L'absence de liberté


    Jamais je ne me suis sentie aussi libre dans ma vie que pendant le premier confinement, le en-dur, le vrai : un peu plus de 2 mois à être entièrement libre de mon temps, même si limitée dans mes déplacements. 
C'était être infiniment plus libre qu'au reste de mon quotidien habituel, où certes, des congés permettent parfois d'aller ici ou là, dans mon cas, rarement loin et de toutes façons (et aussi par conscience de l'état de la planète : pas de voyage de pur agrément) avec des choses à faire.

Depuis je suis à nouveau salariée avec un gros plein temps, charge de travail intense, je me sens enfermée.
Comme mes objectifs sont clairs - tenir jusqu'à une retraite qui permettrait de subvenir à des besoins modestes pour deux personnes -, je tiens le coup, finie la récré, le choix du métier (libraire, ça me convenait), la condition physique peut se détériorer, j'ai l'âge des fins possibles et quelqu'un dépendra toujours de moi dans le meilleur des cas, fini de plaisanter.

Je profite de ma légère aisance (comprendre : des fins de mois qui ne sont plus dans le rouge à chaque fois) pour aider celles et ceux qui tentent de persister dans leur vrai travail, de ceux qui dans notre société permettent rarement de joindre les deux bouts.
C'est OK pour moi comme ça, tant que ça va.

Et puis parfois une bouffée d'imagination me rattrape car l'écriture (et la photo et l'envie de faire des films et de la musique et le manque de la danse) est toujours là, contenue, tapie, mais qui bouillonne.
Ce matin je lisais ce billet sur le blog de Fanny Chiarello, avec laquelle j'ai un certain nombre d'affinités du moins dans la perception du monde, et la photo de son amie dans le café de la gare de Bangor, m'a soudain emportée dans un film, l'écriture du scénario du film dans lequel cette image serait fusait. C'était irrésistible.
Mais c'était l'heure d'aller travailler.
J'ai résisté. Il le fallait.
J'en ai pleuré. 

Bien sûr au retour ce soir, il ne restait rien de ce qui était en train de jaillir, quelques notes jetées en vrac en arrivant, dans le premier cahier qui m'est tombé sous la main, un enfant qui disait à l'un de ses frères, Regarde, je vais sauter [en longueur], attends, pousse-toi, mais pousse-toi ; un slogan Du temps pour tous ; une bribe de phrase : Au milieu des moments morts, il y avait des moments vivants ; une réflexion : qu'est-ce qui fait que l'on destine certains morceaux, tels La lettre à Élise, à se faire massacrer inlassablement par des débutants, quand d'autres non - j'imaginais peut-être que c'était l'un d'eux que Valentina Magaletti entendait dans ce buffet de gare -. Il y avait la vie des autres gens, celles et ceux que l'on entrevoit en arrière-plan et l'image en suivra certains un temps et puis finalement non, d'eux davantage on ne saura rien.  Ils n'étaient qu'en marge de ce qui survient.

Comme ma propre vie de ces années-ci.
Puisse du temps m'être accordé après.

 

(1) Je ne veux pas finir vieille dame à la charge de mes enfants. Mon emploi actuel est ma chance d'éviter ça et je n'en retrouverai pas d'autre facilement. De plus il est utile aux autres. 


 

 

 

 


Lendemain de (presque) rien

(lunedi)

Avoir superbement ignoré cette compétition de football qui avait lieu malgré l'aberration écologique qu'elle représentait et le coût humain de la construction de ses lieux présentait en ce lundi l'ineffable avantage que je n'étais pas du tout en mode "lendemain de défaite". Au travail, même les collègues qui jusqu'alors ne s'étaient pas trop laissés embarquer dans le mode enthousiasme footballistique, étaient intarissables sur leur dimanche fin d'après-midi, les émotions, tout ça.
(je peux comprendre, en temps normal, j'aime le football, mais pas cette fois).

L'inconvénient, fut le retour. Accaparée par le travail, je n'avais rien suivi des informations (1) et hop suis repartie à Vélib dans l'idée de traverser tout Paris, mon chemin habituel.
Heureusement, j'ai eu l'envie comme suite à un documentaire vu récemment, de passer par la rue Verdier, ce qui m'a naturellement menée à la bidir de la Porte de Vanves et de là à un abord de la traversée des Champs Élysées via la rue du théâtre du Rond Point. Heureusement. Car l'un de mes itinéraires passe par un abord direct de la place de la Concorde.
La circulation dès la Rive Gauche était infernale que traversaient de nombreux véhicules de forces de l'ordre toutes sirènes hurlantes. J'ai eu peur qu'un attentat soit survenu, puis je me suis souvenue : il y avait peut-être là une question de retour des héros. 
C'était le cas.

Je m'en suis sortie en passant à plusieurs reprise façon piéton, et d'ailleurs passés le niveau du Boulevard Haussmann tout soudain, plus personne, ou presque, plus rien ou du moins beaucoup moins de monde qu'à l'ordinaire.

Qu'on le veuille ou non, les grands événements populaires, lorsque l'on vit dans une capitale, nous rattrapent forcément.  



(1) Dommage car un touite de Didier le gardien et vélotafeur invétéré m'en aurait avertie. 


Des enfants qui jouent et des cigarettes qui changent [de nom]

 

    Ce matin des enfants du voisinage ont joué sur leur balcon. Comme j'avais la fenêtre ouverte, j'entendais des bribes de leur scénario. Rassurée qu'à l'heure d'une époque où l'on veut que chaque activité soit intentionnelle, la performance permanente et les jeux vidéos le loisir principal des jeunes, il reste encore des mômes pour trouver plaisir à s'imaginer des histoires et les incarner. 

Je me suis demandée, tentant de rassembler mes propres souvenir, d'à quel moment on perdait généralement cette faculté d'imaginer des petites histoires et de (physiquement) s'y projeter. Il me semble qu'être romancière ou romancier, c'est ne pas renoncer à cette capacité. Il n'empêche qu'on la met en mots au lieu de la vivre. 

Reste que certains adultes (relativement fortunés ?) se livrent aux GN et c'est peut-être une façon de prolonger ou retrouver cette capacité.

 

*                                   *                                    *

Je découvre ces jours-ci le métier de buraliste. La réponse à ma question des horreurs photographiques sur les paquets m'est donc parvenue en direct : on s'arrange pour que dans le stockage elles ne soient pas visibles et par la suite lorsqu'on les manipules comme on s'efforce de servir vite le client, on fait la mise au point visuelle sur le nom du produit. Il est évident que le métier devait être infiniment plus facile lorsque les paquets étaient identifiables.

Comme je ne fume pas et n'ai jamais fumé et vis dans un entourage non-fumeur, je suis d'une grande ignorance quant au nom des produits. Je me sens presque un peu comme le héros de Epépé , ou carrément comme Bill Murray dans Lost in translation,  arrivée dans un monde au langage qui ressemble à d'autres que je connais sans pour autant être rien de connu. 

Un des éléments les plus surprenants pour le ou la novice, est que les consommateurs énoncent des noms, le plus souvent anglais qui ne correspondent pas aux noms, le plus souvent anglais, figurant sur les paquets. J'ai fini par capter une bribe d'explication : il y a un paquet de temps les cigarettes surtout celles produites par les fabricants anglo-saxon avaient des noms très chics en anglais. Puis il y eu en France un décret qui obligea à vendre les produits avec un nom français. Alors ils se sont mis avec plus ou moins de bonheur à rebaptiser leurs paquets. Les consommateurs, pour leur part s'en tenaient à l'ancien nom. Par la suite les fabricants durent se plier à la contrainte du paquet unique avec photo pour faire peur mais libérés de la contrainte anti-anglophone. Alors ils ont remis des noms en anglais. Mais pas forcément les mêmes. Quant aux consommateurs, à part les nouveaux candidats à l'encrassage personnalisé de poumons, ils s'en sont toujours tenus à la première dénomination, celle de leurs débuts. Du coup voilà les buralistes devenus champions interprètes, pour lesquels il va de soit qu'une Machin Blue est une Machin Gold, qu'une Bidule Extra est une Bidule Slim. Quand tu débarques là-dedans, il y a de quoi se sentir un tantinet largué·e.

Il n'y a presque plus de fumeurs de pipes. Et pas mal de gens qui prisent. Ce que j'ignorais complètement, croyant cette coutume fixée aux temps des très anciennes chansons. Je n'ai pas osé poser pour l'instant la question du tabac à chiquer. J'ai découvert l'existence des tubes et des machines à intuber (j'ignore si c'est le bon terme), étrange intermédiaire entre les clopes prêtes à porter et celles que l'on roule.

Je serais fort curieuse de voir ce que ça donnerait si la légalisation du cannabis intervenait soudain durant ma période dans ce travail. Voir le côté En direct sur le terrain.

Globalement, je suis surprise par les budgets que l'ensemble des gens parvient à consacrer à fumer, jouer aux jeux d'argent et boire des coups dans les cafés. Comme j'ai toujours gagné par un dur labeur - fors quelques périodes malencontreusement chômées - tout juste de quoi boucler le budget familial au mois le mois, je me demande vraiment comment les autres font. 


Première punition


    Je lis chez Oncle Tom un billet sur [Sa] première heure de colle, pour un motif qu'il n'avait pas vraiment compris. Le monde des adultes avait décidé qu'un passe-temps discret au collège était interdit, le puni et ses amis n'en savaient rien sur qui la foudre de l'autorité s'est abattue leur donnant, puisqu'ils n'avaient pas été avertis que c'était interdit, un sentiment d'injustice, de ceux qui changent une vie, ou au moins une façon de voir les choses.

C'est amusant car en lisant des articles sur l'obligations désormais de la scolarité à 3 ans, j'avais repensé, moi aussi, à ma première punition. C'était en maternelle et je devais avoir ça comme âge, 3 ans ou 3 ans 1/2. Ma mère comme j'étais de la fin de l'année avait sans doute procédé à mon inscription en cours de celle-ci car à 2 ans 1/2 j'étais trop petite je crois. Je débarquais dans un monde inconnu où les adultes criaient des ordres, où l'on nous demandait de faire des choses bêtes et où j'avais du mal à comprendre le parler-enfants de mes petits camarades. On n'apprenait pas à lire, rien de tout ces trucs de grands que j'entrevoyais quand la famille avec les cousins et cousines plus âgé·e·s venaient à la maison ou qu'on allait chez eux. On nous demandait de dessiner des choses obligées, par exemple une châtaigne, un marron. Moi, j'avais envie de dessiner ce qui me plaisait. 
Et voilà que très vite ma première punition (je crois qu'il fallait aller au coin le dos tourné à la classe) m'était tombée dessus : j'avais bavardé.
Or, j'ignorais totalement que ce fût interdit. Peut-être parce que j'arrivais en cours de route, personne ne m'avait dit : ici quand on fait le dessin obligé, on se tait, je n'avais pas de grand frère ou grande sœur pour me tenir au courant de la discipline scolaire, les parents ne m'avaient pas briefée autrement qu'en me disant Sois sage. Visiblement le Être sage de l'école n'était pas celui de la maison. 

Je garde de cette punition à mes yeux inexplicable le sentiment que l'ordre de ceux qui décide n'est pas forcément le bon, une sorte d'inquiétude diffuse qui ne m'a jamais lâchée (Est-ce qu'on devient bête en devenant grand ? Remplacée plus tard par "en devenant vieux" ?), tant il était évident à mes yeux que l'institutrice avait tort, et qu'on dessinait beaucoup mieux en parlant.

Et puis de toutes façons une école où l'on n'apprenait pas à lire, qui était, je l'avais saisi LE secret magique des grands, c'était nul. 

Bonne rentrée ou la moins mauvaise possible à toutes celles et tous ceux que le rythme scolaire concerne et qui redémarrent cette semaine.  

 


Top gay

 

    Grâce @gro-tsen je suis retombée sur la video qui démontrait que Top gun était indéniablement un film gay. Une fois qu'on la voit, le doute n'est plus permis.

À l'époque de la sortie du film, du temps d'avant les internets et les fréquentations élargies qu'il m'aura permises, vivant dans un monde où l'homosexualité semblait ne pas exister, ayant tout juste croisé quelques lesbiennes - au foyer des lycéennes où j'étais hébergée durant une partie de mes classes prépas - qui ne s'en cachaient pas et ne sachant rien de l'homosexualité des garçons qui l'étaient - vaguement que oui, ça existait, peut-être seulement dans les milieux aisés ? (1) -, je n'avais rien, mais alors rien vu. Tout au plus m'étais-je dit que ces garçons ne me paraissaient pas très séduisants et qu'ils prenaient de drôles de poses en jouant au volley. Globalement j'avais un peu passé le film à me demander moi qui n'aimais déjà pas les blockbusters et encore moins s'ils étaient guerriers, ce qui nous avait pris d'y aller. Peut-être le besoin de chercher de l'énergie dans le positivisme obstiné à l'américaine. Peut-être que je l'aurais trouvé plus intéressant si j'en avais eu les clefs, ou si j'avais été moins #BécassineBéate 

 

 

(1) Je faisais cette confusion entre le fait de pouvoir plus ou moins ouvertement vivre son orientation sexuelle selon le milieu où l'on vit et la fréquence de son occurrence lorsqu'elle était différente de celle de la majorité.


Photo d'autrefois

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Cette photo, retrouvée dans les affaires de mon père quand j'ai rangé trié déménagé la maison de mes parents, me fascine. L'homme à gauche est mon père jeune, la photo date probablement des années 50 à Paris. Elle n'était pas dans un album, il n'y avait pas de noms, je ne sais rien de plus et plus personne n'est là pour pouvoir expliquer.

En fait j'ai l'impression qu'elle pourrait s'intituler : 

Mon père et des ami·e·s dans un roman de Modiano

ou peut-être 

The no-name café 

Je m'aperçois que je ne sais rien, ou très peu, des amis de jeunesse de mes parents.

Quelques bribes du côté de ma mère car nous avons gardé un lien fort avec La Haye du Puits où elle a grandi. Une de ses amies d'enfance est même venue à ses obsèques et je lui en sais gré.

Des anecdotes du côté de mon père qui me racontait dans ses bons jours volontiers "Quand j'étais petit" ou "Quand je venais d'arriver à Paris". Seulement mon père faisait comme je le fais quand je relate un épisode qui implique des tiers, il ne les nommait pas, ne divulguait d'elles ou eux que ce qui avait un sens pour l'histoire qu'il avait envie de raconter. Ou alors il donnait les surnoms, car en Italie avec l'usage des diminutifs sur les prénoms, c'est courant. Donc il y avait le copain qui était une armoire à glace mais était tombé KO au premier coup de poings (bagarres de fin de bal musette), l'autre pote qui était "une force de la nature", et ses exploits horticoles et athlétiques, en plus de son boulot d'usine, etc., toutes  personnes sans autre désignation. Des prostituées d'un hôtel où il logea un temps près de la porte maillot et qu'il semblait tenir en estime et réciproquement quand il avait installé sur le WC collectif à la turque un système rabattant et la plomberie qu'il fallait pour les transformer en douche quand on le souhaitait. Il s'empressait de préciser qu'il n'était pas client, et que contrairement à d'autres il les respectait. Il racontait que son dispositif avait eu un inconvénient par ricochet : parfois les toilettes étaient longuement occupées par quelqu'un qui se lavait. C'était l'après guerre en France et les installations sanitaires laissaient à désirer. 

Un nom demeure car il s'agissait d'un couple que mes parents ont fréquenté durant mes petites années : Peppino ; je crois me rappeler qu'ils étaient plus aisés que mes parents. Et que par ailleurs lui était mort, car plus âgé (mais pas tant que cela ?), que c'était pour ça qu'ils ne se voyaient plus. Ou parce que d'autres avaient vers la fin ses faveurs ?

De loin en loin nous allions chez des collègues de mon pères ou eux venaient à la maison. Mais ma mère manquait d'enthousiasme, au fil des ans ce type de fréquentations s'est effiloché. J'y ai sans doute involontairement contribué car on m'avait fait croire que j'avais peur des chiens. Alors quand on allait quelque part où il y avait un chien, ses maîtres l'enfermaient à cause de moi et ça me rendait malheureuse, le chien pleurait derrière une porte, tout ça devait plomber l'ambiance. Après la naissance de ma sœur je pense que ma mère refusait les déplacements du dimanche. S'est alors ouverte la période, tout le monde en voiture et on se promène en voiture, l'usage de la voiture comme une fin en soi, on est heureux d'en posséder une, tout le monde n'en possède pas (1) ; avec éventuellement trois pas dehors dans un joli endroit (L'Isle Adam, le château de Compiègne, Chantilly ...).

Voilà pourquoi je n'ai aucune idée de qui sont les personnes sur la photo, probablement des fréquentations de mon père entre son arrivée d'Italie et le moment où il rencontra ma mère, dans le bus pour aller au travail, qu'ils empruntaient régulièrement vers Nanterre aux mêmes heures, avant que le travail pour lui, puis pour elle, ne migre à Poissy (2).

Il y eut bien sûr des fréquentations de voisinage - je me souviens des noms des voisins à Chambourcy alors que nous en sommes partis quand je n'avais que 5 ans 1/2 -, des fréquentations de parents d'élève - la famille Duval dont la petite Hélène était une grande amie de ma petite sœur, dont je me suis souvent demandée ce qu'ils étaient devenus -, des fréquentations via des activités, sportives en particulier, que ma mère pratiquait. Tout ça eut lieu plus tard, et peu de fêtes, sauf de famille avaient lieu à la maison. Les dimanche étaient de bricolage pour mon père, de sports dehors ou d'heures studieuses pour moi, ma sœur sortait peu et ma mère avait toujours quelque chose à faire. C'étaient des vies de travail, week-ends compris. La détente c'était : regarder la télé. Et donc personne ne venant qui aurait correspondu pour l'un ou l'autre de mes parents, aux années d'avant. 

Sur cette photo, qui sont les gens ? Quel(s) étai(en)t leur(s) lien(s) ?
Et où était ce café (potentiellement à Paris vers le XVIIème arrondissement) ? 

 

(1) rien à voir avec l'écologie ou le fait que les transports en commun suffisent. Tout à voir avec l'argent qu'il faut pour en acheter une. Le vélo est encore un moyen de transport comme un autre, mais qu'on rêve de laisser tomber pour l'auto ou, si l'on est encore jeune mobylette ou moto. Les scooters en France sont rares, mais en Italie très courants. 

(2) aux usines Simca  


Du nom des marques des sponsors

 

   Notre système économique veut que le sport professionnel (entre bien d'autres choses) soit financé par des marques qui voient là l'opportunité de se faire connaître. Il me semble que je n'y voyais pas d'inconvénient tant qu'il y avait de la logique : un équipementier de sport finançant des équipes de football, un fabricant de cycles une équipe de cyclistes pro. Ou alors une équipe d'une localité par l'industrie ou l'entreprise pour laquelle la ville était réputée. Saint-Étienne (l'ASSE) de la grande époque, c'était Manufrance, deux identités géographiquement associées.  

Et puis à un moment, ça s'est mis à n'avoir plus aucun rapport : une compagnie aérienne d'un lointain pays s'est portée au chevet d'une grande équipe de football en France, des assurances ont payé des cyclistes ou une société de jeux d'argent. Mon cerveau a alors décidé unilatéralement de ne plus établir de connexion entre les sponsors et les sponsorisés et je ne m'en étais même pas rendue compte. 

À l'instar de l'enfant d'une rubrique-à-brac de Gotlib et qui chantait joyeusement Leblésmouti labiscouti en allant à l'école et tombait déçu quand plus tard il comprenait qu'il s'agissait d'une chanson pour rythmer le travail (1), je suivais par exemple le tour de France sans relier en rien les noms d'équipes à des marques. Le nom était le nom de l'équipe et rien d'autre. 

Autant dire que si tout le monde avait été comme moi, les sponsors et autres mécènes n'auraient pas maintenu longtemps leurs investissements.

Et puis est survenu le Tour 1998 qui a viré au roman policier. Et je suis tombée de l'armoire en comprenant que Festina, entre autre était une marque de montres et que Doïchteutélékom était un opérateur de télécommunication en Allemagne, Kofi Dix un organisme de crédit (2) ... 

Je croyais naïvement que depuis ce temps-là je savais faire le lien, même si je m'en foutais complètement. Et cet après-midi en tirant du café à un distributeur, parce que je regardais rêveusement les noms sur la façade de la machine pendant que celle-ci préparait ma boisson, j'ai "découvert" de quoi était le nom de l'une des équipes de cette année. En fait mon absence de faculté de relier le financeur au financé, en bientôt vingt ans ne s'est toujours pas arrangée. 

Ça me fait bien rigoler. 

 

(1) Le blé se mout-y // L'habit se coud-y  

(2) Alors que je connaissais l'existence des sociétés Festina, Deutsche Telekom et Cofidis ...


Terrifiant (une affiche d'outre-tombe)

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Alors nous avions un petit rendez-vous informel, en mode si on se voit tant mieux sinon n'attendez pas, dans Levallois à quelques camarades du Levallois Triathlon munis d'une envie d'un bon morning run avant notre journée pro.

Je savais que je n'avais pas le niveau pour suivre ensuite les copains, mais le fait de démarrer ensemble était en soi une motivation. Afin d'être certaine de ne pas les manquer, et aussi car la perspective d'une stimulante journée m'avait rendue le réveil facile, j'étais un peu à l'avance. 

Alors je m'étais adossée à ce panneau publicitaire, le temps de vérifier qui était censé rejoindre. Et au moment de regarder qui arrivait effectivement, j'ai avancé de deux pas, et me suis retournée. 

Je crois bien que j'ai poussé un cri. 

Pour mes lectrices et lecteurs non français : les deux hommes qui figurent sur l'affiche sont Johnny Halliday et Charles Aznavour, chanteurs très célèbres morts respectivement en 2017 et 2018. Le message implicite semble être que le feu d'artifice sera un double hommage les concernant.

Seulement présenté comme ça, ça a un côté Walking deads qui est d'un goût douteux et assez terrifiant. D'ailleurs mes amis là où j'avais partagé la photo ne s'y sont pas trompés. 

Comment est-il possible que personne dans le circuit de décision du choix de l'affiche, de sa validation, n'ait réagi ? C'est peut-être pire encore pour qui admirait ces artistes plus encore que je ne le fais.

Je me demande si d'autres que moi réagiront. Le feu d'artifice sera peut-être bien, c'est la communication, l'image choisie qui pose un problème. 


Tracas technique (des idées ?)

 

Depuis une semaine, plus moyen de connecter ma montre de triathlon Garmin Forerunner 735XT au MacBook Air (sous MacOS High Sierra 10.13.6) via le cordon USB.

Avant il suffisait que je la branche pour qu'elle apparaisse dans le Finder. Et puis soudain dimanche dernier impossible de la voir même en passant par Finder / Aller à / Ordinateur ou par certaines rubriques systèmes qui permettent de voir les connexions USB.

J'ai essayé tous les classiques : autre cordon qui marche bien autre Garmin autre ordi (le PC du conjoint), l'autre port USB du MacBook Air, vérifié que les ports USB fonctionnaient bien avec d'autres appareils. Et bien sûr, éteindre, rallumer, recharger Garmin Express.

Rien n'y fait au moment de "Connecter votre appareil" rien n'est détecté 

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J'en suis rendue au stade ou toute idée est la bienvenue. D'autant plus que j'ai un triathlon qui approche.

Remarque : La connexion fonctionne parfaitement, exactement comme avant le dimanche fatidique, pour ce qui est de recharger la montre. Et la montre elle même fonctionne tout comme avant, aucun problème apparent.

addenda de début juin : en fait et finalement, je m'en suis sortie en désistallant puis réinstallant complètement le logiciel Garmin Express sur l'ordi et en réinitialisant la montre. Je ne sais laquelle des deux manips aura été déterminante. 

 

 

 

Voter sans savoir ce qu'ils ont programmé ?

 

    Force est de constater qu'à une semaine des élections européennes à un tour, nous (Île de France et quelques provinces) n'avons toujours pas reçu l'ombre d'une profession de foi. Or on nous a annoncé 33 listes, en tout cas les panneaux électoraux, pour l'instant peu garnis, sont prévu pour ça. 

Comment faire un choix citoyen et réfléchi si l'on ne dispose pas des programmes des partis, pardon mouvements ?

De plus les débats dans les médias mainstreams ne portent pas sur le fond, mais sur des fights et des buzz, Untel a dit ci, Machin a dit ça, et l'extrême droite dit C'est la faute aux immigrés islamisés (le C'est portant sur à peu près tout). Ils se font bien l'écho aussi des querelles de personnes. 

Pour le reste ? Rien, rien de construit. En gros : Votez pour moi pour que je passe la fameuse barre des 5 %.

Les candidats au concours de l'Eurovision avaient dans leur paroles presque davantage de programmes militants.