Librairie Charybde : on va commencer par faire la fête

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On va commencer par faire la fête, et vous êtes les bienvenus.

Pour ceux et celles qui ne la connaissent pas, la librairie est là : 

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C'est non loin de la gare de Lyon ou du métro Reuilly Diderot. Si vous pouvez venir ça me fera plaisir de vous faire découvrir mon nouveau lieu de travail, et de nouvelles lectures.

[photo-montage par Hugues Robert à partir d'une photo prise par Marianne Loing à Arras le 1er mai 2016 ; je suis très touchée qu'ils aient tenu à fêter mon arrivée]

PS : Quant au petit chien il fut aimablement prêté par George Orwell (non, je rigole)


Une ville au loin (L'aiR Nu)

J'en ai déjà brièvement parlé à plusieurs reprises, Pierre Cohen-Hadria, Mathilde Roux, Anne Savelli et Joachim Séné forment un collectif L'aiR Nu, qui a commencé à travailler en 2015 lors d'une résidence auprès de la communauté de communes de Morêt sur Loing. 

Un livre numérique a vu le jour, Une ville au loin mais le collectif aurait besoin d'un coup de main pour avancer. Tout est expliqué par ici et le lien est le même si vous pouvez aider.

Si vous souhaitez davantage d'informations : 
- chez Liminaire, article très complet ; 
- chez Diacritik une interview d'Anne Savelli qui explique elle aussi.

Et puis rien ne vous empêche de suivre les blogs et carnets des uns et des autres, ce sont de belles lectures : 
- Pendant le week-end
- Quelque(s) chose(s)
- Fenêtres open space
- Fragments, chutes et conséquences

Sans parler du site du collectif lui-même.

 

 

 

 


Le code cul erre


Tu as fait des frais de lingerie pour ton nouvel ami - il est trop tôt pour parler d'amour, mais tout va bien au lit -. Ce n'est pas trop ton truc mais l'époque est dans l'apparence, et puis tu n'aimes pas porter pour l'un ce qui plu à l'autre, une façon de rêver en démarrant même pour les petits habits avec du neuf que cette fois-ci enfin ça se finira bien et pas par une mise en silence ni un Contente-toi d'être une amie, j'ai trouvé mieux, voire un aveu de 15 ans vieux, Depuis tout ce temps-là ce n'était plus toi (1). 

Bon, tu n'as pas changé, faire du shopping pour toi est une immense corvée, sauf quand il s'agit de chercher le bon vêtement pour un bien-aimé et qu'il contient du temps et des rires partagés. Tu es donc allée au bout de ta rue : une marque de lingerie et vêtements d'intérieurs, puis vêtements généraux - mais c'est la lingerie qui l'a fait connaître, y a posé son siège social il y a plusieurs année et une boutique garnit le rez-de-chaussé. Plus d'une fois sortie sans écharpe, sans bonnet, ou avec un pull trop léger, tu t'es rendue compte que ça n'irait pas pour affronter la journée et au passage tu t'es rééquipée car le temps pressait et qu'il était trop tard pour rebrousser chemin. 

Mais cette fois ce sont des sous-vêtements que très volontairement tu achètes. La vendeuse t'annonce que si tu as un smart phone en captant le code QR reproduit qui en motif dans la dentelle, qui sur l'étiquette, tu pourras accéder à un texte d'une page écrit par l'un ou l'autre des plus fameux écrivains. Tu as vaguement pensé On n'arrête pas le progrès, mais tu n'avais que le futur rendez-vous en tête et ça ne t'a pas outre mesure tracassée. Tu n'as même pas pensé à demander si le choix était aléatoire ou par couleur, modèle ou taille. Pour le rouge j'aurais du Barbey d'Aurevilly, pour le noir du Stendhal. Et si je prends ce "chair" vieillot, aurais-je un brin de Bovary ?

Voilà, tu es dans ces moments où ça plane pour toi, c'est l'euphorie des débuts de quand les corps exultent et que l'intendance ou la famille ou les dettes les chômages les poubelles à descendre les fuites d'eau les rages de dents la personne qu'on aimait avant et un peu moins maintenant mais qu'on ne veut pas blesser n'ont pas encore tout fait capoter. L'avantage de l'âge c'est qu'on sait que ça ne saurait durer.

Alors on profite, joliment habillée, sexytudinellement dévêtue, et que le moment soit parfait.

 

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C'est en ramassant ton panty (2) après les instants extatiques que l'homme s'amuse, C'est quoi ce code sur ta culotte ?, saisit son téléphone, des fois qu'il y ait une pub avec une longue blonde aux jambes interminables, vu que sur ces points-là, avec toi il n'est pas sauvagement comblé (3). Mais voilà que le clic fait apparaître un texte, Hé dis-donc c'est une histoire, toi qui aimes lire, tu vas adorer !

Tu sors propre et fraîche de la salle de bain au moment où il te tend l'appareil avec le texte dessus, 

C'est un extrait de quoi ? demandes-tu en le saisissant. Tu t'attends à Hugo, au torride Apollinaire, à l'insaisissable Rimbaud, quelque coquinerie de ces gars-là. 

Et vlan.

Le texte est de mots d'amour qui un temps furent pour toi, celui qui l'a écrit n'est autre que celui qui te quitta et qu'il t'aura fallu des mois non pas pour l'oublier, c'est impossible, mais pour parvenir à retrouver le chemin du désir. C'est peu dire que la magie du moment amoureux vient d'être vachement brisée.

(version 1)


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 En dégrafant ton soutien-gorge d'un geste délicat (4), l'amant s'aperçoit que le motif de la dentelle fait code, la curiosité commune l'emporte sur la hâte sensuelle, vous supputez un jeu coquin, il attrape son téléphone, oubliant que le temps des ébats vous aviez tout éteint, prend quand même le temps de rallumer pour voir, bipe, semble déçu du résultat, C'est un texte, annonce-t-il un parfum de dépit dans la voix.

- Ah oui ? Fais-voir demandes-tu émoustillée, tout en espérant qu'il ne déb que le récit sera bref et bon.

Et voilà que c'est une histoire coquine et tendre, d'une page, écrite avec élégance par un bon copain, mais que ça fait bizarre de le retrouver là, en cet instant, comme s'il venait se joindre à vous - alors que votre relation n'est absolument pas amoureuse, tu connais sa femme, ils semblent très heureux, tu n'as jamais rien imaginé d'érotique, le lire alors et maintenant t'y oblige et ça te gêne un peu -.

L'amant n'a rien perdu de ses intentions, et tu as vite reposé le téléphone mais c'est toi qui d'un coup n'es plus tout à fait là, qui as changé de registre et te sens toute calmée, sortie du vif du sujet. Ce qui ne convient pas.

(version 2)  


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(1) entres autres exemples glanés dans ma propre vie ou pas très loin ailleurs.

(2) toujours en littérature anticiper les retours de mode. #lettresàunjeunepoète

(3) mais tu as les attaches fines et les muscles harmonieux.

(4) Rêvons un peu.

 


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Tout ce qui précède n'était que fiction, vous vous en doutiez.  Sauf que très prochainement ça sera techniquement possible, hélas pas tant pour les ébats que pour le code consultable (il sera sans doute fourni à part, j'ai simplement poussé un tantinet le concept).

Après mars et sa rubrique (que j'écrirai quand je serai capable de le faire en ne pleurant que de rire) Quand vous êtes libraire ne tombez jamais amoureuse d'un écrivain (5), je sens venir septembre avec cette constatation : Aimer des fournisseurs de matières à code QR peut nuire ultérieurement à votre libido. 

Le vrai gag, ça ne s'invente pas, c'est qu'il y a un bon camarade parmi les premiers fournisseurs, sans parler des amies, et qu'il s'agit vraiment de la marque où je m'équipe pour cause de proximité et qu'elle n'est ni de luxe ni de vulgarité. Pour une fois le marketing m'aura fait marrer.(Quoi que)

 

(5) Qu'une amie du métier qui se reconnaîtra si elle passe, résume ainsi avec romantisme : On ne couche pas avec la marchandise.

addenda du 04 août : Le Monde en parle un peu plus tard.

 

 

 

 

 


Quand soudain une intuition

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Je crois que j'écouterai. Si le courage ne vient pas à me manquer.

Et donc, dans l'émission "Les pieds sur terre" pendant 5 jeudi (mais un sur deux ?) à partir du jeudi 16 janvier.

(et le prochain qui me sort "Pas de nouvelles bonnes nouvelles" je l'estourbis).


Le cinéma des prochaines décennies

 

Vieillir possède, si la souffrance physique ne nous écrase pas, certains charmes très apaisants. En particulier celui de voir les jeunes arriver et se montrer prometteurs, à même de prendre la relève et de faire, quand ils auront atteint leurs capacités maximales et l'expérience qu'il faut, faire des progrès au domaine d'activités humaines qu'ils se seront choisis.

L'existence est parfois sans pitié qui brise dans leur élan les meilleurs (1). Elle peut également et tout soudainement se révéler providentiellement favorable (2). Pour les gars qui ont réalisé ce court-métrage, j'espère que la deuxième option sera au rendez-vous, parce que la grâce y est et semble-t-il aussi la capacité de travail, et de travail d'équipe. Rendez-vous dans une quinzaine d'années, si la planète n'a pas craqué, et puisque ce blog est sérieusement archivé (3), vous pourrez, lecteurs d'aujourd'hui, vous dire que vous aviez déjà entendu parler des jeunes Noé Dannemark, Romain Claes, Nicolas Barriol et Thibault Duvieusart (entre autres, je suis loin de connaître tous les participants à ce projet)

 

 

(1) Je pense en particulier à Matthieu Charter qui avait toutes les qualités pour devenir un réalisateur passionnant. Et puis la maladie ...

(2) Lisez le livre de Caryl Férey "Comment devenir écrivain quand on vient de la grande plouquerie internationale", rarement je n'ai vu si forte illustration du fait que si l'étincelle y est rien ne résiste au travail, que les vents contraintes sont parfois déchaînés et archi-fous, et qu'on n'est jamais non plus tout à fait à l'abri d'un coup de chance.

(3) Pas par mes soins, ce qui est rassurant. Quand tu penses qu'au départ je tenais au côté éphémère et léger.

PS : Et n'oubliez pas que je vous aurais prévenus, par ailleurs mais dans le même ordre d'idées de ces tout jeunes qui possèdent les qualités pour prendre la relève des plus grands, que la jeune Mélusine Mayance pour l'instant principalement connue pour son rôle de Sarah enfant dans "Elle s'appelait Sarah" devrait faire plus tard, à l'instar d'une Jodie Foster, partie de ceux qui compteront pour le cinéma. Puisse-t-elle faire les bons choix.


Reading is sexy

 

Ce mardi de Septembre. Dans cet ordre

 

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Ne faites pas comme moi : lisez les sous-titres,

 
ne pleurez pas,
et n'hésitez pas à lire le livre concerné (1)

 

Enfin, si vous aimez le cinéma, vous pourriez être heureux de lire le blog assorti

 

(1) Francis Dannemark, "La véritable vie amoureuse de mes amies en ce moment précis" (Ed Robert Laffont)

addenda du 14/09/12 : des extraits par ici en format e-pub (j'aime beaucoup la mention "gratuit" il ne manquerait plus que ça que des extraits ne le soient pas)



Le moment à peine avant

 

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Par la suite la vie n'est plus comme avant, cet instant correspondait à un battement d'ailes du papillon. Parfois on le pressent très vite. Parfois on le constate seulement après.

Pour ma part je dirais que c'est à la page 130 (à la mémoire ; une imparable micro-histoire de faux-semblant et soudain une fraternité époustouflante ressentie) que j'ai su. Et j'ai su que ça serait le cas, à des degrés divers, de tous ceux qui avaient pris part à cette aventure.

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Un avantage certain

 

... de la vie de libraire, est que parfois lorsqu'on apprécie un ouvrage, on peut apporter un peu de réconfort à quelqu'un qu'on aime, et parfois même encore un moment après sa sortie.

 

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