Premier message circulaire au boulot

Premier message circulaire au boulot afin de nous mettre en garde sur les pratiques hasardeuses potentielles de l'usage d'une IA. 

(en particulier que tout ce que l'on y partage tombe dans son escarcelle).

Mon type de poste fait que je ne suis pas concernée, du moins tant qu'aucune IA ne pourra répondre à nos clients au téléphone aussi humainement que nous, il n'empêche, je tiens à noter ici la date car il se pourrait qu'elle marque le début d'une nouvelle ère, de même que l'avertissement du curé lors des noces de ma cousine Nicoletta sur les téléphones portables (alors en France peu répandus quand en Italie déjà si) avait marqué pour moi celle de l'avènement des téléfonini qui ont tant modifié notre pratique de la vie.


Au sujet des IA (billet à compléter)

Comme en 2005 j'avais fait connaissance avec Prospero qui fonctionnait déjà sur le principe de ressortir les bonnes données au bon moment avec une cohérence apparente très réussi, ChatGPT ne m'impressionne pas. 

En revanche je vois bien venir les dangers de son utilisation (qu'anticipaient d'ailleurs ceux qui travaillaient sur Prospero).

Comme dab, Virgile en parle mieux que je ne saurais le faire : 
Sur ChatGPT

Par ailleurs c'est l'un des sujets que traite DrCaso dans sa vie pro, et il se peut que sur son blog il y ait quelques entrées intéressantes concernant les usages et les dangers ; en particulier concernant les impacts sur les cursus académique et leurs évaluations.

Je n'ai pas le temps immédiatement mais j'essaierai de compléter ce billet.
Nous n'avons pas fini de voir nos vies changer sous l'impact de l'utilisation de ces outils. Il se pourrait que ça soit aussi important que l'impact de l'utilisation des téléphones portables.

Si j'étais jeune de maintenant je m'orienterai plus que jamais vers des métiers matériels et techniques d'usages immédiats et de travaux ou réparations : aucun manager n'estimera, du moins dans l'immédiat, qu'une IA pourra remplacer un plombier ou un serrurier.

 

 


Râler et parler bouffe

 

    Dans mes entourages familiaux et professionnels et dans les circonstances de ma vie quotidienne, je croise sans arrêt des personnes qui râlent tout le temps (et vice-versa). 
Pour une fois un préjugé (celui du Français râleur) me semble parfaitement justifié. 
En toute chose déceler, et fissa, le motif qui permettra d'émettre une rouspétance. 
L'exemple quintessentiel étant le bougre incarné au fil de ses films par Jean-Pierre Bacri.

J'y repense en lisant ce billet chez Carl Vanwelde, lequel cite une blague dans laquelle un Russe du temps de l'Union Soviétique rêvait d'émigrer en France afin d'avoir enfin le droit de se plaindre.

On pourrait la compléter par notre grande spécialité collective, parler bouffe et boissons à table en dégustant d'autres mets et en buvant d'autres choses. C'est assez impressionnant. Un des rares trucs qui soit resté inter-générationnel. Et un des rares trucs qui s'observait déjà quand j'étais petite et a perduré jusqu'à maintenant. J'y apporte d'ailleurs moi-même à l'occasion ma contribution.


Everybody has become a business man (or woman)

 

    En ce week-end d'avril, nous nous sommes déplacés, ce qui n'est pas si fréquent (1). Nous avons pris des trains, des bus, un taxi, des métros.

Parmi les trains deux TGV. En première, par la grâce de billets qui n'étaient guère plus chers qu'en seconde (2).
Curieusement, là où d'ordinaire on croise des personnes bossant, dont certaines ostensiblement, ces deux trajets furent particulièrement calmes. Le seul bruit fut un homme fredonnant à un moment et auquel l'un de ses voisins immédiat a fait remarquer "Monsieur, vous chantez faux", ce qui était injuste car son fredonnement n'était pas désagréable, mais l'argument le plus efficace pour lui passer l'envie de continuer.
À l'inverse, tous les autres trajets se firent en entendant des conversations directes ou téléphoniques, liées à des affaires en cours. 
Il y a eu le gars de notre banlieue, qui avait des pochettes (sic) à livrer, ne n'inquiète pas, tu me connais, je travaille carré carré.
Les deux dames qui parlaient stratégie managériale ou quasi alors que ce qui transparaissait était aussi que leurs jobs ne devaient pas être très qualifiés. Mais voilà, il convient désormais de tout vendre et tout stratégiser.
Le taxi qui nous a un peu parlé stratégie d'anticipation dans les choix d'équipement.
Deux jeunes plus ou moins cadres et très dynamiques qui évoquaient des stratégies aussi, de changement d'entreprise et de salaires (j'imagine bruts annuels) à 50 k ou 60 k (K€ I presume), dans "la data", et comment négocier ça, parce qu'on le vaut bien. La jeune femme semblait légèrement en retrait, je crains qu'elle ne puisse prétendre à autant, du simple fait de n'être pas un homme.
Et c'était le week-end.

Le capitalisme l'a emporté, malgré les dégâts qu'il fait et qu'il nous pousse inlassablement à bousiller notre planète, produire toujours plus pour toujours plus d'êtres humains qu'il déshumanise en passant : nous avons tous tout le temps quelque chose à vendre, quelque chose à acheter (3), et nous-même à placer.
Tout n'est plus qu'objectifs, recherches de performances et stratégies.
À l'heure où les "intelligences artificielles" vont nous supplanter dans tout ce qui nécessite une stricte efficacité, ce n'est pourtant pas le moment de perdre l'art de perdre du temps, de faire des choses pour le plaisir ou pour faire plaisir, ou simplement parce que c'est amusant ou que ça fait du bien.
L'art de faire des choses sans compter, sans calculs et sans arrière-pensées, l'art de l'involontaire et du "pas exprès".
Mais il est sans doute déjà trop tard. 
Nous sommes toutes et tous conditioné·e·s.
Et le week-end on ne se relâche pas.

 

(1) Je pense que nous ne saurons plus être aussi mobiles qu'avant la pandémie. Il y a désormais un grand besoin de jours sans rien où l'on se laisse porter par le déroulé de la journée et la nécessité de dormir pour récupérer. 
(2) En fait le problème était plutôt dans l'autre sens, qu'en seconde ils étaient chers. Le prix du train devrait être abordable aussi pour les gens qui ont un emploi à horaires classiques et donc peu de possibilités pour partir en décalés, mais pas nécessairement beaucoup d'argent.
(3) Y compris les acheteurs frugaux qu'en tant que demi-vieux pas spécialement argentés le Joueur de Pétanque et moi sommes.
  


Une grande fatigue

 

    Sous l'effet d'un deuil et peut-être de l'âge, je m'aperçois que je deviens peu capable de suivre l'actualité, surtout qu'elle était, particulièrement aujourd'hui faite de violences, et plus particulièrement de violences répressives, puisqu'il y avait de grandes manifestation écologiques, contre la mise en place d'un dispositif de rétention de l'eau aberrant (1) pour ne parler que des questions de bon sens.

Alors aujourd'hui j'ai vaqué à mes occupations administratives et domestiques, tenté d'écluser un peu la fatigue, terminer une lecture pour le cercle de lecture dont je fais partie, et été à un entraînement de natation où j'ai subi un passage de grande fatigue (mais l'eau est sympa, elle nous porte). Et au soir j'ai lu les interventions des ami·e·s sur les différents réseaux, dont certains m'ont réconfortée par leur humour.


Capture d’écran 2023-03-25 à 23.07.13

Je devrais être en train de me battre pour nos retraites, mais n'en ai pas la force. Pas même celle de suivre de près ce qui se passe. 

 

(1) au lieu de la laisser en sous sol puis de la prélever on va la stocker dans de vastes bassin (histoire qu'elle s'évapore ?)


À côté et concernée

 

    Étrange journée où plus encore que lors d'autres je me sens à la fois concernée par les événements (plus jeune, plus disponible je serais allée manifester) et totalement en dehors, puisque clouée devant un ordinateur, à travailler.

Plus encore que d'autres jours, et comme j'étais en télétravail, je ne suis pas sortie de la journée, coupée de la ville et de ce qui s'y déroulait. Pas de temps morts ou très peu (organiser avec ma fille le fait qu'elle passe chez l'opticien pour moi en même temps que pour elle, afin que je n'aie pas à filer dès après la fin de mon temps travailler dans l'espoir d'arriver avant qu'ils ne ferment). La journée était particulière avec des dysfonctionnements généraux, lesquels n'étaient pas de notre fait (interruptions dans certaines connexions ? problèmes chez les hébergeurs ? ...). Beaucoup d'appels et d'interventions repoussées, puisque le problème général gênait pour traiter les problèmes particuliers.

Le pays semblait somme toute dans le même état, puisque les mouvements de grèves et manifestations faisaient passer le reste au second plan. Ce n'est que vers la pause déjeuner que j'ai pu brièvement m'informer, avant de m'accorder une sieste, qui est le grand avantage du télétravail (grignoter un truc vite fait puis dormir). Et puis au soir, une fois la connexion professionnelle raccrochée.

Les violences avaient été nombreuses, particulièrement de la part des forces de l'ordre que l'on voyait, sur des vidéos qui souvent se recoupaient, s'en prendre à des portions de cortèges calmes. Quant aux manifestants violents, il semblaient plutôt être laissés à leurs actions, souvent incendiaires en cette période où les déchets ne sont plus régulièrement ramassés. 

C'était un jour humide. Lorsque je suis sortie chercher à la piste ma trifonction nouvelle, il pleuvinait.
Les camarades effectuaient leurs exercices de PPG sur les marches, que je n'aurais pas su faire (je n'ai pas d'impulsions des pieds, ne peux que très peu sauter). 

Une mosquée étant sise dans l'étage supérieure du gymnase, des hommes sortaient munis de sacs plastiques blancs contenant quelques victuailles, car c'était le début du ramadan. Une mendiante qui s'était installée devant les grilles du stade se faisait déplacer par l'un d'eux, Ne restez pas là vous allez nous faire avoir des ennuis avec la mosquée. Elle a obtempéré.

J'étais trop triste et trop fatiguée du travail (et des nuits courtes, difficiles de se contenter de travailler puis rentrer dormir alors que la période est mouvementée) n'ai pas eu la force de pratiquer ne serait-ce qu'un brin de course à pied. J'ai fait une boucle par les maréchaux, zone aujourd'hui calme, et le parvis du tribunal de Paris, calme aussi.

Les nouvelles internationales (sujet à la une des actualités du jour chez Hugo décrypte) n'étaient guère plus rassurantes que nos violences issue de la politique méprisante et anti-démocratique menée. Je songeais aux façons de faire de Margaret Thatcher, que nous retrouvons en France aujourd'hui.

Pour me détendre, j'ai poursuivi ma quête d'un marathon où m'inscrire à l'automne. Bruges tient la corde. L'un des critères est : ce marathon laisse-t-il terminer les très lents ? Mon temps estimé en cas de succès pourrait être logiquement entre 5h16 et 5h37.

Je songeais depuis des heures à l'amie Jeannine que nous allons enterrer demain. Et mon cœur se serrait. Le joueur de pétanque l'avait croisée lors d'une assemblée associative récente et elle lui avait donné l'impression d'aller mieux. Il me l'avait dit, et j'y avais cru.

J'ai téléphoné à un moment donné à une vieille amie qui me manque, et perd le fil de nos conversations. Je ne souhaite pas perdre celui de notre amitié.

Peu avant minuit il s'est mis à vraiment pleuvoir. 


Les apparences trompeuses / Mouvements contre la réforme des retraites imposées par recours au 49.3


    À nouveau Vélotaf de retour, Paris à traverser du sud au nord, vers 19:00

Je n'ai aucun problème pour trouver un Vélib mais l'appli dédiée, que je consulte afin d'aller vers une station pourvue de vélos à emprunter, indique lors de l'accès par un message des "stations en cours de fermeture". 
Je n'en saurais pas davantage car je suis déjà sur la zone de mon bureau avec l'affichage des montures disponibles. Seulement je me dis que le retour risque d'être aussi hasardeux que lundi (1). 

Capture d’écran 2023-03-22 à 23.24.06    J'avais opté pour le trajet semi-direct, l'un des plus sécurisé en terme de pistes et qui passe vers Montparnasse puis l'École militaire puis l'ouest des Invalides

20230322_194125

 

puis le Grand Palais, puis l'avenue Matignon, le Parc Monceaux ... Tout était calme même si on croisait un peu plus de véhicules à sirènes que d'ordinaire.

Si j'ai eu des émotions c'était de risques de circulation habituels, tels que l'automobiliste qui te double dans une rue à limitée à 30 km/h car rester derrière un·e cycliste porte atteinte à son honneur, et te rase les moustaches pour tourner à droite alors que tu vas tout droit, mais aussi deux cyclistes qui ont fait n'importe quoi : une jeune femme qui n'a pas compris que je m'écartais soigneusement d'une voiture qui venait de se garer car j'anticipais la portière et est passée entre la voiture et moi et un livreur à vélo cargo de ceux qui ont un large caisson devant qui me demandait de me mettre à droite pour me dépasser dans une piste qui était déjà trop étroite pour que deux vélos normaux s'y dépassent (fors à être expérimentés). 

Pour le reste, j'étais presque déçue. Car pour une fois j'avais eu au travail des échos de l'actualité : un des collègues de la tranche de pause 12:30 à 13:30 avait écouté la prise de parole d'Emmanuel Macron, et à la demande d'autres collègues il en a fait un bref résumé comme on en voit sur les fils d'infos (2). Quelqu'un a alors commenté : - Bref, il a mis de l'huile sur le feu.
Et tout le monde d'acquiescer, y compris celle qui ne cache pas d'être proche de son parti.
Ce qui fait que je ne doutais pas qu'après une telle déclaration, inévitablement, la colère allait grimper d'un cran.

Du côté du tribunal de Paris, calme plat si ce n'était des départs et circulations de véhicules d'urgences policières (mais pas en escadrons, pas comme lundi).

Et puis en rentrant chez moi, j'ai consulté les fils d'infos, vu sur Twitter que ça manifestait vers Montmartre, République ou Bastille. Lu plus tard cette brève dans un live officiel :

Capture d’écran 2023-03-22 à 22.38.51

 

Et tout au long de la soirée j'entendais de ma cuisine, dans le semi-lointain parisien, des sirènes encore et encore.
Preuve que le calme de mon trajet n'avait été qu'une apparence trompeuse. Je le sais au moins depuis 1986, alors que je logeais et travaillais dans Paris révolté, sans en avoir rien vu qu'une collègue décomposée un matin car une de ses proches habitait l'immeuble où la veille au soir Malik Oussekine avait été massacré.
Ce n'est donc pas une surprise, mais à vivre, ça reste surprenant. J'aurais pu dire en toute bonne foi à ma famille en rentrant, C'est calme, Paris, ce soir. 

 

(1) Il l'était peut-être aussi mardi mais j'ai pris les transports en commun afin d'arriver à temps pour l'entraînement sur piste de mon club [de triathlon]
(2) J'entends par là qu'il s'efforçait d'être factuel et non partisan. Bel effort.

 

update late : o tempora o mores, une pépite 

 

Capture d’écran 2023-03-23 à 00.17.32

Cela dit, Président Macron se fait ratio souvent.


Vélotaf perplexité

 

    C'est une caractéristique de mon emploi actuel : pour peu qu'à ma pause déjeuner je prenne le temps d'un repas avec les collègues, je peux passer une journée entière sans rien savoir de la marche du monde.

On saurait sans doute si quelque chose de lourd survenait, c'est arrivé d'ailleurs parfois que le Boss énonce une info majeure, avec sa voix qui porte dans le grand bureau. Mais globalement, je prends souvent un Vélib pour le vélotaf de retour sans rien savoir de ce qui a pu se passer.

Seulement voilà, mon trajet est une traversée de Paris selon un axe Nord Sud un brin infléchi vers l'ouest et dans notre pays si centralisé, je passe clairement là où tout se passe. Du moins du point de vue des décisions et des enjeux de politique nationale.

Alors ma vie que je récupère, dès lors que mon temps salarié est fini, ressemble fort aux séquences "No comment" sur Euronews, je vois des éléments d'événements, je n'ai pas le contexte précis.

Le contraste entre le fait de passer au cœur des choses tout en n'en sachant rien est fort intéressant à vivre, quoi qu'un brin déstabilisant. Très Forrest Gump, comme concept.

Ainsi ce soir je peux témoigner que tous les abords de l'Élysée étaient bouclés et surveillés par les forces de l'ordre, que c'était une belle pagaille pour la circulation automobile, que de nombreux bus vers le Rond Point des Champs Élysées et un peu après attendaient en warning de probables consignes de suite de circulation. Les vélos, nous tentions comme souvent simplement de sauver notre peau. Quelques automobilistes se montraient prévenants (dont un taxi, merci à lui), d'autres moins.

J'ai passé la deuxième partie de mon trajet à me demander ce qui avait pu survenir. Je savais aux fils infos du matin qu'une manif avait eu lieu, mais de là à nécessiter que ce quartier fût bouclé, c'était étonnant.

Finalement, une fois parcourues les sources d'informations usuelles je n'ai rien trouvé de particulier, si ce n'est que la première ministre et celleux de ses collègues concernés par la réforme des retraites étaient réunis ce mercredi soir à l'Élysée, ce qui pouvait expliquer le blocage du quartier présidentiel.

Notre avenir s'annonce laborieux.


Mourir de froid des mains

 

    Au sortir d'une belle soirée au cours de laquelle nous avons fêté les 20 ans professionnels d'une amie, j'ai voulu comme dab rentrer à Vélib, j'en ai d'ailleurs trouvé un très facilement. 

J'aurais dû me méfier, ça n'était au fond pas bon signe.

J'avais mes mitaines de vélo qui à l'ordinaire suffisent lorsque les températures sont encore positives. Mais là, très vite, en chemin, j'ai cru mourir de froid des mains, une glaciation douloureuse avec des élancements fulgurants.

Je n'avais pas fait bombance, ou très raisonnablement. Ça n'était pas non plus une chute si brutale des températures, la station de Paris Montsouris indiquait 2,5°c vers l'heure à laquelle je suis sortie et mon téléfonino 2°c lorsque je suis arrivée en bas de chez moi. 
Au bout de quelques minutes à la maison, chauffée, j'ai pu recouvrer l'usage normal de mes mains.

Mon équipement général avait fait que le reste du corps, y compris les pieds pourtant seulement chaussés pour l'entraînement dont je venais directement après le travail, n'avait pas trop ressenti le froid glacial. Qu'est-ce qui a bien pu faire qu'il a été si redoutable pour les mains ?

Vivement pluie et temps doux !


Gros rhume petits exploits

 

    Me voilà depuis mercredi tombée enrhumée. Curieusement ça n'a pas commencé par le mal de gorge mais par le nez qui coulait comme une fontaine.
Je n'ai pas souvenir particulier d'avoir pris froid, en revanche il est vrai qu'entre un samedi travaillé en face d'un collègue qui venait d'être enrhumé et un dimanche joyeux en équipe, j'avais pris quelques risques.

Mercredi soir j'ai eu de la fièvre, une fois rentrée. Et à nouveau dans la nuit de jeudi à vendredi. 
Dans la journée je ne crois pas.
Aujourd'hui je me sentais simplement fatiguée et la gorge douloureuse, mais la tête presque normale, pas marmiteuse.

Je m'apprêtais à demander à mon boss ce matin (la veille télétravail, la question ne s'était pas posée et mercredi je ne me voyais pas dire en cours de journée de travail chargée, J'ai le nez qui coule, coucou je m'en vais) si je devais aller me faire tester mais comme j'étais masquée il a lui-même pris les devant en me disant Garde bien ton masque (ton bienveillant, je précise).

Je crois que sauf forte fièvres ou symptômes violents, plus personne dans ce pays ne se fait tester.
Pour ma part je me sens tellement typiquement dans les symptômes des gros rhumes qui me sont (hélas) familier que je ne crois pas que ça puisse être autre chose, à part peut-être une angine.
Donc voilà, à la française j'ai fait le bon petit soldat et j'ai bossé entre deux atchoums masqués et déglutissements pénibles.

Je pense m'en être bien sortie (1), mais le départ de la maison avait été particulièrement difficile et d'heure en heure il s'agissait ni plus ni moins que de tenir.

Quelques personnes m'ont aidées l'air de rien : 

1/ le boss qui alors que je demandais à m'absenter un lundi de mars pour un examen médical (de vérification comme on finit par en avoir un certain nombre à effectuer à partir d'un certain âge), dans l'idée d'y aller sur une pause déjeuner étendue, m'a accordée 1/2 journée de récup d'heures sup.
(c'est très gratifiant ça donne l'impression que tous les soirs où je reste plus tard pour terminer proprement, et ne pas laisser tomber les clients sont quand même pris en compte)

2/ le collègue qui sans hésiter a accepté d'échanger avec moi un samedi de permanence en avril afin que je puisse aller à l'AG d'une association dont je fais partie et qui aura lieu à Lille ; grande gratitude envers lui.

3/ la personne qui tient la jolie retoucherie près de mon travail et qui bosse à l'ancienne, avec soin et fait le petit complément de réparation qui va bien. Elle a ressuscité un de mes vieux blousons (dont je n'ai même plus le souvenir de la provenance, c'est dire si ça date) et ravaudé un truc en prime sans demander paiement. 
Que quelqu'un puisse encore travailler ainsi me réchauffe le cœur. C'est comme notre ancien cordonnier chinois.

Et globalement, peut-être par égard pour ma voix d'enrhumée, les clients ont été tous d'une grande patience et sympas.

Prise par une soudaine quoiqu'illusoire bouffée d'énergie j'ai choisi de rentrer à Vélib et en passant par l'ouest, comme j'aime à le faire en fin de semaine, histoire de transformer le vélotaf de retour en une balade.
Un Vélib électrique aiderait pour faire face à l'énergie entamée. Et ça l'a fait sauf ... qu'il n'avait pas de lumière avant et que je n'en ai pris conscience qu'en longeant l'un des lacs - étangs du bois de Boulogne dans le noir absolu.
Au moins j'en ai un temps oublié la gorge en feu.
J'ai pu en prendre un autre à une station près du bout du lac et terminer normalement, quoiqu'avec un itinéraire pour la partie Neuilly Levallois moyennement satisfaisant (rues à voitures).

J'ai pu trouver l'énergie en soirée de m'occuper du train, et des réservations pour le week-ends du 15 avril et des messages à chacun.
À présent c'est le week-end, enfin.

Puisse le rhume ne pas m'empêcher de courir à Charenton dimanche.

 

 

 

(1) Le risque étant que lundi je découvre d'avoir fait une succession de bourdes, parce que je croyais n'avoir pas de fièvre mais en fait si.