Fascination des tutos

(venerdi)

 

 

Je m'étais promis d'utiliser cette journée de récupération du samedi précédent travaillé afin d'aller nager (il y a un entraînement possible le vendredi matin) puis de me reposer.

Le réveil fut raté, par épuisement, et au bout du compte je n'ai pas su rester sans rien faire, alors je suis allée remplacer le diable que le joueur de pétanque, impatient, avait, après des années de bons et loyaux services, dans un accès de rage de ne pas arriver à le replier ou déplier démantelé. Je me suis fait plaisir, pour une fois, d'acheter sans barguigner un modèle un peu luxueux mais pile conforme à mon usage de trimballeuse de cartons de bouquins.

Mes gestes de libraire me sont revenus en automatisme, des années des mêmes gestes ne se perdent pas si vite, c'est réconfortant. En revanche j'ai du faire un effort pour le replier, encouragée par une réponse en commentaire d'un article et que je me permets de reproduire ci-dessous parce que je sens que régulièrement je me reposerai la question.

Bonjour,

Je n’arrive pas à replier mon ts 850, bien que je fasse comme sur les vidéos

Luke B.(Auteur de l'article)

Bonjour,

Pour replier votre diable, appuyez sur le bouton vert afin d’abaisser la poignée, puis remonter d’un coup sec la barre transversale qui se situe entre les roues.

 
Je note également un point qui me sera sans doute utile quand je me (re)poserai la question de la capacité de l'appareil :
Le Wolfcraft TS 850 est un diable pliant robuste qui peut parfaitement convenir dans le cadre d’un déménagement. Par contre il est important de ne pas dépasser la charge maximale : 100 kg sur sol plat et 50 kg dans les escaliers.
 
 
Et je ris une de ces vidéos Youtube dans lesquels des êtres humains effectuent avec une aisance confondante des manipulations pour lesquelles on a soi-même peiné. Je serai capable d'en regarder pendant des heures (si je disposais d'heures libres) tant est grande ma fascination.
Celles de mécanique vélo sont particulièrement redoutables. 

Je suis revenue à pied, diable déplié, du lieu dans Paris où je l'avais acquis, constatant une fois de plus, toujours aussi espantée alors que j'en suis conscience depuis plusieurs années, d'à quel point nous avions déménagé sur place tant les environs, les proches quartiers et le nôtre ont changé. La densification est impressionnante. Le ciel s'est rétréci. 
Des installations collectives se sont améliorées. Et de vieux bâtiments ont disparu, ce qui n'est pas un mal quand ils étaient dégradés.
 
M'épate aussi le fait que durant mes jeunes années puis les années de jeunes parents, à part certains circuits habituels, nous explorions peu les environs, malgré que parfois je calais des chasses-photos et que nous aimons marcher. Je déniche encore parfois une ou deux rues jamais arpentées. Charme des grandes villes.
 
 
PS : Je ne suis pas sponsorisée pour écrire ce billet, j'ai acheté le bidule qui convenait à mon usage et qui était disponible au jour que j'avais de liberté. Et s'il est OK pour moi, il ne le sera pas forcément pour quelqu'un d'autre qui aura une autre nécessité.
 
 
 
 
 
 

"The radium girls" de Kate Moore

(Au départ un thread sur Twitter mais ça mérite bien un billet)
 
Alors comme le "Feel good" de @thomasgunzig m'avait donné la pêche et du courage et aussi pour éviter d'enchaîner avec un autre roman que j'aurais forcément trouvé fade, j'ai attaqué cette lecture-ci dans la foulée. C'est passionnant, mais quel coup de poing même en s'y attendant
 
 
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Il s'agit de la terrifiante histoire des jeunes femmes qui travaillèrent au début du XXème siècle dans des usines où l'on utilisait le radium en particulier pour créer des aiguilles fluorescentes sur différents appareils. Elles travaillaient au pinceau.
 
 
Pour davantage de précision et de rendement, et aussi parce qu'à tremper dans l'eau les pinceaux durcissaient, elles le passaient sur leur langue entre deux tracés.
Le livre relate leur long combat pour faire reconnaître comme maladies professionnelles les cancers et autres conséquences qu'elles subirent, et obtenir prise en charge des soins et dédommagements.
Dès le début certaines jeunes femmes s'étaient méfiées, assez vite des médecins consultés furent sur la bonne piste, l'un d'eux obtint même de visiter les locaux, mais on ne lui communiqua pas toutes les infos.
 
 
Le pire étant que leurs employeurs savaient, du moins à partir d'un certain moment, et d'ailleurs prenaient des précautions pour eux-mêmes, mais toute la structure hiérarchique prétendait que Mais non, vous ne craignez rien.
 
 
La famille de la première victime décédée dans d'atroces souffrances, fut réduite au silence parce que des avis médicaux officiels prétendirent qu'elle était morte de syphilis, ce qui laissait planer des doutes sur la conduite de la défunte, qu'on aurait pu considérer à titre posthume comme une fille légère (par exemple de dissuasion aux éventuelles protestations). Et quand ça commençait trop à se savoir à un endroit que les jeunes femmes qui bossaient là ne faisaient pas de vieux os, une usine ouvrait dans un tout autre état. Salaires élevés, à côtés marrants (elles brillaient en soirée (au sens littéral)), et hop de nouvelles recrues réjouies arrivaient.
Un degré d'horreur supplémentaire est venu du fait que comme les ouvrières étaient ravies dans les débuts, car ce travail était mieux payé et vraiment moins pénible que la plupart des emplois d'usine, lorsqu'il y avait besoin de recruter, elles en parlaient à leurs sœurs et cousines et amies. Ce qui fait que des familles se sont retrouvées décimées ou des voisinages entiers.
 
De nos jours ça n'est plus le radium, mais je reste persuadée qu'on fait peu de cas de la santé des gens quand beaucoup d'argent peut être gagné par qui les emploie.
 
C'est un livre formidable ... dont je n'ose pas trop conseiller la lecture, tant il est dur, les pathologies déclarées atroces, et le cynisme des employeurs absolu. Avec en arrière-plan une façon de considérer que ça n'était pas (si) grave, ça ne concernait que des femmes et qui n'avaient pour la plupart qu'une éducation primaire. 

Vieillir, c'est aussi ...

Capture d’écran 2019-08-04 à 15.17.17

Comme j'ai un compte Pinterest, lequel m'a beaucoup servi pour sauvegarder mon fotolog quand je l'ai senti en danger, je reçois de loin en loin des messages de type "Ces épingles pourraient vous intéresser". 

Et donc ce matin un lot de photos anciennes de joueurs de tennis du temps où j'étais jeune, passionnée et où moi-même je pratiquais. C'était aussi les débuts du tennis largement diffusé à la télé. Je n'aurais jamais imaginé un printemps sans une quinzaine de jours passée à arpenter les allées de Roland Garros (à l'époque des entrées pas chères étaient possibles au jour le jour), ou scotchée à la télé chez mes parents à regarder.

Et soudain en voyant des photos de type : matchs retrouvailles entre vieux champions, je me suis demandée où était passé Vitas Guerulaitis, qu'on voyait souvent en image avec Borg du temps de leur meilleur niveau.

Une incursion sur Wikipédia m'a appris que son absence n'était hélas que logique : il est mort en 1994 "dans son sommeil d'une intoxication au monoxyde de carbone alors qu'il passait la nuit dans la maison d'un ami à Southampton (Long Island), dont le chauffe-piscine était défectueux".

Ça alors ! 

Puis je me suis dit qu'il était impossible que je ne l'aie pas su : en 1994 je m'intéressais encore un peu au tennis, j'espérais sans doute m'y remettre un jour après avoir dû cesser fin 1989 lors de ma première grossesse et pas pu reprendre ensuite pour des questions d'emploi du temps et de budget familial serré. Donc en fait je devais bien savoir qu'il était mort. 

Mais je l'avais oublié.

Ce qui me paraît étrange c'est qu'une cause de décès quand même assez exceptionnelle (dieu merci) ne me soit pas restée.

Vieillir c'est ça (aussi) : ne plus savoir si l'on a su certaines choses et qu'on les a totalement oubliées, ou si on est passé à côté d'une information en son temps. 

J'ai pris le cas d'un joueur de tennis autrefois renommé car il est symptomatique et sur un sujet pour moi relativement neutre - sans affect particulier, même si en lisant l'info j'ai été triste a posteriori pour lui et ses proches -. Cet exemple est loin d'être le seul.

 

PS : La photo est une capture d'écran de là où m'a menée le lien reçu, j'ignore d'où proviennent les images au départ, si elles posent problème je les enlèverai

 


Du nom des marques des sponsors

 

   Notre système économique veut que le sport professionnel (entre bien d'autres choses) soit financé par des marques qui voient là l'opportunité de se faire connaître. Il me semble que je n'y voyais pas d'inconvénient tant qu'il y avait de la logique : un équipementier de sport finançant des équipes de football, un fabricant de cycles une équipe de cyclistes pro. Ou alors une équipe d'une localité par l'industrie ou l'entreprise pour laquelle la ville était réputée. Saint-Étienne (l'ASSE) de la grande époque, c'était Manufrance, deux identités géographiquement associées.  

Et puis à un moment, ça s'est mis à n'avoir plus aucun rapport : une compagnie aérienne d'un lointain pays s'est portée au chevet d'une grande équipe de football en France, des assurances ont payé des cyclistes ou une société de jeux d'argent. Mon cerveau a alors décidé unilatéralement de ne plus établir de connexion entre les sponsors et les sponsorisés et je ne m'en étais même pas rendue compte. 

À l'instar de l'enfant d'une rubrique-à-brac de Gotlib et qui chantait joyeusement Leblésmouti labiscouti en allant à l'école et tombait déçu quand plus tard il comprenait qu'il s'agissait d'une chanson pour rythmer le travail (1), je suivais par exemple le tour de France sans relier en rien les noms d'équipes à des marques. Le nom était le nom de l'équipe et rien d'autre. 

Autant dire que si tout le monde avait été comme moi, les sponsors et autres mécènes n'auraient pas maintenu longtemps leurs investissements.

Et puis est survenu le Tour 1998 qui a viré au roman policier. Et je suis tombée de l'armoire en comprenant que Festina, entre autre était une marque de montres et que Doïchteutélékom était un opérateur de télécommunication en Allemagne, Kofi Dix un organisme de crédit (2) ... 

Je croyais naïvement que depuis ce temps-là je savais faire le lien, même si je m'en foutais complètement. Et cet après-midi en tirant du café à un distributeur, parce que je regardais rêveusement les noms sur la façade de la machine pendant que celle-ci préparait ma boisson, j'ai "découvert" de quoi était le nom de l'une des équipes de cette année. En fait mon absence de faculté de relier le financeur au financé, en bientôt vingt ans ne s'est toujours pas arrangée. 

Ça me fait bien rigoler. 

 

(1) Le blé se mout-y // L'habit se coud-y  

(2) Alors que je connaissais l'existence des sociétés Festina, Deutsche Telekom et Cofidis ...


Heureux ceux qui n'apprennent qu'après [qu'une catastrophe a eu lieu]


    Au lendemain d'un incendie qui a soufflé l'un des derniers garages qui restait dans le quartier (1), les gens se parlent dans les magasins. Une jeune femme confie sa confusion : elle habite dans une petite impasse presque en face du garage, était chez elle tout l'après-midi et ne s'est rendu compte de rien, d'où une absolue stupéfaction en débouchant de l'impasse au matin et de constater que le garage d'en face n'existait plus.

Il est vrai qu'il y a en ce moment un important chantier tout près, elle dit avoir perçu des bruits forts, mais supposé qu'ils y étaient liés. 

Je reste surprise qu'elle n'ait rien senti de la chaleur (les volets roulants en plastique des immeubles voisins ont tout bonnement fondu) ni de l'air acre, asphyxiant ; mais c'est une chance pour elle, alors tant mieux. 

Je me souviens que lors de l'incendie sur siège du Crédit Lyonnais en 1996, un collègue qui était parti en week-end et n'avait pas du tout écouté les infos, rentrant tard le dimanche, se réveillant le lundi juste pour aller travailler, et c'était un temps de peu de téléphones portables (2), de peu d'internet perso, il n'avait strictement rien su. Et donc était arrivé dans l'une des rues d'accès, avait franchi sans le savoir plusieurs barrières de sécurité - bien vêtu, l'air décidé, il avait dû passer pour l'un des experts venus expertiser -. Ce n'était qu'aux pieds de l'immeuble qu'il avait levé les yeux et ...

Une autre collègue partie en vacances à l'étranger, rentrée un dimanche soir une semaine plus tard, avait trouvé parmi tout son courrier d'en papier, encore abondant à l'époque, une lettre générale du PDG d'alors, laquelle commençait en substance par quelque chose comme : "Après l'événement grave qui nous a frappés". Et elle avait cru, ça y était, que l'entreprise avait été mise en liquidation judiciaire (3). Elle avait téléphoné à quelque autre collègue et amie et appris la vérité. Non sans avoir eu le temps de se faire un tout autre film.

Dans un roman lu récemment, un fils meurt accidentellement, sa famille en est avertie mais le père, cycliste amateur, est en entraînement ou randonnée, c'est une époque de peu de téléphones portables et de toutes façons il n'y a plus rien d'autre à faire que de au mieux se rendre sur place au pire attendre que le corps ne soit rapatrié, alors voilà, l'homme a ce dernier parcours d'avant la tragédie qui lui est accordé quand elle a déjà eu lieu.

À ceci près que le "après coup" rend le choc plus violent, il me semble que les retardataires d'une info malheureuse sont comme des bienheureux provisoires, détenteurs pour peu de temps d'une innocence préservée. Il ne sauront qu'après qu'ils l'avaient été.

Bon courage à la jeune femme du voisinage pour digérer sa surprise absolue du matin.

 

 

(1) Moins qu'à Levallois mais cependant, les garages étaient nombreux à Clichy jusqu'aux années 1990. Puis ils ont commencé à se raréfier. 

(2) En Italie les gens étaient déjà beaucoup équipés mais en France seulement ceux qui en étaient dotés de par leur travail ou qui étaient à la fois technophiles et très aisés.

(3) Ça n'était pas stupide, en 1994, le sort de la banque s'était retrouvé suspendu à une décision d'un conseiller européen, Karel van Miert.


des noms sur un monuments (Ce ne sont pas que)

 

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Après une petite séance d'entraînement artisanal à la piscine Montherlant, je cherchais un vélib de maintenant afin de rentrer chez moi (1).

Je traversais donc le Square Lamartine quand une plaque à attiré mon attention. Entre 2013 et octobre 2015 j'ai travaillé dans ce quartier et je ne l'avais jamais remarquée. 

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Elle est édifiée à la mémoire de tout jeunes enfants qui habitaient le quartier avec leurs parents quand les rafles anti-juives de la seconde guerre mondiale eurent lieu. D'enfants qui furent déportés si petits qu'ils ne connurent jamais la scolarisation. 

De retour à la maison j'ai tapé les deux premiers noms de la liste sur un moteur de recherche, Antoine Baur et Francine Baur. 

La photo que je me permets de publier en avant de ce billet apparaît en premier. Elle provient d'un site de recherches généalogiques. J'ignore qui l'a prise ni de quand elle peut dater. En revanche, les dates et lieux de naissance et de mort figurent sur le site. 
Il s'agissait donc d'une famille qui comportait quatre enfants, Pierre, Myriam, Antoine et Francine Baur. Respectivement 10, 9, 6 et 3 ans, quand ils sont morts, ainsi que leurs parents, à Auschwitz le 19 décembre 1943. Aucune d'entre elles, aucun d'entre eux n'aura survécu. Leur seule culpabilité était, aux yeux du régime nazi, leur origine juive.

Personne en aucun lieu en aucun temps ne mérite d'être assassiné pour une appartenance à une origine, une religion, une couleur de peau ou quoi que ce soit qui ne relève de sa part d'aucun choix. L'être humain ne sait éviter la violence, on l'a hélas compris, mais qu'au moins on se cantonne à ce qui tient de conflits entre adultes et d'éléments relevant d'un choix, d'idées à défendre, d'appartenance volontaire à un parti. Mais pas ça, pas se saisir d'un groupe donné pour en faire des boucs émissaires et de façon plus ou moins raffinée les massacrer.

Je n'ai pas poursuivi mes recherches pour les autres noms, j'avais à avancer dans ma journée, je ne pouvais davantage consacrer de temps au passé.

Mais j'aimerais que l'on n'oublie pas, qu'on ne les oublie pas et qu'on évite, moins d'un siècle plus tard, de repartir dans les mêmes criminelles dérives. 

 

(1) N'en ai trouvé aucun d'opérationnel, j'ai dû rentrer en RER C


Moi aussi (J'ai décidé de reprendre la photo)


Capture d’écran 2019-07-17 à 16.06.24   C'est un besoin qui est venu alors que j'effectuais ma recherche d'un couple (texte, photo) perdu et que je constatais la disparition entière de fotolog (1) : l'envie de me remettre au journal photo, avec le côté "une photo par jour" auquel je ne saurais dire exactement pourquoi, Instagram pour moi ne correspond pas - plus dans le phénomène de réseau, d'instantanés partagés, moins travaillé, sans tri préalable, des choses comme ça ? -. Alors j'ai réactivé mes Clandestines sardines puisque ma suite du fotolog je l'avais déjà. 

Il convient d'effectuer ce petit travail quotidien le soir tard ou tôt le lendemain, c'est peut-être la contrainte même qui me manque, un micro-barrage illusoire de plus face à la vitesse de défilement du temps. 

Voici donc pour hier : L'herbe grillée du tramway

L'amusant de l'affaire c'est que la même recherche d'un billet photographique d'il y a dix ans, m'a conduit ce matin à découvrir de François Bon avait repris le fil de son Petit Journal, que c'était tout récent et que même si ses photos, lui les travaille sans doute alors que moi très peu ou non (2), c'était dans l'air du temps de reprendre à effectuer et partager des images quotidiennes avec un bref texte associé.

J'éprouve aussi grand besoin de témoigner au jour le jour de ma ville de mon quartier en pleine mutation.

 

(1) Heureusement anticipée ; je dispose de sauvegardes, car j'avais pris soin de les doubler, voire tripler (l'ordi volé en 2017, le disque dur externe spécial photos qu'hélas j'avais dans mon sac ce jour-là, flickr). Il n'empêche qu'à un moment donné fotolog avait semblé bénéficier d'une résurrection de bonne tenue, respectueuse de nos historiques et que je suis triste qu'elle ait hélas aussi disparu.  

(2) Manque de compétences et manque de temps, je me contente parfois d'un recadrage ou d'une très légère retouche mais je ne sais (plus) rien des finesses, de l'élimination du bruit, des rééquilibrages, de l'usage des calques. En fait j'avais photoshop sur l'ordi que l'on m'a volé et je ne l'ai pas racheté / réinstallé. C'est aussi que fin 2015 j'avais failli me professionnaliser dans cette direction et qu'à cause de l'attentat au Bataclan et de ses conséquences pour la personne que j'aurais pu assister, la porte s'est refermée. En réaction, comme pour me préserver, je me suis désintéressée du domaine au complet. 
Heureusement, pas de la prise d'images, pas des instantanés. 

    


Le casque obligatoire

 

    En regardant le film Le vélo de Ghislain Lambert dont Yoann Offredo parle si bien, et qui est censé se passer pendant les années 70 (1), je me suis demandée depuis quand existait l'obligation du casque pour les coureurs lors des courses. 

Je croyais qu'elle avait été consécutive à l'accident de Fabio Casartelli durant le tour de France 1995, il avait semblait-il heurté avec la tête une borne en ciment lors d'une chute collective. Il se dit alors qu'un casque aurait pu lui sauver la vie.  

En fait le casque ensuite ne fut pas obligatoire dans l'immédiat, les coureurs eurent un temps des sortes de boudins pliables qu'ils avaient l'habitude d'ôter pour les montées.

La réelle obligation arrivant en fait en 2003 deux mois après la mort sur chute, dans un endroit pas spécialement dangereux, d'Alexandre Kivilev : il avait un problème de fixation de son oreillette et un instant d'attention ainsi détournée de la route lui aura été fatal : roue touchée d'un autre coureur et chute la tête la première : un os fut touché qu'un casque aurait protégé (2). Alors l'UCI s'est bougée avec une obligation pour toutes courses sur route. Dans un premier temps il y eut une dérogation pour les arrivées en cols, dérogation supprimée plus tard.

En tant que cycliste je serais embêtée que le casque devînt obligatoire pour la circulation de trajets, même si je m'efforce d'en porter un - il y a des fois où prendre un vélo en complément d'un trajet n'est pas prévisible, et c'est quand même bon de pouvoir l'emprunter -. En revanche pour la pratique sportive je trouve légitime et juste qu'il se soit imposé.

Je crois d'ailleurs qu'en 2019 ça ne viendrait plus à l'idée de coureurs amateurs comme professionnels de le contester.

En effectuant mes recherches j'ai remarqué cette photo : Capture d’écran 2019-07-16 à 23.47.26

Le bébé orphelin d'alors semble donc devenu un adolescent qui pratique le sport de son père, peut-être rêve-t-il de prendre la succession dans le palmarès prometteur qui se profilait. 

Qu'il ait fallu ce drame pour qu'une décision de bon sens soit prise donne la sinistre impression que son père s'est sacrifié pour les cyclistes ultérieurs. 

Courage aux survivants. 

(1) ce qui permettait d'évoquer le dopage sans s'attirer trop d'ennuis dans le présent (film de 2001 je crois)

(2) autre article ici ("chronique du vélo")


Nouvel aspect (en transition)

À la demande générale de Matoo, laquelle date bien d'au moins un an, seulement voilà, pour les choses personnelles je ne prends jamais le temps, je tente pour Traces et trajets un nouvel habillage, censé être "responsive". Sur mon téléfonino, ça l'est. Mais mon téléfonino est un smartphone de base, alors j'ignore si ça fonctionne pour le monde entier. Ou du moins le petit monde de qui pourrait vouloir lire. 

La photo de bannière est facile à changer, du coup je devrais pouvoir la faire varier au gré des fortes activités du moment.

Je pense garder cette présentation jusqu'à la rentrée et faire le point à ce moment-là - les carreaux noirs sur le côté me rappellent la ligne de fond de la piscine de Clichy, et si ça me va pour la nage, je comprends parfaitement que ça n'évoque un truc plaisant que pour moi -. 

Pour l'heure, je m'attache à faire le tri dans les liens vers les blogs amis en éliminant ceux qui ne mènent plus nulle part et en mettant ENFIN à jour ceux qui ont changé.  

D'ailleurs, de le faire aujourd'hui me permet de saluer dignement les vingt ans de bloguage de Xave, dont les billets à certaines périodes et la présence amicale ont pour moi beaucoup compté·e·s.

Sentez-vous tranquille de me laisser un avis (ou pas). J'en tiendrai peut-être compte ... l'été prochain. 

 


La maladie de l'encre

    Capture d’écran 2018-12-23 à 21.59.21C'est un touite de Matoo qui a attiré mon attention sur un autre, de Métaninja que je ne connaissais pas et voilà que j'apprends que la forêt de Montmorency, composée à 70 % de châtaigniers voit cette espèce atteinte par la maladie de l'encre qui est d'autant plus redoutable que des périodes pluvieuses ont précédé des périodes de sécheresse. Pas de traitement connu à ce jour alors c'est un excellent prétexte, sous couvert de tenter de borner les zones contaminées et de sécurité (ça se conçoit, les arbres fragilisés aux racines peuvent tomber) pour procéder aux abattages et exploiter le bois.

Le communiqué de presse de l'ONF peut être consulté en suivant le lien de cet article.

Je l'avoue je commençais à croire à un projet immobilier monstrueux - il y avait bien un projet de centre commercial géant Europacity, qui même s'il semble être abandonné peut renaître ailleurs pas loin - et à une surexploitation forestière éhontée. Je reste un brin dubitative quant à l'ampleur des abattages. 

Une forêt qui se meurt c'est toujours triste. Il se trouve que c'est ma forêt d'enfance et d'adolescence, que j'avais retrouvée avec bonheur en 2016 par le double biais d'un joli emploi à Montmorency et de la pratique de la course à pied. Comme pour Taverny, ça n'aura été des retrouvailles que pour une forme d'adieu. 

Grand merci à Matoo et Métaninja pour l'info. C'est toujours mieux même en très triste de connaître une explication. 

Les arbres, les abeilles et les papillons se meurent et pas seulement ici. Les soubresauts politiques si sombres et violents soient-ils ne sont peut-être que secondaire face à un péril d'avenir qui semble se préciser. Corneilles, on compte sur vous qui êtes capables de raisonnements combinés