Les petites fourberies de la vie

20161026_195119Tu rentrais après une belle journée de travail, heureuse de tes débuts aux entraînements de triathlon, heureuse dans ta vie de libraire, satisfaite d'avoir couru le midi ou de prévoir de le faire, enchantée par certains de ceux que tu fréquentes dans ta vie, soulagée par une nouvelle encourageante concernant la bien-aimée de ton grand ami, réjouie à la perspective de tes vacances prochaines, bref, solidement dans le présent et un peu dans des perspectives intéressantes de ta vie, quand soudain tu t'es mise malgré toi à suivre une conversation que tenaient dans le RER un jeune homme et une jeune femme puis comprendre pourquoi. Ils parlaient flamand.

Et soudain tu retournais là-bas, tes premières amours ou d'autres, une existence entrevue dont la porte par deux fois t'avait claqué sur les doigts.

Tu as bien tentée de te consoler en constatant que depuis tout ce temps tu pigeais toujours, en songeant aux films de Félix van Groeningen, le mal était fait, les chagrins à nouveau clignotaient, le passé recommençait son travail de sape.

En même temps tu aimes toujours ce pays où tu te sens si facilement (trop ?) chez toi. Tu ne peux pas regretter ça.

Tu te demandes jusqu'à quand tu resteras sensible à cette catégorie précise de petites fourberies de la vie ou si un jour enfin la douleur même en cas de rappel en mode Madeleine de Proust ne se ravivera pas.  

 

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Comment décoincer un kangourou

 


    Ce qui est chouette sur les internets, c'est qu'on apprend plein de trucs qui peuvent nous faciliter la vie de tous les jours. 

Par exemple en ce lundi, Comment décoincer un kangourou 

(Je rigole mais ça fait du bien un peu de douceur dans ce monde désolant)

Ça se passe en Australie à Flinders Ranges, semble-t-il. Et là-bas c'est l'hiver. La légende de la video mentionne qu'il y fait -2°C. Les images ont été déposées le 16 juillet et je ne les ai vues qu'aujourd'hui par ricochets de twitter car je ne passe que peu de temps vraiment en face de l'ordi. L'enfant que ça épatait de recevoir du courrier (papier) du bout du monde (1) n'a en moi pas cessé d'exister.

 

(1) J'eus longtemps jadis une correspondante en Nouvelle Zélande.


En lisant un article sur une tempête de sable à Katmandou

 

    En lisant un article sur une tempête de sable à Katmandou, j'ai entre-aperçu en lisière une photo d'un des "Royals" britanniques. Elle m'a mise comme un doute solide. (et bien un peu drôle)

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(En même temps une de mes collègues jeunes l'avait vu sur la fin de son étrange passage, et je me dis qu'elle l'aurait reconnu, elle)

BDJ - Comment les chaussettes orphelines nous ont sauvé d'une calamité domestique aggravée

(et comment leur mystère fut partiellement résolu)

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Depuis longtemps, et ça a déjà dû faire l'objet de plusieurs billets sur ce blog, je m'interroge sur l'étrange phénomène des chaussettes orphelines : on dépose une paire de chaussettes dans la corbeille de linge sale, je m'efforce autant que possible de les glisser dans la même fournée de lessive, n'y parviens pas toujours ou je ne sais pas mais bref : il en réapparait une seule, plus tard dans le linge propre et sec. 

J'en étais même venue à soupçonner la machine à laver de les manger, avec cette malice qui permettait d'en avaler une seule sur deux. 

Ce mystère aujourd'hui s'est trouvé pour partie résolu, à la suite d'une mésaventure domestique qui aurait pu mal tourner.

Le jeudi j'ai piscine. Un entraînement tôt le matin. Malgré la pluie battante à l'heure où j'en sortais, et que le groupe de nageurs est vraiment sympa, d'où une tendance à rester se parler un peu après, j'ai choisi l'option rentrer vite fait. Je ne savais pas trop pourquoi.

J'ai vite su. En allant mettre dans la salle de bain mes affaires à sécher ou tremper dans de l'eau non chlorée, j'y ai découvert une flaque conséquente. Entre mon départ et ce retour, une heure trente s'était passée, deux personnes s'étaient douchées, parfois lorsque l'on douche on trempe un peu alentour, mais là c'était quand même beaucoup, et dans le coin opposé à la baignoire. Bizarre. J'ai commencé à éponger, mais ça semblait ne pas diminuer. J'ai alors cru en passant la main sous un tuyau peu accessible tout à fait dans le coin que la jonction entre l'évacuation du lavabo et la colonne descendante était en train de s'effriter et que par là ça coulait. J'ai coupé l'eau, mais ça coulait toujours et de plus en plus fort. Alors j'ai appelé une entreprise de plomberie et demandé qu'elle intervienne vite : nous avons déjà un long contentieux avec le voisin du dessous qui nous soupçonne depuis l'affaire de la fuite d'eau invisible de ne rien faire quand un problème survient, ça n'est vraiment pas le moment d'agir en mode bouchons et écopons en attendant qu'un proche se charge de la réparation. Et puis de toutes façons l'urgence était claire et nette.

Le plombier vint qui bossa fort bien et n'eut pas de mal à trouver l'origine de la fuite : un des tuyaux était tout bonnement troué (1) et le temps qu'il arrive, l'eau coulait à jet, un vrai Manneken Pis. En moins incarné. Pendant ce temps j'épongeais, toutes les wassingues de la maison y passaient, j'avais coupé l'eau mais (le temps que l'eau préalable s'épuise) ça continuait. Je pense être intervenue de façon suffisamment rapide et énergique et le plombier a été d'une si grande efficacité que l'eau n'a pas eu le temps d'infester le voisinage.

Entre temps, et afin que l'homme de l'art puisse travailler j'avais vidé la pièce de tout encombrement inutile, du panier de linge sale et d'un meuble façon colonne avec une glace sur la porte qui voisine ledit panier dans la configuration normale. Je me suis alors aperçue qu'entre la dernière étagère intérieure et le bas du meuble il y avait tout un espace creux. Et que passant par l'arrière qui ne pouvait être plaqué contre le mur pour cause de présence de tuyaux d'évacuation, toutes sortes d'objets s'étaient au fils des ans installés là en toute tranquillité. Dont le poisson thermomètre de la baignoire des enfants bébés et ... une douzaine de chaussettes. 

Une partie du mystère des chaussettes orphelines venait de se désintégrer.

Ces chaussettes étaient gorgées d'eau : entre le bref intervalle entre le départ du père et du fils qui au travail et qui en cours et mon retour de l'entraînement, elles avaient vaillamment épongé. Grâce à leur intervention, les dégâts étaient restés raisonnable, une flaque sur du carrelage, l'eau n'avait pas coulé jusqu'à d'autres pièces. 

Le bonheur du jour fut donc d'avoir été sauvée de plus sérieux ennuis par leur présence efficace.

À quelque chose malheur est bon : tout occupée à résoudre le problème, assister le plombier, puis en profiter pour tout nettoyer à fond et ranger, je n'ai pas eu loisir avant 13h30 de laisser s'infiltrer les insidieuses pensées de type "Bon sang, un an", qui bien sûr se sont fait un plaisir de s'inviter après, y compris dans un très beau rêve que j'ai fait lorsqu'en cours d'après-midi je suis tombée de fatigue - écoper épuise -, dans lequel l'ami disparu était chaleureusement présent. Et encore si vivant (2).

 

(1) Ce qui est très étrange d'autant plus qu'il était dans un endroit ou a priori rien ne peut faire choc. Mystère.
(2) Mais dans le rêve lui-même je restais consciente d'être en train de rêver d'où un réveil heureux - chic alors un rabiot de présence on aurait cru en vrai - et non désespérant - quelle horreur, je l'ai cru revenu et je rêvais seulement -. 

[photo l'état du tuyau après nettoyage de la zone blessée et avant intervention]

 

 PS : Les autres bonheurs du jour furent un Laphroaig 17 ans embouteillage du Clan, un délice des dieux, et un Bunnahabhain 22 ans titrant à 45,1 % et si parfaitement équilibré - la tourbe, oui, mais avec subtilité - que j'en eusse volontiers acheté une bouteille si les finances familiales l'avaient permis. Et l'excellente compagnie avec laquelle ce plaisir réconfortant fut dégusté. Islay, l'Italie et Bruxelles me manquent (mais j'ai parfaitement conscience de vivre au quotidien dans des lieux qui sont un but en soit, quand ils ne sont pas une cible, et donc de n'être pas à plaindre, vraiment pas)

billet publié dans le cadre des Bonheurs du Jour.
On en pleure encore chez l'amie Kozlika qui a lancé le mouvement et le lien vers tous les bonheurs (pour s'inscrire c'est par ici- grand merci à Tomek qui s'est chargé du boulot -)

billet également publié sur Bella Cosa 


Juste quand tu te disais


PC291895Juste quand tu te disais il y a quelques jours, ça y est, c'est enfin passé cette mode des pères Noël suspendus, diantre que c'était ridicule et laid, précisément alors que par une fin de décembre qui ressemble à un bon printemps tu as déjà dégagé Noël de tes pensées, vlan, tu t'en prends un en plein voisinage, et un gros.

Moralité : ne jamais crier victoire ou soulagement trop tôt.


François m'a appris quelque chose à mon sujet


Je repensais à l'intervention de François Morel, jouant un rôle en y étant (presque) méconnaissable et tenant des propos qui sont à l'opposé de ce qu'il dirait s'il était en tant que lui-même à la place du personnage interprété. 

Je repensais à une partie de ce très riche billet de Jaddo. Celle où elle découvre qu'elle est équipée à son insu et malgré elle de préjugés racistes.

Je crois être assez peu sensible au physique des gens pour me faire sur eux une impression. Disons que je fais, question de survie, forcément attention à certains marqueurs pour que l'animal en moi puisse se faire une idée "Ami ou ennemi" sur ceux que je croise, avant d'affiner ou de corriger si l'on en vient à se fréquenter. Mais je pense que la plupart d'entre eux sont de l'ordre des éléments choisis, vêtements, coiffure, équipement et pas ce qui ne dépend pas d'eux (être grand ou petit, jeune ou vieux, d'une couleur de peau ou d'une autre (en revanche je me méfierais de quelqu'un de peau blanche au départ équipé d'un bronzage trop parfait ou carrément orangé)).

Seulement voilà, je sais que le François Morel d'en vrai je le croiserai quelque part sans rien savoir de qui il est, j'éprouverai d'emblée pour lui une sympathie. Quelque chose dans sa physionomie m'inspire confiance. Avant même d'entendre sa voix. (1)

Alors que le pourtant même homme mais arrangé comme il l'est dans ce sketch (perruque, barbe, sans doute des lentilles colorantes ...) m'impose une méfiance immédiate, l'animal en moi, émet d'emblée quelque chose comme "Oh, ce type-là, il vaut mieux être sur mes gardes, je le sens pas." (2)

Comme quoi j'ai donc davantage de préjugés d'apparence que je ne voulais bien me l'avouer. Tant qu'il n'a pas ouvert la bouche ce type pourrait être un François Morel qui ne sait tout simplement pas s'arranger. Et ce n'est même pas comme s'il portait un faux nez ou tout autre accessoire qui modifie réellement la physionomie. On peut reconnaître son visage en y prêtant attention.

Il y a là matière à penser. Et pas exactement de quoi être fière.

 (Et je pense à l'expression "On lui donnerait le bon dieu sans confession" ce qu'elle nous dit de nous autres, pauvres humains, soumis à toutes sortes d'impressions d'apparence)

(1) C'est tellement vrai qu'un jour le voyant de loin arriver vers l'Astrée avant même de l'avoir reconnu, j'avais songé que ce passant que j'apercevais avait "l'air sympa"

(2) Rien à voir avec le fait qu'il s'agisse d'un acteur interprétant un rôle. Je pars de l'hypothèse : je croise le même dans la rue. 


Le déprestige de l'uniforme

 

KM en uniforme

Alors je ne sais pas ce qui vous arrive les gars, mais il y a eu déjà Nicolas qui déboule comme gendarme dans Vincent n'a pas d'écailles ; le bougre avait bien signalé qu'il y tenait un petit rôle, mais le voir en force de l'ordre, plein écran d'un seul coup, m'a fait un choc.

Puis c'est Jean-Yves qui agrémente un message pour l'encyclopédie des guerres d'une photo de lui en lieutenant-colonel incomplet (il manquait les ornements il paraît) et heureusement que cette photo a été l'occasion d'une sympathique découverte de nos passés respectifs sinon elle me serait restée comme un élément sinistre. Alors qu'il l'envoyait pour faire sourire.

Ce n'est pas qu'ils le portent mal, l'uniforme, c'est que les voir dans un habit censé faire passer la fonction avant l'homme me met terriblement mal à l'aise. Autant je trouve souvent seyant les vêtements de travail lorsqu'ils sont d'un équipement nécessaire - par exemple pour les sportifs leur tenue et que tous ceux d'une même équipe aient le même maillot - autant les habits liés à des usages armés me mettent à distance. 

C'est peut-être d'avoir grandi en banlieue. 

En tout cas il y a chez moi un déprestige de l'uniforme qui fait qu'ainsi vêtus je trouve les gens moins beaux. 

J'aimerais autant que cette mode s'arrête-là. Faites du cinéma les amis, ne vous en privez pas, mais tenez plutôt d'autres rôles que ceux-là.

(et voilà que même mon acteur contemporain préféré s'y met ... #plog)

[photo pêchée sur l'internet pour une fois]


Incrédule

Je n'arrive pas à croire que j'en ai fini avec le léger souci de conséquences imprévues d'éventuels actes amoureux. Je n'arrive pas à croire que je n'aurais plus à dépenser d'argent tous les mois. J'ai retiré de mon sac les protections de précaution. Je n'arrive pas à croire que je n'en aurais plus besoin. Je n'arrive pas à croire que je n'aurais plus ces douleurs épisodiques qui, certes, étaient par chance tout à fait supportables mais quand même épuisaient.

Je n'arrive pas à croire que je ne dépends plus d'aucun approvisionnement chimique en ce moment. Quelque chose en moi craint qu'une maladie n'arrive, histoire que j'ai quand même à nouveau un truc à prendre.

Comme je me sens en forme, du moins le plus en forme possible à mon niveau, je reste frappée d'incrédulité quant à la perspective d'une période sans aucun tracas et durant laquelle pour autant je serai encore parfaitement opérationnelle.

Je me sens au maximum de mes possibilités avec plus rien pour entraver.

Je n'arrive pas à croire que ça puisse durer.

Je n'arrive pas à croire que j'ai (si bien) survécu.


Le code cul erre


Tu as fait des frais de lingerie pour ton nouvel ami - il est trop tôt pour parler d'amour, mais tout va bien au lit -. Ce n'est pas trop ton truc mais l'époque est dans l'apparence, et puis tu n'aimes pas porter pour l'un ce qui plu à l'autre, une façon de rêver en démarrant même pour les petits habits avec du neuf que cette fois-ci enfin ça se finira bien et pas par une mise en silence ni un Contente-toi d'être une amie, j'ai trouvé mieux, voire un aveu de 15 ans vieux, Depuis tout ce temps-là ce n'était plus toi (1). 

Bon, tu n'as pas changé, faire du shopping pour toi est une immense corvée, sauf quand il s'agit de chercher le bon vêtement pour un bien-aimé et qu'il contient du temps et des rires partagés. Tu es donc allée au bout de ta rue : une marque de lingerie et vêtements d'intérieurs, puis vêtements généraux - mais c'est la lingerie qui l'a fait connaître, y a posé son siège social il y a plusieurs année et une boutique garnit le rez-de-chaussé. Plus d'une fois sortie sans écharpe, sans bonnet, ou avec un pull trop léger, tu t'es rendue compte que ça n'irait pas pour affronter la journée et au passage tu t'es rééquipée car le temps pressait et qu'il était trop tard pour rebrousser chemin. 

Mais cette fois ce sont des sous-vêtements que très volontairement tu achètes. La vendeuse t'annonce que si tu as un smart phone en captant le code QR reproduit qui en motif dans la dentelle, qui sur l'étiquette, tu pourras accéder à un texte d'une page écrit par l'un ou l'autre des plus fameux écrivains. Tu as vaguement pensé On n'arrête pas le progrès, mais tu n'avais que le futur rendez-vous en tête et ça ne t'a pas outre mesure tracassée. Tu n'as même pas pensé à demander si le choix était aléatoire ou par couleur, modèle ou taille. Pour le rouge j'aurais du Barbey d'Aurevilly, pour le noir du Stendhal. Et si je prends ce "chair" vieillot, aurais-je un brin de Bovary ?

Voilà, tu es dans ces moments où ça plane pour toi, c'est l'euphorie des débuts de quand les corps exultent et que l'intendance ou la famille ou les dettes les chômages les poubelles à descendre les fuites d'eau les rages de dents la personne qu'on aimait avant et un peu moins maintenant mais qu'on ne veut pas blesser n'ont pas encore tout fait capoter. L'avantage de l'âge c'est qu'on sait que ça ne saurait durer.

Alors on profite, joliment habillée, sexytudinellement dévêtue, et que le moment soit parfait.

 

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C'est en ramassant ton panty (2) après les instants extatiques que l'homme s'amuse, C'est quoi ce code sur ta culotte ?, saisit son téléphone, des fois qu'il y ait une pub avec une longue blonde aux jambes interminables, vu que sur ces points-là, avec toi il n'est pas sauvagement comblé (3). Mais voilà que le clic fait apparaître un texte, Hé dis-donc c'est une histoire, toi qui aimes lire, tu vas adorer !

Tu sors propre et fraîche de la salle de bain au moment où il te tend l'appareil avec le texte dessus, 

C'est un extrait de quoi ? demandes-tu en le saisissant. Tu t'attends à Hugo, au torride Apollinaire, à l'insaisissable Rimbaud, quelque coquinerie de ces gars-là. 

Et vlan.

Le texte est de mots d'amour qui un temps furent pour toi, celui qui l'a écrit n'est autre que celui qui te quitta et qu'il t'aura fallu des mois non pas pour l'oublier, c'est impossible, mais pour parvenir à retrouver le chemin du désir. C'est peu dire que la magie du moment amoureux vient d'être vachement brisée.

(version 1)


*            *            *

 En dégrafant ton soutien-gorge d'un geste délicat (4), l'amant s'aperçoit que le motif de la dentelle fait code, la curiosité commune l'emporte sur la hâte sensuelle, vous supputez un jeu coquin, il attrape son téléphone, oubliant que le temps des ébats vous aviez tout éteint, prend quand même le temps de rallumer pour voir, bipe, semble déçu du résultat, C'est un texte, annonce-t-il un parfum de dépit dans la voix.

- Ah oui ? Fais-voir demandes-tu émoustillée, tout en espérant qu'il ne déb que le récit sera bref et bon.

Et voilà que c'est une histoire coquine et tendre, d'une page, écrite avec élégance par un bon copain, mais que ça fait bizarre de le retrouver là, en cet instant, comme s'il venait se joindre à vous - alors que votre relation n'est absolument pas amoureuse, tu connais sa femme, ils semblent très heureux, tu n'as jamais rien imaginé d'érotique, le lire alors et maintenant t'y oblige et ça te gêne un peu -.

L'amant n'a rien perdu de ses intentions, et tu as vite reposé le téléphone mais c'est toi qui d'un coup n'es plus tout à fait là, qui as changé de registre et te sens toute calmée, sortie du vif du sujet. Ce qui ne convient pas.

(version 2)  


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(1) entres autres exemples glanés dans ma propre vie ou pas très loin ailleurs.

(2) toujours en littérature anticiper les retours de mode. #lettresàunjeunepoète

(3) mais tu as les attaches fines et les muscles harmonieux.

(4) Rêvons un peu.

 


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Tout ce qui précède n'était que fiction, vous vous en doutiez.  Sauf que très prochainement ça sera techniquement possible, hélas pas tant pour les ébats que pour le code consultable (il sera sans doute fourni à part, j'ai simplement poussé un tantinet le concept).

Après mars et sa rubrique (que j'écrirai quand je serai capable de le faire en ne pleurant que de rire) Quand vous êtes libraire ne tombez jamais amoureuse d'un écrivain (5), je sens venir septembre avec cette constatation : Aimer des fournisseurs de matières à code QR peut nuire ultérieurement à votre libido. 

Le vrai gag, ça ne s'invente pas, c'est qu'il y a un bon camarade parmi les premiers fournisseurs, sans parler des amies, et qu'il s'agit vraiment de la marque où je m'équipe pour cause de proximité et qu'elle n'est ni de luxe ni de vulgarité. Pour une fois le marketing m'aura fait marrer.(Quoi que)

 

(5) Qu'une amie du métier qui se reconnaîtra si elle passe, résume ainsi avec romantisme : On ne couche pas avec la marchandise.

addenda du 04 août : Le Monde en parle un peu plus tard.

 

 

 

 

 


Splendid spam

Bonjour je suis Awa SANKOH, l'épouse du défunt FREDERICK SANKOH. Avant l'assassinat de mon époux par les forces royales du Major JOHN PAUL KOROMAH, il était le Directeur Général de la production de l'Or et du Diamant. Deux jours avant son assassinat, mon époux m'a demandé de quitter la SIERRA LEONNE ; mes enfants PRINCE KINGSLEY et MAXWELL avec 25 millions de dollar USD.Je demande votre assistance pour le transfert de ce fond dans votre pays et investir dans une affaire rentable.Pour votre assistance je vous promet 15% de la somme totale.J'attends votre réponse pour plus de détails. Mme Awa SANKOH
 

Reçu aujourd'hui. En plus que tout était dans l'objet.

(et que j'adore les prénoms mentionnés)