Parfois la vie c'est bien foutu (mais il faut vite en profiter parce que ça ne dure pas)

 

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Ça démarrait, moyen, exactement comme l'autre jour, mais à tout prendre je préfère ça et que ça finisse bien plutôt que des journées entamées sans nuages, un jour à la Foire du Livre de Bruxelles, je dois retrouver une grande amie et cueille l'annonce d'une rupture, un dimanche de juin, tranquille, course à pied, la forme, je rentre et trouve un mail d'un bien-aimé au début tout à fait courant, sur le principal sujet en cours (une rencontre littéraire qu'on organisait) et puis presque en PS, l'annonce aussi d'une rupture (ou plutôt d'un changement de rôle, comme si les femmes étaient des pions), un dimanche brumeux d'un mois de janvier qui me voyait travailler dans les trop beaux quartiers et une collègue à la caisse qui lisait les infos entre deux clients qui pâlit - Il y a eu un attentat -, un vendredi de novembre, nous sommes au festival d'Arras, les films sont formidables, un peu de remue-ménages vers les places réservées lors de la projection du soir et puis à peine le générique entamé, l'annonce et un texto de ma fille, Paris est à feu et à sang ... Bref, je finis par vraiment préférer les journées qui démarrent avec un peu de poisse (mais pas trop), c'est devenu rassurant. 

Et donc voilà celle-ci, le début pas mal - démarrer la matinée en nageant, rayons de soleils par moments, c'est beau, c'est bon, quel bonheur !, un petit-déjeuner littéraire passionnant -, je parviens à en profiter même si les lendemains d'attentats sont toujours délicats, une amie concernée mais de par son métier (1), et puis la "usual poisse" qui réapparait sitôt le téléfonino rallumé après : deux mauvaises nouvelles coup sur coup, rien à voir entre elles, une réapparition d'inquiétude pour quelqu'un que j'aime (entre autre). Rien de dramatique, c'est déjà beaucoup, mais une journée ensoleillée qui d'un coup s'assombrit.

C'est dans ce petit nuage gris que filant prendre le RER qui m'approche du travail, en plein milieu d'un trottoir, j'ai trouvé un coupe papier. Un de ces trucs so seventies avec le manche en marbre (ou pseudo, mais assez lourd), là par terre, loin de toute poubelle, loin de toute raison plausible qu'il ait atterri là. Au demeurant pas très loin d'une école maternelle, alors je m'en saisis avant qu'un bambin ne soit tenté d'en faire autant. Ce n'est qu'un vieux coupe-papier mais quand même. 
Ensuite, il y a eu le trajet, le travail, et j'ai oublié l'avoir fait. 

Au soir je suis dans une librairie, pas n'importe laquelle, et je tombe sur les Nouvelles en trois lignes de Félix Fénéon dont je suis une fan absolue - cet art du raccourci -. Elles sont dans une très belle édition illustrée et reliée à l'ancienne : les pages encore à découper. 

Au métro du retour, illumination soudaine : j'ai ce qu'il faut pour procéder.  J'ai ainsi pu commencer à bouquiner : je disposais comme par enchantement et le l'objet et de l'outil. Joli cadeau de la vie. 

(dommage que ça soit dans l'ensemble trop rare, et que ça ne dure pas)

 

 

(1) C'est fou cette loi du "au moins une" : à chaque attentat perpétré dans une grande ville d'Europe, je (on ?) connais au moins une personne concernée d'une façon ou d'une autre. Et donc là c'est une amie que son travail amène à devoir rencontrer des témoins. Et bien sûr plusieurs autres présents à Londres et pour lesquels on s'est brièvement inquiétés - je me demande si le Brexit viendra modifier ça : beaucoup moins de parisiens qui vont à Londres comme de rien -. 


Une tape sur l'épaule

    C'est un des RER C du matin. Étrange période entre les fêtes où nous sommes quand même un bon petit nombre à nous en aller bosser (1). Pour le deuxième matin un train court est annoncé qui s'avère long en fait. 

Ce qui permet aux voyageurs d'être répartis, tranquilles et naturellement, un par lot de quatre sièges, dans cette sorte de bienséance qui veut que l'on évite de s'entasser s'il n'y a pas nécessité.

L'homme qui est assis aux quatre sièges juste devant le groupe que j'occupe, dort. Il a la tête appuyée sur la vitre. On pourrait imaginer l'entendre ronfler.

Arrivés aux Grésillons ou bien à Gennevilliers, un autre homme assis davantage vers l'avant, se lève plus tôt que nécessaire. Au lieu de se diriger vers la porte la plus proche il marche vers l'arrière. Alors qu'il parvient presque à ma hauteur il tape doucement sur l'épaule du dormeur. Un geste amical et chaleureux parfait qui m'émeut.

Le dormeur a une fraction de seconde un bref air éberlué, mais aussitôt se lève et lui emboîte le pas. 

Sans un mot.

J'ai d'abord pensé à deux collègues qui bossaient sur le même chantier (2). Ça m'a bien plu l'idée.

Seulement la façon dont celui qui dormait s'est trouvé immédiatement opérationnel, et leur silence bien rodé peut laisser place à bien des romans. Des soldats (sans uniforme) ? Des hommes effectuant une filature et s'apprêtant à utiliser la circulation à plusieurs issues des RER à étages pour plus de discrétion ? 

En terme de scénarisation de la vie quotidienne, ce geste et l'enchaînement de leurs mouvements était vraiment parfait. Je leur suis reconnaissante de m'avoir offert matière à romancer.

 

(1) Sinon quel intérêt de prendre un RER vers 8h ? Et qui s'éloigne de Paris et donc des gares importantes, des trains pour aller loin.

(2) Pourquoi un chantier ? Peut-être à cause du nombre de grues sur zone. Ou que j'aime à imaginer le travail qui s'y fait. Et qu'il se prête à de la camaderie.


Les petits mystères du carré militaire


20151214_155725Depuis vingt-quatre ans j'habite à environ cent mètres d'un petit cimetière et j'ai dû y aller seulement trois fois dont une aujourd'hui. 

Pourtant les cimetières sont des lieux de promenades que je ne déteste pas : on y est en paix et laissé en paix (sauf peut-être dans ceux qui sont également des lieux touristiques), ce sont parmi les rares lieux restants dans Paris où personne ne vous sollicite (1). Et puis ça me donne envie d'écrire, au moins dans ma tête, toutes ces vies finies. Dans un cimetière je me sens rarement seule. J'écoute ce qu'on me dit.

Seulement voilà ce cimetière là fut jusqu'à l'été 2013, de l'autre côté du pâté de maisons. Il fallait donc faire un tour assez conséquent pour accéder à ces lieux qui étaient pourtant si proches. Depuis l'ouverture du jardin public au cœur de l'îlot en face de chez nous, il suffit au contraire aux bonnes heures d'aller tranquille, tout droit. Le seul écueil sont que les bonnes heures finissent tôt, que généralement quand je quitte l'appartement c'est pour me rendre à un endroit et avec un horaire précis, et que je reviens bien souvent trop en fin de journée pour pouvoir entrer là.

Aujourd'hui fut une exception, je suis passée devant lors d'une heure d'ouverture, alors j'ai enfin pris le temps d'une visite de courtoisie.

À cette occasion j'ai découvert qu'il contenait un carré militaire. Normande pour partie, je connaissais depuis longtemps les grands cimetières militaires du débarquement. J'en avais déduit que les cimetières militaires correspondaient aux lieux de batailles ou de casernements. C'était faux. J'ai songé ensuite à des morts soignés en vain de blessures de guerre ou de maladies de campagne militaire à un hôpital de la ville. Apparemment l'hôpital Gouin, assez proche, en fut un. Il n'empêche que ce carré comporte des morts de différentes périodes, des morts en différents, lieux. Parfois même plusieurs défunts d'une même famille.

Les tombes sont semblables, seules une plaque, une fausse fleur, plus rarement un médaillon, les différencient et leur nombre avait dû être déterminé à l'avance puisqu'elles sont toutes garnies, si l'on peut dire. Je me demande bien comment on a fait pour trouver exactement le nombre de morts prévus et quels furent les critères d'admission. Ce sont les petits mystères du carré militaire.

Un peu en avant de cet emplacement se trouve un monument particulier à des martyrs de l'occupation, huit hommes alors jeunes, pour la plupart "fusillés par les allemands", mais l'un d'eux a été "guillotiné sur ordre du Maréchal Pétain". En rentrant j'ai tenté de comprendre : son crime avait été d'être communiste et d'avoir été jugé lors d'une période où la gestapo réclamait la vie d'otages en représailles à la mort d'un officier dans un attentat. Cet homme, André Bréchet, avait donc été guillotiné - pas même l'honneur d'une fusillade - du simple fait d'avoir été militant. En lisant son histoire, la condamnation à quinze mois de prison et puis soudain, finalement non, la mort, je n'ai pu m'empêcher de songer à ses proches, une femme peut-être, des enfants qui sait, ou de vieux parents, auxquels il avait peut-être eu le temps d'écrire quelque chose comme, Patience, quinze mois ça n'est pas si long, je reviendrai et qui ont dû encaisser la pire nouvelle peu de temps après. Finalement non, ça sera la mort, et non pas comme un soldat mais comme un assassin. 

Je n'ai décidément pas perdu ma journée.

Quelque chose en moi s'est enclenché le 7 janvier qui peu à peu se prépare aux combats à venir, sait leur issue fatale, et que chaque étape collective désespérante conforte. Écrire devient d'autant plus urgent.

 

(1) Encore que, avec ma tête à chemins, je suis aussi la personne à qui l'on demande où est la tombe de [personne célèbre] où la sortie la plus proche du métro.


"Trajet le plus rapide en mode ferré" qu'y disaient



P7121903 - Version 2Jusqu'au Soleil Levant ça s'est pas mal passé. Invitée à Clamart j'avais pris mon trajet sur la rubrique itinéraire du site RATP et les durées et les arrêts correspondaient à la minute près.

Après j'avoue, j'ai perdu un peu de temps pour aller photographier une Fiat 500 (je fais collection), puis je me suis laissée induire en erreur par un passage qui sur le plan P7121905était nommé rue et que je n'avais en fait pas vue, puis une autre rue sans plaque ce qui fait que je n'ai su qu'à celle d'après que j'avais dépassé le point de départ de l'avenue du tram. 

La route du Canada dans son départ du rond point à contourner s'appelait "rue du Docteur Roux" mais, grâce à un vieux plan papier dont je disposais, je l'ai pigé aussitôt. En revanche j'ai un peu hésité à m'engager dans le sentier qui était ladite route en fait. De même que la "route du Pourtour" était un autre sentier et que le "tourner à droite rue Taboise" correspondait à une utopie de type "Le château de ma mère" chez Marcel Pagnol : si tu n'as pas la clef des portes tu ne peux pas passer. Là, j'ai perdu vraiment du temps à aller d'un côté puis de l'autre, croyant que j'avais manqué un passage, en plus que mon pied fatigué m'empêchait de marcher à une vitesse efficace.

Finalement j'ai dû me résoudre à contourner les propriétés et résidences fermées, et je suis arrivée avec sans doute une heure de retard au moment où les amis commençaient à s'inquiéter. Tout à ma perplexité je n'ai pas pensé à passer le coup de fil qui aurait permis que l'on vienne m'ouvrir l'une des portes car les habitants de ma destination détenaient une clef. J'ai trop bien intégré que je ne faisais pas partie des gens qui détiennent les clefs d'accès et oublie que mes amis, eux, peuvent en faire partie. Et je n'avais pas vu le temps passer.

Je n'éprouvais pas non plus le besoin d'appeler pour une aide, car je n'étais pas perdue, je savais où j'étais, ce qui me manquait c'était de savoir comment passer - typique de toute ma vie, en fait -.

Bizarrement c'est la seconde fois en deux semaines où je dois aller un peu loin en transports en commun et où une fois dans la zone concernée je me heurte à des impossibilités de passer par le chemin indiqué (la première fois c'était à Créteil, un passage qui semblait possible par dessus ou dessous une bretelle d'autoroute et que je n'ai jamais trouvé, là aussi j'avais dû contourner, ce qui prend du temps à pied).

Mais pour l'instant j'ai eu de la chance
je n'ai pas encore rencontré Les Envahisseurs.   P7121846 P7121823 P7121815

Raccompagnée pour le retour, je n'ai eu aucun problème pour rentrer (merci encore).

Sur les conseils de Gilsoub, je viens de charger l'appli citymapper sur mon téléphone, j'espère qu'elle est d'une meilleure fiabilité quant aux portions à parcourir à pied.


De quoi avons-nous été les témoins ?


Il y a comme ça des matins, où rien de fâcheux ne survient mais où les choses grincent, rien n'est aisé. C'est la pluie, une brève ondée, juste au moment de partir, des grilles fermées d'un côté et de l'autre de l'île de la Jatte qui est devenue, merci Julien, notre parcours dominical habituel, une douleur curieuse mais lancinante sous l'extrémité du pied droit apparue vers la mi-parcours, bref, on s'attend à passer un bon moment revigorant et puis en fait, pas tout à fait, non.

Voilà qu'au parc des Impressionnistes, alors que nous effectuions un dernier tour de fin de séance, nous sommes tombés là où sont les tables à pique-nique, un coin relativement reculé, sur un groupe d'une quinzaine d'hommes, pour la plupart en treillis et qui sous l'égide d'un professeur semblaient suivre un entraînement paramilitaire de close-combat. Avec (factice ou non ? pas eu trop l'envie de tapoter sur l'épaule d'un des gars pour lui demander, C'est un pour de vrai ?) de splendides couteaux dont les lames brillaient au soleil, l'un faisait le geste d'un coup au cou, l'autre apprenait le blocage. Il y avait beau avoir un appareil photo sur trépied et une absence totale d'agressivité vis-à-vis du monde extérieur - ils occupaient le terrain le monde extérieur n'avait qu'à aller plus loin -, ça n'était pas une vision agréable, d'autant plus qu'au delà de la réalité des armes se posaient quelques questions : 

S'agissait-il de :

1/ caméra cachée, téléréalité, répétition de cascadeurs 

2/ djihadistes en pré-recrutement 

3/ groupuscule d'extrême-droite ou leur service d'ordre en entraînement 

4/ milice en gestation 

 5/ cosplay d'Apocalypse Now

 

 À l'allure de la plupart - l'extrémisme pseudo-religieux pousse les gens vers une certaine ascèse, or la plupart des types étaient ... euh ... un peu forts -, j'aurais tendance à écarter l'option 2/ 

L'option 1 était peut-être la bonne, mais dans ce cas la caméra était bel et bien cachée. Seul un bel appareil photo se voyait.

Pour le 5/, ça manquait d'hélicos. 

Certains des gars auraient bien eu l'allure de vrais militaires mais en ce cas pourquoi ne s'entraînaient-ils pas dans leurs terrains réservés ? Que faisaient-ils dans un jardin public ?

Ma fatigue, et notre lâcheté m'ont fait repartir avec ces questions. La plupart des coureurs à pied, relativement peu nombreux en ce dimanche de début de vacances d'été, se sont abstenus de passer par le chemin concerné par leur présence. J'étais semblait-il la seule à me formaliser de cette occupation inhabituelle et peu riante de l'espace public. Et il était un peu tôt pour l'arrivée des petites familles que les lieux peuvent intéresser pour pique-niquer.

Je reste donc ce soir, comme avec un sale arrière-goût, à me demander de quoi nous avons bien pu être témoins, et ce que pouvait bien signifier cette phrase entendue au passage "On va commencer par un Merci Bernard". Il n'est jamais plaisant de voir des hommes faits jouer aux petits soldats, même s'il s'agit réellement d'un jeu. Bientôt il faudra ajouter une ligne dans les règlements des jardins, après l'interdiction des ballons durs et du naturisme, entraînements para-militaires proscris. 
J'en ai oublié de faire mes pompes.  

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Qui est-il ? (le baryton du Châtelet)

 

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Il se trouve que je dois me rendre de la BNF à la maison du Danemark, et pour cela à Châtelet quitter la 14 pour saisir la 1.

À l'intersection des couloirs j'entends de l'opéra, musique en boîte. Ça me surprend un peu : dans certaines stations on passe du classique, parfois, mais de là à embarquer le passant jusqu'à l'opéra ça me paraît osé.

Soudain une voix, puissante, une aisance, un rôle tenu, un baryton (1) et la foule qui s'agglutine. 

C'est un vrai chanteur qui utilise les marches de cet embranchement comme scène de spectacle. Et les usagers de ralentir ou de s'arrêter complètement car ce type, son chant sont diablement impressionnants. 

Les gens restent, fors les plus pressés, chacun prend des photos, le plus souvent au téléphone. 

À la fin du morceau il est applaudi. Il ne sera pas dit que le public parisien ne reconnaît pas la qualité. En revanche je n'ai pas su reconnaître son visage ni son phrasé.

Il donnait l'impression de beaucoup s'amuser.

Je me demande, ce soir encore qui il était et s'il vient régulièrement ou si au contraire je suis comme pour Natalie Dessay tombée sur un moment unique. 

Et très vivifiant.

 

(1) à la réflexion et après avoir eu le temps d'oublier ce qu'il chantait : basse peut-être


J'ai enfin compris pourquoi je trouvais tant de vêtements dans la rue #eurêka

C'est que ce boy's band australien a des fans par chez nous :

(Bon, OK, ça n'explique pas pourquoi je trouve tant de vêtements à ma taille

PS : Ça n'est pas parce que je ne souffre plus du froid que je ne rêve pas d'une bonne vieille canicule sur le nord de la Loire de la France. Les amoureux du froid ont eu au tournant des années 2010 leur lot d'hiver rigoureux. Le printemps est parti pour être du genre frisquet et la dernière remonte à 2003. Je sais que le réchauffement climatique général représente un danger mais un été très beau et très chaud ferait du bien par ici pour changer. 

 

 

 

 


Trois gants (pour une Gilda)


Sur le chemin de retour de la délicieuse soirée organisée par ses éditeurs pour "Manderley for ever", en 50 mètres vers le Bon Marché nous avons trouvé trois gants, deux mains droite et une gauche, deux d'homme et un de femme, deux en cuir dont l'un très fin et l'un de sport.

Au troisième, j'étais hilare. Tant de gants pour une Gilda !

Au demeurant, petite perplexité, pourquoi diable plusieurs personnes avaient-elles perdues ce jour-là un de leurs gants au même endroit ?

 

PS : En arrivant vers la maison nous avons trouvé un manuel d'utilisation de l'antivirus qui est utilisé à mon travail. Neuf, sur le trottoir. La vie multiplie les petites étrangetés.

 


Un autre micro-mystère


Je ne sais pas pourquoi j'y repense plus fréquemment ces temps-ci - peut-être à cause d'un collègue indirect de ma vie antérieure, retrouvé sur le mode Vingt ans après, lors du réveillon et la conscience aigüe que Paris n'est pas si grand - mais le fait m'intrigue :

après que #MonAssassinPréféré m'avait quittée, il était resté fréquent que l'on se recroise. Ça n'était pas volontaire de ma part. Ça n'était pas non plus extraordinaire puisque j'étais en cours sans le mesurer tout à fait de reconversion vers le même milieu professionnel que celui où il exerce et qu'effectivement on se revoyait dans des circonstances sociales collectives rassemblantes. Cela dit on se croisait aussi dans des moments plus surprenants (ainsi lors d'une Nuit des Musées au musée de l'immigration encore en chantier et c'est le chantier que je venais visiter).

Ce qui est curieux c'est qu'après la rencontre avec ex- #MaGrandeDiva ces croisements fortuits ont cessés tout à fait. La tendance s'est même de façon absolue renversée, à savoir que dans des circonstances collectives où tout laissait supposer que #MonAssassinPréféré pouvait aussi se trouver, il n'y était pas.

À présent il n'y a dans ma vie plus personne d'extrêmement proche comme le furent à titres divers ces deux-là, et je ne les recroise pas. C'est sans doute plus simple comme ça.

Pendant ce temps, je n'ai pas cessé de tomber sur des amis ou connaissances lors de mes déplacements y compris en vélib ; c'est resté constant et très agréable, cette part-là. Celle qui fait que j'ai toujours un peu de mal à comprendre ceux qui se plaignent dans la grande ville de son anonymat.