Libération (anticipée)
05 mars 2009
Les sanglots longs des sirènes de l'usine
Ne berceront plus mon coeur
D'une langueur monotone,
je répète ... Les sanglots longs ...
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Les sanglots longs des sirènes de l'usine
Ne berceront plus mon coeur
D'une langueur monotone,
je répète ... Les sanglots longs ...
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Rédigé à 16:36 dans message personnel | Lien permanent | Commentaires (7)
Ces jours derniers, ici
Comme si mon existence ne pouvait avancer que sous les coups du sort ou par d'autres infligés, voilà que s'amorce de façon prématurée un tournant qui depuis plusieurs années sans doute se préparait.
Comme dab tout se fait à l'envers, la charrue avant les boeufs et la peau de l'ours quand c'est un veau (vache, cochon, couvée) que j'entrevoyais.
Comme dab ma santé en profite pour s'affaler alors que c'est au combat que je devrais aller. Rien de grave pour cette fois, mon corps me fait simplement payer par le sommeil les contraintes que par sens des responsabilités je lui ai infligées. Peut-être se libère-t-il ainsi des heures empoisonnées. En attendant, je suis clouée (au lit). Mes heures d'éveil sont presque aussi limitées que celles d'un bébé.
Avantage collatéral : pour la première fois depuis des années, je peux rester plusieurs jours d'affilée sans avoir mal nulle part. Sans m'en rendre compte j'avais pris l'habitude d'un corps douloureux et c'était d'épuisement.
Les derniers développements ont malheureusement réveillé la principale, profonde, et à peine cicatrisée blessure dont je souffrais. Me voilà rendue trois ans en arrière, à un fil(m) près. J'ai renoué avec les accès de fièvre nocturnes, la petite nausée permanente de qui sent son plancher tanguer.
Quand il y a trois ans une cause d'effondrement était la volatilisation des proches (à très peu d'exception près), cette fois je suis (fort) (bien) entourée. Des nouveaux amis d'alors, trop récents à l'époque pour pouvoir aider en toute intimité, ont peu à peu pris le relai, même si personne ne remplace personne. Je dois avouer que leur soutien est au bord de retaper ma croyance en l'amitié, comme une foi primordiale perdue puis retrouvée. Les enfants aussi ont grandi qui prennent soin de moi comme si j'étais d'un seul coup devenue très âgée (1). J'ai donc cette fois-ci espoir de m'en tirer sans tomber dans de fatales extrémités.
J'aurais en 5 ans expérimenté à mon insu la gamme complète des causes tentantes d'éloignements. Il m'en manquait une voici qu'elle se profile à présent. C'est dire si ceux qui restent sont méritants.
Dans les jours à venir, je vais tenter de reprendre pied. A pas prudents et mesurés. La cause de ma rechute est incontestable, unique et clairement identifiée. Mais le fond de fragilité qui l'a rendue possible venait entre autre d'une convalescence la première fois écourtée.
Pour Traces ... je serais sans doute un temps obligée de m'en tenir à de ces (trop nombreux) billets que des semaines surmenées m'avaient au fil des mois fait abandonner au sort sombre des brouillons jamais publiés. A moins qu'assez de forces ne me soient données pour évoquer de façon constructive et partageable ce pitoyable maintenant.
Enfin, pardon d'être une piètre répondeuse ces jours-ci, aux messages comme aux commentaires. C'est d'autant plus dommage qu'ils me sont du meilleur secours.
[photo : plus tard, j'expliquerai]
(1) Rassurant pour mon avenir en cas de surprenante longévité, et formidable mais en même temps j'aimerais que ça ne dure pas trop, cette situation inversée.
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Rédigé à 22:21 dans expliquer (parfois), message personnel | Lien permanent | Commentaires (5)
14 novembre 2008
appartement et son annexe
J'ai un an de plus.
Ma fille un violon de moins.
Nous aurions dû garder hier.
(Plog).
Rédigé à 02:05 dans message personnel | Lien permanent | Commentaires (21)
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(ce qui précède est une copie d'écran)
Longtemps que je voulais répondre à un mot déposé et qui m'avait réconfortée. Mais j'attendais un temps posé. Calme. Où je pourrais, où j'aurais pu ordonner mes pensées.
Aujourd'hui, au coeur d'une période de congés, alors que du lourd de la fatigue je commence à émerger, je sens que ce temps est enfin arrivé.
Mais voilà, j'arrive trop tard. Le lieu de communication possible s'est depuis trouvé fermé.
Une fois de plus je constate qu'il aurait mieux fallu répondre en hâte, même si de façon brève que plus tardivement mais mieux.
Peut-être ai-je moi-même été victime du phénomène du "trop tard". Qui sait si l'incompréhension qui me mine ne vient pas d'un "trop tard" ou d'un "jamais reçu" ?
Petite question pratique collatérale et parce qu'à force de dysfonctionnement constatés (et ceux-là mécaniques ou de l'opérateur) sérieusement je m'interroge :
Vous est-il pesant ou non de recevoir des messages demandant l'envoi à l'ouverture d'un accusé de réception ?
Jusqu'à présent je n'en mettais que pour les envois de photos (car j'ai souvent quelques soucis dés qu'elles sont quelques-unes) ou de messages pourvus d'une contrainte calendaire. J'envisage de passer à une option permanente. Mais j'ai peur que pour les destinataires ça soit un peu pesant.
Rédigé à 11:36 dans message personnel | Lien permanent | Commentaires (7)
Hier (le 26) à Albuquerque, si l'on en croit Hubert Artus sur Rue89 et la très réactive wikipédia (1)
Je l'apprends par le Tiers-Livre , les veilleurs sont (toujours ? souvent ?) les mêmes, voilà que ce que je n'ignorais pas devoir survenir sans grand délai (je l'avais su salement malade (2)) est advenu, voilà que c'était hier, voilà qu'on a l'air malin, nous à survivre en sachant que Jim Chee, ni Joe Leaphorn n'en feront d'autres, voilà qu'on est orphelins d'un grand oncle qu'on aimait bien.
Moi qui des polars aime le voyage et le militantisme, je le plaçais tout là-haut auprès de Maj Sjöwall et Per Wahlö (ce n'est pas la même région, je sais), parmi mes préférés de l'âme.
Je dois sa découverte à mon ami Pierre et elle fut un gag : il m'avait signalé que chez Rivages existaient d'extraordinaires polars qui se déroulaient en pays Navajo, que oui vraiment tu vas aimer.
Je savais pouvoir lui faire confiance. Peu fortunée de façon chronique et parce qu'alors (3) sa notoriété n'avait pas (déjà) atteint les bibliothèques, j'avais dû attendre un mois favorable et une première occasion pour m'y précipiter.
Elle s'appela "La mouche sur le mur", les V.O. en ce temps-là étaient rares et chères. Je pris le livre les yeux fermés au point de ne pas vérifier un seul instant autre chose que le nom de son auteur que j'avais soigneusement mémorisé.
Au bout d'une quarantaine de pages, j'attrapais un doute solide : de navajo, point. Un privé comme tant d'autres. Et qui se lisait bien.
Mais où donc étaient les indiens ?
Enquête menée auprès de Pierre ("C'est pas mal ton type, là, sauf qu'il parle pas d'indiens, ni de réserve, ni de philosophie, c'est vraiment lui ?") et de mon amie Sylviane (4), il s'avéra que j'avais déniché d'emblée le seul de la série qui les négligeait.
Après un grand éclat de rire, je me suis rattrapée. J'ai par après guetté les suivants, au point de me passionner pour les amours de Jim, ce qui je le vois étonne grandement certain(e)s.
J'ai basculé en V.O. dés que ce fut possible. Puis en ai fait comme des Agatha Christie une sorte de magma fondateur, confondant les titres, la chronologie et les situations, mais les connaissants par coeur en même temps. Je me suis même passionnée pour les peintures de sable, les cérémonies de soins, et la mythologie (ou doit-on dire cosmogonie ?) locale. Ceux qui s'étonnaient, trois lignes plus haut sont bouche-bée, je le sais.
C'est que j'y étais si bien, moi, là-bas où je ne mettrais sans doute jamais physiquement les pieds. Et je sais bien un peu pourquoi : les tiraillements permanents que ressent Jim entre son éducation, ce qu'on lui a enseigné et par ailleurs sa pratique professionnelle et son monde contemporain ressemblaient tant à ce décalage que je subissais d'entre la mienne, ma périphérie d'origine, et celui où par la force des choses économiques je me trouvais à évoluer.
Jim me consolait du monde.
Joe me faisait rêver à un père bon possible. J'aimais croire à la façon dont il aimait sa femme.
Ce qui ne gâtait rien : les intrigues étaient parfaitement huilées, pas d'embrouille, tout lecteur attentif pouvait s'y retrouver. C'est un confort que j'aime, même si atteinte par une trop grande expérience, au fil des ans je suis devenue de ceux que la résolution du mystère dans l'ensemble indiffère.
Etrangement, Tony Hillerman est pour moi aussi une noce. Un mariage de bons amis, une tablée internationale. Je fatigue de mon anglais une jeune femme, épouse ou fiancée d'un ami du marié qui est américaine.
Gentille, elle me fait à un moment donné un compliment sur mon expression dans sa langue. Je m'étonne un peu, mon parler, pas assez soutenu par des voyages manquants, est passablement rouillé. Mais lui avoue qu'en revanche, je vais toujours voir les films au ciné en V.O. (5), et surtout je lis beaucoup en américain, ah oui, fait-elle, soudain encore plus intéressée, mais qui ? En ce moment je dévore tous les Hillerman que je peux trouver.
Et j'ai eu droit au plus beau sourire qu'on m'ait jamais fait avant Virginia Woolf (6) et Siri Hudsvedt,
- But he was my teacher.
Et nous sommes parties à discuter de l'homme et de son travail tout le temps qui restait. Ce fut un des plus beaux mariages auxquels il m'ait été donné d'assister.
J'ai juste un peu oublié, parmi tous ceux de nos amis qui se sont épousés un peu autour des mêmes années, qui étaient les mariés. Seule m'est restée dans le souvenir cette conversation-là.
Le sentiment, ce soir, d'avoir perdu un viel oncle préféré que je fréquentais régulièrement depuis 18 années. De ceux d'avant, il est un des rares que j'aime toujours autant.
Merci Zio Tony and have a nice last sacred dance.
(1) faut-il s'en réjouir ou bien s'en méfier, de cette rapidité ?)
(2) au contraire de Frédéric Fajardie que j'ai eu le sentiment de voir en pleine forme la veille encore et dont l'annonce du décès m'avait frappée de stupéfaction. Je suis définitivement de ceux qui aux chagrins préfèrent être préparés.
(3) à la mémoire 1990 ou 91, au plus 1992 ou 93.
(4) libraire
(5) Je n'étais pas encore dans ma phase "films-improbables-où-il-ne-se-passe-rien-dans-des-pays-déserts", j'allais voir des films américains, parfois même presque blockbusters.
(6) ni voir ni présomption ni causeries hugoliennes, c'est juste codé par nécessité.
Rédigé à 01:31 dans message personnel | Lien permanent | Commentaires (2)
pour Emmanuelle
Longtemps longtemps j'ai aimé les livres sans vraiment me soucier de qui les écrivait. D'abord il faut dire ce qui était, c'était beaucoup des bouquins pour enfants et par exemple j'ai longtemps cru qu'Enid Blyton était une marque de fabrique, peut-être le nom d'une équipe composé des initiales de qui en faisait partie.
Ensuite il y avait les grands messieurs morts qu'imposait la scolarité. Ils écrivaient des choses superbes et qui souvent m'épataient. Mais ils étaient triplement d'un autre monde, par la classe sociale, leur genre (masculin), et leur époque.
Il y avait aussi une vieille dame anglaise dont parfois dans la presse j'avais vu une photo. Ma mère possédait tous ses livres et les relisait si inlassablement qu'ils en étaient usés.
Cette romancière-là présentait à mes yeux davantage de réalité. N'empêche, je l'imaginais, dans du cossu, du chic. J'aimais l'humour qui dans son travail affleurait, en anglais je me suis assez vite débrouillée, un peu comme une langue maternelle oubliée que je redécouvrais, je trouvais qu'elle troussait rudement bien ses mystères, on aurait eu de quoi parler ; mais je me serais mal, très mal vue, invitée chez elle à prendre le thé. Avec ou sans nuage de lait.
Elle m'aurait sûrement trouvée très délurée, et mal élevée, habillée comme l'as de pique avec mes pantalons de chez Tati aux ourlets successifs et mes pulls extraordinaires par ma mère tricotés (1).
J'aimais donc infiniment les textes, dés enfant, mais je les dissociais presque complètement des gens. Ils étaient écrits par des martiens dont la vie personnelle ne me regardait pas, à l'exception un peu plus tard (bac de français) de certains événements qui pouvaient parfois expliquer pourquoi dans tel ou tel passage une tempête (chez Chateaubriand) ou l'ivresse d'un navire, ou une scène armée étaient si bien rendus.
Je ne saurais plus dire tant la présence de mes amis est évidente quand a eu lieu le basculement. Quand les cueilleurs, libérateurs et grands-couturiers des mots ont pris pour moi réalité et que les martiens sont devenus les autres, ceux d'un ancien temps qui n'avait pas bougé, ou bien ceux d'un temps intermédiaire qui se passionnaient pour boursicoter et toutes ces choses si hautement performantes qui permettent de gagner (2).
L'internet y est pour beaucoup. Un site "Mauvais genres" depuis disparu (3). Des rencontres, parce que ma vie est tissée de coïncidences improbables que j'essaie d'écouter. L'une d'elle fut plus forte que tout et dés son instant j'ai su que j'étais foutue même s'il m'a failli plus de 4 ans (4) ensuite pour savoir pourquoi.
Je me suis parfois même croisée dans certains livres et c'est un peu étrange ; doux amusement et satisfaction d'avoir été utile à des gens que j'aimais.
Cependant de mon enfance et mon goût pour les histoires, d'un père peut-être qui fabulait de façon permanente et sans rien maîtriser, j'ai gardé ce pli de passablement dissocier l'écrit de la réalité, peu importe à quel degré il en est inspiré (5).
Les frontières me sont étrangères. Je ne suis pas leur amie.
Je ne m'en souciais que si pouvaient avoir lieu des conséquences éventuelles graves ou dans certains cas s'abstenir de gaffer. Et pour mes propres travails dans la seule mesure d'éviter de faire du mal à ceux que potentiellement j'impliquerais.
Ce soir quelque chose a changé.
Je viens de lire un texte formidable. Rien à en retirer, rien à y rajouter, chaque pas est le mot juste, sa longueur est parfaite comme sa densité. C'est un texte en état de grâce. A en pleurer de beauté.
Il faudrait être une enclume pour n'être pas ému(e).
Il s'agit d'une fiction. C'est très bien précisé.
Je connais hélas une part de la réalité qui l'a tissée.
C'est la première fois de ma vie, je crois, que je regrette l'existence d'un écrit presque parfait.
Nous n'avons pas fini d'y penser.
(1) Qu'on ne se méprenne pas, ma mère quand elle tricotait le faisait d'une façon formidable. Certains des pulls n'ont pas bougés et je les porte encore. Je suppose cependant que pour beaucoup, tant au collège qu'au lycée, j'étais la fille aux gros pulls uniques et hors de toute mode.
(2) mais au fond quoi, pourquoi, pour qui et pour quoi faire ?
(3) un autre site, bibliosurf, en est issu consacré à la vente en ligne.
(4) et un si long et patient et tendre travail de persuasion de la part de la principale intéressée. Je n'ai pas fini de la remercier.
(5) Je parle des textes écrits, pas des simples témoignages ou narration "à plat" d'un fait advenu.
Par exemple ce qu'écrit Bénédicte, dans ses récits de "Flic", même si elle s'est inspirée directement de faits survenus, c'est un vrai travail d'écriture, et qui n'a pour moi pas grand-chose à voir avec une démarche de type Rentrer chez soi décrire sa journée (compte-rendu). La réalité ne m'intéresse qu'en son résultat (bien) distillé. Ça n'empêche pas l'émotion.
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Rédigé à 23:49 dans message personnel | Lien permanent | Commentaires (2)
Pour le mercredi 21 mai, au Louvre
Si d'aventure quelqu'un avait réservé pour la manifestation suivante, prévu de s'y rendre et ne pouvait finalement pas y aller, je serais ravie de lui racheter sa ou ses places, en plus que ça m'éviterait d'aller au cinéma :
plus d'infos par ici
J'ai eu beau téléphoner dés que j'en avais reçu l'annonce, tout était déjà complet.
Merci par avance
Rédigé à 15:03 dans message personnel | Lien permanent | Commentaires (0)
Rédigé à 16:50 dans message personnel | Lien permanent | Commentaires (3)
et je suis bien triste.
J'ignorais qu'il fût malade. J'ai l'impression de l'avoir croisé hier encore, fatigué de travailler comme un forcené, assez peu capable de bosser autrement, mais pas d'autres choses.
Je n'ai pas la force ni le coeur d'en écrire davantage, je laisse la parole à Pierre Assouline, qui dit bien mieux que je n'aurais su faire :
Pour saluer Fajardie
Chapeau bas au travailleur.
addenda du 06/05/08, sortie d'usine :
Un très bel article de Serge Scotto à son sujet sur le Mague. C'est par là
Rédigé à 01:45 dans message personnel | Lien permanent | Commentaires (1)
C'était hier, à Angers
"La mort ne fait pas grâce pour toujours. Il y a des volumes qui sont tièdes encore sous les doigts comme une chair recrue d'amour, comme si le sang battait sous la peau fine, et aussi chaque nuit, dans le silence des grandes bibliothèques, il y a un livre glorieux dont vacille dans le noir et s'éteind pour toujours la petite lumière, mais sans qu'on le sache encore, comme nous parvient encore après des siècles la nouvelle de l'extinction d'une étoile".
Julien Gracq, "La littérature à l'estomac" (1950)
Rédigé à 11:09 dans message personnel | Lien permanent | Commentaires (6)