Rencontre avec Thomas Gunzig : l'enregistrement

Je dois filer prendre un train pour préparer l'arrivée des éléments d'un déménagement, sans connexion stable sur place. Du coup je dépose ceci très vite ici avant : souvenir d'un excellent moment même si je n'étais pas au meilleur de ma forme (1), mais Thomas l'était qui a lu de façon merveilleuse sa nouvelle "La girafe", finalement en entier (c'était trop bien pour le laisser s'arrêter).

Merci à Hugues qui a mis en ligne très rapidement l'enregistrement.

 

(1) note pour une prochaine fois : éviter de programmer une rencontre que j'anime moins de quatre jours après un événement sportif intense et long

Le chiant Jacques

(ces jours derniers, à la librairie)

 

D'ordinaire je mets à la librairie la radio sur FIP ou sinon du silence, plus rarement quelque chose généralement classique que je n'ai pas eu le temps d'écouter avant de partir de chez moi. FIP a ceci de sympa qu'elle n'a pas de publicité, zéro, rien du tout, un bonheur, une programmation éclectique mais rarement clivante, ce qui pour une boutique est bien, et un petit flash d'info au 50 de chaque heure ce qui permet quand on parvient à l'entendre (1) de ne pas être totalement coupée du monde, malgré plus de 7 heures sans dételer.

Parfois un-e client-e me demande, C'est beau cet air, c'est quoi ? Et je regarde sur le site pour pouvoir renseigner cette personne lorsque d'aventure c'est une composition que je ne connais pas. 
Souvent je m'attarde après la fermeture pour régler un peu de tâches administratives en écoutant Jazz à FIP. Tranquille.

Et puis voilà qu'hier ils diffusaient un Jacques Brel, certes l'un des plus pesants (2) mais après tout ça n'est pas totalement dépourvu de sensibilité même si l'humanité des fournisseuses n'est pas envisagée. Et qu'une cliente qui venait chercher un livre précis s'est fâchée après lui, qu'il est lourd ce Brel, c'est insupportable, puis craignant de m'avoir contrariée si d'aventure j'avais mis ce titre par choix personnel, C'est la radio ? J'ai répondu que oui sans pour autant renchérir (3), car bien que quelqu'un me l'ait gâché, et sa propre misogynie, il me reste une admiration pour le poète, pour ses capacités d'épingler les choses de la vie, pour son implication en scène. Ça fait quand même un bon vestige. 
Certains en font des caisses, c'est ainsi leur façon. 
De toutes façons le temps que je me demande si elle aussi avait eu un #anotherTed pour lui ôter du Grand Jacques toute admiration, un homme qui sans être prédateur sexuel l'avait traitée en pion à déplacer sur l'échiquier de sa vie, et la rendre ainsi féroce (entre temps elle y était revenue, Il est insupportable, mais qu'est-ce qu'il est chiant !), elle était passée à autre chose, la radio aussi, et je cherchais pour elle un autre roman à lui proposer.

Le lendemain matin, au troquet d'à côté, un homme chantait, et plutôt bien, Le port d'Amsterdam a capella pour deux ou trois copains. Je me suis dit que c'était quand même quelque chose. Avoir su écrire et interpréter des chansons qu'un type dans la rue, peut avoir envie de chanter, longtemps plus tard (4) à ses potes qui l'écoutent, attentifs. 

 

(1) Un jour il faudra que j'écrive un billet sur LE client de l'heure cinquante, comme s'il suffisait que résonne le jingle du flash d'info pour que quelqu'un entre.
(2) Au suivant 
(3) Par un mécanisme de la nature humaine qui m'échappe un peu, les gens que quelque chose mécontente quettent toujours l'approbation de leur interlocuteur.
(4) Ça fera dans un an quarante ans qu'il sera mort.


Claude Pujade-Renaud chez Charybde

Rencontre Claude Pujade-Renaud

En réouvrant l'ordinateur de la librairie, tout à l'heure, je me suis aperçue que la veille en arrivant j'avais commencé un billet pour annoncer la rencontre du soir même avec Claude Pujade-Renaud à notre librairie. 
Mais j'ai eu tant à faire que les choses en étaient restées là : le titre et avoir téléchargée l'affiche de l'événement, ne pas même l'avoir déposée sur le billet esquissé. 

Du coup, c'est au lendemain que je complète le billet, cette fois-ci pour dire que la rencontre a eu lieu, que nous avons causé beaucoup de William Faulkner et un peu du travail de Claude, et que ce fut un grand honneur et un grand bonheur pour moi.

La photo a été prise par Nathalie (Peyrebonne) que je remercie parce qu'en plus elle me fait marrer, avec mes origines italiennes que je ne peux renier. 
(Mais bon quand je seras grande je voudras faire de la radio, pas de la télé, alors ça n'est pas grave si je cause avec les mains)


Première semaine

 

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Il est vraiment troublant de constater à quel point la vie nous met par moment des accélérations inouïes.

Me voilà déjà libraire chez Charybde depuis une semaine, qui fut plutôt de formation car je dois apprendre les spécificités locales, il y en a toujours, et une part d'activités administratives. Il y aura inévitablement des surprises au fil de l'eau, il y en a déjà eu une et de taille, et qui risque de bien nous compliquer la vie, mais la passation de consignes sur fond de dossiers bien tenus me rappelle lorsque j'avais pris à "l'Usine" la succession une fois d'un gars très compétent, méthodique et organisé : tout y était clair et net, avec de la logique. Je pense donc que la période d'adaptation sera intense mais peut-être pas si longue. La clef sera de rapidement trouver un rythme pour les différentes tâches. 

Pour la première fois durant ma seconde vie professionnelle, j'arrive dans un endroit que je connais déjà, c'est très troublant de débuter tout en s'y sentant à ce point chez soi, et dont un certain nombre des habitués sont déjà des connaissances voire des amis. 

Alors cette première semaine est passée comme dans un rêve, à une vitesse folle, d'autant plus que ma vie personnelle dans le même temps combinait premier triathlon et grenier (de la maison où vécurent mes parents) à vider et travaux à préparer. Je vais enfin pouvoir et devoir vivre à ma pleine vitesse. Tenter que coïncident l'énergie d'entreprendre qui est en moi avec l'énergie physique nécessaire pour que l'action ait lieu. Ce défi me rend heureuse.

Il n'est pas raisonnable de mener l'ensemble de front. Mais je n'ai pas du tout été maître de la coordination. Pourquoi a-t-il fallu que la maladie puis la mort de ma mère coïncide avec mes débuts en triathlon (alors que j'avais tenté de m'inscrire l'année qui précédait et y songeait depuis octobre 2011), et que ces deux éléments tombent exactement au moment où la librairie Charybde avait besoin d'une personne pour remplacer l'amie qui regagnait son premier métier, elle-même contrainte par un calendrier légal de dates limites de mise en disponibilité ?

Je crois que s'il n'y avait le deuil, et combien il est dur de faire face à ses conséquences (1), je serais heureuse comme du temps de la préparation des répétitions de chorale pour les concerts avec Johnny ou comme le "juste après" de la période du Comité de soutien (2).

Bizarrement, les présidentielles qui m'ont tant souciée, me semblent dater d'une ou trois éternités. Comme si le quinquennat était déjà bien avancé. Parvenue à saturation avec cette campagne comme je n'en avais jamais vu, je ne parviens pas à m'en inquiéter. 

 

(1) pour autant pas si malheureuses, je ne veux surtout pas me plaindre. 

(2) à Florence Aubenas et Hussein Hanoun


Librairie Charybde : on va commencer par faire la fête

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On va commencer par faire la fête, et vous êtes les bienvenus.

Pour ceux et celles qui ne la connaissent pas, la librairie est là : 

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C'est non loin de la gare de Lyon ou du métro Reuilly Diderot. Si vous pouvez venir ça me fera plaisir de vous faire découvrir mon nouveau lieu de travail, et de nouvelles lectures.

[photo-montage par Hugues Robert à partir d'une photo prise par Marianne Loing à Arras le 1er mai 2016 ; je suis très touchée qu'ils aient tenu à fêter mon arrivée]

PS : Quant au petit chien il fut aimablement prêté par George Orwell (non, je rigole)


Intense

 

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  C'était donc notre première rencontre à la librairie, s'organiser pour pouvoir inviter des auteurs. Marie-Hélène Lafon essuyait les plâtres.

En petit comité je préfère laisser faire la rencontre et adapter au fur et à mesure mes questions plutôt que d'en avoir une liste directive. 

Ça nécessite d'avoir pré-réfléchit à toutes sortes d'orientations possibles et de naviguer à vue, tout en conservant la liste mentale de ce que l'on souhaite idéalement aborder.

Je crois au retour des présents pouvoir supposer qu'on n'en se n'est pas trop mal tirées. 

L'exercice est intense, beaucoup plus que de dérouler une liste de questions. Il faut dire que ma partenaire de mots était au taquet, c'était impressionnant comme elle rebondissait en allant vers l'un ou l'autre thème qu'en quelques mots nous avions préalablement évoqués (plus précisément des passages qu'elle pourrait éventuellement lire).

La préparation aura été un plaisir : tout relire du travail de quelqu'un qu'on apprécie et qu'on admire, savourer comme des relectures l'autorisent, alors que dans la vie courante on s'en accorde trop peu le plaisir, poussés que l'on est par les nouveautés. 

Restent deux questions :

- Comment ai-je fait pour craquer ma manche droite de chemise ? L'exercice semble fort peu physique, je ne crois pas avoir gesticulé (même si je parle avec les mains, en bonne semi-italienne) à ce point.
- Tous les écrivains sont-ils à la base des nageurs ou des coureurs de fond ?

Et une pensée : 

Décidément l'expérience du comité de soutien à Florence Aubenas et Hussein Hanoun a changé ma vie et quelque chose en moi, parler en public ne me dérange absolument plus, et si l'attention est au maximum, il n'y a aucune tension. Pour moi qui était plutôt auparavant la technicienne derrière son ordi même onze ans après, ça reste stupéfiant.

 

J'ai envie de remercier encore notre invitée, c'est beau et généreux, ce qu'elle a offert, et tout ce temps qu'elle a passé.

[photo JFD que je remercie]


Rencontre dédicace avec Marie-Hélène Lafon

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Le samedi 24 septembre 2016 à partir de 15h
au café-restaurant La Maison
8 rue Carnot à Montmorency
(1), nous recevrons

Marie-Hélène Lafon

pour parler de son travail, du plaisir de le lire et de l'art des mots justes.

La rencontre sera suivie d'une séance de dédicaces.

 

 

 

 

 

Infos pratiques : 

Pour qui vient de Paris en transports en commun la gare la plus proche est celle d'Enghien les Bains (à 15 minutes en ligne H au départ de la Gare du Nord) et il y a ensuite un bus 15 qui peut en une quinzaine de minutes vous déposer à la mairie de Montmorency. Je suis à la disposition de qui aurait besoin d'infos sur les horaires où d'itinéraires plus personnalisés. 

Pour qui ne connait pas le coin, c'est un bonheur pour les balades et ça peut valoir la peine si le temps est favorable d'arriver plus tôt et marcher dans les environs, puis venir écouter dans le confort de "La Maison". Ceux qui connaissent ont sans doute déjà prévu leur promenade, la colline s'y prête bien et la forêt non loin.

 

(1) à deux pas de la librairie, laquelle est un peu petite et un peu trop agitée en période de rentrée pour que les rencontres s'y tiennent. 

[merci à La Maison pour l'affiche] 


Un temps d'octobre

 

PA170112Au gré de mes rattrapages studieux de photos du jour le jour et du travail de diariste associé je m'aperçois qu'il a fait aujourd'hui le quasiment même temps qu'au 17 octobre 2012. C'est quand même un peu bête pour un mois de juillet.

Je me souviens d'une belle soirée au Thé des Écrivains en la compagnie trop brève de Jerome Charyn, de l'attente joyeuse de la venue de Joël Dicker dont le succès s'amorçait et qui nous vit précurseurs. À part la non-venue de Celui qui (1), et par ailleurs et donc ce temps souvent pluvieux et gris, l'automne 2012 aura été une belle période. 

Dans l'ignorance des difficultés qui suivraient et de tout ce qui s'achèverait après juin 2013, dont le retour des problèmes familiaux de santé, j'ai pu heureusement en profiter. Il ne faut pas se voiler la face devant les nuages annonciateurs de périodes troublées, mais pour autant s'efforcer de croire que l'on va vers du mieux. Sinon où trouver le courage, l'énergie ?

 

[photo : mercredi 17 octobre 2012 14:24]

nb. : L'escabeau était une ruse afin d'éloigner les parapluies des livres sur lesquels ils gouttaient si un passant qui en était pourvu s'arrêtait (et pire : s'il se penchait)

(1) Façon de désigner empruntée à Anne Savelli mais pas tout à fait dans le même cas (en tout cas je ne le lui souhaite pas) 

 

Lire la suite "Un temps d'octobre" »


Adrien Goetz en dédicace à la librairie

 

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Ce mardi en fin d'après-midi Adrien Goetz viendra dédicacer son nouveau roman "Intrigue à Giverny" à la librairie Fontaine du 69 avenue Kléber (métro Boissière ou Iéna).

Il y est question d'élégante façon de Monet et Clémenceau. Les initiés qui les ont suivis depuis Bayeux et "Intrigue à l'anglaise" retrouveront avec plaisir Pénélope et Wandrile.

(et si tout va bien, je ferai un gâteau)


Le wild wild west parisien


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Il pleuvait à seaux. Un policier en civil est entré, qui a dégainé aussitôt son badge, a ordonné Je peux me mettre là, nous suivons une bande, sans un seul point d'interrogation dans la voix. Je préparais des retours près de l'ordi qui donne sur un côté de la vitrine, j'ai continué à vaquer comme si de rien n'était. Le meilleur moyen de ne pas attirer l'attention est de poursuivre au même rythme ce qu'on fait. L'homme communiquait par téléphone (1) avec ses collègues qui suivaient les mêmes gens. Et qui peut-être étaient armés. Le type est reparti, puis revenu. Il était tendu. Ça n'était pas sauvagement fait pour me rassurer. Puis il est parti pour de bon et des clients sont entrés.  Sur le moment j'étais concentrée pour réagir vite si l'éventualité s'en était présentée  J'ai émis je crois un ou deux touites avec mon humour habituel, suffisamment cryptiques pour ne rien dévoiler - deux ou trois personnes (merci @Kozlika) fines mouches et qui me connaissent bien ont pigé qu'il y avait anguille sous roche (2) -. Envoyé je quelques textos, à J. , à F., au fiston, à mon ami Pierrot, aux amies les plus proches, dès fois que ça finisse mal et qui pouvaient être pris comme un petit salut de quelqu'un au boulot ou comme un au revoir si ça dégénérait. Les uns comme les autres se sont surtout dit qu'avec le temps qu'il faisait, une pluie forte qui ne cessait pas, je devais en ce jour férié manquer de clients et m'ennuyer. Ça n'était pas tout à fait ça. Après coup, j'ai presque eu peur. 

Capture d’écran 2014-12-02 à 17.47.58J'en ai fait quelques touites (il fallait retourner bosser) : 

Bon, alors les rares personnes que j'ai prévenues hier en direct qu'à la librairie ça chauffait un brin ne m'ont pas prise au sérieux.

Les uns (hommes (3)) ont dû me trouver trop détachée pour que ça soit sérieux (une faible femme est sans doute censée paniquer).

Les autres et une partie d'entre eux, connaissant mon goût pour l'humour pince-sans-rire on cru que je plaisantais (ça m'apprendra).

Et mon fiston qui est un grand maître zen ne s'est pas inquiété puisque lui-même dans le même cas ne s'inquiéterait pas et resterait calme.

(en fait tel fils telle mère ou l'inverse, je ne peux l'en blâmer)

Il n'empêche faire libraire dans le wild wild west que sont les Champs-Élysées est un métier risqué.

(et que le shérif était beau garçon).

Non sans avoir résumé pour l'amie qui s'inquiétait : 

Policier, poursuite, filature, librairie comme point d'appui et zone de guet. Tu commences à regarder autour de toi où te planquer si jamais ça défouraille.

 

(1) Ce qui m'a étonnée. Peu de confidentialité. Ou alors ce sont des appareils particuliers, des fréquences réservées.

(2) Je leur ai répondu en clair dès que j'ai pu.

(3) En fait surtout un, l'autre qui aurait pu se soucier étant loin de son téléphone et qui n'a réagi qu'après coup.

[photo prise juste avant ou juste après]

 

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