Violence relative

 

    Un acteur a collé lors de la cérémonie des Oscars un camouflet au présentateur de la soirée qui s'était foutu, lors d'une bouffée d'humour de cour de récré de vieux, de l'apparence de la femme du premier (pour cause de maladie, qui plus est). 
Ma réaction aura été : il a été plutôt doux, de ne pas coller à l'imbécile un well deserved bourre pif qui l'eût laissé K.O.
Sur les réseaux les gens se scandalisent : quelle violence !

Samedi soir, notre ciné-club passait Pink FLoyd The Wall. Une camarade ne l'avait pas vu qui craint les cauchemars. Est-ce violent ? demanda-t-elle avant de choisir de rester à la projection. De tout le groupe je fus la seule à dire, Oui, et même ultra-violent par moment. 
Tous les autres : Non, non, ça va. Pas de problème, vraiment pas.

 


Intéressant Vélotaf de retour

(sabato)

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Retour Vélotaf involontairement par Boulogne - une question d'accès aux ponts - d'abord dangereux puis un peu magique.

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Le travail a été légèrement moins intense. Résultat, j'ai pensé à la guerre avec continuité.

Des Ukrainien·ne·s courageu/x/ses ont manifesté contre l'enlèvement de leur maire par les troupes d'occupation russes.

Zelenski est stupéfiant dans son rôle de président courageux. D'une justesse de ton parfaite, d'un calme dans la tourmente.
La pensée insistante me revient que "Coluche aurait fait pareil". Et je ne sais que penser de cette pensée. À part rester admirative.

Macron, Poutine et Scholtz se sont téléphoné pendant 1h15 mais ça n'a rien donné. Cela dit, tant qu'ils ne cessent pas de se causer, un espoir ténu persiste.
Le Pape dit de bonnes paroles de paix, choisies avec finesse. Mais pourquoi Poutine l'écouterait-il ?

J'ai commencé à lire "L'Affaire Alaska Sanders" et inévitablement une idée d'écriture m'est venue. C'est pas sauvagement le moment. 


Hugues et Philip, une grande amitié (imaginée)

 

    À part un vague doute en parcourant ma messagerie, un titre entrevu et compris seulement après coup, je n'ai découvert la nouvelle du décès du Prince Philip que vers la fin de Tout le sport, voire pendant la météo qui suivait, quand une annonce a été faite d'un documentaire diffusé en hommage.
C'est assez surprenant pour être noté, en 2021, ce décalage entre l'annonce à un moment dans la journée et le moment où je l'ai appris. Un délai à l'ancienne, comme du temps où l'on ne savait trop rien de ce qui se passait dans le monde avant un flash d'info à la radio ou le prochain journal télévisé, souvent celui du soir.

Sur l'élan, et parce que j'étais trop épuisée pour faire quoi que ce soit d'autre, je me suis laissée embarquer dans le documentaire, finalement pas intéressant, tant cette vie aura été traversée de près par les tournants historiques de l'Histoire récente.
Mais le sommeil est toujours le plus fort qui m'a saisie vers les 2/3 du film sans que je m'en rende compte. 
L'ordi est resté bien calé sur mes genoux.
Je me suis réveillée probablement 20 minutes plus tard, sans me rendre compte que je me réveillais - ce qui est plutôt logique puisque je n'avais pas senti le sommeil me saisir -.

Et voilà que c'était l'émission d'après, seulement je n'en savais rien. 

J'y voyais Hugues Auffray, âgé, chantant Céline avec émotion, accompagné par un pianiste bienveillant. 

Un instant j'ai vraiment cru qu'il y avait eu une amitié entre Hugues Aufray et le Prince Philip, cet homme spécialiste des sorties à l'emporte-pièce, ah la complicité prend parfois des chemins étonnants, détournés, et que Céline avait peut-être quelque chose à voir avec l'existence du Royals' Anglais.

Puis j'ai regardé l'heure et constaté qu'il y avait une fois de plus un trou dans mon tissu de temps que le sommeil avait croqué.
J'ai ri de bon cœur. 

 


Nouara Naghouche, que devenez-vous ?


    C'est la petite appli "Memories" de FB qui m'a remis ce billet en mémoire, écrit il y a douze ans, soit bien le temps d'avoir subi toutes sortes de péripéties qui m'en ont éloignées. 
En revanche, dès les premières lignes relues, c'est tout le spectacle qui m'est revenu, combien j'avais été émue et époustouflée, passant du rire au bord des larmes et la révélation que ça avait été. 

Compte tenu de ma propre existence durant ces années et d'emplois occupés sur les dernières qui ne laissaient plus guère le temps d'aller au théâtre - je finissais trop tard et trop loin -, il se pouvaient que d'autres spectacles aient eu lieu dont je n'avais rien su.

Alors j'ai effectué quelques recherches et j'ai trouvé la trace d'un temps de renoncement - sororité, pour l'écriture je suis en plein dedans -, parce que lorsque l'on n'est pas du sérail, il faut savoir sans trop tarder retourner vers ce qu'on peut trouver d'emplois nourriciers, et la trace aussi d'un nouvel élan prévu ... mais que la pandémie a sans doute coupé.

Zut alors, j'espère qu'une fois ce fichu virus contenu et avant que n'en surgissent d'autres ou de nouvelles calamités hélas bien engagées, nous aurons l'occasion de revoir Nouara Naghouche sur scène. J'espère à tout le moins, qu'elle va, que vous allez, bien.

Nous devons être un certain nombre à ne demander qu'à revenir voir et écouter.


OK c'est une réclame pour une chaîne de télé et un produit de parapharmacie

 

    Elle est donc hyper préparée, fut selon toutes probabilités largement financée, et est conçue pour nous tirer des émotions et nous faire consommer. Seulement en la revoyant aujourd'hui (elle date du printemps dernier et m'avait déjà touchée), grâce à quelqu'un que je lis depuis une quinzaine d'années, et peut-être aussi parce qu'elle nous parle d'un monde perdu, même si ça n'est que temporaire, je dois le reconnaître, ça fonctionne, je suis émue.

Et elle fait appel à ce qu'il y a de bon en nous. Ce qui est devenu méprisé (1).

 

 

(1) Lors d'une manifestation récente aux USA en faveur d'un déconfinement sans attendre ne serait-ce qu'un tassement de l'épidémie, des gens arboraient une pancarte, "Sacrifions les faibles, pas l'économie" et je crains qu'ils ne soient représentatif d'un mouvement assez large.


Chroniques du confinement jour 21 : Lazy day

 

    C'était un jour sans trop de sport, mais du coup je me suis levée plus tard et ai tout fait au ralenti. Encore du travail au jardin, j'en vois le bout, ne me hâtais pas : JF tentait une sauce marchand de vin et je savourais d'être à l'extérieur mais avec les bonnes odeurs de cuisine. Un petit crachin plus tôt le matin s'était transformé en soleil avec légère brise.

J'ai eu un de mes cousins au téléphone et c'était bien. En fin de journée aussi quelques SMS avec une amie. Pour autant je suis peu capable de communiquer (radio, projets professionnels ...) comme si le fait d'être confinée signifiait également se mettre en retrait. Pour la même obscure raison, en plus de ma connexion qui est fragile liée au petit téléphone, je n'ai pas grand goût à participer aux réunions et apéritifs à distances. Tant qu'à être confinés, qu'il s'agisse de calme (se dit une part de mon cerveau). 

J'ai enfin trouvé du temps pour lire. Les échos avec le journal d'un autre confinement (pour une vraie guerre, celle-là) dans "Feu de tout bois" sont nombreux. Et étrangement réconfortants. 
Et aussi pour écouter et regarder les oiseaux. Ranger un peu (retrouver un vieux survêtement). C'était une journée paresseuse, ça n'est pas si souvent qu'on peut se l'accorder. Il y a un poids de la peine générale qui prend sa quantité d'énergie : il est impossible d'oublier toutes celles et ceux qui souffrent. Une part de mes pensées est en permanence vers eux comme si de loin mon énergie pouvait quoi que ce soit (belle illusion). 

La nouvelle du jour était le placement en thérapie intensive de Boris Johnson, comme un coup de boomerang qui lui revenait après avoir joué les bravaches et averti au début son pays que oui, des vieux et des faibles allaient mourir ou être en danger. Si seulement il pouvait s'en sortir mais en ayant réfléchi ! 

La ministre de l'éducation d'Italie a présenté des excuses publiques pour n'avoir pas su anticiper et équiper toutes les écoles, les scuole medie et les lycées de façon à ce que l'enseignement puisse se poursuivre à distance. Et que toutes les familles puissent suivre. Elle annonçait un effort pour que ça devienne possible et que l'on ne soit plus jamais réduit à cette impuissance. 

C'est fou : nous avons désormais l'habitude des comptages quotidiens en ouverture de journaux. Comme si c'était une forme de météo. Les chiffres pour Torino sont inquiétants. 

 

Lien vers le site de la santé publique en France 
Liens vers des statistiques :

Wordometer covid-19 coronavirus pandemic (depuis quelques temps le plus complet, entre autre parce qu'il indique le nombre de tests ; un pays comme la France qui teste jusqu'à présent très peu a forcément moins de cas officiels que de cas réels)
Official Data from The World Health Organization via safetydectetives.com
Coronavirus COVID-19 Global Cases by John Hopkins CSSE
1 340 455 cas (dont : 74 442 morts (10 764 aux USA) et 278 156 guéris) 


Chroniques du confinement jour 9 : débroussaillage, exploration intérieure et bref retour de la radio


    Début de journée sportif. Lors du défi abdos - squats - pompes le temps que je me place au bon endroit pour me compter parmi celles et ceux qui l'avaient fait, je suis passée de 7ème à 11ème : même confinés les triathlètes sont matinaux. 

Encore du grand beau temps, alors encore une partie de la matinée au jardin. Rejointe par l'Homme de la maison après un moment de crise - notre sujet de discorde étant : ne sors pas faire les courses, nous sommes censés être en quarantaine et de toutes façons c'est risqué, donc on attend les plus strictes nécessités ; il est hélas indéprogrammable, c'est impressionnant une telle capacité de résistance au changement -. 

Dans l'après-midi, à un moment donné, je regarde par la fenêtre en me disant qu'entre l'activité du Aldi (OK il y a un vigile depuis la veille ou l'avant-veille, OK il y a moins de véhicules au même moment sur le parking qu'en temps normal, mais cependant) et la circulation sur la route, beaucoup de gens semblant aller et venir du travail normalement, on aurait pu croire à une période habituelle. Et puis passe une voiture, le conducteur masqué. 

En bons ingénieurs, nous avons fini par ... mesurer le jardin. Il fait donc aux imprécisions dues au moyens du bord près : 7,83 m x 5,20 m avec tout un angle occupé par une jolie mais dangereuse (fibro-ciment donc amiante) cabane à outils. Par les temps qui courent, disposer d'une telle superficie est un luxe incroyable. Merci ma grand-mère, merci mes parents (et merci ma sœur qui m'a permis de racheter sa part). Comme après le décès de mon père, les ronciers avaient pris possession des lieux, je les croyais beaucoup plus petits. 

Je prépare paisiblement une brève intervention lors de l'émission de Libre Antenne spéciale tenir bon au temps du confinement qui est prévue sur Cause Commune au créneau horaire habituel de Côté Papier. Je me demande ce que ça donnera techniquement. Mais finalement, avec le téléfonino, c'est bien passé. 

La sieste est brève grâce au boss de mon confiné qui l'appelle même s'il n'y pas pour le moment pas de travail effectuable. L'appel dont j'ignore la teneur, lui a plutôt remonté le moral. Peut-être la confirmation du chômage partiel qui permettrait de toucher un salaire pour cette fin de mois.

J'en profite pour amorcer quelques rangements et dans un carton qui, pourquoi celui-là, était ici et non dans un des box de stockage, je retrouve d'anciens films super 8 - pourrais-je un jour les revoir ? - et ô joie, une revue de presse ... des années 1984 à 1986. Étrange situation du confinement soit dit en passant : les box de stockage avec les cartons du déménagement sont à 1 km environ, peut-être un peu moins. Seulement avec le confinement y aller est exclu. Pour la mer (10 km), on n'y pense même pas.

Ça y est, le cap de devenir prudents quant à la fréquentation des réseaux sociaux car les annonces de tomber malades s'y succèdent sans que l'on puisse y faire quoi que ce soit, est franchi. Même si la plupart des malades que je connais sont dans les catégories symptômes légers à costauds mais soutenables, c'est difficile. Et avant tout pour les principaux intéressés. L'Homme se pose vraiment la question de quelques soirées où il s'est senti mal il y a deux semaines - je me console de l'absence de tests disponibles au niveau national pour son cas précis : même s'ils l'avaient été il ne serait pas allé se faire tester, préférant jouer les drama queens as usual, à se poser de façon lancinante la question de Et si ? -.

Le Prince Charles est atteint. Ce virus n'épargne décidément personne. La reine irait bien.

Belle séance au parlement ... italien.

Vers 22h une scène étrange à laquelle j'assiste par la fenêtre arrière : une voiture de gendarme qui en poursuit une autre, vers le quartier des maisons préfa. gyrophares. Des cris : Arrête-toi ! Mais arrête-toi ! et j'ai le temps de me demander s'il s'agit d'une sommation. Puis je vois quelqu'un en uniforme arriver en courant et remonter dans le véhicule à gyrophares. Je ne saurais sans doute jamais ce qu'il s'est passé. Quelque chose d'inhabituel, oui, une course-poursuite. Mais sinon, quoi ? 

À 19h30 les cloches ont sonné. Pendant dix minutes d'affilée. J'ai heureusement trouvé facilement l'explication car j'ai beau être mécréante, j'avais pigé que quelque chose d'inhabituel se tramait.

Bonnes nouvelles des enfants. Notre fille devait aller à l'hôpital (prévu de longue date, traitement chronique indispensable) que la forte fréquentation du métro a impressionnée. Ainsi qu'une longue longue longue file d'attente devant la poste. 

 

 

Lien vers le site de la santé publique en France 
Liens vers des statistiques :
Coronavirus COVID-19 Global Cases by John Hopkins CSSE 
Official Data from The World Health Organization via safetydectetives.com

451 355 cas (dont : 20 499 morts et 112 982 guéris)


Parfois le marketing conduit à des trucs pas mal (si on a les bons amis)

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Tout aura commencé par un touite de @Celinextenso

ou plutôt un touite à elle en réponse à un touite du CM d'Interflora qui semblait proposer d'envoyer des fleurs à qui des twittos ou twittas que nous connaissions le méritait. 

Il se trouve que l'une de nos camarades @kinkybambou est en bagarre contre un cancer, qui ces jours derniers s'est révélé être du genre starteupeur au trop rapide développement. Alors on a suivi Céline, le hashtag #DesFleursPourXanax (Xanax La Guerrière, désormais La Fougère étant l'un des pseudos de notre amie sur le réseau), et les fleurs ont bien été livrées.

Nous ne sommes pas dupes, c'est pour la chaîne de fleuristes une belle opération de com à pas cher. Il n'empêche que le résultat est doux, et qu'il a permis une médiatisation locale qui pourrait se révéler utile à un moment ou à un autre, ne serait-ce que parce que le monde étant ce qu'il est on est parfois mieux traité·e·s si nos interlocuteurs savent que l'on dispose d'une petite notoriété. 

On peut donc se dire que c'est du marketing intelligent (et que Céline Extenso est quelqu'un de formidable, mais ça, on le savait).

PS : À propos de twittas formidables, je dois un somptueux fou-rire de ce soir à Norden Gail  

 

 


Un petit bon souvenir suivi d'une stupéfaction atterrée (le monde se gorafise)

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Réveillée ce matin par le flash d'infos de 7h sur France Cul, et la voix de Marina Foïs qui tenait des propos clairs et fort justifiés sur le jury des Césars, lequel a pris acte des critiques qui lui était adressé et a démissionné collectivement. 

Ceci m'a permis un réveil sur un petit bon souvenir, cette figuration familiale dans le film "À boire" grâce à une impulsion de ma fille et au talent du fiston enfant, une belle journée pour nous (et rémunératrice et instructive) qui n'en connûmes pas tant, la plupart de nos moments heureux étant entachés par ailleurs de tracas pesant (santé des uns ou des autres, travail, fins de mois ...). Là, ce fut un vrai bon moment heureux, une respiration au milieu des journées de boulot bancaire tendues et pour moi l'occasion fabuleuse de commencer à gagner des sous en lisant. Je suis vraiment heureuse de disposer de ce souvenir qui me ressemble tant.

Peu après, probablement après un rendors sans en avoir conscience, ma spécialité, et donc au vrai réveil pour la journée, ce fut un touite de Momo qui a achevé de bien me réveiller, dans le même temps de ce que je découvrais sur des fils d'actualité.

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"Qu'est-ce que vous avez encore fichu ?" était l'exacte expression de mes pensées, en lisant l'info de l'abandon de candidature à la mairie de Paris de Benjamin Griveaux comme suite à la diffusion d'une sextape, et après la sorte d'orage d'infos nawak dans tous les sens dont je parlais en fin de billet la veille, et déjà en tendance forte tous ces temps derniers. 

Je n'éprouve pas de compassion particulière pour cet homme qui était dans sa campagne électorale pris dans une spirale délirante, seulement j'en tiens que pour que sa candidature tombe sur ce prétexte plutôt que pour des raisons de compétences politiques qu'il n'a pas, c'est que notre démocratie a vraiment du plomb dans l'aile. Et ça n'est pas bon signe, pour qui que ce soit. Ce sont des méthodes fascisantes qui auront précipité sa chute. C'est inquiétant qu'on en soit là.

 

 

Sur le front du 2019-nCov, outre des comptages mouvants (un peu comme le nombre de chômeurs en France, mais dans l'autre sens), une intéressante réflexion de The runner sur les conséquences potentielles sur les jeux olympiques prévus cet été à Tokyo. Je n'ai pas d'avis précis, car j'ai ce biais inexpliqué de pensée qu'une épidémie mortelle ne peut pas concerner l'été (c'est absurde, je le sais, d'autant plus qu'il y a deux hémisphère et différents climats), il n'empêche que son point de vue mérite d'être entendu.

addenda de la nuit : Comme nous nous sommes retrouvés à l'heure du dîner à tenter de trouver en vain impromptu un restaurant à Bayeux, car tous étaient réservés complets pour la Saint Valentin, on est tenté de croire : 
1/ que la situation économique de pas mal de gens est plutôt pas si mauvaise que ça ;
2/ que dans cette région il n'existe pour l'instant aucune psychose de type peur du virus : les gens sortent et pas qu'un peu ;
3/ que le marketing pour imposer une fête qui n'avait aucune tradition locale il n'y a encore pas si longtemps, ça marche.

À propos de situation économique, on a vu des gilets jaunes à un rond-point. Là aussi en bons parisiens moyens, malgré qu'on a pourtant des échos des manifs qui perdurent le samedi, nous avons été tout surpris.



Curiosité locale ; la petite échoppe qui faisait des pizzas à emporter (attente en ce soir particulier : 45 à 50 minutes) pratiquait en ce soir de fête l'offre suivante : pour deux pizzas achetées, une gratuite. Je me suis demandée quel était l'implicite de cette offre qui m'aurait semblé plus adaptées pour des soirées football. Cela dit, nous qui avions plutôt décidé de fêter enfin Noël en famille, avec la bûche et tout, ça nous arrangeait. Fullsizeoutput_1aa5

 

Autre curiosité locale : ici les librairies (et les autres commerces aussi, mais disons qu'à Paris où le montant de la prune est sévère dès que deux cartons même bien pliés dépassent de la poubelle jaune des recyclables) ont le droit de laisser leurs cartons sur le trottoir au soir du ramassage. Et tels quels !

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PS : Beau texte "Ventre à terre" lu chez Antonin Crenn.


On peut être au chômage et travailler sérieusement

 

    Ce fut mon cas aujourd'hui (et les autres jours de cette semaine aussi, si j'y réfléchis, mais plus particulièrement aujourd'hui) : même si je suis partie à la BNF plus tard que je ne l'aurais voulu (passer à la banque, ce genre de choses ...), j'y aurais passé l'essentiel de la journée à différentes choses bien studieuses, sérieuses et qu'il fallait faire.

En travail personnel, j'ai avancé dans ma préparation de l'émission de mercredi prochain sur Cause Commune. La lecture de l'ouvrage de mes invités n'est pas la même que celle que j'effectue pour une sélection en librairie ou en vue d'un article à rédiger ou d'une émission à assurer seule, et ne ressemble pas tout à fait à une lecture personnelle sans travail ultérieur déterminé. C'est une lecture avec réflexions sur la structure et les thèmes, les connexions, les possibilités de questions avec développements qui pourraient éclairer les lectrices et lecteurs potentiel·le·s et leur donner envie.

Je relis d'anciens billets de blogs aussi. L'idée étant d'établir des liens ou au moins de mieux comprendre certains éléments, des enchaînements. 

C'est stimulant, ça me redonne de l'énergie, même si cela n'empêchera pas un gros coup de pompe de m'assommer en fin d'après-midi. Comme le vent semble à nouveau fort et un brin tempétueux, je me demande si une chute des pressions n'est pas en cours, qui expliquerait mon surcroît soudain de fatigue forte. 

Alors je m'accorde du temps personnel : regarde un très intéressant documentaire sur Vilmos Zsigmond qui fut dans les années 60 et 70 à Hollywood le chef op' des plus grands. Son travail sur la lumière était impressionnant et poursuis grâce aux Archives de l'internet où il eut le privilège d'être référencé, la reconstitution de mon fotolog disparu (1). J'avais effectué des sauvegardes à marches forcées lorsque j'avais appris sa disparition prochaine, seulement par manque de temps n'avais pas tout bien récupéré (2). Alors méticuleusement j'entreprends de combler les cases manquantes. Sans y prêter attention j'arrive au mois de février 2006, ce moment pour moi du plus grand déchirement affectif vécu jusqu'à ce jour, une rupture subie d'une très forte amitié.
D'autres duretés de la vie ont mis celle-ci à distance, j'apprécie toujours le travail de la disparue et ses engagements politiques, je suis parvenue à faire la part des choses. 

Il n'empêche que pendant longtemps je devais me préparer à la croiser (la personne ou son travail ou des souvenirs personnels la concernant) sorte d'équivalent mental au fait de contracter ses muscles en vue d'un effort physique. Or là je ne me méfiais pas, je n'avais pas vu que j'arrivais aux jours fatidiques et voilà que c'est passé, pas de cœur serré ni de larmes aux yeux, seulement la tristesse d'un malheureux gâchis, et peut-être davantage pour elle, finalement, que pour moi, aussi curieux que cela puisse sembler de penser ça. Je me suis sentie infiniment légère d'être enfin hors d'atteinte de celui-ci de mes chagrins.

L'autre réconfort du jour fut d'avoir pu remettre mes semelles orthopédiques que j'avais cru volées, toujours avec mon sac d'ordi le 17 octobre 2017. En fait celles que j'y avais glissées ce soir là n'étaient pas les toutes nouvelles, contrairement à ce que je croyais, mais la paire de secours. Et les nouvelles, intactes, étaient restées dans une paire de souliers que je porte rarement, et particulièrement en cas de très mauvais temps. La tempête Ciara aura eu le mérite de me les faire retrouver. Leur réapparition en plus qu'elle m'est fort utile me réchauffe le cœur fort exagérément.  

Un de mes bracelets c'est cassé (pas la première fois) j'ai heureusement pu le reprendre avant qu'il ne tombe et ne disparaisse à jamais. Juste après, alors que j'allais aux toilettes, j'en ai trouvé un, posé à l'endroit des grands accès désert où trône un téléphone à l'ancienne sur une sorte de bureau que j'ai toujours vu vide. Je l'ai déposé aux objets trouvés au vestiaire Est en remontant. La personne qui l'a pris n'a même pas pris le temps de noter quoi que ce soit dans le registre. Ça n'était un bracelet fantaisie, une sorte de ressort doré, mais quand même, quelle désinvolture !

Soirée crêperie offerte par Le Fiston pour fêter sa toute prochaine nouvelle vie. C'est classe de sa part. Et intelligent : nous en avons profité pour réfléchir ensemble à quelques points logistiques et d'intendance.

Je travaille encore un peu une fois rentrée, écris ici.

 

Sur le front du 2019-nCov : 60364 cas toujours essentiellement en Chine, dont 1370 morts et 6292 guéris. Des articles ici ou là sur les conséquences politiques en Chine, certaines mesures drastiques, certaines conséquences économiques - les articles tendant à minimiser nos problèmes d'approvisionnements -. Des personnes que j'ai croisées aujourd'hui, des conversations entendues, personne n'en parlait. Paris draine moins de touristes, à vue de nez, seulement février est rarement la période la plus propice de l'année.

Les nouvelles générales du pays partent dans tous les sens, le gouvernement dit tout et son contraire, notamment sur l'écologie, le débat parlementaire sur la réforme des retraites se noie dans la plus totale confusion, les épreuves de contrôle continu comptant depuis cette année pour le bac réformé semblent un casse-tête sans nom pour professeurs et chefs d'établissements (sans même parler des mouvements de protestation, des annulations, des gardes à vue de jeunes pour de simples manifs locales) et le maire de Levallois- Perret sorti hier de prison comme à l'article de la mort s'est offert un marathon médiatique, ce qui a déclenché indignation et sarcasmes. Comme je n'y ai regardé de près que le matin avant de partir et le soir après le dîner, j'ai eu un effet de cumul qui donnait la certitude que le Grand N'Importe Quoi l'avait définitivement emporté.

Ça pourrait être drôle, la façon dont tout part dans tous les sens, si ça n'était pas diablement inquiétant. 

Petite surprise du soir : alors que ma lecture filée dans "Côté papier" concerne les conséquences du coup d'état du 17 octobre 1987 au Burkina Faso, j'apprends ce soir par un article sur Médiapart, qu'une reconstitution de l'assassinat de Thomas Sankara vient d'avoir lieu. Le sujet serait donc encore brûlant.

 

(1) Parce que fotolog lui-même, après une première résurrection, semble avoir disparu complètement. 

(2) Sans doute aussi qu'une partie n'était que sur le disque dur que je m'étais fait voler avec l'ordinateur dans mon sac en octobre 2017. Et en copies sur Flickr mais sans indexation.