Films des années 80


    Sans l'avoir vraiment recherché, j'ai revu récemment deux films du tout début des années 80, que j'avais je pense revus une fois dans l'intervalle.

Il s'agit de "Diva" et de "Le père Noël est une ordure". Il y a un plaisir qui n'y était jadis pas, de revoir les extérieurs de l'époque. J'étais à un âge qui m'équipait d'une impression de Maintenant c'est comme ça, sans imagination d'un moment où les modes de vie et modèles de voiture seraient radicalement différents.
J'aime bien revoir le Paris tel que mon cerveau l'avait estampillé d'immuable.

Et il y a un étonnement. Si ma mémoire de certaines scènes et dialogues est restée parfaitement fidèle à l'œuvre d'origine, dans les deux cas il y a un grand pan de l'histoire qui était totalement passé aux oubliettes.

Pour Diva, toute la partie de l'intrigue concernant la cassette de confession qui peut compromettre le commissaire ripoux.
Pour Le père Noël, toute la partie concernant le réparateur d'ascenseur et la scène pourtant assez longue, au zoo de Vincennes.

Ce qui est drôle c'est que dans les deux cas, le cut opéré par ma mémoire laisse un film cohérent : un peu comme si mon cerveau faisait impeccablement le taf de raccourcir l'œuvre pour qu'elle soit conforme à une durée souhaitée.

Et si ça tombe, "ma" version serait mieux, sans pesanteur dans un cas, et moins violente dans les deux.
On en fait toujours trop.

(Après, s'il faut attendre 40 ans (?!!!!?) de décantation mémorielle pour obtenir l'œuvre parfaite, on n'est pas rendus)

 


Toute ma vie j'ai eu cette impression d'être du dernier passage avant que le chemin ne s'effondre

(lunedi)

    J'en prends conscience en lisant le blog d'un ami, ses difficultés en tant qu'éditeur (et auteur), comme si les objectifs de rentabilités étant devenus absolument dominants, plus rien d'organisations logique et saines ne pouvaient perdurer. Car le sous-effectif (1) et la vente à outrance sont les seules façons de rendre rentable une activité.

J'ai connu le milieu bancaire qui comportait un sens du service - plutôt que devoir systématiquement refourguer des produits à des gens qui n'étaient pas demandeurs ni concernés -, j'ai connu le travail en librairie avec une once de liberté sur les retours (et dès lors des possibilités de prises de risques aux nouveautés), avec aussi une marge de manœuvre consentie aux employées (bon sang comme elle s'est réduite, sous des dehors tartuffes, revenant à dire, mais c'est ton rayon tu es libre et puis des exigences, derrière, de rotations efficaces et rentabilité), et dans mon boulot actuel les collègues légèrement plus ancien témoignent de temps où l'on avait le temps d'effectuer par soi-même des recherches ou bien de nouer des relations pas juste bonjour, bonsoir quel est votre souci, avec certain·e·s client·e·s.
J'aurais connu in extremis des triathlons ou compétitions de course à pied à la bonne franquette à présent, on en est à demander une faveur pour envoyer quelqu'un chercher un dossard à notre place si l'on travaille pour notre employeur aux jours et heures des retraits proposés.

La pandémie a accéléré le mouvement. Tout ce qui pouvait être pour le plaisir ou par humanité voire pourquoi pas bonté d'âme a été dégagé plus encore qu'avant. Il faut faire vite, ne pas prendre de risques, prononcer les mots clefs.

Le festival de cinéma tente encore de résister qui pourtant désormais doit proposer beaucoup d'avant-premières de films français - je n'ai rien contre eux, mais ils sortiront en salle quoi qu'il advienne, sont déjà dans les circuits -, pour pouvoir conserver leurs interstices de films plus originaux, innovants, expérimentaux, et venant de pays où le cinéma n'est pas encore ou pas toujours une industrie.

 

(1) ou le recours à de l'hyper précarité sous-payée ou au bénévolat.


"Leave no traces"

Film marquant de ce jour (les autres étaient aussi très bien je veux pas dire, mais celui-ci me laisse "sous l'emprise" et il durait 2h40 que je n'ai pas vues passer).

 

 

Au passage c'est là que l'on prend conscience que vieillir c'est voir les années de sa jeunesse (même pas celles de l'enfance, celles d'ensuite, les études et l'entrée dans ladite vie active), devenir objets de minutieuses reconstitutions, parfois plus vraies que nature, pour les œuvres de réalisateurs ou réalisatrices qui n'étaient alors même pas né·e·s.


Julie (en douze chapitres)

 

    Pour la première fois depuis fort longtemps j'ai pris le temps d'aller au cinéma. Je suis les films de Joachim Trier et y étais allée sans même m'enquérir du scénario (j'aime bien faire des découvertes). Je suis désormais si vieille que certaines scènes ou situations me laissent de marbre, en revanche c'est peu dire que la fin m'a touchée au cœur, ce qui concerne le fait de connaître quelqu'un de gravement malade.

Au cinéma le pass sanitaire est requis.
(je le note pour que l'on sache, plus tard). 
Dans la salle un peu plus de la moitié des gens (dont moi) gardaient le masque, même si je crois qu'il n'est plus obligatoire du fait du premier contrôle - ce que je trouve assez absurde en fait : être vacciné limite les risques mais n'empêche pas d'être porteurs -. Il y avait un petit monde mais la salle était grande nous étions bien répartis.

Le plaisir d'aller au cinéma à pied en passant par un parc où les gens se baladent ou s'activent. Et que c'est samedi, et que je ne dois pas aller travailler. J'avais oublié.

J'avais eu la force d'une séance de CAP assez costaud le matin (1h20) mais je n'ai pas eu celle d'aller nager : je m'étais tout bonnement assoupie. Mes affaires étaient prêtes.

J'écoute les bruits de la ville et ça m'apaise.
Lu, horrifiée, l'enquête des Jours sur les fausses victimes du 13 novembre.

J'oubliais : être réveillée au matin par les voix de Tewfik Hakem et Romain Slocombe, ce bonheur.


Cahier du jour, confinement 2 jour 38 : Really nice sunday late morning forest run

(domenica)

 

Petit-déjeuner léger (pain de la veille, morceau pas trop grand) et quelques écritures du matin afin d'être nourrie mais pas lestée en partant faire notre boucle favorite en forêt de Montmorency.
Le coupe vent et le bonnet furent vite de trop ; il faisait 4°c à 5°c mais pas trop de vent et des rayons de soleil par moment : dès lors tee-short technique et thermique du club suffisaient. Pour le bas, collant long 2XU et short flottant Décathlon de base. C'était parfait. Et gants de vélo (toujours pratique lorsque qu'il faut dans les descentes ou montées sévères se raccrocher quelque part).

Pas trop de monde, pur bonheur. Et j'ai un peu retrouvé mes jambes, que le confinement 2 dans sa période 1 km 1h avait déshabituées. 


Un retour vers 14:30 ou 15:00, douche, collation (scrambled eggs, camembert, clémentine ; boisson de récupération)
avant un complément d'écritures et puis la sieste, peut-être en m'occupant enfin de mes photos à trier, sauvegarder, effacer pour faire de la place en mémoire en regardant Gelosia film di Pietro Germi (1953), drame quintessentiel en costumes, tandis que Le Joueur de Pétanque était à la pétanque puis à faire des courses puis à préparer un petit dîner (une viande, des pâtes et des épinards à la crème en bocaux). 
Soirée tranquille ; pas la force de travailler [à mes propres projets], alors Stade 2 et "Mi manda Picone" pris sur Rai Storia en cours de route.
Le cinéma me manque, on dirait.

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TTL 119,5
DD 11/00
 
updated: December 06, 2020, 21:10 GMT
67 287 527 cas dont 1 540 294 morts et 46 511 814 guéris
 
USA : + 128 235 nouveaux cas ; 288 646 morts depuis le début ; + 813 morts ce jour ; soit 870 morts / 1 M d'habitants
France : + 11 022 nouveaux cas ; 55 155 morts depuis le début ;  + 174 morts ce jour ; soit 844 morts / 1 M d'habitants
Italie : + 18 887 nouveaux cas ; 60 078 morts depuis le début ; + 564 morts ce jour ; soit 994 morts / 1 M d'habitants
Belgique : +2 503 nouveaux cas ; 17 254 morts depuis le début ; + 112 morts ce jour ; soit 1 486 morts / 1 M d'habitants
 
 
 
autres sources disponibles :

Cahier du jour, déconfinement jour 69 : "Voir le jour"

déconfinement officiel 1 jour 96

 

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Aller et retour en #Vélotaf, ça change tout, pour le moral et le réveil. 
Journée de boulot calme - tickets de choses que je maîtrisais, un autre un peu challenging but with a little help from my colleagues it's been alright, le temps de trier mes notes et de faire de petites recherches sur les livres ; de retrouver aussi une trace de mes propres écrits professionnels d'une vie presque antérieure) entrecoupée à 12h30 par un déjeuner sympa au Titi Touareg, gentiment proposé.
Retour particulièrement agréable, sous une menace diffuse de pluie (mais qui ne tomba pas).
J'avais décidé d'aller voir "Voir le jour" de Marion Lainé (avec Mathias Énard inside dans un rôle de boucher lubrique très rigolo) aux 7 Batignolles, projection sans aucun problème de distanciation prophylactique, dont je suis sortie les larmes aux yeux (mélange d'émotions - Sandrine Bonnaire she rules, de même que la jeune femme qui joue la stagiaire qui passe de cagole à motivée - et de tristesse quant à la fin probable de bien des cinémas et carrières liées à leurs métiers). 
Pendant ce temps l'Homme faisait une nocturne au boulot (de toutes façons aller au cinéma ne lui disait rien qui vaille en ce moment (plutôt par fatigue que crainte épidémique))
La fin de soirée fut diablement courte mais je l'avais bien cherché.
 
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PS : pas eu le temps en rentrant du cinéma, ni le courage ou l'envie, de consulter les statistiques concernant l'épidémie.


Cahier du jour, déconfinement jour 30 : La mort d'Ennio Morricone

Déconfinement officiel 1 jour 57

 

Partir au boulot à vélo, de croiser Le Fiston en passant, et qui partait au sien.
Une journée de travail auprès d'un de mes collègues qui explique vraiment bien et avec humour, ce qui pour retenir les spécificités techniques aide beaucoup. Je déjeune le midi pour la première fois dans la petite salle commune. Nous nous espaçons soigneusement.  J'apprécie beaucoup le fait d'être arrivée dans une entreprise prudente en matière de prophylaxie. 
Retour par la bidir de Vannes et toujours des essais pas tout à fait concluants pour la seconde partie du parcours. Je me suis retrouvée sur les pavés de l'avenue George V, comme kif c'était moyen.
Soirée consacrée à nettoyer les vélos (réparateur demain) et à l'Auberge des blogueurs (mostly), à laquelle je n'avais vraiment pas été assez assidue jusque-là.  
 
Résumé de la soirée :
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Sans parler de l'insulte faite aux femmes que sont les nominations de Darmanin et dans une moindre mesure maître Dupont Moretti. Et de l'injure faite aux profs d'avoir laissé Blanquer à l'Éducation. 
 
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La mort d'Ennio Morricone ne me peine pas en tant que telle, il avait plus de 90 ans et je considère que passé ce cap on a eu le temps de mener jusqu'à son terme sa vie, même si je sais que ça ne me suffira personnellement pas. Mais ses œuvres sont la bande son de films qu'elles ont fait compter et par ricochet de ma vie même. 
Je reste persuadée d'avoir passé le bac les doigts dans le nez grâce à "Mon nom est personne" vu le dimanche d'avant à la télé - mon père regardait que les westerns détendaient - et qui m'avait équipée d'une sorte de cape d'invincibilité ; la grâce du film tenant pour beaucoup à la musique en plus du partenariat Henry Fonda / Terence Hill (1).
Et puis le jeudi matin il y avait eu Rebel without a cause et ça m'avait rendue l'épreuve de physique de l'après-midi toute légère, que j'avais accomplie en restant dans la bulle du film.
On dirait qu'il a trouvé moyen, le musicien, de mourir d'autre chose que du #Covid_19 (fracture du fémur ?).
 
Drôle d'époque. 
L'épidémie bat son plein dans un paquet de pays et en Europe où le pire semble passé, les nouveaux cas de contagion repartent à la hausse.
Il aura fallu tout le talent des Goguettes pour m'arracher un sourire avec leur Medley des confinés.
 
 
(1) Mamma mia, Mario Girotti a 81 ans !
 
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Lien vers le site de la santé publique en France 

Liens vers des statistiques :

Wordometer covid-19 coronavirus pandemic (depuis quelques temps le plus complet, entre autre parce qu'il indique le nombre de tests ; un pays comme la France qui teste jusqu'à présent très peu a forcément moins de cas officiels que de cas réels)
Official Data from The World Health Organization via safetydectetives.com
Coronavirus COVID-19 Global Cases by John Hopkins CSSE
11 703 049 cas (dont : 539 512 morts (132 798 morts aux USA) et 6 615 977 guéris

Pour tenter de tenir le moral bon, l'Auberge des blogueurs


Un petit bon souvenir suivi d'une stupéfaction atterrée (le monde se gorafise)

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Réveillée ce matin par le flash d'infos de 7h sur France Cul, et la voix de Marina Foïs qui tenait des propos clairs et fort justifiés sur le jury des Césars, lequel a pris acte des critiques qui lui était adressé et a démissionné collectivement. 

Ceci m'a permis un réveil sur un petit bon souvenir, cette figuration familiale dans le film "À boire" grâce à une impulsion de ma fille et au talent du fiston enfant, une belle journée pour nous (et rémunératrice et instructive) qui n'en connûmes pas tant, la plupart de nos moments heureux étant entachés par ailleurs de tracas pesant (santé des uns ou des autres, travail, fins de mois ...). Là, ce fut un vrai bon moment heureux, une respiration au milieu des journées de boulot bancaire tendues et pour moi l'occasion fabuleuse de commencer à gagner des sous en lisant. Je suis vraiment heureuse de disposer de ce souvenir qui me ressemble tant.

Peu après, probablement après un rendors sans en avoir conscience, ma spécialité, et donc au vrai réveil pour la journée, ce fut un touite de Momo qui a achevé de bien me réveiller, dans le même temps de ce que je découvrais sur des fils d'actualité.

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"Qu'est-ce que vous avez encore fichu ?" était l'exacte expression de mes pensées, en lisant l'info de l'abandon de candidature à la mairie de Paris de Benjamin Griveaux comme suite à la diffusion d'une sextape, et après la sorte d'orage d'infos nawak dans tous les sens dont je parlais en fin de billet la veille, et déjà en tendance forte tous ces temps derniers. 

Je n'éprouve pas de compassion particulière pour cet homme qui était dans sa campagne électorale pris dans une spirale délirante, seulement j'en tiens que pour que sa candidature tombe sur ce prétexte plutôt que pour des raisons de compétences politiques qu'il n'a pas, c'est que notre démocratie a vraiment du plomb dans l'aile. Et ça n'est pas bon signe, pour qui que ce soit. Ce sont des méthodes fascisantes qui auront précipité sa chute. C'est inquiétant qu'on en soit là.

 

 

Sur le front du 2019-nCov, outre des comptages mouvants (un peu comme le nombre de chômeurs en France, mais dans l'autre sens), une intéressante réflexion de The runner sur les conséquences potentielles sur les jeux olympiques prévus cet été à Tokyo. Je n'ai pas d'avis précis, car j'ai ce biais inexpliqué de pensée qu'une épidémie mortelle ne peut pas concerner l'été (c'est absurde, je le sais, d'autant plus qu'il y a deux hémisphère et différents climats), il n'empêche que son point de vue mérite d'être entendu.

addenda de la nuit : Comme nous nous sommes retrouvés à l'heure du dîner à tenter de trouver en vain impromptu un restaurant à Bayeux, car tous étaient réservés complets pour la Saint Valentin, on est tenté de croire : 
1/ que la situation économique de pas mal de gens est plutôt pas si mauvaise que ça ;
2/ que dans cette région il n'existe pour l'instant aucune psychose de type peur du virus : les gens sortent et pas qu'un peu ;
3/ que le marketing pour imposer une fête qui n'avait aucune tradition locale il n'y a encore pas si longtemps, ça marche.

À propos de situation économique, on a vu des gilets jaunes à un rond-point. Là aussi en bons parisiens moyens, malgré qu'on a pourtant des échos des manifs qui perdurent le samedi, nous avons été tout surpris.



Curiosité locale ; la petite échoppe qui faisait des pizzas à emporter (attente en ce soir particulier : 45 à 50 minutes) pratiquait en ce soir de fête l'offre suivante : pour deux pizzas achetées, une gratuite. Je me suis demandée quel était l'implicite de cette offre qui m'aurait semblé plus adaptées pour des soirées football. Cela dit, nous qui avions plutôt décidé de fêter enfin Noël en famille, avec la bûche et tout, ça nous arrangeait. Fullsizeoutput_1aa5

 

Autre curiosité locale : ici les librairies (et les autres commerces aussi, mais disons qu'à Paris où le montant de la prune est sévère dès que deux cartons même bien pliés dépassent de la poubelle jaune des recyclables) ont le droit de laisser leurs cartons sur le trottoir au soir du ramassage. Et tels quels !

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PS : Beau texte "Ventre à terre" lu chez Antonin Crenn.


Journée studieuse, journée sportive et le retour des tracas financiers

 

    Comme je disposais de tous les documents nécessaires à mon programme de l'émission du lendemain soir, je choisis de rester à la maison plutôt que d'aller à la BNF. J'ai même plutôt trop de pistes puisqu'en suivant la double indication de celui qui m'a passé la BD et de Thomas G., dont le grand-père paternel est l'une des victime figurant sur les images, je vois un film de fiction sur Netflix "Le photographe de Mathausen". En soirée, je trouverai aussi un documentaire espagnol.

Le plus saisissant restera le témoignage filmé de Francisco Boix au procès de Nuremberg.  

La fiction présente les défauts habituels : autant dans la BD les choses ont été un peu simplifiées pour aller à l'essentiel et faire œuvre de pédagogie - tout en étant respectueux, tout est détaillé ensuite, dans le dossier : les uniformes plus variés, les circuits de sortie des négatifs plus complexes et variés aussi, les enveloppes diversifiées, moins de protagonistes clairement identifiés en tant que personnages que l'on reconnaît -, autant dans le film tout est exagéré pour rentrer dans le moule d'une narration avec un héros exemplaire, qui se sort de chaque coup dur par le haut et en aidant les autres, et les différents dispositifs de traitements des prisonniers dans le camp lui arrivent tous successivement ou à ceux des prisonniers qui lui sont proches. Il était déjà suffisamment héroïque d'être parvenu à subtiliser certains négatifs, le rentre super-survivant ne fait que rendre l'affaire moins crédible. Et tout se passe un peu trop comme s'il ne fallait rien omettre (l'escalier de la mort, le four crématoire, les prostituées, les expérimentations pseudo médicales, les gamins employés dans une petite industrie locale, les camions dont les gaz d'échappement étouffaient les prisonniers, le camp secondaire encore plus mortel, etc.). Après, voilà, c'est du bon boulot narratif grand public, y a pas à tortiller. Et l'on reconnait bien chaque étape du récit historique fait dans la partie documentation du livre. On voit aussi la reconstitution des photos. Et les éléments demeurés inexpliqués (comme la photo du photographe nazi en train de faire le mort) ont été gommés. L'agréable est que chacun parle sa propre langue et s'exprime dans celle de l'autre avec les bons accents et les fautes que l'on peut attendre. Le micro point agaçant (c'est terrible ma capacité à sortir des films pour peu) ce sont les objets qui pour faire d'époque font vieux : désolée mais une chemise cartonnée, un papier de ce temps là, en son temps avait l'air neuf, ou usé peut-être mais par une utilisation récente. En 1944 une photo de 1944 n'a pas l'air d'une vieille photo au papier défraichi. 
Le jeune garçon que l'on suit d'un peu plus près et que le photographe prend en quelque sorte sous son aile, ressemble au jeune héros de l'Attentat de Fons Rademakers, était-ce volontaire ? 

En attendant, j'ai en deux jours beaucoup appris sur le destin de ce photographe courageux, et suis reconnaissante à ceux qui m'ont mis sur le sentier de ce témoin précieux.

J'en ai oublié nos ennuis financiers dus à la conjonction de la non-indemnisation de mon chômage - conséquence des nouvelles mesures au 1er novembre 2019, un CDD de moins de 65 jours compte désormais pour du beurre pour le ré-examen des droits -, conjuguée avec l'erreur (par manque de temps) d'avoir financé les travaux de la maison de Normandie sans prêt, et accentuée par la modestie de mes salaires ainsi que l'arrivée des appels de fonds pour le ravalement de la cage d'escalier de l'immeuble où nous habitons. Tout ça semblait soudain bien secondaire, ces tracas. 

Un bon petit entraînement de course à pied là-dessus (en théorie un 8 x 400 m vitesse VMA avec récup = temps mis pour effectuer les 400 m - en pratique j'ai plutôt fait 8 x 1 tour 1/2 ou 1 tour en visant 6 mn/km avec récup = jusqu'à ce que la montre m'indique récup OK) et tout allait mieux, du moins moralement. Au passage, il me semble que j'ai récupérer mes genoux, que les presque deux mois de maison de la presse à journées de 9h debout sans arrêt sauf la pause déjeuner, avaient un tantinet rendus douloureux de façon sourde et permanente. Je commençais à craindre que ce fût irréversible. 

 

Sur le front du 2019-nCov, 43146 cas dont 1018 morts et 4347 guéris, toujours 11 cas officiels en France où personne ne semble officiellement mort ni guéri. 

Des personnes sont en quarantaine dans des paquebots géants où quelques cas se sont déclarés - dont un au Japon, tout le monde confiné dans sa cabine et des tours de promenade réglementés pour ceux qui en ont des toutes petites sans hublots -.

Conséquences sur lesquelles j'avais lu des articles mais qui commencent à concerner des gens que je connais : toutes nos belles industries, dont celles du luxe, qui avaient délocalisé tout ou partie de leur production en Chine, commencent à sentir la pénurie. Dans certains cas pour des éléments précis, mais dont l'absence est bloquante. 

Et les mêmes industries habiles à délocaliser sont aussi celles qui ont recours aux prestataires extérieurs : chute du chiffre d'affaires ou de la production, résiliation immédiate des contrats. Un ami m'a parlé de connaissances qui s'étaient vu notifier par SMS, de ne pas revenir pour l'instant et que le contrat était suspendu en attendant retour à jours meilleurs. 

J'avoue que je ne pensais pas que les conséquences économiques se feraient si vite ressentir. Je supposais encore à l'ancienne, qu'elles ne précéderaient pas la vague épidémique par chez nous.

Ma difficulté à me projeter dans le futur, trop d'éléments barrant la route, dont mon absence de perspectives rémunératrices immédiates, et la conscience que des tas d'autres problèmes de santé peuvent survenir avant ça, font que je ne parviens pas à m'inquiéter plus que ça. La perspective d'un confinement général ne m'effraie même pas : j'ai de quoi m'occuper avec tout le travail de rangement de l'appartement pendant des mois. Et puis, dans la série À quelque chose malheur est bon, ça pourrait être l'occasion d'écrire à bride abattue.

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209 rue Saint Maur : un documentaire chaleureux et passionnant

 

    Découvert hier soir alors que je m'apprêtais à dormir, il m'a tenue éveillée ce qui est un exploit. Non seulement ce documentaire fait son devoir de mémoire tant qu'il est encore temps, mais il apporte quelque chose à ses protagonistes et permet un moment heureux malgré l'horreur des funestes années. Il fait une sorte de pari de la bonté et de l'humanité, qui même si elle est emportée par périodes sous les flots de la brutalité, permet souvent de sauver quelque chose qui dépasse les vies directement concernées.