Le code cul erre


Tu as fait des frais de lingerie pour ton nouvel ami - il est trop tôt pour parler d'amour, mais tout va bien au lit -. Ce n'est pas trop ton truc mais l'époque est dans l'apparence, et puis tu n'aimes pas porter pour l'un ce qui plu à l'autre, une façon de rêver en démarrant même pour les petits habits avec du neuf que cette fois-ci enfin ça se finira bien et pas par une mise en silence ni un Contente-toi d'être une amie, j'ai trouvé mieux, voire un aveu de 15 ans vieux, Depuis tout ce temps-là ce n'était plus toi (1). 

Bon, tu n'as pas changé, faire du shopping pour toi est une immense corvée, sauf quand il s'agit de chercher le bon vêtement pour un bien-aimé et qu'il contient du temps et des rires partagés. Tu es donc allée au bout de ta rue : une marque de lingerie et vêtements d'intérieurs, puis vêtements généraux - mais c'est la lingerie qui l'a fait connaître, y a posé son siège social il y a plusieurs année et une boutique garnit le rez-de-chaussé. Plus d'une fois sortie sans écharpe, sans bonnet, ou avec un pull trop léger, tu t'es rendue compte que ça n'irait pas pour affronter la journée et au passage tu t'es rééquipée car le temps pressait et qu'il était trop tard pour rebrousser chemin. 

Mais cette fois ce sont des sous-vêtements que très volontairement tu achètes. La vendeuse t'annonce que si tu as un smart phone en captant le code QR reproduit qui en motif dans la dentelle, qui sur l'étiquette, tu pourras accéder à un texte d'une page écrit par l'un ou l'autre des plus fameux écrivains. Tu as vaguement pensé On n'arrête pas le progrès, mais tu n'avais que le futur rendez-vous en tête et ça ne t'a pas outre mesure tracassée. Tu n'as même pas pensé à demander si le choix était aléatoire ou par couleur, modèle ou taille. Pour le rouge j'aurais du Barbey d'Aurevilly, pour le noir du Stendhal. Et si je prends ce "chair" vieillot, aurais-je un brin de Bovary ?

Voilà, tu es dans ces moments où ça plane pour toi, c'est l'euphorie des débuts de quand les corps exultent et que l'intendance ou la famille ou les dettes les chômages les poubelles à descendre les fuites d'eau les rages de dents la personne qu'on aimait avant et un peu moins maintenant mais qu'on ne veut pas blesser n'ont pas encore tout fait capoter. L'avantage de l'âge c'est qu'on sait que ça ne saurait durer.

Alors on profite, joliment habillée, sexytudinellement dévêtue, et que le moment soit parfait.

 

*            *            *

C'est en ramassant ton panty (2) après les instants extatiques que l'homme s'amuse, C'est quoi ce code sur ta culotte ?, saisit son téléphone, des fois qu'il y ait une pub avec une longue blonde aux jambes interminables, vu que sur ces points-là, avec toi il n'est pas sauvagement comblé (3). Mais voilà que le clic fait apparaître un texte, Hé dis-donc c'est une histoire, toi qui aimes lire, tu vas adorer !

Tu sors propre et fraîche de la salle de bain au moment où il te tend l'appareil avec le texte dessus, 

C'est un extrait de quoi ? demandes-tu en le saisissant. Tu t'attends à Hugo, au torride Apollinaire, à l'insaisissable Rimbaud, quelque coquinerie de ces gars-là. 

Et vlan.

Le texte est de mots d'amour qui un temps furent pour toi, celui qui l'a écrit n'est autre que celui qui te quitta et qu'il t'aura fallu des mois non pas pour l'oublier, c'est impossible, mais pour parvenir à retrouver le chemin du désir. C'est peu dire que la magie du moment amoureux vient d'être vachement brisée.

(version 1)


*            *            *

 En dégrafant ton soutien-gorge d'un geste délicat (4), l'amant s'aperçoit que le motif de la dentelle fait code, la curiosité commune l'emporte sur la hâte sensuelle, vous supputez un jeu coquin, il attrape son téléphone, oubliant que le temps des ébats vous aviez tout éteint, prend quand même le temps de rallumer pour voir, bipe, semble déçu du résultat, C'est un texte, annonce-t-il un parfum de dépit dans la voix.

- Ah oui ? Fais-voir demandes-tu émoustillée, tout en espérant qu'il ne déb que le récit sera bref et bon.

Et voilà que c'est une histoire coquine et tendre, d'une page, écrite avec élégance par un bon copain, mais que ça fait bizarre de le retrouver là, en cet instant, comme s'il venait se joindre à vous - alors que votre relation n'est absolument pas amoureuse, tu connais sa femme, ils semblent très heureux, tu n'as jamais rien imaginé d'érotique, le lire alors et maintenant t'y oblige et ça te gêne un peu -.

L'amant n'a rien perdu de ses intentions, et tu as vite reposé le téléphone mais c'est toi qui d'un coup n'es plus tout à fait là, qui as changé de registre et te sens toute calmée, sortie du vif du sujet. Ce qui ne convient pas.

(version 2)  


*            *            *

 

(1) entres autres exemples glanés dans ma propre vie ou pas très loin ailleurs.

(2) toujours en littérature anticiper les retours de mode. #lettresàunjeunepoète

(3) mais tu as les attaches fines et les muscles harmonieux.

(4) Rêvons un peu.

 


*            *            *

Tout ce qui précède n'était que fiction, vous vous en doutiez.  Sauf que très prochainement ça sera techniquement possible, hélas pas tant pour les ébats que pour le code consultable (il sera sans doute fourni à part, j'ai simplement poussé un tantinet le concept).

Après mars et sa rubrique (que j'écrirai quand je serai capable de le faire en ne pleurant que de rire) Quand vous êtes libraire ne tombez jamais amoureuse d'un écrivain (5), je sens venir septembre avec cette constatation : Aimer des fournisseurs de matières à code QR peut nuire ultérieurement à votre libido. 

Le vrai gag, ça ne s'invente pas, c'est qu'il y a un bon camarade parmi les premiers fournisseurs, sans parler des amies, et qu'il s'agit vraiment de la marque où je m'équipe pour cause de proximité et qu'elle n'est ni de luxe ni de vulgarité. Pour une fois le marketing m'aura fait marrer.(Quoi que)

 

(5) Qu'une amie du métier qui se reconnaîtra si elle passe, résume ainsi avec romantisme : On ne couche pas avec la marchandise.

addenda du 04 août : Le Monde en parle un peu plus tard.

 

 

 

 

 


Quand l'intuition précède de loin la compréhension - doc about ABBA

 

J'étais tombée sur ce documentaire il y a quelques jours, n'ai eu le temps de le regarder que ce soir. Il est truffé de micro-pépites y compris (ou peut-être surtout) pour qui n'apprécie pas l'ancien groupe plus que ça.

Les intervenants sont pour plusieurs inoubliables. J'adore le pianiste et le costumier (quand tu penses que tout ça c'était pour échapper au poids de la sexualité fiscalité). 

Peu à peu j'apprends et je comprends pourquoi très exactement me fait l'effet qu'il me fait ce groupe-là et aucun autre, ou peut-être, mais il n'est pas un groupe et c'est dans une moindre mesure et avec les ans l'effet s'est un tantinet tassé, Eros Ramazzotti

Attention, je ne suis pas fan. Incapable de l'être sauf éventuellement de chanteurs/euses d'opéra et encore je peux être subjuguée par leurs prestations et garder face à eux IRL un relatif sang-froid, voire ne pas même les reconnaître. Mais disons qu'Abba est un médicament dont j'use régulièrement - même si je préférerais avoir moins d'occasions de le faire que depuis huit ans -, que leurs chansons me sont restées, et qu'ils sont pour moi source d'une aspiration. On peut partager le triste car le plus souvent pour qui n'est ni séduisant(e) ni bien né(e) la vie le plus souvent l'est, mais qu'il y ait de la pêche, de l'humour - sans que l'autodérision n'obère l'émotion -, de l'énergie, que ça console ceux qui ont profité du partage. Et qu'un travail de création peut être populaire et accessible au plus grand nombre sans pour autant être mauvais, qu'il peut même inspirer ceux qui se veulent pionniers et soucieux seulement d'art - ce qui revient souvent à un abord plus compliqué -. I would like so much life to allow me to do my job here below before it's too late, I'm way too tired these days and afraid it's as for love the case.

 

PS : Ce serait bien que je me souvienne de Kevin, se dit la fille qui a toujours bien trop d'idées par rapport au temps et à l'énergie nécessaire pour les réaliser.

PS' : Note pour Satsuki : vrais éclats de Suédois inside (certes brefs, mais)

 documentaire The joy of Abba - Phil Ramey Ben Whalley BBC4 (samedi 28 décembre 2013)

 


I should have read it before

Grâce au Bordel du vendredi, dont cette photo provient, j'ai enfin compris quelle avait été mon erreur. 

Capture d’écran 2013-12-20 à 08.38.54

 

I do miss John. Utterly.

(au delà de la plaisanterie, mon incapacité à faire quoi que ce soit intentionnellement, quand ceux que j'ai aimés étaient de ceux qui ne font rien sans une direction et ne séduisent pas sans au moins une petite idée derrière la tête, est sans doute la clef de mes chagrins ; une Bonne Mascotte, en apparence, ça ne sert à rien, ce n'est pas très joli, pas très fortuné, et ça n'appartient pas aux arcanes d'un pouvoir établi)


Ironie du sort

 

C'est alors qu'il te faut changer de vie, oublier pour te protéger,

Photo133que dans Paris une campagne de publicité omniprésente se déchaîne, qui ne peut - certes sans le nez Prince Charles ni l'effet des années - que te rappeler celui qui te trouve encombrante désormais.

 

Ne pouvoir s'empêcher de se demander si l'homme jeune de l'affiche - peu importe qui il est, il ressemble aussi suffisamment à son père pour n'être pas un fils caché - lui aussi utilise l'attraction qu'il exerce pour utiliser son monde ; si son élégance d'apparence n'est qu'un leurre pour une absence d'élégance dans le comportement. Ce qu'effectivement tendent à faire les gens séduisants (pourquoi se gêner, la faiblesse des autres se doit, n'est-ce pas, d'être exploitée) ; mais justement parce qu'on est faible on avait cru, pauvres Bécassines, rencontrer l'exception.


Avoir attendu la dernière quinzaine avant l'événement qui se préparait et que j'avais contribué à monter, qu'il soit trop tard pour annuler (1), attendu que j'aie dûment joué les attachées de presse par ailleurs et avec succès, pour me prévenir qu'il était temps que je m'éloigne, c'est briser la confiance que j'avais.


Curieux amour que cette nouvelle histoire qui ne semble pas rendre heureux celui qu'il concernait et dont les expressions d'épuisement et de peine, la solitude, face au travail en particulier n'avaient pas changé. Ou alors c'est pire : il y avait intentionalité à cacher le bonheur qui naissait.


Je dois à présent entreprendre le pénible et long travail d'admettre que les attentions, les mots doux et tendres étaient creux et vains ; ou à péremption ultra-rapide comme sur le net certains accès. Je sais désormais que les regards de certains hommes ne correspondent à rien.

  

Malgré l'oubli que la ville elle-même ne semble pas vouloir m'accorder, il faut que je parvienne à tourner la page et que je cesse de croire qu'auprès de qui que se soit je puisse être Celle qui (2), y compris quand tout y est sauf une petite part de très physique attrait.

 

(1) Et quand bien même, les autres personnes concernées ne sont pour rien dans ce qui survient.

(2) Non pas tant que j'aie besoin d'exclusivité, mais au moins de n'être pas que le personnage secondaire qu'on élimine systématiquement après que la jeune première est entrée et sans même penser à mettre un peu de respect dans la brièveté du délai.


Merci Joël (la soirée formidable)

PA240180_3 PA240179

 

PA240184_3

 

Merci aussi à Pierre d'être, malgré son emploi du temps chargé, venu

[la dernière des trois photos est de Douja]

addenda de longtemps plus tard : Nous l'ignorions alors même si nous nous en doutions : Joël Dicker était à la veille d'obtenir un premier prix qui serait suivi de bien d'autres et à l'orée d'un succès de type long seller best seller. J'ai vraiment commencé à croire que j'étais une Bonne Mascotte (et pas seulement pour faire sourire l'ami Serge) 

141028 1930

 


Mauvaises résolutions (très)

Hier et aujourd'hui, là, maintenant, ici

P1020001

Pour lire ce billet, il convient d'être équipé d'un module second degré confirmé.

Je n'ai hélas aucun téléchargement à vous indiquer

1 - Je n'indiquerai plus aux gens leur chemin. C'est vrai quoi, depuis l'enfance, comme la Mathilde du livre "Les heures souterraines" (1),  j'ai une tête à chemin. Parmi une foule de passants dont certains peu pressés, et alors même que je peux être chargée d'un bagage, de livres ou de commissions, c'est toujours à moi qu'on demande. 

Admettons que ça a commencé quand j'avais 12 ans et qu'environ 15 jours par an pour diverses raisons je ne mets pas le nez dehors, et que quand je le fais je renseigne en moyenne 3 personnes par journée (je baisse le nombre courant afin de tenir compte de séjours normands où effectivement je suis moins sollicité qu'à Paris, Bruxelles, ou récemment Marseille). Supposons qu'entre comprendre ce que cherchent les personnes perdues et leur expliquer par où passer ou leur exprimer mon ignorance ça me prenne 3 minutes à chaque fois. J'aurais (sauf erreur) consacré 148 jours et 9 heures de ma vie à renseigner les autres, comme ça, pour rien, gratuit, alors qu'à moi on fait payer le moindre truc utilisé (ou pas : je paie bien la redevance pour une télé que je ne regarde jamais). Tous les bouquins que j'aurais pu lire à la place ! Il ne faut pas que je m'étonne après ça de n'avoir jamais eu le temps de m'initier au bondage

Dès à présent, ne comptez plus sur moi, débrouillez-vous avec vos i-trucs, GSM, PSG et tout ce que vous voulez, ou perdez-vous définitivement.

Je ferai toutefois une exception pour Barack Obama. Des fois que les services spéciaux secrets de sa personnelle sécurité lui aient encore confisqué son blackberry.

2 - Je n'irai pas voter. Ben oui quoi, comment aller voter sans passeport valide ni carte d'identité et vu que je suppose que ça me prendra du temps avant de parvenir à les renouveler.

3 - Je ne recueillerai plus les paquets des voisins en leur absence. C'est vrai quoi, après ils viennent sonner en plein pendant que j'écris et je ne retrouve plus le fil fragile où en funambule incertaine j'évoluais. Y z'iront faire la queue comme tout le monde, avec toutes leurs poussettes, leurs chats, leurs chiens et leurs bébés ou leur canne (pour les plus âgés). Non mais !

4 - Je continuerai à jouer au loto. Selon toutes probabilités, c'est carrément stupide. Mais avec mon vieil abonnement j'ai gagné 431,30 € en 2009, plus de 2000 € en 2008, donc persévérer dans cette voie hasardeuse m'est un peu tentant.

5 - J'arrêterai l'amour. Ben oui quoi si je veux continuer à gagner au loto. En fait je crois qu'il a arrêté moi, tout seul et sans prévenir, ce qui est la plus grande différence entre l'amour et le tabac : les cigarettes ne disparaissent jamais d'elles-mêmes. Le fumeur peut agir sur sa destinée. L'amoureuse non.

Et d'ailleurs ...

6 - Je n'utiliserai pas de préservatifs.

7 - Je n'utiliserai pas non plus de billets de 100 €. Quand j'aurais de grosses sommes d'argent à payer en liquide ce sera uniquement en petites coupures et comptez pas sur moi pour recompter.

8 - J'irai voir un marabout. Je lui demanderai un "retour immédiat de l'être aimé" (ou plutôt un aller) "il courra derrière vous comme un chien derrière son maître désenvoutement, problèmes familiaux, chance aux jeux" non, ça c'est pas la peine, j'ai déjà. D'ailleurs mon quota de chance ayant été épuisé au loto, je tomberai sur un qui sera particulièrement charlatan et n'y parviendra pas. En revanche Wytejczk réapparaîtra. Mais je ne saurai pas si ça vient du marabout ou pas. Et ça sera pour m'intenter un procès d'avoir parlé de lui dans mon blog comme d'autres l'ont fait au cinéma déjà.

9 - Je continuerai à poster des billets et chez les autres des commentaires sans rien relire au préalable. Comme ça je ferai encore plein de fautes et ne me rendrai pas compte des tournures ambiguës que d'aucun interpréteront dès lors tout de traviole. Sur facemuche ma rubrique "ennemis" sera plus peuplée que l'autre. Et ça fâchera sans doute en plus quelqu'un qui sera vexé d'avoir moins d'ennemis que moi. C'est toujours comme ça.

10 - Je ne répondrai pas à mes mails.
Comment ça, je le fais déjà ?

11 - En revanche je répondrai aux cartes et messages de vœux. Ce qui veut dire que de moi-même je n'en enverrai pas (2). Fini de perdre du temps pour des gens qui ne s'en soucient pas. Mais pour ceux qui m'en auront envoyés, je répondrai avec ponctualité en m'adaptant au mode qu'ils auront choisi, du papier à l'écran de l'ordinateur ou de téléphone.

12 - Je laisserai tomber tous ceux qui n'ont pas l'internet ou se refusent de l'utiliser à titre personnel, sauf une deux dames que j'admire. Et pareil pour ceux qui n'ont pas de téléfonino (3). Si on fait tout pour se couper du monde, le monde n'a pas à se compliquer la vie. On va quand même pas en revenir au télégraphe et aux signaux de fumée. Cette mauvaise résolution numéro 12 devrait me permettre l'air de rien de semer les derniers vieux cons qui malgré tous mes efforts de la merveilleuse saison 2005/2006 ne m'avaient pas lâchée.

13 - Je continuerai à être insupportablement lente dans tout ce que fait. Et donc en retard. Tant pis, vous attendrez.

14 - D'ailleurs je ne penserai à lancer mes lessives que le soir après 22 heures, si possible 23. Comme ça je paierai moins cher l'électricité. Tant pis pour les voisins.

15 - Je vivrai avec délectation aux crochets d'un époux ou de la société. Plus question de travailler à autre chose qu'au futur Goncourt de mon prochain amant (horizon 2025 ; de toutes façons en 2010 j'aurai les résolutions 5 et 6 à tenir).

16 - Je boirai comme un trou. D'abord parce que c'est très chic quand on écrit de faire poivrote (n'est-ce pas Marguerite ?), et puis parce que depuis que je sais par Jean-Michel Guenassia que l'absence de troubles face à l'alcool est une maladie, je me dis qu'il est tant que je traite l'absence de mâle par le mal.

16 bis - [censuré]

17 - Je n'achèterai plus les bouquins de ceux qui ne me les feront pas parvenir au moins par SP. Et quand je craquerai ça sera sur Amaz*n, et surtout pas en librairie. Ou alors à la Fn*c. Et si la dédicace n'est pas chouette, j'en dirai tout plein du mal.

18 - Je publierai sans leur autorisation des photos volées et compromettantes des gens. J'en vois qui pâlissent. Hé oui, j'ai (déjà) du stock. Remarquez, hein, ça peut se négocier ...

19 - Je serai encore plus snob. Qui a sussuré, C'est pas possible c'est déjà fait ?

20 - Je n'essaierai plus de réconforter quiconque, ça ne m'attire que des ennuis.

21 - Je deviendrai une chieuse hystérique (4). Il paraît que c'est vachement plus efficace que le marabout.


MAIS

si ça peut en rassurer quelques-uns

Je continuerai à participer aux files d'attente de l'opéra Bastille, parce que ce serait trop bête puisque je n'ai pas à poser de jours de congés, de n'en pas faire profiter les copains et que nous nous y retrouvons en fort bonne compagnie (en plus d'obtenir de bonnes places à la fin).

BONNE ANNÉE

nota bene : L'une au moins des mauvaises résolutions ne devrait strictement rien changer, la probabilité d'une occurrence la concernant tendant grave vers zéro.

malus tracks : Je comprendrai enfin que Bashung est mort et poserai nue dans le calendrier des hétéroblogueuses.

"Toutes les fameuses résolutions prises à l’occasion de la nouvelle année nous engagent à plus de discipline, d’ordre, d’hygiène, de rigueur, alors que rien ne vaudrait mieux pour nous que de mettre plutôt notre petit système en vrac."
Éric Chevillard dans l'Autofictif du 1er janvier



(1) La citation exacte est : "Mathilde a la tête de quelqu'un à qui on demande des renseignements. Depuis toujours on l'arrête dans la rue, on baisse sa vitre quand elle passe, on s'approche d'elle avec cet air embarrassé. Alors Mathilde explique, tend les bras, montre le chemin." ("Les heures souterraines", Delphine de Vigan, (ed JC Lattès p 85)

(2) Sauf à trois personnes d'exception.

(3) Sauf deux mais c'est vraiment que je les aime beaucoup.

(4) J'en vois un au fond qui dit, Tu l'es déjà.
- Tare ta gueule à la récré, espèce de pas terminé !


[photo : quelques antiquités qu'un rangement a exhumées]

Lire la suite "Mauvaises résolutions (très)" »


Petit pouvoir (magique) inversé

Ce dimanche, par ici

PICT0001


Philippe Didion écrit ce matin dans ses notules , qui sont souvent par leurs sujets qui m'intéressent et leur humour discret et consolant de mes petits réconforts du dimanche :

"Avant un scrutin, je suis toujours persuadé que c'est grâce à moi que le camp que j'ai choisi va l'emporter et que les autres, privés de mon précieux soutien, vont se ramasser lamentablement. La politique n'est pas le seul domaine sur lequel sur lequel je m'imagine régner en maître. Un journal que je cesse d'acheter est condamné à cesser de paraître dans les plus brefs délais, un commerçant auquel je retire ma pratique ne peut que mettre la clé sous la porte, le PMU, que j'ai délaissé pour les paris sur le football, doit sentir le vent de la faillite, les compagnies pétrolières, depuis que je prends le train, sont au bord du gouffre et quand je cesserai de fumer, les buralistes descendront dans la rue."

Il conclut par un trait d'humour, le marchand de légumes ayant échappé à sa malédiction et j'ai bien ri en le lisant, moi qui suis affublée depuis quelques temps de la croyance inverse en un petit pouvoir bénéfique que j'aurais, mais plus spécialisé :

dés lors que les livres d'une personne que j'admire, aime ou apprécie me font un bien fou, voilà que pas trop plus tard après notre rencontre ou qu'il ou elle se soit enfin décidé à se faire publier, vient la reconnaissance soit généralisée jusqu'à l'ISF soit par prix interposés. Deux cas réjouissants et récent dont un qui m'a très fort amusé à cause d'une histoire de petit déjeuner injustement trop discret, sont venus s'ajouter à une liste qui comporte désormais 19 entrées, et peut-être que j'en ai oubliées. Et je ne compte pas le cinéma (2 cas), la musique (1 personne, j'espère une deuxième bientôt) et un mélange de littérature et politique (comme si le sortilège favorable avait dévié d'objet - ne me reste plus qu'à regretter les livres qui ne s'écrivent plus -) et un autre dont je suis incapable jusqu'à présent d'apprécier le travail (1) mais la personne si. 

 

Mon engagement n'est pas nécessaire, puisque bien des succès littéraires m'indiffèrent ou me laissent étonnée : je n'avais personnellement pas aimé ou pas tant que ça, alors de même que certaines victoires électorales me laissent profondément perplexe, je ne comprends pas. 

Il n'est pas non plus toujours suffisant puisque deux personnes l'un au tout sud et l'autre au nord, ce dernier s'étant sous la pression d'événements, d'éléments, extérieurs rangé des voitures écrits et ne fournissant donc plus matière à mascotter, et que pourtant j'aimerais tant aider, y échappent encore. Mes études de magie ne sont pas complète ou alors mal finies.

En revanche il est à crémaillère ; même si l'auteur disparait de ma proximité, le pouvoir favorable peut se prolonger. Contrairement à celui du créateur des Notules, mon ou leur retrait n'a aucune conséquence, un enchantement vaut pour la vie (on dirait). 

Enfin, et je m'en désole plus encore ces jours-ci, je n'ai aucun mais alors aucun pouvoir ni de près ni de loin sur les malheurs dus aux absurdités bureaucratiques de nos sociétés. Pas la moindre malédiction de neutralisation à envoyer aux décisions douanières déplorables pour en paralyser les effets. Pourtant dieu ou son absence sait combien j'aimerais parfois aider.

C'est pas tout mais pour jeudi 18 j'ai mon ubiquité à devoir travailler : 5 ou 6 belles propositions pour occuper la même soirée. Je vais donc devoir vous laisser. Prenez soin et écrivez.

  

PS : Et pour ceux qui, enchantés, auraient envie de rattraper leur retard, les notules des débuts et des années d'avant sont aussi téléchargeables sur publie.net par ici :
Notules dominicales de culture domestique, morceaux choisis (2001-2007), 242 pages, 5,50 €

On peut également s'abonner  pour recevoir un mail hebdomadaire à la très rassurante ponctualité.

 

[photo : rien à voir, juste que je l'ai prise ce matin sur mon chemin, et que cette voiture du siècle passé n'est pas sans rappeler par son allure un trophé]

(1) C'est d'ailleurs ainsi chez Satsuki que nous nous sommes rencontrés, à cause de ma solide non-appréciation d'un de ses premiers thrillers. Mais je ne suis vraiment plus une bonne cliente du genre, du suspens j'en ai trop lu, les dénouements haletants désormais m'indiffèrent.