La poussette
29 octobre 2013
Début d'après-midi en période de congés scolaires, même la ligne 13 et ses fréquences depuis un an ou deux renforcées, n'est pas surchargée. J'ai en queue de rame trouvé une place assise et je lis.
Autour de moi tout est calme.
Soudain à La Fourche, alors que retentit la sonnerie de fermeture des portes, une voix de femme :
- Monsieur, votre poussette !
Alors que le métro repart et comme je suis installée en sens inverse de la marche, je vois un homme, tranquille, poser à terre une petite fille d'environ 2 ou 3 ans, le temps de poser un sac qu'il a à l'épaule et avoir les mains libres pour lui enfiler une veste, un petit manteau.
Il n'a pas l'air plus embêté que ça d'avoir probablement oublié derrière eux la poussette de l'enfant.
Alors que je descends à Satin Lazare, mes pas rapides rejoignent ceux d'un homme encore jeune, qui pousse un peu maladroit et hésitant une poussette-canne à laquelle était accroché un petit sac en tissu de quoi contenir un doudou, una merenda, mais dans laquelle il n'y avait pas d'enfant.
Je crois deviner qu'il s'agit de la poussette perdue, me prends à espérer qu'il est en train de chercher un guichet où la déposer, ce n'est de toutes façons pas un de ces engins de haute compétition comme de nos jours on en croise tant et qui serait revendable. Ça pourrait tout aussi bien être un mode ultime de trafic : qui pourrait soupçonner que l'accessoire de puériculture est truffé de drogues dans ses tubulures ?
Le soin tendre avec lequel l'homme à la station de plus haut sur la ligne prenait soin de la petite, me laisse croire que cette hypothèse n'est pas celle qui convient. Il n'empêche que j'ai assisté à quelque chose sans savoir réellement à quoi. Et que c'était presque curieux tout ce calme, cette tranquillité. Ou alors les deux hommes étaient ensemble et il était convenu que l'un remporte la poussette quand l'autre accompagnait quelque part l'enfant.
Le mystère restera.