Malade de fatigue


Malgré les difficultés de ces dernières années, ça faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivée. J'ai été hier malade de fatigue. 

Je n'ai pas de fièvre, ni mal dans un endroit particulier, c'est une douleur sourde et généralisée comme si le sang faisait mal rien que de circuler. C'est un sommeil inouï comme une main géante qui vous plaquerait sinon au sol du moins allongé.e. dans un lit.

Parfois il y a des troubles de la vue - mais très passagers -, parfois pas. À ce que m'ont confié des amis migraineux, ça ressemble un peu, mais comme une migraine blanche, asymptomatique. Une migraine dont seules resteraient les conséquences : cloués au lit. Une crise de palud sans les fièvres. La seule immense faiblesse induite. Une gueule de bois sans les excès préalables ni le mal de tête.

Ce n'est pas moral : ça m'est arrivée jeune lors de phases amoureuses heureuses, d'avoir simplement durant quelques jours gaillardement profité de la vie.

Mais ça l'est un peu aussi : par exemple je suis persuadée que ma défaillance d'hier est liée au refus par mon employeur de m'accorder des congés pendant le festival de cinéma de La Rochelle, sans la possibilité d'aller à l'intégralité de celui d'Arras en novembre (considéré comme trop près des fêtes). Les festivals de cinéma sont des cures pour moi, la seule façon que j'ai de m'absenter, de décrocher, ce que la plupart d'entre vous trouvent parfois dans l'ivresse et qui m'est inaccessible (1), ou dans les grands moments d'amour qui semblent finis pour moi, ou peut-être certaines drogues dures mais je préfère ne pas m'aventurer par là. Je tenais depuis janvier en fixant cette ligne d'horizon de juillet pour pouvoir enfin décompresser, voilà qu'elle m'est enlevée. Je ne me sens plus engagée dans un marathon mais dans une course infinie jusqu'à épuisement, à moins qu'une guerre, un accident nucléaire ou un attentat et que j'y sois ne se déclenche avant. La volonté de tenir jusqu'à un point donné n'est plus là pour soutenir l'effort physique que la vie quotidienne requiert.

C'est un peu comme avec le fait de n'avoir plus de retraite ou bien trop tard - je fais partie de ceux qui alors que l'âge commence à se faire sentir, savent qu'ils devront tenir jusqu'à 67 ans s'ils veulent toucher de quoi faire face aux dépenses de nourriture, soins et logements, pas moyen d'avoir ne serait-ce que l'illusion de tenir dans l'emploi jusque là quand bien même on voudrait encore de nous -. Pas moyen d'avancer encore et encore en se disant, Allez, je tiens encore huit ans puis ça ira.

Le plus souvent ça arrive lorsqu'on n'a pas été malade, pas même un rhume - de ceux qui accompagnés de fortes fièvres clouent au lit, pas celui de type rhynite allergique ou comme c'est le cas depuis quelques temps, des éternuements larmoyements probablement dus à la pollution -, depuis un moment. Jours de décrochages obligés et qui au bout du compte permettent ensuite de redémarrer.

Ça m'arrivait souvent après des périodes d'examens scolaires, ou de phases finales de projets informatiques importants dans mon job d'antan. Je tiens je tiens je tiens et une fois le coup de collier passé, me retrouve effondrée.

Ça m'arrive souvent une semaine ou dix jours après une blessure. Ainsi en 1998 novembre peu de temps après m'être coincé les doigts dans un volet que je refermais en y ayant jeté mes forces. Ou là six jours après m'être coincé un doigt dans un chariot de la librairie que l'on rentrait et dont le plateau s'est d'avec le reste soudain désolidarisé.

Ça peut avoir à voir avec les ruptures et les deuils. Après coup, tôt ou tard, épars, j'ai par grande peine deux ou trois jours comme ça. Sans doute l'arrachement qui veut ça. L'absence installe son vide.

Ça a très probablement à voir avec la thalassémie.

À un moment le corps dit STOP.

Pas un pas de plus. Nada. Rien. Au lit.

Et le cerveau, c'est plus rare, c'est ça qui fait qu'on se sent malade, le rejoint. 

Il décroche aussi.

Il ne reste plus qu'à dormir. Vaguement dans des instants où la lucidité revient, prendre un bouquin. Sans forcément pouvoir lire. Ça ressemble peut-être à l'effet fait par un somnifère ou une anesthésie générale. 

Se lever pour boire, manger - qui signifie devoir faire ensuite le gros travail de digérer, qui est ressenti comme un effort physique -, aller aux toilettes relève d'un effort expéditionnaire.

Il vaut mieux être seul.e. dans ces moments-là (2). C'est une négociation entre la mort et soi.

C'est pour cette fois, ou pas ?

Je n'ai jamais manqué un seul jour de travail à cause de ça. Et pas de rendez-vous. D'ailleurs hier, l'effort d'arrachement pour ne pas manquer une rencontre littéraire à laquelle j'étais inscrite a été si violent que je me suis propulsée sans rien consulter (ni téléphone ni l'ordi) et que j'ai manqué l'info de son annulation malgré d'avoir été soigneusement prévenue par différents canaux et que l'amie que je devais y rejoindre m'ait à plusieurs reprises appelée.

Dans ces moments d'absence les phases de sommeil sont d'une profondeur inouïe. Il serait illusoire de se croire capable d'entendre une sonnerie.

C'est peut-être aussi pour ça que je tarde à écrire pour du long - en plus de ne pas parvenir à dégager du temps non parasité par tout autres choses - : je sais qu'à la fin d'un écrit, d'une période où j'aurais plongé profond, je n'y échapperai pas et sur plusieurs jours. Or il n'y a personne pour dire Je tiens le cap, va récupérer, ne t'inquiète pas.

L'avantage de l'âge c'est qu'on sait que malgré les apparences et la sensation de glisser dans la mort par endormissement, on en revient. Qu'il suffit d'attendre. Qu'à un moment l'énergie réapparaît, la machine se remet en route. 

Qu'à un moment il devient possible de trouver la ressource pour se secouer - ce qu'hier soir j'ai fait -, mais que c'est comme si on avançait dans du coton, embrumé.e.. Qu'à un moment d'après, soudain tout revient, les sons, les odeurs, la vue précise, la capacité de mise au point, les pensées.  20150331_190330

 

C'est souvent lorsqu'on veut faire quelque chose de bon ou qu'on nous fait quelque chose qui l'est que ça revient.

Hier ça a été de prendre cette photo pour la transmettre à l'ami qui il y a une dizaine d'années avait saisi ce même endroit.

Plus tard ça a été d'intercepter le beau sourire de Sandrine pour Jacques au contraire sans chercher à le photographier, surtout pas, puis le sketch que m'ont fait deux amies à leur sujet qui ont achevé de me raccrocher au flux de la vie.

Pour cette fois.

(1) J'ai du tomber dans un chaudron d'alcool étant petite, l'ivresse je ne connais pas, tout au plus une légère euphorie des bons moments partagés et d'avoir le corps moins douloureux ou moins froid.

(2) Ou peut-être avec un amoureux / une amoureuse mais qui serait à la fois très épris et pas du genre anxieux.


Et toi, lis-tu ?


Je suis assise dans l'une de ces cantines moderne, un fast-food qui se veut bio sur les bords (1), comme je devais déjeuner sur le pouce, c'était l'endroit parfait, quoiqu'un peu cher pour mon budget (2). Le bel homme qui était à ma gauche a cédé la place à un couple qui n'en est pas un à proprement parler (3) : deux collègues de bureau. Je ne les ai pas vus, j'étais le nez dans mon livre. Simplement c'était la perception que j'avais deux. Et qui fut confirmée.

Je pense que l'homme était tout jeune, stagiaire ou nouvel embauché, et la femme légèrement plus âgée et peut-être cheffe temporaire du plus jeune ou collègue encadrant.

Peut-être parce qu'ils me voient lire, ils se mettent à parler bouquins. Du moins elle. Qui observant qu'il fait assez peu rebondir la conversation, et après avoir parlé mais du coup sans trop s'attarder, de ses propres lectures lui demande comme si ça n'allait pas de soi : 

- Et toi, lis-tu ?

Et l'homme jeune de faire une réponse un tantinet modianicole "Oui mais euh non, mais enfin quand même" et d'avouer qu'il lit un peu des essais, mais que les romans, il en a, oui, mais n'ose pas s'y lancer.

Alors elle fait quelque chose qui m'a semblé très traditionnel féminin, elle minimise ce qui pourrait être perçu comme de sa part une supériorité : En même temps, moi, c'est particulier, j'ai longtemps en RER.

Il ne la laisse pas faire et répond qu'il a assez de transports en commun pour pouvoir lire, même si c'est souvent debout, mais qu'il manque de courage pour s'y mettre.

Elle a alors une réponse de celles qui allaient de soi au siècle dernier mais plus tant maintenant :

- Oh mais moi ce sont les livres qui me le donnent le courage. Par exemple il y a des matins je n'ai vraiment pas envie de venir, mais l'idée de retrouver dans le RER mon roman, ça m'aide. En fait j'ai hâte de retrouver mon roman.

Je ne sais plus ce qu'il a répondu, quelque chose comme, C'est vrai je devrai essayer, ou Oui c'est pas comme un jeu, c'est mieux. J'étais trop occupée à ne pas faire d'interférence avec l'émotion que je ressentais.

2015, je dois quoiqu'il advienne, ne pas me laisser détourner de mon boulot qui est de fournir à mon tour de ces trucs non chimiques qui aident les gens à tenir. Pas ceux qui sont trop élaborés, je n'aurais pas ce niveau, je ne crois pas, sauf moment de grâce, être capable d'extraire de ma mine une haute littérature, pas non plus ceux qui sont trop éloignés d'un certain savoir-faire (je suis trop vieille pour faire du sentimentalo-sexy-très-mal-écrit et ces jours-ci ultra consciente que le créneau est déjà pris), non juste ça : quelque chose qui fait que la personne en prenant son RER le matin n'y va pas à reculons, et que sa journée sera plus légère et qu'au soir le trajet de retour si elle peut lire sera un bon moment de la journée. Seulement pour y parvenir, il me faut, contrairement à ces dernières années, réussir à négocier le coup avec la fatigue et les difficultés de ma propre existence, et intégrer une fois pour toute qu'elles ne me lâcheront jamais (4).

Je n'ai pas vraiment vu le visage de cette femme. Je ne pourrais donc pas même la remercier pour avoir dit exactement ce qu'il fallait pour me remettre sur pied. Ou plutôt, à pied d'œuvre. 

 

(1) "Des ingrédients frais, préparés chaque jour sur place sans additifs ni conservateurs suspects"

(2) Mais tout est un peu cher pour mon budget, dès lors que je sors du sandwich préparé à l'avance à la maison.

(3) À moins de développements ultérieurs qu'il serait prématuré d'évoquer.

(4) "Alice" me l'a déjà dit, je sais qu'elle a raison. Il faut que je cesse de croire à une utopique période "normale". Mais j'aimerais tellement un temps où personne ne serait malade, où les comptes ne seraient pas dans un rouge inquiétant, où le travail de chaque personne de la maison serait une charge normale, à assumer mais sans angoisse délétère ni peur permanente du lendemain - ces dernières années à peine ça s'arrange pour l'un que ça se désagrège pour l'autre, il n'y aura eu que trois ou quatre mois relativement sereins -. Et qui me permettrait de me concentrer sur mes propres trucs sans que tout ne parte à vau-l'eau. 


Comment font ?

 

Ces derniers temps, entre les difficultés financières malgré le travail salarié retrouvé et les tracas physiques induits par le boulot - bossant davantage pour dépanner pour août, je me réveille la nuit d'avoir mal aux jambes -, et aussi les chagrins affectifs et pour partie leurs conséquences physiques, je passe une partie non négligeable de mon temps à me demander Comment font les autres (pour l'amour, pour l'argent, pour tenir le coup physiquement - tant d'amies bossent en librairie à temps plein et qui n'ont pas l'air que leur principal souci soit de tenir debout -) ? Comment ont fait mes aïeux dont les conditions de vie étaient autrement plus rudes ? Et puis la question qui me taraude le plus : comment font tous ceux qui écrivent (et publient, et pas rien) tout en tenant par ailleurs un job à temps plein ? 

Ce mois d'août j'aurais vraiment mené une vie dépouillée, pas de sorties, pas même celles liées au travail (1), tout au plus à l'extérieur deux brefs dîners (sans prolongations pour refaire le monde), une bière avec une amie, un soir un ciné. Pauses déjeuners frugales et sur place (2). Moins de sport pour cause de pause estivale des cours et entraînements, ce qui mécaniquement aurait dû me libérer du temps. Hé bien non, rien, travailler et dormir, lire bien trop peu pour moi. Le sommeil me tombe dessus dès après le dîner comme si on m'assommait et les douleurs des jambes me réveillent quelques heures après, j'attends que ça se calme, me recouche, me rendors aussitôt. Pourtant, pour la récupération, ça ne suffit pas.

Bien sûr ce n'était pas un hasard si j'avais cherché avant tout un emploi à temps partiel, je voulais tout concilier, je me savais loin d'être une wonderwoman comme il conviendrait, et sans doute qu'une fois retrouvé mon rythme normal, au moins les douleurs aux jambes devraient regagner une intensité supportable qui ne me réveilleront plus la nuit en cran d'arrêt. Il n'empêche, se sentir au bord d'être inapte à gagner pleinement sa vie, et alors même qu'on aime ce qu'on fait, commence à devenir sérieusement flippant. 

 

(1) par exemple en mai et juin il y eu un certain nombre de soirées de présentation de rentrée littéraire.

(2) Les premiers temps je profitais de mes pauses déjeuner pour explorer le quartier, cette contrée exotique qu'est l'arrondissement chic. 

PS : En plus pour quelqu'un qui vit en région parisienne j'ai un temps de transport vraiment supportable voire carrément privilégié ; si le temps (météo) le permet je rentre même en vélib, tranquillement, une trentaine de minutes, le meilleur moment de la journée.


Similitudes

 Pour ma part le "pas comme tout le monde" c'est surtout la thalassémie qui puisque je n'ai pas les moyens d'aller dans une clinique suisse me faire réoxygéner le sang, ni non plus accès à l'EPO, me gêne davantage que Zidane (1). Toute ma vie j'ai tenté de faire le plus possible comme tout le monde, ne serait-ce que parce qu'il faut la gagner, que j'a(va)i(s) un homme dans la mienne et nos enfants. Et puis j'ai cette capacité de savoir sans me les gâcher savourer les bons moments, saisir toutes mes chances. Alors il était hors de question que des globules mous me clouent.

Mais on dirait que j'ai atteint mes limites, on dira l'usure de l'âge, j'ai l'impression que c'est plutôt celle des coups encaissés, affectifs ou plus concrets. Peut-être que je ne suis pas tout à fait remise de ce rhume carrabiné que j'ai eu en février, la fièvre qui pendant 8 jours ne voulait pas me lâcher et les entretiens pour des emplois qui sont tous tombés à ce moment-là. Et s'en tirer a tenu du miracle, mais on dirait que combiné au chagrin de l'année passé que je croyais presque guéri mais qui ne l'était pas, ça a entamé quelque chose. Les forces n'y sont plus. Elles ont trop servi à survivre. Le vent du boulet est passé trop près. Quelque chose ne se rétablit pas.

Seulement voilà, quelle qu'en soit la raison d'être un peu pas tout à fait comme tout le monde, il se trouve que je ressens, et ça n'est pas la première fois, beaucoup de similitudes avec ce qu'exprime Xave. Sauf une étape qui change car être une femme non-conforme n'attire pas ; pas durablement en tout cas. Ou seulement en l'absence de la blonde espérée. Une éligibilité incomplète par intérim.

En revanche finir par lasser même si les causes sont différentes - souvent je ne suis "pas là" car je dors, épuisée, même si rien n'a été particulièrement fatiguant dans les dernières journées ; j'assure le gagne-pain, j'assure toujours le gagne-pain, je peux même y trouver du plaisir depuis que c'est libraire, mais après il ne me reste plus rien, je ne sais plus rire ou faire l'amour, seulement ronfler -, ça, je connais. Et collectionne les "J'ai rencontré quelqu'un", ce qui revient peu ou prou à "C'est pas toi, c'est moi, j'ai juste trouvé mieux".

Distiller l'ennui

Merci Xave, même si j'aurais souhaité que tu n'aies jamais l'occasion d'écrire ce billet. Le lire en tout cas peut aider.

 

(1) Voilà qu'indirectement grâce à lui je sais qu'on se dit Thal. Ça fait tout de suite plus chic, au moment de l'aveu. I'm thal, you know. But it ain't contagious, do not worry.

 

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Se cogner aux limites

 

Par trois fois cette semaine je me suis cognées aux limites que l'anémie (bien soutenue par une inquiétude légitime et un chagrin qui l'est sans doute moins ; celui qui l'a provoqué le disqualifie) me met.

C'est une soirée - nuit que mes commensaux prolongeaient, et des plus remarquables, en la compagnie desquels j'étais ravie, mais voilà, il m'a fallu rentrer avant de tomber d'épuisement. L'âge m'a appris à écouter mes alarmes dans les cas où c'est possible (pas le travail, pas les moments où je dois assurer à tout prix) très strictement. 

C'est une journée de boulot excellente, je crois avoir bien fait ma part et tenu le rythme et je m'effondre après, mettant pour rentrer autant de temps qu'un type qui aurait trop bu ; simplement je pédalais au hasard jusqu'à rechargement minimal de ma batterie interne, quelque chose comme ça, concentrée uniquement sur chaque tour de pédales ou de roues, sur les aléas de circulation, ne pas avoir d'accident ne pas tomber, on verra bien où je serai quand le malaise aura cessé (1). Finalement rentrée, j'ai pu assurer le le lendemain une autre grosse journée, dont je suis sortie indemne. En plus que cette fois-ci j'étais accompagnée. Je ne suis pas totalement seule dans l'adversité ; mais jamais non plus totalement épaulée.

C'est sur les conseils d'amis coureurs de fond souhaiter mesurer ma VMA. La bonne blague ! Réussissant à parcourir des distances honorables à force de ténacité d'entraînement, j'avais oublié qu'il ne sert à rien que je me compare à des performances moyennes de ci ou ça. Tentative d'effort en vitesse = petites étoiles parsemant le champ de vision et risque de perte de conscience. Les muscles, les articulations, la coordination et le cœur en bon vaillant petit soldat tout répond présent ... mais le carburant n'y est pas comme il faudrait, l'oxygénation vient à manquer bien avant que je sois à bout de souffle. Cette tentative de test m'aura simplement appris qu'un jour viendra peut-être où je serai capable de boucler des 10 km à 9 km/h mais qu'à moins d'un grand amour (heureux) ou d'un produit dopant (alors Panoramix, ça vient ?), je ne dois pas demander à mon corps davantage.

C'est compliqué d'avoir à écouter The Inner Voice who says : Ne tente pas de faire comme tout le monde, tu ne peux pas et tu le sais et par ailleurs la personne que je suis de cerveau et de caractère (d'esprit ?) et qui me rappelle que si j'ai une vie, certes pas drôle, mais passionnante très au delà de ce qui m'était assigné c'est parce que je n'ai jamais accepté de me laisser abattre et que l'anémie soit une excuse.

Entre les deux un chemin sage bien difficile à retrouver. 

L'un dans l'autre je peux quand même me dire que si je les avais vécues il y a 20 ou 25 ans, je n'aurais sans doute pas su faire face à ces mêmes situations, prolongeant la fête à en être KO et pour les 4 jours d'après, craquant avant la fin de la journée de travail, ou allant droit au malaise de vouloir faire le test d'effort "comme tout le monde". Il ne faut pas que je m'attarde sur ce que ma vie a de foirée parce qu'il me manque toujours un petit quelquechose (en fait la bonne santé et d'être un peu jolie) pour être celle que l'on garde auprès, il faut que je mesure ce que je reste capable de "faire malgré". Et c'est loin d'être rien.

 

(1) C'est l'avantage de connaître la ville et d'avoir un sens de l'orientation à toute épreuve ou presque : je sais qu'où que je me retrouve je retomberai sur mes pieds. Même les moments d'égarement n'en sont pas.


Ce soir, Marie, j'ai dîné au lit

 

J'avais bien d'autres projets d'écriture pour la soirée, mais je n'ai pas vraiment eu de soirée, j'ai dû me contenter de 

Dîner au lit

Longtemps que ça ne m'était pas arrivé, le dernier moment de semblable danger datait de juillet après une journée de cinéma à La Rochelle au cours de laquelle nous avions un peu trop .oublié de manger. Un Kebab encore ouvert à 0h30 m'avait sauvée alors que tout était fermé.

Ende gut, alles gut, pour cette fois encore.

Et sauf s'il pleut à verse, j'irai courir tout à l'heure. Non mais !