Juste ciel ! (Simone Biles)

Un grand un immense merci @Kozlika qui a déposé une séquence de ceci sur Twitter ce matin :

 

[vidéo : U.S. Gymnastics Championships in Kansas City, Simone Biles enchaînement de gym au sol incluant un triple-double soit un triple-twisting double-flip (double salto arrière avec trois vrilles dans les airs)]

C'est le genre d'exploit qui me fait pleurer. L'humanité capable de repousser les limites sans arrêt. Ça va bien au delà de réussir un mouvement de gymnastique.

Grand grand grand respect à elle. Les heures de boulot et de souffrances qu'il lui aura fallu endurer, même en étant extra-douée (1), quand bien même elle carburerait à n'importe quel produit dopant pour avoir la force et l'énergie de tant travailler ou la récupération facilitée, je continuerai à l'admirer.

Le plus fou étant qu'après ce saut triple à couper le souffle, elle produit un enchaînement aux nombreuses difficultés, dont elle semble se jouer. Même en admettant que quelqu'un d'autre devienne capable de reproduite la première difficulté technique, pouvoir continuer sans avoir les muscles tétanisés par l'effort infini fourni est en soi un exploit.

PS : La sortie sur la poutre, est pas mal non plus (2)

[vidéo : U.S. Gymnastics Championships in Kansas City, Simone Biles à la poutre avec une sortie en double-double (double salto, double vrille)]

(1) J'aime la pratique sportive mais je peine à faire une roulade, une roue, un virage en natation, ce qu'elle fait demande outre une détente de folie, une capacité d'orientation dans l'espace en mouvement extraordinaire.

(2) euphémisme, bien sûr


Voyage en Transsibérie (par procuration)

 

Capture d’écran 2019-08-09 à 08.50.54   Je suis une grande voyageuse et une nomade ; ma vie, hélas, ne s'en est pas aperçue. 

Donc en ce mois d'août d'être coincée à Paris avec, par la force des choses, un peu de temps pour moi, je voyage beaucoup grâce à mes ami·e·s et l'internet qui leur permet de donner des nouvelles et à ceux qui ne bougent pas, ou bougent ailleurs, d'en prendre. 

Cette année, je me régale du carnet de voyage collectif de Daniel Bourrion, Jean-Christophe Diedrich et Olivier Toussaint

On the route - Transsibérien

Le site est beau et simple d'accès, un site comme je rêve de me créer quand je serai retraitée. Il met en valeur les photos et les textes, permet les lire ses derniers avec aisance. 

Les photos sont à rester scotché·e de longs moments devant - site à ne pas consulter lorsque vous êtes au boulot, c'est du NSFW d'une façon différente de celle d'habituellement -.

Et les textes impressionnants de dire beaucoup avec peu de mots. Ils me rappellent certains romans de petite taille que l'on glisse dans une poche, qu'on lit, qu'on trouve formidables et l'on en parle aux autres, et ce faisant on s'aperçoit qu'on a tant et tant de choses à dire de ce qu'ils nous ont transmis, qu'on se surprend à regarder leur volume et leur pagination. Il y avait tout ça dans ça ?
Voilà que j'ai l'impression de connaître la Russie d'à présent ; pour très peu de mots finalement. Chapeau.

Grand merci à eux.

 

(pas la peine de cliquer sur l'image, je ne sais pas pour l'instant faire que la photo entraîne vers le site)

 


Retour à pied

 

    La jeune femme dit à une amie Je me souviens de tes couleurs.

Il pleut comme si le ciel s'employait à renverser des seaux. Nous venions de parler du film "Parasite" et de la longue séquence de forte pluie. D'un seul coup, nous étions dans le film, avec les ami·e·s.

Je décide par sagesse de rentrer en métro. Ce n'est pas mon mode de transport favori surtout pour venir de là où nos chemins se quittent aujourd'hui : deux changements et le risque ligne 13 de tomber sur la rame qui à la Fourche file vers le mauvais côté. 

La jolie phrase de Léa occupe mes pensées, une fois les ami·e·s quitté·e·s. C'est sans doute ce qui provoque en moi une bouffée d'optimisme ; lorsque j'arrive à l'entrée de la station, la pluie a ralenti, je me dis qu'elle va s'arrêter, que je peux bien rentrer à pied. Et puis une fois chez moi, pas de problèmes, je pourrais me sécher. 

C'était une feinte météorologique, alors que j'ai opté pour la marche à pied, elle redouble. Je vais rentrer drinchée. Ne restera plus qu'à ajouter le savon.
(puis à rincer)
(sécher)

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Je descends de Montmartre et l'eau ruisselle. Elle se souvient qu'il y avait là une colline à dévaler. La ville doit s'adapter. Ses caniveau débordent. 

Boulevard Berthier les voitures joueront aux aventurières passant à gué donnant cette illusion aux conducteurs de piloter.

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Métro Guy Môquet, un coup d'avertisseur moto, un bref éclat de voix. Une dame âgée est tombée, un motard redresse sa machine. Le compagnon de la vieille dame l'aide à se relever. Je me tiens prête à venir aider, mais la dame semble aussi alerte que l'on puisse être lorsque l'on vient de se prendre un gadin sous la pluie alors que l'on tenait un parapluie qu'on n'a pas lâché ou bien tard. Et le motard est descendu qui semble les accompagner sur le trottoir, ils se parlent sans véhémence, les torts sont peut-être partagés - le couple était hors de tout passage piétons -, la moto a peut-être freiné un brin tardivement en s'approchant du carrefour suivant. Et surtout ça a l'air d'aller. 

Je poursuis mon chemin.

Au 104 de la rue de la Joncquière à 16h36 un homme jeune hoodie gris anthracite pantalon noir chaussures de sport sombres, passe par dessus la grille dans un geste d'une telle souplesse sans trop besoin d'élan qu'on a l'impression de qui s'amuse de façon sport à rentrer chez lui, pour un peu j'applaudirais ; à la réflexion et malgré l'aisance, peut-être était-il en train de commettre une effraction. Ma présence en tout cas ne le dérangeait pas - et j'ai passé d'au moins trois décennies l'âge qui peut donner envie aux jeunes hommes de vouloir quêter mon admiration -. Clef oubliée ?

Porte de Clichy sous un abri que constitue une pré-entrée d'hôtel se tiennent quelques personnes, une poignée avec un gilet jaune et l'un des gilets jaunes, homme de forte stature, porte un chapeau de cow-boy bleu blanc rouge. Quand je passe à proximité, je l'entends qui énonce des données économiques d'un ton mesuré que son allure ne laissait pas présager. 

Plus loin trois ou quatre véhicules de gendarme quittent la position qu'ils tenaient devant le tribunal. Leurs gaz d'échappement sont particulièrement forts et suffocants, je me demande s'ils ont la vignette crit'air ; ils ont une sorte de mégaphone qu'ils utilisent lorsque je passe pour tenter de mettre une honte à l'homme qui pisse à un angle de la palissade du chantier de la maison des avocats sous l'air un peu ébahi d'un ouvrier de l'autre côté. Tout à son envie qu'on imagine pressante pour qu'il fasse le choix de se soulager là avant de se diriger vers l'entrée du tribunal, il n'a calculé ni les gendarmes qui lui signalent que son forfait pourrait lui coûter 63 €, ni le fait que la palissade du chantier n'est pas franchement opaque vers l'autre côté, ni le fait que je passais tout à côté sur un trottoir peu large dans cette phase des travaux. La pluie s'arrête, comme si cette micro concurrence lui semblait déloyale et qu'elle renonçait à rincer son forfait.

Je rentre trempée mais sans avoir eu froid. Fullsizeoutput_187b

Le livre que j'avais acheté - un seul sur trois qui me tentaient, je sais être raisonnable - malgré le sac à dos sportif imperméabilisé avait pris un petit peu d'humidité. Mon agenda également, que je tiens à conserver de papier car la seule panne en tant d'année fut que deux d'entre eux avec d'autres affaires qu'un autre sac contenait, me furent volés. J'avais joué de malchance, c'était une fin d'année.

 

En rentrant en allumant l'ordinateur pour y déposer les photos prises au téléfonino de Paris sous la pluie j'ai appris que Toni Morrison était morte dans la nuit. C'est quelqu'un que j'admirais sans connaître toute son œuvre, guettant souvent pour la lire un moment de vacances autre que trop actives ou atteintes trop fatiguée, qui n'arrivait (presque) jamais.
Elle imposait le respect.

L'effet d'insouciance de la marche sous la pluie s'est immédiatement dissipé.

Quelles que furent les circonstances de la vie du monde, je sais gré à mes amies de la bonne journée passée.

 

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Un souvenir de Cerisy

 

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Nous approchons du mois d'août, nos comptes en banque crient famine, et mon avenir professionnel, même si j'ai trouvé le local qui irait bien pour une librairie que je pourrais tenir, reste fort incertain. Alors je me rappelle les bons souvenirs et parmi eux celui-ci : le colloque Hélène Bessette fin août à Cerisy. 

J'ai failli connaître un bonheur d'une semaine, mais le décès d'une de mes tantes aura brièvement interrompu l'élan. Revoir les cousins et les cousines était pas mal non plus, même si deux hommes manquaient qui ont préféré tenter la vie auprès d'autres femmes, incapables qu'ils furent de faire face aux diminutions naturelles de leurs propres capacités physiques. 

Il n'empêche que cette semaine restera pour moi une parenthèse magique et probablement unique car mes finances ne permettent pas de telles folies, ni mes emplois, lorsque j'en ai, de choisir mes dates d'absence.

Je me souviens fort bien de tout ce que j'ai appris et du bonheur que c'était de découvrir certains textes inédits ou devenus des raretés, je me souviens de moments magiques, d'une grande balade à vélo vers la mer, d'une soirée de lectures à voix haute au grenier - ces moments pas si fréquents je crois, même dans une bonne vie, où l'on a la sensation d'être au bon endroit au bon moment et qu'on ne serait nulle par ailleurs aussi bien, aussi précisément en adéquation (1) -, des belles rencontres que j'y ai faites.

Seulement ce qui me revient en premier, lorsque je ne réfléchis pas, ce sont deux éléments fort peu littéraires : 

Mon peu de goût à être servie, cet embarras dans lequel ça me met. Nous étions à chaque repas servis personne par personne à table par des jeunes femmes en livrée, nombreuses, et qui passaient même pour proposer du plat principal une seconde fois. Je n'aurais pas voulu être à leur place, mais je n'étais pour autant pas à ma place à la mienne.

L'absence totale de clefs. Je n'étais pas tout à fait tranquille concernant mon ordi - le vol de mon sac fin 2017, la volatilisation de mon téléfonino quelques mois plus tôt lors d'une assemblée de libraires, et les vols à répétitions dans la maison de Normandie la même année, m'ont rendue intranquille à ce sujet -, que la plupart du temps je m'arrangeais pour conserver près de moi ; seulement pour le reste, quel infini et formidable sensation de liberté. Pendant une semaine ne pas avoir à se préoccuper de serrures et de clefs et d'ouvrir et de fermer, et de vérifier qu'on avait bien sur soi des clefs, pendant une semaine vivre naturellement, se faire confiance. C'était si bon. Et rassurant. 

Je m'étais alors souvenu qu'en banlieue de Paris, dans mon enfance, on ne fermait à clef une maison que lorsque l'on s'absentait, faisant suffisamment confiance au monde pour laisser ouvert les accès en notre présence, sans avoir à craindre d'intrusions (2). On ne fermait présents que pour la nuit. Et c'était le cas pour les voitures aussi. Les portes n'étaient pas blindées, les grillages bas, les portails bouclés seulement si une famille s'en allait en congés.

Voilà ce qui reste de plus marquant, malgré de fortes et belles émotions et stimulations intellectuelles : les clefs, la belle vie que c'est sans. 

 

(1) L'amour fait ça également, lorsqu'on a un temps d'intimité qui nous est accordé et dans un lieu que l'on apprécie ou que l'on découvre, enchantés.
(2) Jusqu'au jour où Philippe, le mauvais garçon du quartier, est tombé dans l'héroïne et que lui ou ses fréquentations ont commis des larcins vite fait, dans les maisons, abusant de la confiance collective que les habitants avaient. 

 


Les blogs m'ont fait grandir

 

    Voilà, j'ai expurgé ma liste de blogs amis qui normalement figure ci-contre, des liens qui renvoyaient dorénavant vers plus rien ou vers des sites de ventes de choses étranges sans rapport avec le blog initial. 

À la réflexion j'y ai laissé les liens vers ceux qui étaient en sommeil mais encore accessibles. J'ai aussi laissé, sans trop hésiter, les liens vers les blogs des personnes qui ont disparu de ma vie, toutes écrivent fort bien et la dégradation ou la fin de nos relations n'y change rien, et surtout pas pour le passant qui trouvera matière à lire de belles choses et se permettre de ne pas penser que les attitudes dans la vie concrète sont parfois éloignées des sentiments exprimés aux titres de généralités. Nous ne sommes que des êtres humains et tout le monde n'est pas pareil avec tout le monde. Il se trouve qu'après bien des années difficiles, je connais un certain apaisement, dû au passage du temps et à la mort de ma mère en 2017. Ce deuil et tout le travail afférent ont en quelque sorte délavés les chagrins antérieurs. Si je tombe sur des écrits de ou concernant qui m'était proche et m'a rejetée, ça n'est plus qu'un vestige de pincement au cœur, presque un peu de surprise Comment cette personne a-t-elle pu tant compter ? 

Pour l'une d'entre elle je le sais (1), je n'avais de toutes façons jamais cessé d'apprécier son travail, et nos convergences militantes sont si fortes qu'elles sont toujours là. Nous n'avions pas tout à fait le même sens de l'amitié, c'est pourquoi j'ai morflé.

Pour l'autre, j'aurai été la victime bête d'une forme d'escroquerie affective, classique et prévisible. Il n'en demeure pas moins que l'aide apportée lors de moments particulièrement difficiles fut réelle, et que des moments magiques eurent bien lieu - pas si fréquents dans une vie comme la mienne -, qu'en l'aidant moi-même j'ai progressé et que même si  pour l'instant seule une discrète publication en atteste, mon écriture à son contact s'est professionnalisée. 

De toutes façons la majorité des blogs liés sont ceux de personnes devenues amies. En les parcourant à nouveau je mesure à quel point grâce aux blogs j'ai grandi, combien ils ont élargi ma vie et ma perception du monde. 

Ils m'ont permis de croiser des gens avec lesquels sur certains points (au hasard : les bouquins (mais pas que)) j'avais de grandes affinités mais dont les vies étaient totalement différentes, les expériences et l'arrière-pays de ce qui les avait rendues telles qu'elles étaient. Quoique toujours gaffeuse, je suis beaucoup plus attentive à certaines choses dont j'ignorais avant qu'elles pouvaient poser des problèmes à quelqu'un. Plus aguerrie aussi pour tenter de défendre ce qui me tient à cœur, sans doute du fait de me rendre compte que d'autres pensent de la même façon alors que bien souvent j'étais la seule personne de mon entourage professionnel et familial à envisager les choses sous un angle différent du sens majoritaire. 

Au passage je me suis aperçue que lorsque j'ai rencontré les un·e·s et les autres, j'avais pris leurs écrits en cours de route sans chercher, fors pour La Fille Aux Craies puisque tout fut trop vite totalement terminé, à remonter le fil du temps des billets. En allant ponctuellement regarder si les archives des différents blogs étaient encore en ligne, j'ai eu l'amusement de découvrir que certaines lectures faites en leur temps m'auraient bien rendues service. Je ne vais pas tous les énumérer.

La palme en revient à Tarquine avec ce billet de 2004 concernant les sas vélos qui, l'eussé-je lu en 2005 lors que j'ai fait la connaissance de son blog, m'aurait fait gagner bien du temps et de la sécurité dans mon usage du vélo citadin. Je suis longtemps restée comme l'une des commentatrices à me demander ce que ce marquage au sol pouvait bien signifier. Entre temps je l'avais appris par ailleurs mais ça m'aura pris au moins sept ans (2).

Enfin je n'ai pas encore complété la liste des blogs que j'ai découverts ces dernières années. 

Ça sera pour mon prochain temps personnel libéré.

En attendant grand merci à toutes celles et tous ceux qui en partageant leurs écrits plus ou moins intimes ont contribué à quelque chose qui tenait beaucoup de la solidarité et de s'entraider. 

 

(1) Et qui n'a pas de blog ou alors sous un pseudo que j'ignore.
(2) Au passage, puisque l'on est en période de canicule, il est pertinent de relire ce billet 


jour de repos (En vrac d'un)


    J'ai cru que j'étais sortie de ma récupération du trail de samedi parce que j'avais retrouvé mes jambes et une belle sensation de légèreté, seulement c'était une illusion, sans doute aidée par une nuit trop courtes et plusieurs présence de moustiques, efficaces facteurs de diminution du sommeil profond, j'ai dû par la force des choses m'accorder une journée de repos alors que j'ai beaucoup à faire. 

Ça n'était pas un luxe : alors que je regardais une arrivée d'étape du tour de France intéressante, complétée par le suspens inédit d'un abandon de coureur connu sans aucune explication - Rohan Dennis - avec en prime un moment de flottement où personne ne semblait savoir où il était (1), je me suis endormie sans même m'en rendre compte. Réveillée à la fin, lors du retour à la maison d'un membre de la famille et alors qu'il était l'heure de dîner.

Pour autant, de l'écriture, un peu, oui.

Une info qui passe un peu inaperçue au radio-réveil du matin : un célèbre studio d'animation a pris feu à Kyoto, il y aurait un mort et de nombreux blessé et qui entre-temps au soir est devenue un incendie criminel a ravagé un célèbre studio d'animation à Kyoto, il y aurait 33 morts et de nombreux blessés. L'homme qui a allumé l'incendie a été arrêté. Et là du coup ça devient une nouvelle qui concerne et qui peine.

Des infos via les réseaux me parvient aussi la nouvelle de la mort d'Andrea Camilleri. Il était très âgé (93 ans) et on le savait affaibli (il avait perdu la vue depuis un moment je crois), il n'empêche que son décès marque la fin d'une époque, et remémore des heures de voyages par la lecture. Elle ne laisse pas indifférente.

Au vélo club, un début d'avancée vers le cyclisme des femmes, même Marc Madiot doit concéder qu'il avait dit des trucs oui mais bon c'était il y a 35 ans quoi, pour ne pas perdre la face, il tente l'humour (comme ça je suis resté célèbre). Nicolas Geay, en revanche, est impeccable - mais il faut quand même qu'à la fin un des autres hommes rappelle qu'il a sa fille qui fait du cyclisme, comme s'il s'agissait encore d'excuser qu'un homme se montre l'allié intelligent des femmes parce que vous comprenez c'est pour raison familiale -. Marion Rousse et la jeune championne de France, Jade Wiel, défendent calmement leur droit au vélo. 
Ça n'est pas encore ça, vraiment pas, mais on sent, comme pour le football, qu'un virage a enfin eu lieu.

L'homme revient d'une de ses multiples sorties (le club, les courses, une voiture à rentrer au garage ...) en ayant croisé Jérémy. Ils ont échangé quelques mots malgré la pluie, parlé triathlon. Alors que j'étais à deux doigts de renoncer à la séance de piscine très matinale prévue, ce simple fait, savoir que les camarades de club poursuivent leurs entraînements, me redonne courage. Soudain je trouve de l'énergie pour préparer mon sac. J'essaierai d'y aller.

Je consulte l'itinéraire, la fantaisie me prend de laisser l'application RATP itinéraires automatiser le départ d'après ma localisation. Ça donne ceci,  Capture d’écran 2019-07-18 à 21.53.40c'est amusant. 
(La distance est par rapport au bus que je serais censée prendre)

Je m'aperçois soudain que je ne suis plus abonnée au site du Monde : les prélèvements étaient faits par carte bancaire, l'ancienne carte, celle sur laquelle j'avais fait opposition après le vol de mon sac en octobre 2017. Curieux que je ne m'en rende compte qu'à présent et précisément en allant voir un article concernant Camilleri alors que le vol avait eu lieu lors de ma trop grande attention envers les propos de son traducteur. 

 

PS : Grâce au tour de France j'ai appris aujourd'hui l'existence des cagots, ses habitants du sud ouest longtemps considérés comme d'une caste inférieure. Je suppose que cagole vient de là ?

Grâce à Kozlika j'apprends que le terme gaslighting vient du film de George Culor "Gaslight", "Hantise" de son titre français. 

Capture d’écran 2019-07-18 à 23.19.23Une fois de plus je me surprends à avoir connu deux côtés d'une information sans avoir su en faire la jonction ; comme typiquement lorsque mon amie Jeannine me parlait du film dans lequel allait jouer sa nièce, et Tatiana du film tiré de son livre et que j'ai mis des mois avant de piger qu'il s'agissait du même (l'une donnait un titre français, l'autre l'anglais mais quand même, le prénom commun et la concordance de calendrier auraient dû m'alerter). 

Bon alors je me sens bête de n'y avoir pas pensé toute seule et moins bête de le savoir enfin. Merci Kozlika !

(1) Et cette réponse du directeur du tour de France qui restera dans les annales et qui disait en substance Notre travail est d'enregistrer l'abandon, à partir de là, le sort du coureur concerne son équipe (ou : son directeur sportif). Ce qui était probablement vrai du point de vue juridique, mais ne fait pas rêver du point de vue de la déontologie.


Le présent si passé que c'en est étonnant

 

Fullsizeoutput_17e4   En parcourant quelques blogs pendant mon déjeuner (1) je suis tombée sur ce billet chez Nos consolations qui m'a permis de redécouvrir via une video sur Youtube l'un des concerts de Jacques Higelin à Bercy en 1986. 

Il se trouve que je suis allée fin 1985 à l'un des concerts de cette même tournée. J'en garde un souvenir ébloui, celui d'une magie, d'un exercice de funambule musicien, d'une ambiance comme je n'en croyais pas possible dans une si vaste salle. 

Entre temps l'homme jeune et si plein d'indomptable énergie a vieilli, est tombé malade, est mort à un âge de trop tôt mais de vie pour l'essentiel accomplie. Nous-mêmes avons vieilli, même si la retraite s'éloigne. 

Le souvenir de cette soirée reste vif, une sensation de "concert d'il y a tout juste quelques années". Je compte puis recompte sur mes doigts, tellement je n'y crois pas. Ça fera trente-quatre ans à l'automne. 34. 

Et je ne parviens pas à concevoir que ce présent d'hier soit à ce point passé.

 

(1) Je suis toujours en train de mettre à jour ma blogoliste 


Comme une sorte de blague à retardement (Jacky Schwarzmann, "Pension complète")

 

Fullsizeoutput_1799  Persuadée que tel était le cas, j'ai commencé à lire "Pension complète" de Jacky Schwarzmann, comme un polar luxembourgeois qu'une amie m'aurait conseillé.

Seulement à la fin du chapitre 4, le narrateur se retrouve envoyé sur la Côte d'Azur pour cause d'ennuis qui lui pendent au nez et de personne de son très proche entourage qui peut lui permettre de se réfugier dans un yacht à Saint Tropez.

C'est alors que sa voiture tombe en panne et qu'il se trouve obligé de se loger à côté du garage où elle doit être réparée.

Le voilà donc qui page 46, débarque au camping précis où mon club de triathlon avait son stage en avril, tous les détails y sont et j'ai tellement ri (1) que j'ai dû interrompre ma lecture. 

Remise de l'effet bonne blague, j'ai poursuivi ma lecture, très facilement car dans la catégorie polar déjanté et drôle quoiqu'assez pertinent sur ce qu'il dit de la société, ce roman tient la route, et voilà que page 117 deux des protagonistes se mettent à causer triathlon et par n'importe lequel, le Xterra en France dans lequel l'un des coachs de notre club s'est illustré récemment et qui présente la particularité de consister en un parcours VTT pour le vélo et trail pour la CAP.

Arrivée à ce stade, j'ai cru que Jacky Schwarzmann était le pseudo de quelqu'un du club qui aurait participé au stage, ainsi qu'au Xterra, de l'année passé. La qualité de certains compte-rendus de courses rédigés au sein du club rendait l'affaire plausible. 

Une fois de retour devant l'ordinateur j'ai pu constater que ça n'était pas le cas, Jacky Schwarzmann est un écrivain de l'est de la France et qui vit à Lyon, si j'ai bien compris. Par ailleurs je suis parvenue à retrouver l'article qui m'avait menée jusqu'à la lecture de ce livre : non pas un conseil d'ami·e mais un billet sur l'excellent blog Encore du noir.

Je me suis donc une fois de plus fait une blague à moi-même puisque l'info des lieux et du camping y était. Mais tout simplement lors de ma lecture de la chronique, je n'avais pas percuté - au stage j'étais simple participante et je ne me suis préoccupée du lieu qu'au moment de m'y rendre, son nom ni la région ne m'étaient familiers -.

En attendant j'ai découvert le travail réjouissant d'un auteur que je ne connaissais pas, mais dont j'ai l'impression qu'il s'est appliqué à me faire une bonne blague personnellement à moi. Merci pour le grand éclat de rire et le chouette moment de lecture, en tout cas.

 

(1) Parce que l'environnement me rappelait tellement le village dans Le Prisonnier que je n'avais pas pu m'empêcher de jouer à imaginer quelques intrigues polardeuses pendant que lors des différents entraînements je courais. 

PS : Un blog à présent abandonné, une émission sur France Culture, une balade littéraire sur Radio Nova : j'aurais pu lire ce roman plus tôt, mais ç'eût été moins rigolo. Et peut-être que j'eusse été moins détendue au camping pendant le stage si ma lecture avait précédé le séjour ;-) :-) . Parfois la vie se goupille bien. 


La palme du changement (le plus spectaculaire)

 

    Comme je m'y attendais, depuis la dernière fois que j'avais entrepris de remettre à jour mes listes de blogs suivis et de sites, essentiellement littéraires, un certain nombre est en déshérence, plusieurs sont passés en mode privé - ce qui n'est pas étonnant, une forme d'entre-nous qui exista dans les années 90 et le début des années 2000 n'est plus de mise et par ailleurs pour travailler il convient désormais d'être un être parfait, tout dévoilement peut se retourner contre soi, du coup la liberté n'est plus possible qu'avec une certaine confidentialité -. 

Et quelques-uns ont été repris : un petit malin a attrapé le nom de domaine, s'il n'avait pas été renouvelé et zou. 

J'ai donc eu la surprise de constater que les centres d'intérêts de Pierre Assouline avaient beaucoup changé ;-) . C'est probablement la palme du changement le plus spectaculaire. 

Au passage merci à celles et ceux qui même en cessant d'écrire permettent de revenir lire, retrouver un commentaire, relire un billet. Avec une reconnaissance particulière pour qui maintient lisible le blog de La Fille Aux Craies. J'aime à retourner y relire un de ses billets. Elle avait le don pour me redonner courage.

Merci aussi à celles et ceux qui bloguent encore envers et contre tout. Certain·e·s s'y sont remis récemment, car si les réseaux sociaux permettent l'échange, ils ne suffisent pas pour écrire ou (inclusif) conserver traces, et c'est chouette de les retrouver. 

C'est beau aussi de voir à quel point certains sont entre-temps de leurs débuts de blogs devenus des spécialistes d'un domaine donné. Salut à toi, Joël, devenu fin connaisseur en danses indiennes.

 

PS : La République des Livres est lisible ici


Nouvel aspect (en transition)

À la demande générale de Matoo, laquelle date bien d'au moins un an, seulement voilà, pour les choses personnelles je ne prends jamais le temps, je tente pour Traces et trajets un nouvel habillage, censé être "responsive". Sur mon téléfonino, ça l'est. Mais mon téléfonino est un smartphone de base, alors j'ignore si ça fonctionne pour le monde entier. Ou du moins le petit monde de qui pourrait vouloir lire. 

La photo de bannière est facile à changer, du coup je devrais pouvoir la faire varier au gré des fortes activités du moment.

Je pense garder cette présentation jusqu'à la rentrée et faire le point à ce moment-là - les carreaux noirs sur le côté me rappellent la ligne de fond de la piscine de Clichy, et si ça me va pour la nage, je comprends parfaitement que ça n'évoque un truc plaisant que pour moi -. 

Pour l'heure, je m'attache à faire le tri dans les liens vers les blogs amis en éliminant ceux qui ne mènent plus nulle part et en mettant ENFIN à jour ceux qui ont changé.  

D'ailleurs, de le faire aujourd'hui me permet de saluer dignement les vingt ans de bloguage de Xave, dont les billets à certaines périodes et la présence amicale ont pour moi beaucoup compté·e·s.

Sentez-vous tranquille de me laisser un avis (ou pas). J'en tiendrai peut-être compte ... l'été prochain.