Déconfinement officiel 1 jour 28
D'un point de vue personnel ça n'est pas une journée à marquer d'un grand souvenir.
Réveil très tardif après un coucher qui l'était aussi, compte tenu de tout ce qu'il y a à faire, aller courir est exclu. Et de toutes façons mon sparing partner dort dort dort et n'émergera que peu avant midi.
Nous sommes dans un état de réadaptation, et comme dab c'est moi qui sauve les meubles, démarches d'assurance (le pare-brise remplacé ; des documents manquants), de banque (tout va bien de ce côté là, c'est exceptionnel, finalement si on ne consommait qu'à manger et deux ou trois ingrédient de bricolage, nous bouclerions nos fins de mois), de factures (énergie et copropriété), bref, retour fort peu exaltant et très peu surprenant. Poubelles, lessives, début de rangements.
Je m'occupe du vélo avec une bouffée d'optimisme : le nettoie et le chouchoute un peu et lui regonfle les pneus car celui que j'ai retrouvé à plat était neuf et ne porte aucune trace de blessure. Un con l'aurait-il simplement dégonflé ? On verra demain matin, si le pneu est re à plat ou s'il tient.
En fin de matinée je vais jeter les bouteilles en verre, et faire une boucle en ville vérifier une toute nouvelle adresse de réparateur vélo. Seulement la petite boutique possède un rideau de fer total ce qui fait qu'on ne voit rien, pas les horaires, pas ce qu'elle propose à la vente ou comme services, rien.
Je m'y attendais mais pas tant : estomaquée par les changements dans la ville, comme si les chantiers n'avaient pas été interrompus mais bien accélérés. Une amie de Twitter me répond à la question que je me posais publiquement sur ce réseau social, que c'est plutôt parce qu'ils ont mis les bouchées doubles une fois déconfinés. Sinon, pas mal de gens portent un masque et nombreux sont celles mais surtout ceux qui semblent s'en foutre royalement alors que la majorité avec ou sans masque semble veiller à ne pas croiser les autres de trop près. Ce qui n'est pas toujours possible. J'avais choisi un moyen terme en utilisant un de mes tours de cou mis devant nez et bouche. J'aime assez sortir couverte en fait, on se sent un peu invisible - un peu comme les petits enfants qui croient qu'on ne les voit pas parce qu'ils se sont cachés les yeux avec leurs mains -.
Dans l'après-midi, je consacre un peu de temps à mes petits travaux d'écritures personnels, à parler avec ma fille (nous étions quand même restées presque trois mois sans nous voir, même si nous avions communiqué en continu), à un projet collectif prochain, et m'apprête à m'occuper de celui auquel j'aurais déjà dû consacrer bien du temps quand une sieste me devient méchamment nécessaire. Après tout, j'estime que j'ai le droit de consacrer à mes propres activités (sommeil inclus) autant de temps que mon conjoint en consacre à la pétanque. En pratique je finis toujours par n'y penser qu'au bout d'un bon moment après son départ, donc j'y consacre moitié moins de temps.
Une question (peut-être stupide) que je me suis posée pendant mon LT des infos italiennes et qui me trottait déjà en tête mais qu'une image m'a permis de définir plus clairement.
Riccardo Cavaliere qui se soir présentait, a, plus tard relayé une video de la manifestation à Roma avec les personnes qui en solidarité avec George Lloyd ont posé un genou à terre pendant 8 minutes et 46 secondes, la durée de son calvaire.
J'aurais à part ça peu suivi les informations générales, mais via Kozlika j'apprends la démission de James Bennet. Et puis je creuse un peu car c'est intéressant.
Annonce de la démission de James Bennet et la note qui désormais accompagne la tribune contestée (1) et contestable (appel au meurtre, rien moins) de Tom Cotton sénateur républicain :
"Editors’ Note, June 5, 2020:
After publication, this essay met strong criticism from many readers (and many Times colleagues), prompting editors to review the piece and the editing process. Based on that review, we have concluded that the essay fell short of our standards and should not have been published.
The basic arguments advanced by Senator Cotton — however objectionable people may find them — represent a newsworthy part of the current debate. But given the life-and-death importance of the topic, the senator’s influential position and the gravity of the steps he advocates, the essay should have undergone the highest level of scrutiny. Instead, the editing process was rushed and flawed, and senior editors were not sufficiently involved. While Senator Cotton and his staff cooperated fully in our editing process, the Op-Ed should have been subject to further substantial revisions — as is frequently the case with such essays — or rejected.
For example, the published piece presents as facts assertions about the role of “cadres of left-wing radicals like antifa”; in fact, those allegations have not been substantiated and have been widely questioned. Editors should have sought further corroboration of those assertions, or removed them from the piece. The assertion that police officers “bore the brunt” of the violence is an overstatement that should have been challenged. The essay also includes a reference to a “constitutional duty” that was intended as a paraphrase; it should not have been rendered as a quotation.
Beyond those factual questions, the tone of the essay in places is needlessly harsh and falls short of the thoughtful approach that advances useful debate. Editors should have offered suggestions to address those problems. The headline — which was written by The Times, not Senator Cotton — was incendiary and should not have been used.
Finally, we failed to offer appropriate additional context — either in the text or the presentation — that could have helped readers place Senator Cotton’s views within a larger framework of debate."
Je cite la note en entier (en espérant que ça ne pose pas de problème), car par envie de relayer l'édito du raciste et qu'elle est très intéressante - et par ailleurs une belle réussite en terme de com' de crise -. C'est donc la vague de protestation suite à cette tribune et son appel au crime qui auront eu raison du poste du rédac' chef. Peut-être eusse été jouable si la publication avait été précédée d'un avertissement clair et net de désolidarisation avec les opinions avancées voire de condamnation pour la partie "appel à une répression sanglante". Trump, quant à lui, y est allé de son touite de félicitation envers Cotton, ce qui fait peur (mais n'est pas surprenant). Ce qui fait encore plus peur est bien sûr de penser que ce faisant il flatte une part non négligeable de son électorat. Des gens qui pensent que c'est bien d'assassiner qui a la "mauvaise" (à leurs yeux) couleur de peau et qui proteste en demandant que qui l'a fait l'a puni.
Par là-dessus j'ai l'impression que ceux des dirigeants occidentaux qui ont mal géré l'épidémie, sont rudement contents que les protestations qui ont lieu dans leur pays concernent une histoire dont ils peuvent faire semblant qu'elle ne les concerne pas. C'est autant d'indignation et de colère populaire qui est canalisée vers autre chose que leurs propres manquements.
(cela dit, je trouve louables ses protestations, que les choses soient claires).
Il y aura eu quand même deux éclats de rire dans cette plutôt morne journée, qui donne vraiment l'impression d'avoir quitté un pays en couleur pour un endroit tout gris. Je les dois tous les deux à Kozlika que je remercie.
Celui ci-contre, dont voici le lien pour voir la brève video.
Et celui-ci qui tient du private joke mais j'ai vraiment éclaté de rire. Il faut dire, un bug débusqué au bout de ... 17 ans, c'est grand.
En toute fin de journée le fiston m'a avertie via WhatsApp qu'il était bien rentré de Lille, ça m'a fait chaud au cœur qu'il pense à le faire.
(1) Une Op-Ed je ne connais pas l'équivalent en français et qui est un article de journal qui exprime les opinions d'une personne généralement de position politique opposée à celle de comité de rédaction du journal.
Lien vers le site de la santé publique en France
Liens vers des statistiques :
Wordometer covid-19 coronavirus pandemic (depuis quelques temps le plus complet, entre autre parce qu'il indique le nombre de tests ; un pays comme la France qui teste jusqu'à présent très peu a forcément moins de cas officiels que de cas réels)
Official Data from The World Health Organization via safetydectetives.com
Coronavirus COVID-19 Global Cases by John Hopkins CSSE
7 080 561 cas (dont : 405 051 morts (dont 112 469 morts aux USA) et 3 453 566 guéris)