toujours) bien, mon mari présent et quelques tendres amants (pour faire bonne mesure), et serais au plus loin de cette bande de méchants. Au lieu de ça, devoir éprouver de la reconnaissance pour l'un d'eux, de la proximité pour l'autre, mais bon sang qu'est-ce que je fais là. Je n'ai rien émis qui le méritait, ne crois pas au destin et ne laisserai, malgré la faim, ni les haineux ni les tueurs m'enrôler dans leur camp. Non mais.

Allez, on dira que c'est l'air clichois, porteurs de certains mots (2) qui retombent sur qui passent. Nous aurions à 70 ans d'intervalle, croisé la même fournée et pris la peine, allant mal, de la poser sur du papier. Comme ça pouvait.

Et c'est humain. D'être fou de chagrin.

   


(1) on a parfois l'humour qu'on peut 
(2) avec ou sans jeu de
(3) sauf pour une part de son travail, mais ça ne console pas

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Le chagrin des Français

L'un pour son oeuvre, "Le chagrin des Belges" fut un des grands chocs littéraire de ma jeunesse, l'autre pour son ultime combat (puisque je ne sais rien de plus d'elle), je les admirais :

Hugo Claus

Chantal Sébire

   


L'annonce de leur mort aura été simultanée, mettant en lumière cruelle et crue l'écart d'évolution entre deux pays pourtant si voisins.

Je suis heureuse que leurs calvaires respectifs aient pris fin.

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