De la pertinence des remerciements (à la fin d'une œuvre, par exemple un roman)

 

    Donc voilà, oui il se tient ce roman, plutôt bien. L'éditeur en a été immédiatement content, n'apportant que quelques remarques sources de légères corrections. Le style est là, depuis un moment, une musique fiable et stable. Le sujet susceptible pour bien des lectrices et lecteurs d'être intéressant.

Mais voilà, quelque chose par rapport à d'autres romans ne fonctionne pas totalement. Il n'y a pas l'envol habituel, il manque comme un élan.

Ainsi voilà, le résultat loin d'être honteux, ne suscite pas d'emballements.

D'ailleurs voilà, la fin flotte un brin, comme il est convenu de nos jours afin d'éviter le double écueil d'un happy ending trop sucré comme d'un final trop sombre pour que le livre ne s'offre.

Et voilà qu'à peine après cette fin suivent deux pages. Des infos bibliographiques comme on le fait là aussi depuis quelques années, pages qu'en tant que lectrice curieuse et désireuse d'apprendre, j'apprécie généralement. Puis les remerciements.
Les voilà abondants, détaillés, comportant pour faire bonne mesure une part sybilline. Cité•e•s, on est suppos•e•s s'en sentir reconnaissant•e•s. Seulement voilà : lorsqu'on est chaleureusement remercié•e•s d'avoir contribué à un roman raté, quel effet est-ce que ça fait ?



(note écrite alors que j'hésite ou non à déposer de grands mercis à la fin de mes propres travaux au sujet de la qualité et de la pertinence desquels j'ai tant de doutes presque abyssaux)


La culture c'est comme la confiture - un ancien billet potentiel (août 2004)


    En effectuant mes sauvegardes de photos dont les premières remontent à juillet 2004, voilà que je suis retombée sur des notes du mois d'août de la même année, je crois que je l'avais écrit pour amuser, en commentaire de l'un de leur blog, les amis.

Ça m'a fait sourire de les retrouver. C'était moi avant d'être libraire mais déjà bien embarquée pour y tomber. Je ne remercierai jamais assez Sylviane Duchesnay qui sur le chemin aura beaucoup compté. Cette patience qu'avec moi elle a eu, qui venait si souvent l'embêter. Je lisais déjà beaucoup mais plutôt des polars et en littérature des classiques (je sentais que j'avais beaucoup à rattraper) et donc pour les romans français contemporains je défrichais.

Les liens sont probablement périmés et la librairie mentionnée (qui était en face de mon lieu de travail) a été hélas fermée il y a plusieurs années.

Sans doute du fait d'avoir changé d'orientation professionnelle radicalement, j'ai l'impression de lire une scène de la vie d'une lectrice débutante qui aurait quinze ans et d'en avoir trente à présent.

 

dialogue (finalement pas si) fictif :


le lundi

Gilda (employée de banque) : - Bonjour, dis-donc qu'est-ce que tu aurais comme bouquins de Despentes, Virginie Despentes ?

Sylviane (libraire) : - bonjour Gilda, Oh, tu as le choix ; déjà en poche tu as "Baise-moi" et puis "Teen spirit", je crois qu'on les a en rayon. Monte aux poches et regarde à D.E.S.P.

Gilda : - T'inquiète va, D.E.S.P. je sais y aller les yeux fermés.

 
le mardi

Gilda : - Bonjour Sylviane, dis, tu aurais "Le pire des mondes" et "Superstars" de Ann Scott ?

Sylviane, amusée : - "Le pire des mondes" n'est pas encore en poche, mais oui on les a. C'est bien, on te voit souvent ces jours-ci.

Gilda : - En fait c'est parce qu'elles ont chacune ouvert leur blog et ça m'énerve figure-toi que je n'avais pas lu leurs livres.

 
le jeudi

Gilda : - Bonsoir Sylviane, dis voir, tu aurais les livres de Philippe Jaenada ?

Sylviane, goguenarde : - Va vite voir aux poches avant qu'on ferme, et prends au moins "La grande à bouche molle", tu verras, ça devrait te plaire.
Il a ouvert un blog lui aussi ?

Gilda : - En quelque sorte, oui.

Sylviane : - Sais-tu si par hasard Philippe Besson en a un ?

Gilda : - Je n'en sais rien mais promis dés que je rentre chez moi je me renseigne.
 

moralité : La culture c'est comme la confiture, quand on en a peu, autant étaler un max.
 
(posté en guise de remerciement sur le blog d'Ann Scott :
ainsi quelques jours plus tard que ce qui suit)
 

le vendredi

Gilda : - Bonjour, tiens j'ai trouvé sur l'internet quelqu'un de sympa qui m'a dégoté l'adresse du site de Philippe Besson. Pour le blog, on sait pas s'il en a un mais le site est vraiment très bien. Et puis du coup je vais enfin prendre "En l'absence de l'homme" et puis "L'arrière-saison".

Sylviane, rayonnante : - Tu verras, tu regretteras pas. Mais tu sais si tu attends septembre "L'arrière-saison" tu le trouveras en poche.

(Sylviane connaît mon impécuniarité chronique de cadre dynamique à temps partiel dont les dépenses le sont tout autant mais à temps plein).

Gilda : - Non, non j'en ai besoin avant.

(je pense à mes courtes vacances qui finiront bien par venir un jour, j'espère)
et puis je voulais faire honneur à Kill Me Sarah qui s'est donné la peine de me renseigner d'un blog à l'autre. Je me dis que pour qu'il se donne tant de peine, c'est qu'il doit bien y avoir une solide raison. 

pour info :

La librairie existe vraiment : Del Duca ; 26 bd des Italiens ; 75002 Paris
(pub totalement gratuite et désintéressée, je ne suis qu'une fidèle et peu raisonnable cliente)
 

La soirée des bons sujets


11068402_10206759388806248_3458315641856290420_nJe revenais paisiblement d'une soirée en librairie italienne, avec plein de réflexions fournies au sujet des loups et des lions, lorsque traversant la gare Satin Lazare pour accéder au train de banlieue que je m'étais résolue à prendre - trop envie de lire et donc moins de pédaler (1) -, je suis tombée via mon téléphone malin (2) sur cette photos de chiens dans un relais d'une autre gare. 

Les commentaires suivants, c'était sur un réseau, indiquaient qu'ils allaient fort bien, merci, juste un peu apathiques, mais au premier regard ils donnaient bien l'impression d'une étrange tragédie propre, et la toute première idée "Mais que s'est-il donc passé ?" appelait l'écriture, une histoire à raconter, des imaginations à libérer.

"Racontez ce qui s'est passé."

*            *            *

 

Je n'ai pas eu le temps de développer : sur  l'escalator voisin une jeune femme conversait avec une dame nettement plus âgée, tante aînée ou grand-mère et lui déclarait :

"Je connais très bien une dame qui a perdu son mari à Poissy cet été".

Comme nous ne faisions que nous croiser, je n'ai rien perçu de ce qui précédait, ni non plus la suite. Ce qui était curieux c'était l'absolue neutralité avec laquelle elle prononçait ses mots. Un peu comme dans certaines pièces de théâtre un brin expérimental, quand les acteurs s'adressent en face public, et débitent un bout de dialogue, monocordes, détachés, puis s'écartent. Ou alors dans certains passages, pour le coup ils y seraient dit en plus dynamiques, des pièces de Pierre Notte (3). 

"Reconstituez le dialogue. Vous avez 30 minutes".

*            *            *

Mais le train arrivait. Et entre-temps sur mon téléphone futé, j'étais passée sur twitter où je suis tombée en arrêt devant 

Capture d’écran 2015-05-19 à 23.03.26À l'heure qu'il est j'ignore s'il s'agit d'un canular combiné avec le compte @FLOTUS ou d'un piratage généralisé, mais 

"Imaginez les touites qu'auraient émis, confrontés à la même situation, l'un.e. des responsables politiques suivant.e.s : 

Vladimir Poutine, Angela Merkel, Matteo Renzi (4), David Cameron, Alexis Tsipras, Catherine Samba-Panza, Michelle Bachelet, Dilma Rousseff, Park Geun-hye, Manuel Valls, François Hollande.

(Le petit Nicolas est quant à lui occupé à relire 1793, en plus qu'il n'est plus en exercice, il ne touitera donc pas)"

*            *            *

Le temps que je constitue la liste, j'étais arrivée.

Et là je tombe de sommeil, et demain c'est une nouvelle semaine de boulot salarié qui s'entame. Je n'aurai donc pas le temps de traiter moi-même les sujets fournis par cette belle soirée.

Mais si d'aventure ça vous dit ... 

 

(1) Dab à la belle saison je rentre en vélib.

(2) C'est plus rigolo que smartphone, non ?

(3) Je l'aurais bien vu dit par le deuxième fils dans "C'est Noël tant pis".

(4) L'homme qui s'est installé dans le bureau de Clément VII

 

[photo : Anne Savelli que je remercie ; Châtellerault aujourd'hui]

PS : Cette photo a été réalisé sans trucages ni souffrance animale ;-) 

PS' : Je crois que j'ai un peu trop écouté débattre sur les programmes du collège, ça a déteint. 


Il y a deux ans - Make it short

nb. : Ce texte a été écrit bien avant le 7 janvier 2015 et le message autopromotionnel reçu de ta part le 8. À la réflexion j'ai décidé de le maintenir à la date que j'avais prévue. Il est une bonne mesure du chemin parcouru, de l'incidence qu'un acte de terrorisme même s'il ne nous touche pas physiquement, peut avoir dans nos vies, nos façons d'aimer, de penser, de percevoir le monde. À l'instar de Marie, je me suis longtemps demandé, surtout pour ma part devant les faiblesses que j'avais : Peut-on changer ? Je sais désormais que la réponse est oui. 

 

Capture d’écran 2014-11-04 à 18.03.12Il y a deux ans, à la même heure, je vendais "L'histoire d'Alice [...]". Le patron et moi étions efficaces.
J'étais heureuse et fière.

Puis tu m'as dit Va-t-en.

Je n'ai pas su vendre le roman suivant.

 

141104 1838

 

  

 


Les oloés à Simone

 

P1248889

Sur les conseils avisés d'une amie qui déjà plus d'une fois m'a tirée de mauvais pas, j'ai dans l'idée d'enfin m'extraire du marigot de désarroi dans lequel je patauge tous ces derniers mois à cause de la désinvolture d'un saligaud de l'oubli, entrepris de lire (ou relire (1)) les écrits de Simone Signoret. 

 

C'est quelqu'un que j'ai toujours admiré, un peu comme j'admire profondément Siri Hustvedt : la plupart des gens se pâme ou pâmait devant leur compagnon, quand pour moi ce sont elles qui devraient compter, du moins pour le domaine professionel qu'ils partagent ou partageaient. 

J'ai souvent eu l'impression, peut-être fausse, que leur travail à elles auraient été davantage mis en valeur si elles n'avaient pas été dotée d'un homme de leur vie si encombrant. Et qu'à l'inverse s'ils n'avaient pas l'un comme l'autre rencontré cette femme exceptionnelle et structurante, ils seraient restés dans leur art un niveau en dessous que celui qu'ils ont atteint. Après, bien sûr, il y a quelque chose de l'ordre de l'excellence entraînante, et de la compréhension mutuelle des difficultés lorsqu'est le même le métier qui est irremplaçable et crée soutien mutuel. J'en sais quelque chose de ne pas l'avoir, ou plus.

"Le lendemain elle était souriante" est le premier opus qui me soit (re)venu en mains, maladroit du point de vue littéraire car il mélange des niveaux de récit et d'écriture trop disparates, même si le fil conducteur qui pourrait être résumé par "comment écrire un diable de bouquin qui raconte sa propre vie quand elle est déjà bordel de bien remplie" ne nous quitte pas. Mais fichtre intéressant du point de vue humain et porteur pour moi de quelques clefs (2). L'amie n'avait pas tort, au delà-même de ce qu'elle pensait.

 

Dans les pages d'après le corps de l'ouvrage, au delà du mot "FIN" si soigneusement daté, outre une fort belle lettre de Maurice Pons (tiens, Maurice Pons), figure une liste des tables sur lesquelles la femme qui écrivait a posé sa lourde machine (3). Et ce sont d'autres oloés, en fait, ceux d'une femme suffisamment bien installée dans la vie et généralement logée même lors des itinérances de son métier principal (4) pour ne jamais manquer d'une chambre à soi, mais suffisamment prise par l'arrachement de l'exercice pour devenir attentive au meuble de support, ainsi qu'à ses différents états d'ordre suspect et de désordre bouillonnant (décrits dans d'autres passages).

Voilà en tout cas une très jolie piste de réflexion, avis aux camarades (5).

 

PS : Comme toujours, syndrome de l'autodidacte, je sens que tout le monde va me dire que c'était archiconnu. Je suis une grande réinventeuse d'eau tiède et inlassable découvreuse de talents confirmés (6).

 

 

(1) Tant de temps a passé j'avoue que je ne sais plus si à l'époque de leur sortie je n'avais pas lu l'un deux.

(2) Entre autre des croisements communs et une pièce d'élément de réponse à ce deuil qui m'étreint de façon trop forte par rapport à notre absence de lien (direct), et dont je me dis que comme pas mal de ces énigmes qui traversent mon existence un jour viendra où la clef m'en apparaîtra, et je dirai Bon sang mais bien sûr et m'en voudrai d'avoir mis si longtemps à piger quelque chose qui était dans ma mémoire ou sous mon nez.

(3) Le texte a pris de ce point de vue là un grand intérêt technique : comme elle y décrit les difficultés très concrètes auxquelles elle est confrontée, on apprend ou on l'on revoit ce que c'était que d'écrire à la machine et combien le traitement de texte aura révolutionné nos vies d'écrivants. J'avais pour ma part oublié le problème crucial de la fin de feuille. 

(4) Sauf une fois à Amiens, une chambre trop petite pour qu'une table y tienne, mais alors on lui prêtera en contrebande une autre pièce (très beau passage que ce récit-là).

(5) Chez Anne Savelli pour récapituler, "Oloés du monde entier".

(6) L'expression est, je crois, de mon ami Jean-Marc un jour qu'il s'en moquait.


Un an après, et se dire : tout ça ne comptait donc pour rien pour toi ?

 

C'était que de passage à Paris pour ton travail et malgré qu'une vieille amie que j'aime beaucoup t'accompagnait (1) tu tiens à ce qu'on se voie.

Nous partageons une assiette de foie gras. Tu lui expliques combien pour le nouveau petit roman dont tu nous fait admirer la jolie couverture, qui donne envie, j'ai compté. Mes messages au bon moment pour te donner l'élan. Ma connaissance du cimetière de Dieweg (et qui comptait dans le fait que j'aie encouragé).

Au moment de partir tu as oublié que je ne prenais pas le train avec vous. Ces limites idiotes du manque d'argent : riche et sans contraintes de travail avant le lendemain 14h, je serais montée sans aucun souci d'aucune pénalité, régler ça tranquillou en allant voir le contrôleur. Dans la dèche relative mais suffisante l'idée de monter sans billet, l'idée d'aller en prendre un ne m'effleure même pas. Et comme je sais ta situation tout aussi difficile (2), ça ne m'effleure pas même non plus que je peux monter et que tu m'aideras. D'ailleurs tu ne dis pas Viens, mais nous nous saisissons les mains et nous embrassons.

Tu as pensé à m'apporter de la Pasta Speculoos Crunchy te souvenant qu'un jour je t'avais dit que c'était bizarre, qu'en France on ne trouvait que la simple (qui m'indiffère) et jamais la Crunchy (avec des vrais morceaux de speculoos dedans, et qui me régale). J'ai si peu l'habitude, à part certaines très bonnes amies, que l'on pense ainsi à moi, qu'on se rappelle d'un petit truc que j'ai dit qui [me] manquait pour en faire un cadeau attentionné, que j'en ai presque pleuré.

En fait c'est un peu comme pour les photos : je suis celle qui les prends, pas celle qui y figure. Sauf que pour les photos je préfère ça. Alors que pour les cadeaux, cette réaction que j'ai eue en ce lundi d'hiver très froid me fait comprendre que quelque chose me manque parfois. [Heureusement qu'à ce Noël, l'homme de la maison m'a fait à son tour un petit présent comme ça, un cadeau de bonne mémoire et d'avoir écouté l'autre]

Capture d’écran 2014-01-05 à 10.36.24

 

Peut-être aussi que le froid a joué, pour m'empêcher d'avoir la réaction sauvage et salutaire qui eût pu changer le cours des choses. Je tiens debout avec peine, couverte de quatre épaisseurs de vêtements, engoncée malgré le secours de la doudoune ultra-light japonaise, et qui sert de doublure à ma veste d'hiver, elle-même chaude à la base.

Mais voilà je reste à quai et quelques mois plus tard quand il s'agira de chercher les livres pour les diffuser, je n'aurais pas l'argent du voyage et tu ne me proposeras pas de me l'avancer, alors je ferais le simple coursier, à la maison d'édition. Un peu déçue quand même, mais sans aucun soupçon.

Et plus tard, en février, j'accepterai de me débrouiller pour la présentation du premier roman de ton auteure italienne, et l'assurerai en juin malgré que tu as attendu quelques jours avant pour m'annoncer que j'étais désormais celle de trop. Et je le fais alors qu'en morceaux, mais voilà ni l'amie libraire qui nous accueille, ni la jeune femme écrivain n'y sont pour rien, elles n'ont pas à pâtir de ta désinvolture, et que je me sois laissée si facilement manipuler.

Moi qui suis quelqu'un de stable dans mes sentiments, même quand survient la passion, j'ai du mal à comprendre que quelque chose qui a eu lieu et durait depuis longtemps, très peu de temps plus tard soit déjà atteint d'une absolue péremption, en quelque sorte gommé entièrement (3). Et j'ai du mal d'avoir perdu d'un seul coup sans l'avoir vu venir l'intégralité du plus beau de mon existence de ces derniers cinq ans. Même si rien n'était simple puisque pour toi seul le fait de séduire importait et pas celui d'ensuite d'assumer au moins a minima les conséquences du trop facile exploit.

 

(1) Ta phobie des déplacements est-elle si forte qu'il te faille à chaque fois du monde autour de toi ?
(2) À moins que ce ne fût un mensonge ça aussi. Après tout, le doute désormais est permis pour chaque chose.
(3) cf. le très beau film de Michel Gondry Eternal sunshine of the spotless mind sauf que ça serait l'autre qui déciderait de tout effacer, celui qui nous a quitté(e).


7 janvier

 

P1058491(note en double tu - après tout pourquoi moi aussi je n'essaierais pas ? - pige qui peut)

 

Lui auras-tu envoyé comme tu le faisais chaque année, une carte pour son anniversaire ?

L'avais-tu traitée comme tu l'as fait avec moi et que ça serait en fait toi qui l'as éloignée et non pas elle qui t'aurait à un moment donné, aussi mystérieusement que pour moi, silencé ?

Lui as-tu aussi fait le coup de la porte qui est fermée, pour te précipiter dans d'autres bras peu après ?

Fake women only can offer fake love.

Nous sommes trop naturelles et franches pour toi, qui tiens tant à ce que tout finisse mal.

Et moi qui avais cru que l'un comme l'autre étiez des personnes fiables, aimantes et secourables, je me retrouve avec deux chagrins en forme d'énigmes, sur l'estomac, le cerveau, les bras. 

J'ai joué un rôle franc et donc risqué dans un scénario tarabiscoté ; qui l'était trop pour moi en tout cas. Les liaisons dangereuses au temps du texto. Je n'ai pas vos capacités pour élaborer, ni en moi l'envie de manipuler les autres, ni les séduire volontairement, ni rien faire par calcul en fait. Au plus sauver ma peau.

À tout prendre, c'était quand même mieux de que continuer à pointer "à l'Usine", vous me manquez, j'ai failli y passer, mais puisque je suis toujours là, je ne regrette pas. Et comme je n'ai à me reprocher que ma naïveté, la nuit je dors profond, lorsque je n'écris pas (1). Ce qui n'est peut-être pas tout à fait votre cas.

Bon anniversaire à toi, qui a changé ma vie, il fallait bien ça. La suite a malheureusement été chaotique, mais l'élan initial était merveilleux.

Bon courage pour les mois à venir, j'ai cru comprendre que ça risquait d'être difficile. La solidarité, quoi qu'il advienne, je ne la perds pas. Contrairement à vous autres, confortables bourgeois, je n'ai pas d'argent mais je sais le prix des choses, et que la vie est la seule que l'on possède et que l'on ne récupère pas quand elle s'achève malgré certains combats (courage à L., puisse un nouveau sursis ...).

Quoi qu'il advienne, je ne perdrai pas la reconnaissance envers la principale personne à m'avoir libérée et du poids parental et des murs et des castes inavouées de notre société. Je suis [de] nulle part et d'un peu partout, mais je ne suis plus où j'étais, coincée, assoiffée, enfermée, trop épuisée pour m'échapper, et seule la maladie ou une noire misère ou quelque guerre pourront m'y renvoyer. Je ne me laisserai plus faire, plus jamais.

Belle nouvelle année à toi qui est jadis (déjà) si brutalement partie. Non sans avoir ouvert la porte. Alors quand même, merci.

 

(1) ou que quelqu'un d'autre, la ville, ou une tempête, ne me réveille pas

[photo personnelle d'un tableau de Félix Vallotton, puisque les photos étaient autorisées (sans flash) à l'exposition]

 

 


Papelitos

 

PB257587

Je dois me rendre à l'évidence : de même qu'il y a par période des migrations de chaussettes solitaires et désolidaires, il semble y avoir des épidémies de désagrégation de sacs désireux de prouver leur biodégradabilité.

Il se trouve qu'un autre sac que celui, récent, dont je parlais, vient de se morceler étalant en plein passage ce qui y avait été en vrac, il y a plusieurs années, fourré. 

Sa composition totalement désordonnée - alors que je pratique plutôt une forme de désordre par zones organisé, et que le bazar est quand même en général regroupé par thème ou par teneur - me laisse à penser qu'il faisait partie des affaires entassées dans l'urgence lors d'un dégât des eaux par remontée d'eaux de cuisine usées fin 2008 ou 2009 -. Donc s'y trouvait tout et n'importe quoi : un vêtement dont je ne me souvenais pas, des câbles d'alimentation ou de connexion (qui ne m'ont pas manqué tant que ça), des papiers ennuyeux (vieilles factures, heureusement honorées), des cartouches Parker bleu-noir (difficiles à trouver) et tout un lot de post-it pour la plupart non datés. 

J'y ai jeté un œil avant de les jeter. Ils sont divers et variés de couleur et d'intérêts. Sans doute certains sont-ils des notes de lecture, mais le livre n'est pas indiqué. Il y a les éternels numéros de téléphone non nommés (depuis, j'ai fait des progrès, n'en note plus sans au moins une indication), des chiffres devenus mystérieux. 

Tous sont de ma main, je crois reconnaître ma façon de griffonner. Ce qui me semble intéressant c'est qu'aucun sauf un ne me rappelle rien. Ils pourraient avoir été écrits par quelqu'un d'autre. Most of them don't ring any bell. Je serais incapable pour certains de savoir s'il s'agit de quelque chose qu'il m'est venu d'écrire et que j'aurais noté sur la première feuille à ma portée ou bien une citation tirée d'un livre.

Ils vérifient donc parfaitement la pratique du Robinson (je ne mets pas le lien le bougre ne blogue plus) : à savoir que des écrits éventuellement intimes au bout d'un temps certain perdent cette qualité. Les détails de leur raison d'être immédiate se sont perdus dans les mois voire les années écoulées, les personnes concernées ne sont plus là ou plus vraiment les mêmes. Devenues affaires de mémoire, les faits, nécessairement se sont paré d'une aura de fiction. La réalité est trop complexe pour être saisissable via ce qu'il en subsiste un long moment après.

La suite n'est pas nécessairement destinée à être lue : si vous vous faites chier, vous l'aurez voulu. D'autant plus que je compte battre au passage mon record de notes de bas de pages. Je vous aurais prévenus. C'est pour moi dans l'idée d'un travail ultérieur que je n'aurais sans doute pas le temps d'effectuer (je connais ma vie), afin de savoir où retrouver la transcription exacte et exhaustive (matière première). Dans l'ordre de leur étalage sur le sol : 

Post-it 1 - bleu vert - carré - stylo bille 
Hubert Lucot "Le Noir et le Bleu Paul Cézanne" (Argol)
06 78 61 38 68 le 17/07 à 18h40

Post-it 2 - bleu vert - carré - crayon à papier et feutre violet
rue de Croulebarbe
Nuala O'Faolain Mona gildaf
flickr
la vie sauve (1)
pedzouille = country bumpkin

Post-it 3 - blanc - petit format - stylo bille noir stylo plume bleu en surcharge
Esmeralda Dennison (2)
300 000
3000 3000 300 300
Marianne Marion
Will Collins (3)

Post-it 4 - rosé - carré - stylo bille et feutre violet
→ incapable de répondre non même à un référendum (4)
42 25 17 (5)
6 12 70 72

Post-it 5 - bleu vert - carré - crayon à papier (6)
- Pourquoi la fenêtre a des barreaux
- Pourquoi on perd sans arrêt nos chaussettes
- Pourquoi on n'est jamais allé à Hauteville House (7)

Post-it 6 - bleu vert - carré - stylo bille (8)
Jonathan Coe 26/08/06 20h-21h
Viviane Hamy 26/07/06 France Cul 23h20 → ? (9)
6 août 21h-22h Sylvie Germain

Post-it 7 - bleu vert - carré - stylo bille (10)
17h-17h30 Culture
11 août Marie Darrieusecq
14 août Sylvie Testud
17 août Rykiel ⤻ Sarraute - Woolf
24 août Ariane Ascaride
25 août Frédéric Mitterrand
07/11/01

Post-it 8 - bleu vert - carré - stylo bille
② ──────────── France Cul
Annie Saumont (Losfeld)
qu'est-ce qu'il y a dans la rue qui m'intéresse tellt ?
────────────
lundi 17 juillet 11h20→30
Italo Calvino
jeudi 20 juillet Ourania
Le Clezio

Post-it 9 - bleu vert - carré - stylo bille bleu fin
dimanche 25 juin
France Culture
Vivre sa ville
7h05/8h00
cimetière parisien des Batignolles

Post-it 10 - bleu vert - carré - stylo bille noir fin
La goutte d'eau
désaltère
en même (abrégé) tps qu'elle
altère
────────────
"quelques fois j'ai les idées
si claires qu'elles me 
font mal aux yeux"
du pas de plus la 1ère

Post-it 11 - bleu vert - carré - stylo bille noir fin (11)
vers les 26 et 27/05/05
photos pour Arles
à nice and new pedestrian way

Post-it 12 - orange - carré - stylo bille noir fin et la dernière phrase au crayon à papier (12)
Pour les ressemblances
c'est pas
exprès et
pour le reste
d'ailleurs non
plus
───────
à plus tard comme tu voudras

Post-it 13 - bleu vert - carré - stylo bille noir fin et des essais de refaire fonctionner un stylo bleu
mettre en mot
pour moi
c'est parfois
un peu lourd
(+/- from David)

Post-it 14 - bleu vert - carré - stylo plume bleu sombre qui n'aurait pas fonctionné depuis longtemps
une tâche de café en bas à droite
on en crâme
on en crêve
name from spam
→ Zelma Magnani
why be an avera guy
any longer (13)

Post-it 15 - bleu vert - carré - stylo bille noir fin et feutre mauve (au dos)
① France Cul
mercredi 26 juillet
Viviane Hamy
de minuit à 0h40
────────────
dimanche 23 juillet 18h10
Stella Baruk
dimanche 6 août 21h
Sylvie Germain
(au dos) qui ont permis à cette fiction d'échapper à la réalité.

Post-it 16 - orange - carré - stylo noir (14)
→ 020406
name : Marcelino
14h27 1h47 36 jours 40 8 mois
37 jours
11'39
1 47
07/11/03
99
47
9h52 1h47 

Post-it 17 - orange - carré - stylo noir puis feutre
La beauté déborde
je ne peux la cadrer
────────────
pour Traces
Monsieur Pinault
se préoccuperait-il 
de ma pilosité ? (15)

Post-it 18 - orange - carré - stylo noir puis feutre (16)
Prova racogliere
meie pezzi si
che ti sei portata via
con te -
je suis en permanent danger

 

Ce dernier post-it est presque réconfortant : ça a beau être rude, c'est quand même moins pire cette fois-ci. Je crois plus en l'amitié qu'en l'amour d'où que celui-ci fait moins de dégâts en disparaissant brutalement.

   

(1) Ça je sais, c'est le titre d'un roman qui pour moi a beaucoup compté. 

(2) Not the slightest idea who it can be. Rien trouvé de probant sur les moteurs de recherche. Il s'agit donc peut-être d'un nom de personnage de roman. Lu ? Que je comptais écrire ? Ou d'un patronyme qu'un spam utilisait.

(3) Lui, je sais : famous old poet

(4) Je ne pense pas qu'il s'agisse de moi dont la capacité à envoyer promener sans la moindre diplomatie n'est pas à prouver. Qualification d'un personnage ?

(5) chiffres écrits verticalement. Je soupçonne une soustraction.

(6) forte thématique "questions existentielles" :-) . Ce serait des notes en vue d'un de ces billets de blog pour participer à un questionnaire qui circulait (et dont l'usage peu à peu se perd mais qui florissaient au début des blogs), que ça ne m'étonnerait guère.

(7) Hauteville House ou bien l'appartement de celle qui était mon amie intime et que j'appelais ainsi par référence au nom de sa rue. La question porterait alors sur le fait de n'y être jamais allée en famille au complet.

(8) On dirait un relevé d'émissions de radio que je souhaitais écouter.

(9) Cette entrée est encadrée, sans doute voulais-je ne surtout pas louper cette émission

(10) On dirait le petit frère du précédent, le mois est le même mais la seule date entière indiquée précède de cinq ans. Elle n'a donc peut-être rien à voir.

(11) Je me souviens très bien avoir joué les photographes en second pour le comité de soutien de Florence Aubenas et Hussein Hanoun. Aurions-nous fourni des images pour le festival d'Arles ? (plus aucun souvenir - pas exclu) 

(12) Troublant : on dirait des bribes de messages. Mais je n'ai pas l'habitude de noter quoi que ce soit avant : quand j'en écris c'est dans l'instant. Ou alors étais-je à "l'Usine" et dans un cas d'empêchement mais ne voulais surtout pas oublier. Ces phrases pourtant semblent anodines. Perplexité.

(13) La fin semble provenir d'un spam

(14) Plus aucune idée de ce à quoi peuvent correspondre ses décomptes. Peut-être m'embêtait-on sur les heures du temps partiel que j'ai occupé du 1er avril 2005 au théorique 1er avril 2009 ? Marcelino est peut-être un prénom de spam qui m'avait amusée.

(15) Le "pour Traces" étant précédé d'un "OK", je peux supposer que j'ai réellement sur ce thème écrit un billet, je crois savoir quoi (billet du 28 juillet 2006)

(16) Note d'après le 17 février 2006 c'est évident. Et je reconnais bien ce qui m'arrive quand ça ne va pas d'avoir recours à mes autres langues plutôt qu'au français

 

 

 

 

 

 


Indésirable (rêve heureux (ou très malheureux))

Note en double tu

 

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C'est une réflexion que tu as faite en te levant avec peine "Tu as de la chance, tu restes à la maison" qui m'a engendrée ce rêve de rendors après une triste première pensée :

depuis que le froid est tombé, même si pour l'instant il n'est pas excessif, je ne cesse d'être soulagée de n'aller point travailler, submergée de fatigue, ou de douleurs physiques, ou après des accès nocturnes du palud du chagrin, ou des bouffées de peine qu'un emploi de bureau rendrait ingérables (je désteste ce mot mais il s'agit bien de ça). En même temps je sais que si j'étais en librairie, comme jusqu'à il y a peu à Livre Sterling, je tiendrais sans problème, heureuse et motivée, contente d'employer mon corps à un travail physique. Simplement je serai trop fatiguée pour écrire après.

 

*        *        *

Je me réveillais dans notre lit que tu avais laissé. Il était plus tard que je ne le croyais, d'ordinaire nous nous levions en même temps, et tu étais probablement déjà parti accompagner à son lycée le plus jeune des garçons. Il faisait froid mais grand soleil, ce qui, rare en cette pluvieuse saison, méritait un salut. Nous devions faire souvent l'amour et bien, je me sentais comblée, sans ce vide vertigineux qui depuis bientôt huit ans si souvent me tenaille. J'enfilais un de tes pulls et descendais à la cuisine après un bref passage aux toilettes de la salle de bain, que j'ai toujours préférées à celles du premier. Nelson me faisait fête et les chats, courtois, venaient me saluer. J'avais une pensée, comme toujours, pour Nina.

Je déjeunais en paix. Scrambled eggs, café,
jus de fruits frais, pain grillé. Pasta speculoos
crunchy que tu n'oubliais jamais de m'acheter.
Tout était propre et calme.  6a00d8345227dd69e2019affc05e1c970d-800wi

 J'ai mis sur la platine un vieux vinyl de Mal Waldron, celui que tu m'avais fait découvrir rue du Zodiaque et qui était resté, sans doute pour cette raison, mon vraiment préféré. Déjà les mots venaient. Le stagiaire (1) sans doute n'allait pas tarder, ni toi sans doute, qui profitais parfois de la sortie matinale obligée pour faire quelques courses, du pain frais (2).

Je prenais une douche rapide, pestant un peu contre la vétusté relative de l'installation, c'est un peu la malédiction de la plomberie anglaise. On s'y fait. Puis j'allais dans notre bureau, ma place face à la porte avec la fenêtre sur ma droite, la tienne inchangée, et me mettais à travailler. J'avais toujours le MacBook Air offert par les amis, et parfois m'installais, surtout quand tu souhaitais être seul, sur la table de la salle. Mais pour démarrer au matin je préférais la pièce prévue pour. Et quand nous étions deux c'était plus stimulant. Un regard, un sourire, et nous repartions dans notre concentration. Seule me gênait parfois la sonnerie du téléphone qui concernait le plus souvent la maison d'édition.

D'ailleurs il sonnait. C'était un journaliste pour une interview (de toi) en flamand. Je répondais sans effort de mon néerlandais scolaire mais opérationnel afin qu'un rendez-vous puisse être pris ultérieurement.

Le réveil est venu de ce que j'ai cru à un coup de fil en vrai. C'était bien mon téléphone. Pour un texto de mon meilleur ami concernant un concert ultérieur potentiel. Providentiel, il m'a raccompagnée en douceur dans la vie d'ici. Mes jambes, et la hanche gauche étaient douloureuses. Je devais sans tarder affronter la douleur, sans doute qu'une fois levée tout rentrerait en place, une gêne courbatue plus qu'une souffrance aigüe. Tu es revenu de chercher du pain frais. Je suis parvenue à venir t'embrasser. Puis la journée était lancée : je devais écrire, à toute blinde, et ranger. Écrire sans attendre que quelqu'un me soutienne. Écrire sans attendre de n'avoir plus de peine, d'avoir trouvé la paix. Car il est vraisemblable qu'elle ne survienne pas, ou reste si incomplète. Indésirable, je n'ai pas de place au monde, n'en aurai sans doute jamais. Toujours trop quelque-chose ou pas assez. Déclassée ou surclassée. Trop intelligente pour ma condition. Pas assez pour m'en arracher. Trop moche, pas assez blonde pour séduire ou garder (4), pas attirante, tu me l'as dit, je le sais. Et un peu vieille, désormais. Le temps presse. Je dois avancer. J'ai enfilé un de tes pulls. Ils sont trop grands mais ils sont chauds. Sur son portrait du mur, l'ami Jerome me souriait (3). Tu m'avais dit qu'il passerait. J'avais hâte de ces retrouvailles même si c'était (surtout) pour travailler.

J'ai songé à Krešo Mikić, le mystère résolu, cinq ans après (cinq !) de la silhouette semblable. Je finis toujours par comprendre. J'y mets trop longtemps. Y être parvenue m'a donné cependant le morceau de courage manquant.

 

(1) qui travaillait pour quelques mois dans les bureaux du sous-sol pour ta maison d'édition.

(2) car ma présence avait quand même à la marge modifié quelques habitudes

(3) Le portrait d'en vrai n'est pas très riant. C'est amusant.

(4) Je suis toujours quittée pour une femme aux cheveux teints, à croire que l'homme occidental a l'érotisme monochrome et très standardisé (Florence A. a donc raison)


Prova d'orchestra

 

Je tiens cette video de @MmeDejantee sur twitter et elle m'a fait oublier le temps qu'elle durait que les problèmes d'égouttements intempestifs étaient passés en 48 heures et après l'intervention de deux plombiers successifs de certains points de l'appartement à mon nez, à croire qu'il y a un phénomène de vases communiquants, une constante d'écoulement à respecter en ces lieux.

(du coup je me demande : et si au lieu de garder le lit je sortais, est-ce que mon nez cesserait de couler et moi d'éternuer ?)

 

Tant que les êtres humains sont encore capables spontanément de s'amuser comme ça, tout n'est pas perdu.

 

PS : Le titre du billet, vient de ce film de Fellini.